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Examen des contacts des services de renseignement suisses avec l ...

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pour la sûreté <strong>de</strong> l’Etat. Malgré l’impossibilité <strong>de</strong> fon<strong>de</strong>r son contrôle sur <strong><strong>de</strong>s</strong> documents<br />

écrits, la DCG n’est pas disposée à faire confiance et à admettre sans autre<br />

forme <strong>de</strong> procès que les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> ont rempli leur mission. En effet,<br />

la seule confiance ne saurait remplacer le contrôle.<br />

Qu’une telle situation engendre <strong><strong>de</strong>s</strong> suppositions, donne naissance à <strong><strong>de</strong>s</strong> légen<strong><strong>de</strong>s</strong> et<br />

favorise la circulation <strong>de</strong> rumeurs n’étonne guère. Or, la présente enquête a bien<br />

montré que l’absence <strong>de</strong> documents ne permet pas <strong>de</strong> contrer <strong>de</strong> telles conjectures <strong>de</strong><br />

manière crédible. Les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> <strong>suisses</strong> sont donc responsables dans<br />

une large mesure d’avoir fréquemment fait les grands titres <strong><strong>de</strong>s</strong> médias au cours <strong>de</strong><br />

ces <strong>de</strong>rnières années. Ils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes d’avoir été<br />

confrontés à <strong><strong>de</strong>s</strong> insinuations à la rigueur injustifiées. Le GRS puis le Gr rens ont<br />

eux-mêmes rendu impossible toute reconstruction ultérieure <strong><strong>de</strong>s</strong> inci<strong>de</strong>nts qui leur<br />

sont reprochés. Non seulement ils ne sont plus en mesure <strong>de</strong> se justifier, mais<br />

l’autorité <strong>de</strong> surveillance elle-même ne parvient pas à les disculper.<br />

Il est indispensable et urgent <strong>de</strong> repenser non seulement l’archivage <strong><strong>de</strong>s</strong> documents,<br />

mais également les prescriptions relatives au maintien du secret. Lors <strong>de</strong> l’analyse<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> documents (encore disponibles) <strong>de</strong> la Direction du SRS, la DCG n’a pu s’empêcher<br />

<strong>de</strong> penser que leur classement n’est pas effectué en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> intérêts liés à la<br />

sûreté <strong>de</strong> l’Etat, mais bien plus dans le but d’éviter que les <strong>contacts</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>renseignement</strong> ne fassent l’objet d’une discussion politique. Le rapport du SRS du<br />

Gr rens intitulé «De la collaboration <strong>avec</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> étrangers»<br />

[Von <strong>de</strong>n nachrichtendienstlichen Beziehungen zu Südafrika, n’existe qu’en allemand]<br />

classé «secret» se limite pour l’essentiel à <strong><strong>de</strong>s</strong> appréciations politiques connues<br />

<strong>de</strong> tout un chacun sachant faire preuve d’un tant soit peu d’intérêt pour le sujet<br />

(voir également le ch. 6.2). Les procès-verbaux <strong><strong>de</strong>s</strong> rencontres et entretiens, comme<br />

cela a déjà été souligné ci-<strong><strong>de</strong>s</strong>sus, ne semblent guère adéquats du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong><br />

l’exploitation <strong><strong>de</strong>s</strong> sources <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong>s (voir ch. 4.3.6). La vue d’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong><br />

<strong>contacts</strong> <strong>avec</strong> l’Afrique du Sud rédigée par la Direction du SRS (voir ch. 6.4) ne<br />

contient pas non plus d’informations susceptibles <strong>de</strong> menacer les intérêts <strong>de</strong> l’Etat en<br />

matière <strong>de</strong> sûreté. Elle témoigne toutefois <strong>de</strong> la mesure effective <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>contacts</strong> <strong>avec</strong> le<br />

régime <strong>de</strong> l’apartheid sud-africain. Elle est donc hautement susceptible <strong>de</strong><br />

déclencher une discussion politique sur les activités <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong>.<br />

Les discussions au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rnières années ont également montré clairement<br />

que les <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> n’évoluent pas dans un environnement apolitique.<br />

Ils sont au contraire intégrés dans le corps <strong><strong>de</strong>s</strong> autorités <strong>de</strong> l’Etat qui œuvrent pour le<br />

bien du citoyen et dans le but d’atteindre les objectifs fixés par la constitution. 26<br />

Dans cette perspective, il va <strong>de</strong> soi que, dans un régime démocratique, même les<br />

<strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong> ne peuvent échapper à la discussion publique en invoquant<br />

<strong>de</strong> prétendus intérêts liés au maintien du secret.<br />

Ne peuvent donc bénéficier du secret que les informations dont la divulgation pourrait<br />

effectivement représenter un risque pour la liberté et la sûreté <strong>de</strong> l’Etat et <strong>de</strong> ses<br />

citoyens. De toute évi<strong>de</strong>nce, les évaluations politiques, les sympathies et les préférences<br />

<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>services</strong> <strong>de</strong> <strong>renseignement</strong>s n’en font pas partie, cela d’autant plus que<br />

l’environnement politique <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> concernée était totalement différent et qu’il<br />

ne s’agit plus que <strong>de</strong> rétablir <strong><strong>de</strong>s</strong> faits – <strong>de</strong>puis longtemps dépassés du point <strong>de</strong> vue<br />

26 Voir art. 2 Cst.<br />

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