pdf - 5,80 Mo - Ville de Vincennes

ÉDITO INTERVIEW
Laurent Lafon,
maire de Vincennes,
conseiller régional d’Île-de-France
©©Studio Plaire
Vincennes Info : Monsieur le Maire, la
rentrée est là et, avec elle, certaines nouvelles
inquiètent les Français : on parle
de pandémie, de la crise économique, de
dérèglement climatique… Qu’avez-vous à
dire à celles et ceux qui sont inquiets ?
Laurent Lafon : Je crois que le rôle des
élus, et celui d’un maire en particulier,
est d’être à l’écoute des craintes de nos
concitoyens, mais de garder les idées
claires : il ne faut pas tout mélanger. La
situation actuelle est en effet propice à
une inquiétude diffuse et, croyez-moi,
l’équipe municipale entend y répondre
avec sérénité et détermination. Que
cela soit dans l’éventualité d’une pandémie
de grippe A ou des effets de la
crise économique, la Ville a un rôle à
jouer : nous sommes l’échelon de proximité.
Prenons le sujet du virus de la
grippe dont on
parle beaucoup.
Sachez que Vincennes,
à l’instar
d’autres collectivités,
se tient
prête. Les services ont élaboré, en lien
avec les pouvoirs publics, un plan permettant
de maintenir l’activité municipale
et les services prioritaires, tout en
participant pleinement aux dispositions
sanitaires et médicales qui seraient
décidées par l’État. Nous sommes donc
à la fois totalement mobilisés et parfaitement
sereins : nous ferons face.
V. I. : Qu’en est-il de la crise économique ?
L. L. : La crise que nous vivons est difficile
à appréhender dans la mesure où
nous en sommes encore à évaluer sa
profondeur et surtout sa durée. Nous
sommes dans l’œil du cyclone : personne
ne sait ce qui va se passer dans
les prochains mois, si l’heure est à la
stabilisation et à la reprise progressive,
ou si les difficultés iront se prolongeant…
Ce n’est évidemment pas à
l’échelle d’une ville que l’on règle de
tels problèmes, ni même à l’échelle
d’un pays ou d’un continent. Toutefois,
les municipalités sont confrontées à
un choix que je résumerais ainsi : ou
bien attendre de connaître l’ampleur de
la crise pour tenter d’en atténuer les
effets sociaux les plus criants, ou bien
agir préventivement. En tant que maire
de Vincennes, j’ai résolument choisi la
seconde option. Agir face à la crise,
pour l’équipe que j’anime, cela veut dire
trois choses : d’abord accroître et diversifier
l’aide sociale, c’est l’objet du plan
« Solidarité face à la crise » ; ensuite
maintenir les investissements qui préparent
l’avenir, notamment dans les
équipements publics, comme avec la
construction d’une nouvelles piscine et
la réalisation
d’un troisième
lycée ; et enfin
limiter à un
niveau très raisonnable
les
augmentations des impôts locaux grâce
à un effort pour contenir nos dépenses
de fonctionnement. Objectivement, certaines
collectivités ont opté pour une
stratégie inverse : pas de dispositif spécifique
face à la crise sociale, gel des
investissements, augmentation forte
des impôts. À Vincennes, nous avons
décidé de ne pas ajouter « des difficultés
aux difficultés » et nous continuons
donc à aller de l’avant.
« À Vincennes, nous avons décidé
de ne pas ajouter des difficultés
aux difficultés et nous continuons
donc à aller de l’avant. »
V. I. : Pouvez-vous nous rappeler les grandes
lignes du plan « Solidarité face à la
crise » ?
L. L. : La première mesure du plan que
nous avons présenté au cours de l’hiver
dernier consiste en un renforcement
significatif des budgets alloués aux
aides d’urgence et aux secours occasionnels.
La seconde mesure constitue
une véritable novation puisque nous
avons instauré un prêt à taux zéro.
Ce système de prêt d’honneur répond
à l’objectif d’agir préventivement afin
d’éviter que les plus fragiles ne basculent
définitivement vers une situation
d’exclusion. La troisième mesure
répond à une volonté d’accompagnement
et de prévention puisque le CCAS,
en collaboration avec la Caisse d’allocations
familiales, met en place une
permanence d’un conseiller économique
et social. Il s’agit d’aider les personnes
et les ménages à gérer au mieux
leur budget et à prévenir les situations
de surendettement. J’insiste sur le fait
qu’il s’agit pour nous de répondre aux
situations les plus difficiles.
V. I. : Le logement et son coût élevé sont
souvent un sujet de préoccupation pour
les Vincennois… Qu’avez-vous prévu en la
matière ?
L. L. : La politique municipale en faveur
du logement social répond à une autre
problématique : nous agissons sur le
moyen terme dans un environnement
qui a des contraintes fortes : à Vincennes,
il n’y a quasiment plus de terrain
libre à bâtir, le foncier existant est cher
et, mécaniquement, la construction
de logements sociaux est plus difficile
qu’ailleurs. Pourtant, l’accroissement
du nombre de logements sociaux est un
point fort à mettre à l’actif de la municipalité
: en dépit de ces difficultés et
du retard qui existait, nous créons chaque
année des dizaines et des dizaines
de logements sociaux nouveaux. Nous
nous sommes donné les moyens d’agir
à travers l’utilisation de toute la gamme
d’instruments juridiques possibles et
des partenariats avec les acteurs du
logement social. C’est cette volonté
politique très forte – et je pourrais
Vincennes • Septembre 2009 5