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Rapport de stage Hôpital Protestant de Bangwa Cameroun

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Simo ou le Dr Henang ; parfois, le Dr Simo où nous même, entre étudiants, décidons<br />

d’organiser un staff. La journée fini théoriquement à 18h mais on part souvent plus tard.<br />

Les pathologies que l’on retrouve dans nos services d’urgence au <strong>Cameroun</strong> sont<br />

probablement fort différents <strong>de</strong> chez vous. Bien sur, on rencontre <strong>de</strong>s décompensations<br />

cardiaques et rénales, <strong>de</strong>s diabètes, <strong>de</strong>s cirrhoses. Mais on retrouve également fréquemment<br />

du paludisme (d’ailleurs tout patient hospitalisé est mis au moins à titre prophylactique sous<br />

perfusion <strong>de</strong> quinine), la fièvre typhoï<strong>de</strong>, la tuberculose, le SIDA, les hépatites, <strong>de</strong>s<br />

pyomyosites. Comme ici les soins <strong>de</strong> santé coûtent cher, les patients débarquent souvent à la<br />

<strong>de</strong>rnière minute, avec une pathologie déjà évoluée et muticompliquée. La prise en charge n’en<br />

est que plus difficile. Ici, les patients qui débarquent avec un taux d’hémoglobine à 4g/dl ne<br />

sont pas rares !!<br />

Après mon passage à l’USIM, j’ai poursuivi mon <strong>stage</strong> par la pédiatrie. Ce service compte<br />

une vingtaine <strong>de</strong> lits. Il n’y a aucun mé<strong>de</strong>cin responsable <strong>de</strong> service. J’ai donc du jouer les<br />

« chef <strong>de</strong> service », à la débrouille !!! Les pathologies rencontrées sont le plus fréquemment<br />

<strong>de</strong>s crises <strong>de</strong> paludisme, <strong>de</strong>s pneumonies, <strong>de</strong>s diarrhées, <strong>de</strong>s anémies et pas mal<br />

d’ostéomyélites. Mais on rencontre aussi <strong>de</strong>s pathologies plus rares ou exotiques telles que<br />

<strong>de</strong>s néphroblastomes, <strong>de</strong>s lymphomes <strong>de</strong> Burkitt, <strong>de</strong>s hydrocéphalies, une fièvre bilieuse<br />

hémoglobinurique,… . On est également parfois confrontés à <strong>de</strong>s enfants en état <strong>de</strong><br />

malnutrition sévère. C’est alors une lutte pour leur faire prendre un peu <strong>de</strong> poids et soigner les<br />

affections surajoutées. La pédiatrie est un service où le <strong>stage</strong> est difficile. Déjà parce qu’il n’y<br />

a pas <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cin référent et qu’on doit donc travailler seul. Néanmoins, les infirmiers sont<br />

très compétents, maîtrisent les doses pédiatriques mieux que moi, et je n’ai donc pas hésiter à<br />

leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r conseil l’une ou l’autre fois, leur ai<strong>de</strong> me fut précieuse. Mais comme ces<br />

infirmiers ont l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ne pas être supervisés, ils n’en font parfois qu’à leur tête et on<br />

doit leur courir après pour leur rappeller <strong>de</strong> faire une injection ou <strong>de</strong> changer une perfusion.<br />

Une autre difficulté vient <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong> l’enfant. Déjà, souvent, ils ont d’abord présenté<br />

l’enfant au marabout du village avant <strong>de</strong> l’amener à l’hôpital. Et les marabouts font parfois du<br />

dégats avec leurs remè<strong>de</strong>s magiques. Nombre d’enfants arrivent en état d’intoxication,<br />

surajoutée à leur problème initial. Et puis ce sont les parents qui déci<strong>de</strong>nt quand ils quittent<br />

l’hôpital avec leur enfant. Dès qu’ils voient que l’enfant va mieux, ils veulent partir car<br />

chaque jour d’hospitalisation coûte cher. Mais bien souvent l’enfant n’est pas encore<br />

totalement guéri e rechute quelques jours plus tard. Et on retombe dans le cercle où les parents<br />

partent chez le marabout !!Et puis il y a cet éternel problème <strong>de</strong> <strong>de</strong>ttes avec <strong>de</strong>s enfants qui<br />

vont mal mais auxquels les parents ne peuvent payer le traitement. Parfois, c’est seulement en<br />

voyant que leur enfant est vraiment très mal que la famille commence à bouger pour trouver<br />

<strong>de</strong> l’argent. Trop tard !! Mais je gar<strong>de</strong> globalement un très bon souvenir <strong>de</strong> mon passage en<br />

pédiatrie. J’y ai beaucoup apprit quand à l’approche <strong>de</strong>s enfants, aux médicaments et doses<br />

que l’on peut utiliser en pédiatrie.<br />

Je suis ensuite passée par l’USIC, le service <strong>de</strong> chirurgie. Là, le tour débute également vers<br />

8h, avec le Dr Lamère quand il est là. C’est à l’interne du service <strong>de</strong> gérer le tour et le service<br />

en général. On retrouve <strong>de</strong> nombreux patients opérés pour ostéomyélite, fractures,<br />

hypertrophie prostatique, hernie inguinale, péritonite. Ils doivent souvent, surtout pour les<br />

opérations orthopédiques vu les corps étrangers mis dans l’os, rester longtemps à l’hôpital,<br />

parfois <strong>de</strong>s mois. Ce n’est pas un mé<strong>de</strong>cin qui opère mais <strong>de</strong>s infirmiers. Le principal<br />

chirurgien infirmier est Papa Célestin. Il a apprit son métier sur le tas, par la pratique, et<br />

opère, selon l’avis <strong>de</strong> chirurgiens européens, aussi bien qu’un vrai chirurgien. Maintenant, il<br />

essaye <strong>de</strong> transmettre sa soli<strong>de</strong> expérience à d’autres infirmiers et stagiaires, <strong>de</strong> façon à ce que<br />

la génération suivante puisse prendre le relais. Ici, c’est en faisant qu’on apprend !! Les

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