Gouvernance forestière en République démocratique du Congo - Fern
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28 <strong>Gouvernance</strong> <strong>forestière</strong> <strong>en</strong> <strong>République</strong> <strong>démocratique</strong> <strong>du</strong> <strong>Congo</strong> FERN<br />
7.<br />
Les principaux obstacles à un APV crédible<br />
et bénéfique<br />
Le principal obstacle à un APV satisfaisant serait qu’on <strong>en</strong>tame le processus de<br />
négociation avant qu’une structure juridique complète et claire ne soit <strong>en</strong> place et que le<br />
gouvernem<strong>en</strong>t n’ait la capacité de mettre <strong>en</strong> œuvre tant la structure juridique que le plan<br />
de zonage forestier participatif permettant de participer à l’APV, et alors que les ONG ne<br />
dispos<strong>en</strong>t pas des ressources nécessaires pour y participer pleinem<strong>en</strong>t.<br />
Résumons certains problèmes spécifiques m<strong>en</strong>tionnés dans la prés<strong>en</strong>te étude:<br />
• Il manque une bonne partie <strong>du</strong> cadre juridique, à savoir les décrets et arrêtés<br />
nécessaires à la mise <strong>en</strong> oeuvre <strong>du</strong> Code forestier. Il est donc très difficile à l’heure<br />
actuelle de savoir ce qui est légal et ce qui ne l’est pas ;<br />
• Le processus d’exam<strong>en</strong> juridique des anci<strong>en</strong>s permis d’exploitation et des nouvelles<br />
« concessions » (illégales) octroyées <strong>en</strong>tre 2002 et 2006, et de réattribution de<br />
nouvelles « concessions <strong>forestière</strong>s légales » risque de faire l’objet d’une forte pression<br />
et manipulation politique. Il pourrait s’<strong>en</strong>suivre que les « concessions illégalem<strong>en</strong>t<br />
octroyées » soi<strong>en</strong>t autorisées à poursuivre leurs activités au nom des droits acquis et<br />
de l’opportunisme politique. Le statut légal de ces « concessions » pourrait être très<br />
difficile à déterminer et soulever d’importantes controverses.<br />
• Compte t<strong>en</strong>u de l’imm<strong>en</strong>se complexité de la structure « fiscale » et tarifaire <strong>du</strong> secteur<br />
forestier, il sera extrêmem<strong>en</strong>t difficile de déterminer rigoureusem<strong>en</strong>t si les exploitants<br />
forestiers se conform<strong>en</strong>t aux lois. Une réforme majeure et une simplification de la<br />
structure fiscale <strong>du</strong> secteur forestier, telle que prônée actuellem<strong>en</strong>t par la Banque<br />
mondiale, contribuerait à remédier à ce problème, mais se heurtera à l’opposition<br />
farouche de groupes d’intérêts profondém<strong>en</strong>t <strong>en</strong>racinés et liés à l’élite politique et à ses<br />
réseaux cli<strong>en</strong>télistes.<br />
• Il n’existe actuellem<strong>en</strong>t aucun cadre de planification territoriale pour la mise <strong>en</strong><br />
œuvre de la politique <strong>forestière</strong> de la RDC. L’octroi de « concessions » et de permis<br />
d’exploitation ad hoc ayant cours prés<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre <strong>en</strong> conflit avec les régimes<br />
fonciers traditionnels et coutumiers, et risque d’<strong>en</strong>traîner un véritable conflit <strong>en</strong>tre les<br />
exploitants forestiers, les communautés locales et les autorités locales, ainsi qu’<strong>en</strong> leur<br />
sein.<br />
• Si la méthodologie utilisée pour le zonage des forêts de la RDC – et <strong>en</strong> fin de compte<br />
pour le tracé et la désignation de « concessions <strong>forestière</strong>s » – ne ti<strong>en</strong>t pas dûm<strong>en</strong>t<br />
compte des rev<strong>en</strong>dications territoriales et des régimes fonciers existants, elle pourrait<br />
ne pas être compatible avec la Résolution <strong>du</strong> Conseil relative au plan d’action FLEGT,<br />
la constitution congolaise ou avec les normes internationales, telles que la résolution<br />
169 de l’Organisation internationale <strong>du</strong> travail.<br />
• Toute « concession <strong>forestière</strong> » octroyée dans le cadre d’un tel processus risque d’être<br />
contestée localem<strong>en</strong>t et source de conflit. Compte t<strong>en</strong>u de la taille de la RDC et de<br />
l’int<strong>en</strong>tion de procéder gra<strong>du</strong>ellem<strong>en</strong>t à l’attribution de concessions », il est probable<br />
que de tels conflits continu<strong>en</strong>t de surgir p<strong>en</strong>dant de nombreuses années ;<br />
• Il n’existe pratiquem<strong>en</strong>t pas de capacités institutionnelles pour remplir les fonctions de