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Rapport de stage Hôpital Protestant de Bangwa Cameroun

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mes ca<strong>de</strong>ts <strong>de</strong> 4 ème et 5 ème année étaient là aussi, <strong>de</strong> même que <strong>de</strong>s étudiants en pharmacie. En<br />

comptant en plus la flopée <strong>de</strong> stagiaires en soins infirmiers venus <strong>de</strong> Douala et Yaoundé et<br />

envahissant tout l’hôpital (ils étaient une trentaine), nous formions une joyeuse équipe ! Chez<br />

nous, la hiérarchie entre étudiants est assez marquée. Les aînés se doivent <strong>de</strong> former leurs<br />

ca<strong>de</strong>ts et nous n’hésitons donc pas à leur poser plein <strong>de</strong> questions ou à leur donner <strong>de</strong>s<br />

exposés à préparer.<br />

A l’hôpital <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong>, nous avons <strong>de</strong> la chance, quelques examens paracliniques sont à notre<br />

disposition pour nous ai<strong>de</strong>r au diagnostic. Nous pouvons faire <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> sang avec la<br />

biologie <strong>de</strong> base (voir liste ci-joint), les sérologies HIV, hépatites et syphillis, les examens<br />

directs et coloration <strong>de</strong> GRAM, et bien sûr la goutte épaisse. (Mais <strong>de</strong> temps en temps, les<br />

réactifs nécessaires sont en rupture <strong>de</strong> stock !). On peut également <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s analyses<br />

d’urine (leucocytes et érythrocytes), <strong>de</strong> frottis <strong>de</strong> col, <strong>de</strong> crachats (avec la coloration <strong>de</strong> Zielh<br />

pour rechercher le bacille <strong>de</strong> Kock), <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> ponction, <strong>de</strong> biopsie <strong>de</strong> peau. Mais aucune<br />

culture bactériologique n’est encore possible, bien que ce soit un projet du laboratoire. En<br />

plus, nous avons à notre disposition un appareil <strong>de</strong> radiographie, un ECG, et un appareil<br />

d’échographie (les quatre mé<strong>de</strong>cins ont suivi une formation pour apprendre à interpréter les<br />

échographies). Si nous avons vraiment besoin d’examens plus poussés, nous <strong>de</strong>vons envoyer<br />

le patient à la ville.<br />

L’hôpital <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong> comporte aussi une pharmacie avec pas mal <strong>de</strong> médicaments. Les<br />

médicaments arrivent aussi par stock et gare aux pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pénuries. C’est à chaque patient<br />

à aller lui-même à la pharmacie chercher ses médicaments. Les médicaments se ven<strong>de</strong>nt à la<br />

pièce, car ils sont coûteux et la plupart <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s n’ont pas les moyens d’acheter en une fois<br />

tout le traitement. Cela n’est pas sans inconvénient : vous imaginez en effet l’efficacité d’un<br />

traitement antibiotique prit un jour sur trois !! Il n’y a pas <strong>de</strong> banque <strong>de</strong> sang à l’hôpital. C’est<br />

à chaque patient à trouver dans son entourage quelqu’un qui pourra lui donner du sang<br />

compatible. Quelques poches sont <strong>de</strong> stock au laboratoire, pour les cas urgents, mais le<br />

mala<strong>de</strong> se <strong>de</strong>vra <strong>de</strong> trouver quelqu’un pour « rembourser » la poche reçue. Les tests <strong>de</strong><br />

compatibilités se limitent à un cross-match et aux sérologies infectieuses. Les réactions<br />

d’incompatibilités ne sont donc pas exceptionnelles.<br />

Chaque patient hospitalisé est accompagné <strong>de</strong> son gar<strong>de</strong> mala<strong>de</strong>. Il s’agit d’une personne <strong>de</strong><br />

confiance qui va ai<strong>de</strong>r le mala<strong>de</strong> dans sa vie quotidienne : aller à la pharmacie, préparer les<br />

repas (il n’y a pas <strong>de</strong> cantine à l’hôpital, mais <strong>de</strong>s espaces pour permettre au famille <strong>de</strong><br />

cuisiner sont prévus. Tout le côté « hôtelier » (repas, lavage, draps) doit être assurer par la<br />

famille), laver le mala<strong>de</strong> et vi<strong>de</strong>r son pot <strong>de</strong> chambre, régler les problèmes administratifs.<br />

Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> santé, le mé<strong>de</strong>cin-chef a mis sur pied un système <strong>de</strong> crédit, votre<br />

système <strong>de</strong> sécurité sociale n’existant bien sûr pas dans mon pays. Lorsqu’un patient ne<br />

parvient pas à payer ses frais médicaux, on lui accor<strong>de</strong> le crédit, c'est-à-dire qu’il paiera la<br />

moitié <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong>mandé (si le crédit est signé sur son ordonnance, il ne paie à la pharmacie<br />

<strong>de</strong> l’hôpital que la moitié <strong>de</strong> la somme normale) et remboursera le reste plus tard. Le<br />

problème <strong>de</strong> ce système est que le mala<strong>de</strong> accumule sans bien s’en apercevoir une <strong>de</strong>tte qu’il<br />

aura du mal à rembourser. Le patient est gar<strong>de</strong>r « en otage » à l’hôpital jusqu’à paiement <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>tte, ce qui est aussi pervers. Le patient gardé ne peut pas travaillé et ne peut donc pas<br />

gagner <strong>de</strong> l’argent. Parfois vient un moment où le patient a une <strong>de</strong>tte telle que l’hôpital se doit<br />

<strong>de</strong> refuser à accor<strong>de</strong>r encore le crédit. Et on doit laisser le patient sans traitement.<br />

Nous, les internes, sommes <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> une semaine sur <strong>de</strong>ux, du vendredi au vendredi, 24h/24.<br />

Normalement, un mé<strong>de</strong>cin supervise la gar<strong>de</strong> mais nous ne l’appelons concrêtement quasi

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