Nouvelles perspectives pour la statique graphique - Consulter en ligne
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Analyse des structures<br />
Expertise<br />
Fig. 20. Ensemble des <strong>ligne</strong>s de construction (hors macro) de <strong>la</strong> figure 19.<br />
des représ<strong>en</strong>tations des phénomènes de mécanique qui ont<br />
été formées au cours des études de compagnon, d’ingénieur<br />
ou d’architecte. Même si l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t de <strong>la</strong> <strong>statique</strong>, de<br />
<strong>la</strong> résistance des matériaux et de <strong>la</strong> mécanique des structures<br />
prés<strong>en</strong>te des <strong>en</strong>jeux spécifiques à ces différ<strong>en</strong>tes formations, il<br />
est néanmoins généralem<strong>en</strong>t admis que <strong>la</strong> connaissance intime<br />
de phénomènes liés à <strong>la</strong> matérialité des structures constitue<br />
une base utile à ces futurs pratici<strong>en</strong>s. Il s’agit de compléter<br />
une vision parfois trop théorique et réglem<strong>en</strong>taire <strong>pour</strong> les uns,<br />
parfois trop conceptuelle ou étrangère <strong>pour</strong> les autres.<br />
Faire appel à d’autres représ<strong>en</strong>tations que <strong>la</strong> <strong>statique</strong> <strong>graphique</strong><br />
<strong>pour</strong> aborder les questions de rupture et de déformation est<br />
évidemm<strong>en</strong>t nécessaire. Les conditions de stabilité constitu<strong>en</strong>t<br />
cep<strong>en</strong>dant un impératif, avant même de pouvoir remplir<br />
les critères de résistance et de raideur. Il est impossible de<br />
formuler l’esquisse m<strong>en</strong>tale cohér<strong>en</strong>te d’une structure sans<br />
une amorce de schéma <strong>statique</strong>. Une représ<strong>en</strong>tation, même a<br />
minima, d’un principe de transfert de forces, permet à l’objet<br />
de l’idée de passer du statut de forme à celui de structure.<br />
L’expéri<strong>en</strong>ce kinesthésique est toujours première dans notre<br />
compréh<strong>en</strong>sion du monde ; elle fonde l’intuition, <strong>la</strong>quelle est<br />
prioritairem<strong>en</strong>t mobilisée lors de l’analyse et de <strong>la</strong> conception.<br />
L’intuition continue à se construire par l’association de gestes<br />
et de leurs conséqu<strong>en</strong>ces dans les manipu<strong>la</strong>tions du quotidi<strong>en</strong>.<br />
La représ<strong>en</strong>tation théorique formalisée des phénomènes peut<br />
<strong>en</strong>suite permettre d’étayer, de généraliser, de fiabiliser cette<br />
connaissance par un savoir. Or le phénomène très simple<br />
COMPLÉMENT TECHNIQUE > Septembre/Octobre 2008<br />
de l’équilibre peut être décrit par divers formalismes, dont<br />
certains très abstraits se prêt<strong>en</strong>t moins à une connexion avec<br />
l’expéri<strong>en</strong>ce. La représ<strong>en</strong>tation d’un mom<strong>en</strong>t par un produit<br />
vectoriel, par exemple, est d’un niveau d’abstraction tel qu’il<br />
est difficile de <strong>la</strong> connecter efficacem<strong>en</strong>t à l’<strong>en</strong>jeu d’un grand<br />
porte-à-faux. Au contraire, <strong>la</strong> représ<strong>en</strong>tation schématique<br />
apparaît comme une interface efficace et opérationnelle <strong>en</strong>tre<br />
l’abstrait et le concret.<br />
La <strong>statique</strong> <strong>graphique</strong> exploite ainsi les vertus du schéma <strong>en</strong><br />
donnant corps (ou plutôt forme) au concept de force, tout <strong>en</strong><br />
lui attribuant des propriétés mathématiques formelles. Quand,<br />
<strong>en</strong> 1586, Simon Stevin cherche les conditions d’équilibre de<br />
trois forces, il les matérialise par des ficelles qui fourniss<strong>en</strong>t<br />
directem<strong>en</strong>t par elles-mêmes le support du tracé représ<strong>en</strong>tatif<br />
du phénomène (fig. 21) : ficelles concourantes (<strong>ligne</strong>s<br />
d’action) et int<strong>en</strong>sités données par le triangle HIC, dont les<br />
côtés sont parallèles aux ficelles.<br />
Pour <strong>en</strong> savoir plus<br />
Simon Stevin (1548-1620) est un ingénieur et mathématici<strong>en</strong> f<strong>la</strong>mand.<br />
Le schéma reproduit ici (fig. 21) est extrait de son traité Les élém<strong>en</strong>ts<br />
de l’art de peser, publié <strong>en</strong> 1586, qui représ<strong>en</strong>te un apport considérable<br />
à <strong>la</strong> <strong>statique</strong>. En s’appuyant sur ses études du p<strong>la</strong>n incliné, il démontre<br />
<strong>la</strong> méthode du parallélogramme des forces et reconnaît le principe de<br />
composition des forces dans les systèmes de cordes.<br />
Appliquée concrètem<strong>en</strong>t <strong>pour</strong> faire compr<strong>en</strong>dre les <strong>en</strong>jeux<br />
de structure dans les câbles, les arcs et les treillis, <strong>la</strong> <strong>statique</strong><br />
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