BRICE JOVIAL Numéro spécial - La Gazette de Côte d'Or

La Gazette - Jeudi 8 septembre 2011
À LIRE
Politique
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Aujourd’hui, la présence des
troupes françaises est-elle nécessaire ?
Devraient-elles partir de manière
précipitée ou progressive ?
L’intervention des troupes françaises
...
au
sein des forces de la coalition était légitime.
Elle avait été décidée à l’époque par
Jacques Chirac et Lionel Jospin. Cela dit,
la situation a considérablement évolué par
rapport à ce qu’elle était. D’un côté, l’année
2011 a été particulièrement meurtrière
et de l’autre, Ben Laden est mort. Du
coup, un certain nombre de personnalités
politiques souhaitent un retrait « rapide »
des forces françaises. Mais la présence de
l’armée française répond à des accords
internationaux avec les autres pays membres
de la coalition. Un désengagement des
forces françaises ne peut donc a priori se
faire que dans le cadre d’une organisation
et d’un calendrier fixés en concertation
avec les alliés. Le processus de transition
qui consiste à transférer la responsabilité de
la sécurité aux Afghans a pour l’heure été
décidé et durera jusqu’en 2014.
Le départ des troupes étrangères
pourrait-il faire un peu plus basculer le
pays dans l’anarchie ou la violence ?
De mon point de vue et au regard de ce que
je connais de l’Afghanistan, oui. Une fois
les troupes occidentales parties, je pense
que l’Afghanistan, pays merveilleux à bien
des égards, risque de peiner à trouver la
stabilité.
Des ex talibans « repentis » sont courtisés
par les diplomates occidentaux et autres
officiers de l’OTAN. La rédemption des
talibans est-elle envisageable ?
Des responsables talibans ont déjà rejoint le
processus de paix au moment des élections
législatives afghanes de 2005. Pour avoir
longuement interviewé certains d’entre eux
à l’époque, comme le Mollah Khaksar ou
le Mollah Abdelsalam « Rocketti », le fait
qu’ils déposent les armes et rejoignent le
processus démocratique n’avait en rien
changé leurs convictions.
Les talibans peuvent-ils reprendre le
pouvoir ? Peut-on envisager leur
participation à un gouvernement de
coalition nationale ?
Les Afghans n’ont jamais supporté
de présence étrangère sur leur sol
très longtemps
Tout est envisageable dans le contexte
actuel, puisque le président afghan luimême
a encore appelé, récemment, les
talibans à rejoindre le processus de paix.
Quel rôle joue le Pakistan ? Soutient-il
toujours les talibans ?
Le Pakistan souffle le chaud et le froid.
Une partie des responsables de son service
secret (l’ISI) soutient les talibans. Ce n’est
un secret pour personne .
Propos recueillis par M. B
* Coréalisateur du documentaire Ben Laden,
les ratés d’une traque, il a été nommé au
Prix des correspondants de guerre pour le
reportage Afghanistan : des Français sur la
piste de Ben Laden, publié par Paris-Match.
Dernier livre paru : Les exilés, une chronique
iranienne (éditions Mon Petit Editeur, 2010)
À trois jours du dixième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 à New
York, la lecture de 11 septembre, le jour du chaos (Perrin, 21 €. Notre avis : 3
étoiles) de Nicole Bacharan et Dominique Simonnet permet de revivre minute par
minute cet évènement exceptionnel. Dans la rue, vers les tours jumelles ou au cœur
du pouvoir américain, des moments haletants à vivre. Richard Lebévière, dans
Vérités et mythologies du 11 septembre (Nouveau monde, 14,90 €. Notre avis : 3
étoiles) revient sur les onze mythologies de cette date pas comme les autres. Ce
spécialiste du Proche et du Moyen-Orient livre une analyse brillante et pertinente qui
permet de mieux comprendre ces attentats, sans oublier d’évoquer l’avenir. François
Hollande, le rêve français (Privat, 9,80 €. Notre avis : 2,5 étoiles), permet, grâce aux
discours et à un entretien, d’en savoir plus sur le programme du favori de la primaire
socialiste, et notamment quelques grands thèmes comme la fiscalité et l’éducation.
Daniel-Henri Vincent, ancien directeur des affaires culturelles de Bourgogne, dresse
un portrait intéressant et précis de Bussy-Rabutin, le libertin puni (Perrin, 19 €.
Notre avis : 2,5 étoiles), un noble bourguignon – on lui doit un château - à la fois
méconnu, drôle, cultivé et élégant, précurseur d’un certain libertinage et qui sera
contraint à un exil forcé à cause d’un roman sulfureux… pour l’époque ! .
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