Biomanipulation du meunier noir (Catostomus commersoni)
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projets de biomanipulation effectués dans les dernières années ainsi que les réponses<br />
compensatoires observées chez les communautés de poissons étudiées.<br />
1.2.2 <strong>Biomanipulation</strong>s<br />
1.2.2.1 Concepts de base<br />
Historiquement, le concept de biomanipulation était défini comme étant la<br />
manipulation des composantes biotiques d'un lac et de leurs habitats dans le but<br />
d'améliorer la qualité de l'eau (Shapiro et al. 1975; Shapiro et Wright 1984; Carpenter et<br />
al. 1985). Ce concept a été appliqué dans plusieurs études démontrant l'impact des<br />
cyprinidés sur la qualité de l'eau (Hans son et al. 1987; Horppila et Kairesalo 1990,<br />
1992). Il est maintenant bien connu que la ré<strong>du</strong>ction de l'abondance des poissons<br />
planctivores dans un plan d'eau, ainsi que l'intro<strong>du</strong>ction de certaines espèces piscivores,<br />
permet d'augmenter l'abondance <strong>du</strong> zooplancton, ce qui entraîne une ré<strong>du</strong>ction de la<br />
quantité de phytoplancton, menant à une eau plus claire. Ce type de manipulation permet<br />
aussi de ré<strong>du</strong>ire la quantité de sédiments remis en suspension dans l'eau par les poissons<br />
benthivores, qui augmentent la turbidité de l'eau en remuant les sédiments dans la<br />
recherche, la capture et la manipulation de leurs proies (Mehner et al. 2004).<br />
Dans la littérature récente, le terme biomanipulation a surtout été utilisé pour<br />
désigner la modification des effets descendants (Angl.: top-down effects) dans un<br />
écosystème, par la manipulation de ses communautés de poisson (Ange1er et al. 2003).<br />
Ce concept est devenu un outil de plus en plus utilisé dans la gestion des écosystèmes<br />
aquatiques (Mehner et al. 2002). Notamment, le retrait massif des planctivores suivi de<br />
l'intro<strong>du</strong>ction de poissons piscivores représente un outil potentiel pour la gestion<br />
combinée de la qualité de l'eau et des pêcheries (Lammens 1999; Mehner et al. 2001).<br />
Par exemple, Donald et Alger (1989) ainsi que Amundsen et al. (1993) ont démontré<br />
que l'exploitation intensive par la pêche permet parfois de réhabiliter une population<br />
naine en une population présentant une structure de cohortes plus normale. Aussi, le<br />
retrait massif d'une espèce de poisson indésirable qui entre en compétition avec une<br />
espèce visée par une pêcherie permet un relâchement de la compétition interspécifique,<br />
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