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PARIS - MERCREDI 20 JUIN 2007 - ESPACE TAJAN

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26<br />

ANTOINE WATTEAU (VALENCIENNES 1684 - <strong>PARIS</strong> 1721)<br />

L’ACCORDÉE DU VILLAGE<br />

Toile<br />

60,5 x 84,5 cm<br />

Restaurations anciennes<br />

<strong>20</strong>0 000 / 300 000 €<br />

Provenance :<br />

Probablement dans la collection de Lord Battersea jusqu’en 18<strong>20</strong> ;<br />

Collection Henry Broadwood avant 1899 ;<br />

Sa vente, Christie’s, Londres, 25 mars 1899, n° 58 (acquis par Gibbs pour la galerie Agnew’s) ;<br />

Galerie Agnew’s, Londres jusqu’en 1900 ;<br />

Collection T. Humphrey Ward (1845-1926) jusqu’en 1901 ;<br />

Collection Ernest Crosnier jusqu’en 1903 ;<br />

Collection René Gimpel de 1903 à 1919 ;<br />

Collection de Mrs Francis F. Prentiss, Cleveland, probablement vers 1919 jusqu’en 1944 ;<br />

Cleveland Museum of Art de 1944 à 1964 ;<br />

Vendu par le Cleveland Museum of Art en 1964 ;<br />

Galerie Hirschl & Adler, New York (Selon Selby Whittingham, voir son article “Watteaus and “Watteaus” in Britain c.<br />

1750 - 1851”, in Antoine Watteau, op. infr.) ;<br />

Collection Robert Loughridge (Selon Selby Whittingham, idem) ;<br />

Vente Sotheby Parke Bernet, New York, <strong>20</strong> janvier 1983, n° 2 (Bonaventure de Bar) ;<br />

Acquis à cette vente par la galerie Harari & Johns, Londres, 1984.<br />

Exposition :<br />

Exhibition of the Elisabeth Severance Prentiss collection, Bequest of Elisabeth Severance Prentiss, Cleveland<br />

Museum of Art, 1944, n° 16 (Antoine Watteau).<br />

Bibliographie :<br />

Catalogue of the Elisabeth Severance Prentiss collection, Bequest of Elisabeth Severance Prentiss, cat. exp.,<br />

Cleveland Museum of Art, Cleveland, 1944, p. 15, p. 29, pl. X repr. (A. Watteau) ;<br />

Hélène Adhémar, Watteau, sa vie, son œuvre, Paris, 1950, p. 217 (A. Watteau) ;<br />

René Gimpel, Journal d’un collectionneur, marchand de tableaux, Paris, 1963, pp. 111, 236, 309-310 (A. Watteau) ;<br />

Pierre Rosenberg et Ettore Camesasca, Tout l’œuvre peint de Watteau, Paris, 1982, p. 107, n° 127 A (A. Watteau) ;<br />

Watteau 1684-1721, cat. exp., Paris, 1984, p. 270 (A. Watteau) ;<br />

Selby Whittingham, “Watteaus and “Watteaus” in Britain c. 1750 - 1851”, in Antoine Watteau (1684 - 1721), le peintre,<br />

son temps et sa légende, ouvrage collectif, Paris-Genève, 1987, p. 273, p. 274 repr. (A. Watteau).<br />

Après avoir fréquenté l’atelier du peintre Jacques-Albert Gérin à Valenciennes, Antoine Watteau devient l’élève de Gillot,<br />

sans doute rencontré par l’intermédiaire de Pierre Mariette. De 1703 à 1707 ou 1708, Watteau complète ou copie des<br />

sujets de la Comédie-Italienne, se constituant ainsi un répertoire des thèmes populaires et théâtraux qui marque<br />

durablement son œuvre. Accueilli ensuite par Claude III Audran vers 1708-1709, concierge du palais du Luxembourg,<br />

Watteau découvre la galerie Médicis de Rubens tout en aidant son hôte dans ses commandes de décors notamment<br />

au château de la Muette. Après un bref retour à Valenciennes, Watteau s’installe chez le beau-père de Gersaint, Sirois<br />

et se consacre aux mascarades dans le genre de Gillot. Protégé par de La Fosse, il est rapidement agréé à l’Académie.<br />

Sa rencontre avec Pierre Crozat lui permet de compléter sa connaissance des peintres flamands, notamment Van Dyck,<br />

et de perfectionner sa synthèse entre l’art vénitien et l’art rubénien. Reçu en 1717 avec Le Pèlerinage à Cythère, comme<br />

peintre des Fêtes Galantes dont il crée à cette occasion le genre à l’Académie, Watteau produit alors abondamment<br />

une œuvre aujourd’hui perdue, mais connue par les gravures de Julienne, et se fixe à Nogent-sur-Marne. Il fréquente<br />

assidûment le milieu du marchand Gersaint et du peintre Pater avant de mourir prématurément.<br />

Par le choix de son sujet et son style, notre tableau illustre parfaitement l’originalité de l’œuvre de Watteau. Entre fête<br />

galante et scène champêtre, l’Accordée de Village s’inscrit dans le thème des fêtes de plein air apparu dès la fin du<br />

XVII e siècle. Cependant, Watteau aborde le genre avec un esprit différent, tout en finesse et virtuosité : à la reine de<br />

la fête audacieusement décentrée vers la gauche - sa présence est ainsi paradoxalement amoindrie et soulignée -,<br />

Watteau ajoute une foule occupée à elle-même, à jouer, danser ou converser, fidèle ainsi à la tradition brueghelienne.<br />

A cette iconographie flamande, il mêle un raffinement des attitudes et un traitement mordoré des tissus issu de la<br />

grande tradition picturale vénitienne, créant ainsi un monde énigmatique et empreint de poésie. Le thème de<br />

l’Accordée de Village est récurrent chez Watteau. Trois autres versions autographes sont aujourd’hui recensées, le<br />

tableau du John Soane’s Museum à Londres (toile, 63 x 92 cm), celui conservé à Berlin au Château de<br />

Charlottenbourg (toile, 65 x 92 cm) présentant de nombreuses variantes et enfin, un tableau conservé autrefois dans<br />

les collections d’Alfred de Rothschild, aujourd’hui non localisé, parfois considéré comme une copie. Comme dans le<br />

tableau conservé à Londres, Watteau reprend la composition du Contrat (toile, 47 x 55 cm, conservée au Prado à<br />

Madrid) en l’élargissant considérablement en particulier à gauche et en remplaçant les arbres du fond par un groupe<br />

de maisons. La construction de notre scène est bordée avec rigueur par deux hommes à droite et deux enfants à<br />

gauche. Ce thème traité ainsi chez Watteau a bénéficié d’un grand succès, popularisé par d’innombrables copies de<br />

ses modèles.

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