16 Mai 1909 - Bibliothèque de Toulouse
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LE NUMÉRO 5CENTIMES<br />
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Sociale Heligieitse<br />
<strong>Toulouse</strong>, Rue Roquelaine, 25<br />
LE NUMERO 5 CENTIMES<br />
Trois mois<br />
BAUTE-GARONNB ET DÉPARTEMENTS LIMITROPHES . . , . 6 ir.<br />
DÉPARTEMENTS NON LIMITROPHES 7 -<br />
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Tarn, Au<strong>de</strong>, Hérault, Pyrénées-Orientales<br />
Haute-Garonne Arièga<br />
Edit.on du matin spéciale a Tou'ous?<br />
IltflSEIFll'XQ-lg"»<br />
ANNONCES (it pcJ^ U ligne O b. SO<br />
RÉCLAMES — — 1-M<br />
RECLAMES (3« pago) • — 2-»<br />
LOCALES — 3-»<br />
Les Annonces et Réclames sont reçues dans .<br />
nos Bureaux, ruo Roquelaine, 25, à <strong>Toulouse</strong>, et chez tous nos CorresponaWm»<br />
yT , jp^^i «fcwM.-.^aaflrif'1fîl11>Baaaqn2g£ha;^giL^<br />
FIL TELEGRAPHIQUE SPECIAL Dimanche <strong>16</strong> Mal <strong>1909</strong>. - 19* Année - N" 6,034. I8UBEJUJI A PARIS: 28. ROE FEYDE<br />
Les Faits du ] our<br />
Le conseil <strong>de</strong>s ministres a prononcé la révo-<br />
cation <strong>de</strong> 313 employés <strong>de</strong>s postes ; M. Pichon<br />
a annoncé la reprise <strong>de</strong>s relations avec le Ve-<br />
nezuela.<br />
Le conseil <strong>de</strong> discipline <strong>de</strong>s postes s'est<br />
prononcé pour différentes peines <strong>de</strong> déplace-<br />
ment et <strong>de</strong> révocation ; la plupart <strong>de</strong>s incul-<br />
pés ont fait défaut ; le conseil se réunira <strong>de</strong><br />
nouveau mardi et mercredi.<br />
La situation <strong>de</strong> la grève <strong>de</strong>s postes à Paris<br />
est stationnaire ; on signale en province <strong>de</strong><br />
nombreux cas <strong>de</strong> sabotage.<br />
—:—<br />
Des perquisitions opérées au sujet <strong>de</strong> l'af-<br />
faire <strong>de</strong> corruption dont on a parlé hier au-<br />
raient donné la preuve <strong>de</strong> la culpabilité d'un<br />
capitaine et d'un homme d'affaires.<br />
—<br />
La situation du transport « Charente »,<br />
échoué en ra<strong>de</strong> <strong>de</strong> Toulon, est <strong>de</strong>venue criti-<br />
que.<br />
. —*—<br />
La Compagnie transatlantique a déclaré le<br />
tock-out et débarqué les équipages <strong>de</strong> tous ses<br />
-navires présents à Saint-Nazaire.<br />
Le prince Burrhan Eddine, fils d'Abdui-Ha-<br />
mid, a été arrêté par ordre <strong>de</strong> la cour mar-<br />
tiale.<br />
Voir, par 'ailleurs, les nouvelles qui nous<br />
sont parvenues à la <strong>de</strong>rnière heure.<br />
quelque aspect <strong>de</strong>s idées ou quelque nuan-<br />
ce <strong>de</strong>s sentiments. On peut être séduit par<br />
une attirance enveloppante, et dans un siè-<br />
cle où tout le mon<strong>de</strong> s'active, on acceptera<br />
les néologismes qui disent quelque chose<br />
sans manifester une impressionnabilité trop<br />
excessive.<br />
Après le vocabulaire, la syntaxe contre<br />
laquelle il arrive qu'on pèche par défaut ou<br />
par excès. Les règles qui dirigent l'emploi<br />
du subjonctif et celles qui prési<strong>de</strong>nt aux ac-<br />
cords <strong>de</strong>s participes ne sont plus aussi stric-<br />
tement observées qu'autrefois. On les véné-<br />
rait, on ne les estime plus guère.<br />
M. Bréal écrit couramment : « Je ne crois<br />
pas que cette révision du vocabulaire pour-<br />
rait être conduite jusqu'au bout. » — Je sais<br />
très bien que dans l'aruvre <strong>de</strong> Bossuet lui-<br />
même... mais on conviendra que si l'incom-<br />
parable orateur a toutes sortes <strong>de</strong> raisons<br />
pour s'interdire ces licences, nous en avons<br />
encore plus pour les lui permettre. Il peut<br />
alléguer l'excuse du génie dont M. Bréal, si<br />
éminent philologue qu'il soit, n'a pas *e<br />
droit <strong>de</strong> se réclamer.<br />
U paraît que nos grammairiens les mieux<br />
qualifiés s'accor<strong>de</strong>nt pour que les participes<br />
ne s'accor<strong>de</strong>nt plus. Ainsi on tend à écrire<br />
désormais : « Ces lettres, je les ai reçu et<br />
je les ai lu avec plaisir. » Je sais gré à M.<br />
a Langue française<br />
Un doyen honoraire <strong>de</strong> la Faculté <strong>de</strong>s let-<br />
tres à l'Université <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux vient dé<br />
composer un livre qu'il a intitulé, je"ne sais<br />
pqurquoi : « Bécréations grammaticales et<br />
littéraires ». Récréations ? — Pour lui, peut-<br />
être, qui s'est amusé en l'écrivant, mais,<br />
pour ceux qui le lisent, sujet <strong>de</strong> réflextons,<br />
un peu humiliantes ; car, orateurs, écri-<br />
vains, journalistes, professeurs, conféren-<br />
ciers, et, sans doute, les femmes elles-mê-<br />
mes pourvu qu'elles rédigent parfois quel-<br />
ques lettres ou notent leurs dépenses <strong>de</strong> mé-<br />
nage et do toilette, y trouveront <strong>de</strong> sérieux<br />
et nombreux motifs <strong>de</strong> confusion et <strong>de</strong> re-<br />
pentir.<br />
Surtout qu'en vos écrits, la langue révérée.<br />
Dans Vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.<br />
Hélas ! que <strong>de</strong> fois nous avons violé cette<br />
loi souverain© formulée par maître Nicolas<br />
Boileau ! U y a tant <strong>de</strong> manières <strong>de</strong> mal<br />
écrire et <strong>de</strong> mal parler !<br />
D'abord en déformant la langue fran-<br />
çaise. M. Stapfer nous cite une phrase <strong>de</strong><br />
vant laquelle Edmond Schérer reculait<br />
d'horreur, comme Hippolyte <strong>de</strong>vant le<br />
monstre vomi par les flots, en se <strong>de</strong>man<br />
dant quel pouvait bien être l'état mental<br />
du (( misérable » qui l'a émise : o Un crime<br />
commis dans <strong>de</strong>s conditions d'atrocité<br />
inouïe », et M. Stapfer insiste : « Assuré:<br />
ment, il vaudrait beaucoup mieux se couper<br />
la main droite que d'écrire ainsi.» Peut-être<br />
ne préférez-vous pas ce malheur à ce dés-<br />
honneur ? Alors, c'est que vous avez déjà<br />
eubi l'odieuse contagion. Pour moi, j'avoue<br />
être plus sensible à la justesse <strong>de</strong>s idées<br />
qu'au choix <strong>de</strong>s mots qui les expriment,<br />
mais je n'ai aucune peine à reconnaître<br />
que <strong>de</strong>s locutions impropres altèrent, défi-<br />
gurent, faussent la pensée<br />
Par exemple, il vous est peut-être arrivé<br />
d'employer indifféremment « rien moins »<br />
et « rien <strong>de</strong> moins ». Songez-y, cependant,<br />
votre phrase sera très vraie et parfaitement<br />
correcte si vous écrivez : « M. Clemenceau<br />
n'est rien moins qu'un grand ministre et<br />
rien da moins qu'un anarchiste autori-<br />
taire. » Ajoutez le « <strong>de</strong> » au premier mem<br />
bre <strong>de</strong> phrase, retranchez-le du .second, et<br />
vous dites précisément le contraire <strong>de</strong>' votre,<br />
pensée — si vous pensez comme moi.<br />
De mémo, n'avez-vous pas sur la con-<br />
science quelques verbes tels que « solution-<br />
ner, éinotionner, perturber, stranguler » et<br />
n'avi-ez-vous pas à votre service « résoudre<br />
émouvoir, troubler, étrangler » ? M. Stapfer<br />
stigmatisant — (et tenez, voilà encore un<br />
mot' prétention* !) — désapprouvant ces vo-<br />
cables emphatiques, affirme : « C'est l'or-<br />
gueil qui fut leur père ; l'ignorance est leur<br />
mère et la vanité leur nourrice. » Cette juste<br />
sentence ne m'étonne pas <strong>de</strong> la part d'un<br />
homme <strong>de</strong> race huguenote : quand on est<br />
puritain on doit être puriste. <strong>Mai</strong>s qu'il<br />
veuille bien considérer que si la mesure et<br />
la simplicité sont appréciées et goûtées par<br />
les gens <strong>de</strong> goût, les locutions déclamatoi-<br />
res, boursouflées, impropres, obtiennent en<br />
corc plus <strong>de</strong> succès auprès <strong>de</strong> la majorité<br />
<strong>de</strong>e, auditeurs. Ce n'est pas une raison pour<br />
que j'encourage nos députés à imiter leur<br />
collègue du Parlement suisse, discourant<br />
sur ce qu'il nommait la question « ferrugi-<br />
neuse » ; il s'agissait <strong>de</strong>s chemins <strong>de</strong> fer.<br />
lin voilà un qui pouvait se flatter <strong>de</strong> ne<br />
point être affligé d'une langue anémique !<br />
Aimez-vous te barbarisme ? On en a mis<br />
partout comme on avait saupoudré do mus-<br />
ca<strong>de</strong> les mets du festin ridicule. Notre cri<br />
tique lui témoigne quoique indulgence ; il<br />
Je préfère à l'affreux solécisme ; en quoi, il<br />
u loin à fait raison.<br />
Aussi bien, en temps <strong>de</strong> démocratie, on<br />
s'en voudrait <strong>de</strong> trop m al mener <strong>de</strong>s mots<br />
qui, <strong>de</strong>main peut-être, seront reçus à l'Aca-<br />
démie, comme on se gar<strong>de</strong>rait <strong>de</strong> mépriser<br />
ie député le plus décrié puisqu'il peut <strong>de</strong>ve-<br />
nir prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la République. Saviez-voug<br />
que, clairvoyance, déchirement, inattention<br />
étaient <strong>de</strong>s barbarismes du temps du gram-<br />
mairien Vaugelas ? — et aussi irréligieux,<br />
intolérance ?... Ces <strong>de</strong>rniers sont pourtant<br />
indispensables pour exprimer les états<br />
iVàmo <strong>de</strong> quelques-uns d'entre nos plus no-<br />
tables contemporains. U est bien clair que<br />
«les inventions nouvelles exigent <strong>de</strong>s mots<br />
•'ouvoaux, cl puisque nous voyageons on<br />
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