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77« Année.-8" Série -TomeXLVI. N° 31 ^ , 1 6 Avril 191C.<br />
MANUEL GÉNÉRAL<br />
DE L'INSTRUCTION llîlM VI<br />
4<br />
•V. /<br />
JOURNAL HEBDOMADAIRE<br />
DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES x<br />
On s'abonne à Paris, chez MM. Hachette et C L %<br />
libraires-éditeurs, boulevard Saint-Germain, 79; dans<br />
les départements, chez tous les libraires ou dans tous les<br />
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'<br />
LÉGISLATION {<br />
& ADMINISTRATION j<br />
ÉDUCATION<br />
& ENSEIGNEMENT<br />
VARIÉTÉS<br />
Les manuscrits<br />
non insérés ne sont pas rendus.<br />
SOMMAIRE<br />
norn * nat * on d e s instituteurs (p. 361). MM. CH. DUPUY, R. POINCARÉ,<br />
( La paresse (p. 363) 0 0 0 0<br />
< La classe en action (p. 364). o<br />
( L'idéal et la réalité (p. 365). o<br />
( Revue scientifique (p. 366).<br />
j Chronique agricole (p. 369).<br />
OPI TESE? E RS NOS | écoles rurales et écoles urbaines (p. 370).<br />
Revue <strong>de</strong> la Presse. Correspondance. Bibliographie. Annonces.<br />
BlLL °' TEY 0 0 0<br />
- ° o o o o o<br />
0 0 0 0 0 0 0 ANDRÉ BALZ.<br />
0 0 0 0 0 0 L. CHARENTON.<br />
o PAUL GÉRAUD et J. LACROUX.<br />
0 0 0 0 0 0 0 AL. BUAT HIER.<br />
0 0 0 0 0 0 0 0 0 SAINT-GILLES.<br />
0 0 0 0 0 0 0 0 0 HENRI NUSS.<br />
LÉGISLATION ET ADMINISTRATION<br />
o o~ K. SÉGUIN.<br />
0 0 0 0 0 0 0<br />
LA NOMINATION DES INSTITUTEURS 1<br />
Nous donnons ci-après, dans l'ordre même où elles nous sont parvenues, les opinions qui nous ont<br />
été adressées sur la question si importante que le Manuel général vient <strong>de</strong> mettre à l'étu<strong>de</strong>.<br />
M. CHARLES DUPUY<br />
sénateur,<br />
ancien ministre <strong>de</strong> l'Instruction publique.<br />
Je présentai autrefois une proposition <strong>de</strong> loi à<br />
la Chambre <strong>de</strong>s députés tendant à faire nommer<br />
les stagiaires et les adjoints par l'inspecteur d'académie,<br />
et les directeurs par le recteur. Je la<br />
retirai pour ne pas faire obstacle au vote <strong>de</strong> la<br />
loi organique <strong>de</strong> 1886. Je n'en , suis pas moins<br />
partisan <strong>de</strong> ce système, mais j'ai <strong>de</strong>ux remarques<br />
à faire, suggérées par l'observation <strong>de</strong> ce<br />
qui se passe un peu partout.<br />
Il faudrait : 1° Que les nominations fussent<br />
faites par l'inspecteur d'académie, assisté <strong>de</strong>s<br />
inspecteurs primaires et du directeur et <strong>de</strong> la<br />
directrice <strong>de</strong>s écoles normales, pour que le mérite<br />
pédagogique fût défendu contre les influences politiques.<br />
Vous aurez beau changer celui qui nomme,<br />
si vous le laissez livré aux dites influences,<br />
ce changement ne sera qu'une apparence;<br />
2° Que les instituteurs eux-mêmes renoncent<br />
à solliciter les hommes politiques pour passer<br />
sur le dos <strong>de</strong>s collègues. Là est le mal profond.<br />
Certaines « amicales » l'ont vu et signalé et ont<br />
pris pour le combattre <strong>de</strong>s résolutions qui les<br />
honorent. Le jour où ces résolutions seront<br />
générales et où chacun s'y conformera, les choses<br />
iront normalement. Hors <strong>de</strong> là, rien <strong>de</strong> fait.<br />
1. Voir Manuel général, n° 30, p. 349.<br />
Partie générale.<br />
CHARLES DUPUY.<br />
M. RAYMOND POINCARÉ<br />
sénateur,<br />
ancien ministre <strong>de</strong> l'Instruction publique.<br />
Je ne suis pas touché <strong>de</strong>s objections <strong>de</strong>M. Sfainville<br />
1 . Il me paraît désirable que les instituteurs<br />
soient totalement affranchis <strong>de</strong>s influences<br />
parlementaires ou électorales et leur nomination<br />
par le recteur, sur la proposition <strong>de</strong>s inspecteurs<br />
d'académie, serait un <strong>de</strong>s moyens d'assurer<br />
cet affranchissement.<br />
R. POINCARÉ.<br />
M. PAUL DESCHANEL<br />
député,<br />
ancien prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Chambre <strong>de</strong>s députés<br />
Vous voulez bien me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r mon opinion<br />
sur la nomination <strong>de</strong>s instituteurs. Je viens<br />
précisément, dans le discours que j'ai prononcé<br />
à Bor<strong>de</strong>aux, au cercle Gambetta, <strong>de</strong> dire qu'il<br />
faudrait, à mon avis, « ôter la nomination <strong>de</strong>s<br />
instituteurs aux préfets pour la donner aux autorités<br />
universitaires, afin <strong>de</strong> soustraire les maîtres<br />
aux luttes électorales. »<br />
Mais on objecte, dites-vous, que la plupart <strong>de</strong>s<br />
instituteurs sont secrétaires <strong>de</strong> mairie, et qu'il<br />
conviendrait, pour cette raison, <strong>de</strong> ne pas les<br />
soustraire ainsi à l'autorité politique <strong>de</strong>s préfets.<br />
L'objection me paraît peu sérieuse : les<br />
fonctions <strong>de</strong>s secrétaires <strong>de</strong> mairie ne sont-elles<br />
1. Auteur <strong>de</strong> l'article publié dans notre numéro précé<strong>de</strong>nt.<br />
N° 31.
362 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
pas en effet purement administratives, et le.<br />
maire n'est-il pas seul responsable <strong>de</strong> sa gestion?<br />
PAUL DESCHANEL.<br />
M. KERGOMARD<br />
" directeur <strong>de</strong> l'école normale d'instituteurs <strong>de</strong> Lyon.<br />
L'article <strong>de</strong> M. Stainville contient un <strong>de</strong>s arguments<br />
les plus forts à mon sens que l'on<br />
puisse faire valoir contre la nomination <strong>de</strong>s<br />
instituteurs par le préfet. S'il est vrai, comme<br />
je le crois, que l'instituteur exerce une sorte<br />
<strong>de</strong> sacerdoce et, par le seul fait <strong>de</strong> l'enseignement<br />
qu'il donne aux enfants et aux adultes,<br />
« dirige la vie sociale et morale du village », il<br />
importe pour cette raison même <strong>de</strong> le soustraire<br />
à l'autorité du fonctionnaire qui, dans le<br />
département, a la charge et la responsabilité<br />
<strong>de</strong>s affaires politiques et les traite en accord<br />
avec le gouvernement du moment et les hommes<br />
politiques du jour. Si l'on juge que son rôle est<br />
incompatible avec celui d'un agent électoral et<br />
qu'ilabesoin d'être défenducontre ceux qui voudraient<br />
faire <strong>de</strong> lui l'enjeu <strong>de</strong> maintes querelles<br />
locales, il importe <strong>de</strong> confier son sort à <strong>de</strong>s<br />
chefs dégagés <strong>de</strong>s préoccupations <strong>de</strong> la politique<br />
courante et personnelle.<br />
L'inspecteur d'académie et le recteur sont ses<br />
chefs naturels, non pas «irresponsables », mais<br />
soumis à l'autorité du ministre et au contrôle<br />
du Parlement. Etrangers aux querelles locales,<br />
seront-ils assez forts à eux seuls pour résister<br />
aux pressions politiques? Il est permis d'en<br />
douter. Que le recteur ou l'inspecteur d'académie<br />
signe les nominations, ce <strong>de</strong>rnier en aura<br />
la responsabilité effective et subira, comme<br />
aujourd'hui, <strong>de</strong> ru<strong>de</strong>s assauts,sans être couvert<br />
par l'autorité du préfet.<br />
Je crois que la circulaire <strong>de</strong> M. Briand, qui a<br />
prescrit aux inspecteurs d'académie <strong>de</strong> consulter<br />
les inspecteurs primaires réunis en<br />
comité consultatif et les représentants <strong>de</strong>s instituteurs<br />
avant <strong>de</strong> soumettre aux préfets leurs<br />
propositions, a marqué l'entrée dans la bonne<br />
voie et a produit d'heureux résultats. Mais il<br />
fallait aller plus loin et instituer, selon le vœu<br />
<strong>de</strong>s Amicales d'instituteurs, un conseil <strong>de</strong>s inspecteurs<br />
chargés d'arrêter les nominations ou<br />
tout au moins les propositions. En rejetant ce<br />
projet, le ministre d'alors a repoussé l'instrument<br />
d'une bonne justice administrative et la<br />
garantie <strong>de</strong> l'indépendance <strong>de</strong>s instituteurs à<br />
l'égard <strong>de</strong>s influences occultes. Il est en effet<br />
plus difficile d'influencer ou d'intimi<strong>de</strong>r une<br />
commission où plusieurs hommes compétents<br />
se partagent les responsabilités d'un choix après<br />
avoir débattu les titres <strong>de</strong>s concurrents, que<br />
d'amener à composition un seul homme, si haut<br />
placé qu'il soit.<br />
Tous les vrais républicains se réjouiront <strong>de</strong><br />
voir les instituteurs, sous le contrôle <strong>de</strong> l'Etat,<br />
se consacrer tout entiers à leur fonction d'éducateurs,<br />
et les partis politiques eux-mêmes ne<br />
pourraient que gagner à faire ouvertement leur<br />
propagan<strong>de</strong> sans compter sur l'appui clan<strong>de</strong>stin<br />
<strong>de</strong>s instituteurs secrétaires <strong>de</strong> mairie. Cette<br />
fonction a trop longtemps été détournée <strong>de</strong> son<br />
vrai caractère et il serait bon qu'elle cessât<br />
d'être une <strong>de</strong>s multiples formes <strong>de</strong> l'ingérence<br />
gouvernementale dans les affaires <strong>de</strong>s communes.<br />
En tout cas, l'instituteur <strong>de</strong>vrait être, en<br />
fait comme en droit, libre <strong>de</strong> les accepter ou <strong>de</strong><br />
les refuser, <strong>de</strong> les conserver ou <strong>de</strong> les abandonner.<br />
KERGOMARD.<br />
Mlle BILLOTEY<br />
directrice <strong>de</strong> l'école normale d'institutrices <strong>de</strong> Paris.<br />
L'article <strong>de</strong> Stainville sur la nomination <strong>de</strong>s<br />
instituteurs m'a vivement intéressée, mais n'a<br />
pas modifié mon opinion sur la question ; il<br />
me paraît tout à fait désirable que la nomination<br />
<strong>de</strong>s instituteurs soit confiée au recteur, sur<br />
la proposition <strong>de</strong> l'inspécteur d'académie.<br />
Peut-être la réforme soulèvera-t-elle quelques<br />
difficultés au début <strong>de</strong> son application, mais il<br />
se créera nécessairement, dans les communes,<br />
un nouvel état d'esprit et <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s nouvelles.<br />
La situation <strong>de</strong>s instituteurs ne peut<br />
qu'y gagner en dignité, en sécurité, en indépendance.<br />
D. BILLOTEY.<br />
(A suivre.)<br />
Chez les Maternelles.<br />
Le surmenage <strong>de</strong>s inspecteurs primaires. — Un<br />
aveu à retenir. — Le temps leur manque pour<br />
inspecter les écoles maternelles, dit le ministre,<br />
la compétence aussi. — Une<br />
dépense obligatoire pour les départements.<br />
Comme le faisait remarquer l'an <strong>de</strong>rnier<br />
M. Maurice Faure au Sénat, nous avons dans les<br />
écoles maternelles un <strong>de</strong>mi-million d'enfants<br />
qui ne sont pas inspectés ou qui ne le sont que<br />
pour la forme. Cette situation anormale a fini<br />
par inquiéter le ministre <strong>de</strong> l'Instruction publique,<br />
qui vient d'adresser à ce sujet aux préfets<br />
une circulaire <strong>de</strong>s plus suggestives.<br />
Dans l'état présent <strong>de</strong>s choses, peut-on, pour<br />
les Maternelles, compter sur les inspecteurs primaires?<br />
— Non, répond le ministre, et pour<br />
plusieurs raisons. La première, c'est qu'ils n'en<br />
ont pas le temps. Pour eux/comme pour nous,<br />
la journée n'a que vingt-quatre heures, ét il en<br />
faudrait le double pour liqui<strong>de</strong>r toutes les occupations<br />
dont on a surchargé leur service.<br />
« On ne peut, dit la circulaire, compter sur<br />
eux pour le service si spécial <strong>de</strong> l'inspection <strong>de</strong>s<br />
écoles maternelles. Ils sont sollicités d'ailleurs<br />
par d'autres soins multiples et minutieux. Ils<br />
ont dans leurs attributions toutes les écoles élémentaires,<br />
généralement très chargées, le soin<br />
<strong>de</strong> surveiller les étu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> diriger les métho<strong>de</strong>s<br />
d'instruction, <strong>de</strong> connaître personnellement tous<br />
les maîtres, qui relèvent d'eux, <strong>de</strong> les conseiller<br />
et <strong>de</strong> les diriger effectivement. A ces occupations<br />
d'ordre pédagogique se joint un travail <strong>de</strong><br />
bureau parfois écrasant : correspondance, rédaction<br />
<strong>de</strong> bulletins d'inspection, négociations avec<br />
les municipalités et les familles. Quel temps leur<br />
reste-t-il pour s'occuper <strong>de</strong>s écoles maternelles ? »<br />
Rien <strong>de</strong> plus exact, assurément. Les inspecteurs<br />
primaires sont accablés, surmenés, et —<br />
soit dit en passant — il est assez piquant <strong>de</strong><br />
voir un document officiel relater et corroborer<br />
sur ce chapitre les doléances réitérées <strong>de</strong> la<br />
presse. Après cette confession publique, il ne<br />
reste plus au ministre qu'à trouver le remè<strong>de</strong> au
mal qu'il signale lui-même, soit en réduisant la<br />
tâche <strong>de</strong>s inspecteurs, soit en en augmentant le<br />
nombre.<br />
Et ce n'est pas seulement le temps qui leur<br />
manque, la circulaire leur dénie même la compétence<br />
: « Un jeune inspecteur, surtout s'il est<br />
célibataire, est aussi peu qualifié que possible<br />
pour discerner ce qui convient à <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>ux à six ans et pour imposer ses conseils avec<br />
une autorité qui, si elle veut être écoutée, doit<br />
s'appuyer sur l'expérience. La démonstration<br />
est donc faite que les inspecteurs primaires ne<br />
sauraient, pour la surveillance <strong>de</strong>s écoles maternelles,<br />
remplacer efficacement <strong>de</strong>s femmes, particulièrement<br />
désignées par leurs titres et leur<br />
expérience pour s'occuper <strong>de</strong> tout ce qui concerne<br />
l'hygiène et <strong>l'éducation</strong> <strong>de</strong> la première<br />
enfance. «<br />
La natalité diminue. La France <strong>de</strong>vient <strong>de</strong><br />
plus en plus un pays <strong>de</strong> célibataires et <strong>de</strong> fils<br />
uniques. Si l'on n'a que peu d'enfants, ne doiton<br />
pas veiller sur eux avec plus <strong>de</strong> sollicitu<strong>de</strong><br />
que jamais? Lutter contre la mortalité enfantile,<br />
c'est encore un moyen <strong>de</strong> combattre la dépopulation.<br />
Et n'est-ce pas dans les classes pauvres,<br />
parmi les clients <strong>de</strong>s Maternelles, qui ignorent<br />
ou dédaignent les règles les plus élémentaires<br />
<strong>de</strong> l'hygiène, que le mal sévit avec le plus d'intensité?<br />
« Si l'école est mal tenue, dit avec raison le<br />
ministre, si la santé <strong>de</strong>s enfants n'est pas l'objet<br />
d'une sollicitu<strong>de</strong> sans cesse éveillée, elle peut<br />
être un foyer <strong>de</strong> dissémination pour toutes les<br />
maladies contagieuses. Une femme seule, préparée<br />
par son éducation et ses étu<strong>de</strong>s à cette surveillance,<br />
guidée elle-même par les instructions<br />
d'un mé<strong>de</strong>cin-inspecteur, est capable d'assurer<br />
ce service. Elle seule peut faire <strong>l'éducation</strong> <strong>de</strong>s<br />
maîtresses spécialement affectées aux jeunes<br />
enfants et tenir la main à l'observation <strong>de</strong>s prescriptions<br />
qu'elle recomman<strong>de</strong>. »<br />
I<br />
. • ÉDUCATION ET<br />
PARTIE GÉNÉRALE 363<br />
Et comment se fait-il qu'après trente ans,<br />
malgré les décrets, lois et arrêtés qui régissent<br />
les écoles maternelles, on en soit réduit encore<br />
à prendre les mesures indispensables à leur surveillance?<br />
C'est qu'il en est <strong>de</strong> l'inspection comme <strong>de</strong><br />
l'obligation scolaire, qui, décrétée, elle aussi,<br />
<strong>de</strong>puis trente ans, attend toujours les sanctions<br />
qui en feront une réalité.<br />
A ne regar<strong>de</strong>r que le texte <strong>de</strong> la loi, on croirait<br />
croire que l'inspection <strong>de</strong>s écoles maternelles<br />
est <strong>de</strong>puis longtemps assurée dans toute<br />
la France. Et cependant on pourrait compter<br />
sur les doigts le nombre d'inspectrices actuellement<br />
en exercice. On a cru que les inspecteurs<br />
primaires suffiraient à tout et qu'il était inutile<br />
d'inscrire au budget cette nouvelle dépense.<br />
Et pourtant, cette dépense est bien peu élevée<br />
et ne chargerait guère les finances départementales,<br />
car, aux termes <strong>de</strong> la loi du 8 août 1885,<br />
l'Etat prend à son compte la moitié du traitement<br />
<strong>de</strong>s inspectrices. Le département ne gar<strong>de</strong><br />
à son actif que l'autre moitié du traitement et<br />
les frais <strong>de</strong> tournée. De plus, cette charge doit<br />
se trouver sensiblement réduite encore, puisque<br />
<strong>de</strong>ux ou trois départements ont la faculté <strong>de</strong> se<br />
réunir pour la supporter.<br />
Faut-il compter, d'autre part, avec le mauvais<br />
vouloir <strong>de</strong>s conseils généraux? Pas le moins du<br />
mon<strong>de</strong>. La loi <strong>de</strong> 1885 y a pourvu en mettent<br />
au nombre <strong>de</strong>s dépenses obligatoires les crédits<br />
nécessaires pour la création <strong>de</strong>s postes d'inspectrices.<br />
L'Etat est donc armé contre les résistances.<br />
Pour assurer l'inspection <strong>de</strong>s Maternelles,<br />
il lui suffit <strong>de</strong> le vouloir, et il y a trente<br />
ans qu'il aurait dû le faire. Sera-t-il plus énergique<br />
aujourd'hui? Ou n'y aura-t-il rien <strong>de</strong><br />
changé dans l'organisation scolaire qu'une circulaire<br />
<strong>de</strong> plus? Nous attendons la preuve du<br />
contraire.<br />
ENSEIGNEMENT<br />
ANDRÉ BALZ.<br />
La paresse.<br />
Ses causes. — Types <strong>de</strong> paresseux. — Insuffisance<br />
<strong>de</strong>s punitions. -- Union du mé<strong>de</strong>cin et <strong>de</strong><br />
l'instituteur.<br />
Le besoin d'agir, <strong>de</strong> ne pas rester complètement<br />
en repos alors même qu'il pourrait le<br />
faire, existe plus ou moins chez l'enfant; sa paresse<br />
n'est pas tant l'aversion pour l'action en<br />
général que pour l'action imposée par une force<br />
extérieure. L'écolier réellement incapable <strong>de</strong><br />
volonté et d'effort est le plus souventun mala<strong>de</strong>.<br />
Son indolence est due à un état physiologique<br />
spécial : atonie générale du système nerveux;<br />
— inertie <strong>de</strong> la mémoire, <strong>de</strong> l'imagination, <strong>de</strong><br />
la volonté; — neurasthénie infantile, troubles<br />
organiques provoqués par la fièvre typhoï<strong>de</strong> ; —<br />
affection plus ou moins grave <strong>de</strong> l'un <strong>de</strong>s sens :<br />
vue, ouïe, odorat, contrariant ses efforts et provoquant<br />
la lassitu<strong>de</strong> et le découragement.<br />
Parfois encore, la paresse est la conséquence<br />
d'un enseignement trop élevé, ou bien morne,<br />
obscur ou di ffus, bienfait pour désorienter l'élève.<br />
Il est à observer que les tout jeunes enfants<br />
qui arrivent à l'école sont remarquables par<br />
l'ar<strong>de</strong>ur qu'ils mettent à apprendre à lire et à<br />
écouter ce que dit le maître. A moins d'être un<br />
anormal, le bambin est rarement paresseux. Ce<br />
défaut se constate plutôt après un an ou <strong>de</strong>ux<br />
<strong>de</strong> scolarité et paraît être ainsi la conséquence<br />
d'une culture malhabile, tant il est délicat d'instruire<br />
<strong>de</strong> jeunes enfants.<br />
« L'expérience m'a appris, écrit Falkenberg,<br />
que l'indolence chez les jeunes gens est chose<br />
si contraire à leur besoin naturel d'activité, qu'à<br />
moins d'être l'effet d'une mauvaise direction, c'est<br />
presque toujours la marque <strong>de</strong> quelque défaut<br />
constitutionnel. »<br />
Aces causes principales, il faut ajouter, pour<br />
certains cas particuliers, l'influence d'une mauvaise<br />
éducation, d'une indifférence parfois<br />
extrême <strong>de</strong> la famille, celle du milieu dans lequel<br />
vit l'enfant, <strong>de</strong> causes extérieures enfin<br />
provoquant la distraction.<br />
On peut classer les enfants paresseux en trois<br />
catégories :
364 MANUEL GÉNÉRAL ' DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
a) Les paresseux mala<strong>de</strong>s et impuissants qui<br />
se complaisent dans une apathie perpétuelle,<br />
partout et toujours;<br />
b) Les paresseux bien portants mais paresseux<br />
instables, parmi lesquels les uns sont <strong>de</strong>s découragés<br />
par l'insuccès <strong>de</strong> leurs efforts, leurs<br />
habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> désordre, l'isolement dans lequel<br />
on les a laissés ; les autres, <strong>de</strong>s désorientés qui<br />
manquent <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> et ne savent pas travailler;<br />
les autres enfin, <strong>de</strong>s ennuyés, ou mieux <strong>de</strong>s<br />
dégoûtés, qui n'ont connu que l'amertume <strong>de</strong>s<br />
punitions et <strong>de</strong>s humiliations et qui n'éprouvent<br />
que <strong>de</strong> l'antipathie pour le maître et pour<br />
l'école ;<br />
c) Les paresseux indolents ou inertes, qui, tout<br />
en possédant un organisme sain et robuste,<br />
sont cependant ennemis du travail et refusent<br />
tout effort, même sous la direction d'un maître<br />
patient, intelligent et méthodique.<br />
Ces diverses catégories <strong>de</strong> paresseux exigeant<br />
chacune un traitement particulier, on comprendra<br />
combien a pu être stérile jusqu'ici l'action<br />
<strong>de</strong>s maîtres qui restaient convaincus d'avoir<br />
lutté énergiquement contre le mal, lorsqu'ils<br />
s'étaient bornés à user plus ou moins <strong>de</strong>s répriman<strong>de</strong>s,<br />
pensums et retenues. « Les punitions,<br />
en effet, ne poursuivent pas tant le but d'améliorer<br />
telle petite personne languissante, que<br />
celui <strong>de</strong> la châtier d'une mauvaise intention<br />
dont on la suppose responsable, <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s<br />
exemples et <strong>de</strong> contribuer au maintien du bon<br />
ordre dans la communauté 1 . » Nécessaires dans<br />
une juste mesure, pour les paresseux ennemis<br />
du travail, capricieux et entêtés, elles ne peuvent<br />
que jeter un trouble plus grand chez les<br />
ennuyés, les désorientés et les découragés, et<br />
produire un effet plus déplorable encore chez<br />
les mala<strong>de</strong>s. Il est donc nécessaire d'avoir recours<br />
à d'autres moyens, d'étudier attentivement<br />
au physique et au moral les enfants considérés<br />
comme paresseux, <strong>de</strong> les classer et <strong>de</strong> rechercher<br />
quels remè<strong>de</strong>s conviennent plus spécialement<br />
à chacun d'eux.<br />
D'une manière générale, tous <strong>de</strong>vraient être<br />
soumis à un examen médical, car si, dans certains<br />
cas, l'instituteur peut diagnostiquer à peu<br />
près sûrement, bien <strong>de</strong>s affections et <strong>de</strong>s imperfections<br />
graves peuvent aussi lui échapper.<br />
L'amélioration <strong>de</strong>s tempéraments et <strong>de</strong>s caractères<br />
relève tantôt <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine, tantôt <strong>de</strong><br />
<strong>l'éducation</strong>, et le plus souvent <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux à la<br />
fois.<br />
L. CHARENTON,<br />
instituteur à Bourges (Cher).<br />
La classe en action.<br />
Au sujet <strong>de</strong> la composition <strong>français</strong>e.<br />
i<br />
Une histoire à raconter. — La liberté dans le<br />
dénouement.<br />
20 février 1910. — Ma préparation <strong>de</strong> classe 'est<br />
terminée. Je prends une revue. Mon attention est<br />
attirée par un concours qui me parait original.<br />
C'est une histoire à terminer. Au moment où le<br />
récit <strong>de</strong>vient palpitant, au chercheur <strong>de</strong> trouver,<br />
1. D r Maurice <strong>de</strong> Floury.<br />
entre plusieurs dénouements qui peuvent surgir<br />
également, celui qui convient le mieux.<br />
Mon journal <strong>de</strong> classe porte, pour <strong>de</strong>main, une<br />
leçon <strong>de</strong> composition <strong>français</strong>e. J'apporte un changement<br />
au sujet que j'avais l'intention <strong>de</strong> faire<br />
traiter.<br />
21 février 4910. — L'heure <strong>de</strong> la leçon est<br />
venue. Je fais la lecture du conte d'Alphonse<br />
Dau<strong>de</strong>t : la Chèvre <strong>de</strong> M. Seguin i.<br />
Cette page ravissante, que mes élèves ne connaissent<br />
point encore, captive vite leur attention.<br />
Je m'arrête au passage où la chèvre goûte dans<br />
la montagne le plaisir <strong>de</strong> se trouver libre enfin.<br />
Après m'étre assuré, par <strong>de</strong>s interrogations,<br />
que celte première partie a été bien comprise, je<br />
la fais résumer rapi<strong>de</strong>ment, et j'explique que je<br />
n'achèverai qu'à la prochaine leçon <strong>de</strong> composition<br />
<strong>français</strong>e, la lecture <strong>de</strong> ce morceau que chacun<br />
<strong>de</strong>vra avoir terminé à sa guise.<br />
24 février 1910. — J'ai eu <strong>de</strong> bons <strong>de</strong>voirs.<br />
Beaucoup ont trouvé que les dangers qui menacent<br />
une chèvre égarée dans la montagne sont<br />
nombreux, et que son plus terrible ennemi, c'est<br />
le loup.<br />
Mais les audacieux l'ont fait lutter avec son<br />
redoutable adversaire, tandis que les peureux<br />
l'ont fait cacher dans un fourré touffu où elle<br />
meurt <strong>de</strong> frayeur.<br />
Bref, le dénouement a varié selon le caractère<br />
<strong>de</strong> chacun.<br />
Je me suis promis <strong>de</strong> revenir à ce genre <strong>de</strong><br />
sujet. L'imagination <strong>de</strong>s élèves y étant mise à<br />
contribution, ils ne sont pas réduits à un rôle<br />
passif.<br />
Les idées, qu'ils ont dans l'esprit à l'état latent,<br />
peuvent se développer et prendre leur essor.<br />
Ils inventent, ils construisent, au lieu d'imiter.<br />
PAUL GÉRAUD,<br />
instituteur, rue <strong>de</strong> la Maladrerie,<br />
à Bergerac (Dordogne).<br />
ii<br />
Aux cours du soir.<br />
L'aviation.<br />
Il est sept heures moins cinq minutes et le<br />
cours ne doit commencer qu'à sept heures. Les<br />
premiers arrivés s'entretiennent discrètement.<br />
Une voix plus animée domine les autres et attire<br />
mon attention. J'écoute : on s'entretient<br />
d'aéroplanes. Un apprenti maçon a lu dans son<br />
journal et raconte la mort d'un aviateur. Entre<br />
temps, sept heures sonnent. Je mets à profit<br />
l'inci<strong>de</strong>nt pour intéresser mon jeune auditoire<br />
au sport <strong>de</strong> l'aviation.<br />
Je dis un mot <strong>de</strong>s montgolfières, <strong>de</strong>s dirigeables<br />
et <strong>de</strong>s aéroplanes. Je montre les progrès<br />
accomplis grâce aux efforts persévérants <strong>de</strong>s<br />
Santos-Dumont, <strong>de</strong>s Renard, <strong>de</strong>s Blériot, <strong>de</strong>s<br />
Ferber, <strong>de</strong>s Farman, <strong>de</strong>s Latham. Beaucoup sont<br />
morts au champ d'honneur : le cœur <strong>de</strong> leurs<br />
frères d'armes n'en a pas été amolli. Le jour<br />
même où Delagrange est conduit au champ du<br />
repos, Hubert Latham accomplit une nouvelle<br />
prouesse. Le pays qui a vu naître ces hommes<br />
à l'énergie indomptable peut en être lier.<br />
J. LACROUX,<br />
instituteur aux Cammazes (Tarn)..<br />
I. Lettres <strong>de</strong> mon moulin. Alphonse- Dau<strong>de</strong>t. Voir<br />
Manuel général du 26 octobre 1907.
PARTIE GÉNÉRALE<br />
36b<br />
L'idéal et la réalité.<br />
I. — Fragments d'une lettre d'un professeur<br />
d'école normale à un élève-maître sortant<br />
(1885).<br />
... Vous aimerez les enfants, tous les enfants.<br />
Le grand secret pédagogique, la gran<strong>de</strong> force<br />
morale d'un maître est <strong>de</strong> savoir donner son<br />
cœur. Il est un livre qui,je crois, n'a pas été<br />
écrit, et qui mériterait <strong>de</strong> l'être. Ce livre aurait<br />
pour titre : l'Art d'écluquer, c'tst l'art d'aimer.<br />
Le premier chapitre serait consacré au grand<br />
et bon Pestalozzi, les autres à tous les pédagogues<br />
ayant pratiqué et qui ont apporté leur<br />
cœur avec leur intelligence à la gran<strong>de</strong> œuvre<br />
<strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong>. Je remettrais ce livre entre les<br />
mains <strong>de</strong> tout débutant avec celte mention :<br />
« Si tu ne sais aimer, tu ne sauras enseigner. »<br />
... Vous aimerez votre profession. Elle est, je<br />
crois, entre toutes, la plus utile, la plus, belle,<br />
la plus noble, mais aussi la plus délicate, la<br />
plus pénible à exercer. Eveiller un esprit, former<br />
un cœur est une œuvre autrement difficile<br />
à mener à bien que celle <strong>de</strong> l'artiste qui s'efforce<br />
<strong>de</strong> faire vivre et palpiter le marbre. L'artiste,<br />
malgré tout son génie, ne peut produire que<br />
l'illusion <strong>de</strong> la vie. Vous, vous <strong>de</strong>vez créer la<br />
vie véritable, la vie moralement bonne, la vie<br />
humaine. N'oubliez pas que la valeur d'une<br />
nation dépend <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> ses éducateurs.<br />
La vie, c'est l'action ; c'est l'ascension incessante,<br />
souvent pénible vers le mieux, vers<br />
l'idéal tracé. Celui-là seul peut se dire un homme,<br />
qui cherche à réaliser un idéal. Mais n'oubliez<br />
pas une chose importante : dans ce magnifique<br />
effort <strong>de</strong> l'homme vers l'idéal, il faut<br />
savoir se borner. Défiez-vous <strong>de</strong> vous-même, <strong>de</strong><br />
vos forces que vous croyez illimitées. Pour rendre<br />
vos efforts plus énergiques, canalisez-les<br />
vers un but précis, déterminé. En vous spécialisant,<br />
vous vous intéresserez davantage à votre<br />
tâche, vous la vivifierez Vous observerez, vous<br />
noterez vos observations, vous expérimenterez<br />
(vous êtes un savant en votre genre), vous comparerez,<br />
vous jugerez. Il faut, en" pédagogie, savoir<br />
poser <strong>de</strong>s problèmes et les résoudre. Vous<br />
ferez par là œuvre personnelle, originale, vivante,<br />
en même temps que vous acquerrez une<br />
vigueur intellectuelle qui vous permettra <strong>de</strong><br />
suivre le mouvement pédagogique et, s'il le<br />
faut, <strong>de</strong> vous mêler à ce mouvement. Vous garnirez<br />
les rayons <strong>de</strong> votre petite bibliothèque <strong>de</strong><br />
quelquesrares, maisbonsouvragespédagogiques.<br />
Enfin, ne travaillez pas dans l'espoir <strong>de</strong> récompenses<br />
quelconques. Contentez-vous <strong>de</strong> la joie<br />
profon<strong>de</strong> et pure qui suit toujours l'effort désintéressé<br />
et sincère. La source intarissable <strong>de</strong> cette<br />
joie est en vous-même : sachez la faire jaillir.<br />
Vous aimerez la vie en général. Vous l'aimerez<br />
dans toutes ses manifestations. Vous seriez<br />
un maître incomplet si vous passiez indifférent<br />
<strong>de</strong>vant les beautés qui vous entourent, si vous<br />
ne saviez les admirer et les faire admirer.<br />
II. — Réponse à la lettre précé<strong>de</strong>nte... (1910).<br />
(VINGT-CINQ ANS APRÈS)<br />
Mon cher maître,<br />
J'ai gardé précieusement la lettre que vous<br />
m'écriviez il y a quelque vingt-cinq ans. Je l'ai<br />
lue souvent. Elle a été mon gui<strong>de</strong> et bien souvent<br />
ma force. J'y ai puisé maintes fois <strong>de</strong> viriles<br />
résolutions. Par elle, j'ai pu rester jeune longtemps.<br />
Mais elle ne contenait pas cependant le secret<br />
<strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> ,1a fontaine <strong>de</strong> Jouvence.Elle n'a<br />
pu empêcher mes cheveux <strong>de</strong> grisonner, ni mes<br />
illusions <strong>de</strong> s'en aller une à une. Je suis entré<br />
dans l'enseignement avec votre lettre dans la<br />
tête, la foi et l'enthousiasme au cœur. J'ai consacré<br />
à mes jeunes élèves le meilleur <strong>de</strong> ma vie.<br />
Et c'est sans doute l'indulgence ou l'illusion inséparable<br />
<strong>de</strong> l'enthousiasme qui me fait regretter<br />
maintement mes premières années d'enseignement...<br />
J'ai beaucoup aimé ma profession. Je l'aime<br />
toujours. Mais j'ai eu le tort impardonnable <strong>de</strong><br />
me croire instituteur, et rien que cela. Or, les<br />
faits se sont chargés <strong>de</strong> me <strong>de</strong>ssiller les yeux.<br />
Plus j'avançais, plus je rencontrais d'occupations<br />
accessoires et obligatoires qui venaient se<br />
greffer sur ma besogne principale et essentielle,<br />
au point <strong>de</strong> l'étouffer. Et ni mon énergie, ni<br />
ma patience, ni mes récriminations n'ont pu<br />
me défaire <strong>de</strong> ces importunes besognes qui venaient<br />
grignoter mes jours, heure par heure,<br />
minute par minute. C'est à ces moments que<br />
j'ai le plus souffert, pour avoir éprouvé le sentiment<br />
douloureux et amer <strong>de</strong> l'impuissance.<br />
Je suis chargé du secrétariat <strong>de</strong> mairie : lourd<br />
boulet que je traîne plusieurs heures par jour.<br />
Je <strong>de</strong>mandais un jour à l'un <strong>de</strong> mes amis s'il se<br />
procurait quelquefois à lui-même la douce satisfaction<br />
<strong>de</strong> pouvoir confier ses pensées au papier.<br />
— Oui, me répondit-il, je m'exerce surtout<br />
dans l'art épistolaire; j'écris tous les jours<br />
<strong>de</strong>s lettres au préfet et au sous-préfet. Moi<br />
aussi, et comme secrétaire <strong>de</strong> diverses sociétés<br />
locales, j'établis <strong>de</strong>s comptes longs et délicats..<br />
En ma qualité <strong>de</strong> maître <strong>de</strong> tir, le dimanche,au<br />
lieu d'aller humer l'air pur et <strong>de</strong> détendre mon<br />
esprit et mes nerfs, je réunis autour <strong>de</strong> moi mes<br />
jeunes disciples pour leur apprendre à mettre<br />
« dans le noir ». Par instants je <strong>de</strong>viens aussi<br />
pépiniériste ; je fais pousser <strong>de</strong>s petits sapins<br />
pour le reboisement <strong>de</strong>s montagnes dénudées<br />
<strong>de</strong> la commune. Knfin,je suis encore, trop souvent,<br />
<strong>de</strong>vinez, cher maitre je suis téléphoniste.<br />
Aussi, attelé à cent besognes, tiraillé <strong>de</strong> tous<br />
côtés, suis-je tenté souvent <strong>de</strong> jeter le manche<br />
après la cognée. Où pourrais-je, en effet, trouver<br />
le temps nécessaire <strong>de</strong> bien préparer ma<br />
classe? J'en suis réduit à me faire l'esclave d'un<br />
journal ou d'un manuel. Je donne, après trente<br />
ans d'instruction obligatoire, ce triste spectacle :<br />
l'homme à qui est confiée la tache délicate entre<br />
toutes d'éveiller la pensée chez les enfants,<br />
cet homme qui <strong>de</strong>vrait par conséquent continuellement<br />
vivifier sa propre pensée, cet homme<br />
ne peut pas, n'a pas le temps <strong>de</strong> penser. Et après<br />
cela, j'entends dire que l'école publique ne<br />
tient pas toutes ses promesses et que beaucoup<br />
<strong>de</strong> ses élèves arrivent au régiment à peu près<br />
illettrés. Si cela est, à qui la faute? Faites que<br />
l'instituteur soit un instituteur, et non un factotum<br />
<strong>de</strong> la République.<br />
Pardonnez, cher maitre... (La suite <strong>de</strong> cette<br />
lettre, tombée entre mes mains par un hasard<br />
heureux, a été égarée.)<br />
Peur copie conforme :<br />
AL. BUATIIIER,<br />
instituteur à Prévessin (Ain).
366 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
I<br />
VARIÉTÉS —<br />
REVUE SCIENTIFIQUE<br />
PAR SAINT-GILLES<br />
SOMMAIRE. — 1. Encore la comète. — 2. Instinct et intelligence : les abeilles ot les gaêpes. -<br />
3. Les mathématiques expérimentales. — 4. D'où nons viennent les vins <strong>de</strong> Madère. — 5. La<br />
France, puissance musulmane. — 6. La vanille et les chimistes. — 7. Les mines <strong>de</strong> diamant dans<br />
l'Afrique alleman<strong>de</strong>.<br />
1. — Encore la comète.<br />
Ce qui préoccupe les savants. — Où il faut aller<br />
pour la voir en plein jour. — La nuit du 18 au<br />
19 mal. — Rien à craindre du noyau, mais la<br />
queue...<br />
Pendant que les astronomes préparent leurs<br />
télescopes, hâtons-nous <strong>de</strong> donner sur la comète<br />
<strong>de</strong> Halley quelques renseignements puisés<br />
aux meilleures sources.<br />
Ce qui intéresse le plus les savants laisse<br />
parfois indifférent le commun <strong>de</strong>s mortels et<br />
réciproquement. Si les asironomes, par exemple,<br />
se réjouissent <strong>de</strong> l'approche <strong>de</strong> l'astre chevelu,<br />
c'est qu'il leur sera donné pour la première<br />
fois d'observer le passage <strong>de</strong> la tête cométaire<br />
<strong>de</strong>vant le soleil et, par conséquent, d'évaluer<br />
exactement la <strong>de</strong>nsité du noyau. Toutefois,<br />
comme le fait remarquer M. Renaudot, celte<br />
étu<strong>de</strong> ne pourra être faite que par les astronomes<br />
placés dans les conditions les meilleures<br />
pour l'observation en plein jour, c'est-à-dire<br />
par ceux qui se seront transportés avec armes<br />
et bagages au Japon ou en Australie.<br />
Pour nous, gens d'Europe, le passage <strong>de</strong> la<br />
comète aura lieu dans la nuit du 18 au 19 mai,<br />
vers <strong>de</strong>ux heures du malin. Ceux qui aiment à<br />
<strong>de</strong>vancer l'aurore pourront voir -— si l'état <strong>de</strong><br />
l'atmosphère le permet — la queue <strong>de</strong> la comète<br />
traverser le ciel. Son extrémité s'étendra<br />
vers l'étoile Antarès ou alplia <strong>de</strong> la constellation<br />
du Scorpion.<br />
On sait que la queue <strong>de</strong>s comètes disparaît<br />
quelquefois quand elles arrivent au périhélie,<br />
c'est-à-dire quand elles sont au point <strong>de</strong> la<br />
courbe le plus rapproché du soleil. Mais c'est<br />
souvent pour, reparaître plus tard, au fur et à<br />
mesure qu'elles s'en éloignent. Lors <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>rnière<br />
apparition, en 1835, la comète <strong>de</strong> Halley<br />
fut observée cent <strong>de</strong>ux jours avant le périhélie,<br />
c'est-à-dire au commencement d'août. Mais c'est<br />
seulement le ~2 octobre qu'on vit apparaître la<br />
queue s'élargissant en forme d'éventail <strong>de</strong> la<br />
base à son extrémité.<br />
Tout ceci est bon pour les hommes <strong>de</strong> science,<br />
mais ce qui préoccupe avant tout les masses<br />
populaires, c'est <strong>de</strong> savoir si la comète peut<br />
toucher la terre et exercer sur nous une action<br />
quelconque.<br />
S'il s'agit du noyau <strong>de</strong> la comète, il n'y a<br />
absolument rien à craindre et voici pourquoi :<br />
On connaît très exactement la route que suivent<br />
les comètes, ce qu'on appelle leur orbite. On<br />
n'est pas moins fixé sur l'orbite que suit la terre.<br />
On sait, par suite, que quand le noyau <strong>de</strong> la comète<br />
Halley traversera l'orbite terrestre, notre<br />
globe aura <strong>de</strong>puis longtemps dépassé le point<br />
d'intersection.<br />
Reste la chance <strong>de</strong> nous trouver engagés dans<br />
l'immense queue <strong>de</strong> l'astre.<br />
Au 18 mai, la comète ne sera plus qu'à<br />
23 millions <strong>de</strong> kilomètres <strong>de</strong> nous, — une misère<br />
pour les astronomes! — Et cette queue est<br />
déjà bien développée à l'heure qu'il est. « Si<br />
elle ne disparaît pas au périhélie, elle pourrait<br />
bien, d'ici au 18 mai, mesurer plus <strong>de</strong> 23 millions<br />
<strong>de</strong> kilomètres et non seulement balayer<br />
la surface du globe, mais même le dépasser à<br />
tel point que nous serions totalement plongés<br />
dans la substance cométaire. »<br />
En résulterait-il pour nous quelque dommage?<br />
Ce n'est pas la première fois que la terre traverse<br />
la queue <strong>de</strong>s comètes. Qu'en est-il résulté?<br />
Personne ne s'en est même aperçu, à<br />
l'exception <strong>de</strong> quelques savants. Encore ne l'ontils<br />
remarqué que quelques jours après. C'est<br />
que la queue <strong>de</strong>s comètes est formée <strong>de</strong> molécules<br />
gazeuses électriques, séparées les unes<br />
<strong>de</strong>s autres par <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s relativement très larges<br />
et peut-être aussi par <strong>de</strong> minuscules poussières<br />
cosmiques.<br />
Tout ce que nous pourrons constater à ce moment,<br />
ce sera peut-être une recru<strong>de</strong>scence d'étoiles<br />
filantes. Mais le phénomène n'est pas pour<br />
nous surprendre, car il se produit fréquemment<br />
sur tous les points du globe. Et c'est ainsi que<br />
se dispersent en poussière à travers l'infini,<br />
les débris <strong>de</strong> ce qui fut peut-être un mon<strong>de</strong><br />
habité.<br />
2. — Instinct et intelligence.<br />
Les abeilles et les guêpès.<br />
Un <strong>de</strong>s maîtres <strong>de</strong> l'entomologie. — Pour la conservation<br />
<strong>de</strong> l'espèce. — L'insecte chasseur. — La<br />
guêpe et l'anesthèsle.<br />
Dans les environs d'Orange, à Sérignan,habite<br />
un mo<strong>de</strong>ste savant provincial que les naturalistes<br />
se préparent à fêter prochainement. Henri<br />
Fabre a passé quarante ans <strong>de</strong> sa vie à étudier<br />
les insectes. Il a saisi tous leurs secrets et il<br />
nous les révèle.<br />
L'instinct chez les animaux n'est pas moins<br />
fécond en surprises que l'intelligence chez<br />
l'homme. Mais l'homme progresse, il a une histoire,<br />
un passé, un avenir. L'animal agit en vue<br />
<strong>de</strong> fins qu'il ne connaît pas, sans éducation préalable<br />
<strong>de</strong> ses actes. La gran<strong>de</strong> affaire pour lui,<br />
c'est la conservation <strong>de</strong> l'espèce. C'est ainsi que<br />
la plupart <strong>de</strong>s insectes préparent <strong>de</strong>s générations<br />
qu'ils ne connaîtront jamais.<br />
Rien n'égale sous ce rapport, nous dit M. Edmond<br />
Perrier, le zèle et la prévoyance <strong>de</strong>s<br />
abeilles et <strong>de</strong>s guêpes. Toutes préparent pour<br />
leur progéniture un domicile bien abrité, souvent<br />
douillettement ouaté à l'intérieur du duvet<br />
emprunté aux plantes, parfois tapissé <strong>de</strong> pétales
<strong>de</strong> Heurs ou <strong>de</strong> pièces minuscules découpées<br />
dans les feuilles.<br />
Dans la tribu <strong>de</strong>s abeilles, le nid est toujours<br />
approvisionné d'une pâtée <strong>de</strong> miel et <strong>de</strong> pollen.<br />
Dans celle <strong>de</strong>s guêpes, la provision est faite <strong>de</strong><br />
gibier. Et l'éminent directeur du Muséum résume<br />
en ces termes les travaux <strong>de</strong> Henri Fabre<br />
sur les guêpes :<br />
Nos guêpes communes, qui partagent leur domicile<br />
avec leur progéniture, la nourrissent au jour le jour<br />
<strong>de</strong> mouches qu'elles viennent capturer jusque sur nos<br />
tables ; les autres approvisionnent leur nid une lois<br />
pour toutes, déposant auprès <strong>de</strong> chaque œuf tout ce<br />
qui sera nécessaire pour alimenter le jeune jusqu'à,<br />
son complet développement. Quelques-unes ne chassent<br />
que du menu gibier, ce qui est facile mais nécessite<br />
beaucoup d'allées et <strong>de</strong> venues ; les plus<br />
adroites s'adressent à <strong>de</strong>s proies suffisamment volumineuses<br />
pour que chacune suffise à une éducation.<br />
Ainsi les guêpes pompiles emmagasinent <strong>de</strong> grosses<br />
araignées ; les tachytes, suivant les espèces, <strong>de</strong>s criquets,<br />
<strong>de</strong>s grillons, <strong>de</strong> jeunes mantes, les Prega-Diou<br />
<strong>de</strong>s paysans du Midi, voire <strong>de</strong> grosses courtilières.<br />
Ces proies plantureuses sont <strong>de</strong> capture difficile ;<br />
l'insecte déploie dans leur chasse une astuce et une<br />
adresse merveilleuses. Jamais il ne les tue ; mortes,<br />
elles se décomposeraient, infecteraient le nid et empoisonneraient<br />
ses habitants ; il se borne à les paralyser<br />
; <strong>de</strong> la sorte elles sont hors d'état <strong>de</strong> nuire et<br />
constituent néanmoins une provision <strong>de</strong> chair fraîche.<br />
Quelques coups d'aiguillon toujours en même nombre,<br />
parfois un seul appliqué au bon endroit que connaît<br />
très bien la guêpe, suffisent pour obtenir ce résultat.<br />
Le poison <strong>de</strong> l'aiguillon est toujours déversé dans les<br />
centres nerveux. Vraie trouvaille <strong>de</strong> physiologiste 1<br />
Chasseur merveilleux, la guêpe sait distinguer ses<br />
proies comme un naturaliste, les opérer comme un<br />
chirurgien consommé, versé tout à la fois dans la connaissance<br />
<strong>de</strong> l'anatomie et dans l'art <strong>de</strong> manier les<br />
anesthésiques.<br />
3. — Les mathématiques expérimentales.<br />
Abus <strong>de</strong> l'abstraction. — Faisons voir et faisons<br />
toucher. — Un portrait du taupin. — La métho<strong>de</strong><br />
objective.<br />
Contrairement à une opinion trop répandue<br />
encore, toutes les sciences, dit le mathématicien<br />
Laisant, sont expérimentales sans en excepter<br />
les sciences exactes, arithmétique, algèbre et<br />
géométrie. Volontiers, il prendrait à son compte<br />
le vers connu qui résume la philosophie <strong>de</strong><br />
Condillac :<br />
Tout entre dans l'esprit par la porte <strong>de</strong>s sens.<br />
Au lieu <strong>de</strong> faire appel à l'abstraction et à la<br />
mémoire, tout enseignement doit être objectif<br />
surtout au début. C'est ce qui a fait' le mérite<br />
et le succès <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux livres du grand éducateur<br />
populaire, Jean Macé : l'Histoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
petits marchands <strong>de</strong> pommes et l'Arithmétique du<br />
grand-papa.<br />
Remarquez que le mal d'une éducation abstraite<br />
et mnémonique ne sévit pas seulement<br />
dans l'enseignement primaire. 11 y est même<br />
peut-être moins grave que dans l'enseignement<br />
<strong>de</strong>s lycées et <strong>de</strong>s collèges. Un philosophe contemporain,<br />
E. Chartier, nous a tracé à ce propos<br />
une plaisante silhouette du « taupin ».<br />
Un « taupin », vous le savez, c'est un candidat<br />
à l'Ecole polytechnique, ainsi nommé parce<br />
qu'il se prépare, futur ingénieur, à creuser,<br />
comme la taupe, <strong>de</strong>s galeries <strong>de</strong> mine.<br />
« Le taupin donc, dit Chartier, se lève au i<br />
premier chant <strong>de</strong>s moineaux. Tout en s'arro- I<br />
PARTIE GÉNÉRALE 367<br />
sant d'eau froi<strong>de</strong>, il organise en pensée les<br />
plaisirs <strong>de</strong> sa journée. D'abord Lire quatrevingts<br />
pages <strong>de</strong> mécanique et c'est une austère<br />
mécanique ! Il n'y est question ni <strong>de</strong> locomotives,<br />
ni d'automobiles ni d'auctine autre machine.<br />
C'est <strong>de</strong> la mécanique sans mécanique,<br />
<strong>de</strong>s lignes et <strong>de</strong>s symboles algébriques. Figurezvous<br />
un sourd-muet condamné à lire <strong>de</strong>s pages<br />
<strong>de</strong> musique sans pouvoir penser à la musique<br />
et vous aurez une faible idée <strong>de</strong>s plaisirs <strong>de</strong><br />
notre taupin.<br />
Puis le taupin se rend dans une autre salle<br />
et se repose <strong>de</strong> la mathématique par la physique.<br />
Vous vous dites, homme naïf : « Voilà<br />
un garçon qui va enfin respirer, observer, manier<br />
<strong>de</strong>s appareils, s'approcher <strong>de</strong> la nature. »<br />
Homme naïf, vous vous trompez. Il va écrireun<br />
peu plus vite, il va interpréter <strong>de</strong>s expériences<br />
qu'il n'a jamais vues, qu'il ne verra jamais. A<br />
côté, dans le cabinet <strong>de</strong> physique, les appareils<br />
dorment dans les vitrines.<br />
C'est pour prémunir la jeunesse et ses maîtres<br />
contre les méfaits <strong>de</strong> l'abstraction prématurée<br />
que M. Jacques Camescasse a imaginé un<br />
« initiateur mathématique 1 » <strong>de</strong>stiné à faire<br />
comprendre aux enfants, sans aucune difficulté,<br />
la corrélation qui unit les sciences exactes et<br />
<strong>de</strong> matérialiser, pour ainsi dire, les principales<br />
lois <strong>de</strong> l'arithmétique et <strong>de</strong> la géométrie.<br />
4. — D'où nous viennent<br />
les vins <strong>de</strong> Madère.<br />
L'étiquette et le flacon. — Les <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la fabrication.<br />
— Moins on en produit,plus on en vend.<br />
L'île <strong>de</strong> Madère, primitivement couverte <strong>de</strong><br />
forêts (d'où son nom ma<strong>de</strong>ira, bois), fut en proie<br />
à un incendie qui la déboisa pour longtemps.<br />
Ses terres, d'une merveilleuse ^fertilité, furent<br />
alors plantées en vignes dont les cépages avaient<br />
été importés <strong>de</strong> l'île <strong>de</strong> Crète vers le milieu du<br />
xv e siècle. Le nom <strong>de</strong> « malvoisie », qui désigne<br />
le madère le plus sucré, est en effet une corruption<br />
<strong>de</strong> Malavesi, petit vi lage crétois.<br />
La consommation <strong>de</strong>s vins <strong>de</strong> Madère, dont la<br />
réputation est mondiale, ne cesse pas <strong>de</strong> s'élever<br />
d'année en année. Mais ces vins, d'où viennentils<br />
au juste?<br />
Bien <strong>de</strong>s amateurs se croient garantis <strong>de</strong> la<br />
frau<strong>de</strong> par le cachet, l'estampille et les lettres<br />
d'expédition <strong>de</strong> leurs fournisseurs. Hâtons-nous<br />
<strong>de</strong> leur dire la vérité : Oui, leurs vins viennent<br />
bien <strong>de</strong> Madère, mais ils ont été. fabriqués<br />
ailleurs.<br />
D'abord le phylloxéra, qui a sévi en 1875, a<br />
détruit une gran<strong>de</strong> partie du vignoble et aujourd'hui<br />
la production locale ne suffit pas toujours<br />
à la consommation. Et pourtant, plus la production<br />
diminue, plus la consommation augmente.<br />
On livre aujourd'hui, sur tous les marchés<br />
européens <strong>de</strong>s vins, dits <strong>de</strong> Madère, à <strong>de</strong>s prix<br />
<strong>de</strong> plus en plus abordables.<br />
L'explication est d'une extrême simplicité.<br />
Tous ces vins ont été récoltés en Espagne et<br />
même dans le midi <strong>de</strong> la France. On l^s prépare<br />
à Cadix, à Lisbonne, à Valence, au besoin à<br />
Cette ou à Narbonne. La plupart sont expédiés<br />
directement sous le nom <strong>de</strong> Madère au menu<br />
fretin <strong>de</strong>s consommateurs.<br />
1. Notice sur l'initiateur mathématique. Paris. Hachette.<br />
Prix : 1 franc.
368 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
Mais il y a <strong>de</strong>s gens plus méfiants et plus difficiles<br />
qui réclament <strong>de</strong>s certificats d'origine.<br />
Eh bien! Les négociants ont tout prévu. Les<br />
voyages forment les vins comme la jeunesse.<br />
Ils expédient à Funchal les produits du vignoble<br />
<strong>français</strong> et espagnol, et—moyennant finance, bien<br />
entendu — les commerçants <strong>de</strong> Madère se chargent<br />
<strong>de</strong> les authentifier.<br />
Comme Gorenflot baptisait carpes les belles<br />
volailles qu'il savourait les jours maigres, les<br />
industriels <strong>de</strong> Madère procè<strong>de</strong>nt à toutes les<br />
cérémonies du baptême et les vins qu'ils ont<br />
reçus d'Europe nous reviennent, comme nous le<br />
disions, avec toutes les marques extérieures,<br />
cachets, estampilles et certificats <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong><br />
nature à dissiper tous les soupçons. Seuls, les<br />
touristes et les globe-trotters qui ont séjourné<br />
dans l'île peuvent donc se flatter d'avoir bu du<br />
vin <strong>de</strong> Madère, et encore, à une condition, c'est<br />
que la production <strong>de</strong>s années précé<strong>de</strong>ntes ait<br />
été suffisante pour faire face aux besoins <strong>de</strong> la<br />
consommation <strong>de</strong>s habitants.<br />
5. — La France, puissance musulmane.<br />
A propos <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong>s Balkans. — Les mahométans<br />
d'Afrique et les intérêts <strong>français</strong>.<br />
Voici la Turquie aux prises avec l'Albanie révoltée.<br />
Ce sont là querelles d'intérieur dont il<br />
semble, au premier abord, que nous puissions<br />
nous désintéresser. Mais la Turquie, c'est le<br />
cœur et la tête du mon<strong>de</strong> musulman, et les<br />
gran<strong>de</strong>s puissances coloniales sont aujourd'hui,<br />
bon gré mal gré, <strong>de</strong>s puissances islamiques.<br />
Il est toujours difficile, pour les pays musulmans,<br />
d'avoir <strong>de</strong>s statistiques exactes, mais s'il<br />
faut en croire les journaux turcs, il y aurait<br />
dans le mon<strong>de</strong> entier 270 millions environ <strong>de</strong><br />
disciples <strong>de</strong> Mahomet.<br />
Il n'en reste, il est vrai, qu'environ 3 millions<br />
dans la Turquie d'Europe, mais la religion<br />
musulmane fait <strong>de</strong>s prosélytes nombreux en<br />
Asie et bien plus encore en Afrique.<br />
Très supérieure en effet au fétichisme grossier<br />
<strong>de</strong>s nègres, elle s'est imposée, par une propagan<strong>de</strong><br />
pacifique ou armée, à tout le Nord et<br />
le Centre du continent africain.<br />
On évalue à 70 millions environ le nombre<br />
<strong>de</strong>s musulmans d'Afrique et beaucoup d'entre<br />
eux sont aujourd'hui les clients <strong>de</strong> la France.<br />
On en trouve 6 ou 7 millions dans l'Algérie et<br />
la Tunisie, d2 millions dans le Sahara <strong>français</strong>,<br />
le Sénégal et le Soudan, 200 000 ou 300 000 dans<br />
nos autres possessions africaines, Oboclc, Madagascar,<br />
soit en tout 18 à 20 millions qui sont<br />
aujourd'hui placés sous notre domination.<br />
Par suite, la France est <strong>de</strong>venue, après l'Angleterre,<br />
concurremment avec la Russie, la plus<br />
gran<strong>de</strong> puissance musulmane <strong>de</strong> l'Europe.<br />
Et, comme le sultan <strong>de</strong> Constantinoplefist un<br />
chef religieux plus encore qu'un chef politique,<br />
nous <strong>de</strong>vons suivre avec plus d'attention que<br />
jamais tous les inci<strong>de</strong>nts ou les conflits qui<br />
surgissent dans les Balkans.<br />
6. — Les chimistes et la vanille.<br />
Encore une culture menacée. — Ce qu'on peut tirer<br />
<strong>de</strong> la houille. — Doléances <strong>de</strong>s colonies.<br />
La chimie est parfois sans pitié pour l'agriculture.<br />
Les teintures dérivées <strong>de</strong>s succédanés<br />
<strong>de</strong> la houille ont ruiné chez nous la culture <strong>de</strong><br />
la garance et du safran, comme le colza a disparu<br />
<strong>de</strong>vant l'invasion du pétrole. C'est aujourd'hui<br />
le tour <strong>de</strong> la vanille. On a trouvé <strong>de</strong>s procédés<br />
pour l'extraire <strong>de</strong> différentes substances.<br />
Le plus usité et, paraît-il, le plus nuisible, consiste<br />
à le tirer <strong>de</strong> la houille.<br />
Vous me direz que peu vous chaut, puisqu'on<br />
ne cultive pas la vanille en France. Eh bien! et<br />
nos colonies"? Savez-vous que sur une production<br />
mondiale <strong>de</strong> 450 000 kilogrammes, 300 000<br />
kilogrammes sont fournis par la Réunion, les<br />
Comores, Madagascar, la Gua<strong>de</strong>loupe et Tahiti ?<br />
Or, <strong>de</strong>puis la concurrence <strong>de</strong>s chimistes, le<br />
prix <strong>de</strong> la vanille, qui valait il y a quelques<br />
années, 80 francs le kilo, est tombé à 40 et<br />
même à 20 francs, c'est-à-dire au-<strong>de</strong>ssous du<br />
prix <strong>de</strong> revient.<br />
Et alors, commerçants et planteurs <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt<br />
que, pour rétablir l'équilibre entre le produit<br />
colonial et le produit chimique, on frappe<br />
ce <strong>de</strong>rnier d'un droit proportionnel à son pouvoir<br />
parfumant. On estime qu'un kilogramme<br />
<strong>de</strong> vanilline équivaut à 100 kilogrammes <strong>de</strong><br />
vanille. La vanille d'origine <strong>français</strong>e payant à<br />
la douane 2 fr. 08 au kilo, 1 kilogramme <strong>de</strong><br />
vanilline <strong>de</strong>vrait, en bonne-justice, payer 208 fr.<br />
Mais ce que souhaiteraient surtout les consommateurs<br />
auxquels on ne songe pas assez, ce<br />
serait <strong>de</strong> pouvoir distinguer la vanille végétale<br />
<strong>de</strong> la vanille artificielle sortie du creuset <strong>de</strong>s<br />
chimistes. -<br />
7. — Les mines <strong>de</strong> diamant<br />
dans l'Afrique alleman<strong>de</strong>.<br />
Une colonie qui végétait. — Sous le pas d'un boy. —<br />
Un coup <strong>de</strong> fortune.<br />
Vepus les <strong>de</strong>rniers en Afrique, les Allemands<br />
ont dû se contenter <strong>de</strong> ce que les autres puissances<br />
leur avaient laissé. Ils s'étaient établis<br />
notamment au nord <strong>de</strong> la colonie du Cap sur <strong>de</strong>s<br />
territoires assez pauvres, sans autre ressource<br />
que <strong>de</strong> jeter <strong>de</strong> loin en loin un œil <strong>de</strong> convoitise<br />
sur les mines d'or et <strong>de</strong> diamant exploitées à<br />
côté d'eux par les Anglais.<br />
Les choses vont-elles changer ? Les filons<br />
diamantifères se prolongent-iis jusqu'à eux ?<br />
C'est infiniment probable et ici, comme ailleuis<br />
du reste, le hasard a été le meilleur <strong>de</strong>s prospecteurs.<br />
Un simple boy qui travaillait le long <strong>de</strong> la<br />
voie ferrée construite récemment pour tenir<br />
en respect les Hottentots trouva quelques cailloux<br />
qui, <strong>de</strong> mains en mains, finirent par arriver<br />
dans celles d'un savant allemand, M. Kaiser,<br />
qui révéla officiellement la présence du diamant.<br />
Les gisements actuellement exploités<br />
se trouvent non loin du seul port accessible-du<br />
Sud-Ouest-Africain allemand, Lu<strong>de</strong>ritzbucht.<br />
On aura une idée <strong>de</strong> leur importance naissante<br />
en comparant la production <strong>de</strong> 1909 à<br />
celle <strong>de</strong> 1908. Dans le quatrième trimestre <strong>de</strong><br />
1908 elle avait été <strong>de</strong> 23 852 carats. (Le carat,<br />
unité <strong>de</strong> poids pour les pierres précieuses,<br />
équivaut à 204 milligrammes.) Rien que pendant<br />
le premier trimestre <strong>de</strong> 1909 la production s'est<br />
élevée à 200 227 carats. Pour peu que la progression<br />
continue, les Allemands feront à leurs<br />
voisins du Cap une sérieuse concurrence. Le<br />
diamant, <strong>de</strong>venu moins rare, verra décroître<br />
sa valeur marchan<strong>de</strong> ; mais sera-t-il encore aussi<br />
apprécié ?<br />
SAINT-GILLES.
PARTIE GÉNÉRALE 369<br />
Chronique agricole.<br />
Pour avoir <strong>de</strong>s pois <strong>de</strong> senteur.<br />
Dans votre petit jardin, en gran<strong>de</strong> partie<br />
occupé par les légumes, un coin est libre <strong>de</strong>vant<br />
la maison, le long d'un mur ou d'une allée.<br />
Vous songez à y mettre <strong>de</strong>s fleurs qui égayeront<br />
le jardinet et que vous pourrez coupei; et mettre<br />
dans <strong>de</strong>s vases. Si vous êtes, inexpérimenté en<br />
floriculture, je vous recomman<strong>de</strong> <strong>de</strong> semer <strong>de</strong>s<br />
l pois <strong>de</strong> senteur dont la Vie à la Campagne préconise<br />
la culture facile, semblable à celle <strong>de</strong>s<br />
vulgaires pois potagers. C'est maintenant l'époque<br />
<strong>de</strong> les semer. Il est préférable que<br />
l'endroit du semis ait été fumé l'an <strong>de</strong>rnier;<br />
sinon, metlez-y du fumier <strong>de</strong> vache très décomposé.<br />
Bêchez la terre,à la profon<strong>de</strong>ur d'un bon<br />
fer <strong>de</strong> bêche. Suivant l'emplacement^ du semis<br />
ou l'effet décoratif à obtenir, vous sèmerez en<br />
lignes (le long d'une allée, d'un mur, <strong>de</strong> la maison)<br />
ou en poquets (centre d'une planche, milieu<br />
du jardin). Si vous avez plusieurs rangées<br />
côte à côte, distancez les lignes du semis <strong>de</strong> 50<br />
à 80 centimètres; tracez-les par <strong>de</strong>s sillons <strong>de</strong><br />
5 centimètres environ <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur où vous<br />
espacez les graines <strong>de</strong> 4 à 5 centimètres. Puis<br />
recouvrez-les. Si vous semez en poquets, espacez<br />
ceux-ci <strong>de</strong> 20 à 25 centimètres, et mettez<br />
dans chacun 8 à 6 graines. Si les graines germent<br />
difficilement, faites-les tremper vingtquatre<br />
heures dans l'eau tiè<strong>de</strong> et semez <strong>de</strong><br />
suite : la levée est plus rapi<strong>de</strong>. Quelques binages<br />
au pied entretiendront ensuite la plantation en<br />
bon état. Gomme pour <strong>de</strong>s pois potagers, vous<br />
ferez monter les tiges en rames, sur <strong>de</strong>s tuteurs,<br />
ou en colonnes, selon le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> semis<br />
et l'effet décoratif. Quelques arrosoirs d'eau <strong>de</strong><br />
temps en temps comme au reste du jardin, et<br />
vous aurez, vers juillet-août, une belle et odorante<br />
floraison.<br />
HENRI NUSS.<br />
OPINIONS DE NOS LECTEURS<br />
(Les articles ou fragments d'articles insérés sous les<br />
rubriques OPINIONS DE NOS LECTEURS, COMMUNICATIONS<br />
DIVERSES, REVUE DE LA PRESSE, expriment en toute liberté<br />
l'opinion <strong>de</strong> leurs œuteurSj mais n'engagent en rien celle du<br />
Manuel Général.)<br />
Ecoles rurales et écoles urbaines.<br />
Les écoles rurales doivent-elles être <strong>de</strong>s champs<br />
d'expériences? — Où vaut-il mieux faire débuter<br />
les jeunes instituteurs?<br />
Les articles <strong>de</strong> M. Chastaing et <strong>de</strong> M. Martin 1 relatifs<br />
aux écoles rurales et aux écoles urbaines touchaient<br />
à une question qui est certainement d'actualité,<br />
à en juger par le nombre <strong>de</strong> réponses que nous<br />
avons reçues <strong>de</strong> nos lecteurs. Doit-on continuer à sacrifier<br />
les écoles rurales et à les considérer comme <strong>de</strong><br />
véritables champs d'expériences pour les tout jeunes<br />
instituteurs? D'autre part, est-il préférable pour un<br />
maître <strong>de</strong> débuter à la ville ou à la campagne? Problèmes<br />
délicats à résoudre, surtout si l'on veut s'inspirer<br />
à la fois <strong>de</strong> l'intérêt <strong>de</strong>s élèves et <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s<br />
maîtres. Voici ce qu'en pensent quelques-uns <strong>de</strong> nos<br />
correspondants.<br />
M. BOUTEMY,<br />
instituteur à Béoherel (Ille-et-Vilaine).<br />
M. Boutemy constate aussi la tendance très marquée<br />
dans le mon<strong>de</strong> primaire à déserter les milieux ruraux,<br />
o Les adjoints qui jouissent dans les villes <strong>de</strong> situations<br />
agréables et avantageuses ne veulent à aucun prix<br />
accepter la direction d'une école rurale. La plupart<br />
préfèrent rester adjoints pendant toute leur carrière.<br />
Leur exemple gagne les maîtres ruraux, et je sais<br />
nombre <strong>de</strong> directeurs d'écoles qui ont obtenu ou qui<br />
sollicitent leur nomination comme adjoint au chef-lieu<br />
ou dans une importante sous-prétecture <strong>de</strong> leur département.<br />
C'est la course aux postes urbains. La conséquence<br />
<strong>de</strong> cette tendance, c'est que les écoles rurales,<br />
même avec direction, sont considérées comme <strong>de</strong>s si<br />
tuations inférieures d'où l'on s'éva<strong>de</strong> le plus tôt possible.<br />
A qui confiera-t-on alors le soin <strong>de</strong> diriger les<br />
écoles à une seule classe, dont s'éloignent les maîtres<br />
et les maîtresses titulaires? A <strong>de</strong>s stagiaires qu'on<br />
nommera là d'emblée, à la sortie <strong>de</strong> l'école normale.<br />
Si ce n'est pas encore la règle générale, le cas est<br />
déjà assez fréquent dans les écoles <strong>de</strong> filles. Et la<br />
chose est plus grave encore quand on confie cette tâ<br />
I Voir les n" 16 et 19 du Manuel général, dos l"ot22 janvier<br />
1910.<br />
che à <strong>de</strong>s stagiaires non normaliennes qui, après<br />
quelques suppléances à titre d'auxiliaires, se voient<br />
ainsi livrées à elles-mêmes, en tête-à-tête avec leur<br />
inexpérience. » Et M. Boutemy cite l'exemple d'une<br />
école à une seule classe qui a eu six institutrices dont<br />
cinq stagiaires, en moins <strong>de</strong> trois ans, et où le nombre<br />
<strong>de</strong>s élèves est tombé, par suite <strong>de</strong> ces fréquents<br />
déplacements, <strong>de</strong> 50 à 15, au profit <strong>de</strong> l'école libre <strong>de</strong><br />
la commune voisine.<br />
« Est-ce à dire, ajoute-t-il, qu'il vaut mieux placer<br />
les stagiaires dans les bons postes d'adjoints? Nullement,<br />
car on ne saurait mettre en balance les mérites<br />
actuels <strong>de</strong>s maîtres titulaires, ayant pour eux l'expérience<br />
que donne une longue pratique, avec les qualités<br />
futures et par suite problématiques <strong>de</strong>s débutants.<br />
Mais tous les stagiaires, quelle que soit leur<br />
origine, <strong>de</strong>vraient débuter comme adjoints dans une<br />
école à <strong>de</strong>ux ou plusieurs classes. Je me refuse en<br />
effet à croire, malgré l'exemple cité par M. Martin,<br />
qu'un directeur se désintéresse <strong>de</strong> la préparation professionnelle<br />
<strong>de</strong> ses jeunes collaborateurs. Quant à<br />
souhaiter, avec M. Chastaing, <strong>de</strong> voir nommer les adjoints<br />
<strong>de</strong>s villes à la direction <strong>de</strong>s écoles rurales, ce serait,<br />
à mon avis, souvent contraire à leurs intérêts. Dans<br />
bien <strong>de</strong>s cas, cette mesure aurait le caractère d'une<br />
disgrâce. Mais l'administration peut servir à la fois<br />
la cause <strong>de</strong>s élèves et celle <strong>de</strong>s maîtres en décidant<br />
que les directions recherchées et les postes avantageux<br />
seront réservés à ceux qui auront fait leurs<br />
preuves à la tête <strong>de</strong>s écoles moins importantes. »<br />
*<br />
* *<br />
M. VERMEIL,<br />
instituteur à Puget-Tliéniers (Alpes-Maritimes).<br />
M. Vermeil constate, lui aussi, que la question est<br />
complexe et que, pour l'avoir envisagée d'un point<br />
<strong>de</strong> vue trop exclusif, l'un sacrifiant l'intérêt <strong>de</strong>s maîtres<br />
à celui <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, l'autre l'intérêt <strong>de</strong>s élèves à<br />
celui <strong>de</strong>s maîtres, MM. Chastaing et Martin « nous<br />
enferment dans <strong>de</strong>s contradictoires ». Il essaie <strong>de</strong><br />
s'en échapper.<br />
M. Chastaing désirerait voir • nommer chaque débutant,<br />
à titre d'adjoint, dans une école à plusieurs<br />
clasâes où il trouverait les conseils <strong>de</strong> maîtres expérimentés.<br />
Comme corollaire, suivrait la nécessité<br />
d'envoyer d'office dans les écoles rurales les adjoints<br />
<strong>de</strong>s villes ayant trois ou quatre ans <strong>de</strong> service. Mais<br />
M. Martin semble s'alarmer et trouve qu'une pareille<br />
justice serait l'application brutale <strong>de</strong> la formule :<br />
ôte-ioi <strong>de</strong> là que je m'y mette...
370 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
« Certes la question du stage est <strong>de</strong> haute importance<br />
: la bonne ou tnauvaise orientation du début a<br />
<strong>de</strong> longues répercussions sur toute une carrière, et il<br />
faut au débutant <strong>de</strong>s conseils, <strong>de</strong>s exhortations, une<br />
direction. Mais la logique veut aussi que les postes<br />
avantageux, <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce agréable, soient réservés à<br />
ceux qui ont vieilli dans la carrière et fourni <strong>de</strong> longs<br />
eflorts...<br />
« La question du stage est à moitié résolue pour<br />
les élèves <strong>de</strong>s écoles normales <strong>de</strong>puis la refonte <strong>de</strong>s<br />
programmes. Elle est toujours grosse <strong>de</strong> difficultés<br />
pour les autres débutants. Remarquons toutefois que<br />
cette partie du personnel obtient rarement d'emblée<br />
un poste fixe. On lui confie un certain nombre <strong>de</strong><br />
suppléances. Le directeur ou la directrice <strong>de</strong>vrait<br />
alors s'intéresser vivement à la situation <strong>de</strong> ces maîtres<br />
et veiller très sérieusement à leur initiation pédagogique.<br />
Et lorsqu'un poste rural leur est enfin<br />
confié, on pourrait ne pas les abandonner complètement<br />
à eux-mêmes, les autoriser par exemple, le<br />
mercredi (leur classe étant reportée au jeudi), à assister<br />
dans une commune voisine à la classe d'un collègue<br />
expérimenté.<br />
« Seraient aussi à réveiller les initiatives et les<br />
bonnes volontés <strong>de</strong>s municipalités. Les communes<br />
<strong>de</strong>vraient consentir <strong>de</strong>s sacrifices pour s'attacher les<br />
maîtres. Il nous a été dit que dans certains départements,<br />
dans les Bouches-du-Rhône notamment, <strong>de</strong>s<br />
conseils municipaux étaient jadis entrés dans cette<br />
voie et avaient voté <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités particulières aux<br />
maîtres et maîtresses comptant un certain nombre<br />
d'années <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce dans la commune...<br />
« Pour terminer, il nous parait téméraire d'affirmer<br />
que le stage professionnel puisse se faire, à parité <strong>de</strong><br />
conditions, à l'école rurale et à l'école urbaine.<br />
M. Martin généralise trop vite, et nous avons peine<br />
à concevoir que la conduite d'une classe urbaine <strong>de</strong><br />
quarante élèves, à une division, puisse offrir autant<br />
<strong>de</strong> difficultés que la direction d'une école à trois cours,<br />
à effectif moyen <strong>de</strong> trente élèves. »<br />
*<br />
* *<br />
M. LEVALLOIS,<br />
instituteur à Cesny-aux-Vignes [Calvados).<br />
Sur ce <strong>de</strong>rnier point, M. Levallois s'élève aussi contre<br />
l'affirmation <strong>de</strong> M. Martin. En regard <strong>de</strong> « l'excessive<br />
nervosité <strong>de</strong>s petits citadins, » il place les difficultés<br />
nombreuses <strong>de</strong> l'enseignement à l'école rurale, l'isolement,<br />
les tracasseries mesquines <strong>de</strong> clocher qui ont<br />
vite fait <strong>de</strong> décourager le débutant. Il pense qu'il est<br />
utile pour les tout jeunes maîtres d'avoir auprès<br />
d'eux quelqu'un pour les conseiller, les diriger avec<br />
tact et mesure.<br />
Il est <strong>de</strong> l'avis <strong>de</strong> M. Martin, quant à la règle<br />
d'avancement qu'il préconise pour les maîtres ; mais<br />
il serait regrettable, selon lui, <strong>de</strong> voir se former,<br />
dans le corps <strong>de</strong>s instituteurs, <strong>de</strong>ux classes : les urbains<br />
et les ruraux.<br />
, « Il serait bon que les maîtres fussent aptes à enseigner<br />
dans <strong>de</strong>s milieux différents. Le poste <strong>de</strong> débutant<br />
dans une ville est <strong>de</strong>s plus favorables pour la<br />
formation pédagogique du jeune instituteur qui aura<br />
ainsi l'occasion <strong>de</strong> se perfectionner, dans ses rapports<br />
avec ses collègues, avec les conseils <strong>de</strong> son directeur,<br />
et à la tête d'une classe relativement facile à diriger.<br />
« Au bout <strong>de</strong> quelques années, ce jeune adjoint<br />
sera mieux armé pour diriger une école rurale à un<br />
seul maître; que le normalien qu'on dépayse, et auquel<br />
les notions <strong>de</strong> pédagogie reçues à l'école normale<br />
ne seront souvent que d'un médiocre secours. »<br />
Un instituteur picard se plaint <strong>de</strong> ce que trop peu<br />
<strong>de</strong> directeurs sachent « montrer à leurs adjoints la<br />
façon dont doit se faire une classe. » Il <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
aussi « que le futur maître débute dans une école à<br />
<strong>de</strong>ux classes, qu'il franchisse ensuite l'échelon supérieur<br />
pour passer quelques années dans un grand<br />
centre d'où il jouira <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce, <strong>de</strong><br />
logement, et <strong>de</strong>s suppléments divers, et que les villes<br />
<strong>de</strong> province ne soient plus encombrées d'adjoints <strong>de</strong><br />
quarante ans et plus. » Ainsi serait réalisée, selon<br />
lui, un peu plus <strong>de</strong> « justice distributive ».<br />
M. MAYOUX,<br />
instituteur à Marsac [Charente).<br />
Enfin, M. Mayoux, indique un moyen aussi simple<br />
qu'efficace et... coûteux <strong>de</strong> concilier citadins et ruraux<br />
et <strong>de</strong> retenir un peu les instituteurs dans les villages.<br />
Ce moyen, c'est « <strong>de</strong> donner à tous le même traitement,<br />
en admettant une fois pour toutes qu'avantages<br />
et inconvénients sé compensent à la ville et à. la campagne.<br />
» Et pour arriver à cette égalité, pour que les<br />
citadins n'aient plus sur les ruraux n cet avantage<br />
injustifiable d'une grosse in<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce »,<br />
M. Mayoux ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas qu'on la supprime aux<br />
premiers, mais, bien entendu, qu'on en accor<strong>de</strong> une<br />
pareille aux seconds.<br />
Cette solution, évi<strong>de</strong>mment, ne manque pas d'élégance,<br />
mais est-elle possible 7 C'est au moins douteux.<br />
K. SÉauiN.<br />
REVUE DE LA PRESSE<br />
L'école laïque.<br />
Ce que signifie le mot laïque. — L'école publique<br />
n'enseigne pas au nom d'un parti.<br />
Dans un éloquent discours prononcé à la fin<br />
d'un banquet organisé par le cercle Gambetta<br />
<strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, et reproduit par la plupart <strong>de</strong>s<br />
journaux quotidiens, M. Paul Deschanel a défini<br />
le rôle et la mission <strong>de</strong> l'instituteur public et <strong>de</strong><br />
l'école laïque en France.<br />
L'instituteur, a-t-il dit, n'a ni à enseigner une religion<br />
ni à la combattre. L'école publique ne peut être<br />
ni confessionnelle ni anticonfessionnelle. Si elle<br />
s'attaque à une religion et aux consciences qui en<br />
vivent, elle ruine son propre principe. Laïcité, dans la<br />
pensée <strong>de</strong>s républicains dignes <strong>de</strong> ce nom, signifie<br />
non pas tolérance —'il ne s'agit pas <strong>de</strong> nous tolérer<br />
les uns les autres — mais liberté, respect, union <strong>de</strong><br />
tous, indépendamment <strong>de</strong> ce qu'ils pensent et <strong>de</strong> ce<br />
qu'ils croient.<br />
Personne, dans ce récent débat sur l'école, n'a <strong>de</strong>mandé<br />
le monopole — pas mêm.e M. Allard — et le<br />
prési<strong>de</strong>nt du Conseil l'a repoussé. Ce que <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt<br />
les républicains — d'accord en cela avec les libéraux<br />
<strong>de</strong> tous les temps, sous tous les régimes —c'est l'égalité<br />
<strong>de</strong>s gra<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s diplômes pour l'enseignement<br />
public et pour l'enseignement privé, et l'inspection;<br />
non je ne sais quel monopole déguisé qui serait indigne<br />
<strong>de</strong> la loyauté républicaine, mais le contrôle.<br />
Et c'est précisément parce que l'Etat revendique ce<br />
droit <strong>de</strong> surveillance qu'il a le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> se surveiller<br />
lui-même, en bannissant <strong>de</strong> ses écoles toute polémique,<br />
soit dans l'enseignement <strong>de</strong> la morale, soit dans l'enseignenient<br />
<strong>de</strong> l'histoire; car l'école publique n'enseigne<br />
pas au nom d'un parti ; elle enseigne au nom<br />
<strong>de</strong> la France.<br />
/ *<br />
TC # *<br />
La neutralité scolaire doit être fondée sur la<br />
liberté et le respect <strong>de</strong>s croyances.<br />
D'un autre côté, M. Léon Bourgeois, en présidant<br />
l'assemblée générale <strong>de</strong> la Mutuelle <strong>de</strong>s instituteur^<br />
<strong>de</strong> la Marne, a exprimé les marnes idées<br />
en termes non moins éloquents :<br />
L'école d'aujourd'hui est assurée du len<strong>de</strong>main;<br />
elle continuera son œuvre démocratique qui tond à<br />
réaliser la paix <strong>de</strong>s esprits: mais cette paix que nous
voulons ne peut pas être imposée, elle doit être basée<br />
sur la tolérance à l'égard <strong>de</strong>s opinions, le respect<br />
<strong>de</strong>s croyances et la liberté. Nous- <strong>de</strong>mandons à la<br />
science les résultats <strong>de</strong> ses recherches qu'elle nous<br />
révèle l'un après l'autre. .Nous n'enseignons ainsi que<br />
tout ce qui peut être vérifié. Pour le surplus nous<br />
ne savons pas...<br />
Cette réserve que nous gardons dans les questions<br />
sur lesquelles nous n'avons pas <strong>de</strong> certitu<strong>de</strong>s, ce<br />
scrupule qui nous interdit d'affirmer ou <strong>de</strong> nier quand<br />
nous ne savons pas, c'est la caractéristique même <strong>de</strong><br />
la neutralité scolaire. Notre silence est la plus belle<br />
preuve <strong>de</strong> tolérance que l'on puisse donner; et c'est<br />
peut-être à cause <strong>de</strong> cette tolérance que les instituteurs<br />
sont attaqués! Mais l'école laïque prévaudra,<br />
car la vérité prévaut toujours...<br />
Eh bien oui, il faut que l'école laïque puisse un<br />
jour contenir tous les enfants <strong>de</strong> France. Elle y parviendra<br />
grâce à la laïcité, grâce à la neutralité scolaire,<br />
grâce aussi à la largeur d'esprit, à la dignité<br />
d'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> tous les membres du corps enseignant.<br />
PARTIE GÉNÉRALE 371<br />
sent par an près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux millions d'hectolitres <strong>de</strong> spiritueux<br />
et sous l'action continue <strong>de</strong> l'intoxication<br />
alcoolique, la folie, la tuberculose et la criminalité<br />
impulsive ont à peu près doublé <strong>de</strong>puis un quart <strong>de</strong><br />
siècle. La limitation du nombre <strong>de</strong>s débits, l'interdiction<br />
légale d'ouvrir <strong>de</strong> nouveaux débits est donc l'une<br />
<strong>de</strong>s premières mesures qui s'imposent. Cette limitation<br />
a pu être déjà appliquée, en vertu même <strong>de</strong> la<br />
loi <strong>de</strong> 1880, dans un certain nombre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s villes<br />
où elle a produit les plus heureux résultats.<br />
Votre ancien, et je l'espère bien, votre futur député,<br />
M. Augagneur, en avait fait l'expérience à Lyon. Il<br />
s'agit <strong>de</strong> transformer cette limitation municipale facultative<br />
en une limitation nationale obligatoire. C'est<br />
ce qu'ont fait les pays Scandinaves qui étaient, il y a<br />
cinquante ans, les pays les plus alcoolisés du globe,<br />
ceux où la progression du crime et <strong>de</strong> la folie était la<br />
plus forte, et qui sont aujourd'hui les pays les moins<br />
alcoolisés <strong>de</strong> l'Europe, ceux où l'étiage <strong>de</strong> la folie et<br />
du crime est le moins élevé.<br />
La lutte contre l'alcoolisme.<br />
La lauta du législateur. — Ce qui a été fait. — Ce<br />
qui reste à faire.<br />
M. Joseph. Reinach a fait à Lyon, à la réunion<br />
annuelle <strong>de</strong> l'Union fraternelle <strong>de</strong>s employés du<br />
commerce et<strong>de</strong> l'industrie, une conférence contre<br />
l'alcoolisme, dont le Temps a publié un compte<br />
rendu.<br />
Le député <strong>de</strong>s Basses-Alpes a tout d'abord indiqué<br />
où sont les responsabilités du mal. Le<br />
véritable coupable, c'est l'Etat lui-même et le<br />
Parlement.<br />
Le législateur a péché d'abord par inadvertance,<br />
par imprévoyance, quand il ne croyait pas encore à<br />
1a réalité du péril, quand il votait, pour dés motifs <strong>de</strong><br />
pure politique, la loi néfaste sur la liberté illimitée<br />
du commerce <strong>de</strong>s boissons, mais dont la faute est <strong>de</strong>venue<br />
beaucoup plus grave par la suite, quand ce fut<br />
la peur, la peur la plus funeste qui puisse sévir dans<br />
un régime <strong>de</strong> démocratie, la peur électorale qui, tantôt,<br />
le fifagir, tantôt l'empêcha d'agir ; c'est ainsi qu'il<br />
a maintenu, malgré l'évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s conséquences, la<br />
loi <strong>de</strong> 1880 ; c'est ainsi qu'il a rétabli le privilège <strong>de</strong>s<br />
bouilleurs <strong>de</strong> cru et n'a pas encore osé, à l'exemple<br />
<strong>de</strong> nos voisins suisses, interdire la fabrication et la<br />
vente <strong>de</strong> l'absinthe.<br />
Ce n'est pas que les assemblées politiques ne se<br />
soient point préoccupées du problème <strong>de</strong> l'alcoolisme,<br />
et que le gouvernement ne s'en soit point saisi. Il y<br />
aurait une criante injustice k ne pas reconnaître l'inlassable<br />
propagan<strong>de</strong> <strong>de</strong>s groupes antialcooliques <strong>de</strong> la<br />
Chambre et du Sénat, l'importance considérable <strong>de</strong>s<br />
travaux parlementaires dont la question <strong>de</strong> l'alcoolisme<br />
a été l'objet <strong>de</strong>puis vingt ans, ou celle <strong>de</strong>s enquêtes<br />
qu'ont poursuivies à <strong>de</strong>ux reprises les gran<strong>de</strong>s<br />
commissions extraparlementaires qui furent constituées<br />
pour l'éluci<strong>de</strong>r. Mais cet hommage une fois<br />
rendu à d'honorables efforts, il n'en reste pas moins<br />
que les gouvernements, que les ministres <strong>de</strong>s finances<br />
qui se sont succédé n'ont considéré le plus souvent la<br />
question alcoolique que du point <strong>de</strong> vue fiscal, et que<br />
les Chambres l'ont considéré surtout du point <strong>de</strong> vue<br />
économique qui s'est confondu assez souvent pour<br />
elles avec le point <strong>de</strong> vue électoral.<br />
Quels remè<strong>de</strong>s à l'alcoolisme? M. Joseph Reinach<br />
recomman<strong>de</strong> la limitation <strong>de</strong>s débits. Si la<br />
proposition en ce sens avait été votée en 1895, il<br />
y aurait aujourd'hui en France 60 000 débits <strong>de</strong><br />
moins et il ne s'ouvrirait pas chaque jour 6 nouveaux<br />
débits.<br />
La progression <strong>de</strong> l'alcoolisme est proportionnelle à<br />
celle du nombre <strong>de</strong>s débits. Nos 577 000 débits dé-ver-<br />
L'hygiène à l'école.<br />
A propos du projet <strong>de</strong> loi sur l'inspection médicale<br />
<strong>de</strong>s écoles.<br />
M. Lucien Descaves se montre sceptique<br />
quant aux bons effets qu'il faut attendre du<br />
projet <strong>de</strong> loi sur l'inspection médicale :<br />
Je ne doute pas, écrit-il dans le Journal, que l'inspecteur<br />
désigné ne remplisse son <strong>de</strong>voir et ne signale<br />
à qui. <strong>de</strong> droit les défectuosités qu'il relèvera. J'ai<br />
peur seulement que ses rapports n'aillent rejoindre<br />
dans les cartons ou même au panier quantité d'autres<br />
rapports. Si vous saviez ce que <strong>de</strong>viennent, la plupart<br />
du temps, ceux <strong>de</strong> l'instituteur, relatifs à la non<br />
fréquentation scolaire, par exemple, vous partageriez<br />
mes craintes. Découragé, l'instituteur finit par- ne<br />
plus signaler aucune absence. Il en sera <strong>de</strong> même du<br />
mé<strong>de</strong>cin-inspecteur dans son domaine. Car enfin, on<br />
ne l'a pas attendu, en maints endroits, pour s'apercevoir<br />
que les locaux scolaires et leur mobilier sont<br />
insuffisants, malsains, honteux. Tout le mon<strong>de</strong> dans<br />
le pays est fixé là-<strong>de</strong>ssus. Le nouvel explorateur qui<br />
fera cette découverte excitera une douce gaieté.<br />
Oh 1 il l'établira, le bon docteur, la fiche sanitaire<br />
<strong>de</strong> chaque enfant, mais il en sera <strong>de</strong> cette feuille<br />
comme <strong>de</strong> celles qu'emporte le vent.<br />
Aussi bien, voulez-vous parier que cet examen individuel<br />
approfondi ne finira pas même où il <strong>de</strong>vrait<br />
commencer : par la bouche <strong>de</strong> l'enfant?<br />
Et cependant le tableau <strong>de</strong>s ravages que peut<br />
amener dans l'organisme la carie <strong>de</strong>s -<strong>de</strong>nts,<br />
faute <strong>de</strong> soins, ce tableau <strong>de</strong>vrait, dans toutes<br />
les écoles <strong>de</strong> France, faire pendant aux images<br />
<strong>de</strong>stinées à propager l'horreur <strong>de</strong> l'alcoolisme.<br />
Pourquoi ne veut-on rien savoir? Pourquoi l'hygiène<br />
buccale est-elle, à ce point négligée chez l'enfant<br />
que, sur cent élèves,' quatre-vingt-dix, vous enten<strong>de</strong>z<br />
bien, quatre-vingt-dix, présentent <strong>de</strong>s caries<br />
multiples ! Les écoles maternelles sont pleines <strong>de</strong><br />
bambins qui, sur leurs vingt <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> lait, en ont dix<br />
— au moins — <strong>de</strong> gâtées! Qu'arrive-t-il? Ce que les<br />
mères, en général, ne savent pas, parce que nul ne<br />
le leur a dit : que les quatre molaires <strong>de</strong> six ans,<br />
<strong>de</strong>nts permanentes, bases indispensables à la mastication,<br />
vont contracter elles-mêmes, en poussant, le<br />
germe <strong>de</strong> l'infection qui les détruira bientôt, après<br />
quelles souffrances!
372 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
CORRESPONDANCE<br />
Questions Scolaires<br />
Promotions et récompenses.<br />
Plusieurs.<br />
« Quelle est la situation, au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'avancement<br />
et <strong>de</strong>s récompenses honorifiques, <strong>de</strong>s instituteurs<br />
qui, admis à faire valoir leurs droits à la retraite,<br />
continuent leurs fonctions jusqu'à la remise <strong>de</strong> leur<br />
brevet <strong>de</strong> pension, conformément au décret du 27 mai<br />
1897 ? »<br />
L'instituteur admis à la retraite, entre le 1 er janvier<br />
et la date <strong>de</strong> publication <strong>de</strong>s promotions, a droit<br />
à cette promotion s'il remplit les conditions exigées<br />
pour être promu. Toutefois, en exécution <strong>de</strong> l'avis du<br />
Conseil d'Etat du 25 juin 1895, la pension est liquidée<br />
« d'après la situation existant au jour même <strong>de</strong> l'admission<br />
à la retraite, date à laquelle les bases <strong>de</strong> la<br />
liquidation sont définitivement fixées. » L'instituteur<br />
admis à la retraite avant le 1 er . janvier et maintenu en<br />
fonctions jusqu'à la remise <strong>de</strong> son brevet <strong>de</strong> pension,<br />
ne peut obtenir <strong>de</strong> promotion. (Circulaire du 31 juillet<br />
1897.)<br />
L'instituteur peut obtenir une récompense (mention<br />
honorable, médaille <strong>de</strong> bronze, médaille d'argent),tant<br />
qu'il reste en fonctions, même s'il est admis à la retraite.<br />
(Réponse <strong>de</strong> M. le ministre <strong>de</strong> l'Instruction publique<br />
à M. le préfet <strong>de</strong> la Seine.)<br />
F . MUTELET.<br />
BIBLIOGRAPHIE<br />
Par l'Effort 1 .<br />
A propos du livre Par l'Effort publié récemment,<br />
nous avons reçu <strong>de</strong> l'un <strong>de</strong> nos correspondants l'article<br />
suivant dans lequel l'auteur apprécie, comme<br />
il mérite <strong>de</strong> l'être, nous semble-t-il, le remarquable<br />
ouvrage <strong>de</strong> M. Guéchot.<br />
Instruire l'enfant n'est rien, si on ne l'amène à<br />
vouloir. Oui, former dans l'enfant la volonté raisonnée<br />
est la fin <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong>. Cette phrase, je<br />
l'emprunte à la préface du livre <strong>de</strong> lecture courante<br />
<strong>de</strong> M. Guéchot : Par l'Effort. Avec.quel intérêt je<br />
l'ai lu, ce livre qui répond si bien à mes préoccupations<br />
et qui me sera d'un si puissant secours! Cette<br />
80 e lecture dans laquelle l'auteur a, en quelque sorte,<br />
résumé son œuvre, j'en ferai relire plus d'une fois<br />
la conclusion à mes èlèves : « Hier, j'étais assis au<br />
bord <strong>de</strong> la rivière ; sous mes yeux une bûche <strong>de</strong>scendait<br />
lentement le fil <strong>de</strong> l'eau; rencontrant une touffe<br />
<strong>de</strong> roseaux, elle s'arrêta; le flot l'ayant pressée, elle<br />
repartit; un peu plus loin, <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s la saisirent,<br />
elle tournoya et fila plus vite. C'est l'image <strong>de</strong> ces<br />
gens qui s'abandonnent au gré <strong>de</strong>s événements et<br />
qui s'en vont dans la vie sans volonté. Soyez comme<br />
le nageur vigoureux qui lutte contre le flot, le remonte<br />
au besoin, et, en dépit du courant, abor<strong>de</strong> où<br />
il lui plaît d'aller... Vouloir : tout le secret <strong>de</strong> ceux<br />
qui ont fait quelque chose <strong>de</strong> grand, <strong>de</strong> beau, d'utile<br />
est là. »<br />
On ne peut mieux dire. Mais, nous le savons tous,<br />
les conseils ne suffisent pas à éveiller la volonté. Des<br />
bons conseils? la mémoire <strong>de</strong> nos élèves en est. pavée !<br />
Ils restent lettre morte tant que nous n'avons pas<br />
amené l'enfant à collaborer avec nous, à réagir contre<br />
sa naturelle tendance au laisser aller. Susciter<br />
l'eflort volontaire, voilà la difficulté <strong>de</strong> notre tâche 1<br />
On n'en vient à bout que par un appel incessant à<br />
la sensibilité, puisque c'est dans la sensibilité que<br />
plongont les racines <strong>de</strong> la volonté.<br />
1. Par l'Effort livre <strong>de</strong> lecture courante pour ai<strong>de</strong>r à la<br />
formation <strong>de</strong> la volonté, par M. Guéchot, professeur au lycée<br />
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A la culture individuelle qui profite <strong>de</strong> toutes les<br />
circonstances et qui se plie aux différences <strong>de</strong>s tempéraments,<br />
il faudrait pouvoir joindre une culture<br />
collective, un enseignement général. Dérouler sous<br />
les yeux <strong>de</strong> nos èlèves éblouis l'œuvre gigantesque<br />
<strong>de</strong> l'effort dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis les premiers temps<br />
<strong>de</strong> l'humanité, exciter leur ètonnement, leur admiration,<br />
les émouvoir — quelquefois jusqu'aux larmes<br />
— voilà qui serait utile. Et voilà ce que nous pouvons<br />
faire avec ce beau livre qu'est Par l'Effort.<br />
Le héros en est l'humanité en marche vers une civilisation<br />
toujours plus haute. La première partie<br />
nous montre le point <strong>de</strong> départ : l'homme nu sur la<br />
terre hostile; nous assistons à la lutte qu'il engage<br />
contre la nature ennemie, à ses premiers succès; invention<br />
<strong>de</strong> l'outil, domestication <strong>de</strong> l'animal, conquête<br />
du feu; et nous voyons éclore la première civilisation.<br />
C'est ensuite, dans la secon<strong>de</strong> partie, la transformation<br />
du mon<strong>de</strong> par l'effort. L'homme qui, <strong>de</strong>puis<br />
les temps antiques, est à la recherche <strong>de</strong> la dureté et<br />
du tranchant, qui, d'abord, a trouvé le silex, puis le<br />
bronze, trouve enfin le fer et l'acier. Après avoir utilisé<br />
la force du vent, celle <strong>de</strong>s eaux courantes et celle<br />
<strong>de</strong> l'animal, il conquiert définitivement le mouvement<br />
avec la vapeur et l'électricité. Et alors, le progrès se<br />
précipite : c'est la suppression <strong>de</strong> la distance par la<br />
locomotive, le navire, le télégraphe, le câble. L'humanité<br />
<strong>de</strong>vient un immense atelier. La terre est définitivement<br />
conquise.<br />
Comment tant <strong>de</strong> victoires ont-elles pu être gagnées?<br />
Par la toute-puissance <strong>de</strong> l'observation, du<br />
raisonnement et <strong>de</strong> l'entr'ai<strong>de</strong>. D'émouvants récits<br />
nous font assister aux triomphes <strong>de</strong>s savants et <strong>de</strong>s<br />
inventeurs, nous rappellent tout ce que nous <strong>de</strong>vons<br />
à l'entr'ai<strong>de</strong> intellectuelle étendue d'un bout à l'autre<br />
<strong>de</strong> la durée par l'écriture et le livre, à l'entr'ai<strong>de</strong> matérielle<br />
qui a associé tous les travailleurs <strong>de</strong> tous les<br />
temps.<br />
A ce lumineux exposé <strong>de</strong> ce que fut le passé succè<strong>de</strong><br />
l'étu<strong>de</strong> du présent, c'est-à-dire <strong>de</strong> l'eflort dans<br />
un grand pays d'aujourd'hui, la France. Ceci, afin<br />
d'orienter l'écolier dans la contrée où il entrera<br />
bientôt pour y appliquer sa jeune volonté. Avez-vous<br />
remarqué comme il est parfois difficile <strong>de</strong> donner<br />
aux enfants une idée juste <strong>de</strong> tel ou tel fait, <strong>de</strong> ses<br />
proportions réelles, <strong>de</strong> son importance véritable?<br />
C'est que l'enfant ignore les ensembles; en, son esprit,<br />
nul cadre où les détails puissent se classer à<br />
leur place. Simpliste, son cerveau ne répugne nullement<br />
à l'incohérence. Rien donc <strong>de</strong> plus utile qu'une<br />
vue perspective qui arrête le regard attentif sur toutes<br />
les manifestations <strong>de</strong> l'eflort contemporain : effort<br />
contre la faim, contre la soif, contre les intempéries,<br />
contre la maladie, contre les fatalités <strong>de</strong> la vie, contre<br />
l'ignorance; effort moral dans la soumission volontaire<br />
au <strong>de</strong>voir professionnel, au <strong>de</strong>voir d'humanité,<br />
au <strong>de</strong>voir familial, au <strong>de</strong>vo'ir patriotique.<br />
La conclusion d'un tel livre s'indique d'elle-même ;<br />
à ces enfants du peuple que sont nos écoliers, d'autres<br />
enfants du peuple, illustres ceux-là, viennent dire<br />
et prouver par leur exemple qui ni la pauvreté, ni<br />
l'obscurité, ni l'isolement ne sont <strong>de</strong>s obstacles invincibles.<br />
Colomb découvre un mon<strong>de</strong> parce qu'il l'a<br />
obstinément voulu pendant dix-huit ans. Palissy crée<br />
un art nouveau après quinze ans d'un labeur acharné.<br />
Pasteur, Michelet. Richard-Lenoir, James Watt, Buffon,<br />
Franklin et bien d'autres encore, montrent tour<br />
à tour la puissance souveraine <strong>de</strong> la volonté, disent<br />
comment on la fortifie et à quoi il faut l'appliquer :<br />
au développement <strong>de</strong> notre moralité, à la création <strong>de</strong><br />
ressources matérielles, au progrès social.<br />
Il serait trop long d'insister sur l'art avec lequel<br />
chaque lecture est rendue vivante et concrète, d'énumèrer<br />
tous ces traits d'énergie, <strong>de</strong> persévérance, <strong>de</strong><br />
bonté, <strong>de</strong> dévouement, <strong>de</strong> sacrifice <strong>de</strong> soi qui, à la<br />
longue, composent un type idéal dont plus d'un jeune<br />
lecteur voudra se rapprocher. Il est temps <strong>de</strong> conclure<br />
: Par l'effort, c'est toute une bibliothèque;<br />
excellent livre scolaire, il mérite que l'enfant l'emporte<br />
dans la vie comme un bon et utile conseiller.<br />
EDOUARD DURAND.<br />
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nnée scolaire 1909-1910. N° 31 16 Avril 1910.<br />
SUJETS DE COMPOSITIONS<br />
donnés dans<br />
LES E XAMENSE T CONCOURS D E L 'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE<br />
PREPARATION AUX EXAMENS<br />
toires aux examens <strong>de</strong> l'inspection primaire et du<br />
professorat <strong>de</strong>s écoles normales ;<br />
Pour la préparation <strong>de</strong>s maîtres aux examens du i fr. par sujet pour les compositions prépara<br />
ertlûcat d'aptitu<strong>de</strong> pédagogique, du breret suîérieur,<br />
du professorat <strong>de</strong>s écoles normales, <strong>de</strong> 0 fr. 75 par sujet pour les compositions prépara<br />
toires au C. A. P.;<br />
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le nos abonnés un grand nombre <strong>de</strong> sujets d traiter<br />
tue nous leur fournirons gratuitement sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> blèmes qui sont corrigés pour 0 fr. 75; —l'épreuve <strong>de</strong><br />
.ccompagnée d'une ban<strong>de</strong> du journal et adressée langues vivantes ne doit contenir qu'un exercice en<br />
iu secrétaire <strong>de</strong> la rédaction du Manuel général. anglais ou en allemand) ;<br />
Nous prions nos correspondants <strong>de</strong> vouloir bien 0 fr. 50 par sujet pour les compositions <strong>de</strong>s aspirants<br />
au brevetélémentaire, aux écoles normales<br />
r.diquer avec précision l'espèce <strong>de</strong>s sujets qu'ils délirent.<br />
(Sujets du C. A. P., ou du brevet supérieur, primaires et au certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires.<br />
m du professorat, ou <strong>de</strong> l'inspection.)<br />
De plus, les abonnés qui désirent recevoir sous enveloppe<br />
fermée leurs copies annotées, doivent ajouter<br />
0 fr. 15 au prix indiqué pour la correction.<br />
AVIS RELATIF<br />
A LA CORRECTION DES COPIAS Ces petites sommes peuvent nous être adressées en<br />
Nous rappelons à nos abonnés que nous corrigeons<br />
outes les copies gui nous sont adressées par eux et<br />
lue le tarif <strong>de</strong>s corrections est fixé ainsi qu'il suit :<br />
fr. 50 par sujet pour les compositions prépara<br />
CERTIFICAT D'ETUDES P RIMAIRES 1<br />
I<br />
Orthographe et Ecriture 2 .<br />
Entre oiseaux.<br />
« D'où viens-tu, hiron<strong>de</strong>lle aux ailes bleues? —Je<br />
'iens <strong>de</strong> passer sur Paris, ma petite amie. — C'est<br />
rien grand, Paris ? — Qu'est-ce que tu dis là ? On<br />
'oit d'en haut qu'il tient plus <strong>de</strong> place que les autres<br />
illes. Mais qu'est-ce que cela pour une hiron<strong>de</strong>lle?<br />
1 m'a fallu trois minutes pour laisser <strong>de</strong>rrière moi cet<br />
imas d'hommes et <strong>de</strong> pierres. J'ai vu les Alpes, j'ai<br />
r u la mer ; voilà qui est grand. Dé toutes ces maisons,<br />
1 n'en est pas une dont je voudrais pour bâtir un nid<br />
t je sais au village un petit toit rouge sous lequel on<br />
n'attend.. Les moucherons dansent tout autour et la<br />
nènagère se réjouit en me voyant arriver. Reste où<br />
u os, mon enfant, et ne t'inquiète pas <strong>de</strong> Paris: il<br />
le vaut pas l'air qui nous vient droit du ciel.<br />
QUESTIONS . — 1. Quelle est l'idée principale dèveoppêe<br />
dans la dictée ?<br />
(Les plus belles œuvres <strong>de</strong>s hommes ne valent pas<br />
lelles <strong>de</strong> la nature.)<br />
2. Donner <strong>de</strong>s mots <strong>de</strong> la même famille que place.<br />
(Placer, placement, déplacer, remplacer, remplaçant.)<br />
3. Analyser: Et la ménagère se réjouit en me<br />
voyant arriver.<br />
Composition <strong>français</strong>e.<br />
Votre toilette; en quoi consiste-t-elle?<br />
Dites pourquoi vous la faites tous les jours.<br />
SUJET TRAITÉ. — Le matin, aussitôt hors du lit, je<br />
Murs à ma cuvette, et en avant l'eau lroi<strong>de</strong> 1 C'est<br />
j»la qui réveille et rend dispos. Mon col <strong>de</strong> chemise<br />
largement ouvert et mes manches retroussées au-<strong>de</strong>sîus<br />
du cou<strong>de</strong>, je me frotte soigneusement le visage et<br />
l, I'.® 11 remerciant vivement ceux <strong>de</strong> nos abonnés qui ont<br />
ouli./onnco do nous envoyer les sujets <strong>de</strong> composition» donne!<br />
dans les examens et concours, nous les prions, pour facillter<br />
lo travail <strong>de</strong> l'imprimerie, d'écriro seulement sur lé rocto<br />
W8 fotûljes qu'ils nous adressent.<br />
Montdidior (Sommo), 22 juin 1909. Communiqué par<br />
I.ouis, instituteur à Flors-sur-Noyo,<br />
Sujets <strong>de</strong> Compositions.<br />
rustration du journal tient à. la disposition <strong>de</strong> ceux qui<br />
en <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt.<br />
le cou avec un coin <strong>de</strong> serviette mouillé d'eau et<br />
frotté <strong>de</strong> savon. Je n'oublie point les « petits nids à<br />
crasse », comme dit ma mère, et je rince abondamment.<br />
C'est ensuite le tour <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts que je brosse à<br />
la poudre et rince soigneusement. Mes cheveux sont<br />
brossés et peignés, puis je lave mes mains et mes bras<br />
en soignant particulièrement les ongles. L'été, je<br />
m'offre chaque matin une ablution complète; l'hiver,<br />
je dois me contenter du bain hebdomadaire. Mais c'est<br />
tous les jours que je répète les soins dont j'ai parlé<br />
plus haut: ma peau n'est-elle pas sans cesse souillée<br />
<strong>de</strong> poussière et <strong>de</strong> sueur? J'aurais toujours eu honte<br />
d'être sale, mais <strong>de</strong>puis que je sais que je suis couvert<br />
<strong>de</strong> pores, je veux qu'ils respirent. Je veux aussi<br />
conserver mes <strong>de</strong>nts et ne pas y laisser séjourner les<br />
débris d'aliments.<br />
Calcul.<br />
1. Quel est le capital qui, placé à 4 °/ 0 , est <strong>de</strong>venu,<br />
au bout <strong>de</strong> 45 jours, 904 fr. 50, capital et intérêts<br />
réunis ?<br />
Solution.— Intérêt <strong>de</strong> 100 fr. en 45 jours, à 4 °/° :<br />
4 fr. x 45 4 fr.<br />
—<br />
360 8 — 0fr.50.<br />
100 fr., au bout <strong>de</strong> 45 jours, donnent, capital et in<br />
térêts réunis : 100 fr. + Ofr. 50 = 100 fr. 50.<br />
Capital cherché : ^ = 100 fr. x 9<br />
100,D<br />
= 900 fr.<br />
Réponse : 900 fr.<br />
2. Comment fait-On pour rendre une fraction 4 fois<br />
plus gran<strong>de</strong> ou plus petite? Donnez un exemple.<br />
Solution. — Dans une traction, le dénominateur<br />
indique en combien <strong>de</strong> parties on a divisé l'unité ; le<br />
numérateur, le nombre <strong>de</strong> parties que l'on considère.<br />
Pour rendre une fraction 4 fois plus gran<strong>de</strong>, on peut :<br />
soit multiplier le numérateur par 4, car ainsi l'on<br />
prend 4 fois plus <strong>de</strong> parties, soit (s'il est possible) diviser<br />
le dénominateur par 4, car ainsi l'on prend le<br />
même nombre <strong>de</strong> parties que dans la fraction primitive,<br />
mais les parties sont 4 fois plus gran<strong>de</strong>s.<br />
7<br />
Exemple : rendre la fraction ^ 4 fois plus gran<strong>de</strong>.<br />
1"<br />
2°<br />
7 x 4 28<br />
7<br />
8: 4 = N° 31.<br />
DICTÉE. G. MANUEL. Cent Dictées du certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires Réponses, 6 in^fo^'bTOché 08 6 0 C .
122 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
De même, pour rendre une fraction 4 fois plus petite,<br />
on peut multiplier le dénominateur par 4, ou<br />
diviser le numérateur car 4.<br />
8 2<br />
Exemple : ^ ; 1° 7 x 4 28<br />
2 ° ^ =<br />
II<br />
Orthographe et Écriture ».<br />
Vieilles maisons.<br />
Pour conserver la mémoire <strong>de</strong>s choses d'autrefois,<br />
il n'y a rien <strong>de</strong> tel que les vieilles maisons. Elles sont<br />
un perpétuel enseignement. Déjà, en elle-même, une<br />
maison est toute pleine d'enseignements. Si vous voulez<br />
être un peu attentifs, vous allez en comprendre<br />
quelques-uns. Une maison est généralement faite pour<br />
vivre en commun. Elle dit autre chose qu'une cellule<br />
faite pour un seul homme. La maison représente<br />
l'union familiale. Une cellule ne parle que <strong>de</strong> l'individu<br />
isolé; c'est un peu comme une coquille d'escargot.<br />
Mais une maison parle <strong>de</strong> tous ses habitants. Elle<br />
abrite <strong>de</strong>s enfants et <strong>de</strong>s vieillards, <strong>de</strong>s fils et <strong>de</strong>s<br />
pères, <strong>de</strong>s frères et <strong>de</strong>s sœurs, quelquefois <strong>de</strong>s maîtres<br />
et <strong>de</strong>s serviteurs. Tout cela est sous le même toit protecteur<br />
et bon pour tous. La maison abrite notre<br />
sommeil et oftre un cadre à notre travail. Chacun y a<br />
sa place, son refuge. Il faut beaucoup aimer la maison,<br />
la respecter, faire tout le possible pour en rendre<br />
le séjour agréable.<br />
CHARLES WAGNER.<br />
QUESTIONS. — 1. De quels enseignements une maison<br />
est-elle pleine?<br />
(Voir la dictée.)<br />
2. Expliquez les mots perpétuel (qui dure toujours)<br />
; — cellule (petite chambre <strong>de</strong> religieux ou <strong>de</strong><br />
prisonnier, habitée par une seule personne); — refuge<br />
lieu où l'on se retire pour se mettre en sûreté.)<br />
3. Faites trois phrases avec le mot tout, ce mot<br />
étant adjectif dans la première, pronom dans la secon<strong>de</strong>,<br />
adverbe dans la troisième.<br />
( Tout homme a <strong>de</strong>ux pays : le sien et puis la France.<br />
— Tout nous dit d'aimer notre mère. —La ville tout<br />
entière fut illuminée.)<br />
4. Donnez <strong>de</strong>s mots <strong>de</strong> la même famille que isolé.<br />
(Isolable, isolant,isolateur, isolement,isolément, etc.)<br />
Composition <strong>français</strong>e.<br />
Vous avez certainement vu sur le territoire <strong>de</strong> votre<br />
commune ou dans le voisinage un vestige du passé :<br />
vieux château, tour en ruines, ou reste <strong>de</strong> rempart ;<br />
décrivez-le sommairement et dites le souvenir qu'il<br />
vous rappelle.<br />
SUJET TRAITÉ. — Près <strong>de</strong> mon village, au sommet<br />
d'une colline, se dressent les ruines d'un antique manoir.<br />
Une vieille tour à moitié démolie, un ou <strong>de</strong>ux<br />
pans <strong>de</strong> mur, <strong>de</strong>s amas <strong>de</strong> pierres écroulées, c'est<br />
tout ce qui en reste. Le lierre, les ronces et la mousse<br />
envahissent ces débris ; les oiseaux y bâtissent leurs<br />
nids et les petits lézards courent, l'été, le long <strong>de</strong>s<br />
pierres chau<strong>de</strong>s. Jadis, au temps lointain où le manoir<br />
était intact, le seigneur du pays y <strong>de</strong>meurait.<br />
Lui-même vassal d'un seigneur plus puissant, écrasait<br />
les pauvres laboureurs sous <strong>de</strong> lour<strong>de</strong>s charges. Près<br />
<strong>de</strong> la vieille tour, le sol sonne creux sous les pas<br />
et l'on raconte que plus d'un misérable paysan expia<br />
dans ce souterrain le crime d'avoir déplu à son<br />
seigneur.<br />
Calcul.<br />
1. Dans une famille on boit 2 1. 25 <strong>de</strong> cidre à chaque<br />
repas et l'on fait <strong>de</strong>ux repas par jour. Combien<br />
dépensera-t-on pendant le premier trimestre d'une<br />
année ordinaire, si l'on paye 40 fr. 50 la barrique <strong>de</strong><br />
cidre <strong>de</strong> 2 hl. un quart?<br />
1. Arces (Yonne), juillet 1909. Communiqué par M. Fèvre,<br />
professeur à l'école normale <strong>de</strong> Dijon.<br />
Solution. — Nombre <strong>de</strong> jours dans le premier<br />
trimestre (janvier, février, mars) : 31 + 28 + 31<br />
Nombre <strong>de</strong> litres consommés durant ce trimestre<br />
(2 1. 25 x 2) x 90 = 4 1. 5 x 90 = 405 1.<br />
„ . , ., 40 fr. 50 X 405 40 fr. 50 X 9<br />
Prix <strong>de</strong> ce cidre: -<br />
225 5<br />
= 8 fr. 10 X 9 = 72 fr. 90.<br />
Réponse: 72fr.90.<br />
2. Partager 630 fr. entre <strong>de</strong>ux personnes <strong>de</strong> manière<br />
que la part <strong>de</strong> la première soit quatre fois plus gran<strong>de</strong><br />
que celle <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième. Employer les procédés du<br />
calcul mental.<br />
Solution. — 630 fr. représentent la part <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong><br />
personne plus la part <strong>de</strong> la première, qui vaut quatre<br />
foislapart .<strong>de</strong> la secon<strong>de</strong>; soit, au total, cinq fois<br />
la part <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong>.<br />
Part <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> :<br />
=126 fr. Part <strong>de</strong> la première<br />
: 126 fr. X 4 = 504 fr.<br />
CONCOURS P O U R L'OBTENTION DES<br />
B O U R S E S D A N SL E SLYCÉES E T C O L<br />
LÈGES 1 . '<br />
Orthographe.<br />
Le retourau foyer.<br />
Un triste matin <strong>de</strong> mars, au lever incertain d'un<br />
jour brumeux, je revins frapper à la porte <strong>de</strong> ma<br />
maison chérie. On ne m'attendait pas encore.<br />
Je tombai dans les bras <strong>de</strong> ma vieille mère, qui<br />
tremblait d'émotion et <strong>de</strong> surprise. Le bonheur et<br />
l'ètonnement furent grands <strong>de</strong> me revoir. 'Après les<br />
premiers moments, une impression <strong>de</strong> tristesse succè<strong>de</strong><br />
à la joie ; un serrement <strong>de</strong> cœur se mêle au<br />
charme du retour : <strong>de</strong>s années ont passé <strong>de</strong>puis le<br />
départ ; on regar<strong>de</strong> ceux que l'on chérit : le temps<br />
laissé sur eux ses traces; on les trouve vieillis.<br />
Pourtant, qu'on est bien au foyer! quelle joie <<br />
les revoir tous, y compris les vieux serviteurs qui ont<br />
veillé sur votre enfance, <strong>de</strong> retrouver les douces coutumes<br />
oubliées, les bonnes soirées d'hiver d'autrefois<br />
LOTI.<br />
1. QUESTIONS RELATIVES AU TEXTE. — 1. Construire<br />
<strong>de</strong>s phrases où entrera le mot foyer avec <strong>de</strong>s sens<br />
différents.<br />
2. Explication <strong>de</strong>s expressions en italiques: au lever<br />
incertain d'un jour brumeux.<br />
3. Trouvez trois adjectifs exprimant une idée analogue<br />
à l'adjectif triste, et trois adjectifs exprimant<br />
l'idée contraire.<br />
EXPLICATIONS. — Foyer. Sens propre : endroit où<br />
l'on fait du feu. Ex. : Le grillon chante, blotti sousle"'<br />
pierres du foyer. Sens très rapproché du sens propre<br />
étendue couverte <strong>de</strong> feu. Ex. : Les pompiers circonscrivent<br />
le foyer <strong>de</strong> l'incendie. — Sens figurés. 1°<br />
L'habitation familiale. Ex. : L'amabilité, l'ordre, la<br />
propreté, le bon goût <strong>de</strong> la ménagère font régner la<br />
bonne humeur au foyer domestique. 2° Centre <strong>de</strong> lumière<br />
ou. <strong>de</strong> chaleur. Ex. : Le foyer principal d'un<br />
miroir concave est situé à peu près au milieu du<br />
rayon <strong>de</strong> courbure. 3° Centre, théâtre le plus notable<br />
d'un mouvement populaire Ex. : Le faubourg Saint-<br />
Antoine, â Paris, fut, en diverses circonstances, un<br />
foyer insurrectionnel (remarquer qu'une insurrection,<br />
une révolte, une émeute, se comparent souvent à ufl<br />
incendie). 4° Centre <strong>de</strong> civilisation, <strong>de</strong> progrès scientifique,<br />
artistique, etc. (on attribue ici à l'idée une<br />
sorte <strong>de</strong> rayonnement qui éclaire les esprits). EX<br />
Athènes fut le plus admirable foyer <strong>de</strong> la civilisation<br />
antique. — Lever incertain d'un jour brumeux : »<br />
cause, précisément, <strong>de</strong> la brume qui voile le soleil<br />
on pourrait douter du lever <strong>de</strong> cet astre, tant le jour<br />
1. Externat gratuit ; jeunes filles ; 1909.<br />
RÉDACTION. G. MANUEL. Cent Rédactions dlh^1op*pe mVn^ et <strong>de</strong> (fo^^e^ls^ux en n'cîkiats^In^Ui hr. 5 0 g
est terne et gris. — Synonymes <strong>de</strong> triste. Les uns se<br />
disent surtout <strong>de</strong>s choses : douloureux, affligeant; les<br />
autres, surtout <strong>de</strong>s personnes: chagrin, affligé; morose<br />
se dit tantôt <strong>de</strong>s personnes et tantôt <strong>de</strong>s choses.<br />
Contraires : heureuse, joyeux, gai, riant, etc.<br />
II. ANALYSE LOOIQUE. — Indiquer Je nombre et la<br />
nature <strong>de</strong>s propositions contenues dans la phrase suivante<br />
: On regar<strong>de</strong> ceux que Von chérit; le temps a<br />
laissé sur eux ses traces; on les trouve vieillis.<br />
INDICATIONS. — Il y a, dans cette phrase, quatre<br />
propositions. 1° Principale : Onregar<strong>de</strong> ceux. 2° Complétive<br />
déterminative : que Von chérit. 3° Juxtaposée<br />
à la principale : le temps a laissé sur eux ses traces.<br />
4° Juxtaposée à la précé<strong>de</strong>nte : on les trouve vieillis.<br />
III. ANALYSE GRAMMATICALE. — Indiquez lanature et<br />
la fonction <strong>de</strong>s mots en italiques dans la phrase suivante:<br />
Je tombai dans les bras <strong>de</strong> ma vieille mère qui<br />
tremblait d'émotion et <strong>de</strong> surprise.<br />
Arithmétique.<br />
Problèmes. — 1. Un vase contient 1 hl. 51. 3 dl.<br />
d'un liqui<strong>de</strong> qui coûté 2 fr. 35 le kilogramme ; combien<br />
coûte le contenu <strong>de</strong> ce vase sachaût qu'un centimètre<br />
cube pèse 915 milligrammes.<br />
Solution. —Capacitèdu vase :105 1. 3ou 105300cm 3 .<br />
Poids du liqui<strong>de</strong>: 0 gr. 915 x 105300, ou 0 kg. 915<br />
X 105,3 = 96 kg. 3495. Prix du liqui<strong>de</strong> : 2 fr. 35 X<br />
96,3495 = 226 fr. 42, à moins d'un centime près,<br />
par défaut.<br />
2. Que doit-on payer pour expédier à 168 km. une<br />
caisse dont le volume intérieur est <strong>de</strong> 810 dm 3 , pesant<br />
vi<strong>de</strong> 12 kg. 1/2 et remplie d'objets occupant chacun<br />
54 cm 3 ? La centaine <strong>de</strong> ces objets pèse 2 kg. 1/2 et<br />
l'on paye 0 fr. 40 par myriamètre et par quintal. (On<br />
suppose que la forme <strong>de</strong> ces objets permet <strong>de</strong> les ranger<br />
dans la caisse sans laisser <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>s.)<br />
Solution. — 810 dm 3 = 810 000 cm 3 . Nombre <strong>de</strong>s<br />
... ,. . . 1 X 810000 Ann<br />
objets que contient la caisse :<br />
= la000,<br />
c'est-à-dire 150 centaines. Poids <strong>de</strong> ces 150 centaines<br />
d'objets: 2 kg. 5 x 150 = 375 kg. Poids total <strong>de</strong> la<br />
caisse : 375 kg. + 12 kg. 5 = 387 kg. 5 ou 3 q. 875.<br />
. Prix du transport à un myriamètre : 0 fr. 4 x 3,875<br />
= 1 fr. 55. Prix du transport à 16 Mm. 8 = 1 fr. 55<br />
X 16,8 = 2G fr. 04 (dans la pratique : 26 fr. 05).<br />
Erratum. — Page 108 du supplément réservé aux<br />
Examens et concours : problème <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième colonne.<br />
Calcul <strong>de</strong> la commission : sur le premier effet :<br />
800 fr. + 2 500 fr. 33 fr. .. . 37 fr. 33 fr.<br />
ttvâ -, = —-,— i au lieu <strong>de</strong> —— ; —-.—<br />
100 x .4 4 4 4<br />
33 fr<br />
= 8 fr. 25 ; sur le <strong>de</strong>uxième effet : —g—- = 16 fr. 50<br />
37 fr<br />
au lieu <strong>de</strong> —g—". Perte totale dans le premier cas :<br />
37 fr. + 8 fr. 25 = 45 fr. 25 ; dans le second cas :<br />
30 fr. 83 + 16 fr. 50 = 47 fr. 33. La conclusion reste<br />
la même : négociation plus avantageuse dans le premier<br />
cas. Remplacer, dans les premières lignes, le<br />
mot
124 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
élèves. Il consacrait ses loisirs à <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s personnelles<br />
pour accomplir <strong>de</strong> mieux en mieux sa tâche;<br />
le soir, il veillait tard près <strong>de</strong> la lampe, et c'est pourquoi<br />
il a perdu peu à peu la vue. Il a perdu plus<br />
encore tous ceux qui lui étaient les plus chers lui<br />
ont été ravis. Un <strong>de</strong> ses anciens élèves, Paul Dumont,<br />
apprend cette solitu<strong>de</strong> et s'en afflige. Que <strong>de</strong><br />
gens, parmi ceux qu'a élevés le vieil instituteur, lui<br />
doivent une situation honorable I L'oublier, c'est taire<br />
preuve d'une bien triste ingratitu<strong>de</strong>. Dumont, qui est...<br />
(dire quelle profession il exerce et quels profits il a<br />
tirés dé son séjour à l'école), n'oublie pas <strong>de</strong> tels<br />
services. Il trouvera bien quelques instants, le soir,<br />
après sa journée <strong>de</strong> travail, ou le dimanche, pour<br />
venir prendre <strong>de</strong>s nouvelles du vieillard, lui rappeler<br />
leurs souvenirs communs, lui dire quelle reconnaissance<br />
il lui gar<strong>de</strong>, lui conter quelques nouvelles<br />
du pays, lui faire quelques lectures. Nous <strong>de</strong>vons<br />
ensuite assister à l'entrevue <strong>de</strong> Dumont et <strong>de</strong> l'instituteur<br />
(voip sommaire). Le brave homme remerciera<br />
en balbutiant, pleurera, sourira, exprimera la crainte<br />
<strong>de</strong> prendre trop <strong>de</strong> temps à son « petit Paul ».<br />
Enfin<strong>de</strong> compte, Paul pourra réaliser son généreux<br />
projet. Il y aura désormais, dans la vieillesse <strong>de</strong> son<br />
ancien maître, une sorte <strong>de</strong> renouveau, <strong>de</strong> la joie, <strong>de</strong><br />
l'espérance même, puisque la consolation d'aujourd'hui<br />
fera désirer celle <strong>de</strong> <strong>de</strong>main.<br />
Arithmétique.<br />
Théorie. — Montrer comment on peut, sans effectuer<br />
les opérations indiquées dans les parenthèses,<br />
faire le produit <strong>de</strong> (7 + 4) par (5 — 2). Déduire du<br />
résultat le produit <strong>de</strong> (7 + A) par (7 — 4), et, en général,<br />
le produit <strong>de</strong> la somme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux nombres par<br />
leur différence.<br />
INDICATIONS. — (7 + 4) (5 — 2), c'est la somme<br />
(7 -(- 4) >èpètée 5 fois moins 2 fois ; (7 + 4) 5 = 7 X<br />
5 + 4 x5, car pour multiplier une somme par un<br />
nombre, on peut multiplier chacune <strong>de</strong>s parties <strong>de</strong><br />
cette somme par ce nombre et faire la somme <strong>de</strong>s<br />
produits ainsi obtenus. (7 + 4) 2 = 7 x 2 + 4 x2.<br />
Donc (7 -f 5) (5 — 2) = 7 x 5 + 4 x 5 — (7x2 +<br />
4 x 2) = 35 + 20 — (14 + 8) = 55 — 22 = 33. Ce<br />
procédé, évi<strong>de</strong>mment, ne serait pas le plus rapi<strong>de</strong>. On<br />
aurait, <strong>de</strong> même : (7 + 4) (7 — 4) = (7 X 7 + 4x7)<br />
— (7x4 + 4x4) où7 x 7 + 4 x 7 —7 x 4 — 4<br />
X 4 (pour retrancher une somme d'an nombre on peut<br />
retrancher successivement <strong>de</strong> ce nombre les différentes<br />
parties <strong>de</strong> la somme). Or,o na:7x4 = 4 x 7 (théorème<br />
<strong>de</strong> l'intervertissement <strong>de</strong>s facteurs); donc (7 +<br />
4) (7 — 4) = 7 x 7 — 4 x 4 = 7 2 — 4 2 . Le produit<br />
<strong>de</strong> la somme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux nombres par leur diftérence est<br />
égal à la différence <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong> ces nombres. D'une<br />
manière générale, le produit d'une somme par unè<br />
différence est le résultat qu'on obtient en multipliant<br />
chaque terme <strong>de</strong> la somme par le premier terme <strong>de</strong><br />
la différence et en retranchant du total <strong>de</strong>s produits<br />
ainsi constitués soit le total <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> chaque<br />
terme <strong>de</strong> la somme par le second terme <strong>de</strong> la dilièrence,<br />
soit, successivement, ces <strong>de</strong>rniers produits.<br />
Problème. — Trois vélocipèdistes exécutent sur<br />
une route un parcours <strong>de</strong> 90 kilomètres. Us partent<br />
du même point. Le premier, qui marche à une vitesse<br />
<strong>de</strong> 20 kilomètres à l'heure, part à 6 heures du matin ;<br />
le second, à une vitesse <strong>de</strong> 25 kilométrés à l'heure,<br />
part à 6 h. 30, et le troisième, à une vitesse <strong>de</strong> 28 kilomètres<br />
à l'heure, part à 6 h. 45. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : 1° à<br />
quelles distances du point <strong>de</strong> départ et à quelles heures<br />
ils se trouvent aux mêmes points intermédiaires ; 2°<br />
l'heure d'arrivée du second vélocipédiste au bout <strong>de</strong><br />
parcours.<br />
Solution.— Le premier a, sur le second, une avance<br />
30<br />
<strong>de</strong> 30 min. ou ^ d'heure, ou une <strong>de</strong>mi-heure, et sur<br />
45 3<br />
le troisième une avance <strong>de</strong> ~ = r d'heure ; le <strong>de</strong>u-<br />
60 4<br />
xième a, sur le troisième, une avance <strong>de</strong> 6 h. 45 min.<br />
15 1<br />
— 6 h. 30 min. i~ d'heure ou 7 d'heure. En une <strong>de</strong>-<br />
60 4<br />
. . . . 20 km.<br />
mi-heure, le premier a parcouru :—g— = 10 km. ;<br />
.. 3 ,,, 20 km. x 3 _ , 5<br />
il a parcouru en - d heure : ^ = o km. x o<br />
= 15 km. Le second a parcouru en | d'heure.<br />
Le <strong>de</strong>uxième regagne par heure, sur le premier :<br />
25 km. —20 km. = 5 km. Il le rejoindra au bout <strong>de</strong> :<br />
1 h. ^X 10 _ g h. Usauront alors parcouru chacun, <strong>de</strong>puis<br />
le point <strong>de</strong> départ : 25 km. x 2 = 50 km. Il sera :<br />
6 h. 30 min. + 2 h. =S h. 30 min. ou 8 h. 1 /3. Le troisième<br />
regagne sur le premier, par heure : 28 km. — 20km.<br />
1 h. x 15<br />
= 8 km. ; il le rejoindra au bout <strong>de</strong> : =<br />
, , 60 min. x 7 . ,<br />
1 h. + n = 1 h. 53 min., 6, ou 1 h. 53 mm.<br />
+ 60 sec. x 0,6 = 1 h. 53 min. 36 sec. Il aura pâr-<br />
23 km. x 15 7 km. x 15 = 52 km. 5, <strong>de</strong>puis<br />
le point <strong>de</strong> départ. Heure où il le rejoindra :<br />
6 h. 45 min. + 1 h.53 min. 36 sec. = 8h. 38 min. 36 sec.<br />
Le troisième regagne, par heure, sur le second :<br />
28 km. — 25 km. = 3 km. ; il le rejoindra an bout <strong>de</strong> :<br />
l'h. X 25 , , 1 „ , 60 min. _ _ .<br />
5m m '<br />
-4-1T3- = 2 h 'Î2 = 2 h ' + - I F " = 2 h '<br />
28 km. x 25 7 km. X 25<br />
Il aura parcouru : == — g =<br />
58 km. 333 m. 1/3. Heure <strong>de</strong> la rencontre:<br />
6 h. 45 min. + 2 h. 5 min. = 8 h. 50 min. Le second<br />
lh. x 90 4 h. x 90 36 h.<br />
parcourt 90 km. en<br />
IfBto<br />
25<br />
ï o o — 10<br />
60 séc. x 6<br />
3h. ï g = 3h.+<br />
= 3 h. 36 min. Il arrivera<br />
au but à 6 h. 30 min. + 3 h. 36 min. = 10h.6min.<br />
ÏÔ •<br />
Vérification. — En 2 h., le premier cycliste parcourt<br />
20 km. x 2 = 40 km. Quand le second le rejoint,<br />
15<br />
il a parcouru: 40 km. + 10 km. = 50 km.; en-g-<br />
,,, , . .. . , 20 km. x 15<br />
d heure, le premier cycliste parcourt : E =<br />
O<br />
5 knu X 15 __ g-, g.. q Uan( j troisième cycliste le<br />
rejoint, il a parcouru: 15 km. + 37 km. 5 =52km. 5<br />
25,,, 25km. x25<br />
Le second cycliste parcourt en d heure : ;<br />
quand le troisième le rejom-t, il a parcouru :<br />
25 km.<br />
j<br />
25 km. x 25 75 km. X 625 km. _ 700 km. _<br />
~h 'llfltHijHHH<br />
12 12 12<br />
175 km.<br />
= 58 km. 1/3.<br />
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===== Qualité extra=supérieure -<br />
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Année scolaire 1909-1910. N°31 16 Avril 1910.<br />
PARTIE SCOLAIRE<br />
DIRECTIONS ET EXERCICES<br />
QIQfinr D A DHIP mmiw M7IT"FQ [SOUS cette rubrique, nous mettrons chaque semaine l'annonce <strong>de</strong>s<br />
DiDLIU U KA r 11l e. fyuur ESlU J JZO- nouveaux volumes pouvant Intéresser les <strong>Institut</strong>eurs et <strong>Institut</strong>rices],<br />
Gaston QUÉNIOUX. Manuel d e <strong>de</strong>ssin à l'usage d e l'enseignement primaire. — Un vol.<br />
grand in-16, illustré <strong>de</strong> 315 grav. ^en noir et <strong>de</strong> 12 pl. en couleurs hors texte, broché. 3 fr. 50<br />
On vend séparément : Cours enfantin, 90 cent. — Cours élémentaire, 1 fr. 40. — Cours moyen, i fr. 80<br />
Ce manuel contient un avant-propos, dés directions pédagogiques et 130 leçons graduées^ divisant le livre "en trois<br />
parties, 40 leçons pour le cours enfantin, 40 pour le cours élémentaire et 50 pour le cours moyen. De plus, une liste <strong>de</strong><br />
modèles et <strong>de</strong>s planches supplémentaires, fournies à titre d'exemples, permettent aux maîtres <strong>de</strong> varier, suivant les circonstances,<br />
les thèmes <strong>de</strong>s leçons proposées.<br />
Los directions pédagogiques donnent tous les renseignements pratiques et les conseils généraux, tant pour le choix<br />
du matôriel nécessaire, que pour la conduite <strong>de</strong> la classe au point <strong>de</strong> vue spécial <strong>de</strong> l'enseignement du <strong>de</strong>ssin. Chacune<br />
<strong>de</strong>s 130 leçons se compose : 1° d'un exposé préalable, explications et conseils que doit donner le maître et indication <strong>de</strong>s<br />
croquis qu'il doit tracer au tableau; 2° <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins d'élèves obtenus d'après le thème proposé, avec la critique que ces<br />
<strong>de</strong>ssins ont motivée. .<br />
Ce livre est le résultat d'une expérience à laquelle ont collaboré environ <strong>de</strong>ux cents écoles primaires. Une partie <strong>de</strong> ces<br />
leçons a été publiée en 1908 et 1909 dans le Manuel général. Ces leçons ont été revues et considérablement augmentées,<br />
on y a ajouté le cours enfantin et toutes les indications théoriques et pratiques qui ne pouvaient trouver plaee dans le<br />
cadre d'une publication hebdomadaire.<br />
Conçu dans l'esprit môme <strong>de</strong>s nouvelles instructions officielles, ce manuel montre, par les 315 <strong>de</strong>ssins d'enfants et<br />
les 12 planches en couleurs qu'il publie, ce qui peut donner l'application intégrale <strong>de</strong> la nouvelle métho<strong>de</strong>.<br />
Tenant compte <strong>de</strong>s ressources limitées <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s écoles suburbaines et <strong>de</strong> la préparation sommaire données<br />
jusqu'ici dans les écoles normales, l'auteur-s'est efforcé <strong>de</strong> ne rien omettre qui pût faciliter aux maîtres la mise en<br />
œuvre à l'école primaire <strong>de</strong>s nouveaux programmes officiels <strong>de</strong> l'enseignement du <strong>de</strong>ssin.<br />
Nécessaire classique <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin pour servir à Vapplication <strong>de</strong>s programmes officiels (voir l'annonce p. 242).<br />
CLASSE D'INITIATION<br />
Lecture.<br />
au = o.<br />
Maurice raconte à sa maman qu'il a joué à l'école<br />
avec plusieurs petits camara<strong>de</strong>s ; il les nomme : Paul,<br />
Laure, Clau<strong>de</strong>, Pauline, Claudine, Aurélie, Paulelte,<br />
etc... — Écrire au tableau tous ces noms et<br />
faire remarquer que dans chacun d'eux, nous entendons<br />
le son o et que la lettre o n'est pas tracée. Faire<br />
trouver quelles lettres la remplacent. Isoler au.<br />
MOTS. — Aube, aubépine, aucun, auge, au-<strong>de</strong>ssous,<br />
au-<strong>de</strong>ssus, aujourd'hui, aurore, aussi, autant, autel,<br />
auteur, autorité, autour, autre, autrement, bau<strong>de</strong>t,<br />
baume, cauchemar, cause, causerie, chau<strong>de</strong>, chaudière,<br />
chaudron, chauffage, chaufferette, chaume,<br />
chausser, chausson, chauve, chaux, échafaudage,<br />
échauffer, épaulette, faucher, fausse, faute, fauve, fauvette,<br />
frau<strong>de</strong>r, gauche, gaufre, Gaule, Gaulois, hausser,<br />
haute, laurier, mauvais, mauve, naufrage, paupière,<br />
pauvre, pause, rauque, saule, saut, sauter, sautiller,<br />
sauvage, sauver, landau, préau, étau, gruau,<br />
émerau<strong>de</strong>, marau<strong>de</strong>, noiraud, pataud, guimauve, sauf,<br />
défaut, bestiaux, matériaux, vitraux.<br />
PHRASES. — Paul a <strong>de</strong>s chaussettes et <strong>de</strong>s chaussures<br />
jaunes. — Autrefois on coupait le blé avec une<br />
faucille ou une faux et on le battait avec un fléau. —<br />
Une automobile s'est arrêtée <strong>de</strong>vant la porte <strong>de</strong> l'auberge,<br />
à l'entrée du faubourg; les automobilistes ont<br />
mangé du saucisson, du saumon, une épaule <strong>de</strong> mouton,<br />
<strong>de</strong>s artichauts à la sauce blanche et <strong>de</strong>s gaufrettes<br />
saupoudrées <strong>de</strong> sucre ; en sortant, ils ont vu <strong>de</strong><br />
pauvres enfants auprès d'une chaumière et leur ont<br />
fait l'aumône. — Maurice a été au Jardin <strong>de</strong>s plantes;<br />
il a vu <strong>de</strong>s animaux qu'il ne connaissait pas : <strong>de</strong>s<br />
fauves, <strong>de</strong>s autruches, <strong>de</strong>s faucons, <strong>de</strong>s vautours;<br />
l'automne <strong>de</strong>rnier, il s'est promené dans les champs ;<br />
son papa lui a montré <strong>de</strong>s sauterelles, une taupe et un<br />
crapaud.<br />
Leçon <strong>de</strong> choses.<br />
Le zinc.<br />
MATÉRIEL. — Quelques morceaux <strong>de</strong> zinc ; petit<br />
broc ou seau, arrosoir ; — <strong>de</strong>s morceaux <strong>de</strong> plom b<br />
et d'étuin; — un objet en fer galvanisé.<br />
Montrer aux enfants une lame <strong>de</strong> zinc et leur dire<br />
que c'est encore un métal ; le morceau observé s'appelle<br />
aussi une feuille <strong>de</strong> zinc. Nous avons déjà vu<br />
Partie scolaire.<br />
une feuille d'étain très mince que nous pouvions plier<br />
et déchirer; les feuilles <strong>de</strong> zinc sont plus épaisses ;<br />
elles ne se déchirent pas.<br />
La couleur du zinc se rapproche un peu <strong>de</strong> celle du<br />
plomb. Le zinc est brillant mais se ternit et se tache<br />
facilement ; — il est lisse ; l'ongle ne peut pas le<br />
rayer; il est donc plus dur que le plomb, mais nous<br />
pouvons y tracer <strong>de</strong>s lettres et <strong>de</strong>s lignes avec une<br />
épingle ou un canif ; — montrer qu'il est possible <strong>de</strong><br />
le couper comme le plomb avec <strong>de</strong>s cisailles et même<br />
<strong>de</strong>s ciseaux; la section faite est aussi beaucoup plusbrillante<br />
que le reste du morceau.<br />
Le zinc peut se plier et gar<strong>de</strong>r la forme qu'on lui<br />
donne ; en le pliant, le mettre près <strong>de</strong> l'oreille ; il ne<br />
fait entendre aucun bruit; si on le plie plusieurs fois<br />
à. la même place en appuyant chaque fois assez fortement,<br />
il se casse et la partie cassée n'est pas nette ;<br />
passer <strong>de</strong>ssus le doigt avec précaution pour constater<br />
que cette partie gratte et peut couper.<br />
Le zinc est sonore ; frapper le morceau sur le pouce<br />
replié ou sur la table ; taper <strong>de</strong>ssus avec un autre<br />
objet : nous entendrons un son. — Le zinc n'a ni<br />
o<strong>de</strong>ur, ni goût.<br />
Si on met du zinc dans un feu très ar<strong>de</strong>nt, il fond<br />
et brûle avec une jolie flamme bleu clair très brillante,<br />
en lançant <strong>de</strong>s étincelles ; il fond plus lentement<br />
que le plomb, <strong>de</strong> même que le plomb est plus long à<br />
fondre que l'étain; nous dirons: l'ètain est plus fusible<br />
que le plomb et le plomb est plus fusible que le<br />
zinc.<br />
Mettre à l'avance une feuille <strong>de</strong> zinc dans l'eau et<br />
la sortir <strong>de</strong>vant les enfants; — montrer qu'elle est<br />
intacte ; l'eau n'abîme pas le zinc ; c'est pourquoi l'on<br />
fait en zinc beaucoup d'objets qui doivent contenir ou<br />
recevoir <strong>de</strong> l'eau : brocs, seaux, bassines, baignoires,<br />
arrosoirs, gouttières, toitures, etc... Néanmoins,quand<br />
le zinc a servi longtemps, il perd son brillant et parfois<br />
se ronge (gouttières, seaux percés).<br />
Certains objets en fer sont trempés dans du zinc<br />
fondu afin <strong>de</strong> ne pas être abîmés par l'eau ; on ditqu'ils .<br />
sont en fer galvanisé ; ainsi les fils télégraphiques.<br />
Calcul.<br />
Autre moyen pour compter par 7.<br />
SJDans certains calendriers, les jours ne sont pas<br />
écrits en liste les uns au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s autres avec leur<br />
date ;lenom <strong>de</strong> chaque jour d'une semaine est indique<br />
N* 31.<br />
LECTURE COURANTE : MASSON et ROUSTAN.<br />
Nou c v oT a "^e d nfey°^Lfeur ticlue . • . l'fr.
482 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
sur une ligne horizontale ; au-<strong>de</strong>ssous sont écrites les<br />
dates <strong>de</strong> ces sept jours, <strong>de</strong> 1 jusqu'à 7, puis, sur une<br />
troisième ligne, les dates <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième semaine, <strong>de</strong><br />
8 à 14, et ainsi <strong>de</strong> suite jusqu'à 31. Montrer aux enfants<br />
un <strong>de</strong> ces calendriers et leur dire qu'ils vont en<br />
fairè un semblable :<br />
L M M J V S D<br />
1 2 3 4 5 -6 7<br />
8 . 9 10 11 12 13 14<br />
15 16 17 18 19 20 21<br />
22 23 24 25 2G 27 28<br />
29 30 31<br />
!• En lisant les lignes verticalement, nous avons <strong>de</strong>s<br />
séries <strong>de</strong> nombres <strong>de</strong> 7 en 7: 3 et 7, 10; et 7, 17 ; et<br />
7, 24; et 7, 31. Nous pourrions continuer le tableau<br />
jusqu'à 89, par exemple, et exercer les enfants à<br />
compter par 7 à partir d'un nombre quelconque.<br />
Si nous lisons les lignes verticales en commençant<br />
par le bas, nous retranchons chaque fois 7.<br />
Si nous regardons la <strong>de</strong>rnière colonne verticale,<br />
nous avons à la fia <strong>de</strong> la première ligné une fois<br />
7 nombres ; à la fin <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième ligne, <strong>de</strong>ux fois<br />
7 nombres, ou 14 ; à la fin <strong>de</strong> la troisième, trois fois<br />
7 nombres ou 21, puis 4 fois 7, 28; 5 fois 7, 35, etc.<br />
Dessin.<br />
COURBES AYANT LA FORME D ON ŒUF. — L A TÊTE.<br />
Les enfants.aiment beaucoup représenter <strong>de</strong>s figures<br />
et <strong>de</strong>s bonshommes; s'ils n'ont aucune indication, ils<br />
les font informes. Avec" quelques explications, il est<br />
possible d'obtenir qu'ils reproduisent en quelques<br />
traits les parties essentielles d'une figure.<br />
Avoir un œuf cuit dur ; dire qu'il représente une<br />
tête ; marquer <strong>de</strong>ssus et très légèrement un point à<br />
égale distance du haut et du bas; <strong>de</strong> chaque côté <strong>de</strong><br />
ce point, tracer <strong>de</strong>ux petites lignes qui indiqueront<br />
la place <strong>de</strong>s yeux, puis cacher la partie du haut et<br />
prendre le milieu entre les yeux et le bas ; mettre une<br />
autre ligne ; ce sera le nez.<br />
Entre le nez et le bas, à un tiers <strong>de</strong> distance,placer<br />
0<br />
0<br />
la bouche ; dire aux enfants <strong>de</strong> l'indiquer un peu au<strong>de</strong>ssus<br />
<strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong> l'espace qui reste.<br />
Pour le front, le mettre à la moitié <strong>de</strong> la distance<br />
entre le haut et les yeux. Placer les oreilles <strong>de</strong> chaque<br />
côté à la hauteur <strong>de</strong>s yeux.<br />
Paire reproduire par les enfants l'œuf et les lignes<br />
tracées.<br />
Mme FOURNIER,<br />
institutrice d'école annexe<br />
A L'ÉCOLE<br />
PRIMAIRES<br />
r<br />
MORALE<br />
L'homme, l'âne et le sac.<br />
Ayons <strong>de</strong> bonnes intentions; mais sachons les exécuter<br />
d'une façon pratique; sans cela, nos meilleures<br />
intentions se traduiront parfois en actions maladroites,<br />
ridicules, nuisibles même.<br />
Un homme est en route pourje moulin. Il a chargé<br />
son sac <strong>de</strong> blé sur un âne qui marche <strong>de</strong>vant lui.<br />
Voici une bonne heure qu'ils cheminent ainsi et tout<br />
va bien. L'homme cependant a quelque peine à marcher.<br />
11 s'est récemment foulé le pied; la fatigue se<br />
fait sentir dans le membre à peine remis. Le moulin<br />
à vent s'aperçoit" dans le lointain. Ses gran<strong>de</strong>s ailes<br />
tournent sur la colline. Mais plusieurs kilomètres<br />
restent à faire. Comment les franchir sans trop surmener,<br />
ni son pied ni sa bête? Voilà la question que<br />
tourne et retourne le paysan dans sa tête. L'âne est<br />
soli<strong>de</strong>. Il est dans le meilleur âge, avec <strong>de</strong>s jarrets vigoureux<br />
et une bonne volonté sans limite. Le sac<br />
n'est ni trop lourd ni trop tendu. Retombant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
côtés, il prend très bien les flancs <strong>de</strong> l'animal. On<br />
pourrait, à la rigueur, s'asseoir <strong>de</strong>ssus. Mais bon<br />
laboureur ménage ses bêtes. Les bêtes sont un capital.<br />
Qui en prend soin s'en trouve bien. Ses affaires<br />
prospèrent. Par une vieille et bonne habitu<strong>de</strong>, cet<br />
âne n'a jamais eu qu'à se louer <strong>de</strong> son maître. Jamais<br />
on ne l'a ni malmené ni surchargé. Son maître hésite<br />
donc à s'ajouter au sac que la bête porte déjà. Et le<br />
temps passe, sans qu'il se déci<strong>de</strong> à sauter sur sa selle<br />
improvisée. Le pied, lui, geint, la gêne augmente.<br />
Cela va <strong>de</strong> plus en plus difficilement et, bientôt, cela<br />
n'ira plus du tout. Il faut trouver une solution. Enfin,<br />
une idée jaillit du cerveau <strong>de</strong> l'homme. Il enlèvera<br />
le sac à l'âne, ie prendra sur lui-même, et ainsi<br />
s'assoira sur la bête. Facile à réaliser, certes le projet<br />
ne l'était pus. Mais avec du savoir-faire et <strong>de</strong> la<br />
persévérance, on arrive à bout <strong>de</strong> tout. Un mur se<br />
présente comme par hasard, un mur assez élevé, au<br />
bord.<strong>de</strong> la route. Latiier arrête son âne et lui enlève<br />
le sac, qu'il hisse sur le mur. 11 offre à son compagnon<br />
quelques, pousses <strong>de</strong> luzerne avec <strong>de</strong>s chardons<br />
tendres. Puis, il le range le long du mur, aussi près<br />
que possible, et monte sur son dos. Se penchant ensuite<br />
vers le sac qui est à la hauteur voulue, il se le<br />
fait glisser sur le dos. Après cela, en route ma bourrique<br />
!.<br />
Que penserez-vous <strong>de</strong> ce paysan ? Il est drôle pour<br />
sûr, sous son sac et sur sa bête. C'est même cela qui<br />
nous frappe avant tout. Nous avons envie <strong>de</strong> rire en<br />
voyant passer cet équipage. Tout <strong>de</strong> même, le pauvre<br />
homme, si ridicule'que soit sa position, n'a eu que <strong>de</strong><br />
bonnes intentions. Pour éviter d'accabler son âne, il<br />
préfère porter un peu <strong>de</strong> son far<strong>de</strong>au. Il porle cette<br />
part avec une gran<strong>de</strong> bonne volonté. Ce qu'il fait là<br />
n'est pas aisé à faire. Gar<strong>de</strong>r son équilibre, avec un<br />
pareil far<strong>de</strong>au dans une pareille position, c'est un<br />
problème. Le soleil s'en mêle, la route commence à<br />
monter, l'homme peine dur.<br />
Mais à quoi sert qu'il s'évertue, se tor<strong>de</strong> l'échiné<br />
et sue? Il a voulu ménager son bourricot. C'est très<br />
louable. Mais le ménage-t-il, en vérité ? Voyons,<br />
quand un homme assis sur un âne, porte un far<strong>de</strong>au,<br />
qui porte ce far<strong>de</strong>au?— Tous les <strong>de</strong>ux. — Mais.pouvons-nous<br />
au moins penser que chacun n'en porta<br />
que la moitié? — Pas du tout. L'homme porta le sac<br />
tout entier. L'âne porte l'homme, plus le sac, et le sac<br />
avec son poids total. Le sac est donc porté par <strong>de</strong>ux<br />
porteurs dont chacun en,ressent la pression comme<br />
s'il le portait tout seul. Voilà déjà un singulier résultat<br />
d'une bonne intention. L'intention consiste à<br />
ménager un travailleur et elle aboutit à en fatiguer<br />
<strong>de</strong>ux par le même travail.<br />
Fâcheux succès 1 Mais ce n'est pas tout. Chacun sait<br />
qu'un far<strong>de</strong>au se porte plus ou moins bien, selon<br />
qu'il est chargé. Portez un camara<strong>de</strong> sur. le dos. S'il<br />
vous serre bien, vous le sentez à peine. S'il se penche<br />
en arrière, à droite, à gauche, il vous fatigue<br />
beaucoup. Or, la façon dont cet âne est chargé, par<br />
suite <strong>de</strong> la combinaison du paysan, est tout à fait<br />
maladroite. Elle produit <strong>de</strong>s balancements qui ren<strong>de</strong>nt<br />
à l'âne l'équilibre difficile, et lui font une mar<br />
QÉOQRAPHIE: LEMONNIER. SCHRADER etGALLOUEDEC.Conrs prépara»., 4^060^°° e""?7 5 C.
che embarrassée. Donc le paysan avec tout le mal<br />
qu'il se donne, non seulement ne soulage pas sa bête,<br />
mais la fatigue davantage. Il eut donc bien mieux<br />
lait <strong>de</strong> s'asseoir sur le sac, franchement.<br />
C'est ce qu'il finit par comprendre, car il n'est ni<br />
têtu ni obstiné. La <strong>de</strong>rnière partie du trajet, il la fait<br />
assis sur le sac et il a tout le temps <strong>de</strong> réfléchir sur<br />
ce point fort intéressant : les bonnes intentions ne<br />
suffisent pas, il faut savoir les exécuter d'une façon<br />
pratique.<br />
Vous qui riez <strong>de</strong> ce paysan, n'avez-vous jamais<br />
imité son exemple? Nous vous recommandons d'être<br />
serviables, prévenants, d'éviter <strong>de</strong> la peine à. autrui.<br />
Et souvent, pour suivre <strong>de</strong> si bons conseils, comment<br />
vous y prenez-vous! Nous allons vous donner <strong>de</strong>s<br />
Jèchantillons <strong>de</strong> votre façon <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r.<br />
Votre père fait ses comptes. La plume à la main,<br />
il repasse <strong>de</strong> haut en bas, <strong>de</strong> bas en haut, <strong>de</strong> longues<br />
colonnes <strong>de</strong> chiffres. Il en a ainsi pour <strong>de</strong>ux à trois<br />
heures. Vous savez qu'après cela, il aura <strong>de</strong>s factures<br />
à copier sur le livre, pour une ou <strong>de</strong>ux heures au<br />
minimum. C'est jeudi. Vous avez une bonne écriture<br />
et vous voulez l'ai<strong>de</strong>r. C'est vous qui copierez les<br />
factures. Et <strong>de</strong> suite, vous commencez. Mais à chaque<br />
instant, vous interrompez papa par <strong>de</strong>s questions.<br />
« Papa, ceci est-il un 5 ou un 3 ou un 8? Papa,<br />
ce client s'appelle-t-il ICirin ou Kiriu? Papa, comme<br />
c'est drôle, un garçon a inscrit : cinq kilog. <strong>de</strong> pattes<br />
d'Italie. Quelle marchandise est cela? <strong>de</strong>s pieds <strong>de</strong><br />
mouton? <strong>de</strong>s pieds <strong>de</strong> cochon? — Patte toi-même; il<br />
s'est trompé, c'est pâte d'Italie qu'il <strong>de</strong>vait mettre. »<br />
— Et ainsi <strong>de</strong> suite. Vous interrogez papa à'chaque<br />
instant. Au lieu <strong>de</strong> mettre <strong>de</strong>ux ou trois heures à<br />
son travail, il en mettra plus. En outre, il risque <strong>de</strong><br />
se tromper, sans cesse dérangé par vos remarques et,<br />
quand il aura fini, sera obligé <strong>de</strong> tout recommencer.<br />
Qu'avez-vous fait? Vous avez voulu l'ai<strong>de</strong>r et vous<br />
avez ajouté une corvée <strong>de</strong> plus à son travail ordinaire.<br />
Jeanne est très prévenante, mais encore fort petite<br />
et inexpérimentée. Sa mère a <strong>de</strong>ux paquets à porter<br />
en ville. Jeanne veut absolument en porter un. La<br />
mère la prie <strong>de</strong> rester à la maison. Jeanne se met à<br />
pleurer. On part donc ensemble, la mère portant un<br />
gros paquet, l'enfant un petit. La mère, seule, eût<br />
marché plus vite. On perd donc du temps à s'avancer<br />
doucement. Mais voilà que Jeanne tombe par<br />
terre et se fait mal. La mère la ramasse, l'essuie et<br />
comme l'enfant boite, elle la prend sur ses bras avec<br />
le paquet. Voilà donc comment Jeanne voulant ai<strong>de</strong>r<br />
sa mère, l'a gran<strong>de</strong>ment gênée et arrêtée.<br />
Une dame élégante apprend que son amie qui habite<br />
la campagne, est quelque peu souffrante et ne<br />
peut pas promener sas enfants. Elle prend le train<br />
et arrive chez l'amie avec une femme <strong>de</strong> chambre<br />
très élégante aussi. « Ma bonne chérie, je t'amène<br />
Lnetitia qui gar<strong>de</strong>ra tes mioches et te fera ta couture.<br />
» Seulement, comme l'amie souffrante fait sa<br />
cuisine elle-même, elle aura à cuisiner en outre pour<br />
une femme <strong>de</strong> chambre que d'ailleurs elle aura bien<br />
du mal à loger en son mo<strong>de</strong>ste intérieur. La dame<br />
élégante n'a pas réfléchi. Elle voulait ai<strong>de</strong>r son amie<br />
et lui crée <strong>de</strong>s embarras supplémentaires. Et voilà,<br />
c'est souvent ainsi que les enfants et les gran<strong>de</strong>s personnes<br />
ren<strong>de</strong>nt leurs services. Soyons serviables,<br />
c'est parfait; mais soyons-le avec bon sens et discernement.<br />
Résumé.<br />
Les bonnes intentions ne suffisent pas : il faut encore<br />
savoir les mettre à exécution. Racontez ce que<br />
it un paysan pour ménager son âne. Avait-il tort <strong>de</strong><br />
'ouloir le ménager? Non. Mais, en s'y prenant mal,<br />
l l'embarrassa davantage. — Comment en aidant son<br />
'ère à faire ses écritures peut-on le déranger au lieu<br />
le l'assister? Racontez l'histoire <strong>de</strong> Jeanne qui voulut<br />
l '<strong>de</strong>r sa mère; racontez celle <strong>de</strong> la dame élégante qui<br />
>y prit fort mal pour ai<strong>de</strong>r son amie plus mo<strong>de</strong>ste.<br />
CHARLES 'WAGNER.<br />
PARTIE SCOLAIRE 483<br />
NOTIONSD ECIVILITÉ<br />
De la raillerie.<br />
On assure, mes enfants, que les Français ont<br />
l'amour-propre très chatouilleux et que rien ne les<br />
rend plus malheureux que la crainte du ridicule. Eh<br />
bien, soit ! mais je penche à croire qu'il en est ainsi<br />
<strong>de</strong> tous les peuples et <strong>de</strong> tous les gens. Si donc vous<br />
tenez à vous faire <strong>de</strong>s amis, veillez sur votre langue<br />
et sur vos gestes, et n'exposez personne à la raillerie.<br />
Vous le dirai-je ? Les garçons sont moqueurs, mais<br />
un peu lour<strong>de</strong>ment, sans gran<strong>de</strong> malice, tandis que<br />
les filles — ah i les futées ! — mettent du raffinement<br />
dans leurs moqueries. Vous montrez du doigt cet<br />
accroc — mal placé, j'en conviens — qui détruit tout<br />
à coup en votre compagne l'harmonie <strong>de</strong> sa toilette.<br />
Eh I ne peut-il en arriver autant à vous-même, et<br />
seriez-vous bien aise que l'on vous lit ce que vous<br />
faites à autrui, que les autres s'amusassent à vos dépens<br />
? Un lacet <strong>de</strong> cha'ussure s'est dénoué sans que<br />
l'on s'en aperçoive et traîne sous les pieds comme<br />
une laisse. La <strong>de</strong>ntelle d'un jupon dont la ceinture<br />
s'est peu à peu relâchée vient à dépasser le bord<br />
d'une jupe. Y a-t il vraiment là <strong>de</strong> quoi rire ? Et<br />
faut-il, pour si peu, que l'on soit en butte à vos propos<br />
sarcastiques ? Non, sans doute. Et pourtant que<br />
<strong>de</strong> petites sottes se pâment <strong>de</strong> plaisir à la rencontre<br />
<strong>de</strong> ces menus acci<strong>de</strong>nts ? Et comme elles s'ingénient<br />
à exciter le fou rire <strong>de</strong> la galerie I De bonne foi ne<br />
trouvez-vous pas qu'il serait plus naturel, et surtout<br />
beaucoup plus aimable, <strong>de</strong> dire gentiment : « Louise,<br />
prends gar<strong>de</strong>, tu pourrais tomber, car le lacet dè ta<br />
bottine s'est dénoué..— Madame, vous allez perdre<br />
votre mouchoir, il est presque sorti <strong>de</strong> votre manchon.<br />
» Celle à qui vous rendriez ce petit service en<br />
toute simplicité n'éprouverait aucune confusion, et,<br />
<strong>de</strong> tout coeur, vous remercierait <strong>de</strong> votre bonne grâce..<br />
Vous savez, que notre beau paj's <strong>de</strong> France est<br />
rempli d'étrangers qui viennent y goûter la douceur<br />
<strong>de</strong> notre climat, y admirer nos sites et y apprendre<br />
notre divin parler. C'est un hommage et un honneur<br />
qu'ils nous ren<strong>de</strong>nt. Et, pour nos finances, c'est une<br />
source <strong>de</strong> revenus. Or, le type anglais, le type allemand<br />
lui-même diffèrent sensiblement du nôtre. Et<br />
spécialement, notre langue <strong>français</strong>e, sur ces lèvres<br />
encore inexpérimentées, sonne parfois à nos oreilles<br />
avec un accent déplorable : « Ponchour, matemoiselle.<br />
— Aoh ! je aimé mieux mon bleu robe... » Mais<br />
je voudrais vous y voir, vous, à parler soit anglais<br />
soit allemand, et je serais curieuse d'entendre comment<br />
sonneraient sur vos lèvres ces <strong>de</strong>ux langues.<br />
Un peu d'indulgence donc, <strong>de</strong> grâce. Et plutôt<br />
que <strong>de</strong> railler ces bégaiements d'étrangers qui<br />
bientôt peut-être vous rendront <strong>de</strong>s points dans votre<br />
propre langage, admirez leur volonté tenace, ces<br />
efforts que rien ne déconcerte pour accroître leurs<br />
connaissances et leurs moyens <strong>de</strong> communication<br />
avec les autres peuples. Et puis, si vous le pouvez,<br />
imitez-les, car mieux vaut, n'en doutez pas, parler<br />
une langue avec un accent bizarre que <strong>de</strong> n'en savoir<br />
d'autre que la sienne.<br />
On a souvent aussi la fâcheuse manie <strong>de</strong> railler sans<br />
ménagement les idées d'autrui : « Que tu es sotte,<br />
ma chère, <strong>de</strong> croire cela ! Faut-il que tu sois naïve !<br />
De tels propos sont risibles et seraient à peine excusables<br />
— tant ils manquent d'amabilité — chez <strong>de</strong>s<br />
personnes d'âge et d'expérience. » Dites, si vous voulez<br />
: « Je ne partage pas tamanière <strong>de</strong> voir, » ou : « Je<br />
crains que tu ne fosses erreur » ; mais ne vous hasar<strong>de</strong>z<br />
pas à rien affirmer catégoriquement et à traiter<br />
d'absur<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s idées qui ne sont pas les vôtres. Chacun<br />
pense et agit selon son tempérament, sa condition,<br />
ses traditions <strong>de</strong> famille. Examinez ce que peut<br />
offrir <strong>de</strong> vrai, d'avantageux et <strong>de</strong> bon telle opinion<br />
qui vous paraît singulière, telle habitu<strong>de</strong> qui vous<br />
choque au premier abord, et faites-en votre profit.<br />
Vous parlerai-je, mes enfants, <strong>de</strong> ces railleries déplacées<br />
et cruelles que se permettent parfois <strong>de</strong>s petites<br />
filles sans cœur à l'adresse <strong>de</strong> quelque compagne<br />
disgraciée <strong>de</strong> la nature ? L'une a <strong>de</strong>s taches <strong>de</strong> rous<br />
RAMMAIRE : DUSSOUÇHET, Grammaire enfantine illustrée. Un vol. in-16, cart- . 40 C.
484 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
seur, l'autre a <strong>de</strong>s cheveux d'un roux ar<strong>de</strong>nt ; celle-ci,<br />
un nez démesurément long ; celle-là <strong>de</strong> larges oreilles<br />
qui semblent décollées. Hélas ! elles ne le savent que<br />
trop : chaque matin, au saut du lit, quelqu'un d'impitoyable<br />
comme la vérité leur dit tout crûment : Tu<br />
es lai<strong>de</strong> ! c'est le miroir. Vous plaira-t-ii d'ajouter à<br />
leur ennui en leur parlant <strong>de</strong> ces petites misères.<br />
Mais il y a pis. Voyez cette pauvre enfant qui passe<br />
dans la rue soutenue par <strong>de</strong>ux béquilles, cette autre<br />
qui cache sous une ample pèlerine son gros dos arrondi.<br />
Ah ! mes filles, n'ayez jamais, pour celles-là<br />
surtout, que <strong>de</strong>s paroles empreintes <strong>de</strong> sincère et<br />
douce affection, et puissiez-vous dans le fond <strong>de</strong> votre<br />
jeune âme sentir lever les bons germes <strong>de</strong> la fraternité<br />
humaine et ces instincts généreux qui nous portent<br />
à nous montrer pitoyables à ceux qui souffrent.<br />
Non, mes amies, ne vous moqjez jamais <strong>de</strong> rien ni<br />
<strong>de</strong> personne, pas même au sujet <strong>de</strong>s plus petites<br />
choses. Qui son<strong>de</strong>rait la peine qu'une parole amère<br />
peut causer à notre victime ? La raillerie est stérile.<br />
Quand vous avez dit : « Pauline est lai<strong>de</strong>, Marie est fagotée,<br />
Jeanne a un œil vert et un œil gris, » qu'y avezvous<br />
gagné ? Car enfin vous n'avez pas le cœur assez<br />
méchant pour vous complaire uniquement dans le<br />
chagrin d'autrui. Qu'avez-vous donc fait? Votre constatation<br />
maligne a-t-elle guéri le mal? Que dis-je 1<br />
Elle l'a décuplé. Au contraire, feignez <strong>de</strong> ne rien voir,<br />
et le mal dont souffre Pauline, Jeanne ou Marie sera<br />
comme s'il n'était pas, puisqu'il n'existe que par rapport<br />
aux autres et qu'elles ne se sentent plus humiliées<br />
en leur présence.<br />
Et tout cela, voyez-vous, me ramène à cet éternel<br />
conseil que je vous donne à la fin <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> nos<br />
causeries, — ou peu s'en faut : Soyez bonnes.<br />
Résumé.<br />
Une enfant bien élevée ne doit pas rire <strong>de</strong>s petits<br />
acci<strong>de</strong>nts survenus à une compagne, ni railler son<br />
langage, sa tournure, sa manière <strong>de</strong> voir ou ses idées.<br />
C'est faire preuve <strong>de</strong> méchanceté que <strong>de</strong> se moquer<br />
<strong>de</strong>s infirmes ou <strong>de</strong> ceux qui sont disgraciés <strong>de</strong> la nature.<br />
L'enfant qui a le cœur bon ne voit rien <strong>de</strong> ce<br />
qui peut humilier les autres.<br />
JULIE SÉVP.ETTE.<br />
LANGUE FRANÇAISE<br />
— COURS ÉLÉMENTAIRE =<br />
I. — Ron<strong>de</strong>.<br />
Où est le prunier joli?<br />
Cherchez-le et cherchez-l'y,<br />
Lanturli,<br />
Le prunier que nul n'émon<strong>de</strong>,<br />
Le prunier pour tout le mon<strong>de</strong>,<br />
Cherchez çà et cherchez ci,<br />
C'est ainsi<br />
Pour les pauvres gueux aussi.<br />
Il est dans le bois joli,<br />
Cherchez-le et cherchéz-1'y,<br />
Lanturli,<br />
C'est le beau prunier sauvage.<br />
est à qui le ravage.<br />
Cherchez çà et cherchez ci,<br />
C'est ainsi,<br />
Pour les pauvres gueux aussi.<br />
JEAN RICHE PIN.<br />
Explications.<br />
LES IDÉES. — Une ron<strong>de</strong> est une chanson qu'une<br />
personne chante seule et dont le refrain est répété<br />
par tous en dansant en rond. — On appelle refrain<br />
les paroles <strong>de</strong> la chanson qu'on retrouve dans tous<br />
les couplets. Dites quel est le refrain <strong>de</strong> la ron<strong>de</strong>. —<br />
Que'<strong>de</strong>man<strong>de</strong> le chanteur? (Où est le prunier joli.)<br />
— Que dit-il <strong>de</strong> faire pour le trouver? (De le chercher<br />
partout.) — Le petit mot lanturli signifie qu'il n'indiquera<br />
pas tout <strong>de</strong> suite où est le prunier. — Ce<br />
prunier ne ressemble pas aux autres, on ne Vémon<strong>de</strong><br />
pas, c'est-à-dire que personne n'en prend soin; il n'a<br />
pas <strong>de</strong> propriétaire. A qui est-il? (A tout le mon<strong>de</strong>.)<br />
Et même à qui? (Aux pauvres gueux.) — Est-il facile<br />
<strong>de</strong> le trouver? Où sont les arbres dont tous les passants<br />
peuvent cueillir les fruits? (Dans le bois.) —<br />
Comment est le prunier? (Beau, sauvage.) — A qui<br />
est-il? (A qui le ravage.) — Pourquoi les pauvres<br />
gueux iront-ils cueillir les prunes sauvages? (Ils ont<br />
faim.)<br />
LES MOTS. — Emon<strong>de</strong>r : enlever les branches mortes,<br />
les mousses qui empêcheraient l'arbre d'avoir <strong>de</strong><br />
beaux fruits. — Sauvage : qui pousse seul, sans être<br />
cultivé. — Ravager : cueillir les fruits en cassant le:<br />
branches.<br />
II. — La distribution <strong>de</strong>s sucres d'orge.<br />
Dans la classe moyenne, ma<strong>de</strong>moiselle, <strong>de</strong>bout <strong>de</strong>vant<br />
la boite <strong>de</strong> sucreries placée sur son bureau, procè<strong>de</strong><br />
au partage. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : « Pour qui celui-ci?<br />
Pour qui celui-là? » Les élèves se mettent d'accord<br />
sur un nom : « Pour Un tel, pour Un tel. »<br />
III<br />
Les votants restent d'un côté <strong>de</strong> la classe, les pourvus<br />
passent <strong>de</strong> l'autre côté, au fur et à mesure. At<br />
tentionl Le premier sucre d'orge était un superbe<br />
rouge, brillant, lisse, le plus beau <strong>de</strong> la boîte,<br />
peut-être... — Pour qui?— La réponse partit comme<br />
un boulet <strong>de</strong> canon. — Bouclé! ma<strong>de</strong>moiselle. —<br />
LÉON FRAPIÉ.<br />
Explications.<br />
LES IDÉES. — Les enfants à qui on donne <strong>de</strong>s sucres<br />
d'orge «pour récompense sont tout petits Ils sont à<br />
l'école maternelle. Qui va distribuer les sucres d'orge?<br />
(Mlle l'institutrice.) — Où est-elle? (Devant le bureau.)<br />
— A qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>-t-elle le nom <strong>de</strong>s enfants<br />
qu'il faut récompenser? (Aux élèves.) — Où sont placés<br />
ceux qui disent les noms? (D'un côté <strong>de</strong> la classe.)<br />
— Et ceux qui reçoivent le sucre d'orge? (De l'autre<br />
côté.) — Comment est le premier sucre d'orge sorti<br />
<strong>de</strong> la boîte? (Rouge, brillant, lisse, le plus beau.)<br />
Comment s'appelle l'enfant désigné pour la première<br />
récompense ? — Qui l'a nommé ? (Tous les camara<strong>de</strong>s.,'<br />
LES MOTS. — Procé<strong>de</strong>r : se mettre à faire une<br />
chose. — Votant : celui qui en nomme un autre. —<br />
Les pourvus: ceux qui ont reçu quelque chose<br />
Partir comme un boulet <strong>de</strong> canon signifie ici que<br />
la réponse est faite tout d'un coup et très vite.<br />
III. — La lettre.<br />
Poum a reçu pour ses étrennes une si. belle écritoire<br />
qu'il éprouve le besoin <strong>de</strong> s'écrire une lettre à<br />
lui-même. Il prend, entre ses doigts qui tremblent<br />
un peu, une belle feuille <strong>de</strong> papier. Lentement,<br />
griffonne quelques mots, les sèche au papier buvard,<br />
souffle <strong>de</strong>ssus pour être bien sûr <strong>de</strong> ne pas faire <strong>de</strong><br />
gâchis. Il plie la feuille, l'introduit avec peine dans<br />
une enveloppe; il inscrit, en tirant la langue tant il<br />
s'applique, son nom et son adresse. Il cachette enfin 1<br />
PACI. MARGUERITTE.<br />
Explications.<br />
LES IDÉES. — Qu'a-t-on donné à Poum pour ses<br />
étrennes? (Une écritoire.) — A qui veut-il écrire une<br />
lettre? (A lui.) — Que prend-il d'abord pour écrire"<br />
Pourquoi ses doigts qui tremblent? (Il a peur d'abî<br />
mer le beau papier.) — Pourquoi écrit-il lentement!<br />
(Il ne sait pas bien écrire.) — Pour sécher l'encre,<br />
que fait-il? (Il prend du papier buvard, il souffle.) -<br />
Après avoir écrit, que fait-il d'abord <strong>de</strong> la feuille?©<br />
ensuite? — Que met-il sur l'enveloppe? Son adresse<br />
est-elle bien écrite? (Il s'applique tant qu'il tire 1«<br />
langue.) — Comment cachette-t-il? (Il mouille le bord<br />
<strong>de</strong> l'enveloppe, puis la colle.)<br />
LES MOTS. — Une écritoire : boîte où il y a tout ce<br />
qu'il faut pour écrire : papier, enveloppe, porte-plume,<br />
plumier, crayon, canif. — Griffonner : écrire si<br />
mal qu'on ne peut lire ce qui est écrit. — Gâchis :<br />
malpropreté. — Introduire : faire entrer dans. -<br />
S'appliquer ; faire bien attention.<br />
GRAMMAIRE: DUSSOUCHET, Cours préparatoire, Théorie, 364 exercices<br />
50 c
PARTIE SCOLAIRE<br />
485<br />
Exercices oraux ou écrits.<br />
Indiquer les objets nécessaires pour écrire une lettre.<br />
(Papier, enveloppe, encre, porte-plume, plume.)<br />
— Le papa, la maman reçoivent <strong>de</strong>s lettres quelquefois-;<br />
qui les apporte? (Le facteur.) — Qui les envoie?<br />
(Des parents, <strong>de</strong>s amis qui sont partis.) — Quand on<br />
reste auprès <strong>de</strong>s gens, a-t-on besoin <strong>de</strong> leur écrire?<br />
(On leur parle.) — A qui écrit-on? (A ceux qui sont<br />
loin-.) Poum ne le sait pas ; il a envie <strong>de</strong> recevoir une<br />
lettre, il s'écrit alors à lui-même. — Pourquoi met-on<br />
la lettre dans une enveloppe fermée? (Pour que les<br />
autres ne la lisent pas.) — Quand on reçoit une lettre,<br />
que fait-on <strong>de</strong> l'enveloppe? (On la déchire pour<br />
sortir la feuille.)<br />
Avec <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> papier préparées, faire plier<br />
une enveloppe aux enfants. — Dessiner une enveloppe<br />
posée à plat et écrire son adresse <strong>de</strong>ssus.<br />
Composition <strong>français</strong>e.<br />
Une lettre à grand'mère.<br />
{Sujet tiré <strong>de</strong> la dictée.)<br />
Papa écrit à grand'mère. — Il prend une feuille <strong>de</strong><br />
papier, puis une enveloppe. — Il met un timbre. —<br />
Je mets la lettre dans la boîte.<br />
Sujet traité.<br />
Ce matin, papa m'a dit : " Jean, je vais écrire à<br />
grand'mère <strong>de</strong> venir. » Il a pris une feuille <strong>de</strong> papier,<br />
il a écrit. Ensuite, il a plié la feuille et l'a mise dans<br />
une enveloppe. Il a fermé l'enveloppe et. <strong>de</strong>ssus, il<br />
a inscrit l'adresse. Dans le coin, il a collé un joli<br />
timbre rouge. J'ai mis la lettre dans la boîte aux lettres.<br />
Grand'mère l'aura <strong>de</strong>main. — Jean R..., huit<br />
ans et <strong>de</strong>mi.<br />
= = = = = COURS MOYEN • •••=<br />
I. — Chantons la Terre.<br />
Chantons aussi la vieille terre,<br />
La mère au pain,<br />
La mère au chêne et au sapin.<br />
Elle-a ses voix et son mystère,<br />
La mère au pain.<br />
Chantons la terre 1<br />
Chantons aussi la vieille terre !<br />
Nos chers petits<br />
Auprès <strong>de</strong> l'âtre y sont blottis.<br />
Quand ils pleurent, son feu fait taire<br />
Nos chers petits.<br />
Chantons la terre !<br />
Chantons aussi la vieille terre I<br />
Elle a <strong>de</strong>s fleurs.<br />
Elle a <strong>de</strong> gais oiseaux siffleurs<br />
Qui font joyeux le plus austère !<br />
Elle a <strong>de</strong>s fleurs.<br />
Chantons la terre !<br />
JEAN RICHBPIN.<br />
Explications.<br />
Cette chanson est dite par <strong>de</strong>s marins. Ils aiment<br />
par-<strong>de</strong>ssus tout la mer ; cependant ils reconnaissent<br />
que la terre a ses avantages et ses beautés que n'a<br />
pas l'Océan ; dans la chanson, ils vont indiquer lesquels.<br />
l rc _ strophe. — L'homme doit à la terre le pain et<br />
le bois. — Pourquoi l'appeler la mèret (Terme d'affection<br />
familier, pour dire qu'elle produit le blé et<br />
les arbres.) — Quelles sont les voix, c'est-à-dire les<br />
bruits qui se produisent sur terre ? (Le bruit du vent<br />
dans les forêts, le murmure <strong>de</strong>s eaux, le bruit <strong>de</strong> la<br />
pluie qui tombe, etc.) — Un mystère c'est ce qui est<br />
caché. Savons-nous <strong>de</strong>puis quand la terre existe ?<br />
quand elle finira? comment? Ces choses restent <strong>de</strong>s<br />
mystères pour nous.<br />
2° strophe. — Les marins pensent à leurs enfants.<br />
— Quels sentiments expriment les mots : nos chers<br />
petits ? (De la tendresse.) — Où les marins voient-ils<br />
leurs petits ? (Blottis près <strong>de</strong> l'âtre.) — Par quoi est<br />
consolé le chagrin <strong>de</strong> l'enfant? (Par la vue du joli feu.)<br />
3 e strophe. —La terre a d'agréables beautés : les<br />
Heurs, les oiseaux. — Citez <strong>de</strong>s fleurs qui viennent<br />
sans culture sur la terre. (Les anémones, les marguerites,<br />
les renoncules, les fleurs <strong>de</strong>s arbres, etc.) —<br />
Connaissez-vous <strong>de</strong>s oiseaux qui sifflent gaiement ?<br />
(Le merle, le bouvreuil, l'alouette, etc.)<br />
LES MOTS. — L'âtre : partie <strong>de</strong> la cheminée où l'on<br />
fait le feu. — Austère : qui n'aime pas ce qui est<br />
agréable.<br />
Quels sont les vers qui reviennent dans chaque<br />
couplet ? (Le premier et le <strong>de</strong>rnier.) — Dans un même<br />
couplet, quel vers est exactement répété <strong>de</strong>ux fois ?<br />
(Le <strong>de</strong>uxième.) — Quel est celui <strong>de</strong>s couplets que vous<br />
préférez ?<br />
II. — Une moisson <strong>de</strong> fleurs.<br />
I<br />
Catherine s'assied. En ouvrant les mains, elle répand<br />
sur elle sa moisson fleurie. Elle en est toute parfumée,<br />
et déjà les papillons voltigent autour d'elle. Elle choisit,<br />
elle assemble les fleurs ; elle marie les tons pour le plaisir<br />
<strong>de</strong> ses yeux. Plus les couleurs sont vives, plus elle<br />
les trouve agréables. Elle a <strong>de</strong>s yeux tous neufs que<br />
le rouge vif ne blesse point. Les yeux <strong>de</strong> Catherine<br />
sont <strong>de</strong> bons petits yeux qui aiment les coquelicots.<br />
Les coquelicots, voilà ce que Catherine préfère. Mais<br />
leur pourpre fragile s'est déjà fanée et la brise légère<br />
effeuille dans les mains <strong>de</strong> l'enfant leur corolle étincelante.<br />
II<br />
Elle regar<strong>de</strong>, émerveillée, toutes ces tiges en fleur,<br />
et elle voit toutes sortes <strong>de</strong> petits insectes courir sur<br />
les feuilles et sur les fleurs. Ces plantes qu'elle a<br />
cueillies servaient d'habitation à <strong>de</strong>s mouches et à <strong>de</strong><br />
petits scarabées qui, voyant leur <strong>de</strong>meuré en péril,<br />
s'inquiètent et s'agitent. Catherine ne se soucie pas<br />
<strong>de</strong>s insectes. Elle trouve que ce sont <strong>de</strong> trop petites<br />
bêtes et elle n'a d'eux aucune pitié. Pourtant on peut<br />
être en même temps très petit et très malheureux.<br />
Mais c'est là une idée qui, pour le malheur <strong>de</strong>s scarabées,<br />
n'entre pas dans la tête <strong>de</strong> Catherine.<br />
A . FRANCE.<br />
Explications.<br />
LES IDÉES. — Le sujet est bien simple : c'est une<br />
petite fille qui fait un bouquet avec les fleurs qu'elle<br />
a cueillies. Elle les trouve jolies, mais elle admire<br />
surtout les coquelicots à cause <strong>de</strong> leur vive couleur.<br />
Elle regar<strong>de</strong> ensuite les insectes logés dans les fleurs<br />
et qui se sauvent; mais elle ne comprend pas leur<br />
peine.<br />
LES EXPRESSIONS. —Qu'appelle-t-on ordinairement<br />
moisson? — Que veut dire ici le mot? (La moisson,<br />
c'est la récolte <strong>de</strong>s grains ; ici, ce sont les fleurs<br />
cueillies par Catherine.; — Que signifie le mot tons?<br />
(Nuances d'une même couleur qui peut être plus pâle,<br />
plus vive ou plus foncée ; le rose, le rouge vif, le<br />
grenat, sont <strong>de</strong>s tons d^ rouge.) — Expliquer l'expression<br />
<strong>de</strong>s yeux tout neufs. (Ce qui est neuf n'a pas<br />
encore servi; les yeux <strong>de</strong> Catherine n'ont pas encore<br />
regardé beaucoup <strong>de</strong> couleurs, et se plaisent à voir<br />
les plus simples et les plus ordinaires.) — Quel est le<br />
contraire d'une flèur fanée ? (Une fleur fraîche, une<br />
fleur fanée est celle qui a perdu sa fraîcheur.) —<br />
Qu'appelle-t-on une corolle étincelante ? (Les pétales<br />
brillants d'une fleur.)<br />
LES MOTS. — Marier : joindre l'un à l'autre. —<br />
Emerveillée : étonnée et pleine d'admiration. — Fragile<br />
: pe.u durable, sans résistance. — Se soucier :<br />
prendre intérêt à quelque chose.<br />
Exercices oraux ou écrits.<br />
Citer <strong>de</strong>s fleurs rouges autres que le coquelicot.<br />
(Les pivoines, les géraniums, les roses, les oeillets, etc.)<br />
— Indiquer la couleur d'antres fleurs que vous connaissez.<br />
(Les myosotis bleus, les jasmins blancs, les<br />
violettes mauves, les boutons d'or jaunes.) — Qu'appelle-t-on<br />
le calice <strong>de</strong> la fleur ? (Petite couronne <strong>de</strong><br />
feuilles vertes qui soutient la corolle.) — Nommer <strong>de</strong>s<br />
insectes avec la mouche. (Les guêpes, les abeilles, les<br />
coccinelles, les papillons, les libellules.) — Donner<br />
<strong>de</strong>s synonymes <strong>de</strong> s'inquiéter.<br />
(Se troubler, s'émouvoir,<br />
craindre, redouter, appréhen<strong>de</strong>r.) — Quelle est<br />
la diflèrence entre voltiger et voler ? — Chercher <strong>de</strong>s<br />
60 c,<br />
LECTURE COURANTE : TOUTEV, Cours préparatoire, 63 morceaux choisis .
486 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
mots <strong>de</strong> la même famille qu'agréable. (Agrément,<br />
agréer, gré, désagréable, ingrat, etc.)<br />
. Expliquer l'accord <strong>de</strong>s participes dans les expressions<br />
: elle en est -parfumée, leur pourpre s'est fanée,<br />
ces plantes qu'aile a cueillies.<br />
Analyse logique. — Les yeux <strong>de</strong> Catherine jusqu'à<br />
coquelicots. (Une principale, une inci<strong>de</strong>nte.)<br />
Dessiner un papillon.<br />
GRAMMAIRE. —Définitions : verbe, sujet, accord du<br />
verbe, avec son sujet. Faire chercher <strong>de</strong>s exemples<br />
dans la dictée.<br />
CONJUGAISON. — 1 Mo<strong>de</strong> subjonctif, temps passé-<br />
Exemple : Il faut que j'aie <strong>de</strong>ssiné un papillon avant<br />
ce soir.<br />
Composition <strong>français</strong>e.<br />
I. — Les industries textiles. — La teinture.<br />
I. VOCABULAIRE. — Les matières tinctoriales, la<br />
teinturerie, le teinturier, l'indigo, la garance, le safran,<br />
le bois <strong>de</strong> campêche, les couleurs d'aniline, les<br />
mordants, les aci<strong>de</strong>s, l'ammoniaque, le bain <strong>de</strong> teinture,<br />
l'impression sur étoffe. Couleur, coloris, ton,<br />
nuance. Combiner, teindre, aviver, imprimer, brûler.<br />
Pour présenter et faire comprendre les termes du<br />
vocabulaire, raconter comment on teint un vêtement.<br />
Poser ensuite ces questions :<br />
Quelles sont les matières colorantes tirées <strong>de</strong>s végétaux<br />
? — D'où viennent les couleurs d'aniline? (Du<br />
goudron <strong>de</strong> houille.) — Quelles sont les couleurs fournies<br />
par l'indigo ? (Bleu.) — Le safran ? (Jaune.) —<br />
La garance ? (Rouge.) — Qu'est-ce qui dans la teinture<br />
brûle parfois les étofles ? (Les aci<strong>de</strong>s.) — Citer<br />
<strong>de</strong>s nuances <strong>de</strong>s couleurs suivantes : violet (mauve,<br />
prune) ; rouge (rose, pourpre) ; bleu fbleu ciel, bleu,<br />
marine) ; gris (gris perle, gris fer).<br />
Conjuguer le verbe teindre aux temps simples du<br />
mo<strong>de</strong> indicatif.<br />
IL — Une belle étoffe.<br />
(Sujet tiré du vocabulaire.)<br />
Vous avez vu une belle étoffe à fleurs. Décrivez-la.<br />
• Montrez comment on a copié <strong>de</strong>s fleurs naturelles et<br />
comment on les a disposées. — (On peut inviter les<br />
enfants à parler par exemple d'une indienne claire<br />
avec un semis ou une guirlan<strong>de</strong> <strong>de</strong> petites fleurs<br />
(boutons <strong>de</strong> roses, violettes, bluets) : ou bien d'une<br />
étoffe à grands motifs pour ri<strong>de</strong>aux (pavots, coquelicots,<br />
etc.)<br />
III. — Le papillon, la fleur et l'enfant.<br />
(Sujet inspiré par la dictée : Une moisson <strong>de</strong> fleurs.)<br />
Plan.<br />
Un enfant se promène dans un jardin. Un papillon<br />
l'appelle auprès d'une fleur pour lui faire juger leur<br />
querelle. La fleur et le papillon préten<strong>de</strong>nt chacun<br />
être le plus beau. L'enfant tes écoute et leur répond.<br />
Sujet traité.<br />
Un jour, Paul se promenait dans le jardin <strong>de</strong> son<br />
père. Il se disposait à cueillir une magnifique rose<br />
sur laquelle était posé un papillon. La fleur et l'insecte<br />
se disputaient: « Va-t-en! disait la rose, comment<br />
oses-tu te poser sur la reine <strong>de</strong>s fleurs ! — Arrogante<br />
! tu n'as donc pas vu mes ailes <strong>de</strong> pourpre et<br />
d'or, si fines, si délicates ! Tu te trompes si tu te crois<br />
la plus belle. D'ailleurs, ce jeune garçon que voilà<br />
va nous juger. » Et il appela Paul. La rose <strong>de</strong>manda<br />
son avis à l'enfant. Celui-ci réfléchit et au bout d'un<br />
instant, il répondit : « Je ne saurais vous dire qui <strong>de</strong><br />
vous <strong>de</strong>ux est le plus beau, car vous êtes agréables à<br />
voir. Certainement, la rose sent bon, elle est jolie,<br />
mais sous ses <strong>de</strong>hors riants se cachent <strong>de</strong> traîtresses<br />
épines. Quand au papillon, il est superbe; seulement il<br />
est aussi frivole, étourdi, il se vante <strong>de</strong> sa beauté mais<br />
il ne songe pas qu'avant d'avoir cette forme, il n'était<br />
qu'une pauvre chenille à qui l'on faisait la guerre<br />
sans pitié. Je pense donc que vous êtes <strong>de</strong>ux orgueilleux.<br />
Avant d'admirer vos qualités, vous <strong>de</strong>vriez<br />
penser à vos défauts. »<br />
L'enfant s'éloigna pendant que le papillo,n prenait<br />
son vol et disparaissait au loin.<br />
Marcelle S..., douze ans.<br />
-- COURS SUPÉRIEUR -<br />
Le printemps.<br />
Il est donc <strong>de</strong> retour, le printemps I Non plus le<br />
printemps douteux, en manteau persillé <strong>de</strong> givre, qui,<br />
montrant par instant le bout <strong>de</strong> son nez, puis disparaissant<br />
aussitôt, semblait jouer à cache-cache <strong>de</strong>rrière<br />
les buissons dépouillés, mais bien un printemps<br />
véritable, revêtu pour la circonstance d'une belle<br />
robe couleur <strong>de</strong> pelouse piquée d'innombrables fleurettes<br />
jaunes, blanches, rouges et bleues, aussi délicieusement<br />
criar<strong>de</strong>s que celles dont s'ètoilent les prés.<br />
Le pissenlit a déjà ouvert sa cocar<strong>de</strong> d'or dans les<br />
gazons, au milieu <strong>de</strong>squels, quand la brise passe, <strong>de</strong>s<br />
brins luisent; un enivrant parfum <strong>de</strong> verdure nouvelle<br />
remplace, au long du petit sentier, l'o<strong>de</strong>ur tristement<br />
automnale <strong>de</strong>s feuilles mortes et du bois<br />
mouillé; <strong>de</strong>s insectes cuirassés d'acier commencent<br />
leur ron<strong>de</strong> sur l'eau <strong>de</strong>s mares; <strong>de</strong>s pépiements confus<br />
courent à travers les branches, qui bientôt éclateront<br />
en chansons; et bientôt aussi, sous les tonnelles<br />
claires encore avec leurs vrilles <strong>de</strong> houblon et <strong>de</strong><br />
vigne-vierge qui laissent voir <strong>de</strong>s découpures <strong>de</strong> ciel<br />
bleu, bientôt on pourra se répeter les vers du bon<br />
vieux Gustave Mathieu :<br />
Couronné <strong>de</strong> frais lilas,<br />
De blanche aubépine,<br />
Le printemps, à petits pas,<br />
Descend la colline.<br />
Ouil à petits pas, sans se presser. Mais enfin, il l'a<br />
<strong>de</strong>scendue. Si bien qu'un matin, à l'heure où les boutiques<br />
s'ouvrent, il a fait son entrée dans Paris. Par<br />
où est-il venu? Je l'ignore. Peut-être a-t-il suivi la<br />
Seine, et file sous le viaduc d'Auteuil, par le premier<br />
bateau-mouche. Peut-être a-t-il pris le tramway, passant<br />
<strong>de</strong>vant le nez <strong>de</strong>s douaniers entre les fortifications<br />
où, avec l'espoir <strong>de</strong> soleils plus doux, <strong>de</strong>s vagabonds<br />
dorment dans l'herbe. Personne, certes, ne<br />
l'a vu; mais partout, <strong>de</strong>puis quelque temps, se fait<br />
<strong>de</strong>viner sa présence. — PAUL AM'iNe.<br />
Explications.<br />
LES IDÉES. — C'est une <strong>de</strong>scription brillante du<br />
printemps, non pas au moment <strong>de</strong> son arrivée, mais<br />
quand il est en pleine floraison.. La première partie<br />
annonce d'abord le triomphe certain <strong>de</strong> la saison<br />
nouvelle, visible dans l'apparition <strong>de</strong> la verdure,<br />
l'abondance et la variété <strong>de</strong>s fleurs. Ensuite, viennent<br />
<strong>de</strong>s observations <strong>de</strong> détail, extrêmement précises, qui<br />
montrent l'activité <strong>de</strong> la végétation, l'amination <strong>de</strong>s<br />
insectes et <strong>de</strong>s oiseaux, la joie <strong>de</strong>s hommes. C'est<br />
l'intensité <strong>de</strong> la vie qui se manifeste au printemps.<br />
Jusqu'ici, l'auteur décrit la campagne où le changement<br />
<strong>de</strong>s saisons est bien plus sensible que dans les<br />
villes, et où le renouveau apparaît dans toute sa<br />
beauté. Aussi la <strong>de</strong>scription est-elle très colorée et<br />
très poétique. La <strong>de</strong>rnière partie parle <strong>de</strong> l'arrivée<br />
du printemps à Paris. Paul Arène le compare à un<br />
personnage dont l'entrée dans la capitale a passé<br />
inaperçue et n'a été connue que par ses elïets. Au<br />
lieu <strong>de</strong> belles <strong>de</strong>scriptions, ce passage est plein d'une<br />
spirituelle fantaisie.<br />
LES EXPRESSIONS. — Le manteau persillé <strong>de</strong> givre :<br />
çà et là, une légère couche <strong>de</strong> glace reste sur le sol,<br />
tel est le sens général <strong>de</strong> l'expression; persillé veut<br />
dire semé <strong>de</strong> petits points. — Une belle robe couleur<br />
<strong>de</strong> pelouse : la comparaison s'accor<strong>de</strong> avec la précé^<br />
<strong>de</strong>nte; la pelouse'est couverte d'un gazon vert et uni<br />
comme du velours. — Délicieusement criar<strong>de</strong>s : les<br />
couleurs criar<strong>de</strong>s sont voyantes et forment <strong>de</strong>s contrastes<br />
violents, qui sont souvent désagréables; cellesci,<br />
au contraire, sont charmantes à regar<strong>de</strong>r. — Dont<br />
s'ètoilent les prés : le verbe fait image parce qu'il indique<br />
la ressemblance entre la forme et l'aspect <strong>de</strong>s<br />
fleurs dans l'herbe et les astres du ciel. — La cocar<strong>de</strong><br />
d'or : expression qui indique à la fois la forme, la<br />
couleur et le riche éclat <strong>de</strong> la fleur. — L'o<strong>de</strong>ur tristement<br />
automnale : c'est en automne en effet, que les<br />
feuilles tombent; ce n'est pas l'o<strong>de</strong>ur qui est triste,<br />
mais elle s'associe à <strong>de</strong>s pensées tristes, celles <strong>de</strong> la<br />
suspension <strong>de</strong> la vie, <strong>de</strong> l'arrivée du froid. — Les<br />
LECTURE COURANTE: TOUTEY, 1
insectes cuirassés d'acier: les termes font penser aux<br />
reflets métalliques du corselet <strong>de</strong> certains insectes.<br />
LES MOTS. — Douteux : incertain. — Eclater :<br />
faire un bruit soudain et éclatant. — Tonnelle : treillage<br />
en forme <strong>de</strong> berceau couvert <strong>de</strong> verdure. —<br />
Vrille : sorte <strong>de</strong> fil produit par la plan<strong>de</strong> qui s'attache<br />
ainsi à ce qui l'environne. — Vagabond, : celui<br />
qui erre ça et là, sans domicile.<br />
Exercices oraux ou écrits.<br />
Quelle est la cause <strong>de</strong> la venue du printemps? (La<br />
chaleur plus gran<strong>de</strong> du soleil.) — Bans les campagnes,<br />
à quoi reconnaît-on la venue du printemps?<br />
(Surtout à l'èclosion <strong>de</strong>s fleurs et <strong>de</strong> la verdure.) —<br />
A quoi <strong>de</strong>vine-t-on la présence du printemps dans les<br />
villes ? (La température plus douce, les jours plus<br />
longs, la lumière plus vive; les jardins, les squares,<br />
les arbres <strong>de</strong>s avenues reverdissent aussi.) — Quel<br />
est le sens du mot doux dans l'expression les soleils<br />
plus doux? — Quels sont les autres sens du mot?<br />
— Quel est l'adjectif contraire? (1° tiè<strong>de</strong>, agréable à<br />
sentir; le contraire est rigoureux ou ar<strong>de</strong>nt quand il<br />
s'agit <strong>de</strong> la température 2° qui a une saveur peu<br />
accentuée et agréable, une saveur acre est le contraire<br />
d'une saveur douce; 3° qui a <strong>de</strong>s manières<br />
sans brusquerie et qui plaisent ; le contraire, ce sont,<br />
<strong>de</strong>s manières ru<strong>de</strong>s.) — Quel est le sens <strong>de</strong> luire?<br />
Citer <strong>de</strong>s mots <strong>de</strong> la même famille? (Luire veut dire<br />
briller avec un éclat lumineux. Luisant, lumière, lumineux,<br />
lumignon, illuminer, illumination, luci<strong>de</strong>, lucidité,<br />
etc.)<br />
ijRAMMAiRE. — Expliquer l'accord du participe dans<br />
les phrases : il l'a <strong>de</strong>scendus. — Peut-être a-t-il suivi<br />
la Seine. — Personne ne l'a vu. — Quels mots remplace<br />
V dans : je l'ignore. (Toute la phrase : Par où<br />
est-il venu?)<br />
ANALYSE. — Analyse grammaticale <strong>de</strong> la première<br />
phrase : Il est donc <strong>de</strong> retour le printemps '.<br />
Analyse logique <strong>de</strong>puis : Le pissenlit jusqu'à luisent.<br />
(Une principale, une inci<strong>de</strong>nte, une subordonnée.)'<br />
Composition <strong>français</strong>e.<br />
I. — Les fées.<br />
D'invisibles fées se sont réunies autour du berceau<br />
d'une petite fille et lui font chacune un don. Imaginez<br />
la scène.<br />
Plan.<br />
1° Introduction; 2° L'arrivée <strong>de</strong>s fées; 3° Les dons<br />
faits à l'enfant ; 4° Le départ <strong>de</strong>s fées.<br />
Sujet traité.<br />
Depuis longtemps.les fées ont fui les hommes, mais<br />
elles reviennent quelquefois; mystérieusement, elles<br />
prési<strong>de</strong>nt à la naissance d'un enfant, elles lui donnent,<br />
d'un coup <strong>de</strong> baguette magique, les dons qui le<br />
rendront heureux.<br />
Dans la chaumière <strong>de</strong> Jeanne, tout est tranquille :<br />
les lumières s'éteignent, l'enfant née <strong>de</strong>puis quelques<br />
'jours s'endort dans son berceau. L'aïeule, doucement<br />
a baisé le front <strong>de</strong> la petite fille, arrêtant le bercement<br />
inutile. La nuit très claire est parfumée par les<br />
fleurs du jardin. C'est mai. La lune glisse discrètement<br />
ses pâles rayons dans les branches <strong>de</strong>s arbres;<br />
à peine si l'on entend le bruit du ruisseau sous les<br />
joncs. C'est par ce beau clair <strong>de</strong> lune que nous nous<br />
représentons les fées, allant et venant dans les bois.<br />
Sur le sentier qu'éclaire une lueur crue, passent <strong>de</strong>s<br />
formes blanches, gracieuses; elles avancent, <strong>de</strong>s voiles<br />
impalpables flottent autour d'elles. Leurs vêtements<br />
semblent faits <strong>de</strong> légers nuages; serait-ce <strong>de</strong>s fantômes?<br />
Elles viennent; elles sont belles; ce sont <strong>de</strong>s fées.<br />
Minuit sonne. La grille <strong>de</strong> l'enclos s'ouvre sans<br />
bruit, et, dans le chemin qu'éclairent les vers luisants<br />
passent six fées tenant leur baguette magique. Elles<br />
entrent dans la chambre. L'enfant dort dans son berceau;<br />
que vont-elles faire? Elles entourent le berceau<br />
et admirent la jolie petite fille dont le souffle léger<br />
et régulier annonce le sommeil. « Nous voulons rendre<br />
cette enfant -heureuse, dit une fée qui avait sur<br />
le front une éblouissante couronne, faisons-lui chacune<br />
un don. Pour moi, je lui donne la beauté qui<br />
PARTIE SCOLAIRE 4-87<br />
fera d'elle la plus jolie fleur <strong>de</strong>s champs. A vous<br />
maintenant. »<br />
Et la fillette souriait quand une baguette l'effleurait.<br />
« Notre filleule nous fera honneur, elle sera intelligente;<br />
elle aimera le travail <strong>de</strong> l'esprit; elle sera<br />
instruite; je lui donne aussi un jugement droit afin<br />
qu'elle suive le droit chemin. — Tout cela est fort<br />
bien, mais ne s'enorgueillira-t-elle pas <strong>de</strong> sa beauté,<br />
<strong>de</strong>s dons merveilleux <strong>de</strong> son esprit ? Je lui donne la<br />
mod-estie, dit une belle fée qui se tenait tout près du<br />
berceau. Elle goûtera le charme <strong>de</strong>s jours pleins <strong>de</strong><br />
soleil et la beauté <strong>de</strong>s nuits splendi<strong>de</strong>s d'été; elle aimera<br />
la campagne ; elle se plaira dans sa chaumière<br />
qu'elle ne voudra jamais quitter. — Mes sœurs, dit<br />
une autre, vous façonnez surtout son esprit; laissezmoi<br />
mettre dans son coeur la bonté. Elle sera compatissante<br />
pour ceux qui souffrent, elle les ai<strong>de</strong>ra, elle<br />
répandra partout la joie. » Et, ce disant, la mignonne<br />
fée effeuilla sur le lit les fleurs <strong>de</strong> sa couronne.<br />
L'aube blanche naît au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s bois; les fées<br />
baisent la petite fille et s'évanouissent aux premiers<br />
rayons du jour. La mère s'éveille, elle prend le bébé<br />
dans ses bras, et l'embrasse passionnément. Si elle<br />
savait la venue <strong>de</strong>s fées, si elle savait tout le bonheur<br />
qui attend sa fille, elle serait bien heureuse. Mais le<br />
croirait-elle seulement? Au <strong>de</strong>hors, un nuage vaporeux<br />
se dissipe aux rayons naissants du soleil. Un léger<br />
brouillard flotte encore sur le jardin : c'est une<br />
fée qui s'est attardée et dont l'écharpe se déroule à<br />
la brise. — Rose D..., quinze ans.<br />
II- — Faire la <strong>de</strong>scription d'un bel arbre au printemps.<br />
B...<br />
ARITHMÉTIQUE, G É O M É T R I EE T<br />
S Y S T È M E M É T R I Q U E<br />
• COURS ÉLÉMENTAIRE '•<br />
Multiplication <strong>de</strong>s nombres décimaux.<br />
INDICATIONS. — Les <strong>de</strong>ux facteurs sont décimaux.<br />
— Montrer que multiplier un nombre par un dixième<br />
(voir la semaine précé<strong>de</strong>nte), c'est rendre ce nombre<br />
10 fois plus petit. Donc, en multipliant 1, 2, 3, 4...<br />
etc. dixièmes par un dixième, on obtient 1, 2, 3, 4...<br />
etc. centièmes; par conséquent, en multipliant un<br />
nombre <strong>de</strong> dixièmes par <strong>de</strong>s dixièmes, on obtient un<br />
nombre <strong>de</strong> centièmes. Faire remarquer que le produit<br />
contient <strong>de</strong>ux chiffres, autant qu il y en a dans<br />
les <strong>de</strong>ux facteurs. Montrer <strong>de</strong> même que <strong>de</strong>s centièmes<br />
multipliés par <strong>de</strong>s dixièmes, ou <strong>de</strong>s dixièmes<br />
multipliés par <strong>de</strong>s centièmes donnent <strong>de</strong>s millièmes<br />
au produit; ce <strong>de</strong>rnier a trois chittres décimaux, autant<br />
que les <strong>de</strong>ux facteurs. Généraliser et faire déduire<br />
une règle pratique.<br />
Cas particuliers. — 1° La partie décimale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux,<br />
facteurs, ou <strong>de</strong> l'un d'eux, est terminée par <strong>de</strong>s zéros<br />
—• Rappeler que les zéros à la droite d'un nombre<br />
décimal ne changent pas la valeur <strong>de</strong> ce nombre;<br />
c'est pourquoi, avant d'effectuer la multiplication, on<br />
supprime les zéros écrits à la droite <strong>de</strong>s facteurs décimaux<br />
et on ne les rétablit pas au produit ; 2° L'un<br />
<strong>de</strong>s facteurs est décimal et l'autre est entier et terminé<br />
par <strong>de</strong>s zéros. Pour faire l'opération l'on néglige ces<br />
zéros, mais on les rétablit au produit avant <strong>de</strong> séparer<br />
le nombre <strong>de</strong> chiffres décimaux ; 3° Le multiplicateur<br />
est plus petit que l'unité. Remarquer que,<br />
dans ce cas, le produit est plus petit que le multiplican<strong>de</strong>.<br />
Multiplier par<strong>de</strong>s dixièmes.<br />
INDICATIONS. — Mentalement, pour multiplier par<br />
0.1 ou 0,10, il suffit <strong>de</strong> rendre le multiplican<strong>de</strong><br />
10 fois plus petit (voir Manuel n° 24). Ex. : Quel est<br />
le prix d'une douzaine d'oranges à 0 fr. 10 pièce?<br />
0 fr. 10 X 12 = le dixième <strong>de</strong> 12 ou 1 fr. 20.<br />
Multiplier par 0,2 (ou 0,20), 0,3 (ou 0,30) etc. —<br />
On rond le nombre multiplié 10 fois plus petit, puis,<br />
suivant les cas, on double, on triple, etc. le résultat<br />
obtenu.<br />
LECTURE COURANTE : TûUTEY, Cours élémentaire, 120 morceaux choisi» . . . . 9 0 ^
488 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
l re année.<br />
SOMME OU DIFFÉRENCE DE PRODUITS. — Voir problème-type,<br />
raisonnement et problèmes n 0B 1 à 10,<br />
parmi ceux <strong>de</strong> 2 e année (Manuel général n° 21).<br />
2 e année.<br />
EXPLICATIONS DE TERMES RELATIFS AUX SALAIRES. —<br />
1. Un ouvrier gagne 175 fr. par mois. Dans le même<br />
temps, il dépense 148 tr. et place 27 fr. à la caisse<br />
d'épargne. Expliquer que 175 fr. est le gain mensuel<br />
<strong>de</strong> cet ouvrier, que 148 fr. sont ses dépenses<br />
mensuelles et que 27 fr. sont ses économies.<br />
AUTRES DONNÉES. — 2. Un employé gagne 1800 fr.<br />
par an. Au bout-<strong>de</strong> l'année, il a dépensé 1540 fr. et<br />
placé 230 fr. à la caisse d'épargne.<br />
3. Un ouvrier qui gagne 4 ir. par jour dépense 4 fr.<br />
pour sa nourriture tous les jours. Il ne peut donc<br />
rien mettre à la caisse d'épargne.<br />
4. Une ouvrière a gagné 36 fr. dans sa semaine,<br />
mais elle a dépensé 42 tr. ; pour pouvoir payer, elle a<br />
été obligée d'emprunter G. fr. à <strong>de</strong>s amies.<br />
QUESTIONS SUR CES DONNÉES. — Selon la donnée<br />
proposée, indiquer la somme représentant le gain<br />
mensuel, hebdomadaire ou journalier, les dépenses<br />
annuelles ou journalières, les économies, etc. — Dans<br />
les <strong>de</strong>ux premières données, montrer ce que représentent<br />
les économies : la différence entre le gain et<br />
les dépenses. — Dans la 3 e donnée, que <strong>de</strong>viennent les<br />
économies, la dépense étant égale au gain? Faire dire<br />
ce qu'est obligée <strong>de</strong> faire une personne qui dépense<br />
plus qu'elle ne gagne (4 e donnée). —Chercher les dépenses<br />
que sont obligés <strong>de</strong> faire les ouvriers : nourriture,<br />
entretien, vêtements et blanchissage, loyer, etc.<br />
Quelles sont les dépenses inutiles qu'ils font parfois?<br />
(tabac, cabaret, etc.) Doit-on dépenser tout ce qu'on<br />
gagne? Que peut-on faire <strong>de</strong> ses économies? (Caisse<br />
d'épargne, mutualités, etc.)<br />
PROBLÈMES. — Calcul <strong>de</strong>s dépenses. — 1. Une<br />
famille dépense en moyenne 6 fr. 75 par jour. Combien<br />
dèpense-t-elle par an? — R. : 2463 fr. 75.<br />
2. Uae ouvrière dépense 3 fr. 15 par jour pour sa<br />
n ourriture et 300 fr. par an pour son logement. Quelles<br />
sont ses dépenses annuelles? — R. : 1449 fr. 75.<br />
3. Un employé dépense par mois 86 fr. <strong>de</strong> nourriture,<br />
25 fr. d'entretien et 20 fr. <strong>de</strong> loyer. Quel est le<br />
montant <strong>de</strong> ses dépenses mensuelles ? <strong>de</strong> ses dépenses<br />
annuelles? — R. . 131 fr.; 1572 fr.<br />
4. Un contremaître dépense par mois 102 fr. <strong>de</strong><br />
nourriture et 29 fr. <strong>de</strong> dépenses diverses. Il paye en<br />
outre 430 fr. <strong>de</strong> loyer par an. Quelle somme dépenset-il<br />
par an? — R. : 2002 tr.<br />
5. Une famille dépense 28 fr. par semaine pour sa<br />
nourriture, 22 fr. par mois pour son entretien et<br />
87 fr. 50 par trimestre pour son loyer. Quel est le<br />
montant <strong>de</strong>s dépenses annuelles <strong>de</strong> cette famille? —<br />
R. : 2070 fr.<br />
Calcul <strong>de</strong>s dépenses connaissant le gain et les économies.<br />
— 1. Un employé gagne 1800 fr. par an et<br />
économise 275 fr. dans le même temps. Combien dép'ense-t-il?<br />
— R. : 1525 fr.<br />
2. Un ouvrier qui gagne 1760 fr. par an, porte 5 fr.<br />
par semaine à la caisse d'épargne postale. Combien<br />
peut-il dépenser par an? — R. : 1500 fr.<br />
3. On ouvrier qui gagne 5 fr. 50 par jour, peut<br />
économiser 225 fr. par an. Combien lui reste-t-il à<br />
dépenser dans toute son année? — R. : 1782 fr. E0.<br />
4. Une ouvrière qui gagne 28 fr. par semaine met<br />
10 fr. par mois à la caisse d'épargne. Combien dépense-t-elle<br />
par an? — R. : 1336 fr.<br />
5. Un employé qui gagne 2400 fr. par an, met par<br />
mois 10 fr. k la caisse <strong>de</strong>s retraites et place 50 fr. par<br />
trimestre à la caisse d'épargne. Combien peut-il dépenser<br />
par an? — R. : 2080 fr.<br />
Notions usuelles.<br />
I. LE LOSANGE. — Montrer un losange découpé, le<br />
placer sur un côté pour faire remarquer qu'un losange<br />
est un^ parallélogramme qui a quatre côtés<br />
égaux. Ce qu'on entend par diagonales du losange.<br />
Réaliser un losange, soit en fil <strong>de</strong> fer, soit avec un<br />
mètre pliant, et en faire varier la forme en augmentant<br />
ou en réduisant une <strong>de</strong>s diagonales. Exemples :<br />
vitraux, carrelage, etc. Comparer avec le carré : losange<br />
qui a quatre angles droits. Périmètre du losange<br />
: longueur du côté x 4. Division du losange<br />
par ses diagonales (pliage et découpage).<br />
II. LE DÉCALITRE. — Le <strong>de</strong>mi-<strong>de</strong>calitre, le double<br />
décalitre. — Description : mesures en bois ou en<br />
tôle; hauteur = diamètre ; expliquer l'utilité du T<br />
intérieur en fer, du double décalitre. Exercices d'application<br />
analogues à ceux qui ont été indiqués à<br />
propos du litre. Combien le décalitre, le <strong>de</strong>mi-dal., le<br />
double dal., contiennent-ils <strong>de</strong> litres? (Constater par<br />
<strong>de</strong>s mesures.) Chercher dés vases contenant environ<br />
1 dal.; — que mesure t-on au décalitre ?(Grains, pommés<br />
<strong>de</strong> terre, charbons, etc.)<br />
Idée <strong>de</strong> l'hectolitre, donnée à l'ai<strong>de</strong> d'une caisse <strong>de</strong><br />
5 dm. x 5 X 4 ou d'un cubage approché. Mêmes<br />
exercices : combien l'hl. contient-il <strong>de</strong> 1.7 <strong>de</strong> dal.? <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>mi-dal.? <strong>de</strong> doubles dal.? etc.<br />
= = = = = COURS MOYEN = = = = =<br />
Sommaire.<br />
ARITHMÉTIQUE. — Notions élémentaires sur les<br />
effets <strong>de</strong> commerce. — Dans le commerce, au lieu <strong>de</strong><br />
payer les marchandises au comptant, on emploie généralement<br />
<strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> commerce : billet à ordre<br />
et traite '. Le premier est un écrit par lequel un débiteur<br />
promet <strong>de</strong> payer à son créancier, à une date<br />
fixée d'avance (échéance), la somme qu'il lui doit ; il<br />
est par conséquent rédigé par le débiteur ; le second<br />
est un écrit par lequel le créancier invite son débiteur<br />
à lui payer, à une date donnée (échéance) la<br />
somme due, il est rédigé par le créancier. Mais si le<br />
créancier désire toucher son argent avant l'échéance,<br />
il le vend à un banquier, qui lui paye l'effet, diminué<br />
cependant <strong>de</strong> l'intérêt <strong>de</strong> la somme indiquée (appelée<br />
valeur nominale) pendant le temps qui reste à courir<br />
jusqu'à l'échéance ; cet intérêt s'appelle escompte<br />
.et la somme que reçoit le créancier se nomme valeur<br />
actuelle ou valeur au comptant <strong>de</strong> l'effet. — Calcul<br />
<strong>de</strong> l'escompte et <strong>de</strong> la valeur actuelle. — Se calculent<br />
comme l'escompte et la valeur actuelle (le tant pour<br />
cent déduit) : la remise ou escompte au comptant<br />
(calcul du prix net), la retenue sur traitement pour<br />
la retraite (calcul <strong>de</strong>s appointements reçus), etc.<br />
GÉOMÉTRIE. — Le cylindre droit. — Description :<br />
montrer que c'est un volume engendré par un rectangle<br />
qui tourne autour d'un <strong>de</strong> ses côtés (qu'on<br />
appelle axe ou hauteur du cylindre). — Exemples :<br />
tuyau, colonnes, crayon, etc. — Développement du<br />
cylindre (à l'ai<strong>de</strong> d'une feuille <strong>de</strong> papier appliquée<br />
autour d'un corps cylindrique). — Surface latérale =<br />
surface d'un rectangle qui a pour longueur la circonférence<br />
<strong>de</strong> base et pour largeur la hauteur du cylindre.<br />
(Surf. lat. =/TIDH ou 2 TTRH.) — Pour avoir la<br />
surface totale, ajouter les <strong>de</strong>ux cercles <strong>de</strong> base ; d'où<br />
la formule : 2 7rRH -f 2 71R 2 ou 2 nR (H + R).<br />
SYSTÈME MÉTRIQUE. — Mesures <strong>de</strong> capacité. — Ce<br />
qu'on entend par capacité ou Gontenaq.ce (volumi<br />
intérieur <strong>de</strong>s récipients). — Unité -. litre, volume d'un<br />
décimètre cube. — Multiples et sous-multiples décimaux.<br />
— Numération et écriture <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> capacité..—<br />
Mesures effectives : du centilitre à l'hectolitre<br />
(y compris les doubles et les moitiés). — Description<br />
<strong>de</strong>s quatre catégories <strong>de</strong> mesures effectives:<br />
en bois, en fer-blanc (huile, lait), en étain (voir les<br />
manuels, utiliser les mesures du compendium). —<br />
Remarque : les litres en verre et les tonneaux, n'ayant<br />
pas une capacité suffisamment exacte, ne sont pas<br />
considérés comme <strong>de</strong>s mesures.<br />
• Relations entre les mesures <strong>de</strong> volume et <strong>de</strong> capacité.<br />
— Dresser un tableau <strong>de</strong>s unités correspondantes<br />
: 1 000 1. = 1 m 3 ; 1 hl. = 100 dm 3 ; 1 dal.<br />
= 10 dm 3 ; 1 1. = 1 dm 3 ; 1 dl. = 100 cm 3 ; 1 cl.<br />
- 10 cm 3 .<br />
Problèmes d'application.<br />
I. CALCUL DE L'ESCOMPTE. — Calcul mental. —<br />
marquer que l'escompte, est le 1/100 du capital, à<br />
1. Voir modèles d'efîets, soit dans les traités, soit dans les<br />
années précé<strong>de</strong>ntes du Manuel.<br />
LECTURE COURANTE: TOUTEY, Cours moyen, 200 morceaux choisis d'auteurs <strong>français</strong>. 1.50
1 0/0 pour 1 an ou 360 j.; à 6 0/0 pour... 60 ,j. ; à<br />
4 0/0 pour... 90 j. ; à 3 0/0 pour... 120 j. ; à 5 0/0<br />
pour... 72 j.<br />
1. Quel est l'escompte d'un billet <strong>de</strong> 840 fr., k 60/0<br />
pour 60 j. ? (le 1/100 <strong>de</strong> 840 fr. ou 8 fr. 40) ; pour<br />
30 j. (la moitié : 4 fr. 20) ; pour 90 j. (3 fois la moitié<br />
: 12 fr. 60); pour 120 j. (le double : 16 fr. 80) ;<br />
etc., etc.<br />
2. Quel est, à 40/0, l'escompte d'un billet <strong>de</strong> 1200fr.<br />
pour 90j. ? (le 1/100 ou 12 fr.) ; pour 45 j. ? (6 fr.) ;<br />
pour 30 j. ? (4 fr.) ; pour 120 j. ? (16 fr.), etc.<br />
Calcul écrit. — 3. Quel escompte <strong>de</strong>vra retenir un<br />
banquier pour un billet <strong>de</strong> 1 800 fr., payable dans<br />
120 j., l'escompte étant calculé à 6 0/0? [Rhône.) —<br />
R. : 36 fr. ; — pour un billet <strong>de</strong> 1 500 fr. payable dans<br />
90 j., l'escompte étant calculé à 5 0/0 ? (Oise.) — R. :<br />
18 fr. 75.<br />
4. On escompte, le 3 septembre, un billet <strong>de</strong><br />
12 640 fr. payable le 27 décembre suivant. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> calculer cet escompte à. 4 1/2 0/0. (Somme.)<br />
— R. : pour 54 jours : 85 fr. 32 ou 85 fr. 35.<br />
5. Calculer l'escompte d'un billet <strong>de</strong> 1875 fr. payable<br />
le 2 novembre et escompté le 12 juillet précé<strong>de</strong>nt au<br />
taux <strong>de</strong> 5 0/0. (Seine.) — R. : pour 113 j. : 29 fr. 45.<br />
II. CALCUL DE LA SOMME VERSÉE par le banquier.<br />
— 1. Quelle est la valeur actuelle d'un billet <strong>de</strong><br />
2 400 fr. payable dans 60 jours et escompté à 4 0/0 ?<br />
(Seine-Inférieure.) — R. : 2.384 fr. ; d'un billet <strong>de</strong><br />
1 375 fr. payable dans 2 mois et escompté à 5 0/0 ?<br />
(Indre-et-Loire.) — R. : 1 363 fr. 55.<br />
2. Un négociant présente à. l'escompte un billet <strong>de</strong><br />
3 318 fr. payable dans 2 mois 8 jours. Le taux <strong>de</strong><br />
l'escompte étant 6 0/0, combien le négociant recevrat-il?<br />
(Meuse.) — R. : 3 280 fr. 40.<br />
3. Quelle somme donnera-t-on au porteur d'un<br />
billet <strong>de</strong> 1 960 fr. payable le 29 juin et escompté le<br />
3 avril précè<strong>de</strong>nt au taux <strong>de</strong> 5 0/0 ? (Indre-et-Loire.)<br />
— R. : après 87 j. : 1 934 fr. 30.<br />
4. Quelle somme remettra un banquier sur un<br />
billet <strong>de</strong> 450 fr. payable dans 40 jours, s'il prélève un<br />
escompte <strong>de</strong> 6 0/0 et une commission 1 <strong>de</strong> 1/8 0/0?<br />
(Giron<strong>de</strong>.) — R. : Escompte : 3 fr. ; commission :<br />
1/8 X 4,50 = 0 fr. 55 par défaut. Total : 3 fr. 55.<br />
Somme remise : 446 fr. 45.<br />
III. TANT POUR CENT DÉDUIT.'— Calcul du prix net,<br />
remise déduite du prix d'achat, bénéfice déduit. —<br />
Calcul mental.—1. Quelle sera, à raison <strong>de</strong> 2 0/0, la<br />
remise sur un achat <strong>de</strong> 200 fr. ? <strong>de</strong> 400 fr. ? <strong>de</strong> 700 fr. ?<br />
<strong>de</strong> 1 000 fr. ? Combien <strong>de</strong>vra-t-on payer dans chaque<br />
2. Mêmes questions si la remise était calculée à<br />
raison <strong>de</strong> 3 0/0, <strong>de</strong> 4 0/0, <strong>de</strong> 6 0/0, etc.<br />
Calcul écrit. — Calcul du prix d'achat. — 3. Un<br />
marchand vend <strong>de</strong>s marchandises pour 1 875 fr.<br />
Combien lui ont-elles coûté, s'il a gagné 10 0/0 sur le<br />
prix <strong>de</strong> vente ? (Paris.) — R. : 1 687 fr. 50.<br />
4. Un marchand vend <strong>de</strong>s grains pour la somme <strong>de</strong><br />
2 475 fr. Combien les avait-il achetés, sachant qu'il a<br />
gagné 10 0/0 sur le prix <strong>de</strong> vente ? (Seine.) — R. :<br />
2 227 fr. 50.<br />
Calcul du prise net. — 5. Une personne achète <strong>de</strong>s<br />
marchandises pour 475 fr. Elle paye comptant, et on<br />
lui fait une remise <strong>de</strong> 2 0/0. Combien verse-t-elle ?<br />
(Basses-Pyrénées.) — R. : 465 fr. 50.<br />
6. Un commerçant a vendu 105 m. <strong>de</strong> toile à<br />
I fr. 80 le mètre, 75 m. <strong>de</strong> calicot à. 0 fr. 80, et<br />
II douzaines <strong>de</strong> mouchoirs à 9 fr. 50 la douzaine.<br />
Combien recevra-t-il s'il fait une rf mise <strong>de</strong> 3 fr. 25 0/0?<br />
Solution. — Prix <strong>de</strong> la toile : 1 fr. 80 X 105 =<br />
189 fr. ; du calicot : 0 fr. 80 x 75 = 60 fr. ; et <strong>de</strong>s<br />
mouchoirs : 9 fr. 50 x 11 = 104 fr. 50. Total : 353 fr. 50.<br />
Remise : 3 fr. 25 x 3,535 = 11 fr. 50 par excès.<br />
Net à payer : 353 fr. 50 — 11 fr. 50 = 342 fr.<br />
7. Un débitant achète une pièce <strong>de</strong> vin <strong>de</strong> 225 lit.<br />
pour 60 fr., fût compris. En payant comptant, il<br />
obtient une remise <strong>de</strong> 2 0/0. A combien lui revient<br />
le litre, si le fût a une valeur <strong>de</strong> 8 fr. ? (Mayenne.)<br />
Solution. — Remise : 2 fr. X 0,6 = 1 fr. 20. Prix <strong>de</strong><br />
1. Lo droit do commission quo prélèvent los banquiers<br />
pour so couvrir <strong>de</strong> leurs Irais d'écriture et <strong>de</strong> leurs risques,<br />
so calcule sur lo montant <strong>de</strong> l'effet, sans tenir compte du<br />
temps (il est ordinairement <strong>de</strong> 1/4 0/0).<br />
PARTIE SCOLAIRE 489<br />
revient net : 60 fr. — (1 fr. 20 + 8 fr.) = 50 fr. 80.<br />
Prix <strong>de</strong> revient du litre : 50 fr. 80 : 225 = 0 fr. 22.<br />
8. Une ouvrière reçoit 25 m. 80 <strong>de</strong> drap à 11 fr.<br />
le mètre, 8 m. 40 <strong>de</strong> velours à 18 fr. 15 le mètre,<br />
24 m. 50 <strong>de</strong> toile à 2 fr. 60 le mètre. Faites la facture<br />
en tenant compte d'une remise <strong>de</strong> 3 0/0 sur le<br />
tout, payé comptant. (Seine-et-Oise.)<br />
Solution '. — Prix du drap : 11 fr. X 25,80 =<br />
283 fr. 80 ; du velours : 18 fr. 15 x 8,4 = 152 fr. 4 f i;<br />
<strong>de</strong> la toile : 2 fr. 60 x 24,5 = 63 fr. 70. Total :<br />
•499 fr. 96. Remise : 15 fr. par excès. Net à payer :<br />
484 fr. 95 par défaut.<br />
9. On facture 15 m. 60 <strong>de</strong> drap à 25 fr. le mètre,<br />
32 m. <strong>de</strong> soie à 8 fr. 75 le mètre, 20 m. d'alpaga à<br />
6 fr. 50, le tout payable à 90 jours'; mais l'acheteur<br />
paye au bout <strong>de</strong> 15 jours, moyennant un escompte <strong>de</strong><br />
S 0/0 par an. Faites la facture. (Gard.)<br />
Solution!. — P. du drap : 390 fr. ; <strong>de</strong> la soie :<br />
280 fr. ; <strong>de</strong> l'alpaga : 130 fr. Total 800 fr. L'escompte<br />
pour 90 — 15 jours = 75 jours est <strong>de</strong> 10 fr. Net à<br />
payer : 790 fr.<br />
Retenue pour retraites. — 1. Un employé gagne<br />
2 400 fr. par an. Combien reçoit-il par mois, si on lui<br />
fait une retenue <strong>de</strong> 5 0/0 pour la caisse <strong>de</strong>s retraites ?<br />
(Vaucluse.) — R. : retenue : 120 fr. ; traitement<br />
mensuel : 190 fr.<br />
2. Dix ouvriers ont gagné 1 050 fr. en 25 jours <strong>de</strong><br />
travail; sachant qu'on leur fait une retenue <strong>de</strong> 4 0/0<br />
pour la caisse <strong>de</strong>s retraites, combien chaque ouvrier<br />
recevra-t il par jour <strong>de</strong> travail? (Aièvre-.)<br />
Solution. — Retenue : 42 fr. Net payé : 1 008 fr. ;<br />
par ouvrier : 100 fr. 80; par jour : 4 fr. 03.<br />
3. Un employé gagne 1500 fr., sur lesquels on lui<br />
tait subir une retenue <strong>de</strong> 5 0/0. Il veut économiser<br />
12 fr. par mois. Quelle sera sa dépense journalière ?<br />
(Puy-<strong>de</strong>-Dôme.)<br />
Solution. — Retenue : 5 fr. x 15 = 75 fr. Traitement<br />
net : 1425 fr. Economies : 144 fr. Dépenses<br />
annuelles : 1281 fr. Dépenses par jour : 1281 fç. :<br />
365 = 3 fr. 50.<br />
IV. REVISION AVEC TANT POUR CENT DÉDUIT. — U n libraire<br />
achète 8 douzaines <strong>de</strong> volumes à 2 fr. 75 l'un.<br />
On lui fait une remise <strong>de</strong> 25 0/0 et on lui donne 13 volumes<br />
pour 12. Que doit-il revendre le volume pour<br />
gagner 36 fr. sur le tout ? (Oise )<br />
Solution. — Prix d'achat : 2 fr. 75 X 12 x 8 =<br />
264 fr. Remise 66: fr. Net à payer : 198 fr. Prix <strong>de</strong><br />
vente <strong>de</strong> 13 x 8 = 104 volumes : 198 fr. + 36 fr. =<br />
234 fr. Prix <strong>de</strong> vente du volume : 234 fr. : 104 =<br />
2 fr 25.<br />
2. On a acheté chez un libraire une douzaine <strong>de</strong><br />
livres dont le prix marqué au catalogue est <strong>de</strong> 2 fr. 60<br />
l'un. Le libraire fait une remise <strong>de</strong> 15 0/0 et donne<br />
le 13 e gratis. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : 1° à combien revient un<br />
exemplaire ; 2» ce que l'on gagnera sur le tout, en<br />
•revendant ces livres le prix marqué. (Drôme.)<br />
Solution. — Prix d'achat : 2 fr. 60 x 12 = 31 fr. -20.<br />
Remise : 4 fr 68. Net à payer : 26 fr. 52. Prix <strong>de</strong><br />
revient d'un volume : 26 fr. 52 : 13 = 2 fr. 04. Prix<br />
<strong>de</strong> vente : 2 fr. 60 X 13 = 33 fr. 80. Bénéfice : 7 fr. 28.<br />
3-éométrie e t système métrique.<br />
1. SURFACE DU CYLINDRE. — 1. Quelle est la surface<br />
convexe d'un cylindre dont la base a un décimètre et<br />
<strong>de</strong>mi <strong>de</strong> circonférence et dont la hauteur est 0 m. 75?<br />
(Seine-et-Marne.) — R. : 0 m 2 1125.<br />
2. Quelle est la surface totale d'un cylindre ayant<br />
1 m. 20 <strong>de</strong> diamètre et 2 m. 50 <strong>de</strong> longueur? — R. :<br />
Surf, latérale : 9 m 2 42 ; totale :11m 2 68.<br />
3. On fait vernir, à raison <strong>de</strong> 1 fr. 10 le mètre carré,<br />
la surface d'une colonne <strong>de</strong> fonte ayant 7 m. 50 <strong>de</strong><br />
haut et 0 m. 90 <strong>de</strong> diamètre. Quelle est la dépense ?<br />
(Nord.) — R. : 23 fr. 35 par excès.<br />
II. VOLUMES ET CAPACITÉS. — 1. Lorsque le litre <strong>de</strong><br />
vin coûte 0 fr. 75, combien coûte le décalitre ? (7 fr. 50) ;<br />
l'hectolitre? (75 fr.) ; la barrique <strong>de</strong> 2hl. 28? (167 fr.).<br />
2. Quels sont les rapports qui existent entre les<br />
mesures <strong>de</strong> volume et les mesures <strong>de</strong> capacité ? (Giron<strong>de</strong>.)<br />
3. On verse 35 cm 3 <strong>de</strong>vin dans un décilitre. Combien<br />
1. Modèle do disposition au n° 9 du Manuel.<br />
LECTURE EXPLIQUÉE: GUÉCHOT, Premier livre, Cours élémentaire |^rr s e n année . ^ 1.
490 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
faut-il <strong>de</strong> centilitres d'eau pour achever <strong>de</strong> le remplir?<br />
(Nord.) — R. : 1 cl. 5.<br />
chargera du port et du brochage pour lesquels la<br />
rant, une remise <strong>de</strong> 24 pour 100, à condition qu'il se<br />
4. En se congelant, l'eau augmente <strong>de</strong> 0,075 <strong>de</strong> son dépense soit s'élever à 2 1/20/0. Quel sera le bénéfice<br />
volume. Combien <strong>de</strong> décimètres cubes <strong>de</strong> glace fournissent<br />
4 hl. 8 1. d'eau? (Eure.) — R. : 438 dm 8 6 ; Indications. — Prix net <strong>de</strong> la vente faite par le li<br />
du libraire dans cette opération 1 (Brev.élém.,Seine.)<br />
combien <strong>de</strong> litres d'eau ont donné 26^ dm 3 <strong>de</strong> glace ? braire : 6548 fr. x 83/100 = 5434 fr. 84. Mais<br />
(Pas-<strong>de</strong>-Calais.) — R. : 244 1. 125.<br />
comme il obtient 13 vol. pour 12, il ne doit payer<br />
que les 12/13 <strong>de</strong>s volumes qu'il fournit ou 6 548 fr.<br />
= = COURS SUPÉRIEUR - X 12/13 " = 6 044 fr. 30. Mais il obtient également un<br />
Sommaire.<br />
ARITHMÉTIQUE. — Le tant pour cent. — Expliquer<br />
ce qu'on entend par remise, rabais ou escompte au<br />
comptant, par prix fort et par pria; net; par bénéfice<br />
brut, par bénéfice net, par bénéfice pour cent sur<br />
le prix d'achat ou sur le pria; <strong>de</strong> vente i . — Comment<br />
on calcule la commission faite à un commissionnaire<br />
ouà un courtier, la retenue 2 faite pour la retraite,<br />
sur <strong>de</strong>s appointements, les primes d'assurance, les<br />
droits d'enregistrement, les honoraires <strong>de</strong>s architectes<br />
(généralement 5 "pour 100 sur le montant du <strong>de</strong>vis).<br />
— Expliquer encore comment on indique les proportions<br />
pour cent <strong>de</strong>s éléments qui entrent dans la<br />
composition <strong>de</strong>s corps, le ren<strong>de</strong>ment pour cent d'une<br />
matière dont on extrait un produit, etc.<br />
GÉOMÉTRIE. — Prismes évidés. — Calcul du volume,<br />
<strong>de</strong>ux procédés : 1° calculer la différence du<br />
prisme total diminué du prisme intérieur 3 ; 2» calculer<br />
la surface <strong>de</strong> la base pleine et multiplier par la<br />
hauteur.<br />
SYSTÈME MÉTRIQUE. — Calcul <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s<br />
corps. — D = P/V. Rappeler les procédés scientifiques<br />
employés pour trouver la <strong>de</strong>nsité' <strong>de</strong>s corps :<br />
balance hydrostatique, métho<strong>de</strong> du flacon, aéromètre,<br />
etc. (Consulter les manuels <strong>de</strong> physique.) —. Application<br />
: corps flottants ou plongés dans l'eau, aérostats<br />
et force ascensionnelle.<br />
Problèmes d'application 4 .<br />
TANT POUR.CENT COMMERCIAL. — Pria; d'achat, bénéfice,<br />
etc. — 1. A quel prix un commerçant doit-il<br />
marquer un objet qui revient à 57 fr. s'il veut gagner<br />
20 pour 100 du prix <strong>de</strong> vente, tout en faisant à l'acheteur<br />
une remise <strong>de</strong> 5 pour 100 du prix marqué?<br />
Indications. — Ce qu'il vend 100 fr. n'a été acheté<br />
que 80 fr., ce qu'il a acheté 57 fr. doit donc être<br />
, 57 fr. x 100 .<br />
vendu : 3- = 71 fr. 2o. Mais comme ce qui<br />
OU<br />
est marqué 100 fr. ne sera vendu que 95 fr., ce qui<br />
. , , , 71 fr. 25 X 100<br />
est vendu /I fr. 2o <strong>de</strong>vra etre marqué :- ^<br />
= 75 fr.<br />
2. Un éditeur publie un livre; les frais d'impression<br />
et autres s'élèvept à 1 875 fr. ; il vend ce livre<br />
par douzaines en faisant une remise <strong>de</strong> 25 pour 100<br />
sur le prix fort, qui est <strong>de</strong> 2 fr. 50 l'exemplaire, et il<br />
donne en plus chaque treizième. Dans ces conditions,<br />
son gain s'élève à 2625 fr. lorsque l'édition-est épuisée.<br />
A combien d'exemplaires l'ouvrage a-t-il été<br />
tiré? (Bourses ens. prim. sup.)<br />
Indications. — Prix <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> l'exemplaire :<br />
2 fr. 50 X 75/100 = 1 fr. 875 Prix <strong>de</strong> vente total :<br />
1 875 fr. + 2 625 fr. = 4 500 fr. Prix d'une douzaine :<br />
1 tr. 875 x 12 = 22 fr. 50. Nombre <strong>de</strong> douzaines<br />
vendues (13 volumes livrés) : 1 douz. (4 500 : 22,5) =<br />
200 douz. Nombre d'exemplaires : 13 ex. X 200 =<br />
2 600 exemplaires.<br />
3. Un libraire s'engage à fournir 6 548 fr. <strong>de</strong> livres<br />
moyennant un rabais <strong>de</strong> 17 pour 100 sur le prix courant<br />
<strong>de</strong>s ouvrages qu'on lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et obtient <strong>de</strong>s<br />
éditeurs qu'ils lui donneront 13 volumes pour le prix<br />
<strong>de</strong> 12 et qu'ils lui feront en outre, sur le prix cou<br />
1. Commercialement on ne <strong>de</strong>vrait jamais calculer autrement<br />
le bénéfice ; consulter le Vrai Gui<strong>de</strong> du ven<strong>de</strong>ur, par<br />
Brubach, chez Hachette et Cie.<br />
2. Dans l'enseignement, 5 pour 100, plus le premier douzième<br />
du traitement ou <strong>de</strong> toute augmentation <strong>de</strong> traitement.<br />
3. Seul procédé possible lorsqu'il y a un fond.<br />
4. Revoir on calcul rapi<strong>de</strong> quolques-uns <strong>de</strong>s problèmes relatifs<br />
au tant pour cent donnés au cours moyen (n" 30 et 31<br />
du Manuel).<br />
rabais <strong>de</strong> 24 0/0, il n'a à payer que 6 044 fr. 30 X<br />
76/100 = 4 593 fr. 67. Prix <strong>de</strong> revient, avec port et<br />
brochage.: 4 593 fr. 67 x 102,5/100 = 4708 fr. 50.<br />
Bénéfice : 5434 fr. 84 — 4708 fr. 50 = 726 fr. 35.<br />
Commission. — 1. Un courtier vend <strong>de</strong>s marchandises<br />
1 512 fr. <strong>de</strong> plus qu'elle ne lui ont coûté.<br />
Cette commission forme les 18 0/0 du prix <strong>de</strong> la<br />
vente. Quel était le prix d'achat? (Bourses école sup.<br />
<strong>de</strong> commerce, Seine.)<br />
Indications. — 1512 fr. représentent les 18/100 du<br />
prix <strong>de</strong> la vente. Ce prix <strong>de</strong> vente égale donc 1512 fr.<br />
x 100/18 = 8 400 fr. Le prix payé par le courtier<br />
est donc : 8 400 fr. — 1512 fr. = 6 888 fr.<br />
2. Un négociant a donné à vendre une marchandise<br />
à <strong>de</strong>ux courtiers. Le premier en a débité les 7/15<br />
et le <strong>de</strong>uxième les 8/15. Ne vendant pas au même<br />
prix, ils se trouvent cependant en avoir retiré le<br />
même produit. Chacun d'eux a prélevé pour la commission<br />
30 0/0 du bénéfice qu'il a fait et a versé le<br />
reste entre les mains du négociant, qui a reçu une<br />
somme <strong>de</strong> 17 100 fr. Celui-ci, comparant cette somme<br />
et celle qu'il avait déboursée, trouve qu'il a réalisé<br />
un bénéfice <strong>de</strong> 14 0/0. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le bénéfice total<br />
que chacun <strong>de</strong>s courtiers a fait et la part qui lui en<br />
est revenue. (Brev. élém., Paris.)<br />
Indications. — Déboursés du commerçant : 17100 fr.<br />
x 100/114 = 15 000 fr. Lot du premier courtier :<br />
15 000 fr. x 7/15 = 7 000 fr. ;du <strong>de</strong>uxième courtier :<br />
8 000 fr. Bénéfice net du négociant 17 100 fr. —<br />
15 000 fr. = 2 100 fr. Bénéfice total (avant que les<br />
courtiers aient prélevé 30 0/0) : 2100 fr. X 100/70<br />
= 3000 fr. Recette totale : 15 000 fr. + 3000 fr. =<br />
18 000 fr- Recette <strong>de</strong> chaque courtier : 18 000 fr. : 2<br />
= 9 000 fr Bénéfice réalisé par le premier : 9 000 fr.<br />
— 7 000 fr. = 2 000 fr. ; par le <strong>de</strong>uxième : 9 000 fr.<br />
— 8 000 fr. = 1 000 fr. Part qui revient au premier:<br />
2 000 fr. x 30 /100 = '600 fr. ; au <strong>de</strong>uxième : i 000 fr.<br />
x 30/100 = 300 fr.<br />
Retenue sur traitement. — (Voir Manuel, n° 19,<br />
cours sup.) 1. Un employé gagnait 1750 _fr. par an.<br />
Au mois <strong>de</strong> juillet, on augmente son traitement annuel<br />
<strong>de</strong> 250 fr. Combien cet employé aura-t-il reçu<br />
dans toute son année, sachant qu'on lui retient le<br />
premier douzième <strong>de</strong> son augmentation et qu'il subit<br />
en outre régulièrement une retenue <strong>de</strong> 5 0/0 pour sa<br />
retraite ?<br />
Indications. — Retenue annuelle sur 1 750 fr. =<br />
87 fr. 50. Retenue du premier douzième <strong>de</strong> 250 fr. =<br />
20 fr. 83. Retenue sur les 5 <strong>de</strong>rniers douzièmes <strong>de</strong><br />
l'augmentation : 5 fr. 20. Retenue totale : 113 fr. 53<br />
à déduire du traitement total : 1 750 lr. 4- (250 fr. :2)<br />
= 1875 fr. — Somme reçue : 1 761 fr. 47.<br />
Ren<strong>de</strong>ment. — 1. On emploie dans une usine du<br />
minerai <strong>de</strong> plomb qui en renferme 19 0/0 <strong>de</strong> son<br />
poids. On perd dans l'opération les 13/100 <strong>de</strong> tour,<br />
le plomb que le minerai renferme; le plomb vaut<br />
55 fr. les 100 kg. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> combien il faudra<br />
traiter <strong>de</strong> quintaux <strong>de</strong> minerai pour obtenir<br />
20 000 fr. <strong>de</strong> plomb.<br />
Indications. — Sur 100 kg. <strong>de</strong> minerai il y a 19 kg.<br />
<strong>de</strong> plomb; il en reste, après traitement : 19 kg. —<br />
(19 kg. x 13/100) = 16 kg. 53. Pour obtenir 20 000 fr.<br />
<strong>de</strong> plomb,il en faut 100kg. (20 000:55) = 36 363 kg. 636,<br />
contenue dans 1 quintal x (36 363, ,636 : 16,53) =<br />
2 199 quint. 82.<br />
2. On paye 9 806 fr. 25 pour du minerai <strong>de</strong> cuivre<br />
k 18 fr. 75 le quintal. Les frais d'exploitation sont <strong>de</strong><br />
5 fr. 70 par quintal du minerai, qui contient 15 0/0<br />
<strong>de</strong> son poids <strong>de</strong> cuivre. Il se perd dans l'opération<br />
2 0/0 du cuivre que contient le minerai. A combien<br />
revient le kg. <strong>de</strong> cuivre et combien en obtiendra-t-on?<br />
(Brev. sup., Tarn-et-Garonne.)<br />
Indications. — Nombre <strong>de</strong> quintaux employés :<br />
HISTOIRE : GAUTHIER et DESCHAMPS, Cours préparatoire d'histoire <strong>de</strong> France . . . . 50 c
1 q. (9806,25 : 18,75) = 523. Frais d'exploitation :<br />
5 fr. 70 X 523'= 2 981 fr. 10. Dépenses totales :<br />
12 787 fr. 35. Cuivre extrait: 523 q. X 15/100 x 98/100<br />
= 76 q. 881. Prix <strong>de</strong> revient du kg. : 12 787 fr. 35 :<br />
7 688,1 = 1 fr. 66.<br />
GÉOMÉTRIE ET SYSTÈME MÉTRIQUE. — Densité. — 1.<br />
Un vase vi<strong>de</strong> pèse 1 kg. 32; plein d'eau, il pèse 5 kg. 374;<br />
plein d'un autre liqui<strong>de</strong> il pèse 4 kg. 555. Quelle est<br />
la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> cet autre liqui<strong>de</strong>? (Brev. élém., Somme )<br />
Indications. — Capacité du vase :1 1. (5,374— 1,32)<br />
= 4 1. 054. Poids du second liqui<strong>de</strong> : 4 kg. 555 —<br />
1 kg. 32 = 3 kg. 235. Densité : 3,535 : 4,054 = 0,798<br />
par excès. (Le second liqui<strong>de</strong> est donc <strong>de</strong> l'alcool.)<br />
2. Un vase, exactement rempli par <strong>de</strong>s poids égaux<br />
d'eau et <strong>de</strong> mercure, pèse 83 kg. 56 gr., sa capacité<br />
est <strong>de</strong> 39 1. 5 et le poids du vase vi<strong>de</strong>, 9 kg. 466.<br />
Quelle est la <strong>de</strong>nsité du mercure? [Brev. élém.)<br />
Indications. — Poids <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s : 83 kg. 056 —<br />
9 kg. 466 = 73 kg. 590. Poids <strong>de</strong> chaque liqui<strong>de</strong> :<br />
73 kg. 59 : 2 = 36 kg. 795, qui représentent les<br />
poids <strong>de</strong> 36 1. 795 d'eau ou <strong>de</strong> 39 1. 5 — 36 1. 795 =<br />
21. 705 <strong>de</strong> mercure. Densité du mercure : 36,795 :<br />
2,705 = 13,6.<br />
3. Prisme évidé. — 3. Une auge en pierre <strong>de</strong><br />
forme cubique a intérieurement 1 m. 42 <strong>de</strong> côté.<br />
Quelle est sa capacité en hl. ? L'épaisseur <strong>de</strong> la<br />
pierre étant0m. 15 elle poids <strong>de</strong> l'auge 4 774kg. 152,<br />
trouver la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la pierre qui a servi à la former.<br />
Indications. — Capacité intérieure : 1 m 3 (1,42) 3<br />
= 2 m 3 863 288 ou 28 hl. 63 288. Dimensions extérieures<br />
: hauteur : 1 m. 57; largeur et longueur :<br />
1 m. 72. Vol. extérieur : 4 m 3 644 688. Vol. <strong>de</strong> la<br />
pierre : 1 m 3 7 814. Densité : 2,68.<br />
COHEN,<br />
instituteur.<br />
HISTOIRE<br />
PARTIE SCOLAIRE 491<br />
Les guerres <strong>de</strong>la Révolution.<br />
La première coalition.<br />
La France envahie, — délivrée, — conquérante.<br />
Les soldats <strong>de</strong> la Révolution.<br />
Directions générales. — Cette leçon est difficile<br />
pour nos enfants. 11 sera bon <strong>de</strong> simplifier beaucoup.<br />
Nous ferons remarquer quelles luttes passionnées<br />
se livrent au Nord-Est (Nord <strong>de</strong> la France, Belgique,<br />
pays rhénans). C'est pour assurer la nouvelle frontière<br />
du Nord-Est qu'a lieu la campagne d'Italie.<br />
On s'efforcera <strong>de</strong> montrer cette frontière, la plus<br />
rapprochée <strong>de</strong> Paris, forcée par <strong>de</strong>ux fois en 1792<br />
et 1793, comme elle l'avait été sous François I er , sous<br />
Henri II, sous Louis XIII, et aux plus tristes heurés<br />
du règne <strong>de</strong> Louis XIV. Les ennemis pénétrant en<br />
1792, repoussés (Jemmapes); nos armées en Belgique;<br />
puis <strong>de</strong>s défaites, et la France envahie encore en 1793 ;<br />
libérée (Wattignies), puis conquérante (Fleurus, la<br />
Belgique, puis la Hollan<strong>de</strong>). En somme, à <strong>de</strong>ux reprises<br />
: invasion, libération, conquête, snr la frontière<br />
nord-eàt.<br />
C'est qu'en effet, les hommes <strong>de</strong> la Révolution sont<br />
pénétrés du principe qui a dirigé la politique extérieure<br />
<strong>de</strong>s grands hommes <strong>de</strong> la monarchie : les frontières<br />
naturelles. Danton répète presque la parole<br />
<strong>de</strong> Richelieu : « Les limites <strong>de</strong> la France, dit-il, sont<br />
marquées par la nature. » Les traités <strong>de</strong> Bâle nous<br />
donnent la rive gauche du Rhin ; le traité <strong>de</strong> Campo-<br />
Formio nous l'assure. En 1795, tous les Français<br />
pensaient déjà ce qu'écrira Napoléon en 1814 : « Les<br />
alliés veulent réduire la France à ses anciennes limites...<br />
Jamais je ne signerai un tel traité... Que<br />
dirai-je aux républicains quand ils viendront me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />
leur barrière du Rhin?... »<br />
Mais, d'autre part, nous l'avons vu déjà à plusieurs<br />
reprises, c'était un principe pour l'Angleterre qu'il<br />
ne fallait pas laisser la France occuper l'estuaire <strong>de</strong><br />
l'Escaut, parce qu'Anvers, « pistolet chargé au cœur<br />
<strong>de</strong> l'Angleterre, » dira Napoléon, est une merveilleuse<br />
position commerciale et militaire. (Expliquer :<br />
Anvers est placé en face <strong>de</strong> l'embouchure <strong>de</strong> la Tamise.<br />
Les Belges en ont fait le quatrième, port du<br />
mon<strong>de</strong>, avant Marseille.) Le ministre anglais annonça<br />
donc une guerre « d'extermination » ; et, en<br />
effet, l'Angleterre ne posa les armes que vingt-<strong>de</strong>ux<br />
ans plus tard, quand, en 1815, on eut repris la Belgique<br />
à la France.<br />
Pendant ces vingt-<strong>de</strong>ux années, la France eut à<br />
lutter successivement contre toutes les puissances<br />
européennes qui, sous la direction <strong>de</strong> l'Angleterre,<br />
voulaient détruire les idées révolutionnaires et démembrer<br />
notre pays.<br />
La lutte contre l'Europe. — La Révolution était<br />
pacifique au début. — De 1792 à 1802 (et encore la<br />
paix <strong>de</strong> 1802 ne fut-elle qu'une trêve), pendant dix<br />
ans, la Révolution soutint <strong>de</strong> terribles luttes contre<br />
l'Europe. Pourtant, au début, elle n'avait que <strong>de</strong>s intentions<br />
pacifiques. La Constitution <strong>de</strong> 1791 déclarait:<br />
n La nation <strong>français</strong>e renonce à entreprendre aucune<br />
guerre dans la vue <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s conquêtes, et n'emploiera<br />
jamais ses forces contre la liberté d'aucun<br />
peuple. » C'est très bien, dites-vous. Comment donc<br />
expliquer ces dix années <strong>de</strong> luttes? Ah! vous répon<strong>de</strong>z<br />
: les autres pays ont attaqué la France. — Pas<br />
au début <strong>de</strong> la Révolution, cependant. Car, en 1789,<br />
les souverains étrangers se montraient plutôt satisfaits<br />
<strong>de</strong>s troubles qui s'annonçaient dans notre pays,<br />
qui <strong>de</strong>vaient l'affaiblir, « le rendre nul, pensaient-ils,<br />
dans les gran<strong>de</strong>s afl'aires <strong>de</strong> l'Europe. »<br />
Pourquoi la Révolution a été entraînée à la guerre.<br />
— Mais, rappelons-nous les principes <strong>de</strong> 1789 : « Tous<br />
les hommes naissent libres et égaux... » Ah! voilà une<br />
vérité que les chefs <strong>de</strong>s pays voisins, où la féodalité<br />
vivait encore, ne laisseront pas volontiers pénétrer<br />
dans leurs domaines. Or les journalistes révolutionnaires<br />
parlaient d'aller délivrer « <strong>de</strong> leurs tyrans<br />
les peuples esclaves ». Puis les émigrés excitaient<br />
à la guerre. Le roi, la reine, certains membres<br />
<strong>de</strong> la Législative, constitutionnels ou républicains,<br />
pensaient chacun qu'une guerre pourrait leur être<br />
utile. Et il y eut encore bien d'autres causes qu'on<br />
vous expliquera plus tard.<br />
La guerre. —A quelle date fut déclarée la guerre?<br />
Par qui? A quel pays d'abord? Quel autre roi vint<br />
se joindre à l'empereur d'Autriche? Quel fut le général<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux armées?...<br />
Les premiers échecs. L'invasion. — D'abord,<br />
mes enfants, nos armées furent battues : beaucoup<br />
d'officiers avaient émigré, et les volontaires n'étaient<br />
pas rompus à la discipline sans laquelle il n'y a pas<br />
d'armée véritable. Le général en chef, qui avait l'ordre<br />
d'envahir la Belgique, ne put se faire obéir <strong>de</strong><br />
ses soldats, qui s'enfuirent <strong>de</strong>vant l'ennemi; et le général<br />
Dillon, qui essayait d'arrêter les fuyards, fut<br />
massacré par eux. Il faut que vous sachiez cela pour<br />
comprendre l'émoi <strong>de</strong> la France, et la joie qui la<br />
souleva après Valmy.<br />
Mais bientôt, il ne s'agit plus, pour les Français,<br />
d'envahir un pays voisin. Les Prussiens s'avançaient,<br />
ils touchaient la frontière lorraine. (Suivre leur marche<br />
sur la carte.) Ils prenaient Longwy, Verdun (le<br />
commandant Beaurepaire). Ah! les voici arrivés à<br />
cette longue ligne <strong>de</strong> hautes collines où d'épaisses<br />
forêts ren<strong>de</strong>nt la marche impossible à une armée.<br />
Seront-ils enfin arrêtés par l'Argonne? Non; ils peuvent<br />
passer par un défilé, et la route <strong>de</strong> Paris leur est<br />
ouverte.<br />
Valmy. — Dumouriez, qui comman<strong>de</strong> l'armée du<br />
Nord, est tourné. Va-t-il reculer pour couvrir Paris?<br />
Va-t-il battre en retraite? Non : il remonte l'Aisne<br />
(l'aire un croquis pour expliquer son audacieuse manœuvre),<br />
rejoint ICéllermann qui, <strong>de</strong> Metz, lui amène<br />
ses soldats; s'établit à Valmy, et n coupe » l'ennemi<br />
qui marchait déjà sur Châlons. Les Prussiens, ayant<br />
à dos Paris, sont forcés <strong>de</strong> revenir en arrière pour<br />
attaquer l'armée <strong>français</strong>e.<br />
Devant la vieille armée prussienne, réputée invin<br />
cible, les jeunes volontaires, dont beaucoup voient le<br />
feu pour la première fois, vont-ils cé<strong>de</strong>r et s'enfuir?<br />
Les Prussiens y comptent; et tout d'abord quelques<br />
rangs flottent. Mais Kellermann et Dumouriez (<strong>de</strong><br />
vieux officiers qui ont fait la guerre <strong>de</strong> Sept ans<br />
HISTOIRE : GAUTHIER et DESCÎHAMPS, Cours sup. d'histoire <strong>de</strong> France, i ? 2 0 E G r ! U c a r t . ? 2 0 a t I b ! 1.80
492 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
raffermissent les cœurs. Et, sans avoir été vaincus,<br />
car il y eut en tout 500 hommes hors <strong>de</strong> combat, les<br />
Prussiens se retirèrent comme s'ils avaient été vaincus.<br />
Un mois après, ils avaient repassé la frontière.<br />
(Lire Valmy, Gauthier et Deschamps. C. S., p. 199.)<br />
La France <strong>de</strong>bout contre l'étranger. — La ré<br />
quisltion. — Cependant, ces volontaires ne constituaient<br />
pas une armée suffisante pour résister à l'Europe.<br />
La Convention vota l'héroïque décret <strong>de</strong> la<br />
réquisition. Lisons-la ensemble, voulez-vous? « Dès<br />
ce moment, jusqu'à celui où les ennemis auront été<br />
chassés du territoire <strong>de</strong> la République, tous les<br />
Français sont en réquisition pour le service <strong>de</strong>s armées.<br />
Les jeunes gens iront au combat; les hommes<br />
mariés forgeront les armes et transporteront les subsistances;<br />
les femmes feront <strong>de</strong>s tentes,, <strong>de</strong>s habits et<br />
serviront dans les hôpitaux ; les enfants mettront les<br />
vieux linges en charpie ; les vieillards se feront porter<br />
sur les places publiques pour exciter le courage<br />
<strong>de</strong>s guerriers. » La France obéit : elle donna ses<br />
bras, son sang, son cœur. Vous avez lu dans votre,<br />
livre : « La France se leva tout entière... » Le mot<br />
est juste, n'est-ce pas?<br />
Les armées. — L'amalgame. — On eut ainsi<br />
800000 hommes. Mais que valait cette armée? Il y<br />
avait les anciens régiments, formés <strong>de</strong> vieux soldats<br />
exercés, mais trop peu nombreux; et les bataillons<br />
dé volontaires, pleins <strong>de</strong> bonne volonté, mais ne<br />
sachant pas comment être bons soldats. On mêla régiments<br />
et bataillons : les vieux encadraient les<br />
jeunes. Carnot et d'autres anciens officiers organisèrent<br />
<strong>de</strong>s divisions, avec artillerie et cavalerie, qui<br />
furent bientôt copiées par toute l'Europe.<br />
Les soldats. — Mais ce qu'aucune autre nation ne<br />
put copier alors, ce fut l'élan, l'enthousiasme qui emportait<br />
nos armées. Les soldats étrangers marchaient<br />
pour obéir à leurs chefs. Les Français combattaient<br />
pour que la France restât indépendante, pour que les<br />
étrangers fussent chassés hors <strong>de</strong>s frontières, et que<br />
les libertés conquises fussent assurées. Ils luttaient<br />
contre l'invasion et contre la servitu<strong>de</strong>. Ils étaient<br />
résolus à'se battre jusqu'à la mort plutôt que <strong>de</strong> cé<strong>de</strong>r<br />
une province ou <strong>de</strong> perdre les droits qu'ils avaient<br />
proclamés.<br />
Ainsi, les bons Français étaient aux frontières et<br />
faisaient la guerre avec enthousiasme. On recevait les<br />
boulets au cri <strong>de</strong> « Vive la nation! » Les privations<br />
n'arrêtaient pas. En Hollan<strong>de</strong>, au mois <strong>de</strong> décembre<br />
1794, par la neige, sur la glace, sans souliers, déguenillés,<br />
les jambes et les pieds enveloppés <strong>de</strong> paille et<br />
<strong>de</strong> foin, nos soldats, dans l'ordre le plus parfait, défilaient<br />
en chantant <strong>de</strong>vant les populations stupéfaites.<br />
(Lire : Gauthier, cour3 moyen, p. 99 : Les soldats <strong>de</strong><br />
la République et quelques strophes du poème : Les soldats<br />
<strong>de</strong> Van.II.)<br />
Les chefs. — Eux aussi furent admirables : il semblait<br />
que Daguesclin, Bayard, Turenne, Condé, Vauban,<br />
reparaissaient à la fois. Beaucoup <strong>de</strong> ces officiers<br />
étaient très jeunes. Desaix, Murât, nés en 1768;<br />
Bonaparte, Hoche, Marceau, Ney, Lannes, nés en 1769,<br />
tous ces jeunes chefs n'avaient pas trente ans quand<br />
ils combattirent la première coalition.<br />
Officiers et soldats étaient animés d'un même patriotisme<br />
: « Quand la patrie nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pour sa<br />
défense, nous <strong>de</strong>vons y voler, comme je courrais à un<br />
bon repas, » écrit un petit paysan du Jura. — « Quel<br />
que soit mon sort, que la patrie soit sauvée, et je<br />
<strong>de</strong>meure content, » écrivait Hoche, <strong>de</strong>ux fois emprisonné<br />
pendant la Convention.<br />
Comment se fit la g-uerre. — Cependant, les armées<br />
ennemies étaient admirablement disciplinées et<br />
dressées aux manœuvres savantes qu'on ne pouvait<br />
obtenir <strong>de</strong> nos jeunes soldats. Nos généraux alors<br />
durent inventer une nouvelle science militaire.<br />
Les armes. — Les armes différaient beaucoup <strong>de</strong><br />
celles d'aujourd'hui. L'artillerie <strong>français</strong>e, établie<br />
sous Louis XVI, était la meilleure <strong>de</strong> l'Europe : ses<br />
canons tiraient 2 coups par minute, et ouvraient le<br />
feu entre 600 et 800 mèlres (notre canon 75mm. envoie,<br />
par minute, 24 coups à 8000 m.). Les fusils<br />
tiraient plus lentement encore, environ une balle par<br />
minute, à 250 mètres; (12 balles à 4000 mètres avec le<br />
Lebel; —préciser toutes ces distances : <strong>de</strong> tel point à...)<br />
L'offensive. —• Les combattants se voyaient donc<br />
très bien avant d'engager le combat. Une ou <strong>de</strong>ux minutes<br />
<strong>de</strong> pas <strong>de</strong> course suffisait pour arriver sur l'ennemi.<br />
Nos jeunes généraux, suivant les ordres <strong>de</strong><br />
Carnot qui recommandait l'oftensive : « Soyez attaquants,<br />
toujours attaquants, » lancèrent à la charge<br />
à la baïonnette, en masses profon<strong>de</strong>s, leurs colonnes,<br />
qui, chantant la Marseillaise, pénétraient comme <strong>de</strong>s<br />
boulets humains et trouaient les lignes ennemies.<br />
Ainsi furent remportées nos plus belles victoires.<br />
A voir pendant la semaine : La Convention. — 1.<br />
Histoire intérieure. — Girondins et montagnards.<br />
— Robespierre et la Terreur. — Les coups d'Etat.<br />
— 2. Les guerres <strong>de</strong> la République. — La première<br />
coalition.<br />
E . HERMANN,<br />
institutrice d'école annexe.<br />
GÉOGRAPHIE<br />
La défense militaire <strong>de</strong> la France.<br />
Nos forces <strong>de</strong> terre et <strong>de</strong> mec. — Les forces militaires<br />
<strong>de</strong> la France se divisent en forces militaires<br />
terrestres et forces militaires maritimes. Il lui faut, en<br />
effet, assurer la sécurité <strong>de</strong> ses frontières aussi bien<br />
sur mer que sur terre. Nos forces militaires <strong>de</strong> terre<br />
se composent d'une armée active <strong>de</strong> 600000 hommes,<br />
répartis en 20 corps d'armée sur la surface <strong>de</strong> notre<br />
territoire, et <strong>de</strong>s troupes <strong>de</strong> réserve et <strong>de</strong> territoriale<br />
qui, en cas <strong>de</strong> guerre, porteraient notre effectif militaire<br />
à 4 millions d'hommes. La France a, en outre,<br />
une armée coloniale <strong>de</strong> 30 000 hommes qui rési<strong>de</strong><br />
partie en France, partie aux colonies. Ses manufactures<br />
d'armes sont à Saint-Etienne, à Tulle et à Châtellerault<br />
; ses fon<strong>de</strong>ries <strong>de</strong> canons,, à Bourges et à<br />
Ruelle (Charente). Nos forces militaires maritimes ont<br />
pour but <strong>de</strong> défendre nos côtes et notre empire colonial.<br />
Jusqu'à ces <strong>de</strong>rniers temps, notre marine militaire<br />
venait immédiatement après celle <strong>de</strong> l'empire<br />
britannique ; la marine militaire alleman<strong>de</strong> nous a<br />
fait reculer au troisième rang. Notre flotte se compose<br />
<strong>de</strong> 400 vaisseaux <strong>de</strong> guerre qui stationnent soit à proximité<br />
<strong>de</strong> nos côtes, soit dans les parages <strong>de</strong> nos colonies.<br />
Elle comprend trois escadres : Manche, Méditerranée,<br />
Extrême-Orient, et trois divisions navales : océan Indien,<br />
Pacifique, océan Atlantique. Notre littoral<br />
forme cinq arrondissements maritimes qui ont pour<br />
chefs-lieux nos ports militaires. Chaque port possè<strong>de</strong><br />
un arsenal maritime pour la construction et la réparation<br />
<strong>de</strong>s vaisseaux <strong>de</strong> guerre. La marine militaire a,<br />
en outre, <strong>de</strong>s établissements- spéciaux, comme les ateliers<br />
d'Indret, près <strong>de</strong> Nantes, pour la construction<br />
<strong>de</strong>s machines, la fon<strong>de</strong>rie <strong>de</strong> canons <strong>de</strong> Ruelle, les<br />
forges <strong>de</strong> la Chaussa<strong>de</strong>, à Guérigny (Nièvre), où l'on<br />
fabrique les ancres, les chaînes, câbles, etc.<br />
Nos frontières. — Aucune <strong>de</strong> nos frontières terrestres<br />
n'est absolument infranchissable ; il faut donc<br />
les protéger toutes en tout temps, mais il est bien<br />
évi<strong>de</strong>nt qu'elles ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt pas toutes une semblable<br />
accumulation <strong>de</strong> forces militaires. Il y a un<br />
contraste absolu, par exemple, entre notre frontière<br />
du Nord-Est, qu'aucun acci<strong>de</strong>nt naturel ne protège,<br />
et notre frontière <strong>de</strong>s Pyrénées. Enfin, pour comprendre<br />
entièrement la défense d'une frontière, il faut<br />
songer à la manière dont elle est plus ou moins menacée<br />
par la puissance voisine. C'est ainsi que notre<br />
frontière du Jura est à l'abri <strong>de</strong>s opérations militaires,<br />
en raison <strong>de</strong> la neutralité <strong>de</strong> la Suisse ; seul,<br />
un grave conflit général <strong>de</strong> l'Europe nous mettrait en<br />
péril <strong>de</strong> ce côté.<br />
La frontière du Nord et du Nord-Est. — Elle<br />
s'étend <strong>de</strong> Dunkerque à Belfort, en pays plat, sans<br />
autre obstacle naturel que la partie <strong>de</strong>s Vosges restée<br />
<strong>français</strong>e. Elle est protégée à l'une <strong>de</strong> ses extrémités<br />
par la neutralité <strong>de</strong> la Belgique et du Luxembourg ; à<br />
GÉOGRAPHIE : LEMONNIER, SCHRADER et GALLOUEDEC, Cours élément., <strong>de</strong> Géograph" entS 1 • 10
l'autre, par celle <strong>de</strong> la Suisse, mais seule, cette <strong>de</strong>rnière<br />
est vraiment sérieuse ; la Belgique n'est qu'un<br />
petit Etat dont la résistance h la puissance <strong>de</strong> l'Allemagne<br />
serait <strong>de</strong> courte durée. En regardant une carte<br />
<strong>de</strong> la France militaire, il est facile <strong>de</strong> comprendre<br />
combien il était nécessaire <strong>de</strong> défendre cette frontière<br />
: Paris se trouve le point <strong>de</strong> convergence naturel<br />
<strong>de</strong> toutes les vallées <strong>de</strong> la Seine et <strong>de</strong> ses affluents ;<br />
la capitale d'un Etat est nécessairement le point qu'il<br />
faut soustraire le plus aux attaques <strong>de</strong> l'ennemi. Or,<br />
<strong>de</strong>puis 1871, notre puissante voisine, l'Allemagne, a<br />
accumulé le long du Rhin <strong>de</strong>s forces militaires considérables<br />
dans les places <strong>de</strong> Cologne, Mayence et<br />
Strasbourg. En avant <strong>de</strong> cette ligne qui regar<strong>de</strong> Paris,<br />
l'Alsace-Lorraine est occupée par une armée <strong>de</strong><br />
80000 hommes et défendue par la forte garnison <strong>de</strong><br />
Metz.<br />
Des routes naturelles conduisent vers Paris, passant<br />
par la porte <strong>de</strong> Bourgogne, entre les Vosges etle Jura;<br />
parle plateau lorrain, entre les Vosges et lAr<strong>de</strong>nne,<br />
et enfln par la ligne continue que forment les vallées <strong>de</strong><br />
la Meuse, <strong>de</strong> la Sambre et <strong>de</strong> l'Oise. Le seul avantage<br />
qu'ait la France pour la défense <strong>de</strong> cette région, c'est<br />
la disposition en lignes concentriques <strong>de</strong>s hauteurs<br />
qui entourent le bassin parisien. Les passages principaux<br />
sont gardés par <strong>de</strong>s camps retranchés : Verdun,<br />
Toul, Epinal, Belfort ; <strong>de</strong> plus, Verdun et Toul, Epinal<br />
et Belfort sont reliés par <strong>de</strong>s forts. Sur une secon<strong>de</strong><br />
ligne sont les camps retranchés <strong>de</strong> Besançon,<br />
Dijon, Langres, Reims ; enfin, Paris est entouré d'une<br />
double ligne <strong>de</strong> forts dont la plus extérieure a 133 kilomètres<br />
<strong>de</strong> tour.<br />
La Belgique est défendue par les places fortes d'Anvers,<br />
<strong>de</strong> Liège et <strong>de</strong> Namur; la France, par Maubeuge,<br />
Hirson, La Fère et Laon ; enfin, par Lille et<br />
Dunkerque.<br />
Frontière franco-suisse. — Ainsi que nous l'avons<br />
vu, le Jura constitue une assez bonne frontière naturelle,<br />
et, d'autre part, la neutralité <strong>de</strong> la Suisse nous<br />
protège; aussi n'y a-t-il dans le Jura que quelques<br />
places fortifiées pour gar<strong>de</strong>r les principaux passages :<br />
les forts du Lomont, en avant <strong>de</strong> Belfort ; celui <strong>de</strong><br />
Joux, sur la route <strong>de</strong> Pontarlier ; ceux du Risoux et<br />
<strong>de</strong>s Rousses, sur la route <strong>de</strong> Morez; celui <strong>de</strong> l'Ecluse,<br />
gardant la vallée du Rhône.<br />
Frontière franco-italienne. — Les Alpes ne forment<br />
pas, entre la France et l'Italie, une barrière<br />
infranchissable ; elles ofiriraient toutefois assez d'obstacles<br />
à une invasion et l'organisation <strong>de</strong> leur défense<br />
a été relativement facile. Des forts surveillent toutes<br />
les routes qui franchissent la frontière : routes du<br />
Petit-Saint-Bernard, du col <strong>de</strong> Fiéjùs, du mont Genèvre,<br />
du col <strong>de</strong> Ten<strong>de</strong>. En avant, d'autres forts ont<br />
été construits au point <strong>de</strong> jonction <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux vallées :<br />
Albertville (confluent <strong>de</strong> l'Arly et <strong>de</strong> l'Isère), Briançon<br />
(confluent <strong>de</strong> la Durance et <strong>de</strong> la Guisane),<br />
Mont-Dauphin (confluent du Guil et <strong>de</strong> la Durance).<br />
Cette défense est complétée par les fortes places <strong>de</strong><br />
Lyon, <strong>de</strong> Grenoble, Nice et Toulon.<br />
De plus, <strong>de</strong>s troupes spéciales sont exercées à la<br />
marche et aux manœuvres en montagne.<br />
Frontière franco-espagnole. — Du côté <strong>de</strong> l'Espagne,<br />
il a suffi <strong>de</strong> défendre les passages qui franchissent<br />
les Pyrénées aux <strong>de</strong>ux extrémités : Bellegar<strong>de</strong><br />
et Montlouis surveillent les cols du Perthus et<br />
<strong>de</strong> la Perche et sont eux-mêmes couverts par la place<br />
forte <strong>de</strong> Perpignan ; k l'ouest, Bayonne et Saint-Jean<br />
Pied-<strong>de</strong>-Port surveillent la route <strong>de</strong> Saint-Sébastien et<br />
le col <strong>de</strong> Roncevaux.<br />
Défense <strong>de</strong>s frontières maritimes. — Sur mer,<br />
l'approche <strong>de</strong> nos côtes est surveillée par les vaisseaux<br />
dits gar<strong>de</strong>-côtes ; la défense est assurée par les ouvrages<br />
fortifiés <strong>de</strong> Dunkerque, du Havre et <strong>de</strong> nos<br />
cinq ports militaires ; il faut ajouter, dans la Méditerranée,<br />
Bonifacio et Bizerte, ce <strong>de</strong>rnier ayant une importance<br />
capitale par sa situation presque en face <strong>de</strong><br />
nos côtes et juste entre les <strong>de</strong>ux bassins méditerranéens.<br />
L'Alsace-Lorraine.<br />
L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la France nous semblerait incomplète si<br />
nous ne la terminions par celle <strong>de</strong>s provinces qui, <strong>de</strong>puis<br />
quarante ans bientôt, ont été séparées d'elle. Au<br />
PARTIE SCOLAIRE 493<br />
point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la géographie physique, elles complétaient<br />
heureusement l'ensemble <strong>de</strong> son territoire ; <strong>de</strong><br />
cœur, elles lui étaient si étroitement attachées qu'elles<br />
sont encore aujourd'hui, <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l'Allemagne,<br />
l'objet d'une ^surveillance étroite et d'un régime<br />
exceptionnel.<br />
Aspect général. — Deux régions bien distinctes<br />
forment ces pays: une belle plaine bien abritée par<br />
les Vosges et limitée par le Rhin, plaine d'alluvions<br />
au sol riche et fertile : c'est l'Alsace, dont il ne nous<br />
est resté que Belfort ; une série <strong>de</strong> plateaux adossés<br />
aux Vosges et que coupent, du sud au nord, la Sarre<br />
et la Moselle, c'est à peu près le tiers <strong>de</strong> notre ancienne<br />
province <strong>de</strong> Lorraine.<br />
Climat et productions. — L'Alsace, bien encaissée<br />
dans le sillon qui s'est creusé entre les Vosges et<br />
la Forêt Noire, jouit d'un heureux climat et produit<br />
en abondance les céréales, les arbres fruitiers, la betterave,<br />
le houblon ; à l'ouest, les escarpements <strong>de</strong>s<br />
Vosges sont couverts <strong>de</strong> vignobles qui produisent les<br />
célèbres vins du Rhin. Le plateau lorrain, plus élevé<br />
et plus exposé aux vents froids <strong>de</strong> l'est et du nord,<br />
produit cependantles céréales. Cette région est encore<br />
enrichie par la présence du bassin houiller <strong>de</strong> la Sarre<br />
et les mines <strong>de</strong> sel gemme <strong>de</strong> Vie, Dieuze et Château-<br />
Salins. Les <strong>de</strong>ux provinces ont une très gran<strong>de</strong> activité<br />
industrielle; au pied <strong>de</strong>s Vosges s'est développée<br />
l'industrie cotonnière dont Mulhouse est le centre, et<br />
les industries métallurgiques font la richesse du plateau<br />
lorrain. Sarreguemines est <strong>de</strong>puis longtemps renommée<br />
pour la fabrication <strong>de</strong> ses faïences.<br />
Principales villes. — Les villes principales sont :<br />
Strasbourg, avec <strong>de</strong> beaux monuments, <strong>de</strong>venue, avec<br />
Metz, une place <strong>de</strong> guerre formidable, Metz, Thionville,<br />
Colmar et Mulhouse.<br />
S . DECHARBOONE,<br />
institutrice d'école annexe.<br />
AGRICULTURE<br />
Plantes sarclées (suite).<br />
Pomme <strong>de</strong> terra et topinambour.<br />
SOMMAIRE. — Utilité <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre. — Variétés<br />
<strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre. — Préparation du sol.<br />
— Plantation. — Soins d'entretien. — Récolte et<br />
conservation. — Pourquoi les plantes sarclées sont<br />
appelées plantes nettoyantes. — Le topinambour.<br />
Utilité <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre. — Montrer aux<br />
élèves combien la pomme <strong>de</strong> terre est utile pour l'alimentation<br />
<strong>de</strong> l'homme (la pomme <strong>de</strong> terre empêche<br />
souvent la famine). Faire un petit récit historique.<br />
(Essais <strong>de</strong> culture faits sans succès par Turgot dans<br />
le Limousin et l'Anjou. Parmentier, par sa persévérance<br />
et son habileté à su détruire les préjugés qui<br />
empêchaient la culture du tubercule.)<br />
Les variétés <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre. — On peut montrer<br />
aux élèves les variétés <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre cultivées<br />
dans le pays : la Marjolin, l'Early, la Géante<br />
bleue, la Richter Imperator, la Merveille d'Amérique,<br />
etc., etc.<br />
Préparation du sol. — Il faut que le sol soit labouré<br />
profondément, bien ameubli. Beaucoup d'agriculteurs<br />
s'imaginent que les racines <strong>de</strong> pommes<br />
<strong>de</strong> terre sont peu développées. C'est une erreur.<br />
Naturellement quand on arrache à la bêche un<br />
plant <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre on ne voit pas <strong>de</strong> longues<br />
i acines ; mais si l'on a le soin <strong>de</strong> laver, le sol avec <strong>de</strong><br />
l'eau et <strong>de</strong> dégager peu à peu les racines avec soin<br />
sans les briser (ce qui est difficile), il n'est pas rare<br />
<strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s racines <strong>de</strong> 1 m. 50 <strong>de</strong> longueur. Les<br />
labours profonds sont donc indispensables pour permettre<br />
aux racines <strong>de</strong> bien se développer. Dans beaucoup<br />
<strong>de</strong> régions où l'on prétend que la pomme <strong>de</strong><br />
terre vient mal, on constate que c'est surtout parce<br />
que le sol a peu <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur et que le sous-sol est<br />
dur.<br />
(Voir la suite page 495.)<br />
LECTURE : P. QUiLlCl et V. BACCUS, Petit livre <strong>de</strong> lecture et d'éloention et"<br />
9 0 C
49 i MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
DESSIN<br />
(j a guette. )<br />
Planche XXIII. — Notice.<br />
CouPvS ÉLÉMENTAIRE. — 1. Le losange. Montrer comment<br />
on peut tracer un losange en l'inscrivant à l'intérieur<br />
d'un rectangle (il suffit <strong>de</strong> joindre les extrémités<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux axes). — Ornements tirés d'un losange,<br />
api-ès avoir tracé soit les axes, soit les médianes.<br />
2. Les vitraux. — Former un vitrage en disposant<br />
<strong>de</strong>s losanges (reproduits au moyen d'un calque) sur<br />
une surface quadrillée.<br />
COURS MOYEN. — 3. Géométral. Outils : faire le<br />
croquis coté d'un marteau (C. E. Aveyron) : élévation,<br />
plan et profil; — d'un ciseau à bois : plan et coupe<br />
longitudinale; — d'une paire <strong>de</strong> tenailles: élévation<br />
et profil.<br />
4. Perspective <strong>de</strong>s mêmes objets, placés sur une table<br />
au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la ligne d'horizon.— Attirer l'attention<br />
sur le inanche du marteau qui peut, dans certaines<br />
positions, paraître en raccourci.<br />
On peut faire <strong>de</strong>s exercices semblables sur un maillet,<br />
<strong>de</strong>s limes ou râpes, <strong>de</strong>s pinces, etc.<br />
5. Remarque <strong>de</strong> perspective : divisions égales, sur<br />
la surface d'un corps cylindrique. — Montrer la correspondance<br />
approchée <strong>de</strong>s divisions sur le corps en<br />
perspective et sur le plaû.<br />
Dessin libre : un couvert sur une table : une assiette,<br />
une cuiller et un verre groupés.<br />
6. Décoration. — Moulures : ornements saillants<br />
ou rentrants que l'on rencontre surtout dans les ouvrages<br />
d'architecture. Elles reçoivent souvent <strong>de</strong>s<br />
ornementations. — Faire remarquer que l'ornement<br />
que l'on place sur la moulure doit en accentuer la<br />
torme, en rappeler le profil. — Laisser aux écoliers<br />
le choix <strong>de</strong> leur décoration.<br />
H. C. .,<br />
instituteur.<br />
ÉCRITURE : C. ROBQUIN, Métho<strong>de</strong> d'écriture droite, 4 cahiers raodèîes Le Cahier" , d apph -°; ÏO C,<br />
1 1 1<br />
ffi<br />
M<br />
. . . . I.X
La pomme <strong>de</strong> terre sans être très exigeante <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
une bonne fumure : ne pas exagérer la dose du fumier<br />
pour éviter la pourriture ; il vaut mieux compléter<br />
la fumure ou fumier <strong>de</strong> ferme par <strong>de</strong>s engrais<br />
minéraux, engrais azotés (200 kgs <strong>de</strong> nitrate <strong>de</strong><br />
sou<strong>de</strong>) ; engrais phosphatés (300 à 400 legs <strong>de</strong> superphosphate<br />
ou 500 à 700 kgs <strong>de</strong> scories dans les terrains<br />
qui ne sont pas calcaires); engrais potassiques<br />
(2('0 à 250 kgs <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> potasse ou <strong>de</strong> chlorure<br />
<strong>de</strong> potassium). Le fumier doit être enfoui pendant<br />
l'hiver.<br />
Plantation. — On ne sème pas <strong>de</strong>s graines <strong>de</strong><br />
pommes <strong>de</strong> terre car on obtiendrait <strong>de</strong>s plantes' qui<br />
ne seraient pas absolument i<strong>de</strong>ntiques à celles d'où<br />
proviennent ces graines. On met en terre les tubercules<br />
{<strong>de</strong> fin <strong>de</strong> mars au mois <strong>de</strong> mai). Par raison<br />
d'économie et surtout lorsque les pommes <strong>de</strong> terre<br />
sont grosbes, les agriculteurs coupent les tubercules<br />
en <strong>de</strong>ux ou trois fragments dans le sens <strong>de</strong> la longueur<br />
<strong>de</strong> manière que chaque fragment ait au moins<br />
un œil. (De chaque œil qui est en réalité un bourgeon<br />
part une tige nouvelle.) Il faut éviter autant que<br />
possible cette manière <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r, car l'humidité, les<br />
ferments qui se trouvent dans le sol attaquent trop<br />
facilement le fragment du tubercule que rien ne protège<br />
; <strong>de</strong> plus les jeunes pousses qui se développent<br />
n'ont pas assez <strong>de</strong> réserves pour se nourrir ; il vaut<br />
mieux employer <strong>de</strong>s tubercules moyens et entiers qui<br />
se déten<strong>de</strong>nt mieux contre la pourriture.<br />
On plante à la bêche ou à la charrue. Dans la plantation<br />
à la charrue on dispose les pommes <strong>de</strong> terre à<br />
40 ou 50 centimètres les unes <strong>de</strong>s autres dans les<br />
sillons, appuyées contre la terre ; en ouvrant la raie<br />
suivante la charrue recouvre ce tubercule <strong>de</strong> terre.<br />
(Deman<strong>de</strong>r aux élèves comment font leurs parents.)<br />
Soins d'entretien. — On pratique <strong>de</strong>ux à (juatre<br />
binages pendant la vègétàtion pour enlever soigneusement<br />
les mauvaises herbes. (Rappeler aux élèves que<br />
« <strong>de</strong>ux binages valent un arrosage ».) On butte les<br />
pommes <strong>de</strong> terre dès qu'elles commencent à fleurir.<br />
(Rappeler aux élèves pourquoi on fait un buttage,<br />
voir une <strong>de</strong>s leçons précé<strong>de</strong>ntes.)<br />
Récolte et conservation. — La récolte a lieu du<br />
15 août au 16 septembre, dès que les feuilles sont<br />
<strong>de</strong>sséchées. Les pommes <strong>de</strong> terre sont placées dans<br />
<strong>de</strong>s caves sèches ou dans <strong>de</strong>s silos à l'abri <strong>de</strong> la lumière<br />
(à la lumière, elles verdiraient et perdraient<br />
leurs qualités.)<br />
Pourquoi les plantes sarclées sont appelées plantes<br />
net'oyantes. — Les plantes sarclées sont appelées<br />
plantes nettoyantes parce qu'étant cultivées assez<br />
espacées elles permettent <strong>de</strong>s binages qui font disparaître<br />
les mauvaises herbes. Ces <strong>de</strong>rnières sont défruités<br />
avant <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s graines; le sol est ainsi<br />
nettoyé et l'on peut ensuite cultiver une céréale (blé)<br />
sans que celle-ci soit infestée <strong>de</strong> plantes <strong>de</strong> toutes<br />
sortes susceptibles <strong>de</strong> l'étouffer.<br />
Le topinambour. — Le topinambour est cultivé<br />
dans les terrains légers, pauvres pour ses tubercules<br />
lesquels sont utilisés dans l'alimentation du bétail.<br />
La tige et les feuilles peuvent être consommées par<br />
les moutons à l'automne.<br />
Le sol <strong>de</strong>stiné k la culture du topinambour doit recevoir<br />
les mêmes façons que lorsqu'il s'agit <strong>de</strong> la<br />
pomme <strong>de</strong> terre. On plante les tubercules en février,<br />
mars, en lignes espacées <strong>de</strong> 0 m. 50 à 0 m. 60 ; on<br />
laisse entre eux sur les lignes une distance <strong>de</strong> 0 m. 25<br />
à 0 m. 30. Dès que les jeunes pousses apparaissent<br />
à la surface du sol, on donne un hersage, puis on<br />
procè<strong>de</strong> à <strong>de</strong>s binages répétés pendant tout le cours<br />
<strong>de</strong> la végétation.<br />
On arrache les tubercules pendant tout l'hiver au<br />
fur et à mesure <strong>de</strong>s besoins.<br />
Quand on veut cultiver le même champ en topinambours<br />
pendant plusieurs années on laisse <strong>de</strong> place en<br />
place quelques tubercules qui suffisent à ensemencer<br />
tout le champ. Le topinambour est en effet très résistant<br />
et très envahissant; il est difficile d'en débarrasser<br />
les cultures qui lui succè<strong>de</strong>nt.<br />
QUESTIONS ORALES. — Vos parents ont planté <strong>de</strong>s<br />
pommes <strong>de</strong> terre ; quelles sont, les variétés qu'ils ont<br />
employées et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>z-leur <strong>de</strong> vous donner leur<br />
Q. MANUEL. Cent Compositions <strong>français</strong>es d u Breve<br />
ments et<br />
PARTIE SCOLAIRE 495<br />
appréciation sur ces variétés. Ont-ils planté la,<br />
pomme <strong>de</strong> terre entière ou simplement <strong>de</strong>s fragments<br />
? Deman<strong>de</strong>z-leur quelles précautions il fauprendre<br />
pour préparer les fragments. 11 faut qu'if<br />
y ait un œil.<br />
Deman<strong>de</strong>z-leur pourquoi ils emploient plutôt <strong>de</strong>s<br />
fragments que <strong>de</strong>s pommes <strong>de</strong> terre entières? Us<br />
répondront qu'en procédant ainsi ils économisent du<br />
plant, c'est-à-dire <strong>de</strong>s pommes <strong>de</strong> terre. (Voir plus<br />
haut les inconvénients.)<br />
On recomman<strong>de</strong> aux agriculteurs <strong>de</strong> n'employer<br />
comme semence que les pommes <strong>de</strong> terre provenant<br />
<strong>de</strong>s plus beaux pieds <strong>de</strong> la précé<strong>de</strong>nte récolte; pourquoi<br />
'! Plus le pied <strong>de</strong> pomme <strong>de</strong> terre est grand,<br />
bien développé, avec beaucoup <strong>de</strong> feuilles, et plus les<br />
tubercules sont nombreux et beaux. Si l'on prend<br />
ensuite un <strong>de</strong>s tubercules obtenus on est certain qu'on<br />
obtiendra un plus beau ren<strong>de</strong>ment qu'avec un tubercule<br />
provenant d'un pied chétif, malingre. Aussi conseille-t-on<br />
aux cultivateurs <strong>de</strong> sélectionner (sélectionner<br />
veut dire choisir) les tubercules <strong>de</strong>stinés à la<br />
semence en marquant dès le mois <strong>de</strong> juillet, dans le<br />
champ <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre, les pieds à végétation<br />
vigoureuse : avant l'arrachage général on fait une<br />
récolte partielle <strong>de</strong>s sujets marqués et on la réserve<br />
comme semence.<br />
Dans les régions viticoles. — On soutire les vins<br />
au commencement du printemps, pourquoi ? Parce<br />
que les vins (principalement les vins nouveaux) laissent<br />
déposer au fond <strong>de</strong>s fûts <strong>de</strong>s matières en suspension,<br />
ferments <strong>de</strong> maladies, etc., qu'il faut séparer<br />
d'avec le vin car au moment <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s chaleurs<br />
ces ferments <strong>de</strong> maladies pourraient se développer et<br />
rendre le vin mala<strong>de</strong>.<br />
DEVOIRS DONNÉS AUC. E. — I. Qu'appelle-t-onplantes<br />
sarclées ? Quelles sont les plantes sarclées que l'on<br />
cultive dans le pays? Culture <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre.<br />
II. De la culture <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre. (Yonne.)<br />
E . CHAN.CRIN,<br />
directeur <strong>de</strong> l'école d'agriculture et<br />
<strong>de</strong> viticulture <strong>de</strong> Beauno (Côte-d'Or).<br />
LA LECTURE DU SAMEDI<br />
Deux amis.<br />
Parmi les légen<strong>de</strong>s relatives à lour origine les Romains<br />
plaçaient la touchante histoire <strong>de</strong> Nisus etEuryale. Ce sont<br />
<strong>de</strong>s héros <strong>de</strong> leur temps aimant la guerre et le carnage,<br />
mais ce sont <strong>de</strong>ux vrais amis.<br />
Knée <strong>de</strong> Troie, le fondateur do Rome, combat contre Jes<br />
Rutules; il a laissé provisoirement son armée au comman<strong>de</strong>ment<br />
<strong>de</strong> son fils Ascagne pour aller, selon l'usage antique,<br />
consulter un oracle. L'armée s'impatiente <strong>de</strong> l'absence prolongée<br />
<strong>de</strong> son chef car les ennemis sont venus s'installer<br />
entre elle et les lieux où se trouve Enée. On déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> lui<br />
envoyer <strong>de</strong>s messagers.<br />
C'était le moment où tout ce qui respire sur la<br />
terre cherche dans le sommeil l'oubli <strong>de</strong>s fatigues et<br />
<strong>de</strong>s peines. Les chefs <strong>de</strong> l'armée et l'élite <strong>de</strong>s guerriers<br />
tenaient conseil sur les graves intérêts <strong>de</strong> l'Etat. Debout,<br />
appuyés sur <strong>de</strong> longues piques, et le bouclier<br />
au bras, ils délibéraient au centre du camp, sur les<br />
mesures à prendre, et. sur le choix du messager qu'il<br />
fallait députer vers Enée, lorsque Nisus et Euryale<br />
se présentèrent., <strong>de</strong>mandant av^c instance d'être admis<br />
sur-le-champ. « La chose est importante, disentils,<br />
et mérite qu'on les écoute. » Ascagne répond à<br />
leur empressement etinvite Nisus à parler : « Troyens,<br />
dit celui-ci, prêtez-nous une oreille attentive, et ne<br />
iugez pas nos projets d'après notre âge. Les Rutules,<br />
ensevelis dans le sommeil et dans le vin, gar<strong>de</strong>nt un<br />
profond silence. Seul j'ai découvert un endroit propre<br />
à une embusca<strong>de</strong>, près <strong>de</strong> la porte la plus voisine <strong>de</strong><br />
la mer, là où s'ouvre un double sentier. Les feux <strong>de</strong><br />
l'ennemi sont éteints, et une noire fumée s'élève dans<br />
les airs. Si vous nous laissez profiter <strong>de</strong> l'occasion,<br />
nous irons chercher Enée aux murs <strong>de</strong> Pallantée, et<br />
vous nous verrez bientôt revenir ici chargés <strong>de</strong> dépouilles,<br />
après avoir fait, un grand carnage. Nous savons<br />
le chemin. Dans nos chasses fréquentes au fond<br />
<strong>de</strong> ces sombres vallées, nous avons vu les premières<br />
t élémentaire suivies <strong>de</strong> plans, do développe<strong>de</strong><br />
conseils aux candidats. Un voi. in-16, br. C»
496 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />
maisons <strong>de</strong> la ville et reconnu tout le cours du fleuve. »<br />
— « Dieux <strong>de</strong> la patrie, s'écrie le vénérable et sage<br />
Aléthès, non, vous ne voulez pas anéantir les Troyens,<br />
puisque vous inspirez à ces jeunes gens tant <strong>de</strong> courage<br />
et tant d'audace 1 » En disant ces mots, il leur<br />
serrait la main, les prenait dans ses bras, et baignait<br />
<strong>de</strong> larmes leur visage. « Guerriers, est-il un assez digne<br />
prix pour récompenser un pareil dévouement? Le<br />
plus beau <strong>de</strong> tous, les dieux et votre conscience vous<br />
le donneront. Enée fera le reste, et le jeune Ascagne<br />
gar<strong>de</strong>ra constamment le souvenir d'un tel service.<br />
— Oui, oui, reprend Ascagne, car je ne vois <strong>de</strong><br />
salut que dans le retour <strong>de</strong> mon père. 0 Nisus, toutes<br />
mes espérances, je les dépose dans votre sein.<br />
Ramenez-moi mon père, ren<strong>de</strong>z-moi sa présence : qu'il<br />
revienne, et rien ne saurait nous être funeste. Je vous<br />
donnerai <strong>de</strong>ux coupes d'argent, ornées <strong>de</strong> figures en<br />
relief, que mon père enleva dans la prise d'Arisba,<br />
<strong>de</strong>ux trépieds, <strong>de</strong>ux grands talents d'or et un cratère<br />
antique que j'ai reçu <strong>de</strong> la belle Didon. A ces présents<br />
mon père ajoutera douze belles captives, autant<br />
<strong>de</strong> captifs avec leurs' armes, et les domaines du roi<br />
Latinus. Pour toi, dont l'âge se rapproche du mien,<br />
héroïque enfant, dès aujourd'hui je te donne la première<br />
place dans mon cœur, et je t'adopte pour compagnon<br />
<strong>de</strong> toutes mes aventures. Jamais sans toi je<br />
ne chercherai la gloire. Dans la paix comme dans la<br />
guerre, pour l'action comme pour le conseil, je mettrai<br />
en toi une confiance absolue. »<br />
Euryale lui répond : o Si la fortune se montre favorable<br />
à nos projets, aucun instant <strong>de</strong> ma vie ne<br />
démentira cette noble entreprise. Mais j'implore <strong>de</strong><br />
vous une grâce préférable à tous les dons. J'ai une<br />
mère, une tendre mère, que rien n'a pu retenir loin<br />
<strong>de</strong> moi. Elle ignore les dangers que je vais courir, et<br />
je pars sans lui faire mes adieux. J'en atteste la nuit<br />
et vos serments : je ne pourrais soutenir les larmes<br />
<strong>de</strong> cette tendre mère. De grâce, consolez sa douleur<br />
et prenez pitié <strong>de</strong> son abandon. Laissez-moi emporter<br />
cette assurance. J'en affronterai plus hardiment tous<br />
les périls. »<br />
Les Trôyens attendris versent <strong>de</strong>s larmes, surtout<br />
le bel Ascagne dont le cœur s'émeut à l'idée <strong>de</strong> la<br />
tendresse que lui porte son père. « Je te promets,<br />
dit-il, tout ce que mérite un si grand <strong>de</strong>ssein. Oui,<br />
ta mère sera la mienne : il ne lui manquera que le<br />
nom <strong>de</strong> Créuse. Quel que soit le succès <strong>de</strong> l'entreprise,<br />
ta mère n'aura pas à regretter d'avoir donné le<br />
jour à un tel fils. J'en jure par cette tête que mon<br />
père attesta souvent : ce que je te promets à ton retour,<br />
si la fortune te secon<strong>de</strong>, je l'assure aussi à ta<br />
mère et k ta famille. » Aussitôt les <strong>de</strong>ux guerriers se<br />
mettent en marche. Tous les chefs, les jeunes gens et<br />
les vieillards les accompagnent <strong>de</strong> leurs vœux jusqu'aux<br />
portes du camp. Le bel Ascagne, dont le courage<br />
et la pru<strong>de</strong>nce ont <strong>de</strong>vancé les ans, les charge<br />
pour son père <strong>de</strong> nombreux messages: mais les vents<br />
emportent ces paroles, qui vont se perdre dans les airs.<br />
Ils sortent, franchissent les fossés, et gagnent, à<br />
travers l'ombre <strong>de</strong> la nuit, ce camp qui doit leur être<br />
fatal, mais où beaucoup d'ennemis tomberont d'abord<br />
sous leurs coups. ïls voient <strong>de</strong>s guerriers étendus çà<br />
et là. sur l'herbe, et ensevelis dans le sommeil et dans<br />
le vin; <strong>de</strong>s chars dételés sur la rive; <strong>de</strong>s hommes<br />
couchés entre les roues et les harnais ; <strong>de</strong>s armes et<br />
<strong>de</strong>s coupes confondu&s. « Euryale, dit Nisus, il faut<br />
signaler notre bras : l'occasion nous y invite. Voici le<br />
chemin. Toi, pour qu'aucune troupe ennemie ne puisse<br />
nous surprendre, veille et observe au loin. Moi, je<br />
vais dévaster cette partie du camp, et t'ouvrir un<br />
large passage. »<br />
Les <strong>de</strong>ux amis so frayent un passage au milieu <strong>de</strong>s soldats<br />
endormis par un carnage effrayant : ils se chargent <strong>de</strong><br />
butin.<br />
Mais tandis que dormait l'armée, trois cents cavaliers<br />
s'avançaient, tous armés <strong>de</strong> boucliers, sous les<br />
ordres <strong>de</strong> Volscens, et apportaient un message aux<br />
Rutules. Déjà ils approchaient du camp et en touchaient<br />
l'enceinte, lorsqu'ils aperçurent <strong>de</strong> loin <strong>de</strong>ux<br />
guerriers, qui se détournaient par un sentier à gauche.<br />
Le casque <strong>de</strong> l'impru<strong>de</strong>nt Euryale les trahit en<br />
réfléchissant les rayons <strong>de</strong> la lune dans l'ombre douteuse<br />
<strong>de</strong> la nuit. Ce fut un indice fatal. Volscens<br />
s'écrie du milieu <strong>de</strong> sa troupe : « Arrêtez, guerriers.<br />
Que cherchez-vous? Qui êtes-vous, ainsi armés? Ou<br />
allez-vous? » Ils ne répon<strong>de</strong>nt rien; mais ils se hàtent-<strong>de</strong><br />
fuir dans les bois, et se fient aux ténèbres.<br />
Les cavaliers se portent dans tous les sens aux allées<br />
(ju'ils connaissent, et entourent <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s les diverses<br />
issues. C'était une gran<strong>de</strong> forêt, hérissée <strong>de</strong> broussailles<br />
et <strong>de</strong> sombres yeuses, obstruée partout <strong>de</strong><br />
ronces épaisses dont quelques sentiers perçaient à<br />
peine les ténèbres profon<strong>de</strong>s. L'obscurité du feuillage<br />
et le poids <strong>de</strong> son butin embarrassent la marche<br />
d'Euryale ; la frayeur l'égaré. Nisus, qui ne s'en est<br />
point aperçu, continue <strong>de</strong> fuir.<br />
Déjà il avait échappé à l'ennemi, et franchi les<br />
lieux qui furent <strong>de</strong>puis appelés albains, du nom<br />
d'Albe, où le roi Latinus avait alors <strong>de</strong> superbes domaines.<br />
Il s'arrête, et cherche en vain <strong>de</strong>rrière lui<br />
son ami absent. « Malheureux Euryale, où t'ai-je<br />
laissé? où te retrouver? » Il s'engage <strong>de</strong> nouveau<br />
dans les tortueux détours <strong>de</strong> cette forêt perfi<strong>de</strong>, retourne<br />
attentivement sur ses traces, et parcourt les<br />
taillis silencieux. Il entend les pas <strong>de</strong>s chevaux, le<br />
bruit <strong>de</strong>s armes et les signaux <strong>de</strong>s cavaliers ar<strong>de</strong>nts<br />
à la poursuite. Bientôt un cri frappe ses oreilles. 1<br />
voit Euryale qui, trompé par les lieux et par la nuit,<br />
est tombé victime d'une attaque soudaine, et que<br />
l'ennemi entraîne malgré sa vive résistance. Que<br />
faire? Par quels efïorts, par quels moyens pourra-t-il<br />
sauver son jeune ami? Se jettera-t-il au milieu <strong>de</strong>s<br />
glaives pour y trouver une mort glorieuse? Soudain,<br />
ramenant son bras en arrière, il balance un javelot,<br />
et <strong>de</strong> tout l'effort <strong>de</strong> son bras il le lance. Le trait vole,<br />
fend les ombres <strong>de</strong> -la nuit, s'enfonce dans le dos <strong>de</strong><br />
Sulmon, lui traverse la poitrine et s'y brise. Sulmon<br />
tombe, en vomissant un ruisseau <strong>de</strong> sang : le froid<br />
<strong>de</strong> la mort le saisit, et <strong>de</strong> longs sanglots font palpiter<br />
ses flancs. Les Rutules regar<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> tous . côtés.<br />
Enhardi par ce premier succès, Nisus balance un<br />
second trait à la hauteur <strong>de</strong> son front. Tandis que<br />
les ennemis s'agitent en tumulte, son dard perce en<br />
sifflant les <strong>de</strong>ux tempes <strong>de</strong> Tagus, et s'arrête au milieu<br />
<strong>de</strong> son cerveau. Volscens frémit <strong>de</strong> rage, sans<br />
pouvoir découvrir d'où le trait est parti, ni sur qui<br />
faire tomber son courroux : « Eh bienl c'est toi. ditil,<br />
qui vas payer <strong>de</strong> ton sang la mort <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<br />
guerriers. » Eu même temps il fondait, l'épée nue,<br />
sur Euryale. Eperdu, hors <strong>de</strong> lui, Nisus ne peut résister<br />
à sa douleur, et, s'èlançant <strong>de</strong> sa retraite, il<br />
s'écrife : « C'est moi 1 c'est moi qui ai tout fait ; c'est<br />
moi qu'il faut frapper, Rutules. Je suis le seul coupable.<br />
Lui n'a rien osé, n'a pu rien commettre. J'en<br />
atteste le ciel et ces astres qui le savent. Tout son<br />
crime est d'avoir trop aimé son malheureux ami. »<br />
Ainsi parlait Nisus. Mais le fer, poussé avec force, a<br />
traversé les flancs d'Euryale et brisé sa poitrine d'albâtre.<br />
11 tombe, il expire; ses beaux membres sont<br />
inondés <strong>de</strong> sang, et sa tête défaillante tombe sur son<br />
épaule. Telle une fleur brillante, que la charrue a<br />
tranchée en passant, languit et meurt; tels encore<br />
les pavots s'affaissent sur leur tige, quand la pluie<br />
appesantit leur tête.<br />
Nisus s'élance au milieu <strong>de</strong>s Rutules; il ne cherche<br />
que Volscens, c'est sur Volscens seul que s'acharne<br />
sa rage. En vain les ennemis, serrés autour <strong>de</strong> leur<br />
chef, repoussent Nisus <strong>de</strong> tous côtés. Rien ne l'arrête<br />
: il fait tournoyer son épée foudroyante, jusqu'à<br />
ce qu'il l'ait plongée dans la bouche <strong>de</strong> Volscens ouverte<br />
pour crier, jusqu'à ce qu'en mourant il lui ait<br />
arraché la vie. Alors, percé <strong>de</strong> coups, il se laisse<br />
tomber sur le corps <strong>de</strong> son ami qui n'est plus, et<br />
s'endort enfin près <strong>de</strong> lui du sommeil <strong>de</strong> la mort.<br />
Couple heureux I si mes vers ont quelque pouvoir,<br />
jamais les siècles n'eftaceront votre souvenir, tant<br />
que la famille d'Enée siégera sur l'éternel rocher<br />
du Capitole, tant que le sénat romain gouvernera le<br />
mon<strong>de</strong>.<br />
VIRGILE, L'Enéi<strong>de</strong> 1 (Chant 9).<br />
1. Traduction do Cabarot-Dupaty. CEuvros complètes do<br />
Virgile, un vol. in-16, 3 l'r. 50. Ilachottoet Cie.<br />
MÉTHODE DE LECTURE: RÉGIMBEAU, Syllabaire, lecf., écrit., orfhogr. ^artona**. 1 "." 1 ?6 0 fi