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Rapport de stage Hôpital Protestant de Bangwa Cameroun

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Introduction<br />

Il était une fois…<br />

De retour d’un <strong>stage</strong> <strong>de</strong> quatre mois au <strong>Cameroun</strong>, nous voulons vous partager notre vécu làbas.<br />

Dans un souci <strong>de</strong> rendre plus attrayant la lecture <strong>de</strong> ce rapport, nous avons écrit l’histoire<br />

fictive d’une vie camerounaise, celle <strong>de</strong> Lucresse TCHOKOUAGO, en nous basant sur celles<br />

rencontrées à <strong>Bangwa</strong> et sur notre vécu. Par Lucresse, nous allons donc vous conter nos<br />

quatre mois <strong>de</strong> vie africaine. Vous trouverez en annexe tous les renseignements pratiques pour<br />

ce voyage ainsi que le compte rendu <strong>de</strong> notre projet d’entrai<strong>de</strong>, qui, rappelons le dès<br />

maintenant, consistait en la construction d’une bibliothèque médicale au sein <strong>de</strong> l’hôpital et<br />

l’établissement d’un programme <strong>de</strong> sensibilisation à la santé.<br />

Bonne lecture…<br />

Ma naissance<br />

Je m’appelle Lucresse Tchokouago. Je suis née à <strong>Bangwa</strong> le 21 mai 1983, le jour <strong>de</strong> la fête<br />

nationale du <strong>Cameroun</strong>. C’était la fête partout et Maman semble avoir trop dansé. Elle s’est<br />

donc retrouvée le soir en train <strong>de</strong> contracter. Par chance, elle habite à <strong>Bangwa</strong> où se trouve un<br />

hôpital parce qu’à cette heure là plus personne ne sait aller l’hôpital car les taxis sont<br />

introuvables. Les patients consultent donc souvent entre 5h et 23h. Maman a donc rejoint<br />

l’hôpital à pied où elle a été accueillie par <strong>de</strong>s stagiaires mé<strong>de</strong>cins parce que ce sont eux <strong>de</strong><br />

gar<strong>de</strong> la nuit. On l'a installée dans la salle d’accouchement : du carrelage blanc partout, quatre<br />

vieilles tables d’accouchement mise à coté les unes <strong>de</strong>s autres et pas question <strong>de</strong> crier ici<br />

sinon les infirmières vous répriman<strong>de</strong>, vous menaçant même s’il le faut avec un bâton ! Voilà<br />

à quoi ressemble l’endroit où je suis né. A 23h, j’ai pointé le bout <strong>de</strong> mon nez, mais je n’ai pas<br />

eu le temps <strong>de</strong> voir ma maman, une infirmière m’a saisie pour me peser, me mesurer et<br />

m’examiner. Puis j’ai rejoint sur la paillasse mes camara<strong>de</strong>s nés quelques heures auparavant.<br />

Je n’ai donc pas vu ma mère, quant à mon père, il n’était même pas au courant <strong>de</strong> ma<br />

naissance. Chez nous, les hommes n’assistent pas à l’accouchement. Maman l’a donc averti<br />

par téléphone. C’est donc dans ce brouhaha que ma vie camerounaise a commencé. Il a fallut<br />

<strong>de</strong>ux semaines, délais limite pour déclarer ma naissance, pour que mes parents choisissent un<br />

prénom…comme si neuf mois <strong>de</strong> réflexion n’avait pas suffit ! Je m’appelle donc Lucress,<br />

comme ma grand-mère. Le village <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong> est situé dans l'Ouest camerounais, en territoire<br />

Bamiléké, à trois heures trente en car <strong>de</strong> Yaoundé. Il se trouve entre Bafoussam (à 33 km) et<br />

Bangangté (à 11 km). Le paysage, très vert et vallonné, est vraiment superbe. A quelque mille<br />

mètres d'altitu<strong>de</strong> s'éten<strong>de</strong>nt à perte <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s plantations et <strong>de</strong>s champs: bananiers, maïs,<br />

arachi<strong>de</strong>s, ananas... La région bénéficie d'un microclimat finalement très peu africain. De<br />

mars à septembre, c’est la saison <strong>de</strong>s pluies. A la « petite pluie » succè<strong>de</strong> la « gran<strong>de</strong> pluie ».<br />

Sortez vos parapluies…<br />

L’école<br />

A six ans j’ai enfin pu rejoindre l’école. J’étais tellement envieuse, à voir partir <strong>de</strong>s frères et<br />

sœurs avec leur cartable et leur cahier. On a tous suivi l’école à <strong>Bangwa</strong> comme la plupart <strong>de</strong>s<br />

enfants du village. Seuls les enfants <strong>de</strong>s notables vont à la ville. On commence les cours à 7h<br />

et on finit à 15h. Nous sommes en uniforme. En troisième, j’ai décroché mon BEPC, un<br />

examen qui conclut mes années au collège. C’est déjà un premier diplôme que beaucoup ne<br />

réussissent pas. Certains s’arrêtent là : ils commencent dès 16ans à travailler. Les autres vont

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