BRICE JOVIAL Numéro spécial - La Gazette de Côte d'Or
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16 À la une<br />
<strong>La</strong> <strong>Gazette</strong> - Jeudi 8 septembre 2011<br />
Brice Jovial<br />
« Nous sommes faits pour la Ligue 1 »<br />
Considéré comme un diamant brut par Patrice Carteron, Brice Jovial (4 buts en 5 matchs) brille <strong>de</strong> tout son éclat<br />
pour ses premiers pas en Ligue 1. Pour lui, c’est sûr, le DFCO en surprendra plus d’un cette saison.<br />
A GAZETTE : Brice, vous avez<br />
un parcours atypique avec dix<br />
clubs fréquentés en onze saisons.<br />
Pourquoi avoir autant bourlingué ?<br />
<strong>BRICE</strong> <strong>JOVIAL</strong> : On me questionne souvent<br />
sur ce point. En équipes jeunes, j’ai débuté<br />
chez moi à Aubervilliers, puis j’ai rejoint<br />
Les Lilas, où j’ai évolué avec Chaher Zarour.<br />
Ensuite, je suis passé au Racing où j’ai vécu<br />
une montée <strong>de</strong> CFA en National. J’ai ensuite<br />
tenté ma chance en Série A avec Empoli,<br />
mais j’ai dû revenir en France en raison <strong>de</strong><br />
problèmes administratifs. Retour au Racing,<br />
puis transfert à Cannes en National. J’ai<br />
ensuite rejoint Charleroi pour évoluer en D1<br />
belge. C’est vrai que ça fait <strong>de</strong>s départs tous<br />
les ans… Mais ces départs sont dus à une<br />
évolution <strong>de</strong> carrière. Après, j’ai arrêté le<br />
football durant un an…<br />
Pour quelles raisons ?<br />
Rien à voir avec le football. Essentiellement<br />
pour <strong>de</strong>s raisons personnelles. Je suis donc<br />
reparti <strong>de</strong> CFA en 2009 à Sénart-Moissy,<br />
puis j’ai retrouvé le National avec Beauvais<br />
(14 buts en 17 matchs). Six mois plus tard,<br />
j’ai rejoint Le Havre en Ligue 2 (13 buts la<br />
saison passée). C’est vrai, j’ai fait beaucoup<br />
<strong>de</strong> clubs. Mais généralement, c’était pour<br />
grimper d’un palier.<br />
Et le fait <strong>de</strong> redémarrer sa carrière<br />
en CFA, n’est-ce pas trop compliqué<br />
moralement ?<br />
Cela n’a pas été compliqué car, quand on<br />
arrête pendant un an, on a envie <strong>de</strong> rejouer.<br />
Quand on aime le football, peu importe la<br />
division dans laquelle on évolue… Et je<br />
savais que j’étais capable d’atteindre mon<br />
niveau actuel. Si je n’y avais pas cru, je ne<br />
serais pas là…<br />
Regrettez-vous <strong>de</strong> ne faire connaissance<br />
avec la Ligue 1 qu’à l’âge <strong>de</strong> 27 ans ?<br />
Oui forcément un peu déçu… On a tous envie<br />
<strong>de</strong> connaître la Ligue 1 un jour ou l’autre.<br />
Pour moi, ça n’arrive qu’à 27 ans… Je ne<br />
prends pas cela comme une récompense.<br />
Aujourd’hui, une chose est sûre, je ne me<br />
prends plus la tête avec le football. Je joue<br />
pour le plaisir.<br />
Ce début <strong>de</strong> saison tonitruant doit vous<br />
donner <strong>de</strong>s ailes ? Vous n’avez pas mis<br />
longtemps à faire vos preuves…<br />
Je n’avais pas besoin <strong>de</strong> faire mes preuves<br />
puisque l’entraîneur connaissait mes qualités<br />
PHOTO ERIC CAPELLI<br />
(ndlr : ils ont joué ensemble à Cannes). Pour<br />
le moment, ça rentre… Tant mieux ! Je<br />
bosse dur et cela me réussit. Mais ce sera<br />
ensuite au tour d’un autre coéquipier. Ce<br />
qu’il faut retenir, c’est la réaction <strong>de</strong> l’équipe<br />
après <strong>de</strong>ux défaites, où tout le mon<strong>de</strong> nous<br />
voyait déjà enterrés.<br />
Vous rentrez, vous marquez. Ne craignezvous<br />
pas d’être cantonné à un rôle <strong>de</strong><br />
joker <strong>de</strong> luxe ?<br />
Lors <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rniers matchs <strong>de</strong> Ligue 1, le<br />
coach m’a fait débuter sur le banc en raison<br />
d’un nouveau dispositif tactique. Ce terme<br />
<strong>de</strong> joker, je ne l’aime pas spécialement.<br />
Selon moi, il n’y a pas <strong>de</strong> joker dans<br />
une équipe. Les remplaçants se doivent<br />
d’apporter un plus. De par leur fraîcheur,<br />
ils doivent profiter du boulot <strong>de</strong>s partenaires<br />
pour faire basculer la rencontre.<br />
Le public à l’air <strong>de</strong> m’apprécier<br />
Vous avez côtoyé Patrice Carteron en<br />
tant que joueur à Cannes. Avez-vous<br />
retrouvé le même homme dans la peau <strong>de</strong><br />
l’entraîneur ?<br />
C’est toujours le même. Quelqu’un<br />
qui déteste la défaite et qui parvient à le<br />
transmettre à ses joueurs. C’est grâce à son<br />
discours, son envie, sa détermination que<br />
nous avons su réagir. Nous avons compris<br />
qu’il fallait se lâcher et arrêter <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r<br />
jouer nos adversaires.<br />
Beaucoup <strong>de</strong> « spécialistes » vous ont<br />
rapi<strong>de</strong>ment enterrés… Y prêtez-vous<br />
attention ?<br />
Cela ne me touche pas du tout. Les spécialistes<br />
du football, s’ils le sont réellement, sont bien<br />
placés pour savoir qu’une équipe ne va pas<br />
forcément <strong>de</strong>scendre après avoir perdu <strong>de</strong>ux<br />
matchs… C’est à la fin du bal que l’on paye<br />
les musiciens. Qu’ils nous enterrent, mais ils<br />
risqueront <strong>de</strong> se retrouver un peu cons… Les<br />
joueurs, on ne se prend pas la tête avec ça.<br />
En découvrant Dijon et le DFCO,<br />
avez-vous trouvé un club et une ville<br />
correspondant à vos attentes ?<br />
Même si je suis installé <strong>de</strong>puis peu à Dijon, je<br />
m’y sens bien. Au niveau <strong>de</strong>s infrastructures,<br />
nous avons tout ce qu’il faut pour travailler<br />
et réussir. J’ai été très surpris par le public.<br />
Je ne m’attendais pas à découvrir une telle<br />
ambiance. J’espère qu’il nous soutiendra<br />
même dans la défaite. Quand le public nous<br />
ai<strong>de</strong>, cela nous donne encore plus <strong>de</strong> peps.<br />
J’aime beaucoup le public dijonnais.<br />
Vous semblez en tous les cas les avoir<br />
conquis !<br />
Oui, mais vous savez, dans le football, tout<br />
va très vite. Si je ne marque pas pendant trois<br />
ou quatre matchs, j’espère qu’ils ne vont pas<br />
commencer à me siffler… Pour le moment,<br />
ils ont l’air <strong>de</strong> m’apprécier. Cela me permet<br />
<strong>de</strong> m’épanouir sur le terrain.<br />
Comment jugez-vous le groupe et<br />
jusqu’où peut-il aller ?<br />
Je pense qu’il serait un peu prétentieux <strong>de</strong><br />
notre part <strong>de</strong> viser beaucoup plus haut que le<br />
maintien. Ce serait vraiment un gros bonus<br />
pour nous. Dijon possè<strong>de</strong> un super groupe<br />
qui vit dans une ambiance extraordinaire.<br />
Que ce soit à n’importe quel poste, tous<br />
les joueurs méritent <strong>de</strong> jouer. C’est ce qui<br />
fait notre force. Chacun doit enchaîner les<br />
bonnes performances pour conserver sa place<br />
<strong>de</strong> titulaire. On a pu voir que tout le mon<strong>de</strong><br />
participait aux bonnes performances. Cette<br />
saison, c’est vraiment l’état d’esprit qui fera<br />
la différence et je pense que nous<br />
.<br />
pourrons<br />
embêter pas mal d’équipes. Et peut-être<br />
même créer une petite surprise<br />
Propos recueillis par Aurélien Gaudriot<br />
aurelien@gazette-cotedor.fr