Juridiction spéciale - Bibliothèque de Toulouse

LE
Quatrième Année
5 CENTIMES Organe «quotidien de Déférasse Sociale et Religieuse L£ mm g CENTIMES
NUMÉRO VIÏ7
ABONNEMENTS
Trois mois Silt mois Un an
Hante-Garonne et départements limitrophes. .. i . . 6 fr. , || fr. 20 fr-
Départemea» non limitrophes . .'. 7 fr. 13 fr. 24 *i
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ÉOITBOW DE NUIT
IVACTU ALITÉ
|__ GÉNÉRAL, PEDOYA
Le général Pedoya vient d'être promu brigadier
; il est né à Pamiers, le 29 novembre 1838.
Sorti de Saint Cyr en 1861, il était lieutenant
au 74e de ligne lorsque la guerre de 1870
éclata et reçut la croix de la Légion d'honneur
sur le* champ de bataille de Wissembourg
pour sa brillante conduite.
Rappelons à ce sujet que le 74e de ligne
perdit, dans cette journée, 6 officiers sur 63
et 1,925 hommes sur 1,616.
Le général Pedoya se distingua de nouveau
et presque coup sur coup à Frœsehwiliers et
à Sedan. Colonel depuis 13 11 juillet 1889, il
vient d'être placé à la tête du 14e corps.
Nous ne voulons pas rechercher
sur qui retombe la responsabilité
du retard que subit le procès de
Vaillant.
Doit-on l'attribuer à la maladresse
du gouvernement ?
Est-ce la faute de l'avocat '?
Peu importe.
Ce qu'il y a de certain, c'est que
ce retard est malencontreux.
On n'avait pas suffisamment parlé,
paraît-il, de cet aimable anarchiste.
L'opinion ne s'était pas assez
préoccupée de son passé et de son
avenir.
Il fallait la tenir un peu plus longtemps
en suspens, comme dans les
feuilletons charpentés avec art, où
l'intrigue doit être prolongée jusqu'à
l'extrême excitation des nerfs
du lecteur et où l'assassin ne doit
disparaître qu'après avoir créé autour
de lui une légende et avoir fait
même verser quelques pleurs sur
son malheureux sort.
11 aurait été décidé que Vaillant
devait être jugé dans quinze jours,
dans un mois, c'était bien : on aurait
attendu patiemment sa comparution
devant la Cour d'assises, on
s'en serait occupé plus ou moins, on
aurait peut-être annoncé de temps
en temps qu'il était enrhumé du
cerveau ou que son appétit languissait,
mais les choses auraient suivi
paisiblement leur cours et l'attention
du public n'aurait été réveillée '
que le jour où la parole aurait été
donnée au jury — pour dissimuler
ses craintes.
Les tergiversations et les atermoiements
auxquels nous assistons
sont, au contraire, déplorables.
C'est juste ce qu'il faut pour développer
la légende déjà fondée par
Ravachol et pour y ajouter un nouveau
chapitre — avec la suite au
prochain numéro.
Le peuple, qui n'a pas le temps
de suivre toutes ces discussions de-
Procédure, ne voit, là-dedans qu'une
chose : c'est que Vaillant n'est pas
u n criminel comme les autres ;
c 'est que son procès soulève des
gestions de temps et des embarras
Y.exécution qui n'existentpas quand
y 3 agit de poursuivre et de container
les assassins ordinaires ;
c est qu'il est un homme gênant
P°ur le gouvernement, non seulement
quand il essaie de faire sauter
' a Chambre, mais alors même qu'il
^e trouve entre les mains de la jus-
J^ce et entre les quatre murs de la
Conciergerie.
A l'appui de ces réflexions vienn
ent et la lettre de l'avocat qui ne
Ve ut pas défendre son client parce
?V >1 n'a pas eu le temps d'étudier
dossier, et les protestations des
J (, 'i ninux

Bordeaux, 6 janvier. — Le général Lar-
chey,lc nouveau oommandanldu 18°corps,
est arrivé hier soir à Bordeaux, en compa-
gnie des capitaines Vallée et Berot, ses
officiers d'ordonnance ; il devait faire son
entrée solennelle dans la ville et suivre un
itinéraire tracé d'avance, mais la cérémo-
nie a été contremandée par suite du mau-
vais temps. Grand a été le désappointe-
ment du public, qui n'a cessé de station-
ner sur le parcours toute l'après-midi.
La Conversion du 4 1|2
Paris, 6 janvier. — Le gouvernement a
l'intention de déposer le projet autorisant
la conversion du 4 i\2, dès la constitution
du bureau définitif de la Chambre. C'est
par la discussion de ce projet que com-
menceront les travaux parlementaires.
Viendront ensuite les diverses interpella-
tions dont nous avons parlé.
NOUVELLES D'AMÉRIQUE
NeWrYork, 6 janvier. — Le New-York
Herald confirme que le général Bonilla,
chef de la révolution au Honduras, s'est
emparé de la ville de Choluteca. Le géné-
ral Bonilla a formé un gouvernement pro-
visoire, qui a été reconnu par M. Zalaya,
président de la République de Nica-
ragua.
Buenos-Ayres, 6 janvier. — Le gouver-
nement chilien a décidé d'augmenter les
droits sur le salpêtre. On annonce ici que
la République de l'Equateur mobilise, ses
troupes.
New-York, 6 janvier. — Une dépèche
de Managua au Herald annonce que le
général Hemadora marche, à la tête de
1,500 hommes de troupes nicaraguanes,
sur Honduras ; il a pris Los Angeles
et s'est retranché près de cette ville. Dans
la bataille de Choluteca, la ville a été
presque entièrement détruite.
Paris, 6 janvier. — Des. avis du Brésil
annoncent que le maréchal Peixoto a réta-
bli les batteries sur les hauteurs de Rio-
de-Janeiro. Les représentants des nations
étrangères considèrent comme rompu l'ac-
cord du 5 octobre et ont adressé au gou-
vernement brésilien une note collective
dans laquelle ils réclament un délai de
48 heures pour assurer la sécurité de
leurs nationaux. On s'attend à des événe-
ments graves et peut-être définitifs.
La Candidature ds i. ds Maa
Morlaix, 6 janvier. — Une réunion d'é-
lecteurs de la deuxième circonscription de
Morlaix a eu lieu, hier, à Plouvorn, sous
la présidence de M. Soubigou, sénateur.
Il s'agissait de désigner un candidat à
l'élection législative qui va avoir lieu
pour pourvoir au remplacement de M.
Kermenguy, décédé. M. de Mun a été
proclamé candidat par 260 voix contre 106
à M. Kerdrel, maire de Plouvorn.
AFFAIRES ITALIENNES
Palerme, 6 janvier. — Voici quelques
détails sur l'échauffourée de Marineo : La
troupe, ayant été attaquée par les manites-
tants, c'est après avoir renouvelé les som-
mations que huit manifestants ont été
tués ; douze ont été blessés du côté des
Soldats ; fi y a en douze hommes légère-
ment blessés.
On signale des désordres dans les villes
de Raguse, Montechiaro, Leonforte, Gi-
bellina Salema et Naro.
Rome. 6 janvier. — Une dépêohe de
Caltanjsetta annonce qu'un conflit a éclaté
entre la troupe et une manifestation orga-
nisée par le Fascio. Un paysan ayant
blessé un soldat, la troupe fit feu sur les
manifestants ; il y a eu dix morts et plu-
sieurs blessés.
Rome, 6 janvier. — Le décret qui pro-
clame l'état de siège en Sicile est précédé
d'un rapport des ministres au roi. Ce rap-
port dit que la situation en Sicile est de-
venue déplorable par les négligences tolé-
rées dans ces derniers temps ; elle s'est
tellement aggravée que les mesures ordi-
naires, pour y remédier, sont devenues
insuffisantes. Ces foules ignorantes, plei-
nes d'illusions et conduites par des indi-
vidus ne reculant devant aucun crime, se
sont livrées, à plusieurs endroits à des
désordres suivis de pillages, d'incendies
et d'assassinats.
A pareils faits, il faut des remèdes ex-
ceptionnels ; il faut opposer l'action éner-
gique aux menées des ennemis de la pa-
irie qui abusent des garanties constitu-
tionnelles pour diriger ouvertement le
mouvement en Sicile.
Le Secolo blâme la proclamation de
l'éiatde siège en Sicile. Il croit que lo
meilleur remède à la situation serait de
faire des réformes pratiques, dont la prin-
cipale serait, pour réaliser des économies,
de licencier, dans une grande proportion,
les citoyens qui sont sous les armes.
Sans économies dans l'armée, conclut
le Secolo, rien ne sera fait.
Palerme, 6 janvier. — Cette après midi,
le général Morra a fait afficher un arrête
interdisant les rassemblements même non
armés et ordonnant l'arrestation immé-
diate des individus qui refuseront d'obéir
4 cet arrêté.
paris, 6 janvier. — Nous empruntons
au Petit Journal la dépêche suivante :
Palerme, 6 janvier. - Il se confirme que
la bagarre de Marineo que nous signalait
uno
mier ou le second jour de la semaine pro-
chaine. Malgré ce court laps de temps,
M 0 Labori, dit notre confrère, sera prêt
lundi à disputer au procureur général la
tète de Vaillant .
Toutefois, dit encore le XLï» Siècle,]lne
manquera pas de protester contre l'invrai-
semblable rapidité avec laquelle un pro-
cès d'une si grande importance a été
expédié, dans le seul but de déférer aux
désirs de M. Dubost, ministre de la jus-
tice.
Paris, 6 janvier. — M0 Labori a vu,
hier, Vaillant et a accepté d'être son dé-
fenseur, à condition qu'il ne serait pasdans
l'obligation d'épouser ses théories anar-
chistes.
Le défenseur de Vaillanta ensuite rendu
visite au président de la Cour et au procu-
reur général à qui il avait demandé un dé-
lai de huit jours pour étudier le dossier ;
il a été répondu a cette demande que la
date à laquelle serait appelée l'affaire Vail-
lant n'était pas officiellement fixée encore,
mais qu'officieusement le gouvernement
semblait désirer qu'elle fut fixée à lundi
avant l'ouverture de la session. Me Labori
a commencé hier soir l'examen du dossier
qui lui a été remis ; il défendra Vaillant
même si les débats ont lieu lundi, mais il
lâchera d'obtenir le renvoi à une autre
session.
A deux heures, le président Caze a fait
appeler M c Labori, avocat de Vaillant. Le
bruit court actuellement que le parquet
se résignerait à renvoyer à mercredi le
débat prenant ainsi un terme moyen entre
sa décision première et la demande de la
défense
Bien entendu M 0 Labori maintient sa
demande de remise à huitaine, mais pour
ne pas pousser les choses à l'aigu il se ré-
soudra finalement au renvoi de la cause à
mercredi.
Après une longue conférence, l'entente
est faite et le président Caze a signé l'or-
donnance renvoyant à mercredi prochain
l'appel de la cause Vaillant.
Une excuse
Le conseiller Perrac, qui devait siéger
en cette session et qui,par suite des roule-
ments, ne pouvait figurer au procès, se
l'ait excuser comme... malade. Cette ma-
ladie est plus que commentée dans les
couloirs, où l'on rappelle que jadis, alors
qu'il était chef du personnel au ministère
de la justice, M. Perrac avait agrémenté
ses questionnaires de cette interrogation :
« Quelles sont les relations des femmes
des magistrats ? »
Le fonctionnaire d'alors attachait une
grande importance à cette demande in-
quisitoriale.
Le plus clair résultat de l'excuse pré-
sentée par M. Perrac est qu'il a fallu re-
manier la composition de la cour. M. Per-
rac excusé, nul autre conseiller n'étant
disponible, il a fallu se résoudre à dési-
gner, pour le remplacer, le plus ancien
juge du tribunal civil ; celui-ci n'est autre
que M. Elie Faustin, dont on connaît l'ex-
trême myopie ; du moins aura-t-il une ex-
cuse si, en présence du débat prématuré,
il ne voit pas clair.
M. Lyon-Allemand, conseiller munici-
pal de Paris, que nous avions signalé
parmi les jurés, a demandé aussi, eninvo-
quant l'état de sa santé, à ne pas siéger
cette quinzaine.
A Travers
se trouve une lettre chiffrée assez sembla-
ble à celle que Béala échangeait avec »Ra-
vachol.Le juge d'instruction enverra cette
pièce à Paris pour la faire traduire.
ILes anarchistes espaspraoîs»
Sararjosse, 6 janvier. — L'anarchiste
Salvador est très affaibli par suite de sa
tentative de suicide. Il déclare avoir tenté
avec plusieurs compagnons, de déterrer le
cadavre do Pallas pour le transporter en
lieu sûr où il pût être vénéré comme un
martyr.
décharge qui a
et grièvement
devient
le
cordé. C
nous rep
D'après
fnflnimettt o
iain, que I
la Presse
une dizain;;
ÎSrtSSSE" £ c'
Worra compte user des pi^ V , 0 .
ltfW*«- at £?f n ffi été les
i-i-iti«rw ouvrîmes qun
ta$£-aïriMS do tout le mouvement.
L'AGITATION ANARCHISTE
Paris, 6' janvier. — Lo Courrier duJSoir
prétend savoir

ATTAQUÉ
UN COURRIER
On nous télégraphie de Quillan (Aude) :
, ceurrier qui porte j»*d«p«*«d« QuttJAn
«u été attequé âmam armée,wwf
demie,
Le
à AS
soir, ver*»n
flancs, c est"
Qolllan.
Le conducts
ver prit p«mr et mit
L'agresseur s'accroc
Sftîten^StiriW fut oblige
gentil ; l'individu en profita pour passer de-
au delà de Bel-
kilomètres environ de
îd&ntun coup de ravol-
ses chevaux au galop.
accrocha à la voiture et arriva
tel de la Piorre-Lys.
vant ia voiture et déchargea de nouveau son
ari m «'«ic de dépêches a été troué parles
Jites mais lo conducteur n'a pas été atteint.
On â le signalement de l'agresseur, qui est
activement recherché.
Une enquête eet ouverte. ______
—«MownMg^gCT-" 1""
Chute d'un oafanid'ca trsin en ma
On écrit do Condom :
« «2 nnrravàsfc à Eauzc, était monté.
M- BaI"nc d "?.n jeune enfant, âgé de cinq
B^Œ i train qui. P*rt de Condom à
ans, na"l' ni , B+ _Ui arrive à Eauza a
^rbfA d quelquedV.uxou trois cents mè-
It le Condem, l'enfant voulant se pencher
trois cents ma
luiant
i vide.
leur q«'a"êssènt!e"le pauvre père
ffi portière "tomba'Sns le vide. Dire la don-
a Ja P"\Z i- na-.ivre nère a ce mo>
m t D e^ ! tf S c t !monnie b r! 6 qui passait un moment
après? refeva Tenfint qui, heureusement,
5"ava t aucun mal et l'amena à la gare.
Le Père, affolé, n'eut pas la présence
Ccnvs do Bunïse, rue des Potiers, 23,
A. SAGASSAN, professeur de danse au Lycée.
prit d'arrêter le tiaip, et ce nejt quen
de Monchan seulement quil put
nouveilès de son fils.
d'es-
gare
prendre des
GONs Séance du 5 janvier
des fraudes électorales
Avant d'entamer l'ordre du jour, M. le
maire tient à dire quelques mots sur les laits
dont tout le monde s'occupe aujourd nui,
c'est à-dire les fraudes électorales révélées
par le citoyen Mascaras. . .
Il dit, d'abord, que la justice est saisie, il
attend, prétend-il. avec sécurité et sans au-
cune crainte le résultat de l'enquête en cours,
parce qu'il a conscience de n'avoir jamais
agi dans sa vie qu'avec la plus stricte hon-
nêteté. .
M, Aché demande la parole. La justice est
boiteuse, dit-il, nous -sommes le» vrais élus
de Toulouse et nous devons le prouver. La
loi dit que lorsque le conseil est réduit aux
trois quarts on doit te comoléter. Par suite
des décès, il y a des vides, mais nous no
sommes pas aux trois quarts. Pourtant,
la conseil municipal conserve le droit de
faire faire des élections complémentaires qui
pourraient avoir lieu au mois d'avril pro-
chain, avec les nouvelles listes électorales qui
seront closes le SI murs.
En conséquence. M. Aché propose le projet
de délibération suivant :
« Il importa de démontrer que rien n'a
pu entacher le résultat des élections munici-
pales de Toulouse.
» Vu l'article 42 de la loi municipale, M. le
préfet est invité à faire procéder à des élec-
tions complémentaires qui auront lieu au
plus tard lo 15 avril. »
M. le maire demande l'ajournement. Les
élections municipales n'ont pas eu lieu sous
son administration; la justice n'aura pas en-
core prononcé à la dite du 15 avril, et les
élections ne pourraient se faire dans de bon-
nes conditions ; il faut attendre que l'enquête
ait eu un résultat et que la justice ait pris
une décision.
' M. Laftltte s'associa à M. le maire ; il dit
que M. Aché exagère l'étnoticn du public ; les
gens de benne foi ont mesuré leur émotion à
l'estime qu'ils professaient qour ceux des-
quels cela vient (sic).
M. Laffltte prononce ces quelques mots les
dents serrées; on d mit que dan£ ses nié
chantes paroies, il lâche de faire passer un
peu de cette rancune qu'il professe contre
ceux qui, à diverses reprises, lui ont dit
quelques vérités.
M. Aché Insiste. Ii dit qu'il s'est fait une
opinion avec beaucoup de calme. Il faut dé-
gager la responsabilité du conseil le plutôt
possible ; il ne peut en retirer qu'un grand
bénéfice moral.
M. le maire dit que l'administration de-
mande l'ajournement de ia proposition de
M. Aché.
On procède à l'appel nominal : l'ajourne-
ment est prononcé par 15 voix contre 10.
Dnnc M.Achéest battu et comme d'habitude
M. Serres a le dessus. Le suffrage universel
ne sera pas consulté encore, et on ne pourra
pas savoir, ne serait-ce que par simple curio-
sité, ca qui adviendrait avec de nouvelles
listes électorales pures de toute souillure.
Il faut en prendre son parti et attendre.
M. le maire attend, lui aussi ; il attend la
fin de l'enquête avec un calme placide et
sans aucune appréhension.
Tant mieux pour lui, il est bien heureux :
cest lui aui le déclare du moins.Mais.au
fait, a-til raison? La suite nous l'appren-
dra.
Cette question tranchée, on aborde
;::.ir-s.„;, ^r.z\z?:-«i;r:?.
AJGEN. —; La vieille Gaze Me. — Sens ca
titra, {'Indépendant, qui see.t perpétuellement
le besoin de manifester de plus en plus ses
tendances anticléricales et laïques, prenait
à partie, ,ces jours-ci la Gazette de Fr ance et
essayait dé se moquer» de ses attaques con-
tre l'enseignement laïque, do ses exhorta-
tions au clergé, à la jeunesse catholiquo et
à tour, ceux qui ont quelque souci de la mo-
raliSation sociale dans le but de s'armer tant
pour la défense des droits da Dieu que pour
l'amoindrissement de l'influença néfaste de
la Franc-Maçonnerie juive et ses apprécia-
tions , enfin sur les résultats lamentables
qu'a produit actuellement déjà l'école sans
Dieu. »
I! ne nous est pas possible do laisser pas-
ser sans protester ces étranges critiquée,
dont nos confrères da la vieille Gazette eus-
sent certainement déjà fait prompte justice,
si elles étaient arrivées jusqu'à eux.
Cas attaques ou ces exhortations ne sont-
elles donc pas légitimes 1
Ces appréciations ne sont-elles pas fon-
dées 1 Et s'il est vrai que l'imagination trou-
blée de l'Indépendant soit journellement
har.tée par l'aspect du fantôme clérical, n'est-
il pas naturel que lés journaux, comme la.
titille Gazelle, qui ont la noble et sublime
mission de défendre les principes reiig.eux,
moraux et sociaux, se fassent un devoir de
signaler la présence, au sein de notre so-
ciété, do l'hydre duiateisme et du miconnisme,
ce- monstre redoutable qui menace de la con-
duire aux abîmes ?
Ne leur est-il pas permis do dire bien haut
— ce qui est la vérité, d'ailleurs — que c'est
la République et les hommes comme Gam-
bettà, Ferry, Paul Ben et tant d'autres, qui,
depuis vingt ans, ont été à sa tête, qui ont
déchaîné ce monstre ?
L Indépendant, il est vrai, affirme non sans
quelque audace, que leur œuvre n'a eu d'au-
tre but que et assurer la liberté de conscience.
Un ben moyen do l'assurer, vraiment, en
l'opprimant et en apprenant au peuple, par
l'enfant, à méconnaîtra les droits les plus
sacrés, qui imposent ici-bas le respect lo plus
absolu, les droits de Dieu !
Mais, au fait, pourquoi insister ?
N'est-ce pas parler à l'Indépendant, qui ne
)HSEY3
case.e de se glorifier de p
et qui a déjà droit à c
d'athéisme que certaines !
la Liberté, vont bientôt dé
lui parler une langue inco
Heureusement encore p<
majorité de la France r
doctrines et qu'il n'y a pat
cléiicaux à signaler le pér
et à en gémir. Da hauts
sont, eux, aux premières
TENTATIVE D'ASSASSiNAT
Hier, au milieu de la nuit, vers trois
heures, Pétronillc Cazaux, âgée do 30 ans,
ménagère rue Sainte-Hélène, a été vic-
time d'un attentat à la pudeur, suivi d'une
tentative d'assassinat par strangulation.
L'auteur du crime, un inconnu, s'est
introduit dans le domicile de la victime
en brisant un carreau de la croisée de la
cuisine.
Dès son arrivée dans la chambre h cou-
cher, il s'est jeté sur la damo Cazeaux,
lui a placé un mouchoir à la bouche et
une ceinture au cou pour accomplir ses
projets.
Mme Cazaux a eu le courage de saisir
une paire de ciseaux avec lesquels elle a
blessé son agresseur à la joue gauche.
Celui-ci s'est enfui par où il était en-
tré, après avoir entendu des cris dans la
maison voisine.
Il est activement recherché et, espé-
rons-le, il sera vite retrouvé, grâce à la
marque que sa victime lui a laite à la
joue.
Tenlattve «le suicide. — Jeudi soir, Jean
Louis Bou'é, âgé do 3s ans, cultivateur, sans
domicile fixe, a ten«é de se suicider sur la
r«ute de Cugnaux, près du moulin de la Cé-
r,lèrt, répétiteur au lycée de Foix, est
nommé au lycée de Cahors, on remplacement
de M. Déjean, qui permute avec lui.
Mlle Parcot estnomme-e à un emploi vacant
de maîtresse surveillante d'externat au col-
lège e,e jeunes filies de Cahors.
.La foire n'a pas été très importante à cause
du mauvais temps, ^néanmoins il s'est traité
quelques affaires sur les divers marchés.
Bœufs. — Bœf.fs ou vaches amenés 400 en-
viron, ies gras se sont vendus da 30 à 35 fr.
las 50 kil., et les attelages au cours dos der-
niers marchés avec une légère hausse.
Porcs. — Pores gras amenés, 150 environ
vendus au cours moyen de 40 a 46 fr. les 50
kil., et les jeûnas porcs au cours das derniers
marchés.
. Afeuîoîts. — Moutons ou brebis amenés, 550
environ, les gras se sont, vendus ds 0 fr. 50 à
0 fr. 70 le kil.. et les brebis peur l'élevage au
cours des derniers marchés avec une légère
haussa.
Halle. — Blé en vente 160 hectolitres ven-
dus 140 à raison de 17 fr. l'hectolitre.
Maïs en vente, 130 hectolitres vendus 100
au prix moyen de 12 fr. l'hectolitre.
Pommas de terre de 4 à 5 fr. les 80 litres ;
truffes, da 8 à 10 fr. le 1;2 kilo.
Oies grasses et canards morts de 0 fr. 85 à
0 90 le demi kilo ; dindes, à 50 centimes ; vo-
lailles grasses à 0 fr. 70.
CEuls, de 0 fr. 90 à 1 fr. la douzaine.
Un porte-monnaie contenant 120 francs a
été perdu â la halle. Il n'y a pas eu id'acci-
dents graves.
Théâtre. — M. J.-P. Guyot, directeur de
notre scène tréâîrale,a compris que le meil-
leur moyen de ramener du monde aux
représentations, était d'abandonner le drame
et "de revenir à des spectacles plus gais, aussi
atmonce-t on pour mardi, 9 janvier, Barbe
Bleue, opéra comique en trois actes et quatre
tableaux de Noilhac et Halévy, musique de
Jacques Offenbach.
11 a été perdu, hier, une tabatière en ar-
gent, dans la rue Fénelon, portant les ini-
tiales À. T. Prière, si on la trouva de la
rapporter au bureau de police.
ARC VUE AL. — Nous croyons savoir
qu'une pétition va circuler dans notre com-
mune et dans celles environnantes, pour de-
mander le rétablissement du bac de Sa-
vanac.
Nous ne saurions trop engager los habitants
des communes intéressées, à signer cette pé-
tition et à pousser à la solution de ce projet,
dont le basoin se fait de plus en plus sentir,
surtout à cause du voisinage de la gare.
PUT L'EVÊQUE. — A causa du mauvais
temps, la foira de Puy-l'Evôque, a été ren-
voyée au 10 janvier.
Nous souhaitons vivement qu'une entente
se fesse à bref délai, autrement cette indus
trio risque de disparaître de notre ville.%
Arrestations. — Henri Chabbert et Louis
Gros ont été arrêtés pour d*iite multiples»
Vélocipèdes. Delboy et Palaysi, allées La-
fayelte, 13, et rue Peyras, 11, Toulouse.
2.L,ETSM KTKOffDLOQIOIIS
Voici le relevé ces hauteurs de la tempéra-
ture maximum d'hier, minimum de la nuit
et de midi ;
Toulouse
Aibi
Montauban
Cahors
Agen
Mont-de-Marsan .
Pau
Tarbes
Aucb
Perpignan
Narbonne
Rodez
Spectacles-concerts cle Toulouse
. 7 janvier
Capitoîe. —En matinéo, le P. irphète ; le soir,
Les Noces de Jeannette, Phrynè, Xyrviane.
Demain, relâche.
Variétés. — En matinée, à 2 heures :
Mam'zelle N'itouehe ; le sair, la lourde Nesle et
Babolin le Diable.
Demain, leurs Gigoleltes.
, —««s»—
RODEZ. — Nominations. — M. Rey, vicaire
de Bozouls, est nammé vicairo à Entraygues;
M. Latieule, vicaire à Camboulazet, est
nommé à Luc ; M. Cassagnes, vicaire à Cas-
telnau-d'Espalion, est nommé à Camboulazet;
M. Deltour est nommé curé de Cantabre, et
M. Saint-Géniès, curé de Rullac.
Décès. — M. Jean-Antoine Vaquier, curé
de Saint Christophe, est mort, âgé de 77 ans.
Visite. — Mgr l'archevêque d'Albi est venu
rendre visite à Son Eminenea lo cardinal
Bourrât. Il officiera à la cathédrale le jour de
l'Epiphanie.
Violent incendie. — Un incendie d'une
violence extrême a éclaté dans la maison
Maurel, droguiste. Les partes sont de près de
200,000 francs. M. l'abbé Ricaud, vicaire-
général, lecataire, a perdu tout son mobi-
lier.
Hlf-L VU. — Elections consulaires. — M.
Villa, banquier, a été élu présidant ; M. Fran-
çois Cance, juge, et M. Cyprien Fabre, juge
suppléant.
Enregistrement. — M. Layral, receveur de
l'enregistrement à Roye (Somma), estnommé
à Millau, à la place de M. Lavabre, nommé à
Villefranche.
Elections sénatoriales. — M. Chalies,
maire de Millau, vient de se désister de sa
candidature au Sénat.
Boucherie coopérative.. — Par suite d'im-
portants achats de qualité supérieure, la bou-
cherie coopérative pourra livrer la viande de
premier choix à 10 centimes meilleurmarché,
par kilogramme.
Ganterie. — La ganterie traverse une
crise funeste à Millau. Plus de mille ouvriers
sont sans travail. Les prétentions des ou-
vriers sur los déchets de peaux qu'ils veu-
lent continuer à s'approprier malgré les pro-
testations des patrons, achèvent de paralyser
cette industrie.
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DIMANCHE 1 JANVIER 1894
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faute demande de changement d'adresse, dnit être ace&mpagnée de 0 fr. 50.
DERNIÈRE ÉD1TIOM
L'ACTUALITE
LE GÉNÉRAL PEDOYA
Le général Pedoya vient d'être promu brigadier
; il est né à Pamiers, le 29 novembre 1838.
Sorti de Saint Gyr en 1861, il était lieutenant
au 74e de ligne lorsque la guerre de 1870
éelata et r«çut la croix de la Légion d'honneur
sur le champ de bataille de Wissembourg
pour sa brillante conduite.
Rappelons à ee sujet que le 74e de ligna
perdit, dans cette journée, 6 offieiers sur SS
et 1,«25 hommes sur 1,616.
Le général Pedoya se distingua de nouveau
et presque coup sur coup à Freesehwillers et
à Sedan. Colonel depuis le 11 juillet 1889, il
vient d'ôtre placé à la tête du 14e corps.
GUIGNE
Nous ne voulons pas rechercher
sur qui retombe la responsabilité
du retard que subit le procès de
Vaillant.
Doit-on l'attribuer à la maladresse
du gouvernement ?
Est-ce la faute de l'avocat ?
Peu importe.
Ge qu'il y a de certain, c'est que
ce retard est malencontreux.
On n'avait pas suffisammentparlé,
paraît-il, de cet aimable anarchiste.
L'opinion ne s'était pas assez
préoccupée de son passé et de son
avenir.
Il fallait la tenir un peu plus longtemps
en suspens, comme dans les
feuilletons charpentés avec art, où
l'intrigue doit être prolongée jusqu'à
l'extrême excitation des nerfs
du lecteur et où l'assassin ne doit
disparaître qu'après avoir créé autour
de lui une légende et avoir fait
même verser quelques pleurs sur
son malheureux sort.
Il aurait été décidé que Vaillant
devait être jugé dans quinze jours,
dans un mois, c'était bien : on aurait
attendu patiemment sa comparution
devant la Cour d'assises, on
s'en serait occupé plus ou moins, on
aurait peut-être annoncé de temps
en temps qu'il était enrhumé du
cerveau ou que son appétit languissait,
mais les choses auraient suivi
paisiblement leur cours et l'attention
du public n'aurait été réveillée
que le jour où la parole aurait été
donnée au jury — pour dissimuler
ses craintes.
Les tergiversations et les atermoiements
auxquels nous assistons
s °nt, au contraire, déplorables.
C'est juste ce qu'il faut pour développer
la légende déjà fondée par
Ravachol et pour y ajouter un nou-,
Ve
au chapitre — avec la suite au
prochain numéro.
Le peuple, qui n'a pas le temps
ue suivre toutes ces discussions de
Procédure, ne voit là-dedans qu'une
chose : c'est que Vaillant n'est pas
criminel comme les autres ;
que son procès soulève des
H estions de temps et des embarras
il J ec 1 ption qui n'existentpas quand
s agit de poursuivre et de con-
• mrier les assassins ordinaires ;
Doi q','il est un li° mme gênant
n, \ 'e gouvernement, non seulela
Ph ^nrinii n essaie de faire sauter
se i
ml3 re, mais alors même qu'il
ù lrou ve entre- les mains de la juset
entre les quatre murs de la
Î\JT t a PPui de ces réflexions vienvem
el la lettre de l'avocat qui ne
} pas défendre son client parce
r' 1 , n !l Pas eu le temps d'étudier
: "ii dossier, et les protestations des
ùr,L UX c i ui Gri$»t au scandale eu
* wence d'une pareille précipita-
tion/et touf 'ce" qu'on dit dans les
cercles politiques, dans les régions
officielles, au palais et dans la rue.
Gela devient un événement.
C'est une lutte engagée entre le
prévenu, du fond de sa cellule, et
les pouvoirs publics.
Le Père ou la Mère Peinard et
même des journaux radicaux-socialistes,
moins.... peinards, profitent
de l'occasion pour faire rire leurs
lecteurs aux dépens de la justice et
pour les faire pleurer au profit de
l'accusé.
Et, à la faveur de ces circonstances,
de cette publicité forcée, de ces
eontre-ordres et de ces contre-temps,l'anarchiste
se transforme d'heure
en heure en un personnage de plus
en plus intéressant — et 1 idée qu'il
représente continue de pénétrer dans
les cerveaux déjà déformés par la
misère et par l'athéisme pour la
recevoir.
N'entendions-nous pas, ce matin
même, au coin d'une rue, ee dialogue
instructif entre deux gamins de
seize à dix-huit ans, dont l un tenait
à la main un journal qui n'était pas
le nôtre :
— Eh ben, tu sais, ils n'osent pas
le juger... C'est renvoyé... Ils renâclent
!
— J' te crois ! Us en ont trop
peur !
Voilà ce qu'on se dit dans le
monde où tous les jours l'autorité
perd quelqu'un de ses droits et où
l'anarchie se dépouille de son caractère
criminel pour prendre les apparences
d'une révolution terrible mais
fatale, mais logique, comme l'autre,
comme la première, comme l'aînée !
Que ce renvoi soit indépendant de
la volonté de tout le monde, c'est
possible, nous ne discutons pas, nous
constatons la funeste impression qui
en est la conséquence.
Mais nous sommes obligés de reconnaître
que notre pauvre gouvernement,
même avec des velléités de
résistance et d'énergie, joue véritablement
de malheur.
Il se livre à des arrestations et à
des perquisitions qui n'aboutissent
à rien si ce n'est à la découverte
d'une bouteille d'huile de foie de
morue, comme à Toulouse:
Il se fait voter, à la baguette, des
lois de répression dont l'application
lui vaut les huées et les injUres do
ses anciens amis.
Il annonce qu'il va faire juger et
exécuter Vaillant dans les vingtquatre
heures, — en aussi peu de
temps qu'il n'en faut pour modifier
la législation sur la presse.
Et la fatalité veut qu'en fin de
compte il travaille lui-même, après
avoir mis tous les anarchistes au
clou, à grandir le prévenue dans l'opinion.
Vous avez la guigne, Messiours !
Paul Duché.
Triste ! Triste !
On lit dans le Monde :
Une dame Bréon, de Saint-Sernin-du-
Pain, arrondissement d'Autun, dans le département
de Saône-et-Loire, laissait naguère
en mourant 50,000 francs aux indigents
de la commune. Le testament chargeait
la municipalité de répartir les sommes,
mais stipulait formellement que la
municipalité devrait s'adjoindre son curé,
et que le curé aurait le droit de moitié dans
la répartition.
La clause parut gênante à la municipalité
de Saint-Sernin, très gênante ; heureusement
que de la collaboration du maire de
Saint-Sernin et du sous-préfet d'Autun sortit
la découverte d'un expédient des plus
ingénieux pour l'éluder.
Mi l'abbé Doreau, le curé, révèle au public
cet expédient dans toute sa beauté, par
une lettre ouverte qu'il adresse au souspréfet
d'Autun lui-même :
« Vous avez dit au maire de Saint-Sernin
: Le curé vous gôae parce qu'il voit
trop clair. Eh bien ! eupprimez-le, et voici
le moyen : refusez île signer son certificat
de résidence.
»> Dès lors, aux yeux du gouvernement,
il n'y a plus de curé, lepréfetne lui enverra
pas son mandat trimestriel, et vous aurez
au Bureau de bienfaisance 800 francs de
plue, chaque année, pour vos amis. La République
y gagnera aussi 900 francs par
an. Devant ce truc, préfet et ministre seront
obligés de s'incliner.
» Si le curé réclame, le préfet ne lui répondra
pas, car il ne reconnaît pas un curé
dont il n'a pas le certificat de résidence signé
de M. le maire. Si ce curé annonce que
son traitement est supprimé, nous le pincerons,
oaril aura menti. En effet, son traitement
-n'est pas supprimé légalement.
Voilà un argument utrinque feriens... »
Tul est mon malheureux sort. Sans sortir
de chez moi, j'ai perdu ma résidence...
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Lot, Aveyron, Corrèze, Cantal
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Tarn-et-Garonne, Lot-et-Garonne
REGIONALES :
Tarn, Aude, Hérault, Pyrénées-Orientales
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Edition du matin spéciale à Toulouse
FIL TÉLÉGRAPHIQUE SPÉCIAL ab&mtissciat à&m ' nos Bufreaux
Oîi'îit, d'autre pari, dans la [Semaine religieuse
d'Autun :
Plusieurs journaux du département viennent
de reproduire une lettre écrite par lui
à M. le sous-préfet d'Âutun qui l'a reçue le
1 er décembre.
Tout en étant fondé à se plaindre de l'opposition
illégale faite par la municipalité
de Saint-Sernin à la délivrance de son
mandat de traitement, M. l'abbé Doreau a
eu le tort d'employer des expressions injurieuses
à l'adresse de M. le sous-prél'ot.
L'administration diocésaine a le devoir de
lui infliger un blâme sévère pour n'avoir
pas pris conseil de ses supérieurs avant
d'écrire et de publier cette lettre et pour
s'être fait à lui-même justice au mépris des
convenances.
(Note communiquée par Vivêthé.)
Ainsi, voilà ce pauvre curé de Saint-
Sernin dépouillé d'abord de son traitement,
à la suite d'une manœuvre écœurante
de sa municipalité, blâmé ensuite
par son évôque...
Blâmé de quoi ? De s'être laissé voler ?
Point du tout, d'avoir protesté contre le
vol et les voleurs !
Triste I Triste !
Juridiction spéciale
L'exemple lamentable du procès Ravachol,
l'incertitude, dans laquelle on sera
toujours, de savoir si les jurys oseront
condamner les anarchistes, imposent la
nécessité de créer une juridiction spéciale.
A des crimes nouveaux, il faut une justice
nouvelle.
Le jury, tel qu'il fonctionne aujourd'hui,
est devenu tout à fait insuffisant.
N'avons-nous pas lu ces jours-ci, dans
un journal socialiste, que Vaillant pourrait
avoir la bonne fortune de tomber
« sur un jury capon » ?
Or, toute la question est là, et je prétends,
moi, qu'il est toujours imprudent
et fort aléatoire de mettre la défense sociale
entre les mains de gens dont ce n'est
pas le métier d'avoir du courage.
D'autant que le courage n'est point
comme la fortune, et ne s'aequiert pas.
Et loin d'invectiver les « eapo>n» », je
les plains de tout mon cœur, car ce n'est
pas leur faute. Us sont nés comme cela,
ont été élevés comme cela, et s'ils avaient
le choix, croyez qu'ils n'hésiteraient pas à
préférer être braves.
La pusillanimité, en effet, n'offre aucun
avantage dans la vie ; elle est pleine
d'inconvénients.
Et, pour ne se placer qu'au point de vue
pratique, il y a tout intérêt à être courageux.
Comment, d'ailleurs, en vouloir à un
« jury capon »?
On sait comment se forme le jury.
Personne ne demande à en être' at chacun
fait ses efforts pour échapper à la corvée.
Et nous, conservateurs, nous sommes
bien à notre aise pour en parler.
Car, dans les départements, il n'y a pas
deux dixième» de jurés conservateurs.
Les juges de paix n'y mettent que des
républicains, toujours avec l'arrière-pensée
de faire juger j politiquement les
affaires purement criminelles, et d'être
certains de la condamnation en cas de procès
politique.
A Paris, on est un peti plus large, parce
qu'on no connaît pas les opinions des
gens.
Donc, au fond, nous ne sommes pas
intéressés personnellement dans la crise
grave que traverse l'institution du jury,
puisque nous sommes systématiquement
exelus de tous les jurys.
Pourtant, si l'on obéissait à la voix de
la raison et de l'équité, tout citoyen devrait
pouvoir faire partie du jury.
U n'est pas nécessaire d'avoir une forte
éducation pour comprendre et apprécier
le jeu des passions humaines qui se déroule
devant la cour d'assises. Le service
du jury devrait être, comme le service
militaire, universel et obligatoire.
Cela existe bien pour le jury d'expropriation,
ouvert à tous les citoyens, et
qui, souvent, a des questions plus difficiles
à trancher que le vol,l'incendie ou l'assassinat.
Mais le gouvernement de la République,
qui comprend la justice à sa façon, a
voulu do9 jurys républicains, et il a des
jurys républicains partout.
Eh bien, à l'heure qu'il est, ces jurys
n'ont pas la moindre envie d'être chargés
d'appliquer les lois nouvelles, dites de sécurité
nationale, contre les anarchistes.
Et le bonnetier ou le petit propriétaire
qui redoutent, non sans raison, d'effroyables
représailles de la part des anarchistes,
et craignent — cela s'est vu —
qu'on ne mette le feu chez eux, sont
parfaitement exposés à devenir capon».
U est donc nécessaire, indispensable, do
modifier la juridiction chargée d'instruire
ces crimes nouveaux, qui sont des crimes
sociaux.
Et ce sont les plusredoutablos.
Eyraud, Prado, La Pommerais, assassinent
pour voler.
A la condition de se bien garder, on
peut éviter ces assassins-là.
.Mais comment se garer du monstre, qui,
sous prétexte de se venger de la société,
choisit un rassemblement quelconque, au
théâtre, à l'église, au Parlement, pour y
faire vingt, cinquante, cent victimes,
parmi des gens qu'il ne connaît même pas
et où se trouvent femmes, vieillards, enfants,
que les plus féroces meurtriers ont
l'habitude d v épargner ?
Ce crime social dépasse donc tous les
autres en atrocité.
Et sa répression peut être rendue difficile,
presque impossible, par les représailles
qu'elle entraîne chez des illuminés,
chez des monomanes du meurtre, qui considèrent
les assassins anarchistes comme
des héros, et qui souhaitent les venger.
Je le répète, ce n'est pas avec là composition
actuelle du jury, ce n'est pas avec la
majorité de « capon» » qui se trouve
dans la petite bourgeoisie, où se recrute
exclusivement le jury provincial et, parfois
même, celui de Paris — bien supérieur
pourtant à tous les autres jurys —
que Ton peut appliquer sérieusement les
lois dites de sécurité nationale.
Les négociants ont le tribunal de commerce.
Les filous ordinaires ont la correctionnelle.
Les crimes de droit commun ont les assises.
Les militaires ont le conseil de guerre*
Les grands dignitaires ont la cour d'appel.
La prétendue haute trahison à la Haute
Cour de justice.
Il importe que les crimes sociaux, commis
par l'anarchie, aient une juridiction
particulière — une juridiction où les juges
acceptent hautement la responsabilité qui
leur incombe — où la tête soit ferme et où
le cœur ne tremble pas.
En un mot, il faut que l'hypothèse caressée
par le journal socialiste, assez imprudent
pour le dire, ne puisse jamais se
réaliser ; il faut que les bandits de l'anarchie
perdent l'espérance et l'encouragement
de rencontrer des « jurys capon» ».
Cela s'est vu et cela ne doit plus se revoir.
C'est trop d'une fois.
Paul de Cassagnac.
La Spoliation des Congréganistes
A propos de l'arrêt de la Cour de cassation,
dont nous avons parlé sous ce titre,
nous lisons dans la Liberté :
La Cour de cassation vient de rendre un
jugement qui appelle évidemment la réforme
du texte dont il est l'interprétation.
On sait que la loi budgétaire, du 29 décembre
1884, a astreint les congrégations religieuses
à un impôt de S 0[f du revenu des
immeubles qu'elles occupent, calculé à raison
de 5 9\Q de la valeur de la propriété, et
le rapporteur de la commission des finances
expliqua au Sénat que l'on employait
le verbe occuper parce que, avec celui de
posséder, les congrégations pourraient esquiver
l'impôt en se servant soit de prêtenoms
soit de fidéi-commissaires.
Or, le fise prétend percevoir la taxe sur
le revenu total des immeubles dont les
congrégations sont en partie locataires à
titre onéreux. La Cour de cassation, dédaignant
les explications fournies à la tribune,
comme c'est son droit et son devoir,
car il n'y a pas de législation mentale, la
cour, disons-nous, a admis cette interprétation
grammaticale du verbe occuper
Soit ! mais alors, il est nécessaire de modifier
cette loi, qui dit ee qu'elle n'a pas voulu
dire, et qui consacrerait le plus odieux des
principes fiscaux, celui de l'impôt sur la
présomption de propriété, qui du locataire
en garni ferait un propriétaire foncier.
La Liberté montre très bien l'iniquité
de l'arrêt delà Cour de cassation; mais
nous croyons qu'elle s'illusionne quand
elle espère que les persécuteurs voudront
à cause de cela, provoquer une réforme de
la loi ainsi appliquée. Contre les religieux
tout ne paralt-il pas juste aux tristes poli
ticiens du jour ?
Notons à ce propos que la Cour de cassation,
pour rendre son arrêt, a dû écarter,
,de propos délibéré, les explications
données au Sénat lors de la discussion de
la loi dont elle fait un usage qui aboutit à
une spoliation.
Or, tout récemment, la cour d'appel de
Bordeaux, ayant à connaître d'un jugement
du tribunal de cette ville, basait son
arrêt sur les travaux préparatoires de ta
loi. « Attendu, est-il dit, que les travaux
préparatoires de la loi du 21 mars 1884
fournissent un étément d'interprétation absolument
décisif.
Donc, il est permis d'avoir recours aux
travaux préparatoires d'une loi pour interpréter
sainement son texte. Et si la cour
de Bordeau l'a fait, la cour de cassation le
pouvait faire à fortiori pour écarter une
décision aussi monstrueuse que celle qui
lait payer aux congrégations locataires
d'un immeuble à titre onéreux, la taxe cal
culée d'après le revenu que cette location
rapporte aux propriétaires.
VERITABLE BRIGANDAGE
On lit dans la Correspondance Nationale
:
Il s'agit des procédé* électoraux cm
ployés par les républicains toulousains.
L'auteur de cette qualification est un re
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Les annonces de L'EXPRESS DU MIDI sont indépendantes de toute agence.
On, traite de gré à gré aux bureaux du Journal.
publicain, M. Jaffary, victime lui-même
des fraudes commises en 1884, aux élections
municipales, et en 1885, aux élections
législatives.
M. Jaffary, mis en cause par l'Express
du Midi, adresse à notre excellent confrère
des explications fort courtoises. Il reconnaît
que ses échecs électoraux sont également
dûs aux opportunistes et aux radicaux.
Il se déclare prêt â toujours flétrir
des procédés « qui font, depuis longtemps
en France, du suft'raçe universel, un véritable
brigandage électoral. »
De cette lettre il importe de recueillir ce
précieux aveu dans la beUeae d'un avocat,
républicain, mêlé aux luttes électorales,
municipales et législatives. Quant à compter
sur une répression judiciaire pour mettre
fin à ce brigandage politique, ce serait
s'illusionner étrangement I
Le Oixré d'Ars
Le 9 janvier, la Congrégation préparatoire
des Saints-Rites, sous la
présidence du cardinal Parocchi,
examinera la cause de béatification
du vénérable Jean-Marie Vianney,
curé d'Ars.
LA MISÈRE A PARIS
On lit dans le Radical :
Il y a, à Paris seulement, deux cent
mille ouvriers sans ouvrage, tous les
travailleurs du bâtiment : maçons, terrassiers,
tailleurs de pierre, serruriers, menuisiers,
sont là, bras croisés, sans pain
ni feu pour eux, la femme et les mioches.
C'est la misère !
. Pour soulager cette misère, le conseil
municipal de Paris avait voté cent mille
francs, ce qui donnait 50 centimes par
tête de misérable.
Mais l'administration, chargée d'employer
cette somme, s'est laissée surprendre
par l'hiver.
Elle croyait probablement que l'hiver
arriverait au mois de mai.
Maintenant, quand on voudra employer
les cent mille francs, le personnel salarié
en aura mangé la moitié.
C'est la charité républicaine.
Par Fil Spécial
NOS DEPECHES
CONSEIL DES MINISTRES
Paris, 6 janvier.. — Les ministres se
sont réunis, oe matin, à l'Elysée, sous la
présidence de M. Carnot.
M. Casimir Périer a donné connaissance
au conseil des renseignements de
source anglaise au sujet de l'incident de
Sierra-Leone.Le gouvernement n'ayant reçu
aucune dépêche officielle, le sous-secrétaire
d'Etat aux colonies a télégraphié au
gouverneur du Soudan pour lui demander
des renseignements. L'absence des nouvelles
s'explique par ce fait que l'endroit
où la rencontre s'est produite est assez
éloigné du premier poste français rélié télégraphiquement
à Kawes, tandis qu'il est
assez rapproché du câble anglais de Sierra-
Leone.
M. Antonin Dubost, a rendu compte
des mesures prises contre les anarchistes.
Le conseil, a définitivement arrêté la
liste des promotions et des nominations
dans la Légion d'honneur. Le décret a été
transmis à la Chancellerie ; elles paraîtront
lundi ou mardi à l'Officiel.
Le ministre de l'intérieur, a entretenu
le conseil d'un mouvement qui intéresse
deux préfectures et qui sera publié prochainement
à l'Officiel. Nous croyons
savoir que l'une de ces préfectures serait
celle du Tarn.
M. Burdeau, a soumis à la signature de
M. Carnot, un mouvement dans l'administration
centrale, dans les trésoreries
générales et recettes particulières.
Le ministre de la marine a fait
signer la nomination du contre-amiral Menardo,
commandant en sous-ordre l'es
cadre du Nord, en remplacement de
l'amiral Barrera.
INSTRUCTION PUBLIQUE
Paris, 6 janvier. — h'Offieiel publie
l'arrêté suivant du ministre de l'instruction
publique :
L'article 176 de l'arrêté du 18 janvier 1887,
est modifié comme suit : L'examen du certificat
d'aptitude à l'inspection primaire et
à la direction des écoles normales a lieu du
15 février au 15 mars. L'ouverture de la session
est fixée par le ministre.
Un autre arrêté' règle comme suit la
durée des vacances t dans les [écoles
primaires :
Article premier — Les grandes vacances
ont une durée de six semaines dans les établissements
publics de l'enseignement primaire
toutefois, sur l'avis du conseil départemental,
la durée des vacances peut être
portée à huit semaines dans les écoles primaires
supérieures ainsi que dans les écoles
primaires élémentaires ou sont organisées
des classes de vacances.
Art. 2. — Les écoles maternelles sont fermées
pendant un mois à l'époque des grandes
vacances; toutefois, lorsque les besoins
de la population l'exigeront, sur la demande
du conseil municipal et après avis de l'inspecteur
d'Académie, le préfet pourra réduira
la durée de la fermeture des écoles maternelles
à quinze jours ou même décider
qu'elles resteront ouvertes pendant toata
l'année.
Art. 3. — Dans tous les cas, la directrice et
les adjointes ont droit à un congé d'an mois.
Art. 4. — Dans les écoles maternelles à uno
seule classe, la directrice est suppléée pendant
la durée de son congé, par uno postulante
à l'emploi d'institutrice ou par une élève -
maîtresse de l'Ecole normale. Dans les écoles
maternelles à plusieurs classes, les congés
accordé* à la directrice et aux adjointes sont
pris successivement.
Art. 5. — Sont abrogées, les dispositions
contraires au présent arrêté.
Un troisième arrêté modifie le programme
de l'enseignement d'histoire dans
"es écoles primaires élémentaires.
Entre Journalistes
Paris, 6 janvier. — Hier soir, un incident
suivi d'échanges de cartes, s'est,
produit au café Riche, entre M. Mermeix
et M. Destez, rédacteurs à la Pétrie et à
la Presse.
M. Poidatz, secrétaire général du Petit)
Journal, a de rechef, envoyé ses témoins
à M. Portalis, directeur du XIX Siêele.qui
persiste à-refuser toute réparation. On sait
qu'il s'agit d'une vieille querelle entre le»
deu x j ourhalistes.
 la-Mu nationale ûes Bran-Arts
Paris, 6 janvier. — La délégation de la
Société nationale des beaux-arts, dans sa
séance d'hier, a renouvelé son bureau pour,
l'année 1894 : M. Puvis de Ghavannes,
président; MM. Carolus Duran etRodin,
vice-présidents, ont été réélus. .
La délégation a ensuite nommé deux
nouveaux vice-présidents, M. Waltner,
remplaçant M. Braquemond, démissionnaire,
et M. Gazin, vice-président délégué
de la section des objets d'art. MM. Jean
Renaud et Billotte, secrétaires, et Dubuffe,
trésorier, ont été maintenus dans leurs
fonctions.
LA MARINE ANGLAISE
Londres, 6 janvier. — On télégraphie do
Plymouth au Times, que le programma
naval du gouvernement comprend la
construction de quatre navires cuirassés
de première classe, qiiatre canonnières,
deux puissants croiseurs et trente-deux
contre-torpilleurs.
Le Standard dit que les déclarations de
Kay Schutlletvarth, qui a assuré, à la
Chambre des communes, que les membres
du Parlement n'auraient pas lieu da
se plaindre des mesures-prises par le gouvernement
relativement à la marine, doiventêtre
interprétées comme contenant
des assurances suffisantes.
Provocations italiennes
Rome, 6 janvier. — On mande de- Car
fane que pendant la représentation de
Boccacio, au théâtre du Prince-de-Naples,.
un acteur a fait allusion au verdict d Angoulême.
Aussitôt, le public l'acclama et
demanda qu'on jouât l'Hymne royal, dont
l'exécution fut accueillie par des applaudissements
et par les cris : « A bas la
France ! Vive l'Italie ! Vive le roi 1 »
Le Secolv, parlant de cette démonstration,
estime qu'elle est idiote.
Choses d'Espagne
Madrid, 6 janvier. — Tout Madrid s'occupe
du procès scandaleux où se trouve
mêlée une grande famille. Il s'agit de la
vente d'un enfant nouveau-né à une damo
inconnue.
A l'audience d'hier, l'un des avocats a
déclaré que cette dame appartenait à l'aristocratie
et a cru pouvoir la nommer. La
famille de la dame poursuit l'avocat pour
calomnie.
Unbanquet a eu lieu, hier, en l'honneur
du poète Nîmes Arce qui présida le congrès
littéraire international tenu à Madrid
en 1888. Le poète Nunez Arce a reçu des
félicitations de la Société dos gens de lettres
de France et des sociétés littéraires
de la Suisse, de l'Italie, et des pays américains.
Malaga, 6 janvier. — Les troupes revenant
de Mélilla ont débarqué aujourd'hui.
Le premier corps d'armée de Mélilla restera
en observation dans les ports du littoral
jusqu'à l'issue de l'ambassade maréchal
Martinez Campos.
Cadix, 6 janvier. — La frégate Gérant
est arrivée avec une brigade de retour A*s
Mélilla. Le débarquement de ces troupèa
a occasionné une manifestation patriotique.
.
NOUVELLES MILITAIRES
Paris, 6 janviei*. —M. Massy, capitaine
au 146e d'infanterie, passe au 18e.
L'Officiel publie la liste des sous-officiers
admis à subir les épreuves orales du
concours d'admission à l'Ecole militaire
d'artillerie et du génie en 1894 (division
logis chef au 9e régiment d'artillerie; Peytavin,
maréchal des logis au 2e régiment
du génie; Tourrel, maréchal des logi« at>
16e escadron du train des équipages militaires.

i
Bordeaux, 6 janvier. — Lo général Lar-
chey,le nouveau eommandant du 1,8 e corps,
est arrivé hier soir à Bordeaux, en compa-
gnie des capitaines Vallée et Berot, ses
officiers d'ordonnance ; il devait l'aire son
entrée solennelle dans la ville et suivre un
itinéraire tracé d'avance, mais la cérémo-
nie a été contremandôe par suite du mau-
vais temps. Grand a été le désappointe-
ment du public^ qui n'a cessé, de station-
ner sur le parcours toute l'après-midi.
NOUVELLES D'AMÉRIQUE
Buenos-Ayres, 6 janvier. — Le gouver-
nement chilien a décidé d'augmenter les
droits sur le salpêtre. On annonce ici que
la République de l'Equateur mobilise ses
troupes.
New- York, 6 janvier. — Une dépêche
de Managua au Herald annonce que le
général Ilemadora marche, à la tète de
1,500 hommes de troupes nicaraguanes,.
sur Honduras ; il a' pris Los Angeles
et s'est retranché près de cette ville. Dans
la bataille de Choluteca, la ville a été
presque entièrement détruite.
Paris, 0 janvier. — Des avis du Brésil
annoncent que le maréchal Peixoto a réta-
bli les batteries sur les hauteurs de Rio-
de-Janeiro. Les représentants des nations
étrangères considèrent comme rompu l'ac-
cord du 5 octobre et ont adressé au gou-
vernement brésilien une note collective
dans laquelle ils réclament un délai de
48 heures pour assurer la sécurité de
leurs nationaux. On s'attend à des événe-
ments gravés et peut-être définitifs.
AFFAIRES ITALIE!! MES
Rome, 6 janvier. — Le décret qui pro-
clame l'état de siège en Sicile est précédé
d'un rapport des ministres au roi. Ce rap-
port dit que la situation en Sicile est de-
venue déplorable par les négligences tolé-
rées dans ces derniers temps ; elle s'est
tellement aggravée que les mesures ordi-
naires, pour y remédier, sont devenues
insuffisantes. Ces foules ignorantes, plei-
nes d'illusions et conduites par des indi-
vidus ne reculant devant aucun crime, se
sont livrées, à plusieurs endroits à des
désordres suivis de pillages, d'incendies
et d'assassinats.
A pareils faits, il faut des remèdes ex-
ceptionnels ; il faut opposer l'action éner-
gique aux menées des ennemis de la pa-
trie qui abusent des garanties constitu-
tionnelles pour diriger ouvertement le
mouvement en Sicile.
Le Secolo blâme la proclamation de
l'état de siège en Sicile. Il croit que le
meilleur remède à la situation serait de
faire des réformes pratiques, dont la prin-
cipale serait, pour réaliser des économies,
de licencier, dans une grande proportion,
les citoyens qui sont sous les armes.
Sans économies dans l'armée, conclut
le Secolo, rien ne sera fait.
Palerme, 6 janvier. — Cette après midi,
le général Morra a fait afficher un arrêté
interdisant les rassemblements même non
armés et ordonnant l'arrestation immé-
diate des individus qui refuseront d'obéir
à cet arrêté.
Paris, 6 janvier. — Nous empruntons
au Petit Journal la dépêche suivante :
Palerme, 6 janvier. — Il se confirme que
la bagarre de Marineo que nous signalait
une dépêche précédente a coûté la vie à une
vingtaine de personnes. Les manifestants aui
étaient armés de fusils fournis par les fasci
•nt ouvert le feu contre la troupe mottant
une dizaine d'hommes hors de combat. Lès
seldats ont riposté par une décharge qui a
abattu quinze manifestants et grièvement
blessé plusieurs autres. La situation devient
très critique. On croit ici que le général
Morra compte user des pleins pouvoirs qui
lui ont été atrribués pour terroriser les asso-
ciations ouvrières qu'il juge avoir été les
inspiratrices de tout le mouvement.
L'AGITATION ANARCHISTE
L'Affaire Vaillant
Paris, 6 janvier. — M° Labori a vu,
hier, Vaillant et a accepté d'être son dé-
fenseur, à condition qu il ne serait pasdans
l'obligation d'épouser ses théories anar-
chistes.
Le défenseur de Vaillanta ensuite rendu
visite au président de la Cour et au procu-
reur général à qui il avait demandé un dé-
lai de huit jours pour étudier le dossier ;
il a été répondu a cette demande que la
date à laquelle serait appelée l'affaire Vail-
lant n'était pas officiellement fixée encore,
mais qu'officieusement lo gouvernement
semblait désirer qu'elle fut fixée à lundi
avant l'ouverture de la session. M c Labori
a commencé hier soir l'examen du dossier
qui lui a été remis ; il défendra Vaillant
môme si les débats ont lieu lundi, mais il
tâchera d'obtenir le renvoi à une autre
session.
A deux heures, le président Caze a fait
appeler MeLabori, avocat, de Vaillant. Le
bruit court actuellement que le parquet
se résignerait à renvoyer à mercredi le
débat prenant ainsi un terme moyen entre
sa décision première et la demande de la
défense .
Bien entendu M 0 Labori maintient sa
demande de remise à huitaine, mais pour
ne pas pousser les choses à l'aigu il se ré-
soudra finalement au renvoi de la cause à
mercredi.
Après une longue conférence, 1 entente
est faite et le président Caze a signé l'or-
donnance renvoyant à mercredi prochain
fappel de la cause Vaillant.
Une excuse
Le conseiller Perrac, qui devait siéger
en cette session et qui,par suite des roule-
ment», ne pouvait figurer au procès, so
Et excuser comme... malade. Cette ma-
h lio est plus que commentée dans les
Soirs, où l'on rappelle que jadis, alors
m.TéUitchefdu personnel au ministère
S alISLe M. Perrac avait agrémente
ses questionnaires de cette interrogation :
« Quelles sont les relations des lemmes
des magistrat s ? »
Le fonctionnaire d'alors attachait une
grande importance, à cette demande m*
quisitorlalo.
Le plus clair résultat de l'excuse pré-
sentée par M- Perrac 'eât qu'il a fallu re-
manier la composition delà cour. M. Per-
rac excusé, nul autre conseiller n'étant
disponible, il a fallu se résoudre à dési-
gner pour le remplacer, le plus ancien
Cl tribunal 'civil; Cclur-Cl n'est autre
mfc M Eue Faastm, dont on connaît 1 ex-
ffif myopie; dû jnôins aUra-Hl une ex-
cuse si, en présence du débat prématuré,
il no voit pas clair.
M. Lyon-Allemand, conseiller munici-
pal de Paris, que nous avions signalé
parmi les jurés, a demandé aussi, eninvo-
quant l'état de sa santé, à ne pas siéger
cette quinzaine.
A Travers la Presse
Magnard écrit clans le Figaro :
Le jugement do Vaillaat est remis; fje n'y
verrai aucun inconvénient si ces délais ne
devaient favoriser la formation de la légende
de Vaillant, il y a déjà celle de Ravachol.
Dans l'almanach du Père l'einard, Ravachol
est représenté comme un saint de vitrail,
dans 1 attitude de YEcce homo. Visiblement,
on est sur la même pente pour Vaillant.
On lit dans les Débals :
Du moment où l'avocat de Vaillant, M°
Ajalbert, déclarait renoncer à défendre son
client faute de temps nécessaire pour étudier
le dossier, la cour d'assises n'avait qu'un
parti à prendre : remettre l'affaire à une date
ultérieure pour laisser au nouvel avocat la
possibilité de se préparer. Cette décision était
imposée par la loi comme par l'équité le plus
élémentaire ; il n'y a Das à discuter. Il est
pourtant bien permis de dire, en réponse aux
attaques des journaux socialistes et radicaux,
qu'il est fort heureux pour les anarchistes
que la société se défende contre eux, non pas
seulement par des moyens autres qu'ils re-
commandent eux-mêmes, mais par des pro-
cédés différents de ceux qui ont été employés
en d'autres temps.
Du Siècle :
Les défenseurs de Vaillant sont arrivés à
leur but. Ils ont fait ajourner le procès. Nous
ne voyons pas bien ce qu'ils y ont gagné.
Croient-ils qu'ils aient intérêt à perpéiut? le
souvenir des attentats anarchistes ? Vaillant,
jugé aujourd'hui, tùt été rapidement oublié.
Ils veulent qu'on s'en souvienne plus long-
temps; nous ne saurions le regretter.
Anarchistes pour rire
Rousset, Thibault et Vogt, les trois
prétendus anarchistes qui quêtaient à do-
micile pour l'OEuvre imaginaire des sou-
pes-conférences, ont été interrogés, hier,
par le juge d'instruction Doppfer.
Ils ont dit que leurs démarches auprès
des diverses personnalités du monde litté-
raire avaient un caractère humanitaire
qu'on ne saurait méconnaître et que la
société leur serait un jour reconnaissante
de ce qu'ils avaient tenté de faire pour
elle ; n'empêche que les trois inculpés ont
été réintégrés à Mazas malgré leurs pro-
testations.
Une Arrestation
Sur mandat de M. Meyer, il a été pro-
cédé, ce matin, à l'arrestation du nommé
Grave, gérant de la Révolte.
On avait déjà perquisitionné chez lui le
jour de l'An sans faire de découverte im-
portante. On a trouvé chez les autres per-
quisitionnés, le même jour, des papiers
compromettants pour lui. De là son arres-
tation.
Grave a été ramené au Dépôt, où il a
été écroué. En province
Amiens, 6 janvier. — La gendarmerie a
arrêté le nommé Maxime Ancelle, fabri-
cant de cadenas à Fressenville, chez le-
quel des lettres établissant qu'il était ou
avait été en relations avec Gustave Ma-
thieu et autres anarchistes militants, ont
été trouvées.
Saint-Etienne, 6 janvier. — De nouvel-
les perquisitions ont été faites la nuit der-
nière. La police a saisi un nouvel envoi du
Père Peinard et de la Révolte chez le dé-
positaire, un sieur Poyet.
Il parait que parmi les papiers saisis
chez un des anarchistes de Saint-Chamond
se trouve une lettre chiffrée assez sembla-
ble à celle que Béala échangeait avec Ra-
vachol. Le juge d'instruction enverra cette
pièce à Paris pour la faire traduire,
tes anarchiste® espagnols
Saragosse, 6 janvier. — L'anarchiste
Salvador est très affaibli par suite de sa
tentative de suicide. Il déclare avoir tenté
avec plusieurs compagnons, de déterrer le
cadavre dé Pallas pour le transporter en
lieu sûr où il pût être vénéré comme un
martyr.
mort de ses blessures. Avant de mourir, il a
expliqué qu'il avait pris iss forces des Anglais
pour dos sofas et les officiers anglais pour
dos chefs arabes.
Dix Sénégalais ont été tués. Du côté des
Anglais, deux lieutenants, un sergent-major
et quatre hommes tués ; quatorze hommes
ont été grièvement blesses. Le détachement
de police anglaise de ia frontière a perdu son
chef, le capitaine Lendy. Deux hommes ont
été tués et trois autres grièvement blesses.
Les forces anglaises sont restées a Warina.
En raison de la source anglaise d'où pro-
vient cette dépêche et que nous avons eu
le soin d'indiquer, nous ne publions les
renseignemens qu'elle contient que sous
les plus expresses réserves et en décli-
nant formellement toute responsabilité.
A Paris
Paris, 6 janvier. — Peu de journaux
commentent la collision entre les Ânglais'et
les Français à Sierra-Leone, estimant né-
cessaire de connaître les détails de l'af-
faire avant de se prononcer.
D'après le New- York Herald, trois offi-
ciers anglais qui auraient trouvé la mort
dans cette sanglante affaire seraient, outre
le capitaine Lendy, l'inspecteur général de
la police dos frontières, dont la mort était
signalée hier soir, le lieutenant Lorton, du"
West-India régiment, et M. Wrougton,
sous-lieutenant de la même arme.
Aux renseignements
Un de nos confrères a reçu du sous-se-
crétariat des colonies les déclarations sui-
vantes :
Nous avons immédiatement envoyé un té-
légramme pour réclamer des renseigne-
ments qui, d'ailleurs, deivent être en route à
l'heure actuelle. L'explication de ce retard
est fort simple. Nous avons là-bas un nou-
veau gouverneur, M. Grodet et le colonol
Bonnier qui a fait l'intérim du gouvernement
au Soudan, est encore dans l'intérieur. De
plus, les postes ne sont point tous reliés par
des fils télégraphiques et cela suffit à justi-
fier le défaut des nouvelles aussi rapides
qu'on le désire; en somme, nous n'attendons
guère de nouvelles certaines avant huit
jours.
— Mais àpriari ne vous semble-t-il point un
peu paradoxal que les Français aient pris
les officiers anglais pour des nègres?
— Si évidemment, aussi estimons nous que
la nouvelle a dû être sensiblement grossie
de teutes façons ; au reste, et quelle que soit
la portée du conllit il semble qu'on puisse
garantir que les torts sont du côté des An-
glais. \
— Et qui vous le fait penser?
— Le ton modéré de la note anglaise. S'ils
étaient dans leur droit ils montreraient mieux
les dents, c'est certain.
Au ministère de la marine on est très
ému, mais on est également sans nou-
velles.
A l'ambassade anglaise, mutisme com-
plet.
Cfaea le lieutenant Mizon
Le lieutenant explorateur Mizon, en
raison de sa grande expérience des choses
africaines, a été également interrogé.
Voici quelques-unes de ses appréciations:
Je ne suis nullement étonné de ce qui ar-
rive. La sphère d'influence des deux nations
n'est pas encore suffisamment délimitée pour
qu'il ne se produise pas de pareils incidents
entre des troupes opérant dans le même
rayon. Puis il y a une explication toute lo-
cale. C'est qu'il existe chez nos braves tirail-
leurs sénégalais une certaine animosité, jus-
tement contra le régiment de West-India dont
il est parlé dans les dépêches anglaises, et
que nos tirailleurs ont quelque peine à con-
sidérer comme des soldats. Ce sont plutôt
des pillards, car leur recrutement est tout ce
qu'il y a de plus hétérogène, et vous com-
prenez que ces bandes, mises en présence de
nos troupes régulières, disciplinées et aguer-
ries, ne sauraient résister longtemps à une
attaque. Ce n'est pas que je veuille insinuer
que nous avens été les agresseurs, je suis
persuadé, au eontraire, que l'enquête démon-
trera que les torts ne sont pas de notre côté.
ONFLIT FRANCO-ANGLAIS
©ans l'Ouest - africain. — C.omhat
entre Français et Anglais. — 8'n
©fffieicr français et plusieurs
soldais tnés. — Nombreux
blessés.—Opinion des Jour-
naux anglais.— La presse
française. — ©à est la
vérité ? — Les der-
nières nouvelles.
Londres, 6 janvier. — Les graves nou-
velles reçues de Sierra-Leone défraient ce
matin les polémiques des journaux an-
glais.
Le Times dit que le mieux est de sus-
pendre tout jugement jusqu'à ce que des
nouvelles plus précises soient arrivées.
Le Daily Télégraph exprime le môme
avis.
Le Daily Chronicle dit que la triste et la
terrible nouvelle doit être envisagée avec
calme. Cette collision est évidemment le
résultat d'un malentendu déplorable.
Le Daily News dit qu'un malentendu
s'est évidemment produit. Une enquête
sévère sera ordonnée par les deux gou-
vernements, et on aura alors la version
exacte de l'affaire. La difficulté qui en-
toure ce différend pour les deux gouver-
nements paraît être l'incertitude de leurs
intérêts respectifs dans l'Hinterland de
Sierra-Leone.
Le Daily Graphie dit que la cause du
conflit n'est pas définie ; il faut se rappe-
ler, toutefois, ajoute le journal anglais, que
M'. Mizon et d'autres Français ont fait
tous leurs efforts pour amener le gouver-
nement à faire naître une querelle avec
l'Angleterre. Il en résulte que les diffé-
rends sont en cours entre les deux puis-
sances dans l'ouest africain, mais ces dif-
férends ne semblent pas justifier une effu-
sion de sang.
Les premiers renseignements
Sierra-Leone, 6 janvier. — De source
anglaise :
Voici quelques détails sur le conflit entre
les troupes française et anglaise. Les for-
ces aŒses étaient campées près de Wa-
rina dans la district de Connoch, qui est
dan\ la sphère d'mtluence anglaise ; elles fu-
ient attaquées avant le lever du soleil, le 23
décembre, par les forces françaises com
mandées par le sous-lieutenant Moritz, a«
l'on Farana et qui so composaient dedOtirail-
leurs sénégalais ot L2ftO auxiliaires indigè-
nes. Les Anglais ripostèrent et la fusillade
continua mielques instants; puis, les Fran-
çais so retirèrent. Le lieutenant Moritz bLssé
a été porte dans le camp anglais, où il est
Rectification importante
En attendant que la lumière soit faite
sur l'incident de Sierra-Léone, nous som-
mes en mesure, après, les renseignements
puisés aux meilleures sources, de rectifier
dès à présent l'affirmation contenue dans
la note officieuse communiquée aux jour-
naux anglais par le ministre des colonies
et que nous avons publiée. Il y est dit que
le gouvernement français avait été informé
de l'envoi d'une expédition anglaise contre
les Sofas de Samory. Cette information
n'est pas exacte.
Les Anglais étaient partis en guerre
contre les Sofas de Samory, auxquels, soit
dit en passant, ils ont vondu des armes
perfectionnées tant que l'Almany luttait
contre nous ; mais, contrairement à ce que
disent les dépêches de Londres, nous n'a-
vons jamais été avertis officiellement de
l'entrée en campagne de la colonne du co-
lonel Ellis. Nous avons appris sa forma-
tion, sa mise en marche, par notre consul
de Sierra-Léone, et le gouvernement fran-
çais s'est empressé de communiquer au
Soudan quelques renseignements qu'il
avait sur cette entreprise.
Le but que se proposait le colonel Ellis
était de châtier les Sofas de Samory, qui
avaient envahi une partie du territoire de
la colonie anglaise. Avait-il la chance de
se trouver en contact avec la colonne fran-
çaise ? Non. De ce côté nous avons quel-
ques postes fortifiés, l'un à Erimankono,
près des postes anglais de Falaba et Ke-
nières, l'autre plus au sud dans la région
des sources du Niger, un troisième à l'est
dans le Kissi ; mais ces postes sont gardés
par de très faibles garnisons qui ne sont
pas constituées de façon à former une co-
lonne.
D'autre part, il est également inexact
que les troupes françaises se livrassent à
une expédition analogue contre Samory.
Dans ces régions aucune expédition fran-
çaise n'a été dirigée en arrière de Sierra-
Leone.
Hypothèses
En l'absence de renseignements précis,
le champ est ouvert aux hypothèses.
Voici quelques-unes de celles qui ont
cours dans les millieux les plus autorisés.
D'après les uns,les troupes anglaises au-
raient voulu passer entre les deux postes
français établis sur notre territoire, ainsi
que nous l'avons dit précédemment et
ceux-ci s'y seraient opposés parla force.
D'aprè" une autre version, il ne serait
pas impossible qu'un détachement de
spahis sénégalais lancé par le colonel Bon-
nier, à la poursuite de Samory, fuyant
vers le Sud, se soit heurté à une colonne
anglaise. Dans ce cas, le combat pourrait
être la conséquence d'une méprise.
Enfin, le Journal des Débats émet, en
ces termes, une troisième hypothèse :
La colonne anglaise, précédés de ses auxi-
liaires, en est probablement venue aux mains
avec les indigènes soumis à notre autorité ;
elle a cru avoir affaire à des Sofas de Samory
et des coups de fusil ont été échangés des
deux côtés. Prévenues de l'incident, en butte
f iles-mômes aux attaques das Sofas, les gar-
nisons françaises ont couru au secours de
leurs indigènes ot le fau s'est engagé entre
réguliers. On se sera aperçu de la mépriso à
la discipline du feu, mais "il y avait malheu-
reusement des morts et des blessés sur le
terrain.
Les frontières du Soudan
Depuis plus de dix ans, la question des
frontières do Sierra-Leone et du Soudan
français était l'objet de pourparlers entre
les cabinets de Paris et de Londres. Un
accord intervenu le 20 juin 1891 établis-
sait, sur le papier, les limites des deux
pays. Il était dit, dans cette convention,
que la ligne de démarcation suivrait, au-
tanc que possible, la crête des hauteurs
qui, d'après la carte Monteil, avoisinent
le cours du Niger, entre le dixième degré
et leTembi-Counda,sous réserve expresse
que les deux rives du Niger resteraient
dans lazon'e d'influence française.
Au cas où la crête des montagnes se
trouverait plus rapprochée de la rive gau-
che du Niger, la frontière suivrait la ligne
de partage des eaux.
Toutefois, la région délimitée étant
très mal connue, ainsi que cela ressort des
termes même de l'accord précité, les né-
gociations sont restées ouvertes, et à me-
sure que les relevés géographiques par-
viennent à l'un pu l'autre gouvernement,
des commissaires des deux nations procè-
dent, à Taris, à des rectifications de dé-
tail et précisent la frontière. C'est ainsi
qu'ils ont proposé à la fin de l'année der-
nière, un tracé-frontière définitif entre
Falaba et Erimankano, tracé qui nous lais-
serait ce dernier point.
Le protocole devait être signé dans le
courant de ce mois et on n'attendait pour
cela que le retour de l'un des commissai-
res français, M. Jacques Haussmann, en
ce msment en mission à Berlin. >
La question d'Erimankono avait été ré-
solue conformément à la demande de la
France, cette ville se trouvant dans le
bassin du Niger.
Il ressort de ce qui précède que la véri-
table cause du conflit pourrait bien être
l'incertitude des limites entre les posses-
sions françaises et anglaises.
Au Soudan
L'expédition française au Soudan est
commandée actuellement par le lieute-
nant-colonel Bonnier, qui, le 4 décembre
dernier, a remporté un nouveau et bril-
lant succès contra Samory en personne,
à Koloni.
Le télégramme officiel qui apporta la
nouvelle de cette victoire annonçait que
Samory s'était enfui dans le sud, pour-
suivi par nos spahis.
D'autre part, une oolonne volante de ti-
railleurs et de contingents indigènes atta-
quait et dispersait les bandes de Daoulé-
Karamoko, lieutenant de Samory.
Ces beaux faits d'armes, rappelant ceux
des colonels Archinard, Combes, Hum-
bert et Borgnis-Desbordes, prédécesseurs
du colonel Bonnier, nous donnaient la pos-
session effective de la rive droite du Niger
vers Bamako.
L'Expédition ^anglaise
Il y a une vingtaine de jours, les jour-
naux anglais, qui avaient enregistré avec
un plaisir à peine déguisé, nos difficultés
avec Samory, étaient obligés de chanter,
car les correspondances arrivées de
Sierra-Leone à Liverpool, portaient que
la sécurité du trafic anglais, dans cette
colonie, était menacée par les Sofas de
Samory, qui, refoulés incessamment par
les colonnes françaises, avaient traversé
le Niger et continuaient leurs dépréda-
tions, cette fois sur le territoire anglais.
Une de ces correspondances ajoutait
qu'à Sierra-Leone des discussions violen-
tes se seraient élevées entre l'élément mi-
litaire et les commerçants ; ceux-ci étaient
accusés par les autorités militaires d'avoir
causé los difficultés par leurs nombreuses
fournitures de fusils, sabres et munitions
à Samory et à ses lieutenants.
Ce reproche n'était que trop mérité, on
le sait, et nos commandants militaires ont,
maintes fois signalé les agissements des
Anglais dont quelques-uns n'étaient pas
commerçants.
C'est même obligé de modifier, du tout
au tout, son attitude envers Samory que
le gouverneur de Sierra-Leone, a décide
de créer une ligne de poste un peu en
arrière de la frontière anglaise et en face
de ceux établis par les Français. De plus,
il fut décidé qu'une colonne expédition-
naire serait chargée de nettoyer la colonie
des Sofas qui s'y étaient installés.
La colonie fournit l'armement du déta-
chement de la police que commandait le
capitaine Lendy. Le gouvernement anglais
y ajouta 400 hommes du régiment de
West-India.
Lemême courrier de Sierra-Leone , dont
nous parlons au début, portait que le ca-
pitaine Lendy, parti en avant avec un con-
tingent de police, était bloqué par l'en-
nemi. L'émotion était même très vive à
Freetoyyn. Des renforts partirent d'ur-
gence sous le commandement du colonel
Ellis. Les derniers détachements partirent
le 25 novembre.
La colonne devait se trouver aux prises
avec les Sofas de Samory, au moment
même où on annonce l'inexplioable et
sanglante rencontre avec l'expédition fran-
çaise.
Nous maintenons de plus en plus nos
réserves sur lès dépêches de source an-
glaise relatives à la rencontre et sur la
tournure quo veulent lui donner los An-
glais.
Les jnnrnanx français
Du Jour :
Nous ne croyons prs à l'erreur dont parle
la dépêcha de Sierra-Leone. La collision doit
être la conséquence de la politique d'en-
vahissement -que poursuivent audacicuse-
ment les Anglais sur le continent noir.
De la Liberté :
Il est certain qu'en s'apercevant récipro-
ouement, ni les Français ni les Anglais n'ont
nu se confondre avec les sofas de Samory.
Ils ont donc dû échanger des explications
préalables, et c'est probablement parce que
chacun s'est cru dans la sphère réservée à
l'influence respective do son pays et a vuun«
agression territoriale dans la présence de ses
adversaires que l'on en est venu aux mains.
Il y a lieu de croire qao si, dans cette cir
constance, il y a eu méprisa et non provoca-
tion, ce sont les troupes coloniales de Sa'
gracieuse Majesté qui ont eu tous les terts.
De la Nation :
O^ peut être certain que l'Angleterre, en
cette dernière occasion, a été ce qu'elle est
toujours : sans scrupule et sans foi, du
moins sans autre foi que la foi, jadis renom-
mée pour unique et devenue britannique de-
puis.
Des Débats :
Il faut envisager la situation do sang-froid,
se garder de toute exagération, faire la lu-
mière avec la volonté très ferma, très arrêtée
de sévir vigoureusement contre les coupables
à quelque nationalité qu'ils appartiennent.
LeFigaro croit que l'expédition anglaise
aura commis quelque imprudence.
Le Gaulois pense que l'incident pourra
être réglé diplomatiquement.
Le Matin demande que l'onquête porto
principalement sur la position occupéepar
les troupes anglaises au moment de la co-
lision.
qui essaie de relater la campa Kne =„«„„ .
par la Justice, Journal de \f ri? ntre Prifl«
L'opinion de M. Barbey est d"un n . nceaa -
trop prononcé psur être dans la^.
lm Jnlst«
surtout après ios prouvas donn^P» J? JU3îe-
pans radical.
es Par l'or-
. Un correspondant do Matlnt»»..
«avoir qu'à Madagascar, tout BmgSK"
de la guerre. Les Européens i» „!? parl°
comme nécessaire et inévitable etl» H^ v0lent
comme un juste retour des choses I «« nt
bres du gouvernement malgache l'onv^ 1313 "
comme conséquence logique de leur at+uR
On craint, à Zanziber, nlf S?'-
entre les Arabes de Zanzibar, la. Oui l °a
tans du Soudan et les *> Maliomé.
Egyptiens
ganda. L existence même des Ancri»ic ^ a "
Fa région des grands lacs, serait mena^
clans io cas où le gouvernement ne Drenri^,
pas des mesures énergiques.
La municipalité de Saint-Pétpr«>,«..
i d'un projet tendant à organiser"*
exposition universelle dans CM,
capitale, à l'occasion du deux centième anni
«'occupe
1.903, une
Paris, 6 janvier. — Il arrive du Tonkin
les nouvelles suivantes -:
Malgré les efforts da nos colonnes, on n'a
pu mettre la main sur les bandes qui détien-
nent MM. Raty Bouyer et Fritz-Humbert-
Droz. A mesure que nos troupes menacent
leurs repaires, les bandes s'éloignent, emme-
nant leurs prisonniers. Ii y a cinq mois que
nos malheureux compatriotes sont entre
leurs mains.
Une attaque, d'une incroyable audace, a eu
lieu contre le chancelier du consulat français
de Long-Cheou, M. Bovet, presque sous les
yeux des réguliers Chinois et en face d'un
poste de tirailleurs commandé par un ser-
gent européen. M. Bovet était escorté de
douze légionnaires qui ont vigoureusement
riposté; ce n'est qu'à grand'peine que M. Bo-
vot a pu atteindre Dong-Dang. U est arriv ô
ensite sans encombra à Lang-Son.
versaire de sa fondation.
— M. et Mme Gladstone nartimnt i
?0 de ce mois, pour Biarritz, où ils feront un
séjour de trois semaines. * a
—— A la suite de la mort de sa femm
?urvanue ii y a quelque temps, un icurn»
liste, M. Roger das Fourniois, était entre d in
l'ordre des Augustins-de l'Assomption N.f.
ancien confrère sera ordonné prêtre dem»^ 9
à Paris, "«main,
w Rendement des imnôts pondant la
mois de décembre 1893 : los résultats aorn
sent une moins value de 827,4-0,000 frann*
par rapport aux évaluations budffâtain£ »
une diminution de 9,732,000 francTs par An
port à la période correspondante de 1892
^ Un pétitionnement en faveur C\RI
mesures proposées par les conseils cénérinv
du Midi pour remédier à la mévente da«i
•in.4, commencé le 15 décembre, a réuni ac
'uellement 48,038 signatures de viticulteur»
recueillies dans 228 communes.
Bernières dépêches
Dé source anglaise :
Le i? i ? i ? tère des colonies a reçu, ce matin,
une dépêche du gouverneur da Sierre-Léone,
confirmant la rencontre entre les troupes
françaises et celles du colonel Ellis et don-
nant les détails complets dont quelques-uns
t ont dej a connus.
t^Elff ftî un beau clair de lune quand les
troupes françaises surprirent, lo 23 décem -
rès grand mrtin> l'expédition an-
glaise.
> ,!r!o/ 0 f m . mandant lranÇais, mortellement
niebSô, lut transporté dans le camp des an-
glais et, avant da mourir, put expliquer la
méprise dans laquelle il était tombé. Le liou-
tenamt Moritz assura que, au clair de lune, il
avait pris les vêtements blancs de campagne
ces chefs anglais pour eux, également blancs
o:es chefs arabes. Il croyait que ces Arabes
commandaient les Safas.
Los Français s'approchèrent donc à portée
de fusil et firent feu sur les Anglais. Ceux-ci
attaqués par surprise ripostèrent, ce qui
ajouta encore à la confusion.
Le rapport du lieutenant français établit
l'évidence quo l'erreur a été commise par les
Iroupes françaises et qu'aucune responsabi-
lité ne pèse sur les Anglais dans cette dé-
plorable affaire.
Lo lieu de la rencontre se trouve sur le
côté de la frontière britannique ot la présence
des Français dans ce lieu resta inexplicable.
Cette rencontre va être l'objet d'une enquête
rigoureuse.
;t Le froid
Bordeaux, 6 janvier. — On nous informe que
la nuit dernière un ouvrier dss quais, âgé da
quarante deux ans, qui avait été écroué à la
prison municipale, serait mort de froid dans
sa cellule.
Londres, 6janvier. — Le froid n'a pas diminué
à Londres. Le vent du nord s'est mis à souf
fier et rend la température glaciale, encore
plus insupportable. La Tamise est prise en
amont de Londres :il neige abondamment en
Angleterre. Certaines contrées sont couvertes
de deux ou trois pieds de neige. On a relevé
plusieurs malheureuxa morts de froid.
Paris, Sjanvier. — A Paris, la température
s'est adoucie.La neige est tombée la nuit der-
nière, mais a fondu ce matin. U n'y a qu'une
mort à signaler, celle d'une malheureuse
fille, arrêtée boulevard Barbès. Quant à la
mort de trois enfants trouvés gelés â la Vil-
lette que plusieurs journaux ont repreduite
sous la foi d'une agence, la préfecture da po-
lice l'a dément formellement.
En province, on signale des tempêtes de
neige. Dans le Gard, les trains venant de la
partie mentagneuse du département éprou-
vent des retards considérables. Le froid est
intense. La température s'est abaissée â 9 à
Beaucaire, 12' à Anduze, où un vigneron est
mort de froid. Dans l'Orne, le thermomètre
est descendu à 14- ; on signale plusieurs vic-
times. Une nouvelle victime également àRou-
baix.
En Angleterre, le froid ne diminue pas mal-
gré d'abondantes chutes de neige.
Asphyxie
Paris, t janvier. — Une vive émotion a ré-
gné hier, à Ivry. On disait que huit ouvrières
appartenant à une fabriqua d'articles de Pa-
ris, que dirige M. Bac, étaient mortes as-
phyxiées ; mais c'était, fort heureusement,
moins grave qu'on l'avait cru tout d'abord.
Voici exactement ce qui s'était passé : Plu-
sieurs ouvrières polisseuses étaient réunies
dans l'atelier ; corams elles se plaignaient du
froid, on installa un réchaud au milieu de là
pièce. Peu de temps après, huit d'entr'elles
tombaient asphyxiées par les émanations de
charbon. Grâce aux seins immédiats qu'on
leur a prodigués, elles ont pu être rappelées
à la vie ; toutefois, trois d'entre elles ont dû
être transportées à l'hospico d'Ivry. Les au-
tres, complètement hors de danger, ont été
ramenées à leur domicile.
Le docteur Arthaud, chef du laboratoire de
physiologie au Muséum et demeurant rue
Larre, a failli être asphyxié hier, à son do-
micile. Au milieu de la nuit, M. Arthaud se
réveilla, en proie à de violents maux de tête;
il pouvait à peine respirer. Il eut cependant
la force de se traîner jusqu'à la croisée, qu'il
ouvrit pour demander du secours.
Le concierge de la maison alla immédiate-
ment prévenir plusieurs collègues du doc-
teur, lesquels parvinrent à le rappeler com-
plètement, à lavis.
L'enquête ouverte fait supposer que l'acci-
dent a été provoqué par les émanations
d'oxide de carbone, qui s'étaieat dégagées
de la cheminée d'un appartement voisin.
Affaissement de sol
Paris, 6 janvier. — On écrit de Lille qu'hier
matin, vers six heures, à Escaut-Pont, près
de Fiesnes, au moment où chacun se reposait
des fatigues de ces derniers jours, une se-
cousse assez violante se fit tout à coup sen-
tir. Ce fut un remue-ménage indescriptible :
les lits jetés au milieu des chambres, des ob-
jets jeté3 hors das tables, dos cheminées
tombant avec fracas, et par-dessus tout cola
les cris des femmes et enfants épouvantés.
On sort, on s'enquiert de voisin à voisin,
sans pouvoir reconnaîtra exactement la
cause d'un tel émoi. Les uns penchent pour
nn tremblement do terre dont l'effet s'est fait
sentir sur us espace d'un kilomètre environ ;
les autres penchent, et cela semble plus pro-
bable, pour un affaissement du sol, fouihô en
tous sens par les pies das mineurs.
Voir plus loin la fin de notre
télégraphique
service
PETITES NOUVELLES
6 janvier.
MM. Georges Feydeau, auteur dramatique
et Marcel Prévost, romancier, sont nommés
chevaliers delà Légion d'honneur.
^.~wv C'est au conseil dos ministres, qui se
réunira mardi matin à l'Elysée, que M. Uay-
nal doit entretenir ses collègues du mouve-
ment préfectoral qu'il est en train de prépa-
rer et qui paraîtra peu après.
. Lady DurTorin quitta aujourd'hui Pa-
ris pour aller passer une quinzaine de jours
tu Angleterre.
La santé de M. Georgewitch, ancien
ministre do Serbio, s'ast beaucoup améliorée.
Dans la journée d'hier, les médecins, quoi-
que très satisfaits de l'état du biessé, n'ont
pas rédigé de bulletin. Les visites restent
cependant interdites.
Le Matin publie une longue intorview
de M. Barbey, ancien ministre de la marine,
Un Vieillard assassiné
Agen, 6 janvier.
On se souvient du crime que nou3 avons
raconté sous ce titre.
Hier soir, vers 6 heures, M. la commis-
saire de police, accompagné du major Hé-
brard, des agents ïounelle, Rivière et Vi-
gourous, agissant en vertu d'un mandat
délivré par M. le juge d'instruction d'Agen,
i arrêté dans une auberge des abords du
Marché-Couvert, le nommé Jean Fezals, né-
gociant, domicilié à Agen, inculpé d'ôtre
i'a.uteur de la tentative d'assassinat commise
à Roquefort, sur un vieillard, dont nous
.ivons il y a quelque temps entretenu nos
lecteurs ; en outre, cet individu est présumé
avoir volé des essieux chez M. Carboy, char-
ron, rue Marquise. Le 6 décembre dernier,
le tribunal correctionnel d'Agen l'avait, par
défaut, condamné à trois mois de prison pour
vol d'oignons.
Ce malfaiteur sera, ce soir, confronté avec
sa victime, laquelle, ainsi qua nous l'avons
annoncé, est presque guérie de ses blessures,
._. , —=gc»o— ,
fîktg d'un sofas! d'un irais @n marchs
On écrit de Condom :
M. Baron, corroyeur à Eauzc, était monté,
accompagné de son jeune enfant, âgé de cinq
ans, dans le train qui part de Condom à
fi heures du soir et qui arrive à Eauze à
7 h. 1;2. A quelque deux ou trois cents mè-
tres da Condom, l'enfant vouiant so pencher
à la portière tomba dans le vide. Dire la dou-
leur qt*'a ressentie le pauvre père à ee mo-
ment-là est impossible.
Le chef cantonnier, qui passait un moment
après, releva l'enfant qui, heureusement,
n'avait aucun mal et l'amena à la gars.
Le père, affolé, n'eut pas la présence d'es-
prit d'arrêter le tiain, et ce n'est qu'en gare
de Mouchan seulement qu'il put prendre des
nouveliès de son fils.
UME COMEDIE
Il s'est joué, vendredi, au Capitole, une
comédie qui pourrait, si elle se renouvelait
souvent, porter du tort à l'entreprise de
M. Delrat.
Nous voulons parler, on le comprend, de
l'incident qui s'est produit au conseil mu-
nicipal à propos des escamotages électo-
raux dénoncés par Mascaras.
On avait annoncé que M. Serres allait
écraser les calomniateurs sous les accents
de sa vibrante parole.
M. Serres n'a écrasé personne.
Très tranquillement, il a dit qu'il ne di-
rait rien, la justice étant saisie.
Et qu'il attendrait, sans crainte et sans
remords, l'issue de l'enquête ouverte par
la justice.
Puis il a ajouté que l'affaire ne l'intéress
sait que Médiocrement puisqu'il n'était pas
maire à l'cpoque des élections munici-
pales.
Cela est vrai.
Mais M. Serres était maire à l'époque
des élections législatives.
Et tout ce qu'il peut arguer pour sa dé-
fense, c'est qu'il n'a fait que suivre les er-
rements de M. Ournac, lequel était maire
avant lui.
Les explications de M. Serres n'ont dont
abouti qu'à découvrir son prédécesseur
sans le disculper lui-môm 6
Mais c'est à la suite de ces explications
qui servaient de lever de rideaux que la
véritable comédie a commencé.
Un compère,M. Aché, s'est écrié quil tai-
laiten finir avec tous ces cancans, en som-
mant le préfet d'avoir à faire procéder à
lus élections partielles qui auraient lieu
après le 25 avril prochain, c'est-à dire après
la révision des listes. . j
On verrait bien alors, par le résultat ae
ces élections, si de3 vols avaient été com-
mis lors des derniers scrutins.
Et comment le verrait-en, s'il vous pian.
Parce «uo l'on aurait revisé les listes .
Ah! 1« b»n billet qu'à la Châtre !
Mais qui donc revisera les listes /
Les gens qui sont à la mairie ( o , »-
Comment les réviseront-ils, cette annte f
Il est facile de le doviner. Comme las pré-
cédentes et même un peu'mieux-
La fausse élection de Ca vinhac leur
ayant appris, en •ffet, quelle était leur
faiblesse dans certains cantons, cesican
,ons seront certainement reniorce»
l'aide de l'inépuisable tas des électeuis non
existants. , «
Et comment empêcher cette frauaes t
S'il est facile, à la rigueur, dc / a f •/^i
un mart ou un voleur, comment arrivai »
connaître ceux qui n'ont jamais yecu^t
Il faudrait pour en arriver 'Sï'tfant
listes toulousaines, «,000 francs d argent
à nettoyer le»
;ent,
six mois d'un
trente employés et cinq a
travail de romain. , c o(i At ,,iCu-
Qui voudra faire cette dépense et tx«o«
ter ce travail ! , . „
Si l'on trouvait l'argent, le temps ma»
riel ferait défaut et sSrement .r' mettra
assea de butons dans les roues des y en
cateurs, à la mairie, pour allonger
besogne d'un couple de mois. , . ter io
Donc, c'est uno mauvaise P aiaan ^ oi9
que do venir nous raconte qu au i j
d'avril prochain le » u W tt uSe&t
pourrait être sincèrement, heauêtei»
pratiqué à Toulouse. . hrftlera
Il ne lésera que lo jour ou on Jrm
toutes les listes actuoUes P oul los re ° '
Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés

tituer à nouvel
trop long d'indiquer ici
sur des bases qu'il serait
surtout que si les
hommes à
11 ne le pourrait être
urnes étaient tenues par des
l'abri de tout soupçons.
Et nos capitouls nous permettiont,
B 'est-ee pas, de ne pas les ranger dans
nette catégorie de citoyens ?
La proposition de M. Aché était donc
une vulgaire fumisterie, une poignée de
noudre jetée aux yeux des gogos.
F Mais M. Serres a renchéri sur le tout, en
réoondant que cette proposition était mu-
tile parce qu'il était à peu près certain que
£ie'i au mois d'avril l'enquête ne serait pas
torminée.
Ou'en sait-il T
«si quatre mois ne peuvent suffire a ter-
miner cette fameuse enquête, c'est que
les choses doivent être bigrement em-
br C'esU'histoire de tous les livres de ban-
qU lîfant des années aux experts pour les
^îfXvenquéte ne sera pas terminée au
^EUe^le 1 sera pas d'avantage au mois
de mai, ni au mois d'août.
Plie ne le sera jamais.
Pourquoi ? Nous l'avons dit déjà, mais
on ne saurait trop Je repéter :
Parce que ce qui se passe à Toulouse -
et que M' Jaffarv qualiaait si bien 1 autre
jour de brigandage électoral, n est point un
cas isolé, une exception ;
Parce que c'est une reg e, une tradition,
un principe chez les républicains de trans-
former les collèges électoraux en.autant de
petites Calabres ; . ' , ,
Parce que ces filouteries étant nécessaires
à l'existence de la République comme 1 eau
aux poissons et l'air aux oiseaux on
n'osera, on ne voudra pas plus toucher a
ce système malhonnête qu on n a osé tou-
cher à Cornélius Herz ou a Arton.
Périssent les colonies, plutôt que le coup
de la poueette, qui est un principe.
Cela, nos radicaux, prétendus socialistes,
le sentent et le comprennent fort bien.
Et voilà pourquoi ils laissent crier leurs
anciens amis opportunistes.
Et ce qui nous étonne même, c est qu au
lieu de pleurnicher quelques timides expli-
cations, M. Serras n'ait pas lancé à latôte
de ses accusateurs, cet audacieux défi :
« Vous nous menacez des atteintes de la
justice. Nous mettons la justice au défi de
nous atteindre. »
Cela eût très bienfait dans le paysage et la
justice n'aurait certainement pas osé rele-
ver le défi.
Dsnc le brigandage électoral continuera
de plus belle à Toulouse.
Et si M" Jaffary consent à se faire le dé-
fenseur de tous les candidats volés, il ne
manquera certainement pas de besogne et
l'on peut, sans crainte d'exagérer, prédira
qu'il sera l'avocat le plus occupé de notre
barreau.
En attendant, nous allons nous trouver,
à Toulouse, dans cette singulière situation
de ne pouvoir exercer notre droit d'élec-
teur que platoniquement et avec la certi-
tude absolue de voter peur le roi de Prusse
et d'être volés comme au jeu des petits
chevaux.
Il faudra bien treuver le moyen de sortir
de ce guêpier. Et nos colonnes sont ouver-
tes à ceux qui nous voudraient indiquer
une solution raisonnable et pratique.
Ceurs de Bunse, rue des Potiers, 23
A. SAGANSAN, professeur de danse au Lycée
Voir en"4" page l'annance Q.uarcy.
Les Magasins MÀSSONIE FRERES
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Spectacles-concerts de Toulouse
7 janvier
Capltole. —En matinée, Je Prophète ; le seir,
Les Noces de Jeannette, Phryné, Myrviane.
Demain, relâche.
Variétés. — En matinée, à 2 heures :
Mam'zelle Nitouche ; le soir, la Tour de Nesle et
Babolin le Diable.
Demain, Leurs Gigolettes.
M. Paul Farssac, nous adresse la lettre sui-
vante, que nous sommes heureux de publier
entête de notre chronique locale :
« Monsieur le Rédacteur do l'Express
du Midi, A bi
« La Société Orphéoniquo (Chorale Albi-
geoise), prenant l'initiative de l'organisation
d'un concours musical, lo 24 juin prochain, ot
cette organisation ne pouvant aboutir qu'avec
in concours du commerce de la ville ; vous
prie do vouloir bien assister à la réunion gé-
nérale des commerçants qui aura lieu lo lundi
5 jf.nvier, à 8 heures du soir, dans la salle de
la Justice de paix, afln de décider lo con-
cours et constituer une commission chargée
de son organisation générale.
« Le Président de la Chorale. Albigeoise,
« Paul Farssac. »
VSxpres du Midi sera représenté à cette
réu lion.
Telbnnal correctionnel. — Audience du 0
janvier. — Coups et blessures . — Pour coups
et blessures, le tribunal condamne M. Char-
les I,.'., voyêgaur de eommerco à Albi, h 25 fr.
d'amende, avec application de la loi B6ren-
gor.
** Joseph Rigal, chapelier, 45 ans, avait
ma îifestà ie désir de se remarier ; on lui mé-
«ageaitun charivari, et le nommé Eidalené,
jardinier chez M. D..., ancien profcss(?ur au
iycéo dAlbi, aurait été un des promoteurs ;
de ià, une certaine animosité.
Aussi, le 19 décembre, Rigal trouva Eida-
leno, porteur de deux arrosoirs ; il le saisit à
bras le corps et le renversa sur le sol ; dans
sa chute, il tomba si malheureusement qu'il
se démit un doigt qui a entraîné une incapa-
cité de travail da plusieurs jours.
Rigal est défendu par M* Andriou.
Il est condamné à huit joursde prison avec
apr lication de la loi Bérenger.
DSTÉNTlSN DE FAUX POIDS. — Hippolyte P...,
45 ;; ris, épicier à Sainte Cécile, commune de
Car maux, poursuivi pour détention de faux
poids, paiera 25 francs d'amande.
Sîgr FareSicvèque d'Aïbl à Siodez. —
S. G. Mgr l'archevêque métropolitain de la
province est arrivé hier soir à Rodez pour
rendre visita à S. Em. le cardinal Bourret.
Ca qne nous rangeons. — Du 30 décem-
bres 1893 au 5 janvier 189-i. 10 bœufs ont été
tués par les boucliers Blaché, Auguste Gibert,
An aima Roussul, Charles Gibert , Cancé,
Brunet et Lautard.
23 vaches, 59 voaux, 88 moutons ou brebis,
25 porcs, 2 chevaux et 1 âne ont été égale-
ment abattus pour être livrés â la consom-
ma fcion publique.
Knsiqjsc du 143' &a îîgïie. — Programme
de;? morceaux qui seront exécutés aujour-
d'hui 7 janvier, de deux à trois heures, au
Jariin-Nationai :
1. Allégro militaire (XXX). — 2. Marche
Symphonique (Bâillon). — 3. Salmigondis,
fantaisie (Bléger). — i. Les Mousquetaires au
Couvent, fantaisie (Varney). — 5. Ballot
ù'Ilimlet, a b c (A. Thomas). — 6. les Saisons,
val ;a (Leroux).
fees iolres dans Je Tare. — Voici la lista
des foiras qui auront lieu dans le Tarn pen-
dai.t lo mois de janvier :
6. Arthès, Pampelonne ; 8. Labassennié,
Moutdragon, Noaiiies, Penne, Villefranche ;
9. Saussenac ; 10. Bourgnounac, Brassac, Sâ-
ma.ens; 11, Réaimont; 12- Florentin, Gaiilac,
Labruguiére ; 13. Brousse, Cerdes, Escous-
sens; 15. Dénaî, Orban, Pont-de-Ciren, Puy-
celii, Paulin (Saint-Jean), Vabre ; 16. Vaour ;
17. Albi, Lacrozello, Saivagnac, Soual ; 18,
Fiac;19. Lafenasse; 20, Cahuzac-sur-Vère;
Canbrounès, Lacabarède, Tillet, Vielmur;
22. Carmaux, Lacaune, Lautrec, Lislo-d'Albi.
Valence, Verdàlle', Espérauases, Fréjairolles ,
24, Trébas ; 25. Montmiral , Lagardeviaur,
Vaidériès ; 26. Saint Paul ; 29, Villeneuve ;
30. Saint-Piarre-de Trévisy.
Liât civil du 29 décembre an S janvier.
— Naissances — Emile-Louis Robert, fils da
François, jardinier, àlaNcgrouiière. — Aimé-
Jeaa-Marie Bourrai, fils de François Joseph,
boucher, boulevard Magenta.—Féiicie-Louise-
Albertine Galonnier, ûiie de Jules-Victor, cul-
tivateur au Pradélés. — Albert-Marie-Amans
Combelles, fils de Jules, garçon boucher, rue
Montardy. — Eugénie-Jeanne-Cécile-Margue-
rite Castol, fille de Jean-Hippolyte-Henri, gar-
çor épicier, rue de Laroche.
Mariages. — Camille-Céiestin Terrail, adju-
dai t 143- régiment d'infanterie à Albi, et Ju-
liette-Marie Ailiaud, rue Saint-Antoine. —
Dsiphin-Antoine-Garmain-Marie Alian, avo-
cat propriétaire à Abeilhan (Hérauit), et
Jcanne-Fanny-Marguente Queyrel, lue des
Catmélites. — .Î^an-Paul Pezons, charpen-
tier, chemin da Jarlard, et Louise-Rosalie Va-
léry à Carmaux (Tarn). — Pierrt-Marc Blanc,
coidonnier à Graulhet (Tarn), et Marie-Eugé-
nie Palazy, rua du Pont-Neuf.
Décès. — Catherine-Cécile Cayssial, veuve
Fo; , 81 an3, place Lapérouse. —'Joseph-André
Bardy, horloger, 20 ans, rue Croix-Verte. —
Jean Delcayré,.terrassier, 59 ans, marié, rue
du Tendat..— Marie-Louise Bertrand, 24 ans
cél. bâtait e, routa de Toulouse. —Irma-Maria-
Pauiine Mon par, épouse B.vrthès, 23 ans, rue
de ia Rivière. — Méfanie-Z-Jé Bonnel, épouse
Cape!, 64 ans, rue de la Croix-B.anche. —
Henri-François Cambonnet, charpentier, ma-
rié. 56 ans, rue Castelnau. — Cécile-Anne-
Marien, ve rve Lacombe, 58 ans, rue da la Sôu-
qui . — Thérèse Mercadier, épouse Garrié, 69
ans, au Bouyssonnet.
ALBI. — An comice agricole. — Nous
sommes priés de rappeler que la prochaine
séance du Comice sa tiendra le samedi 13
janvier, à deux heures du soir, à la préfec-
ture.
A ce propos, on nous communique une liste
supplémentaire de membres admis dans la
dernière séance, savoir : MM. Joseph Bonnet,
maire de Lembers ; Emile I.agarde, proprié-
taire à Laboutarié : Ondes, maire d* Cïmbon ;
Héral, rue Msriès, à Albi ; Pascal Frézouls,
propriétaire à Lombers ; de Saint-Martin,
propriétaire à Fonlabour.
La pétition du comice en faveur de l'agri-
culture et du travail national, que nous avons
déjà publiée, est couverte de nombreuses
signatures.
Un exemplaire est déposé dans les bureaux
de l'Express du Midi, h, rue de l'Hôtel-de-Ville,
Albi, où les amis de l'agriculture pourront la
signer.
A l'occasion de la prochaine réunion
du comice agricole, nous croyons devoir faire
remarquer que les agriculteurs sont mainte-
nant édifiés sur la façon dont la nouvelle
Chr.rnbre tiendra ses promesses ea faveur de
la démocratie rurale.
Par l'organe de ses comices et syndicats,
celle-ci réclame à cor et à cris le relèvement
îmrnédiat des droits sur les blés.
Au lieu de voter ce relèvement, on a nommé
db? vommissions, soit pour étudier les mesu-
T0 s a prendre afin d'arrêter les fràudes colos-
ses, qu'oT 1 avoue très humblement, soit
po ^T étudier le quantum du relèvement.
. Raccord avec le ministre de l'agriculture,
auteur principal de la c"se actuelle, on
ajourne aux calendeâ grecques cette mesure
de salut public.
ajournement coûte, au bas mot, dix
m "bons par jour à nos producteurs de blé
el autant au Trésor.
Le groupe agricole de la Chambre et M. le
ministre se rendent ainsi dupes et complices
j ce tte manœuvre et contemplant froidement
* ruine de pius en plus évidente du sol fran-
Vd À?.«t du travail national.
ro^i ITnme par le passé, les naïfs ruraux ver-
rier ,3 u 'er» haut iiou on n'a toujours d'autre
de"';? 8 Que de leur soutirer jusqu'à leur
chu"
sou Ph contributions et de les empô-
veni t0us Prétexte da vie « bon marché, de
cb', 10 avec profit les produits quils arra-
^éprisé graud 'P cilie d ' un 801 dt> P lus en P lus
c^csuR ,c eo,l,ni wn local t — Comme suite à
H nous disions hier, notre fionQrableami
CASTUKS. — Une- invention. — Elle est
de M. Gsrma et ellén'est pas bête.
Nos lecteurs saver4, parce que nous en
ave ns dit, que la situation du pseudo-maire
de Castres est plus que irécaire.
EUe tient à un fil. \
Vienne une question \e quelque impor-
tance, que deux de la trîju des fidèles sè
trouvent un soir enchifrenés, ou que deux
de la même tribu se rencontrent par hasard
capables d'an bon mouvement, qu'a une
me squine personnalité ils consentent a 118
plus sacrifier impudemment l'intérêt public,
et (.'on est fait.
M. Germa est renvoyé à ses études.
C'est la ce qu'a prévu notre homme.
De là l'invention, de là l'idée éclose dans la
cervelle du rhôtoricien-maire de passer du
conseil dans l'administration des affaires pu-
bliques, et de no gouverner qu'avee une com-
mission triée sur le volet, nous avons nommé
la commission du budget.
Ca projet a déjà reçu un commencement
d'exécution à propos de la mise à la retraite
des employés de l'octroi.
Nous avons déjà dit, qu'à ce sujet, ladite
commission fut réunie par les soins du
maire, mais, ce que nous n'avons pas dit,
c'est que, s'inspirant sans aucun doute des
que lques lignes parues à cette même place,
la majorité mit force bâtons dans les roues
de sire Germa, qui allait inaugurer l'ère du
favoritisme le plus éhonté.
Eila décida non plus de choisir quelques
vic .imes, comme l'entendait l'administration,
ma s de faire à chacun son droit, de mettre
à la retraite tous ceux qui y avaient droit.
Nous parlons des smployés d'octroi seule-
ment; car, d'après les renseignements qui
noi s parviennent, les vétérans de la police
verraient leurs charges se perpétuer jusqu'à
extinction de forces physiques.
Tout cela parce qu'un cadre jeune, mtelli-
gei t, dévoué, ferait bien mieux dans le ta-
bleau.
Le bénéfice de cetta invention, ou pour
mu ux dire de pette combinaison, est clair.
M. Germa le "croit du moins.
I décide de ne réunir le conseil que lors-
qu'à ne pourra pas faire autrement, à toute
extrémité. , ,, ,
- A cette tactique l'assemblée communale
n'a rien à dire, mais le droit qu'elle conser-
vera ce sera celui d'en garder rancune a son
président. .':i':,'« * •»•*
Quelle en tasse montre, morblou 1 s est dit
le tire Germa. J'ai laréponse prête.
J administre la ville comme je l'entends, en
resiant dans la légalité. _ .
J'en prends à témoin la commission du
budget, dont les avis m'ont toujours été pré-
cieux. Et la commission flattée, cajolée a
point, dira oui. ' ,-'
C.o sont huit voix ou'il s'allie, qui, ajoutées
à celles des trois administrateurs, donneront
un total do onze.
C'est un appoint important.
Et le diable n'en mêlerait, si trois mame-
luks, quelconques, n'opinaient pas du bon-
n Voilà l'invention à Geima, le calcul du
rhétoricien qui, comme tout homme perdu,
croit avoir trouvé une branche a laquelle il
croit pouvoir s'accrocher. '
Reste à savoir ca quo les membres de 1 as-
semblée communale qui ont l'heur d'être dé-
laissé-:, mis au rancart par M. G^rma pense-
ront ca cette tactique.
Car. si chez chacun d'eux il se rencontrait
pour ciaux liards de dignité, ils feraient bien
voir au professeur que son devoir est autre
part qu'à la mairie. Ce sera la réponse d'un
grand nombre.
Sara-ce celle de la majorité ?
Proee-s Barrai. — Le tribunal civil de Cas-
tres a prononcé, le 4 janvier, son jugement
au saj.ii de l'immeuble du Jeu de Paume re-
vendiqué par M. le comte de Barrai. S'ap-
puvant sur l'acte de 1775 conclu entre la
ville et l'abbé de Banal, le tribunal décide
quo la clause de réversibilité contenue dans
cet acte s'est ouverts au profit des' Hospices
depuis que les Frères n'occupent plus l'im-
meuble. En conséquence, il décide que ledit
immeuble sera rendu à la requête de la par-
tie la plus diligente et dit que les quatre cin-
quièmes du prix de vente seront donnés aux
hospices et un cinquième à la ville.
Le bureau de bienfaisance est déclaré sans
qualité pour intervenir et condamné aux dé-
pens ue son intervention. Les hObpices sont
reconnus avoir le droit d'intervenir, mais ils
supportent le3 deux tiers des frais de leur
imervt ntion, l'autre tiers étant à la charge
de M. le comte de Barrai. Quant aux irais ue
l'instance principale, lo ville on paiera les
doux tiers. M. le comte de Barrai, un tiers.
Comme on le voit, s'il ne répond pas com-
plètement aux demandes de M. de Barrai, ce
jugement satisfait encore moins aux préten-
tions de la ville. Les prétendues démonstra-
tions -ii claires de M* Ebelot, appuyées des
prouvas soi-disant si évidentes de M. le pro-
cureur, n'ont pas eu le pouvoir de convaincre
les juges.
Ecole d'arilileric. — Programme du 7 jan-
vier :
Marcha des Moujicks (Rouelle); VElaile du
Nord, ouverture. Ire audition (Meyerbear) ;
IMgoletto, fantaisie (Verdi); Macbeth, fantaisie
(Verdi); Bettorita, grande valsa espagnole (Ch.
Recoux).
AKFOXS. — lïHvtu'se. — Avant-hier, un
incendie s'est déclaré dans une grange à
fourreges appartenant à Mme Abrial. 250
quintaux de foin et pailie ont été consumés.
Los causes de C3 sinistre sont inconnues.
Les pertes, évaluées à 5,000 fr., sont cou-
vertes par une assurance.
fJAIiXAC. — Explications. — Un incident,
soulevé par le très honorable et très sym-
pathique mairo de Gaiilac, est venu inter-
rompre l'amicale conversation engagée en-
tre Amouricq et votre serviteur.
Mon estimable adversaire vient de m'assi-
gnor à comparaître devant le] tribunal cor-
rectionnel, à l'audience du 19 janvier cou-
rant, pour y répondre du déiit de diffama-
tion, ou tout au moins d'injure virulente que
j'aurais, paraît-tl, commis à |son égard, dans
l'Express des 27, 29 et 31 décembre 1893 et
1" janvier 1894.
Le très honorable et très sympathique
maire de Gaiilac racontait, hier, au palais,
que c'est à M. Dupuy-Dutemps, député, qu'il
avait confié le soin de soutenir la demande
do vingt mille francs de dommages-intérêts, et
quelques autres bagatelles, dont le détail est
libellé dans t'axploit remis, parlant à ma per-
sonne, par l'huissier Chappert.
Il a fallu toute l'autorité de ia personne ma
garantissant l'authenticité du propostenupar
Amouricq, pour que je n'accueille pas ce
renseignement par un simple haussement
d'épaules.-
M. Dupuy-Dutemps, cet ancien ami et col-
laborateur du sous-préfet Jules Desagnat,
portant la parole au nom du Descoux que la
Dépèehe, en 1887, étrillait sans pitié !...
Vsyez-vous, cela me paraît si bizarrement
colossal, si outrageusement drôle, que je me
surprend à douter de la parole de l'ami sûr
'dont .je parlais tout à l'heure.
De3*prétentions contenues dan3 l'assigna-
tion du maire, mon avocat aura peu de peine
à prendre pour en faire justice et je n'en dirai
pas autre chose pour le moment.
J'estime, d'ailleurs, que messieurs les juges
correctionnels, appelés à juger entre deux
simples particuliers, n'oublieront pas, dans
l'espèce, que la loi doit être égale pour tous
les Français.
Sans reproche, parce que la violence de
mon langage n'a fait que répondre à d'autres
violences, j'attends avec confiance et sans
aucune épouvante la sentence du tribunal de
Gaiilac. Eraest Chalou.
Cercle reconstitué. — J'ai déjà parlé, ici,
des déboires éprouvés par Descoux le jour de
sa tentative d'admission au Cercle commer-
cial et agricole, anciennement café Galou.
Impitoyablement blackboulé, notre maire
dut se retirer en bon ou mauvais ordre,
mais... il jura de tirer vengeance de son mé-
morable sffront.
Pour arriver à ses fins, il manoeuvra et in-
trigua si bien que ledit cercle fut dissous.
Ce fut une piteuse victoire.
Installé depuis le 1" janvier courant dans
les locaux de l'hôtel Boudin, le Cercle com-
mercial et agricole, reconstitué, fonctionne
mieux que jamais.
Il se compose de plus de soixante mem-
bres, parmi lesquels des conservateurs, des
opportunistes et même des radicaux appar-
tenant au conseil municipal.
Il e:-t défendu d'y parler politique.
Son installation fut saluée, deux jours du-
rant, par das bombes, dont les joyeuses et
retentissantes détonations ont provoqué la
grande colère de Descoux.
Aussi bien la prose du valet du maire et
journaliste se ressent-elle depuis quelques
jours, du dépit rageur du maître.
Le Républicain s'en prend au propriétaire
de l'établissement et le crible de railleries...
très ralevées.
La Dépêche est de meilleur goût et j'en dé-
tache ces quelques lignes :
« Qu'on le veuille ou non, il n'y a là qu'un
essai de résurrection de l'opportunisme avec
ie concours de quelques raillés et de quelques
rares radicaux. »
Eh bien! non. Ce n'est point la résurrection
d'un parti politique quelconque, la nouvelle
réunion de l'hôtel Boudin !
La reconstitution du cercle commercial et
agricole est, au contraire, une leçon donnée à
ceux-là qui veulent introduire la politique
partout et de manière à imposer leur encom-
brante personnalité.
Cetla leçon, que Descoux la médite plus par-
ticulièrement que tout autre Cir, plus que
tout autre, il l'a encourue.
Je reconnais qu'elle est complète et qu'elle
a dû lui paraître amère.
Et maintenant que le Républicain et la Dé-
pêche raillent, crient ou s'indignent contre les
commerçants, industriels ou tous autres du
« Commercial agricole » peu importe.
Elles feraient bien mieux, ces feuilles dé-
vouées aux agissements d'Amouricq, de nous
dire quel est le cercle de Gaiilac qui, actuelle-
mentj voudrait de leur patron.
Que ce dernier tenta l'expérience d'ailleurs
et lui promets, qu'à la collection de boules
noire-', récoltées par lui naguère, il pourra
ajouter quelques spécimens de plus.
Assignation. — Les époux Ferrassa, rive-
rains du boulevard Gambetta, viennent d'as-
signe n la commune.
Il s'agit d'une sommation à exécuter des
arrangements pris à l'époque du percement
du boulevard.
Démenti.— Contrairement aux affirmations
du Rêoubiicain, il n'est point vrai que le ca-
pitou Belaygue ait été assigné, en paiement
des frais nécessités par les obsèques du sa-
botiai Bousquet.
Poliee. — Le sieur Baratien vient d'être
nommé troisième sergent de ville,
Ça ne fara jamais que deux sergents de
ville et un demi.
Le sieur Costes a été nommé garde cham-
pêtre, en remplacement de Breil, démission-
naire. E. C...
A propos clos droits sur un chemin et aussi
d une « pastoure » que chérissait plus parti-
cuLcrement Félix Aymès (Félix veut dire
heareux), l'animosité entre eux devint plus
grande :
Deux ooqs vivaient en paix,
Unepoulo survint,
Et voila la guerre allumée.
Se rencontrant autour de Baunières, dans
les dispositions d'esprit quo nous avons fait
connaître, Aymès fut assailli et battu violem-
ment ; n'écoutant alors que sa colère, il fit
usage du revolver dont il était porteur, et
blessa légèrement son adversaire. Tels sont
les faits dô la cause.
M° Palous, défenseur d3 Aymès, malgré sa
brillante plaidoirie, n'a pu arriver à faire re-
laxer son client, qui a été condamné à 6 mois
d'emprisonnement.
Augustino Roudat, célibataire, de Saint-
Paub, bonne chez Mme Laferrière, ne l'est
pas (bonne).
Parce que Mario Puginior, âgée de 12 ans,
gardait un troupeau dans uno vigne do Mma
Laferriero, la domestique de cette dernière la
battit avec des pierres et la meurtrit consi-
dérablement.
Ces faits ont été constatés ; la violence a
amené une interruption de travail, nous ne
pouvons dire si c'est le savant docteur Pur-
gercot ou Baisse, un des famiiiiors du châ-
teau, qui aurait fait le rapport médico-légal
(une perle sans doute).
lia été acquis sur l'audience combien était
répréhensible Augustine Roudet, que M- Pa-
lous défendait.
La tribunal a condamné la prévenue à 16
francs d'amende avec bénéfice de la loi Béren-
ger.
Poids et mesures. — La vérification des
poids et mesures faite à Briatexte, au domi-
cile do M. Marius Cantayré, épicier, ayant
donné lieu à la constatation de faux poids et
d'une balance non poinçonnée, le tribunal a
condamné le délinquant â 25 fr. d'amende.
Outrage â la pndear. — Michel Cahuzac,
originaire de Samt-Sulpice et y domicilié, est
un gaillard f âgé de 18 ans, qui ne sait ce
qu'est ia pudeur.
«-.Cet être ignoble a couru sur quelques en-
fants de 6 à 7 ans, et sur quelques femmes
qui cheminaient sur la route de Buzet à Saint-
Sulpice, dont une âgée de 78 ane, à la figure
parcheminée, ratatinée autant qu'une vieille
poire oubliée dans une armoire, nous rap-
pelle la chaste Suzanna poursuivie par deux
volours.
Sans les témoins, accourus sur les lieux,
nous aurions plusieurs victimes à signaler.
Ledit Michei (non de l'archange qui chas-
sait nos premiers pères du paradis terrestre,
avec une épée flamboyante), a été condamné,
malgré la plaidoirie de M 0 Rives, à deux mois
d'emprisonnement.
C'est bien fait !!1
De la loglqsse,*. v. p. — Sous la rubrique,
Lavaur, nous venons de lire, dans l'Indépen-
dant d'Albi, numéro 159, un article signé : Qui
que ce soit.
L'écrivain, croche parent, sans doute, des
Nerao et das Quelqu'un, n'a pas le souci de la
logique.
Après avoir, dans ses prémisses, critiqué
son ennemi, que nous ne voulons certaine-
ment pas défendre, il célèbre à la fin ses mé-
rites.
Evidemment, il n'est pas sérieux.
Vox clamant in diserto.
BÉALMOXT. — Nécrologie. — Nous appre-
nons, avec regret, la mort de Mme Rahoux,
veuve de M. Auguste Rahoux, ancien con-
seiller municipal do Réaimont et belle-mère
de M. Philippe Imart, ancien professeur
d'histoire, agrégé, officier d'Académie.
M. Imart, on s'en souvient, soutint, avec
dévouement, le drapeau de l'ordre aux der-
nières élactions.
Qu'il nous soit permis, aujourd'hui, de lui
tendre la main, dans le nouveau deuil qui as-
saillit sa maison, et que sa famille entière
veuille bien recevoir nos plus sincères senti-
ments du condoléances.
Le froid a fait son apparition, ici,
avec une persistance inouïe. Le thermomètre
a marqué 10% ee qui n'est pas peu dire, teut
se gèle ; c'est à croire que la nouvelle année
veut- purifier, par la gelée, les fautes de son
aînée 1893.
que 1 on a pu vous faire, vous n'avez pas
craint de vous déclarer hautement pour les
candidats qui représentent ia sagesse, l'hon-
nêteté et la justice pour tous. Merciîgdonc,
honnêtes et braves électeurs, vous avez bien
mérité do la commune do Bram. Réjouissez-
veus, en bonne justice, cinq de nos candidats
sont seuls élus.
Gardez vos convictions, jusqu'ici inébran-
lables, lo triompha est proche, car l'ennemi,
qui veut notre anéantissement, vient d'être
acculé dans ses derniers et bas retranche-
ments.
Patience et courage. Le jour où le scrutin
sera tenu par das mains impartiales, notre
succès est assuré.
Donc, confiance dans notre drapeau, qui a
pour devise : justice et loyauté, alors que
nos adversaires n'en ont d'autre que coiui
des lâehes agissements et des basses ven-
geances.
Merci, électeurs, merci.
Le Comité conservateur.
LÏ.UOUX. — La neige tombe avec abon-
dance depuis huit heures du soir. Au mo-
ment où nous expédions le courrier, elle ne
paraît pas devoir cesser de sitôt. Un humou-
riste disait, il n'y a qu'un instant, que les
éléments eux-mêmes semblent protester
contra las élections qui vont avoir lieu au-
jourd'hui.
Le carnaval. — On avait annoncé, pour
aujourd'hui dimanche, la première sortie des.
masques. Le public Limousin sera vraisem-
blablement privé de sa distraction favorite.
Les élégants dominos, les sémillantes pier-
rettes, les flambards, hésiteront à sortir avec
un temps pareil et à se trémousser dans la
neige. Mais les amateurs de chienlit n'auront
qu'à se rendre à Carcassonnoet aux environs
dé la préfecture, ils sont sûrs da trouver nom-
bra d'Arlequins et de Pierrots ot a défaut de
chicards, ils trouveront peut-pêtre des ché-
quards.
CASTELREKG. — Mort par accident. — M.
Labiche, régisseur, après avoir assisté à un
dîner de noce, se retirait pour regagner son
domicile.
Avant d'arriver chez lui. il a glissé sur la
neige gelée, la tête a porté contre un rocher,
la mort a été instantanée.
LA NOUVELLE. — Accident. — Le facteur
rural, chargé du service de la banlieue vient
d'être victime d'un accident, qui aurait pu
avoir de graves conséquences.
Se rendant à la Nouvelle, par le train, qui
arrive à 5 h. 39 du soir, notre facteur voulut
descendra du train avant d'arriver à destina-
tion.
Il faut croire qu'il a été projeté avec force
sur le sol, car un moment après, il a été
trouvé évanoui par un passant.
Des voisins acceurus, ont transporté le fac-
teur à la maison Candelon, où un docteur
appelé a constaté qu'il avait une côte enfon-
cée.
LAVAUR. — Tribunal correctionnel. —
Audience du4janoier. — Affaires jugées :
Le tribunal s'occupe d'abord do trois délits
de chasse.
Les prévenus sont condamnés à des peines
variant entre 16 francs et 58 francs d'a-
mende.
Rien d'extraordinaire à signaler dans la
constatation de la répression de ces délits.
Cpyps et ^LiissujtEs. — Rarement, nous
avons la paix en ce monde ; Aymès, ftgé de
24 ans, domestique cheg Ja veuve Montai!!"*
et Fournier, âgé de 40 ans, épicier, f,B n :lnl
nièros, comparaissant aujourd'hui devant le
tribunal, prouvent une fois de plus cette vé-
rité.
HAG YSINS DU
CAB.CASSOSNE. — Les élections sénato-
riales. — Notre ville a présenté, hier, une
animation extraordinaire , due , en grande
partie, à l'arrivée des électeurs sénatoriaux.
Ceux-ci, nous assure-t-on, ont été reçus,
avec les plus grands égards, à la gare; des
agents électoraux les cueillaient au passage
pour les embrigader et les conduire dans les
hôtels où les attendaient, à l'œil, bon souper,
bon gîte... et le reste !!!
Dans la réunion qui a eu lieu, hier soir, à
huit heures, au théâtre, oa a désigné, paraît-
il, les candidats préfectoraux.
L'entrée de la salle a été interdite à la
presse.
Nous protestons contre cette exclusion, que
rien ne saurait excuser.
Église Saint-Nazaire. — Aujourd'hui, di-
manche, Monseigneur assistera, pontificale-
ment, aux vêpres, dans l'église Saint-Nazaire
(Cité).
La maîtrise exécutera les morceaux sui-
vants :
Aima redemptoris, da Winter ; O Salutaris, de
Mendelssohn ; Adesto , de Novello; Tantum
ergo, de Palestrina ; Laudate Dominum, de
Sasp Ett.
État civil d« 5 nn 6 janvier. — Naissances.
— Garçons, 00 ; filles. 4.
Décès. — Guillelmette Albouy, 84 ans, veuve
Puel, avenue Pont Neuf ; Raymond Mas, 73
ans, Côte Cité, 1 ; Guillaume Plauzolles, 54
ans, Batbacane, 81 ; Daniel Giros, 21 ans, rue
Vingt Quatre Février, 39.
VARBOÎV-VE. — Le ventre deVarbonnc. —
Pendant l'année 1893, il a été abattu à Nar-
bonme, 20,126 têtes de bétail, réprésentant un
poids de 2,378,513 kilos. Soit : Bœuf ou gé-
nisse, 749,726kil. ; vache, 416,757 kil.; veau,
438,814 kil.; cochon, 473,714 kil.; mouton, bre-
bis ou chèvre, 178,274 kil.; agneau, 121,240 kil.
et 195 chevaux ont également été abattus.
La ville a perçu sur ces viandes, 12,274 fr.
de droit d'anattage et 135,216 fr. de droits
d'octroi.
Trois incendies. — Un feu de cheminée
s'est déclaré, rue Turgot, 31, maison Couy.
Le feu a été rapidement éteint par les voi-
sins et les habitants de l'immeuble.
~~—' Hier matin, le feu a complètemeut
détruit la baraque appartenant aux époux
Mignose, marchands de ferraille.
Deux enfants qui étaient couchés ont pu
être sauvés.
A 8 h. 1/2, un troisième incendie s'est
déclaré au deuxième étage d'une maison
occupée par M. Girod, coiffeur. Grâce à la
promptitude des secours, le feu a été rapide-
ment éteint.
Etat civil. — Naissances. — Garçons, â.
Mariage. — Joseph Limousy, maçon et Er-
nestine Brassens, sans profession.
Décès.— Simon Gabriel Castan, cultivateur,
73 ans ; Thérèse Abram, veuve Moulins, sans
profession, 61 ans.
BBAK. — On nous écrit :
Electeurs de la commune de Bram,
Nous ne saurions résister plus longtemps à
remplir un devoir euvers vous : celui de vous
adresser les félicitations les plus grandes et
les remerciements les plus sincères.
Malgré toutes les intimidations que l'on a
pu vous adresser et les fausses promesses
MARCH DE PARIS
Du 6 janvier.
-,35 fr.2 5, 35fr. 50,36fr. 50.
37 fr. 50, 37 fr. 50,
Alcools. — 35fr.
Cote 35 fr.
Sucres. — 37 fr.>
37 fr. 75.
Huiles. — 54 fr. »», 54 fr. 25, 54 fr. 50, 55 fr.
Farines. — 44 fr. 40, 44 fr. 9\ 45 fr. 25, 46 30,
Corbeil, 49 fr., 34 fr. 75, 12il6, 3t4. Soutenue,
12 fr. 52. Calme.
MARCHÉ DE BORDEAUX
Du 6 janvier.
Sucre. — Vendu 500 tonneaux de sucre
Martinique 1er jet et 500 tonneaux 2e j et à
livrer sur prochain à prix secret.
Veaux nourrissons. — Amenés, 20; vendus
20, de 10 à 22 fr. la tête.
Génisses. — Amenées, 13 ; vendues 16, de
10 à 23 fr. la tête.
(Par dépêche télégraphique)
Du 6Janvier 1894
AU COMPTANT
3 0/0 1891.. .....
3 0/0 perpétuel. . .
3 0/0 amortissable
•4 t/S 0/0 1883
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Ville Paris îsfe
00 00
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98 30
105 20
483 5G
99 10
495 00
546 50
1869 434 00
1871 41» 00
1875 549 56
1876 000 00
1886 419 50
1877 403 00
1879 484 00
1883 429 09
1885 480 00
1879 488 75
1889 483 50
Midi 457 00
f Commun..
/Orléans 458 00
(Nord 462 56
Lyon (fusion). . 457 00
Ouest 456 50
lEst 453 00
ÎHône-Guelma. . 000 00
giEst-Algérien- . 426 25
o [Ouest-Algérien 426 00
WSaragosse. ... 307 50
tt\Nord-Espagne . 295 00
=3 Lombard anc. . 302 75
S portugais. ... 91 S0
BSuez 643 00
f Panama 5 0/0. . 29 59
Panama 1,000. . 31 75
Panama à 1 lib. 101 00
\ Panama à lots. 000 00
\ non libérés. . 241 00
Comptoir ancien.. 61 00
Russe consolidé.. 99 00
A TERME
3 0/0 1891 00 00
3 0/0 perpétuel.. . 97 90
a 0/0amortissable 98 75
i 1/2 0/0 1883. ... 105 40
Egyptienne unif. 102 15
Italie 5 0/0 77 05
Espagne 4 0/0 Ex. 63 41
Portugais 3 0/0. . . 000 00
Russie 4 0/0 1880. 000 00
— 3 0/0 1883. 000 00
— 4 0/0 1889. 00 00
Hongrie 4 0/0 or. . 95 10
Autriche 4 0/0 or. . 97 40
Turc 4 0/0 00 00
Banq. de France 4100 00
Crédit foncier.. . 1037 50
Comptr nat1 d'es"
Banque de Paris..
Crédit lyonnais..
Société générale.
Banque d'esconv.
Banq, fr. égypt". .
Crédit mobilier.
495 00
632 50
772 50
000 00
40 00
437 50
00 00
APRES
Banq. imp 1 " aut, 000 00
Banq. ottomane. . 606 25
/Nord 1900 00
Orléans 0000 00
Midi 0000 Oo
P.-L.-Médit. . 0000 09
Ouest 0000 00
_ Est 600 00
5/Bône-Guelma... 000 00
" v Est-Algérien. . 000 00
Méridionaux. . 009 00
Autrichiens. . . 000 00
Lombards. . . . 246 25
Saragosse. ... 155 00
Nord-Espagne. 112 50
Portugais. ... 00 00
Suez 2678 75
Panama , 16 00
Gaz de Paris, . . 0000 00
Rio-Tinto 363 12
Mines. Callao 800 . 15 25
Tharsis 119 S1
• • • Oi'C 00
BOURSE
UU
16 00
63 40
363 12
512 50
3 0/0 1891 00 00 Panama»
3 0/0 perpétuel . . 97 83 Ext. ylspàmie
3 0/0amortissable 98 75 R'b-Tinto
* V 2 - • v ; « 5 V. i Egyptienne: .
Banq. ottomane. , tïj6 55 Hongrois 95 18
Turc nouvee'i. . . 23 02 I — ... 00 00
Banque de France; escompte 2 1/2; avances 3
1/2. — Changes Hambourg, 122 3/8 à 3975/8. —
Londres 3 0/0; Londres chèque, 2516 — Madrid
papier court, 400 à 405 : papier long, 122 à 40
Buenos-Ayres, or, 00 00.
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Du 6 janvier 1S94
^Fonds d'Etat français. — 3 OjO amortissable,
P.-
S45.
Est. 955.
Ouest, 1107 50.—
Suez, 2680. — Autrichiens,
Valeurs diverses (Actions)
L.-M., 1522 50.— Orléans, 162;
Crédit Foncier, 1005.
640. — Bazacle, 1450.
Obligations diverses . — Ville de Toulouse
41]2 1868. 515. —Msulin du Bazacle, 315. — Société
Toulousaine d'Electricité 6 0|0 1890, 488 75.— Société
Toulousaine d'Eleétricité 5 25 Oifl 1891, 99. — Ville de
Paris 1S69, 433 50. Ville rleParis, 1886 lib., 418. —
Communales 3 0(0 1879 , 488.— FoncièresS 0j0 1877,
402. — Foncières 3 0i0 1883, 420 50.— Foncières 3 0 0
1885. 479 50. — Midi nouvelles, 462.— IV ;..-!>:. fusion
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Au tribunal civil de Toulouse
Le jeudi premier février mil huit
tent quatre-vingt-quatorze, à
midi,
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LE NUMÉRO 5
CENTIMES
Organe cruotidien cle Défense SSoeiale et Religieuse
Quatrième Année — NUMÉRO 73'!' REDACTION ET ADMINISTRATION : Toulouse, 2, rue du Salé
ABONNEMENTS
Trois mois Six mois Un an
Baute-GMonae et flepattemente limitrophes-. 6 fr. H fr. 20 fr.
Départements non limitrophes 7 fr. 13 fr. 24 *r.
Etranger (Union postale) 10 fr. 20 fr. 40 fr.
Les abonnements partent des 1« et 16 de chaque mois et sont payables d'avance.
Tente demande de thomgement ^adresse, deit être accompagnée de 0 fr. 50.
DERNIÈRE ÉDITION
L'ACTUALITÉ
LE GÉNÉRAL. PEDOYA
Le général Pedoya vient d'être promu brigadier
; il est né à Pamiers, le 29 novembre 1838.
Sorti de Saint Cyr en 1861, il était lieutenant
au 74e de ligne lorsque la guerre de 1870
-éclata et reçut la croix de la Légion d'honneur
sur le champ de bataille de Wissernbourg
pour sa brillante conduite.
Rappelons à ce sujet que' le 74e de ligne
perdit, dans cette journée, 6 officiers sur 63
et 1,625 hommes sur 1,616.
Le général Pedoya se distingua de nouveau
et presque coup sur coup à Frœschwillers et
à Sedan. Colonel depuis le 11 juillet 1889, il
vient d'être p'acé à-la tête du 14f> corrs.
GUIGNE
Nous ne voulons pas rechercher
sur qui retombe la responsabilité
du retard que subit le procès de
Vaillant.
Doit-on l'attribuer à la maladresse
du gouvernement ?
Est-ce la faute de l'avocat ?
Peu importe.
Ce qu'il y a de certain, c'est que
ce retard est malencontreux.
On n'avait pas suffisammentparlé,
paraît-il, de cet aimable anarchiste.
L'opinion ne s'était pas assez
préoccupée de son passé et de son
avenir.
Il fallait la tenir un peu plus longtemps
en suspens, comme dans les
feuilletons charpentés avec art, où
l'intrigue doit être prolongée jusu'à
l'extrême excitation des nerfs
u lecteur et où l'assassin ne doit
disparaître qu'après avoir créé autour
de lui une légende et avoir fait
même verser quelques pleurs sur
son malheureux sort.
Il aurait été décidé que Vaillant,
devait être jugé dans quinze jours,
dans un mois, c'était bien : cm aurait
attendu patiemment sa comparution
devant la Cour d'assises, on
s'en serait occupé plus où moins, on
aurait peut-être annoncé de temps
en temps qu'il était enrhumé du
cerveau ou que son appétit languissait,
mais les choses auraient suivi
paisiblement leur cours et l'attention
du public n'aurait été réveillée
que le jour où la parole aurait été
donnée au jury — pour dissimuler
ses craintes.
Les tergiversations et les atermoiements
auxquels nous assistons
sont, au contraire, déplorables.
C'est juste ce qu'il faut pour développer
la légende déjà fondée par
Ravachol et pour y ajouter un nouveau
chapitre — avec la suite au
prochain numéro.
Le"peuple, qui n'a pas le temps
de suivre toutes ces discussions de
procédure, ne voit là-dedans qu'une
chose : c'est que Vaillant n'est pas
Un criminel comme les autres ;
cest que son procès soulève des
S, Ue sUons de temps et des embarras
? exécution qui n'existentp'as quand
" s a git de poursuivre et de condamner
les assassins ordinaires ;
c es t qu'il est un homme gênant
Pour le gouvernement, non seulement
quand il essaie de faire sauter
Ja Chambre, mais alors même qu'il
se trouve entre les mains de la juswce
et entre les quatre murs de la
Conciergerie.
A l'appui de ces réflexions viennent
et la lettre de l'a vocal qui ne
jeut pas défendre son client parce
H u il n'a pas eu le temps d'étudier
son dossier, et les protestations des
Journaux qui crient an scandale en
présence d'une pareille précipita-
tion,vet tout "ce»; qu'on dit dans les
cercles politiques, dans les régions
officielles, au palais et dans la rue.
Cela devient un événement.
C'est une lutte engagée entre le
prévenu, du fond de sa cellule, et
les pouvoirs publics.
Le Père ou la Mère Peinard et
même des journaux radicaux-socialistes,
moins.... peinards, profitent
de l'occasion pour faire rire leurs
lecteurs aux dépens de la justice et
pour les faire pleurer au profit de
l'accusé.
Et, à la faveur de ces circonstances,
de cette publicité forcée, de ces
contre-ordres et de ces contre-temps,
l'anarchiste se transforme d'heure
en heure en un personnage de plus
en plus intéressant — et l'idée qu'il
représente continue de pénétrer dans
les cerveaux déjà déformés par la
misère et par l'athéisme pour la
recevoir.
N'entendions-nous pas, ce matin
même, au coin d'une rue, ce dialogue
instructif entre deux gamins de
seize à dix-huit ans, dont l'un tenait
à la main un journal qui n'était pas
le nôtre :
— Eh ben, tu sais, ils n'osent pas
le juger... C'est renvoyé... Ils renâclent
!
— J' te crois ! Ils en ont trop
peur !
Voilà ce qu'on se dit dans le
monde où tous les jours l'autorité
perd quelqu'un de ses droits et où
l'anarchie se dépouille de son caractère
criminel pour prendre les apparences
d'une révolution terrible mais
fatale, mais logique, comme l'autre,
comme la première, comme l'aînée !
Que ce renvoi eioit indépendant de
la volonté de tout le monde, c'est
possible, nous ne discutons pas, nous
constatons la funeste impression qui
en est la conséquence.
Mais nous sommes obligés de reconnaître
que notre pauvre gouvernement,
même avec des velléités de
résistance et d'énergie, joue véritablement
de malheur.
Il se livre à des arrestations et à
des perquisitions qui n'aboutissent
à rien si ce n'est à la découverte
d'une bouteille d'huile de foie de
morue, comme à Toulouse.
Il se fait voter, à la baguette, des
lois de répression dont l'application
lui vaut les huées et les injures de
ses anciens amis.
Il annonce qu'il va faire juger et
exécuter Vaillant dans les vingtquatre
heures, — en aussi peu de
temps qu'il n'en faut pour modifier
la législation sur la presse.
Et la fatalité veut qu'en fin de
compte il travaille lui-même, après
avoir mis tous les anarchistes au
clou, à grandir le prévenue dans l'opinion.
Vous avez la guigne, Messieurs !
Paul Duché.
Triste ! Triste !
On lit dans le Monde :
Une dame Bréon, de Saint-Sernin-du-
Pain, arrondissement d'Autun, dans le département
de Saône-et-Loire, laissait naguère
en msurant 50,000 francs aux indigents
de la commune. Le testament chargeait
la municipalité de répartir les sommes,
mais stipulait formellement que la
municipalité devrait s'adjoindre son curé,
et que le curé aurait le droit de moitié dans
la répartition.
La clause parut gênante à la municipalité
de Saint-Sernin, très gênante ; heureusement
que de la collaboration du maire de
Saint-Sernin et du sous-préfet d'Autun sortit
la découverte d'un expédient des plus
ingénieux pour l'éluder.
M. l'abbé Doreau, le curé, révèle au public
cet expédient dans toute sa beauté, par
une lettre ouverte qu'il adresse au souspréfet
d'Autun lui-môme :
« Vous avez dit au maire de Saint-Sernin
: Le curé vous gêne parce qu'il voit
trop clair. Eh bien ! supprimez-le, et voici
le moyen : refusez de signer son certificat
de résidence.
>> Dès lors, aux yeux du gouvernement,
il n'y a plus de curé, lepréfetne lui enverra
pas son mandat trimestriel, et vous aurez
au Bureau de bienfaisance 800 francs de
plu?, chaque année, pour vos amis. La République
y gagnera aussi 900 francs par
an. Devant ce truc, préfet et ministre se-
1
ront obligés de s'incl-inur.
» Si le curé réclame, le préfet ne lui répondra
pas, car il ne reconnaît pas un curé
dont il n'a pas le certificat de résidence signé
de M. le maire. Si ce curé annonce que
son traitement est supprimé, nous le pincerons,
caril aura menti. En effet, son traitement
n'est pas supprimé légalement.
Voilà un argument utrinque feriens... »
Tel est mon malheureux sort. Sans sortir
de chez moi, j'ai perdu ma résidence...
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Lot, Aveyron, Corrèze, Cantal Tarn, Aude, Hérault, Pyrénées-Orientales
Gers, Hautes-Pyrénées, B ses -Pyrénées, Lances
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Edition du matin spéciale à Toulouse
FIL TÉLÉISEilFHÏilI SFÉGI&L ab@mtiisaat da&s mm Bureaux
I
On lit, d'autre part, dans la [Semaine religieuse
d'Autun :
Plusieurs journaux du départemem viennent
de reproduire une lettre écrite par lui
à M. le sous-préfet d'Autun qui l'a reçue le
l6r décembre.
Tout en étant fondé à se plaindre del'opposition
illégale faite par la municipdité
de Saint-Sernin à la délivrance de son
mandat de traitement, M. l'abbé Doreau a
eu le tort d'employer des expressions injurieuses
à l'adresse de M. le sous-préfît.
L'administration diocésaine a le devoir ie
lui infliger m blâme sévère pour n'avetr
pas pris conseil de ses supérieurs avait
d'écrire' et de publier cette lettre et pou?
s'être fait à lui-même justice an méprisdes
convenances.
(Note communiquée par VévééivP.)
Ainsi, voilà ce pauvre curé de Satilt-
Sernin dépouillé d'abord de son traitement,
à la suite d'une manœuvre écœurante
de sa municipalité, blâmé ensuite
par son évêque...
Blâmé de quoi ? De s'être laissé voler ?
Point du tout, d'avoir protesté contre le
vol et les voleurs I
Triste ! Triste !
Juridiction spéciale
L'exemple lamentable du procès Ravachol,
l'incertitude, dans laquelle on sera
toujours, de savoir si les jurys oseront
condamner les anarchistes, imposent la
nécessité de' créer une juridiction spéciale.
A des crimes nouveaux, il faut une justice
nouvelle.
Le jury, tel qu'if fonctionne aujourd'hui,
est devenu tout à fait insuffisant.
N'avons-nous pas lu ces jours-ci, dans
un journal socialiste, que Vaillant ipourrait
avoir la bonne fortune de tombor
« sur un jury capon » ?
Or, toute la question est là, et je prétends,
moi, qu'il est toujours imprudent
et fi»»!, oJéateiro de mettre la défense sociale
entre les mains cle gens dont ce n est
pas le métier d'avoir du courage.
D'autant que le courage n'est point
comme la fortune, et ne s'acquiert pas.
Et loin d'invectiver les « capons », je
les plains de tout mon cœur, car ce n'est
pas leur faute. Ils sont nés comme cela,
ont été élevés comme cela, et s'ils avaient
le choix, croyez qu'ils n'hésiteraient pas à
préférer être braves.
La pusillanimité, en effet, n'offre aucun
avantage dans la vie ; elle est pleine
d'irfeonvénients.
Et, pour ne se placer qu'au point de vue
pratique, il y a tout intérêt à être courageux.
Comment, d'ailleurs, en vouloir à un
« jury capon »?
On sait comment se forme le jury.
Personne ne demande à en être et chacun
fait ses efforts pour échapper à la corvée.
Et nous, conservateurs, nous sommes
bien à notre aise pour en parler.
Car, dans les départements, il n'y a pas
deux dixièmes.cle jurés conservateurs.
Les juges de paix n'y mettent que des
républicains, toujours avec l'arrière-pensée
de faire juger politiquement les
affaires purement criminelles, et d'être
certains de la condamnation en cas de procès
politique,
A Paris, on est un peu plus large, parce
qu'on ne connaît pas les opinions des
gens.
Donc, au fond, nous ne sommes pas
intéressés personnellement dans la crise
grave que traverse l'institution du jury,
puisque nous sommes systématiquement
exclus de tous les jurys.
Pourtant, si l'on obéissait à la voix de
la raison et de l'équité, tout citoyen devrait
pouvoir faire partie du jury.
Il n'est pas nécessaire d'avoir une forte
éducation pour comprendre et apprécier
le jeu des passions humaines qui se déroule
devant la cour d'assises. Le service
du jury devrait être, comme le- service
militaire, universel et obligatoire.
Cela existe bien pour le jury.d'expropriation,
ouvert à tous les citoyens, et
qui, souvent, a des questions plus difficiles
à trancher que le vol,l'incendie ou l'assassinat.
Mais le gouvernementde la République,
qui comprend la justice à sa façon, a
voulu des jurys républicains, et il a des
jurys républicains partout.
Ëh bien, à l'heure qu'il est, ces jurys
n'ont pas la moindre envie d'être chargés
d'appliquer les lois nouvelles, dites de sécurité
nationale, contre les anarchistes.
'Et le bonnetier ou le petit propriétaire
qui redoutent, non sans raison, d'effroyables
représailles de la part des anarchistes,
et craignent — cela s'est vu —
qu'on ne mette le feu chez eux, sont
parfaitement exposés à devenir capon».
Il est donc nécessaire, indispensable, de
modifier la juridiction chargée d'instruire
ces crimes nouveaux, qui sont des crimes
sociaux.
El ce sont les plus redoutables.
Eyraml, Prado, La Pommerais, assassinent
pour voler.
A la condition de se bien garder, on
peut éviter ces assassins-là.'
Mais comment se garer du monstre, qui,
sous prétexte de se venger de la société,
choisit un rassemblement quelconque, au
théâtre, à l'église, au Parlement, pour y
faire vingt, cinquante, cent victimes,
parmi des gens qu'il ne connaît même pas
et, où se trouvent femmes, vieillards, enfants,
que les plus féroces meurtriers ont
l'habitude d'épargner ?
Ce crime social dépasse donc tous les
autres en atrocité.
Et sa répression peut être rendue difficile,
presque impossible, par les représailles
qu'elle entraîne chez des illuminés,
chez des monomanes du meurtre, qui considèrent
les assassins anarchistes comme
des héros, et qui souhaitent les venger.
Je le répète, ce n'est pas avec la composition
actuelle du jury, ce n'est pas avec la
majorité cle a capon» » qui se trouve
dans la petite bourgeoisie, où se recrute
exclusivement le jury provincial et, parois
même, celui de Paris — bien supérieur
pourtant à tous les autres jurys —
que l'on peut appliquer sérieusement les
lois dites de séeurité nationale.
Les négociants ont le tribunal de comn.erce.
Les filous ordinaires ont la correctionnille.
Les crimes de droit commun ont les assses.
Les militaires ont le conseil de guerre.
Les grands dignitaires ont la cour d'ap-
La prétendue haute trahison à la Haute
Cour de j ustice.
Il importe que les crimes sociaux, comnis
par l'anarchie, aient une juridiction
pirticulière — une juridiction où les juges
acceptent hautement la responsabilité qui
leur incombe — où la tète soit ferme et où
le cœur ne tremble pas.
En un mot, il faut qu© l'hypothèse ca-
Rssée'par le journal socialiste, assez imprudent
pour le dire, ne puisse jamais se
réaliser ; il faut que les bandits de l'anarchie
perdent l'espérance et l'encouragement
cle rencontrer des « jurys capons».
Cela s'est vu gt cejs ne doit plus se revuii
.
C'est trop d'une fois.
Paul de Eassagnac.
La Spoliation des Congréganjstes
A propos de l'arrêt de la Cour de cassation,
dont nous avons parlé sous ce titre,
nous lisons dans la Liberté :
La Cour de cassation vient de rendre un
jugement qui appelle évidemment la réforme
du texte dont il est l'interprétation.
On sait que la loi budgétaire, du 29 décembre
1884, a astreint les congrégations religieuses
à un impôt de 3 ®\

Bordeaux, 6 janvier. — Le général Lar- 1 '
chey,le nouveau commandant du 18 e corps,
est arrivé hier soir à Bordeaux, en compa-
gnie des capitaines Vallée et Berot, ses
officiers d'ordonnance ; il devait l'aire son
entrée solennelle dans la ville et suivre un
itinéraire tracé d'avance, mais la cérémo-
nie a été contremandée par suite du mau-
vais temps. Grand a été. le désappointe-
ment du public, qui n'a cessé de station-
ner sur le parcours toute l'après-midi.
NOUVELLES D'AMERIQUE
Buenos-Ayres, 6 janvier. — Le gouver-
nement chilien a décidé d'augmenter les
droits sur le salpêtre. On annonce ici que
la République de l'Equateur mobilise ses
troupes.
New-York, 6 janvier. — Une dépêche
de Managua au Herald annonce que le
général Hemadoru marche, à la tète de
( 1,500 hommes do troupes nicaraguanes,
|sur Honduras ; il a pris Los Angeles
et s'est retranché près de cette ville. Dans
la. bataille de Choluteca, la ville a été,
jk - .esq\ie.jentièrevn Secolo, rien ne sera fait.
| Palerme, 6 janvier. — Cette après^ andi
je général Morra a fait affich^. un*arrêté
jaterdisant les rassemblements même non
jtrmès et Ordonnant l'arrestation immé-
diate des individus qui refuseront d'obéir
) cet arrêté.
Parist 6 janvier. — Nous empruntons
au Petit Journal la dépêche suivante :
, Palerme, 6 janvier. — ïl se confirma que
la bagarra de Marineo que sous signalait
une dépêche précédente a coûté la vie à une
Vingtaine de personnes. Les manifestants qui
étaient armés de fusils fournis par les fasci
ont ouvert le feu contre ia troupe mettant
une dizaine d'hommes hors de combat. Les
ç-oidats Ont riposté par une décharge qui a
abattu quinze manifestants et grièvement
1 lessé plusieurs autres. La situation devient
très critique. On croit ici que le général
Morra compte user des pleins pouvoirs qui
lui ont été atrribués pour terroriser les asso-
ciations ouvrières qu'il juge avoir é.te les
Inspiratrices de tout le mouvement,
L'AGITATION ANARCHISTE
I/AflPafre
vu,
dé-
valuant
: Paris, 6 janvier. — M0 Labori a
hier, Vai.ilànt et a accepté d'être son
fcnseu;^ à condition qu'il ne serait pasdans
l'obligation d'épouser ses théories anar-
chistes.
Le défenseur de Vaillanta ensuite rendu
Visite au président de la Cour et au procu-
reur général à qui il avait demandé un dé-
lai de huit jours pour étudier le dossier ;
il a été répondu a cette demande que la
date à laquelle serait appelée l'affaire Vail-
lant n'était pas officiellement fixée encore,
mais qu'officieusement le gouvernement
semblait désirer qu'elle fut fixée à lundi
avant l'ouverture de la session. M 0 Labori
a commencé hier soir l'examen du dossier
qui lui a été remis ; il défendra Vaillant
môme si les débats ont lieu lundi, mais il
tâchera d'obtenir le renvoi à une autre
session.
A deux heures, le président Caze a fait
appeler M" Labori, avocat de Vaillant. Le
bruit court actuellement que le parquet
Se résignerait à renvoyer à mercredi le
débat prenant ainsi un terme moyen entre
sa. décision première et la demande de la
défense
Bien entendu M e Labori maintient sa
demande de remise à huitaine, mais pour
ne pas pousser les choses à l'aigu il se ré-
soudra finalement au renvoi de la cause à
mercredi.
Après uno longue conférence, l'entente
est faite et le président Caze a signé l'or-
donnance renvoyant à mercredi prochain
l'appel de la cause Vaillant.
Une exeisse
Le conseiller Perrac, qui devait siéger
en cette session et qui,par suite de'j roule-
ments, ne pouvait figurer au procès, se
tait excuser comme... malade. Cette ma-
ladie est plus que commencée dans les
couloirs, où l'on rappelle, q'ùe jadis, alors
qu'il était chef du personnel au ministère
de la justice, M. Perrac avait agrémenté
ses questionnaires de «ette interrogation :
« Quelles sont les relations des femmes'
des magistrats ? »
Le fonctionnaire d'alors attachait
grande importance à cette
quisitoriale.
Le plus clair résultat de l'es
Se niée par M. Perrac est qu'il a fa
manier la composition de la cour. M.
demande
use pré-
lure- fe-
rai? excusé, nul autre conseiller n'étant
disponible, il a fallu se résoudre à dési-
gner, pour le remplacer, le plus ancien
Juge du tribunal civil ; celui-ci n'est autre
ï[ue M. Elie Faustin, dont on connaît l'ex-
fgème myopie ; du moins aura-t-il une ex-
cuse si, en présence du débat prématuré,
il ne voit pas clair.
M. Lyon-Allemand, conseiller munici-
pal .de Paris, que nous avions signalé
parmi les jurés, a demandé aussi, eninvo-
quant l'état de sa santé, à ne pas siéger
cette quinzaine.
A Travers la Presse
Magnard écrit dans le Figaro :
Le jugement de Vaillant est remis; [je n'y
verrai aucun inconvénient si ces délais ne
devaient favoriser la formation de la légende
de Vaillant, il y a déjà celle de Ravachol.
Dans l'almanach du Père Peinard, Ravachol
est représenté comme un saint de vitrail,
dans l'attitude de l'Ecce homo. Visiblement,
on est sur la môme pente pour Vaifiant.
On lit dans les Débats :
Du moment où l'avocat de Vaillant, \â%
Ajalbert, déclarait renoncer à défer jre *SOn
ciient faute de temps nôcessab"^ n^ur étudier
le dossier, la cour fM&gjr n'avait qu'un
parti a prendre : rerr;tîre p affairo a une dat9
ultérieure pour l3isser au nouvel avocat la
possibilité Qe 6e préparer. Cette décision était
mmosee par la loi comme par l'équité le plus
élémentaire ; il n'y a uas à discuter. Il est
pourtant bien permis de"dire, en réponse aux
attaques des journaux socialistes et radi&aux,
qu'il est fort heureux pour les anarchistes
que la société se défende contre eux, non pas
seulement par des moyens autres qu'ils re-
commandent eux-mêmes, mais par des pro-
cédés différents de ceux qui ont'été employés
en d'autres temps.
Du Siècle :
Les défenseurs de Vaillant sont arrivés à
leur but. Ils ont fait ajourner le procès. Nous
ne voyons pas bien ce qu'ils y ont gagné.
Croient-ils qu'ils aient intérêt à perpétuer le
souvenir des attentats anarchistes ? Vaillant,
jugé aujourd'hui, eût été rapidement oublié.
Ils veulent qu'on s'en souvienne plus long-
temps; nous ne saurions le regretter.
Aïsarclîîstes pour rire
Roussel, Thibault et Vogt, les trois
prétendus anarchistes.qui quêtaient à do-
micile pour l'OEuvre imaginaire des sbu-
pes-conférenceS, ont été interrogés, hier,
par le juge d'instruction Doppfer.
Ils ont dit que leurs démarches auprès
des diverses personnalités du monde litté-
raire avaient un caractère humanitaire
qu'on ne saurait méconnaître et que la
société leur serait un jour reconnaissante
de ce qu'ils avaient tenté de faire pour
elle ; n'empêche que les trois inculpés ont
été réintégrés à Mazas malgré leurs pro-
testations.
Une Arrestation
Sur mandat de M. Meyer, il a été pro-
cédé, ce matin, à l'arrestation du nommé
Grave, gérant de la Révolte.
On avait déjà perquisitionné chez lui le
jour de l'An sans faire de découverte im-
portante. On a- trouvé chez les autres per-
quisitionnés, le même jour, des papiers
compromettants pour lui. De là son arres-
tation.
Grave a été ramené au
été écroué.
E» province
Amiens, 6.janvier. — La gendarmerie a
arrêté le nommé Maxime Ancelle, fabri»-
cant de cadenas à Fressenvillé, chez le-
quel des lettres établissant qu'il était ou
avait été en relations avec Gustave Ma-
thieu et autres anarchistes militants, ont
été trouvées.
Saint-Etienne, 6 janvier. — De nouvel-
les perquisitions ont été faites la nuit der-
nière. La police a saisi un nouvel envoi du
Père Peinard et de la Révolte chez le dé-
positaire, un sieur Poyef.
Il paraît que parhli les papiers saisis
chez un des anarchistes de Saint-Chamond
se trouve une lettre chiffrée assez sembla-
ble à celle que Béala échangeait avec Ra-
vachol. Le juge d'instruction enverra cette
pièce à Paris pour la faire traduire.
les anarchistes espagnols
Saragosse, 6 janvier. — L'anarchiste
Salvador est très affaibli par suite de sa
tentative de suicide. Il déclare avoir tenté
avec plusieurs compagnons, de déterrer le
cadavre de Pallas pour le transporter en
lieu sûr où il pût être vénéré comme un
martyr.
xJépôt, où il a
vernements
exacte dé
toure ce f 1
me
in-
Dans l'ffiwe-st - africain. — Combat
entre français et Anglais. — if»
ofîïeier français et plnsienrs
soldats tués. — WomlîreMX
felessés.—Opinion des jour-
ïsassx anglais.— La presse
française. — ©râ est la
vérité ? — iLe» der-
nières nouvelles.
Londres, 6 janvier. — Les graves nou-
velles reçues de Sierra-Leone défraient ce
matin les polémiques des journaux an-
glais.
Le Times dit que le mieux est de sus-
pendre tout jugement jusqu'à ce que des
nouvelles plus précises soient arrivées.
Le Daily Télégraph exprime le même
avis.
Le Daily Chronicle dit que la triste et la
terrible nouvelle doit être envisagée avec
calme. Cette collision est évidemment le
résultat d'un malentendu déplorable.
Le Daily News dit rya'un malentendu
s est évidemment p^duit. Une enquête
sévère sera ordonne par les deux gou-
e . on aura alors la version
affaire. La difficulté qui en-
aifférend pour les deux gouver-
nemer^g paraît être i'inCertitucle de leurs
m ^ jrèts respectifs dans l'Hinterland de
ciierra-Leone.
Le Daily Graphie dit que la cause du
conflit n'est pas définie; il faut se rappe-
ler, toutefois, ajoute le journal anglais, que
M. Mizon et d'autres Français ont fait
tous leurs efforts pour amener le gouver-
nement à faire naître une querelle avec
l'Angleterre. Il en résulte que les diffé-
rends sont en cours, entre les deux puis-
sances dans l'ouest africain, mais ces dif-
férends ne semblent pas justifier une effu-
sion de sang.
Les premiers renseigiiCBiicnt a
Sierra-Leone, 6 janvier. — De Source
mort de ses blessures. Avant de mourir, il a |
expliqué qu'il avait pris les forces des Anglais !
pour des Sofas et los officiers anglais pouï j
des chefs arabes.
Dix Sénégalais ont été tués. Du côté des
Anglais, deux lieutenants, un sergent mijor
et quatre hommes tués ; quatorze hommes
ont été grièvement blessés. Le détachsmont
de poiiee anglaise de ia frontière a peruu son
chef, ie capitaine Lendy. Deux liommet ont
été tués et trois autres ^'ïievement bie;sés.
Les forces anglaises. tiont restées à Vvauna.
Enraisor-, ue \& SOurce anglaise d'où jro-
vieni cette dépèche et que nous avons eu
iê soin d'indiquer, nous ne publions les
renseignemens qu'elle contient que sous
les plus expresses réserves et en décli-
nant formellement toute responsabilisé.
A Paris
Paris, 6 janvier. — Peu de journaux
commentent la collision entre les Anglais et
les Français à Sierra,-Leone, estimant né-
cessaire de connaître les détails de l'af-
faire avant de se prononcer.
D'après le New- York Herald, trois offi-
ciers anglais qui auraient trouvé la mort
dans cette sanglante affaire seraient, outre
le capitaine Lendy,' l'inspecteur général de
la police des frontières, dont la mort était
signalée hier soir, le lieutenant Lorton, du
WesUndia régiment, et M. Wrougton,
sous-lieutenant de la même arme.
Assx renseignements
. Un de nos confrères a reçu du sous-se-
crétariat des colonies les déclarations sui-
vantes :
Nous avons immédiatement envoyé un té-
légramme pour réclamer des renseigne-
ments qui, d'ailleurs, dsivent être en route à
l'heure actuelle. L'explication de ce retard
est fort simple. Nous avons là-bas un nou-
veau gouverneur, M. Grodet et le colonel
Bonnier qui a fait l'intérim du gouvernement
au Soudan, est encore dans l'intérieur. Da
plus, les postes ne sont point tous reliés par
des fils télégraphiques et cela suffit à justi-
fier le défaut des nouvelles aussi rapides
qu'on le désire; en somme, nous n'attendons
guère de nouvelles Certaines avant huit
jours.
— Mais à priori ne vous semble-t-il point un
peu paradoxal que las Français aient pris
les officiers anglais pour des nègres?
— Si évidemment, aussi estimons nous q\ie
la nouvelle a dû être sensiblement grossie
de toutes façons ; au reste, et quelle que sôf,
la portée du conflit il semble qu'on puisse
garantir que les torts sont du côté des An-
glais.
— Et qui vous le fait penser?
— Le ton modéré da la note anglaisé. S'ils
étaient dans leur droit ils montreraient mieux
les dents, c'est certain.
Au ministère de la marine on est très
ému, mais on est également sans nou-
velles.
A l'ambassade anglaise, mutisme coir-
plet.
l.ucz ïc ïlenlcnant SXizon
Le lieutenant explorateur Mizon, ea
raison de sa grande expérience des choses
africaines, à été également interrogé.
Voici quelques-unes de ses appréciations:
Je ne suis nullement étonné de ce qui ar-
rive. La sphère .d'influence des deux natiors
n'est pas encore suffisamment délimitée pou 1
qu'il ne se produire pas de pareils incidents
entre des troupes opérant dans le même
rayon. Puis il y a une explication toute lo-
cale. C'est qu'il existe chez nos braves tirai.-
leurs sénégalais «ne certaine animbsitë, jus-
tement contre le régiment de West-India dont
il est parlé dans les dépêches anglaises, et
que nos tirailleurs ont quelque peine à con-
sidérer Comme des soldat». c9 sont plutôt
aes pillards, car leur recrutement est tout ce
qu'il y a de plus hétérogène, et vous com-
prenez que ces bandes, mises en présence de
nos troupes régulières, disciplinées et aguer-
ries, ne sauraient résister longtemps à une
attaque. Ce n'est, pas que je veuille insinuer
que nous avons 1 été les agresseurs, je suis
persuadé, au contraire, que l'enquête démon-
trera que les torts ne sont pas de notre côté.
Rectification importante
En attendant que la lumière soit faite
sur l'incident de Sierra-Léone, nous som-
mes en mesure, après les renseignements
puisés aux meilleures sources, de rectifier
dès à présent l'affirmation contenue dans
la note officieuse communiquée aux jour-
naux anglais par le ministre des colonies
et que nous avons publiée. Il y est dit que
le gouvernement français avait été informé
de l'envoi d'une expédition anglaise contre
les Sofas de Samory. Cette information
n'-est pas exacte.
Les Anglais étaient partis en guerre
contre les Sofas de Samory, auxquels, soit
dit en passant, ils ont vondu des armes
perfectionnées tant que l'Almany luttait
contre nous; mais, contrairement à ce que.
disent les dépêches cle Londres, nous n'a-
vons jamais été avertis officiellement de
l'entrée en campagne de la colonne du co-
lonel Ellis. Nous avons appris sa forma-
tion, sa mise en marche, par notre consul
de Sierra-Léone, et le gouvernement fran-
çais s'est empressé de communiquer au
Soudan quelques renseignements qu'il
avait sur cette entreprise.
Le but que se proposait le colonel Ellis
était de châtier les Sofas de Samory, qui
avaient envahi une partie du territoire de
la colonie anglaise. Avaif-il la chance de
se trouver en contact avec la colonne fran-
çaise ?.Non. De ce côté nous avons quel-
ques postes fortifiés, l'un à Erimankono,
près des postes anglais cle Falaba et Ré-
mérés, l'autre plus au sud da>ns^ la région
des sources du Niger, un troisième à l'est
dans le Kissi ; mais ces postes sont gardés
par de très faibles garnisons qui ne sont
pas constituées de façon à former une co-
lonne.
D'autre part, il est également inexact
que les troupes françaises se livrassent à
une expédition analogue contre Samory.
Dans ces régions aucune expédition fran-
çaise n'a été dirigée en arrière de Sierra-
Leone.
Hypo^Ssèses
En l'absence de renseignements précis,
le champ est ouvert aux hypothèses.
Voici quelques-unes de celles qui ont
cours dans les millieux les plus autorisés.
D'après les uns,les troupes anglaises au-
raient voulu passer entre les deux postes
français établis sur notre territoire, ainsi
nue nous l'avons dit précédemment et
ceux-ci .s'y seraient opposés parla force.
' une autre version, il ne serait
ble qu'un détachement de
Les fa«©sat Hères
Depui
elles-mêmes aux attaques des Sofas, les gar-
nirons françaises ont, couru au secours de
leurs indigènes et le feu s'est engagé entre
réguliers. On se sera aperçu de la méprise à
la uiscioline du feu, mais ii y avait malheu-
reusement des morts et des blessés sur le
terrain.
«Isa Soîïâsas»
iix ans, là question des
frontières de Sierra-Leone et du Soudan
français était l'objet de pourparlers entre
ies cabinets de Paris et de Londres. Un
accord intervenu le 20 juin 1891 établis-
sait, sur le papier, les limites des deux
pays. Il était dit, dans cette convention,
que la ligne de démarcation suivrait, au-
tano que possible, la crête des hauteurs
" d'après la carte Monteil, avoisinent
d'eri-
audaeieuse-
qui,
le cours'du Niger, entre le dixième degré
eUeTembi-Counda,sous réserve expresse
que les deux rives du Niger resteraient
dans la zone d'influence française.
Au cas où la crête des montagnes se
trouverait plus rapprochée de la rive gau-
che du Niger, la frontière suivrait la ligne
de partage des eàux.
Toutefois, la région délimitée étant
très nul connue, ainsi que cela ressort des
termes même de l'accord précité, les né-
gociations sont restées ouvertes, et à me-
sure que les relevés géographiques par-
viennent à l'un ou l'autre gouvernement,
des commissaires des deux nations procè-
dent, à Paris, à des rectifications de dé-
tail e, précisent la frontière. C'est ainsi
qu'ils ont proposé à la fin de l'année der-
nière, un tracé-frontière définitif entre
Fakba et Erimankano, tracé qui nous lais-
serai ce dernier point.
Le protocole devait être signé dans le
courant de ce mois et on n'attendait pour
cela que le retour de l'un des commissai-
res français, M. Jacques Haussmann, en
© méuient en mission à Berlin.
La question d'Erimankono avait été ré-
solue conformément à la demande de la
France^ Cette ville, se trouvant dans le
bassin du Niger.
Il ressort de ce q«i précède que la véri-
table cause du conflit pourrait bien être
l'incertitude des limites entre les posses-
sions françaises et anglaises.
An. Soudan
L'expédition française au?Soudan est
commandée actuellement par le lieute-
nant-colonel Bonnier; qui, le 4 décembre
dernier, a remporté un nouveau ët bril-
lant succès contre Samory en personne,
à Koloni.
Le télégramme officiel qui apporta la
nouvelle de cette victoire annonçait que
Samory s'était enfui dans le sud, pour-
suivi par nos spahis.
D'autre part, une colonne volante de ti-
railleurs et de contingents indigènes atta-
quait et dispersait les bandes de Daoulé-
Karamoko, lieutenant de Samory;
Ces beaux faits d'armes, rappelant ceux
des colonels Archinard, Combes, Hum-
bert et Borgnis-Desbordes, prédécesseurs
du colonel Bonnier, nous donnaient la pos-
Nous maintenons cle plus on puis nos
réserves sur les dépèches de source an-
Klaise relatives à la rencontre et sur la
tournure que veulent lui donner les An-
glais.
Le® |oarna«x français
Du Jour :
Nam m croyons prs à l'erreur dont parle
i» tfSSohede Sierra-LeonS. La collision doit
fitre la conséquence de la politique
vihiisemént que poursuivent
l3e là Liberté l
Il est certain qu'en .^ape^evant réc^pv^
quement, ni les Français m les Anglais n _ont
adversaires que l'on on est Venu aux mains.
Ii v a lieu de croire que si, dans cotte cif-
consmnee, il y a eu méprise et non provoca-
tion, ce sont les troupes coloniales de Sa
gracieuse Majesté qui ont eu tous les terts.
De la Nation :
On peut être certain que l'Angleterre, en
cette dernière occasion, a été ce qu'elle est
toujours : sans scrupule et sans foi, du
moins sans autre foi que la foi, jadis renom-
mée pour unique et devenue britannique de-
puis.
Des Débats:
Il faut envisager la situation de sang-froid,
se garder de toute exagération, faire ia lu-
mière avec la volonté très ferme, très arrêtée
de sévir vigoureusement contre ies coupables
à quelque nationalité qu'ils appartiennent.
Le Figaro oroit que l'expédition anglaise
aura commis quelque imprudence.
Le Gaulois pense que l'incident pourra
être réglé diplomatiquement.
Le Matin demande que l'enquête porte
principalement sur la position occupée par
les troupes anglaises au moment de la co-
lision.
Paris, 6 janvier. — Il arrive du Tonkin
'°s nouvelles suivantes:
IV.-
nos colonnes,
qui essaie de réfuter la campagne entreortsa
par la Justice, journal de M. Clémenceau
L'opinion do M. Barbey est d un optunmistà
trop prononcé pour êfire dans la note juste
surtout après les preuves données par l'or-
gane radical.
^ . Un correspondant do Madagascar fait
savoir qu'à Madagascar, tout le monde parle
de la guerre. Les Européens la prévoient
comme nécessaire et inévitable et la désirent
comme un juste retour des choses. Les itiam-
bres du gouvernement malgache l'envisagent
comme conséquence logique 'da leur attitude.
On craint, à Zanzibar, une esalition
entre les Arabes de Zanzibar, les Mahomé-
tans du Soudan et les Egyptiens du Ba-
canda L'existence même des Anglais, dans
la région des grands lacs, serait menacé
dans le cas où le gouvernement na prendrait
nas des mesures énergiques.
% „ . La municipalité de Saint-Pétersbourg
s'occupe d'un projet tendant a organiser, en
1903 une exposition universelle dans cette
caoi'tale, à l'occasion du deux centième anni-
vnrsaire de sa fondation.
y ! m . et Mme Gladstone partiront, le
20 de ce mois, pour Biarritz, où ils feront un
séiour de trois semâmes.
A la suite de la mort de sa fe mme
' nnrvenue il y a quelque temps, un jeurna-
RJte S Ro"er des Fourniets, était entré dans
"ordre des Augustms-de-lAâ.-iomption. Notre
ancien confrère sera ordonné prêtre, demain,
à rw rlS ' rendement des impôts pendant le
' -., more 1893 : les résultats accu-
mois de déco... '.,9 ,ia 827,4 0,000 francs
sent une moins vai>- ït bniiT>iÀ à uns colonne
Port-
leurs sénés
continua o-ixuques 111
ça S se reprirent. .'Le uêùtL' PÎTl '«s
a été porte dans le Qdmn fSïi* Moritz
1 OVT.lip„tions
Mais c'est àla suite de ces ^xphcations
qui servaient de lever de r.tdeaux que ia
véritable comédie a commence.
Un compère, M. Aché, s'est ôxnô quil 1£
laiten finir avec tous.ee? cancans, en^sorn
mant le préfet d'avoir a f^e proceacr a
des élections partielles qui aurawn ; lieu
après le 25 avril prochain, c'est-à-dire après
la révision des listes. ^Aanltat de
On verrait bien alors, par le résultat ae
ces élections, si des vols avaient été corn
mis lors des derniers scrutins- ît
Et comment le verrait-on, S ù -«W
Parce que l'on aurait révisé les fastes
Ahl 1» bon billet qu'à la Châtre
Mais qui donc revisera les listes -
Les gens qui sont à la mairie .. ,
Comment tes revisero»t-ds cette aunêe
Il est facile de le deviner. Comme les p
cédentes et même un peu m»
La fausse élection de Calvin ^ ^
ayant appris, en effet, ^mie ^
faiblesse dans certains canton^ à
tons seront céfo nênient ^«r
l'aide cJe l'inépuisable tas des ei«*>w
existants*" • . , cptie fraude ?
Et comment empêcher cette
S'il est ftfcflle, àWueai, de i a j, à
un mort ou un v0 ! eu , r '^S vécu T
connaître ceux qu 1 Arriver à nettoyer les
Il faudrait pour et» ^,\'Q . francs d'argent,
listes toulousaines, 40,» ^ gix mo j

tituer à nouveau sur des bases qu il serait
trnn louff d'indiquer ici.
ii n e le pourrait ôtre surtout quo si les
n mes étaient tenues par des hommes a
l'abri de tout soupçons.
Ft nos capitouls nous permettront,
n'est-ce pas, de ne pas les ranger dans
ÎTotte catégorie de citoyens ?
Ta proposition de M. Aché était donc
•me vulgaire fumisterie, une poignée do
Madré ïetèe aux yeux des gogos.
P Mais M. Serres a renchéri sur le tout, en
réoondant que cette proposition était liru-
înTnarec qu'il était à peu près certain que
d'ici au mois d'avril l'enquête ne serait pas
terminée.
Ou'en sait-U / ,
c; a uatre meis ne peuvent suffire à ter-
miner cette fameuse enquête, c'est que
les choses doivent ôtre bigrement em-
br cSrhistoire de tous les livres de ban-
9 U faut des années aux experts pour les
tir NOT U l2nquête ne sera pas terminée au
m Rll* d ne le sera pas d'avantage au mois
de mai, ni au mois d'août.
Elle ne le sera jamais.
Pourquoi ? Nous 1 avons dit déjà, mais
on ne saurait trop le repéter :
Parce que ce qui se passe a Toulouse —
et que M' Jaffsry qualifiait si bien l'autre
jour de brigandage électoral, n'est point un
cas isolé, une exception ;
Parce que ^" cst Une règle, une tradition,
un ^".ncîpe cb.es les républicains de trans-
former les collèges électoraux en autant de
P1 afee^tSlouteries étant nécessaires
à l'existence de la République comme 1 eau
aux poissons et l'air aux oiseaux, on
'osera, on ne voudra pas plus tôucner a
système malhonnête qu'on n'a osé tou-
, er à Cornélius Herz ou à Arton.
Périssent les colonies, plutôt que le coup
de la pouceîte, qui est un principe.
Cela, nos radicaux, prétendus socialistes,
le sentent et le comprennent fort bien.
Et voilà pourquoi ils laissent crier leurs
anciens amis ©pportunistes.
Et ce qui nous' étonne même, c'est qu'au
lieu de pleurnicher quelques timides expli-
cations, M. Serres n'ait pas lancé à la tète
de ses accusateurs, cet audacieux défi !
« Vous nous menace^ des atteintes de la
justice. Nous mettons la justice au défi de
nous atteindre. »
Cela eût très bienfait dans le paysage et la
justice, n'aurait certainement pas osé rele-
ver le défi.
D» T .ic le brigandage électoral continuera
de plus belle à Toulouse.
Et si M 9 Jaffary consent à se faire le dé-
fenseur de tous l'es candidats volés, il ne
manquera certainement pas de besogne et
l'on peut, sans crainte d'exagérer, prédire
qu'il sera l'avocat le plus occupé de notre
barreau.
En attendant, nous allons nous trouver,
à Toulouse, dans cette singulière situation
de ne pouvoir exercer notre droit d'élec-
teur que platoniquement et avec la certi-
tude absolue de voter pour le roi de Prusse
et d'être volés comme au jeu des petits
chevaux.
Il faudra bien trouver le moyen de sortir
de ce guêpier. Et nos colonnes sont ouver-
tes à ceux qui nous voudraient indiquer
une solution raisonnable et pratique.
La fête des Rois.— Les Grottes de Bethléem,
dont nous avons annoncé l'ouverture à l'épo-
que de Noël, continuent à recevoir un grand
nombre de visiteurs.
o-, ot un vrai pèlerinage Liuii t »n r*>tnurnn
édifié et ravi.
La scène sublime de la naissance de l'En-
fant-Dieu est si émouvante que l'on a peine à
tetenir ses larmes.
Depuis hier, ies rois Magws, vêtus de cos-
tumes très précieux, sont agenouillés devant
le Verbe fait chair.
Ces personnages sont dûs au talent de M.
Baldocchi. Leur expression est si naturelle,
si vivante, qu'il semble, grâce au splendide
décor qui vous entoure, que Von assiste à
l'un des épisodes les plus sublimes da la vie
de notre Sauveur.
d'at?Hn,w sé ance du 30 décembre, la Société
GaS'r clu département de la Haute-
de sen,h«, P rocédé . aux élections annuelles
i'annén S"' comme suit : ' v u
Ja Facuh^ : M ' Paul Sabatier, professenr à
M- Céwt des s^ences ; 1er vice-président •
J'ficole vét** 8 * llet - directeur honoraire à
E«ile HetV " I î aire ; vice-président: M.
vice w *0,
rd ' Propriétaire viticulteur ; 1er
au tribunal 1Te , : M ' Al£îx &ndre Laurens, juge
|?me U S^l; 2e vice-président : M. GuU
°»i)Ee S ' • Propriétaire ; trésorier: M
conserv-,- q ^ lei ' ' archiviste- : M. H. Carrère :
sWS&^s^r'i M ,- LanJes '
directeur df, v,& ené I al ; , M - le d «cteur Clos,
^ membres rôildan e tsr ianteS ' Ie P ' Ua anci °"
Commissions p6rma^ ntos: t -, MM-1P. P"'é t
aident, lés deux vice-pr^ld»,,^ la ^* é ^" t
sortant, le secrétaire général et les aeax vice-
secrétaires membres de droit. .
Commission économique. — M. le tréseri».. '
membre de droit ; MM. Mauri, comte do
Péiissier, Lacaux, Landes, Albert Tourna-
mille, H. Carrère.
Commission du journal. — M. l'archiviste,
membre de droit; MM. Landes, P. de Lapey-
reuse, L. de Lisac, L. de Malaf«ssse,Neumann,
Albert Tournamille. d'André, C. Baillet, L.
Bidaud, D' Clos, Duboul, d'André.
Commission d'expériences. — M. le conser-
vateur, membre de droit ; MM. A. Carrère,
D' Clos, Léonce Mercié, Maurice Pélégry,
Noumann, Paul Dirat, d'André.
Le tirage an sort. — Conformément à l'ar-
rêté que vient de prendre le préfet de la Haute-
Garonne, ii sera procédé, au chef-lieu de cha-
que canton, à l'examen des tableaux de re-
censement et au tirage au sort de la classe
do 1893, aux jours et heures indiqués ci-
aprô» :
Arrondissement de TouiOUSS.
l m PVj
22 janvier, à 8 h. ; Grenade, 22 lafiv.,.. '
h. ; Toulouse-Nord, 23 janvier, à 8 h. ; Vin. ~
mur, 24 janvier, à 9 h. 3:4 ; Montastruc, 24
janvier, à 3 h. L2 ; Taulouse-Sud; 25 janvier,
a 8 h. ; Cadnurs, 26 janvier, à 10 h. ; Léguo-
vin, 26 janvier, à 3 h. 1(2; Toulouse-Centre,
29 janvier, à 8 h. ; Castanet,. 31 janvier, à 8
h. ; Verieil, 31 janvier, à 3 h. Ir2 ; Toulouse-
Ouest, 1" février, 8 h.
Arrondissement de Saint-Gaudens. —Saint-
Maftnry, 22 janvier, à 10 h. 1)2 ; Saint-Gau-
dens, 23 janvier, à 9 h. , ÀuriKnac, 24 janvier,
à 2 h. ; Salies, 26 janvier, à 2h. ; Montréjeau,
27 janvier, à 2 h. ; Boulogne, 19 janvier, à
2 h. ; Boulogne, 19 janvier, à 10 h, L2 ; L'Isle-
en Dodon, 30 janvier, à 10 h. ; Barbazan, 31
janvier, â 2 h. ; Saint-Béat, 2 février, à 11 h. ;
Luchon, 3 février, à 10 h. ; Aspet, 5 février,
à 2 h.
Arrondissement de Muret. — Auterive, 22
janvier, à lt h. du matin ; Cintegabelle, 23
janvier, à 11 h. ; Cazères, 25 janvier, à h. 1.2 ;
Fousçerçt. gfi iànvier. à 9 h. Il"; Muret, 27 jan-
vier, à 9 ti. 1)2 ; Ca¥Boi\Tlf; 28 janvier, à 9 h. ;
Saint- Lys» 30 janvier, à 10 h. ; ?.î-eumes, 1"
février, à. 10 h. ; Rieux, 2 février, à 9 h. ; M° n -
tesquifcU'Volvesire, 5 février, à 8 h. 1]2.
Arrondissement de Villefranche* — Mont-
giscard. 22 janvier, à 2 h.; Nailloux, 24 jan-
vier, à 2 h. ; Lama, 22 janvier, à 9 h. 1]2; Ca-
ramari, 25 janvier, à 2 h. ; Villefranche, 26
janvier, à 2 h. ; Revel, 27 janvier, à 9 h li2.
Dans les chefs-lieux de canton, le tirage
au sort sera effectué à la mairie; à Toulouse,
au Conservatoire de musique.
a up.s de Danse, rue des Potiers, 23
A. AGA NSAN, professeur de danse au Lycée
Adoration perpétuelle. — Voici l'ordre de
l'adoration perpétuelle durant la se maine i
Dimanche 7, Ox, Noueiïles, Lespinasse;
Lundi 8, Saint-Gaudens, Moirtjoire ; mardi 9,
le Pin (doyenné de Saint-Etionna'j, Samouil-
han ; mercredi 10, la Salvetat (cVoyenné de
Çaraman), Cierp : jeudi 11, la Jaiabartie, Cas-
telnau-Pieampeau; vendredi 12, Sauveterre,
Carac; samedi 13. Noé, Castelga illard, Magna-
nac; dimanche 14, Saint-Hilair< }, Gargas.
M. Orner Guiraud, organiste de l'insigne
basilique, vient d'ôtre invité, pa.rie conseil de
fabrique de la paroisse Saint -Jean, -de Tar-
bes, à inaugurer les nouvelles orgues de cette
église.
La cérémonie, dit la Semaine catholique est
fixée au jeudi 18 de ca moàs. L'instrument
sort des ateliers de la maisoiU Commaille de
Bordeaux. '
ï.es anarchistes a Toulous» (. — A la suite
des perquisitions qui ont été faites chez les
prétendus anarchistes de Toulouse, nous
avons cru intéressant d'aller i.nterroger les
intéressés.
Nous publierons demain matre première
interview.
La Société d'agriculture (lu département
delà Haute Garonne a tenu lundi la séance
annuelle pour la distribution, des récompen-
ses des divers concours de l'année •
Concours des demaines. (Arrondissement
de Villefranche). - Bronze d'art (La Querelle,
par Auguste Moreau), à M. le marquis de
Çhampreux d Altenbourg, domaine de Roque-
foulet, commune de Montgeard ;
Bronze d'art (Les Fruits, par Kossowski), à
M. Albert Hérisson, inspecteur général de
1 enseignement agricole, domaine du Tor
commune de Calmont ;
l '
Bronze d'art (Les Deux Pigeons, par Como-
lera), à M. l'ingénieur Félix Cany ; drainasre
et assainissement d'un domaine dans la com
mune d'Avignonet.
Médaille d'or de la Société des agriculteurs
de France, à M. Joseph de Lagausôe, virno.
me de Randal, commune de MontgadVlard
M. Jacques Piédou, vigneron au domaine
« e Randal, commune de Montgaillp.rd fHmtn
aSt
C) ' mé ,
da £ le d ' argent de la f 5ooieVé des
agriculteurs de France.
Concours des serviteurs ruraux. _ m Ati
TOine pim : prix Lacroix, consistant en ' une
médaille de bronze etune prime, de 100 francs
eauregard, commune de Revel : médaille
«arg ent ; M. Augustin Gal.ache, surveiUant à
da& u ' e t> commune de Montgisclrd1 : mé
m p Q e bronze et une prime de 50 francs-
comrnf, rre Recoché, roulier à Roquefôufet'
et m 1R JL e -de Montgiscard : médaille de bronzé
Noiia me dB 50 francs.
de l'exno,it?6 déJàpublié lu liste des lauréats
des vins^
du Bazacle et do i'exposition
La Bibliothèque populaire municipale de
la rue des Lois vient de recevoir, pour ses
étrennes.un don de 1,163 volumes que lui a
fait M. Charles Codorniu, agrégé, professeur
au lycée de Sens, actuellement en congé dans
notre ville dont il est originaire,
Foarnitnrcs isjilîtaU'es. — line adjudica-
tion a eu lieu le 29 décembre, au Capitole,
pour une fourniture de foin, paille et orge.
Ont été déclarés adjudicataires :
M. de Boussac ; foin ; 100 quintaux, à
14 fr. 48 ; fOO à 14 fr. 49 ; 300 à 14 fr. 58 ; 100 à
14 fr. 68 ; 100 à 14 f r. 73 ; 10© à 14 f r. 75 ; 100 à
14 fr. 78 ; 100 à 14 fr. 82; 100 à 14 fr. 84; 10" à
14 fr. 86 ; 200 à 14 fr. 88 ; 200 à 14 fr. 91 ; 200 à
14 fr. 93 ; 200 à 14 fr. 95.
Paille : m quintaux, à 8 fr. 37; 100 à8fr. 39 ;
100 a 8 fr. 41 ; 10) à 8 fr. 43 ; 180 à 8 fr. 47 ; 100
à 8 fr. 54 ; 100 à 8 fr. 58 ; 100 à 8 fr. 61 ; 100 à
8 fr. 63.
M. Bourbilières ; foin : 209 quintaux, à
14fr.84. Paille : 200 quintaux, à 8 fr. 63.
M. Bonnemaison : paille : 100 quintaux, à
8 fr. 48.
M. Thouéry ; paille : 200 quintaux à 8fr. 50;
260 à 8 fr. 60.
M. Treil; paille : 200 quintaux, è 8 fr. 50.
M. Mirobent ; paille : 280 quintaux, à
8 fr. 60.
M.Lacaze; orge: 100 quintaux, à 15 fr. ;
100 à 15 fr. 10 ; 100 à 15 fr. 15 ; luO à 15 fr. 20.
Les eonceets mllit tires sur les promena-
des publiques et la retraite en musique du
mardi sont suspendus jusqu'à nouvel ordre.
Les Magasins MÀSSONIE ' FRÈRES
pilleurs, sont transférés 35. rue d'Alsace-
LorTeine (grand hôtel TIVOLLÏEB), Tou-
louse. — Les magasins s&nt fermés le di-
manche.
Avis'de la mairie. — Les familles de MM.
Veilas, sous-brigadier de douanes à Grand-
Bassan (Afrique); Monlezun, infirmier colonial
de Ire classe à Hanoi (Tonton), sont invités à
se présenter à la mairie de Toulouse (bureau
militaire) pour y retirer des pièces qui leur
sont destinées.
FAITS x>u jours.
Institut catholique. — M. l'abbé Douais,
professeur à l'Institut cotholique, commen-
cera demain lundi, à 4 heures Îi2, les confé-
rences annoncées sur l'inquisition. .
Société amicale « le Zéphyr ». — Ce soir,
dimanche, grande soirée dans les salons de
l'Athénée, donnée par la Société lelZéphyr.
A dix heures, bataille de confettis et de
serpentins.
À minuit, pluie' de jouets.
A une heure, grande farandole et charivari.
Le « Lilas ». — Ce soir, dimanche, à huit
heures, dans la salle Léotard, rue du Rem-
part-Saint-Etienne, grand bal paré et mas-
qué.
A neuf heures, concert, inauguration des
danses russes ; distribution de la surprise
enchantée à toutes les demoiselles ; bataille
de confettis.
Salons du Chalet-Glacier, allées Lafayette,
n" 46. — Aujourd'hui dimanche, inauguration
des soirées dansantes à huit heures du soir.
Prix unique : 1 fr. 50. (Consommations de
marque.)
Arrestation. — Léon Erdiau, âgé de 51 ans,
homme de peine, demeurant rue Castellane,
2, a été arrêté pourvoi de coussinet;", au pré-
judice de la Compagnie des chemins de £er
du Midi.
Les vols. — Un pardessus (valeur 60 fr.),
a été dérobé dans le vestibule de l'hôtel du
Midi, rue Rivais, au préjudice de M. Las-
serre, Pierre, lieutenant au 21" régiment
d'artillerie, demeurant rue de Verdun.
Le feu. — Vendredi soir, vers 11 heures, un
commencement d'incendie s'est déclaré ave-
nue de Lyon, 17, dans une chambre occupée
par M. Jean-Marie Géraud, domestique chez
M. François Tébé, propriétaire de l'immeu-
ble.
Le feu a pris à une poutre à côté de la che-
minée.
Les pompiers du poste Matabiau et ceux de
la caserne Roussy so sont transportés sur
les lieux. <
Une pompe a été mise en batterie, mais n'a
presque pas eu besoin de fonctionner, le feu
ayant été éteint par les voisins.
Les dégâts sont de peu d'importance
~- Vers 3 heures et demie, un commen-
cement d'incendie s'est déclaré rue Rigue-
pels, 16, dans une chambre, au troisième
étage, occupée par la dame Marguerite Cor-
bière, veuve Bellot, âgée de 70 ans, ména-
gère.
Le feu a été éteint par les voisins, à l'aide
de quelques seaux d'eau.
Le lit complet, a été la proie des flammes et
quelques meubles ont été détériorés.
Les causes de ce sinistre sont purement
accidentelles.
Los dégâts sont insignifiants et sont cou.
verth par la Compagnie d'assurances la France
Une enquête est ouverte.
Trouvailles. — Réclamer à M. Grand, co-
cher de la voiture de place numéro 28, demeu-
rant rue Saint Papoul, 16, un parapluie ; à
Mlle Françoise Amiel, rue Lafayette, 1 (bureau
de tabac), un porte-monnaie contenant une
petite somme d'argent ; à Mme Peschaud, rue
du Taur, 38, un trousseau de clefs; aa bureau
des épaves, un parapluie trouvé sur la voie
publique par le sieur Justin, cocher de lavoi-
tur e de place numéro 79.
OoTUtr-rior' artistique
L'Académie de musique donnera jeudi,
11 courant, à la Daurade, à 3 heures 1$ une
grande solennité musicale avec le concours
de M. Georges Ponsan et do nombreux ar-
tistes ex amateurs.
Grano'u" chœurs avec accompagnement
d'orgue et de harpes.
Aux Variétfc.> ~~ Rappelons que c'est mardi
prochain 9 et i?u'di 11 ianvier qu'auront lieu
ies deux représentaJu,lns,0Xtra,ordinaires don-
nées par Mlle B,ana i?uharnol2 qui jouera le
rôle de Miss Helyett, qu eu0 fa créo et l oué
900 fois à Paris.
C'est devant une salle coinblh 5i' hi er soir
eut lieu, sux Variétés, la première J'epresen-
jnion de leurs Gigolettes, pièce nouvv'
MM. Mtî'thac et de Saint-Albin.
Aussi j!?ien > 16 titre même nous dispensa
d'une plus a^Ple analyse, si notre intention
était de ÎSire uii? analyse do cette pièce, où
les auteurs no-us «Séduisent tour à tour en
des milieux différents,*, travers de comiques
situations et d'iRtéressantes péripéties.
Les quatre actes sont conduits aYec beau-
coup d'habileté, pleins d'observation et-émail-
lés de mots drôles et spirituels.
L'ouvrage est mené avec entrain par les
interprètes.
Mlle de Beer, lo principal rôle de la pièce,
'a droit à notre plus ample tribut d'éloges,
non seulement pour la délicieuse façon dont
elle l'a joué, mais encore pour ses ravissan-
tes toilettes. Nos compliments aussi à Mme
Decourty, qui ne fait que passer, et à Mlle
Pons pour la bonne volonté qu'elle a mise à
jouer un épisodique personnage qui lui est
échu bien par hasard.
M. Valot est tout à son aise pour faire
valoir ses excellentes qualités d'intelligent
-omédien, piem de talent et d'expérience. De
mêm" DOUr M ' Dubuisson, fort drôle, comme
tRiiiouîs "f' sûr da lui-même, ainsi que pour
M. Coùi'y, "en un rôle de moindre impor-
ta M. Pontet tient un su\ ccès ' n . ou f. le croyons,
et à lui enfla toutes nos imitations pour la
CORSETS
TISSU RICHE fil et soie brochés
soi.iditb garantie (dernière nouveauté).
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|
Voir enS *' page l'anu.titce Quar;-
façon dont la pièce est montée.
4g«
— Intérim.
Spectacles-concerts de Toulouse
7 janvier
Capitole. —En matinée, le Prophète ; le soir,
Les Noces de Jeannette, Phryné, Myrviane.
Demain, relâche.
Variétés. — En matinée, à 2 heures :
Mam'zelle Nitouche ; le soir, la Tour de Nesle et
Babolin le Diable.
Demain, Leurs Gigolettes.
vrières des manufactures de tabac : Du-
monteil, à Bordeaux; Mougaillon, à Tou-
louse; Duhau, à Tonneins, Marie Palamc,
à Cahors.
La Proteciîoa de i'Agricolture
Nancy, 7 janvier. — Une importante
assemblée de cultivateurs, réunis au nom-
bre de 500, a adopté, à l'unanimité, un
vœu tendant à ce que les droits sur les
blés soient portés à dix francs par cent
kilos. L'assemblée a ajourné la question
du relèvement du droit sur les maïs.
AX LES-TIIKRHES. — On nous écrit ;
La cour d'appel de Toulouse S. rendu le 28
décembre, son arrêt sur le procès aë£ eaux
thermales pendant entre la Compagnie geiw"
raie des thermes d'Ax d'un côtét et la com- :
mune d'Ax-les-Thermes de l'autre.
La Compagnie générale des thermes d'Ax
a été reconnue propriétaire de toutes les sour-
ces situées sur le terrain communal, et la com-
mune d'Ax-les-Thermes responsable de tous
les frais et dépens engagés entre les deux par-
ties depuis t$52. Tel est, en substance, l'arrêt
de la cour.
Ce procès a été soutenu par M* Ebelot, dé-
fenseur de la Compagnie des thermes, et par
M* Albert, défenseur de la commune.
La commufie d'Ax était représentée à l'au-
dience, d'abord par M. Bonnans, maire, qui,
au prix des plus grands sacrifices, s'est rendu
à Toulouse et a reconnu, dans sa déposition,
que les habitants d'Ax auraient eu tout intérêt
à accepter une transaction.
Notre maire aVait reçu, au moment de son
départ d'Ax, un télégramme l'informant que
le procès n'était pas soutenabie et que la
cause de la commune paraissait plus que
douteuse. En it qualité de médecin, M. le
docteur Bonnans est vite accouru apporter
ses soins à la malade, mais tout espoir était
perdu lorsqu'il lui a tâté le pouls.
Les autres conseillers municipaux étaient :
M. Clanet, qui se démenait comme un diable
dans un bénitier; M. Marty, coiffeur, qui
voyait seus ses yeux M* Ebelot raser la com-
mune, et M. Sicre qui s à chaque saillie de M-
Ebelot, haussa'!, les épaules. Ceux qui as-
sistaient à l'audience riaient sous cape de
l'attitude triste et désespérée de nos délégués
municipaux:
Et maintenant, chers contribuables, vous
réfléchirez pendant vos soirées d'hiver aux
conséquences de l'entêtement dé nos conseil-
lers municipaux ei aux frais énormes que
l'on devra payer aux dépens de notre bourse
pendant de longues années. Vous y réfléchi-
rez peut-être davantage lorsqu'il s'agira de
renouveler à nos édiles leur mandat.
Vélocipèdes. Delboy et Palaysi, allées La-
fayette, 13, et rue Peyras, 11, Toulouse.
L'Agitation Anarchiste
Marseille, 7 janvier. — L'anarchiste Sé-
bastien Paure, se trouvant rue de la Can-
nebière, hier après midi, et se croyant filé
par des agents de la sûreté, leur adressa
la parole . Une altercation s'en suivit et
les agents de la sûreté arrêtèrent Sébas-
tien Paure qui, amené au parquet, a été
laissé en liberté provisoire. Faure sera
poursuivi pour ce fait.
Paris, 7 janvier. —-Le ministère de l'in-
térieur vient de mander à Paris-les préfets
des départements où les dernières inves-
tigations ont permis de constater l'exis-
tence d'une organisation anarchiste.
^'affaire Vaillamt
Le XIX e Siècle révèle que si le procu-
reur général Bertrand a fini par accepter
la date du 10 au lieu du 8 qu'il exigeait
tout d'abord, c'est qu'il a été pris ven-
dredi soir d'une forte grippe; bien que ce
soit dimanche, le dossier sera communi-
qué également, aujourd'hi, à M° Labori.
Dans sa cellule, Vaillant converse avec
deux agents qui le surveillent. Il déclare
cependant que leur présence l'énervé par-
fois et le mot dans l'impossibilité d'écrire
sa défense. La liste des témoins se com-
pose exactement de dix-neuf à charge et
de cinq à décharge ; ces derniers sont ex-
clusivement des ouvriers qui ont travaillé
dans les ateliers où Vaillanta été employé.
NOUVELLES BS&LITA'BRES
Paris, 7 janvier. — Par décisions pré-
sidentielles du 5 janvier 1894 :
Le capitaine de vaisseau Drouin a été
nommé au commandement du vaisseau l'^us-
terlits, écolo des mousses à Brest.
• Le lieuu-nant de vaisseau Le Dantec a été
nommé au commandement d'un torpilleur de
défense mobile à Brest.
LE CONFLIT FRANCO-ANGLAIS
l Q ndres. 7 janvier. — Le ministre delà
guerre a jomrïïdniqué à la presse anglaise
le télégrami^6 suivant, qu'il a reçu du co-
lonel Ellis. ïi est daté de Warino, district
de Konno, 25 u^mbre 1893, et est ainsi
conçu :
Ce matin, avant ie lever ^U' soleil, le camp
anglais a été attaqué à l'impr^^e, du côté
nord , par une forte troupe d'lhtt\H r? 8 ' Ht
plusieurs étaient armés de fusil*. 11 y a eu,
pendant 40 minutes, un feu de mouoiueterie
très nourri ;la brousse avait été abattue dans
un périmètre de trente yards, autour de i»
ville, et on avait laissé de distance en dis-
tance des arbres pour marquer les positions
à prendre, en cas d'attaque; beaucoup des
arbres qui n'avaient pas été enlevés servaient
d'etbri à l'ennemi. . i(
Quand ia fusillade se fut ralentie, nous
nous sommes avancés et nous avons trouvé
huit chasseurs et suixa.ute-on'ze fusils à repé-
tit.oa. Quelques moments après, un prison-
nier biesse nous a dit que nous avions été at-
taqués par le lieutenant MoriSi.% de 1 armée
française, avec cinquante tirailleurs sénéga-
lais et douze cents indigènes. Il a a.ioutô qoe
le lieutenant Moritz était parti deFai'ana vers
la fin de septembre, avec ies troupes /rançai-
s, pour opérer contre le» Sapas et qu il
la Ses, arrivé ie 21 décembre à Tembikm'idu,
situé ï 50 milles au nord-est du ïhéâtre du
combat. ...-, .] . . ,„
Le lieutenant' Moritz, ayant appris que la
guerra avait éclate iaps le Konnoh, en con '
clut que nous devions èl r e les Sofas, qui es-
sayaient de se sauver devait \es troupes bri-
tauniîues, afin de rejoindre Ai£}any Samory.
Le lieutenant Moritz se mit en route de
bonne heure dans ia matinée du 2l décem-
bre, fl fit une halte, ie 22 décembre, à 15 m.2*
les environ au Nord Est du théâtre du com-
bat, se remit en marche, vers minuit, par une
pleins lune et arriva de bon matin à Wa-
rina, oû il nous attaqua, nous prenant pour
les Sofas.
Après avoir fait subir cet interrogatoire
au pnsonnier, j'écrivais au lieutenant Moritz
pour lui éxpliquer la situation, mais déjà, le
13 décembre, une lettre en plusieurs exem-
plaires, envoyés par différentes voies, avait
été adressée au commandant des troupes
françaises, à Kuffii et à Sankara, pour l'in-
former de ia tactique suivie par l'expédition
^ju ta ->nique, qui s'approchait.
Nous a> M1S ensuite, à li heures, trouvé le
lieuttnant M^n^'iui était grièvemeat blessé.
Note médeeïn en J hef lui a doane tous J °s
Kp
^ffisim^s h mort.de, ses blés-
sures quelques instants aprO m t^,: i^tlf'
fois, avant d'expirer, le lieuii.. nanl * lomz
nousexpiiqua que les indigènes a. lxl u air es
des Français l'avaient informé que nous
étions les Sofas ; le lieutenant n'avait pas iZ
moindre idée que nous fussions l'expédition •
britannique.
Le lieutenant décédé et dix tirailleurs séné-
galais, avec les autres victimes de cette mai-
heureuse méprise, ont été enterrés avec ies
honneurs militaires. Le capitaine Lendy et
deux soldats du corps de police ont été tués
par les hommes de ce corps ; deux lieute-
nauts, un sergent-major et quatre soldats du
régiment de West-India ont succombé égale-
ment dans l'action. Les blessés sont : trois
soldats de la police, quatre soldats et un ser-
gent-major du régiment de West-India.
L'attaque n'a porté que sur le nord de nos
positions. Une nouvelle lettre a été envoyée
au commandant des troupes françaises à
Kissi, dans Sankara, pour l'informer de ce
triste événement et lui donner l'assurance
que sette erreur de la part du lieutenant Mo-
ritz ne change rien aux relations amicales
entre les deux expéditions. ;
La, localité de Warina est nettement située
dans la sphère d'influence britannique ; les
sources de la rivière Babbès sont à une
grande distance à l'est de cette localité.
Icceadio du Maga§îas ds l'Opéra
Paris. 7 janvier. — Un incendie a éclaté
dar« ies locaux sis, 8, rue Richer, où l'Opéra
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