2008-04-Avril - Horesca

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8 I article a rticle Assemblée générale de l’OPVI Trop de politique et pas assez d’action L’organisation professionnelle des viticulteurs indépendants a tenu ce mois-ci son assemblée générale au Musée du vin à Ehnen, en présence du ministre de la Viticulture, Fernand Boden. Le président de l’OPVI a débuté son allocution en faisant un tour d’horizon du dernier millésime qui a nécessité beaucoup de travail pour produire un vin de qualité. L’année par contre horesca informations avril <strong>2008</strong> a été maigre en actions de marketing. La seule vraie manifestation a été le salon des vins et crémants à la place Guillaume à Luxembourg mais elle n’a pas attiré assez de visiteurs. Le président de l’organisation des viticulteurs indépendants est aussi insatisfait du fonds viticole auquel il a envoyé un courrier pour arrêter la collaboration. Selon Ern Schumacher les problèmes du vignoble luxembourgeois sont connus depuis la publication de l’étude de Price Waterhouse en 1998, mais rien n’a été entrepris depuis cette date parce qu’on n’a jamais eu le courage politique nécessaire. « Tout le monde sait qu’il faut complètement réformer les structures, mais personne n’entreprend quoique ce soit ». L’OPVI continue à plaider pour un comité interprofessionnel des vins de la Moselle luxembourgeoise comme solution au problème. Ern Schumacher s’est aussi montré étonné qu’une organisation, c’est-à-dire celle des négociants, ait pu devenir membre de la Charte de Schengen. Enfi n le dernier point de mécontentement à été la future mise en place du statut unique qui devrait causer de grands problèmes aux viticulteurs qui sont aussi des chefs d’entreprises. En ce qui concerne la marque nationale, le président a tout de même félicité le ministre pour les nouvelles infrastructures au sein de la salle de dégustation et pour avoir baissé le nombre des dégustateurs à sept. Selon Ern Schumacher, le grand chantier de demain devrait être la classifi cation des coteaux. Finalement le président a remercié Nicolas Secondé qui durant de longues années a promulgué des précieux conseils aux viticulteurs qui désiraient améliorer la qualité de leur vinifi cation.
Entretien avec Nicolas Secondé « Les vignerons ont les armes pour tirer le meilleur de la récolte » En janvier 1997, appelé par Georges Hardy pour le suppléer, Nicolas Secondé est venu à Luxembourg pour conseiller les viticulteurs sur les techniques de vinification. Sur demande de l’OPVI, le jeune Champenois avait comme mission d’accompagner les vignerons dans une mutation qu’ils considéraient comme nécessaire pour aborder le marché du XXIe siècle avec des vins de qualité. Une tâche qui lui a permis de travailler avec de nombreux vignerons, développer différentes vinifications en blanc, rouge et rosé. Depuis peu Nicolas Secondé a dû arrêter son travail au Luxembourg pour des raisons familiales. Un moment idéal pour faire un petit bilan sur la viticulture luxembourgeoise, ses difficultés, ses atouts et ses perspectives. HORESCA INFORMATIONS : Monsieur Secondé, quand vous êtes venu à Luxembourg, quelle image aviez-vous de notre vignoble et de nos vins? Nicolas Secondé : Il serait faux et présomptueux de vous dire que les vins luxembourgeois n’avaient aucun secret pour moi. Je connaissais en fait quelques vins de la Moselle allemande puisque mon village natal en Champagne est jumelé avec un village de la Moselle allemande, Kinheim. A Luxembourg, je me souviens clairement du choc du premier Elbling, de mon incapacité initiale à différencier clairement les cépages, de maîtriser leurs fi nesses et leur complexité. Mais, aidé par Georges Hardy, motivé par des vignerons avides de connaissance, j’ai passé des soirées seul au laboratoire pour comprendre ces vins, leur potentiel, leur avenir afi n de déterminer les meilleurs itinéraires techniques et les proposer aux vignerons. H.I. : Voyant un Français débarquer, quel a été l’accueil des viticulteurs qui n’aiment pas forcément le changement (ou est-ce un préjugé injustifi é) et qui pour la majorité ont suivi des formations en Allemagne? N.S. : C’est effectivement un préjugé injustifi é. Je veux ici leur rendre par ailleurs un hommage appuyé. Ce sont les seuls vignerons qui ont, d’eux-mêmes, cherché à se remettre en cause. Ils ont été clairs et exigeants; ils ne nous ont pas faits venir, Georges Hardy et moi-même, pour faire de la fi guration et du copier/coller avec leur connaissance, ils souhaitaient réellement évoluer. Et, d’année en année, notre contrat de consulting s’est étoffé, soutenu par ailleurs par le ministère de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement rural et le ministre Boden. Nous avons trouvé des gens curieux, volontaires, certes exigeants mais également reconnaissants. Et c’est dans cet esprit que le comité, article piloté par Erny Schumacher, m’a proposé il y a trois ans de venir m’installer à la Moselle et les aider à temps plein. H.I. : Vous avez passé de nombreuses années au Grand-Duché et vous avez pu suivre des vignerons du moment du travail dans la vigne jusqu’à l’embouteillage en passant bien entendu par la vendange et la vinifi cation. Vous êtes certainement un des mieux placés à savoir ce qui se passe dans les caves des viticulteurs et avez certainement pu constater des évolutions intéressantes. Quels ont été pour vous les progrès les plus signifi catifs à la Moselle luxembourgeoise ? N.S. : Il y a 11 ans, lors de mon premier séminaire, je leur ai dit que la chose essentielle était de respecter le terroir, le raisin et le vin. Ce n’est que par ce respect que la terre nous donne ce qu’elle a de meilleur. Et nous avons travaillé avril <strong>2008</strong> horesca informations I 9
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