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Examen des contacts des services de renseignement suisses avec l ...

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L’essentiel en bref<br />

Les relations entre les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> <strong>suisses</strong> et le régime <strong>de</strong> l’apartheid<br />

d’Afrique du Sud font régulièrement l’objet <strong>de</strong> controverses dans les médias et<br />

l’opinion publique. Certaines personnes ou <strong>services</strong> du Département <strong>de</strong> la défense,<br />

<strong>de</strong> la protection <strong>de</strong> la population et <strong><strong>de</strong>s</strong> sports (DDPS) se voient notamment reprocher<br />

d’avoir collaboré <strong>avec</strong> l’armée sud-africaine et d’avoir contribué à son programme<br />

biologique et chimique (projet «Coast»). L’un <strong><strong>de</strong>s</strong> objectifs <strong>de</strong> ce programme<br />

secret était <strong>de</strong> fabriquer <strong><strong>de</strong>s</strong> substances ethniquement sélectives <strong><strong>de</strong>s</strong>tinées à<br />

réduire la population noire. Il est reproché également aux <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong><br />

du DDPS d’avoir coopéré <strong>avec</strong> l’Afrique du Sud à l’insu <strong><strong>de</strong>s</strong> autorités politiques<br />

responsables.<br />

Au Parlement, ces questions ont fait l’objet <strong>de</strong> nombreuses interventions. La Délégation<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> commissions <strong>de</strong> gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> Chambres fédérales a mené plusieurs enquêtes<br />

dont les résultats ont été publiés en 1993 et en 1999. Dans ses <strong>de</strong>ux rapports, la<br />

délégation a décrit les <strong>contacts</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> du DDPS <strong>avec</strong><br />

l’Afrique du Sud à l’époque <strong>de</strong> l’apartheid. En particulier, dans son rapport <strong>de</strong><br />

1999, la délégation considérait sans fon<strong>de</strong>ment les accusations sur une possible<br />

implication <strong>de</strong> <strong>services</strong> du DDPS dans le projet «Coast».<br />

Dans le courant <strong>de</strong> l’année 2001, <strong>de</strong> nouveaux éléments sont apparus incriminant le<br />

DDPS, et plus particulièrement le <strong>de</strong>rnier chef du Groupe <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>renseignement</strong>s, le<br />

divisionnaire Peter Regli. Lors <strong>de</strong> son procès, le général <strong>de</strong> briga<strong>de</strong> sud-africain<br />

Wouter Basson – ancien chef du projet «Coast» – a déclaré qu’il avait bénéficié <strong>de</strong><br />

l’appui <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> <strong>suisses</strong> et du divisionnaire Regli dans le cadre<br />

du projet «Coast». D’autres sources ont aussi évoqué l’existence d’un accord secret<br />

passé entre la Suisse et l’Afrique du Sud en matière biologique et chimique.<br />

Comme ces éléments laissaient supposer que les précé<strong>de</strong>nts rapports <strong>de</strong> la délégation<br />

n’étaient pas complets, celle-ci a décidé <strong>de</strong> reprendre le dossier en novembre<br />

2001.<br />

La délégation a mené ses investigations durant près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans. Elle a entendu<br />

près d’une cinquantaine <strong>de</strong> personnes et dépouillé tous les documents auxquels elle<br />

a pu avoir accès. Elle a <strong>de</strong>mandé <strong><strong>de</strong>s</strong> rapports écrits à l’administration fédérale<br />

ainsi qu’à certains gouvernements cantonaux et à divers particuliers. La délégation<br />

ne disposant pas toujours <strong><strong>de</strong>s</strong> documents nécessaires pour établir les faits, elle a dû<br />

reconstituer certains événements d’après le souvenir que les intéressés en avaient<br />

encore.<br />

La délégation a enquêté <strong>de</strong> manière systématique et sans parti pris. Elle a examiné<br />

chaque piste en détail, mais n’a retenu dans son rapport que les éléments qu’elle<br />

était en mesure <strong>de</strong> prouver. La délégation s’est attachée aux faits et a pris soin <strong>de</strong> se<br />

distancer <strong><strong>de</strong>s</strong> polémiques stériles et <strong><strong>de</strong>s</strong> rumeurs. Elle a dû démêler un écheveau<br />

d’informations dans lequel vérités et contrevérités se confondaient souvent. La tâche<br />

n’a pas été aisée. Si, pour quelques cas, les preuves sont évi<strong>de</strong>ntes et incontestables,<br />

pour d’autres, il n’y a que <strong><strong>de</strong>s</strong> présomptions ou <strong><strong>de</strong>s</strong> propos contradictoires. Pour<br />

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