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Examen des contacts des services de renseignement suisses avec l ...

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étaient indispensables à la préparation <strong>de</strong> l’armée suisse, quitte à <strong>de</strong>voir s’écarter si<br />

nécessaire <strong>de</strong> la ligne officielle. Pour les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong>, la lutte contre<br />

les régimes communistes constituait alors la priorité; toute autre considération,<br />

notamment en matière <strong>de</strong> politique étrangère ou <strong><strong>de</strong>s</strong> droits <strong>de</strong> l’homme, <strong>de</strong>vait lui<br />

cé<strong>de</strong>r le pas.<br />

La délégation estime que les <strong>contacts</strong> entretenus par les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong><br />

<strong>suisses</strong> <strong>avec</strong> l’Afrique du Sud étaient affaire <strong>de</strong> circonstances. Ils pouvaient paraître<br />

légitimes dans le contexte <strong>de</strong> la guerre froi<strong>de</strong>, mais cette collaboration était très<br />

critiquable sous l’angle <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> neutralité et <strong>de</strong> la politique étrangère <strong>de</strong><br />

la Suisse. A cet égard, il est frappant <strong>de</strong> constater que, au début <strong><strong>de</strong>s</strong> années 80, la<br />

Suisse était le seul Etat européen ayant un attaché <strong>de</strong> défense sud-africain accrédité<br />

à Berne. À la suite <strong><strong>de</strong>s</strong> diverses résolutions <strong>de</strong> l’ONU, tous les autres pays européens<br />

avaient refusé d’accréditer ou avaient retiré l’accréditation <strong><strong>de</strong>s</strong> attachés <strong>de</strong><br />

défense sud-africains.<br />

Pour la délégation, il aurait dû appartenir au Conseil fédéral <strong>de</strong> juger <strong>de</strong> la légitimité<br />

militaire <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>contacts</strong> <strong>avec</strong> l’Afrique du Sud ainsi que <strong>de</strong> leur opportunité<br />

politique. Ces questions ont très largement été laissées à l’appréciation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong><br />

<strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> qui ont fait prévaloir la logique militaire sur celle <strong><strong>de</strong>s</strong> autorités<br />

politiques.<br />

La délégation s’est également interrogée sur la nécessité, pour <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>renseignement</strong>, <strong>de</strong> collaborer <strong>avec</strong> d’autres <strong>services</strong> à l’étranger. En règle générale,<br />

<strong>de</strong> tels <strong>contacts</strong> peuvent être profitables, notamment lorsqu’ils permettent à notre<br />

pays <strong>de</strong> disposer d’informations qu’il ne serait pas en mesure <strong>de</strong> recueillir luimême.<br />

Il faut toutefois encore que ces informations soient utiles à la politique <strong>de</strong><br />

sécurité <strong>de</strong> la Suisse et que les <strong>contacts</strong> s’inscrivent dans le cadre <strong>de</strong> la politique<br />

étrangère <strong>de</strong> la Confédération. Dans le cas <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>contacts</strong> <strong>avec</strong> l’Afrique du Sud,<br />

indépendamment <strong>de</strong> la question <strong>de</strong> leur opportunité politique, il est difficile<br />

d’apprécier aujourd’hui l’utilité <strong><strong>de</strong>s</strong> échanges <strong>avec</strong> le régime <strong>de</strong> l’apartheid. De<br />

manière générale, la délégation a pu constater que les informations récoltées lors<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>contacts</strong> <strong>avec</strong> l’Afrique du Sud présentaient un faible intérêt au vu <strong>de</strong><br />

l’importance <strong><strong>de</strong>s</strong> moyens engagés et <strong><strong>de</strong>s</strong> risques politiques encourus. Outre la louable<br />

ambition <strong>de</strong> récolter <strong><strong>de</strong>s</strong> informations sur le glacis soviétique, les <strong>contacts</strong> <strong>avec</strong><br />

l’Afrique du Sud s’expliquent aussi en partie par <strong><strong>de</strong>s</strong> motifs <strong>de</strong> convenance personnelle.<br />

La délégation n’a trouvé aucun indice confirmant l’existence d’un accord secret,<br />

oral ou écrit, entre les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> <strong>suisses</strong> et l’Afrique du Sud en<br />

matière biologique et chimique. Le seul accord secret entre la Suisse et l’Afrique du<br />

Sud consiste en une convention <strong>de</strong> protection <strong><strong>de</strong>s</strong> informations comme il en existe<br />

<strong>avec</strong> <strong>de</strong> nombreux autres pays. Cet accord, daté <strong>de</strong> 1983, a permis à la Suisse<br />

d’échanger <strong><strong>de</strong>s</strong> informations <strong>avec</strong> l’Afrique du Sud concernant les avions <strong>de</strong> type<br />

Mirage. Il a été conclu à un échelon technique et n’a été approuvé ni par le département,<br />

ni par le Conseil fédéral. Sur le plan juridique, cet accord était compatible<br />

<strong>avec</strong> les embargos décidés par le Conseil fédéral en 1963 et par l’ONU en 1977. La<br />

délégation est en revanche d’avis que les informations données par la Suisse à<br />

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