MARDI <strong>12</strong> JANVIER <strong>1937</strong> O u LA JOURNÉE OU <strong>12</strong> JANVIER 193? Saint du jour ; Sainte Césanne. Fête à souhaiter ; Sainte Véronique «»—» 17 h, Z5. Faculté aes lettres ; cours public <strong>de</strong> M. Marsan Villiers <strong>de</strong> l'isle Adam lisme ». Du romantisme à l'idéa- La réorganisation du marché laitier LE PROPOS OU JOUR Poursauver sa peau ! Vous avez lu ia grrran<strong>de</strong> nouvelle : les foucuonnaires et toutes personnalités <strong>de</strong>s Soviets sont ctésoimais autorises a revêtir le smoking et même le « trac » pour prendre part aux gran<strong>de</strong>s ceremo- Qies officielles. Doux pays, dira-t-on, sans doute, que celui où l'on ne peut s'nabiller d'une certain taçon que si I on y est autorisé par un arrêté en bonne et due forme. En bien! oui, c'est ainsi qu'on pratique ta liberté au pays qui n'a Jamais cessé d'être le pays <strong>de</strong>s ukases, <strong>de</strong> la régle- mentation sans bornes ni mesures, <strong>de</strong> la lure loi implacable qui s'attache à tout, réglemente tout et plie tout <strong>de</strong>vant elle! Et il y a force gens, chez nous — qui rie sont pas tous <strong>de</strong>s ignorants ni <strong>de</strong>s imbéciles — qui voudraient goûter <strong>de</strong> ce régime-là! Grand bien leur fasse! Mais rious leur abandonnons d'aussi singu- 1ères attirances. Cela dit, ajoutons que l'édlt stalinien, sur le port du « frac ». pourrait bien embêter, chez nous, plus d'un type <strong>de</strong>s partis avancés, qui usaient et abusaient du « costume » pour impressionner le bon « populo » et n'arboraient veston rayé et chapeau mou que pour mieux maquiller leur existence, en réalité très cossue et très bourgeoise Sans compter que cela pourrait causer un jour d'assez sérieuses méprises. Vous souvient-il qu'un <strong>de</strong> nos aimabips confrères, assistant à <strong>Toulouse</strong> à une manifestation dite « prolétarienne », fut pris à partie, copieusement injurié et assez sérieusement malmené uniquement parce qu'il avait canne à son bras et ehsoeau melon sur sa tête? Mais si « ces messieurs du poing levé » sont, désormais autorisés à s'habiller et kif-kif » les bourgeois, cet aimable jeu <strong>de</strong> massacre va <strong>de</strong>venir beaucoup plus comolioué. Voyez-vous qu'en écrasant le « melon » d'un passant on écrase en même ternes, la « figure » d'une éminence <strong>de</strong> la reli- gion marxiste! C'est ca qui serait drûle! En tout cas, pour ce qui me regar<strong>de</strong>, le jour où la révolution sera maîtresse <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>, je me promets bien rie <strong>de</strong>scendre dans la rue en « queue <strong>de</strong> mnnie » et en cravate blanche. Comme ça, j'aurai toutes les chances d'être pris pour un tout frais débarqué <strong>de</strong> Moscou, salué respectueusement par les émeutiers — le poing fermé, bien entendu — et <strong>de</strong> sauver ma peau. — K- SOULET. Tentative d'agression contre un ven<strong>de</strong>ur volontaire
LA VIE LITTERAIRE JLMLB Le Jardin <strong>de</strong>s Lettres LITTERATURE — m parution <strong>de</strong> i Histoire <strong>de</strong> la Lit- térature rranoaise <strong>de</strong> 1789 a nos Jours, Mi Albert iiuoauutt, peut être cousi- idree comme une date dans l'activité M la critique littéraire. (Stock 7, rue du Vieux-Colombier, Paris). L'ouvrage renouvelle les cadres, prend hardiment position, dégage une vie in- Intense. Son originaire consiste dans sa taçon <strong>de</strong> subdiviser les temps litté- raires qui se sont succédé <strong>de</strong> 1789 à nos Jours En une malicieuse préface /-l- bért Thibau<strong>de</strong>t nous en explique le pourquoi. II ne veut ni <strong>de</strong> la division par « époque » ni <strong>de</strong> la division par « empires ». Il veut. lui. la division par c générations ». C'est ainsi qu'il nous présente succes- sivement U « Génération <strong>de</strong> 1789 » avec Chateaubriand, Mme <strong>de</strong> Staël, etc.; la « Génération <strong>de</strong> 1820 » avec Lamartine, Viguy, Hugo. Stardhal, Sainte-Beuve, George Sand. etc. ; la « Génération <strong>de</strong> 1850 » ~.vec Bau<strong>de</strong>laire, Flaubert, Taine, Benan ,etc. ; la « Génération <strong>de</strong> 1885 » avec Bourget, Anatole France, Charles Maurras Barrés, etc. ; la Génération <strong>de</strong> 1914 » avec Proust et tous nos con- temporains. Une telle division pourra sembler a certains arbitraire; cependant elle offre l'avantage <strong>de</strong> respecter, selon l'expres- sion <strong>de</strong> Robert Brasillach, « le mouve- ment même <strong>de</strong> la vie ». On sait qu'Albert Thibau<strong>de</strong>t est mort subitement au mois d'avril <strong>de</strong>rnier. His- torien, philosophe, professeur à la Fa- culté <strong>de</strong> Genève d'histoire <strong>de</strong> notre lit- térature écrivain et journaliste, il ap- portait a ses travaux une somme excep- tionnelle <strong>de</strong> savoir. Il achevait à peine le gros travail <strong>de</strong> son Histoire <strong>de</strong> la Littérature Française lorsque la mort le surprit. C'était pour lui une œuvre capitale, à laquelle il avait apporté tout son soin et qu'il avait réservé a la librairie Stock. Puisque le grand ouvrier disparu ne pouvait s'oc- cuper lui-même du labeur définitif <strong>de</strong> correction, organisation, ses représen- tants, MM. Jean Paulhan et Léon Bopp en prirent la charge. Ils n'eurent, d'ail- leurs, qu'à mettre en ordre le manus- crit; ce qui nécessita pourtant beaucoup d'application à cause <strong>de</strong>s scrupules <strong>de</strong> l'auteur qu'ils savaient avoir hésité et parfois varié dans le classement <strong>de</strong> ses « Générations ». Us nous disent eux- mêmes dans la notice ; « Ce qui n'eût été qu'un jeu pour Al- bert Thibau<strong>de</strong>t nous a <strong>de</strong>mandé une assez longue application. » Cependant la réussite est complète. Le volume, présenté dans les meilleures conditions, sous une couverture sobre et élgante. avec un texte clair, <strong>de</strong> lecture facile et agréable s'offre comme un manuel <strong>de</strong>stiné à compléter et en gran- <strong>de</strong> partie à remplacer les manuels an- ciens même les plus réputés, qui ne sont plus au courant <strong>de</strong> l'évolution lit- téraire. U s'adresse au grand public français, tout entier, attaché à son pas- sé littéraire et impatient <strong>de</strong> le connaî- tre toujours mieux. On y admirera maintes pages d'une richesse critique exceptionnelle. On sa- vourera quelques-uns <strong>de</strong> ces traits ou celui qui s'appelait lui-même le « ba- daud <strong>de</strong> la République <strong>de</strong>s Lettres » commente telle ou telle réputation éta- blie. On notera ce jugement sur Bau<strong>de</strong>- laire : « La poésie <strong>de</strong> Bau<strong>de</strong>laire c'est la poésie <strong>de</strong> Sainte-Beuve, plus la poé- sie. » Et on se rappellera avec lui le mot <strong>de</strong> Gi<strong>de</strong> à qui lui <strong>de</strong>mandait : « Quel est notre plus grand poète 1 » — Hugo, hélas I » — Après Le grand Meaulnes, après Miracles, après la volumineuse et substantielle correspondance avec Jac- ques Rivière, nous ne pouvons pas dire que nous avons touché l'âme secrètre d'Alain Fournier. Constamment et quel que soit l'élan <strong>de</strong> franchise avec lequel il se dit à l'ami ou au lecteur, il <strong>de</strong>- meure en nous une mystérieuse interro- gation. Ce que nous savons n'est pas assez en regard <strong>de</strong> ce que nous pressen- tons. Physionomie, génie particulière- ment attachants que ceux d'Alain Four- nier ; ils nous hantent, et cette han- tise est si délicieuse que nous la solli- citons. Les circonstances <strong>de</strong> la mort <strong>de</strong> l'au- teur du « Grand Meaulnes » ont encore travaillé dans le sens d'épaissir le voile qui nous sépare <strong>de</strong> lui. U nous a été ravi ainsi qu'un héros <strong>de</strong> légen<strong>de</strong>. Il part en 1914. Un obus... Puis plus rien. Le silence Pas <strong>de</strong> restes mortels sur lesquels on pleure. Rien que cet envol mystérieux d'une âme qui n'était pas comme les autres. Si l'on veut s'assurer <strong>de</strong> cette person- nalité, <strong>de</strong> ce « pas comme les autres », il n'est que <strong>de</strong> lire dans Les Lettres au Petit R., récemment parues aux édi- tions Emile-Paul (14, rue <strong>de</strong> l'Abbaye, Paris) les lettres du 6 septembre 1908 et du 7 mai 1909, où il semble qu'il soit allé plus avant dans la confi<strong>de</strong>nce qu'il en avait coutume. Il se livre, il ouvre son cœur et cependant il <strong>de</strong>meure énig- matique. Son amour, sa douleur ont une résonnance étrange en nous; ils sont marqués d'un accent déchirant qui les fait chanter un poème bien au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> ce à quoi nous ont habitués même les meilleurs. Cette prose, à la fois si nue et si re- tenue, éloquente et d'un ton sourd, dé- pouillée <strong>de</strong> sensualité et tellement vivan- te, on en vient à la lire avec respect comme un message, ou comme le té- moignage <strong>de</strong> ce qu'a pu apporter d'ex- ceptionnel une créature trop tôt rappe- lée hors <strong>de</strong> notre mon<strong>de</strong>. Alain Fournier, par son œuvre en <strong>de</strong>- hors <strong>de</strong> tout classement et pathétique Jusque dans le plus menu détail, laisse même à ceu qui ne l'ont pas connu le plus beau souvenir II a <strong>de</strong>s amis un — Le Montmartre <strong>de</strong> notre Jeunesse I Avec quel talent verveux et évocateur Roland Dorgelès vient <strong>de</strong> le décrire dans son livre : Quand J'étais Mont- martrois (Paris, Albin Michel, 22, rue Huyghens, Paris) I Combien d'années ont passé sur cette vieille et pittores- que place <strong>de</strong> Tertre, d'où l'on décou- vrait Paris ! Combien d'espoirs batti- rent <strong>de</strong>s ailes, combien <strong>de</strong> déceptions et <strong>de</strong> rancœurs sont parties d'un <strong>de</strong> ces lieux, où souttie l'esprit I J'ai connu Pans à cette époque, où les enthousias- mes éclataient parmi une Jeunesse un peu folle, d'un romantisme très 1900, mais où l'on ne percevait aucune envie, aucune haine I Hélas I Cher Montmartre <strong>de</strong> cette époque dont se moqua — peut-être à tort — Paul Morand, où les farces <strong>de</strong> rapins alternaient avec les discussions dans les bistros — qui n'étaient point encore <strong>de</strong>s bars —, <strong>de</strong>s discussions sur l'art, la musique, les lettres... Nous n'en étions pas au poing levé et aux tristes réali- tés <strong>de</strong> ce jour. Nos snobismes étaient purs <strong>de</strong> toute alliance et nous avions la foi dans nos divers enthousiasmes. Ce Montmartre maintenant démoli, percé, eventré, mo<strong>de</strong>rnisé, nous ne pou- vons que le regretter car il fut notre jeunesse. Et tous ceux qui l'ont connu alors ne peuvent que faire un retour mélancolique sur ce passé où, malgré <strong>de</strong> dures heures, malgré la course au déjeuner ou au dîner, nous étions heu- reux, parce que nous avions vingt ans ! Dorgelès a ressuscité cet heureux temps ; il a agrémenté ses pages <strong>de</strong> di- vers types drôles, d'histoires amusantes, vécues, sympathiques et <strong>de</strong> quelques si- lhouettes féminines qu'on ne retrouve plus là-haut. Un livre charmant et écrit avec l'esprit <strong>de</strong> l'auteur du Château <strong>de</strong>s Brouillards. P. M. PROPOS DE THEATRE Les mardis du poète au Grand-Guignol Les Mardis du Poète furent inaugurés, le 17 novembre, dans la salle du Grand Guignol. L'atmosphère n'était pas dramatique, comme à l'ordinaire, dans ce théâtre. Tout ne fut qu'harmonie, au cours <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux heures : le sourire d'accueil, avec lequel le prési<strong>de</strong>nt, M. Emmanuel Aegerter, rece- vait ses invités, la grâce élégante et belle <strong>de</strong>s artistes et jusqu'au chant pittoresque d'une aimable ouvreuse proclamant, avec l'accent ioyeux <strong>de</strong> Villandraut : t Deman- <strong>de</strong>z mes petites cerises ! » Des artistes charmantes, qu'il faudrait toutes citer, prêtaient leur grâce et leur talent très sûr à la récitation <strong>de</strong> poètes mo- <strong>de</strong>rnes que M. Francis Cnver présentait et louait d'une voix magnifique. Mm" Segond W'eher, qui voulut bien dire La Mort du Loup, fut acclamée par un pu- blic heureux <strong>de</strong> lui rendre un affectueux hommage. Un acte Intitulé : t La Vocation <strong>de</strong> Téniers », <strong>de</strong> M. Pierre Val<strong>de</strong>lièvre, fut créé dans un décor élégant. La mise en scène <strong>de</strong> M. Louis Tune fit valoir le talent <strong>de</strong>s excellent artistes qui apportèrent leur collaboration a cette manifestation d'art. La nouvelle Association <strong>de</strong>s Mardis du Pot-la se propose <strong>de</strong> se réunir chaque mois pour créer une pièce nouvelle. Les poètes ne s'en plaindront point. Ils peuvent en- voyer leurs manuscrits à M. Francis Cover, 82, rue Saint Honoré, Paris. A. BLANC-PERIDIER. Les grands problèmes du jour L'Unité <strong>de</strong> l'Asie — M. Clau<strong>de</strong> Farrère, <strong>de</strong> l'Académie française, nous conte sous ce titre : Sil- lages (Paris, Flammarion, 26, rue Raci- ne, 1 vol. <strong>12</strong> fr.) ses propres souvenirs. Et ces confi<strong>de</strong>nces sont faites <strong>de</strong> la plus vivante et <strong>de</strong> la plus émouvante façon, avec cette sorte d'allégresse et cette sensibilité qui portent sa marque inimitable. Grâce à son art prestigieux, ses sou- venirs débor<strong>de</strong>nt le cadre <strong>de</strong> sa propre vie. Ils peignent en même temps une époque, une société. Dans le récit <strong>de</strong> sa vocation, <strong>de</strong> ses années pittoresques à l'Ecole navale, <strong>de</strong> ses voyages autour du mon<strong>de</strong>, combien <strong>de</strong> marins retrouveront les images <strong>de</strong> leur passé ! Chemin faisant, tout en contant com- ment il <strong>de</strong>vint romancier ,l'auteur évo- que avec une sobre et poignante émo- tion, les maîtres qu'il a aimés, qui l'ont découvert, qui l'ont aidé : un Pierre Louys, un Loti. Et les voici vivants <strong>de</strong>- vant nous, dans leur plus curieuse in- timité. Sillages n'est pas seulement un car- net <strong>de</strong> croquis vifs et frappants, un re- cueil <strong>de</strong> notes intimes, rempli <strong>de</strong> détails inédits et savoureux, c'est encore, par ses pages consacrées à Louys et à Loti, le livre <strong>de</strong> la fidélité. Rarement la per- sonnalité si attirante <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Farrère s'était incarnée avec autant <strong>de</strong> force. A. P. QUESTIONS RELIGIEUSES — Le bienheureux Michel Garricoïts, grand animateur, avant les apparitions <strong>de</strong> Lour<strong>de</strong>s, du sanctuaire <strong>de</strong> Notre- Dame <strong>de</strong> Bétharram, fondateur <strong>de</strong>s Prêtres du Sacré-Cœur, naquit en 1797 et mourut en 1863. Sa béatification date <strong>de</strong> 1923. C'est un Basque, un frère par la race et par le caractère du grand Ignace <strong>de</strong> Loyola. Et il ne pouvait trou- ver <strong>de</strong> plus digne biographe que M. Gaétan Bernoville, Basque fervent, catholique informé, écrivain éminent. Voici donc un <strong>de</strong>s meilleurs livres du mois : Un saint basque, le bienheu- reux Michel Garricoïts (J. <strong>de</strong> Gigord, Paris), un récit bien vivant, un portrait fouillé. La <strong>de</strong>scription exacte et colorée d'un pays et d'une race, sur laquelle l'actualité fixe fortement l'attention. A lire <strong>de</strong> tels livres, édification. Ins- truction, régal vont <strong>de</strong> pair. Les saints sont aimables par eux-mêmes, mais le talent <strong>de</strong> l'hagiographe, qui les fait res- plendir, les rend plus aimables encore et, dans leur austérité réellement sédui- sants. — Les catholiques Usent-ils la Bible 1 La lisent-Us assez 7 Cherchent-ils leur nourriture spirituelle dans la parole <strong>de</strong> Dieu ou bien trop souvent en pratique, sinon en théorie, lui préférent-ils les li- vres <strong>de</strong> doctrine ou <strong>de</strong> piété qu'ont écrits les hommes ? De la sorte n'ad- vient-il pas fréquemment à leur reli- gion, à leur conception <strong>de</strong> la vie reli- gieuse, <strong>de</strong> dévier et <strong>de</strong> se fausser quel- que peu ou beaucoup, <strong>de</strong> s'attacher pha- risaïquement à <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s et à <strong>de</strong>s fins artificielles, <strong>de</strong> dédaigner incons- ciemment les volontés et les dons <strong>de</strong> l'Esprit ? A cette <strong>de</strong>rnière question et au nom <strong>de</strong> sa propre expérience, Mme Ma<strong>de</strong>lei- ne Chasles répond par une vigoureuse affirmative dans son livre : Une catho- lique <strong>de</strong>vant la Bible (Pion, Paris). A la vérité, nous trouvons qu'elle exa- gère. Non point que le conseil <strong>de</strong> vivre <strong>de</strong> la Parole inspirée ne soit excellent, certes ! Mais parce que l'exclusion est trop radicale <strong>de</strong>s secours que nous pou- vons attendre <strong>de</strong>s hommes pour com- prendre cette Parole elle-même, et d'abord pour déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> la reconnaître ou pour nous entraîner à l'aimer. Au cardinal Amette qui lui <strong>de</strong>mandait : « Mon enfant quel prédicateur <strong>de</strong> Ca- rême suivez-vous ? », Mme Chasles ré- pondait : « Aucun, Eminence I ? — « Comment cela ? », reprenait le cardl- « Je lis les sermons <strong>de</strong> saint Léon ou d'autres Pè- res, chez moi; eux, ils commentent la Parole <strong>de</strong> Dieu. » ECHOS ET POTINS CONQUETES SOVIETIQUES A l'occasion du centième numéro <strong>de</strong> sa collection <strong>de</strong> brochures anticommunistes, le CILACC (Centre International <strong>de</strong> Lutte Active Contre le Communisme), fait pa- raître un magnifique album spécial illustré dû au caricaturiste Mad. Les Conquéfes soviétiques y sont raillées d'une façon mordante et spirituelle, par un humoriste doublé d'un virtuose du crayon. L'album du CILACC n'est pas seulement un recueil <strong>de</strong> beaux <strong>de</strong>ssins, c'est aussi un excellent moyen <strong>de</strong> propagan<strong>de</strong> anticom- muniste. Le ridicule tue. Hâtez-vous d'utiliser le poison qu'est, pour le communisme, le nou- vel album <strong>de</strong> Mad. On se procurera Conquêtes soviétiques, en versant 4 francs belges (étranger : 4 fr. 30) au compte chèques portaux CI- LACC, Bruxelles (3, rue <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>), n" 971.74. LAROUSSE MENSUEL Les journalistes parisiens ont une chance que leurs mo<strong>de</strong>stes confrères <strong>de</strong> province leur envient. Lorsque un directeur leur confie une < ru- brique », ce qui en termes du métier équivaut â dire une étu<strong>de</strong> spéciale — politique intérieure ou étrangère, sciences ou littérature, — c'est fini, elle leur appartient désormais et <strong>de</strong>- vient leur domaine sur lequel per- sonne n'empiétera et qu'ils auront liberté et loisir <strong>de</strong> scruter jusque dans ses plus lointains replis. En province, la plupart du temps, le Journaliste est une sorte <strong>de</strong> Maî- tre Jacques, <strong>de</strong> touche â tout, qui n'a le temps <strong>de</strong> rien approfondir... On voit l'avantage <strong>de</strong> la première manière. Elle permet â celui qui s'y exerce <strong>de</strong> pousser à fond l'examen du sujet qui l'intéresse, <strong>de</strong> s'y entou- rer <strong>de</strong> toutes les garanties désirables, <strong>de</strong> s'y 1 .ire une compétence soli<strong>de</strong>. Ensuite <strong>de</strong> quoi, il peut, en toute conscience, s'arroger le droit d'ins- truire ses contemporains et <strong>de</strong> les gui<strong>de</strong>r... M. André Dubosc, notre éminent et sympathique confrère du Temps, compte au premier rang <strong>de</strong> ces pri- vilégiés. Voici, en effet, plusieurs déca<strong>de</strong>s qu'il se penche sur les problèmes d'Extrême-Orient, si ardus et com- plexes ! Il en a une connaissance extrêmement sûre et étendue qui fait <strong>de</strong> lui un <strong>de</strong>s spécialistes les plus écoutés en la matière. Il convient donc <strong>de</strong> ne pas laisser passer sans le signaler à tous ceux que ces graves-questions intéressent, à juste titre, l'ouvrage nourri <strong>de</strong> pensées et <strong>de</strong> faits, que ce grand Journaliste, qui est en même temps un philosophe et un penseur, vient <strong>de</strong> publier (aux Editions Unltas, rue du Cherche-Midi, Paris, VP) sous ce titre : « L'UNITÉ DE L'ASIE >. nos regards sur l'Asie Centrale, nous nous apercevrons qu'au lieu d'un sentiment d'anlmoslté, une politique économique se <strong>de</strong>ssine qui les unit, a„ lieu <strong>de</strong> les dresser lune contre l'autre. > Il ne faudrait donc pas s'étonner outre mesure si, dans un temps plus ou moins prochain, loin <strong>de</strong> s'attaquer au Japon, la dlploma- t. soviétique appuyait <strong>de</strong> plus en plus l'expansion, en Chine, <strong>de</strong>s su- jets du Mikado, quitte à obtenir en échange latitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> soulever l'In<strong>de</strong> contre la domination anglaise. Vcilà qui est assez nouveau, n'est- il pas vrai V Et que l'on doit soi gneusement retenir. Une autre démonstration, non moins originale, <strong>de</strong> l'Intéressant ou- vrage dont nous nous occupons, c'est qu'il n'y a pas, à proprement parler, <strong>de</strong> fossé infranchissable, en dépit <strong>de</strong>s apparences entre la poli- tique chinoise et la politique japo- naise, que d'aucuns se plaisent à op- poser l'une â l'autre. L'engorgement du Foie après les excès <strong>de</strong> table <strong>de</strong> fin d'année '— * Troubles digestifs - Migraines - Vertiges Nausées - Douleurs au côté droit Ki» Une cure salutaire -iii- E N physiologie comme en mécani- que, tout organe délicat auquel on ! ces résultats, <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un effort exagère et qui ! i subit, <strong>de</strong> ce lait, un surmenage continu, ne tar<strong>de</strong> pas à montrer <strong>de</strong>s signes <strong>de</strong> du foie, j'étais contraint à <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s fatigue, avant-coureurs d'un arrêt <strong>de</strong> précautions alimentaires — écrit M. M... fonctionnement. De nombreux témoignages confirment s résultats. En voici <strong>de</strong>ux à titr» <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un effort exagère et qui j d'exemples : « A la suite d'une violente congestion à M... En décembre, j'ai commencé à Pour le foie, cette observation se vé- ' prendre <strong>de</strong> l'Hépascol François. Resui- rifie chaque fois qu'on lui impose un tat radical au bout <strong>de</strong> 10 jours. Mon travail excessif, comme c'est le cas au j foie a subi victorieusement la terrible moment <strong>de</strong>s fêtes <strong>de</strong> fin d'année, mar- émeuve <strong>de</strong> la semaine <strong>de</strong> Noël et du auées par <strong>de</strong>s repas plantureux où la Jour <strong>de</strong> l'An sans que j'aie eu besoin <strong>de</strong> cuisine savante et les vins généreux ri- m'imposer aucune restriction. C'est un valisent sur la table familiale. La gour- argument très convaincant, dont J'ai mandise l'emportant sur la raison, on se fait part à <strong>de</strong> nombreux amis » Lettre l_ajsse tenter_ par <strong>de</strong>s mets souvent indi-| E-256. « Je souffrais <strong>de</strong> migraines, avec nau- eestes : on fait honneur aux talents cu-l lmaires <strong>de</strong> la maîtresse <strong>de</strong> maison ; on sées, <strong>de</strong> vertiges et manque d'appétit — déstuste les fines bouteilles <strong>de</strong> <strong>de</strong>rrière, écrit Mme M..., à N... Après 5 à 6 jours les fagots. Et, les Jours suivants, on <strong>de</strong> traitement par l'Hépascol François, L'Asie est Une — et voici la partie 1 c 5 m ^erice à ressentir sous les fausses j'allais déjà mieux. A la fin du flacon, Sommaire du n° 359 (<strong>janvier</strong> <strong>1937</strong>) : Edmont About, par M. Emile Magne. — Edgard Allix, par M. Georges Revel. — Louis Blériot, par M. Edmond Blanc. — Production <strong>de</strong> chaleur par les plantes, par M. Henri Coupin. — Le cuirassé Dunfcer- que, par M. A. Thomazi. — Les propriétés <strong>de</strong> l'essence, par M. Jean Hesse. — Hypo- physe, par le docteur Henri Bouquet. — Louis Le Cardonnel, par M. Louis Chaigne. — La Mandragore, par M. Camille Meil- lac. — Le Mica, par M. Marcel Hegelba- cher. — Mustafa Kemal, par M. Paul Gen- tizon. — Le mois littéraire, scientifique, historique et juridique, cinématographique, théâtral, musical et artistique, 42 gravures Mots croisés. Le numéro, 5 fr.! chez tous les libraires et Librairie Larousse, 13 et 21, rue Montparnasse, Paris (6 e ). LES MUSSETTISTES Le sujet est d'actualité puisque n~u.s nous <strong>de</strong>mandons tous, <strong>de</strong>vant les intrigues diverses dont cette mê- me Asie est le champ-clos — rivali- té russo-nippone, appuyée <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>r- nier côté par Berlin ; rivalité amé- ricano-japonaise, sans compter les autres — si l'étincelle redoutable d'où sortirait l'embrasement général <strong>de</strong> l'Europe, ne jaillira précisément pas dans cette direction ! On ne saurait donc trop méditer les observations que nous apporte — d'ailleurs avec la plus aimable clarté — un écrivain dont la pros- pection est allée jusqu'au tréfond même <strong>de</strong> ces redoutables problèmes et dont, en conséquence, le témoi- gnage est du plus haut prix. Or, précisément sur ce premier point <strong>de</strong>s rapports russo-Japonais, M. André Dubosc émet une opinion tris différente <strong>de</strong> celle qui est ré- pandue dans la plupart <strong>de</strong>s milieux où sont débattues ces sortes <strong>de</strong> ques- tions. Pour lui, en effet, il n'existe pas, entre la Russie et le Japon, d'opposition Irréductible... Et si « nous portons plus particulièrement culminante <strong>de</strong> l'ouvrage — Une, par le lien spirituel qui rattache entre elles les races qui peuplent ses Im- menses territoires. Et c'est ce que trop souvent ont méconnu ou né- gligé les observateurs superficiels ! Dans ces espaces démesurés, ces civilisations sont nées, ont grandi sous un autre signe que celui du progrès. Ce qui fait « l'unité <strong>de</strong> l'A- sie », c'est que les grands peuples <strong>de</strong> ce continent délaissent aujour- d'hui ce signe (le progrès) pour au- tant qu'il veut marquer autre chose qu'une recherche du bien-être et du perfectionnement matériel et re- viennent à leur idéal traditionnel. Et c'est une <strong>de</strong>s raisons oserons- nous ajouter — <strong>de</strong>s tristes raisons pour lesquelles on rencontre actuel- lement tant d'Asiatiques — en par- ticulier <strong>de</strong> nos étudiants lndo-chi- nois — si dédaigneux <strong>de</strong> notre civili- sation dans ce qu'elle a <strong>de</strong> matéria- liste et <strong>de</strong> païen. Ceux-là ne nous prennent certes pas pour <strong>de</strong>s êtres supérieurs 1 hélas 1 côtes droites une vague douleur qui se, 1e ne ressentais plus un malaise Le» nrécise bientôt et <strong>de</strong>vient lancinante, 1 Picotements que J'avais au foie ont dis- exaspérée par les mouvements : le ven- Baru. Mon appétit mes forces et ma Ces quelques extraits — auxquels force nous est <strong>de</strong> nous borner — suf- fisent à. classer un auteur et son ouvrage. Mais si la lecture <strong>de</strong> celui- ci est <strong>de</strong> très haute qualité, l'im- pression <strong>de</strong>rnière qui s'en dégage est d'ailleurs réconfortante et rassu- rante. Loin <strong>de</strong> conclure, en effet, que cette Asie repliée sur elle-même est un danger pour l'Europe, M. André Dubosc estime que s'il est absolu- ment vain <strong>de</strong> compter conquérir ja- mais l'Asie à la civilisation occi<strong>de</strong>n- tale, on peut espérer néanmoins en une pénétration réciproque où les races conserveront d'ailleurs leur génie propre tre est ballonné; l'intestin irrité; la bou- che pâteuse et amère: la langue se re- couvre d'un enduit gris sale ; la peau et les conjonctives prennent une teinte jaunâtre. Mal <strong>de</strong> tête, mleralne nausées, fatigue gé- néral© r-omolètent, ce ta- bleau <strong>de</strong> congestion h*oati- ?ue. avec insuffisance hépa- to-bi]iaire. C'est la rançon <strong>de</strong>s 1o''»u>r fes- t'-ns <strong>de</strong> fin d'an- gaîté sont revenus. » Lettre E-573. Le traitement consiste à pren- dre 20 à 30 goût, tes d'Hépascol née. Parfois, ces troubles persistent et s'aggravent ; les matières fécales se dé- colorent (teinte mastic), les urines ont un aspect acajou et diminuent <strong>de</strong> quan- tité ; certains mala<strong>de</strong>s sont atteints <strong>de</strong> jaunisse (ictère) bien caractérisée. De tels désordres réclament un trai- tement immédiat. La diète, suivie <strong>de</strong> ré- gimes plus ou moins sévères, peut re- poser lé foie ; elle est impuissante à ré- générer les cellules usées, à stimuler la sécrétion biliaire et la fonction antito- xique, si importante, <strong>de</strong> la glan<strong>de</strong> hépa- tiaue. On obtiendra <strong>de</strong>s résultats autre- ment rapi<strong>de</strong>s et décisifs en prenant <strong>de</strong> l'extrait d'artichaut (Hépascol Fran- çois). L'extrait d'artichaut, à condition qull i i» RPnrpt ri» in nai*; soit retiré <strong>de</strong> feuilles fraîches .est un ,rf„iti , a Pa tiuissant cholagogue. Sous son action aans i avenir ! d'abondantes «Smisislnns rfo hilo fown-t. Nous en acceptons l'augure en fé- licitant notre éminent confrère, M. André Dubosc, <strong>de</strong> son très bel et très utile effort. L. <strong>de</strong> FERRAND. Les Mussettlstes, Société pour la propa- gation <strong>de</strong>s œuvres d'Alfred <strong>de</strong> Musset et <strong>de</strong>s grands poètes lyriques français, annon- cent l'ouverture du Concours annuel litté- raire pour <strong>1937</strong>, doté d'un prix du minis- tre, <strong>de</strong> prix en espèces, et dé médailles <strong>de</strong> la ville <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux et <strong>de</strong>s Mussetistes. Envoi gratuit du programme sur <strong>de</strong>man- <strong>de</strong> avec timbre faite à M. Dudon, prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s Mussettistes, 32, rue Saint-Rémi, à Bor<strong>de</strong>aux. CHANGEMENT D'ADRESSE Les Jeunes Poètes <strong>de</strong> France, qui parti cipent au Concours <strong>de</strong> poésie, actuellement ouvert jusqu'au 31 décembre 1936, sont priés <strong>de</strong> prendre note <strong>de</strong> la nouvelle adresse <strong>de</strong> M. Patrice Buet : 26, rue Saint-Dominique, Paris (VIP). C'est à cette adresse que doivent désor mais être envoyés les poèmes (200 vers au maximum en pièces courtes). Nous rappelons que les Concours <strong>de</strong>s Jeunes Poètes <strong>de</strong> France ne comporte aucune condition, aucune souscription, A toute <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> renseignements, joindre un timbre pour la réponse. UNE REVUE POPULAIRE peu partout. Des amis qui ne sont pas rassemblés en « Société », qui, pour la I nal. Et elle, <strong>de</strong> soncôté plupart, s'ignorent, mais lui conservent ' Une pensée fraîche et fervente et fidèle. Ceux-là seront pleins <strong>de</strong> gratitu<strong>de</strong> en- Yers sa sœur, Mme Isabelle Rivière, pour l'aliment délicat qu'elle offre en nourriture à leur souvenir avec ces Lettres au Petit B. Elle même nous ex- plique qui était ce petit B ce « petit poète, ce brave petit compagnon ». com- me le nommait amicalement Alain Fournier. C'était René Bichet, qu'il con- nut à Lakanal, où il préparait une car- rière universitaire, qui aurait pu être <strong>de</strong>s plus brillantes, si la mort ne l'avait brutalement interrompue. Sans éprouver pour lui la parfaite amitié qui le liait à Jacques Rivière, Alain Fournier était attiré par certaine « réticence d'âme qui ne pouvait se dé- ci<strong>de</strong>r à laisser voir en soi Jusqu'à l'es- sentiel ». Du fait <strong>de</strong> cette réticence les correspondants ignorèrent une gran<strong>de</strong> part l'un <strong>de</strong> l'autre. Mais peut-être pres- sentaient-ils avec cette acuité qui est le privilège <strong>de</strong>s natures secrètes naturel lement voilées. Le très beau recueil <strong>de</strong> ces Lettres au Petit B, dont certaines sont d'une for- me admirable et toujours d'un élan <strong>de</strong> rêve merveilleu::, est précédé d'une évo- cation frémissante <strong>de</strong> sensibilité due à la plume <strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Aveline sous ce ti- tre qu'Alain Fournier a amié : La Fin <strong>de</strong> la Jeunesse. En <strong>de</strong>s pages troo courtes, Mme Isa belle Rivière présente ie Petit B et re- met une fois encore en nous l'émotion, qu'elle seule peut sentir parfaitement, d'une certaine atmosohère. <strong>de</strong> certains jours vécus pour Jamais où elle eût la nwrwtmilMi part d'être la fem:-.ie <strong>de</strong> .Têtues Rivière et la sœur d Alain Four- nier. Andrée MARTIGNON. Cette anecdote est fort significative et le lecteur n'aura aucune peine à ima- giner tout ce que nous pourrions déve- lopper à son propos. Bien que la Bible soit sa Parole. l'Esprit, toujours, souf qe où il veut, et beaucoup <strong>de</strong> sermons <strong>de</strong> livres, <strong>de</strong> méditations <strong>de</strong> poèmes, sans avoir pour objet <strong>de</strong> commenter un texte biblique, peuvent servir — émi- nemment — :es ames. Mme Chasles pro- fesse une sorte <strong>de</strong> jansénisme biblique; l'Eglise, plus sagement, nous dit : Opertet heee lacère et illa non omit- tere. — Nous arrivons un peu tard — Je veux dire -après le mois <strong>de</strong> novembre, — pour signaler le recent livre <strong>de</strong> M Jean <strong>de</strong> Courberive : Devant le tombeau (Editions Spcs, Paris), ce qui signifie : <strong>de</strong>vant la . mort et <strong>de</strong>vant les morts qui sont <strong>de</strong>s vivants. Les Bonnes Chansons Populaires, revue catholique mensuelle <strong>de</strong> bonne humeur, in- dispensable dans les œuvres, dans les pa misses, dans ies familles. Prix <strong>de</strong> l'abon nement : 10 francs. C.C. postai : Nancy, 189 39, 2, rue Bezançon, Langres (Haute- Marne). Offre sensationnelle jusqu'à épuisement du stock ; les neuf premières années bro- chées : 60 francs- au lieu <strong>de</strong> 150 francs Recueil <strong>de</strong> dix chansonnettes comiques inédites, pour noces, banquets, séances ré- créatives, soirées familiales, etc. 3 fr. 50 UNE MERVEILLE DE LA RENAISSANCE Le Château <strong>de</strong> Bournazel La mort, le Jugement, le Purgatoire, nos <strong>de</strong>voirs envers les âmes du Purga- toire : voilà le sujet. 11 n'est certes pas inédit, mais cela est sans Importance M <strong>de</strong> Courberive le traite en théolo- gien bien informé <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rniers auteurs en orateur habile et entraînant en homme cultivé, riche <strong>de</strong>s plus divers souvenir. La simplicité du sty:e. la propriété <strong>de</strong> l'expression ne sont pas ses qualités dominantes, et la présentation, l'im pression même du livre a le ne sais ciiiehe apparence ptétent'eu&e qui peut Indisposer au premier aboid Mais ce ne sont là OUP <strong>de</strong>s défauts légers ; le fond est soli<strong>de</strong> et la méditation a toutes chances d'en être fructueuse. Pierrù LAMBERT. NOS MUTONS Pour répondre aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s qui nous ont été adressées par certaines <strong>de</strong> nos lectrices <strong>de</strong> faire une part aux romans <strong>de</strong> sentiment, a côté <strong>de</strong>s récits policiers et d'aventures, nous publierons prochainement Ils expieront nos fautes œuvre nouvelle <strong>de</strong> notre distingué collaborateur JEAN DE NAHUQUE Ils Expieront nos fautes est un roman dramatique, poignant même à certains moments et d'une haute élévation morale. L'émotion qui s en dégage est d une rare qua- lité. Ce n est pas seulement un récit qui émeut, mais qui fait penser ft réfléchir Nou* livrerons avec coTfai.ee Ils Êxpkront nos fautes a la méditation <strong>de</strong> oui lecVuts Un étang... Ses eaux Immobiles et leur reflet glauque où les nénuphars étalent <strong>de</strong> larges coupes offertes. Il faut cette magie liqui<strong>de</strong> et sa vie mystérieuse, ce rêve que retient une surface morte, pour avoir, en rele- vant les yeux, la hantise d'une au- tre merveille proche : la pierre, Bournazel et son château. Il fait corps avec le village. Il s'y accou<strong>de</strong>, massif et nonchalant On le découvre sans le chercher. Un vieux portail rouergat, son toit d'ar- doises bleues et ses murs robustes l'encadrent au bout <strong>de</strong> l'avenue. Les tours hautes, assaillies <strong>de</strong> lierre, les lourds bâtiments <strong>de</strong> l'ancien manoir féodal reculent vers l'oubli. Le si- lence a posé Si main sur les ouver- tures étroites et Jusque dans les bas- ses salles voûtées où l'ombre <strong>de</strong> tou- jours a aimé se réfugier. Seules, les <strong>de</strong>ux ailes Renaissance étincellent en leur pâleur dorée, leur splen<strong>de</strong>ur souriante d'une grâce infinie. C'est en même temps l'Italie et sa lu- mière, la Loire et sa douceur. Peu â peu, son histoire se recons- truit et s'enchaîne, <strong>de</strong> la masse ort- mitive <strong>de</strong>meurée humble et agres- sive, au miracle fleuri i 3 frises et <strong>de</strong>s colonnes sveltes; retour <strong>de</strong> la ter: - 3 Italienne d'un artiste génial dont il est le poème ébloui et re- c nnaissant. Guillaume <strong>de</strong> Lyssor- gues vient créer d'abord Graves. Ce chef-d'œuvre n'est encore au'une ébauche qui l'amène vers ce triom- phJ : Bournazel, son <strong>de</strong>rnier rêve, qu'il consacre <strong>de</strong> sa mort acci<strong>de</strong>n- telle en plein ciel. Au toit rapi<strong>de</strong>, l'ardoise bleuie, serrée, se fiance à une <strong>de</strong>ntelle <strong>de</strong> fer forgé posée comme un diadème, et se découpe <strong>de</strong> fenêtres aux encadrements brodés où la pierre déjà, est une symDhoi.ie céleste. La faça<strong>de</strong> dorée, elle, a auelque chose <strong>de</strong> sensuel. Posée en avant <strong>de</strong> l'église lu* la domine <strong>de</strong> son cioch.-.r effilé, elle oublie d'être mystique et ne reflète que le plaisir. Fignolée en une ciselure parfaite, elle <strong>de</strong>m^uts t rnellement caressée par cet archi- tecte Ivre <strong>de</strong> mouvement et d'har- monie qui s'y révéla Jardinier et or- fèvre. Tout le long <strong>de</strong> ses murs clairs, ses gestes ressuscitent en fleurs, en volutes, en arabesques, ausi aériens qu'un désir léger ou qu'une ombre enchantée. h est difficile <strong>de</strong> l'évoauer pur <strong>de</strong> simples phrases, U faudrait la "han- ter. Ce ne sont que Jeux <strong>de</strong> 1 esprit libérés par l'instinct se. Il en résulte une sensation <strong>de</strong> bien- que. Une aile disparue ne laisse q ie être et d'auphorie, qui contraste heureu. le souvenir du splendi<strong>de</strong> escalier ae marbre, d'immenses salles <strong>de</strong> récep- tion et le précieux vêstige ericoié si éclatant <strong>de</strong> la galerie én loggics merveilleusement sculptées, danse <strong>de</strong> la pierre autour <strong>de</strong>s ouvertures arrondies. Des nymphes et <strong>de</strong>s saty- res, <strong>de</strong>s armes et <strong>de</strong>s fleurs, <strong>de</strong>s ani- maux étonnants jouent à la vie tn une perfection <strong>de</strong> chef-d'œuvre. Le ciel s'y découpe, indolent. C'est lui que l'on découvre entre les colonnes claires. Avec elles .il éblouit. Il do- vien. le complément <strong>de</strong> cette fac.vie mutilée encore plus près <strong>de</strong> nous dans sa perfection violée. Une fenê- tre ajourée comme un cloc îeton, s'élance au sommet vers le soleil li- hi e La clarté <strong>de</strong> la pierre se propage dans tout ce qui l'entoure. Auprès <strong>de</strong> cette ciselure, la rose est magi- cienne et le laurier a ce feuillage acéré qui pare le front <strong>de</strong>s dieux. La sauge y est pourpre royale et la gran<strong>de</strong> terrasse qui s'allonge avec sa balustra<strong>de</strong> blanche est un prétex- te à la lumière. Les dalhias eux-mê- mes, collection mo<strong>de</strong>rne où chaque année apporte son prestige nou- veau, fleurissent au pied <strong>de</strong> cette grâce ornée. L'imagination est dé- passée. Us sont plus beaux, plus écla- tants, aussi grands que <strong>de</strong>s disques, aussi mouvants qu'une robe <strong>de</strong> bal. Certains ont la suavité d'un visage, d'autres une somptuosité qui éblouit en étonnant. Us sont lourds et ils sont légers. L'été <strong>de</strong> Bournazel a le bonheur <strong>de</strong> les voir vn à un s'étaier parmi leurs feuilles cirées et s'ar- rondir en une gerbe magnifique, comme une offran<strong>de</strong> à un culte sa- cré Cette <strong>de</strong>meure princière revêt une beauté qui daigne suivre les varia- tions <strong>de</strong>s jours. Le crépuscule seul sait la bleuir. La nuit veloutée lui prête un <strong>de</strong>stin romantique. Et l'hi- ver la clôt, telle un secret. Marie-Yvonne AUDIBERT sèment avec la lassitu<strong>de</strong> et la tristesse <strong>de</strong>s jours précé<strong>de</strong>nts. POUR TOUT EVENEMENT turvenu dans votre famille Utilisez le CARNET D E L'EXPRESS DU Mil I - NOTRE TARIF — 'Toute» éditions obligatoirement) naissances, Fiançailles.... 50 tr. Partages lus qu'à 20 ligne» 50 fr. INFORMATIONS COMMERCIALE! COURS DES CHANGES François dans le premier verre <strong>de</strong> bol*- son aux <strong>de</strong>ux principaux repas, durant <strong>de</strong>ux ou trois semaines. Sous l'influen- ce <strong>de</strong> cette cure bienfaisante, le foie r*. trouve bientôt son activité normale Le» malaises provenant <strong>de</strong>s excès <strong>de</strong> table <strong>de</strong> fin d'année ou d'une insuffisance hépatique habituelle disparaissent, sans laisser subsister dé séquelles désagréa- bles. SA.INT-COMB. Oa trouve l'Hépascol François dans toute» les pharmacies, une documentation du plu» grand intérêt sera adressée graci«usement à toutes les personnes qui en feront la <strong>de</strong>- man<strong>de</strong> aux Laboratoires <strong>de</strong> l'Hépascol Fran- çois, TO, cours d'Alsace-Lorraine, Bor<strong>de</strong>aux. PLACtb ÉTRANGÈRES Londres... New ïork . Allemagne. Argentine. Belgique .. Egypte ... Espagne .. Hollan<strong>de</strong>.. Italie Japor •ologne... Suis».... 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Nous avons assisté à un brusque revi- rement <strong>de</strong> tendance et à un vif redres- sement <strong>de</strong>s cours dans la plupart <strong>de</strong>s groupes. Alors que dans le compartiment na- tional, toutes nos valeurs, a peu près sans exception, avaient débuté en repli sur les taux <strong>de</strong> samedi si quelques-unes d'entre elles né peuvent reconquérir la totalité du terrain perdu, il en est, en revanche, un grand nombre qui termi- nent en bénéfices sensibles, les produits chimiques, notamment nos charbonna- ges, certains titres d'électricité et <strong>de</strong> métallurgie et, parmi nos transports, le Métro qui, poursuivant son avance, s'inscrit aujourd'hui à 1.088. Le groupé <strong>de</strong> l'arbitrage a marqué quelque indécision et quelque irrégula- rité. Il faut dire que les indications <strong>de</strong> Londrés, sauf en ce qui concerne les cu- prifères, n'étaient pas <strong>de</strong>s plus favora- bles. Les mines d'or et les pétrolières pa- raissent un peu négligées. Quant au Rio, après avoir débuté à 2.335, il clôture à 2.450. COURS DE CLOTURE DU MARCHÉ OFFICIEL Métropolitain, 1.109 ; Young, 389.50 ; Foncier Egyptien, 4.600 ; Canadian Pa- cific 141 ; Philips, 2.870 ; S Kullag 1.745 ; Central Mining 3.140 ;' Géduld' 1.211 ; Rio Tinto, 2.488 : Royal Dutcri 1/10-, 4.940 ; Amsterdam R. 3 710 ; H. V. A.. 29 100 ; Franco Néerlandais B I 393,50 ; Bons Auriol, 103,25 ; Ccrtifi- W j cats or, 22,15. BOURSES ETRANGERES oLndres, il Janvier. Malgré un volume d'affaires assez restreint le marché a fait preuve <strong>de</strong> dispositions sa- tisfaisantes. Les fonds mrltanr.iques et les valeurs sidé- urrgiqués ont été soutenus. Parmi les titrés internatlonaujt d'Interna- tional Nicekl et, la Brazilian Traction ont i sensiWement progressé. Bruxellse. 11 Janvier. Marché en ive reprise générale après une ouverture déjà raffermie. Tous les compartiments ont terminé en notable progrès, mais ce sont l'Union Mi- nière et la Oéo Mines qui ont le plus retenu l'attention . Campotnt actif et <strong>de</strong>ln disposé New-Tork, n <strong>janvier</strong>. Ouverture en bonnes dispositions. BOURSE DE BORDEAUX ou n <strong>janvier</strong>. Enérgie Electrique du Sud-Ouèst 605 T Peyrissac. 2(5o ; Têkkali. action, KOo j Tramways dé Bor<strong>de</strong>aux, actions, 238 s D. O. Soula, 61 ; Chambre <strong>de</strong> Commerce, 3 1/2 %, 400 ; Eclairage Compagnie Nou- velle. 4 1/2 u il <strong>janvier</strong>. VALEURS LOCALtS. — Actions : Société La Ruche Méridionale, ex-coupon 32 , 334 ; Société Méridionale <strong>de</strong> Transport <strong>de</strong> Force, actions capital ex-coupon 62 : 490 -, T. C. R. T. capital, ex-coupon n 29. ex-droit : 130; Etablissements Duffour et, Igon ex-cou- pon 2) : «25. Obligations : Société Méridionale <strong>de</strong> Trans- port, da Force, 5 % : 400 Société Méridio- nale <strong>de</strong> Transport <strong>de</strong> Force, obligation 4 1-2 P % <strong>de</strong> t.000 fr. 1931 : 624- Verreries dp Car- maux, 5 % : 720 ; T. C. R. T., 5 %, <strong>de</strong>mi- net, <strong>de</strong> 1.000 fr. 1930 : 640. MARCHÉS COMMERCIAUX COTONS LE HAVRE. Il Janvier. — Clôturé. _ Tendance calme : ventes 7100 baUe». Janvier 381 : février. 385 • mars, 289 ; avril. 39I,50Î mai. 395,50 ; Juin, 396 , Ju.llet, 400 ; août, 31W.S0 ; septembre. 398 ; octobre, 398 ; nô» vembre, 398 ; décembre 400. NEW-ORLEA.VS. Il <strong>janvier</strong>. — Clôture, piaponlbl», tS.98 ; Janvier. 1-2.27. <strong>12</strong>.33 exacts mars, <strong>12</strong>.36, <strong>12</strong>.38 ; mal. <strong>12</strong>.27 ; Juillet. <strong>12</strong>.19 ; octobre. 11,79 11 80 • décembre. 11 84. CAFES . LQ HAVRE, il <strong>janvier</strong>. — Clôture. — Tendance soutenue ; ventes. 2.500 sacs. Jan- vier, 226,75 ; février, 228 ; mars. 230 : avrie, 231 ; niai. 235,25 ; Juin, 23950 ; Juillet. 241,25 : aoflt. 241.25 septembre, 246.50 1 octobre. 848.75 : Dovembre. 250.75 ; déeettibre, 951,25 NKW-YORH, il Janvier. - Rio n* 7 t Dis- ponible, 8 7/8. Ancien contrat : Mars S75. Nouveau contrat : Mars, 729 mal, 730; Juil- let , 714: septembre, 746; décembre, incoté, ventes. 2.000 sacs. I <strong>Bibliothèque</strong> municipale <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong> - Tous droits réservés