Escape #37

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Quels sont les grands dangers d’un saut en base ?
Idéalement, il faut bien prendre la météo avant de partir. Suivant le
vent annoncé cela ne vaut même pas la peine de monter (du Foehn par
exemple). S'il y a un mauvais vent, trop fort ou irrégulier, on ne peut
pas sauter et on redescend à pied. Les autres dangers sont, suivant les
accès, les mêmes dangers qu'en alpinisme, comme une chute de pierres.
Concernant le vol en wingsuit, comment se passent tes préparatifs
avant de sauter ?
C’est un peu comme en snowboard, quand je suis au sommet de la
face et que je m’équipe, je suis très concentrée sur mon matos. Après,
une fois que je suis prête, je me mets au bord de la falaise et je regarde
la ligne que je veux faire. Aujourd’hui, on peut tellement bien voler
avec ces wingsuits, et tellement se poser où l’on veut, qu’on va choisir
l’atterrissage en fonction du vol. Ensuite, il y a aussi les vols à plusieurs
qui vont influencer nos trajectoires. Je vais donc me mettre au bord de
la falaise et choisir ce que j’ai envie de faire. Si je suis en pleine forme et
que je sens que c’est une période où je vole super bien, je vais essayer
de jouer avec les arêtes des montagnes. Si c’est un jour où je n’ai pas
la grosse forme, je vais rester au milieu du ciel. Ça va dépendre de ce
que j’ai dans la tête. Si j’ai juste envie de prendre l’air ou si j’ai envie
« Si on Se SenT en
PLeine PaTaTe, on Va
cHercHer queLque
cHoSe De PLuS
TecHnique aVec Deux
TroiS TrucS à SauTer. »
GÉRaldInE aUTOUR dU MOnT CERVIn.
d’envoyer la pâtée. C’est un peu comme en freeride : si on n’est pas en
grande forme, on va prendre une face bien ouverte et, si on se sent en
pleine patate, on va chercher quelque chose de plus technique avec
deux trois trucs à sauter.
Et on ouvre à quelle altitude ?
Moi j’ouvre toujours assez haut, plus ou moins à 200 mètres sol. Mais
ça dépend aussi si c’est un terrain d’atterrissage facile. Si c’est un grand
champ, à 200 mètres sol, le temps de dézipper mes pieds et mes bras
pour atterrir facilement. Et si je vois que c’est un terrain difficile où
il ne faut pas se rater, j’ouvre un peu plus haut pour vraiment bien
préparer mon approche. Et pour ne pas me faire mal aux chevilles. Et
aujourd’hui, il y a des terrains où je n’ai vraiment plus envie d’atterrir.
Soit parce que se sont des terrains en pente, avec un peu des cailloux,
ou des arbres qui piquent. Tu sais que tu peux te faire une cheville
bêtement, donc je n’ai pas envie.
Tu as eu des accidents en base ?
Je me suis foulée une fois la cheville en atterrissant. Et, sinon, un
atterrissage forcé où mon joker a bien fonctionné. Je touche du bois car
j’ai eu de jolies années de base. Mais bon, il y a aussi plein de fois où je