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0 0 - Institut français de l'éducation

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77« Année.-8" Série -TomeXLVI. N° 31 ^ , 1 6 Avril 191C.<br />

MANUEL GÉNÉRAL<br />

DE L'INSTRUCTION llîlM VI<br />

4<br />

•V. /<br />

JOURNAL HEBDOMADAIRE<br />

DES INSTITUTEURS ET DES INSTITUTRICES x<br />

On s'abonne à Paris, chez MM. Hachette et C L %<br />

libraires-éditeurs, boulevard Saint-Germain, 79; dans<br />

les départements, chez tous les libraires ou dans tous les<br />

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FRANCE<br />

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'<br />

LÉGISLATION {<br />

& ADMINISTRATION j<br />

ÉDUCATION<br />

& ENSEIGNEMENT<br />

VARIÉTÉS<br />

Les manuscrits<br />

non insérés ne sont pas rendus.<br />

SOMMAIRE<br />

norn * nat * on d e s instituteurs (p. 361). MM. CH. DUPUY, R. POINCARÉ,<br />

( La paresse (p. 363) 0 0 0 0<br />

< La classe en action (p. 364). o<br />

( L'idéal et la réalité (p. 365). o<br />

( Revue scientifique (p. 366).<br />

j Chronique agricole (p. 369).<br />

OPI TESE? E RS NOS | écoles rurales et écoles urbaines (p. 370).<br />

Revue <strong>de</strong> la Presse. Correspondance. Bibliographie. Annonces.<br />

BlLL °' TEY 0 0 0<br />

- ° o o o o o<br />

0 0 0 0 0 0 0 ANDRÉ BALZ.<br />

0 0 0 0 0 0 L. CHARENTON.<br />

o PAUL GÉRAUD et J. LACROUX.<br />

0 0 0 0 0 0 0 AL. BUAT HIER.<br />

0 0 0 0 0 0 0 0 0 SAINT-GILLES.<br />

0 0 0 0 0 0 0 0 0 HENRI NUSS.<br />

LÉGISLATION ET ADMINISTRATION<br />

o o~ K. SÉGUIN.<br />

0 0 0 0 0 0 0<br />

LA NOMINATION DES INSTITUTEURS 1<br />

Nous donnons ci-après, dans l'ordre même où elles nous sont parvenues, les opinions qui nous ont<br />

été adressées sur la question si importante que le Manuel général vient <strong>de</strong> mettre à l'étu<strong>de</strong>.<br />

M. CHARLES DUPUY<br />

sénateur,<br />

ancien ministre <strong>de</strong> l'Instruction publique.<br />

Je présentai autrefois une proposition <strong>de</strong> loi à<br />

la Chambre <strong>de</strong>s députés tendant à faire nommer<br />

les stagiaires et les adjoints par l'inspecteur d'académie,<br />

et les directeurs par le recteur. Je la<br />

retirai pour ne pas faire obstacle au vote <strong>de</strong> la<br />

loi organique <strong>de</strong> 1886. Je n'en , suis pas moins<br />

partisan <strong>de</strong> ce système, mais j'ai <strong>de</strong>ux remarques<br />

à faire, suggérées par l'observation <strong>de</strong> ce<br />

qui se passe un peu partout.<br />

Il faudrait : 1° Que les nominations fussent<br />

faites par l'inspecteur d'académie, assisté <strong>de</strong>s<br />

inspecteurs primaires et du directeur et <strong>de</strong> la<br />

directrice <strong>de</strong>s écoles normales, pour que le mérite<br />

pédagogique fût défendu contre les influences politiques.<br />

Vous aurez beau changer celui qui nomme,<br />

si vous le laissez livré aux dites influences,<br />

ce changement ne sera qu'une apparence;<br />

2° Que les instituteurs eux-mêmes renoncent<br />

à solliciter les hommes politiques pour passer<br />

sur le dos <strong>de</strong>s collègues. Là est le mal profond.<br />

Certaines « amicales » l'ont vu et signalé et ont<br />

pris pour le combattre <strong>de</strong>s résolutions qui les<br />

honorent. Le jour où ces résolutions seront<br />

générales et où chacun s'y conformera, les choses<br />

iront normalement. Hors <strong>de</strong> là, rien <strong>de</strong> fait.<br />

1. Voir Manuel général, n° 30, p. 349.<br />

Partie générale.<br />

CHARLES DUPUY.<br />

M. RAYMOND POINCARÉ<br />

sénateur,<br />

ancien ministre <strong>de</strong> l'Instruction publique.<br />

Je ne suis pas touché <strong>de</strong>s objections <strong>de</strong>M. Sfainville<br />

1 . Il me paraît désirable que les instituteurs<br />

soient totalement affranchis <strong>de</strong>s influences<br />

parlementaires ou électorales et leur nomination<br />

par le recteur, sur la proposition <strong>de</strong>s inspecteurs<br />

d'académie, serait un <strong>de</strong>s moyens d'assurer<br />

cet affranchissement.<br />

R. POINCARÉ.<br />

M. PAUL DESCHANEL<br />

député,<br />

ancien prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la Chambre <strong>de</strong>s députés<br />

Vous voulez bien me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r mon opinion<br />

sur la nomination <strong>de</strong>s instituteurs. Je viens<br />

précisément, dans le discours que j'ai prononcé<br />

à Bor<strong>de</strong>aux, au cercle Gambetta, <strong>de</strong> dire qu'il<br />

faudrait, à mon avis, « ôter la nomination <strong>de</strong>s<br />

instituteurs aux préfets pour la donner aux autorités<br />

universitaires, afin <strong>de</strong> soustraire les maîtres<br />

aux luttes électorales. »<br />

Mais on objecte, dites-vous, que la plupart <strong>de</strong>s<br />

instituteurs sont secrétaires <strong>de</strong> mairie, et qu'il<br />

conviendrait, pour cette raison, <strong>de</strong> ne pas les<br />

soustraire ainsi à l'autorité politique <strong>de</strong>s préfets.<br />

L'objection me paraît peu sérieuse : les<br />

fonctions <strong>de</strong>s secrétaires <strong>de</strong> mairie ne sont-elles<br />

1. Auteur <strong>de</strong> l'article publié dans notre numéro précé<strong>de</strong>nt.<br />

N° 31.


362 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

pas en effet purement administratives, et le.<br />

maire n'est-il pas seul responsable <strong>de</strong> sa gestion?<br />

PAUL DESCHANEL.<br />

M. KERGOMARD<br />

" directeur <strong>de</strong> l'école normale d'instituteurs <strong>de</strong> Lyon.<br />

L'article <strong>de</strong> M. Stainville contient un <strong>de</strong>s arguments<br />

les plus forts à mon sens que l'on<br />

puisse faire valoir contre la nomination <strong>de</strong>s<br />

instituteurs par le préfet. S'il est vrai, comme<br />

je le crois, que l'instituteur exerce une sorte<br />

<strong>de</strong> sacerdoce et, par le seul fait <strong>de</strong> l'enseignement<br />

qu'il donne aux enfants et aux adultes,<br />

« dirige la vie sociale et morale du village », il<br />

importe pour cette raison même <strong>de</strong> le soustraire<br />

à l'autorité du fonctionnaire qui, dans le<br />

département, a la charge et la responsabilité<br />

<strong>de</strong>s affaires politiques et les traite en accord<br />

avec le gouvernement du moment et les hommes<br />

politiques du jour. Si l'on juge que son rôle est<br />

incompatible avec celui d'un agent électoral et<br />

qu'ilabesoin d'être défenducontre ceux qui voudraient<br />

faire <strong>de</strong> lui l'enjeu <strong>de</strong> maintes querelles<br />

locales, il importe <strong>de</strong> confier son sort à <strong>de</strong>s<br />

chefs dégagés <strong>de</strong>s préoccupations <strong>de</strong> la politique<br />

courante et personnelle.<br />

L'inspecteur d'académie et le recteur sont ses<br />

chefs naturels, non pas «irresponsables », mais<br />

soumis à l'autorité du ministre et au contrôle<br />

du Parlement. Etrangers aux querelles locales,<br />

seront-ils assez forts à eux seuls pour résister<br />

aux pressions politiques? Il est permis d'en<br />

douter. Que le recteur ou l'inspecteur d'académie<br />

signe les nominations, ce <strong>de</strong>rnier en aura<br />

la responsabilité effective et subira, comme<br />

aujourd'hui, <strong>de</strong> ru<strong>de</strong>s assauts,sans être couvert<br />

par l'autorité du préfet.<br />

Je crois que la circulaire <strong>de</strong> M. Briand, qui a<br />

prescrit aux inspecteurs d'académie <strong>de</strong> consulter<br />

les inspecteurs primaires réunis en<br />

comité consultatif et les représentants <strong>de</strong>s instituteurs<br />

avant <strong>de</strong> soumettre aux préfets leurs<br />

propositions, a marqué l'entrée dans la bonne<br />

voie et a produit d'heureux résultats. Mais il<br />

fallait aller plus loin et instituer, selon le vœu<br />

<strong>de</strong>s Amicales d'instituteurs, un conseil <strong>de</strong>s inspecteurs<br />

chargés d'arrêter les nominations ou<br />

tout au moins les propositions. En rejetant ce<br />

projet, le ministre d'alors a repoussé l'instrument<br />

d'une bonne justice administrative et la<br />

garantie <strong>de</strong> l'indépendance <strong>de</strong>s instituteurs à<br />

l'égard <strong>de</strong>s influences occultes. Il est en effet<br />

plus difficile d'influencer ou d'intimi<strong>de</strong>r une<br />

commission où plusieurs hommes compétents<br />

se partagent les responsabilités d'un choix après<br />

avoir débattu les titres <strong>de</strong>s concurrents, que<br />

d'amener à composition un seul homme, si haut<br />

placé qu'il soit.<br />

Tous les vrais républicains se réjouiront <strong>de</strong><br />

voir les instituteurs, sous le contrôle <strong>de</strong> l'Etat,<br />

se consacrer tout entiers à leur fonction d'éducateurs,<br />

et les partis politiques eux-mêmes ne<br />

pourraient que gagner à faire ouvertement leur<br />

propagan<strong>de</strong> sans compter sur l'appui clan<strong>de</strong>stin<br />

<strong>de</strong>s instituteurs secrétaires <strong>de</strong> mairie. Cette<br />

fonction a trop longtemps été détournée <strong>de</strong> son<br />

vrai caractère et il serait bon qu'elle cessât<br />

d'être une <strong>de</strong>s multiples formes <strong>de</strong> l'ingérence<br />

gouvernementale dans les affaires <strong>de</strong>s communes.<br />

En tout cas, l'instituteur <strong>de</strong>vrait être, en<br />

fait comme en droit, libre <strong>de</strong> les accepter ou <strong>de</strong><br />

les refuser, <strong>de</strong> les conserver ou <strong>de</strong> les abandonner.<br />

KERGOMARD.<br />

Mlle BILLOTEY<br />

directrice <strong>de</strong> l'école normale d'institutrices <strong>de</strong> Paris.<br />

L'article <strong>de</strong> Stainville sur la nomination <strong>de</strong>s<br />

instituteurs m'a vivement intéressée, mais n'a<br />

pas modifié mon opinion sur la question ; il<br />

me paraît tout à fait désirable que la nomination<br />

<strong>de</strong>s instituteurs soit confiée au recteur, sur<br />

la proposition <strong>de</strong> l'inspécteur d'académie.<br />

Peut-être la réforme soulèvera-t-elle quelques<br />

difficultés au début <strong>de</strong> son application, mais il<br />

se créera nécessairement, dans les communes,<br />

un nouvel état d'esprit et <strong>de</strong>s habitu<strong>de</strong>s nouvelles.<br />

La situation <strong>de</strong>s instituteurs ne peut<br />

qu'y gagner en dignité, en sécurité, en indépendance.<br />

D. BILLOTEY.<br />

(A suivre.)<br />

Chez les Maternelles.<br />

Le surmenage <strong>de</strong>s inspecteurs primaires. — Un<br />

aveu à retenir. — Le temps leur manque pour<br />

inspecter les écoles maternelles, dit le ministre,<br />

la compétence aussi. — Une<br />

dépense obligatoire pour les départements.<br />

Comme le faisait remarquer l'an <strong>de</strong>rnier<br />

M. Maurice Faure au Sénat, nous avons dans les<br />

écoles maternelles un <strong>de</strong>mi-million d'enfants<br />

qui ne sont pas inspectés ou qui ne le sont que<br />

pour la forme. Cette situation anormale a fini<br />

par inquiéter le ministre <strong>de</strong> l'Instruction publique,<br />

qui vient d'adresser à ce sujet aux préfets<br />

une circulaire <strong>de</strong>s plus suggestives.<br />

Dans l'état présent <strong>de</strong>s choses, peut-on, pour<br />

les Maternelles, compter sur les inspecteurs primaires?<br />

— Non, répond le ministre, et pour<br />

plusieurs raisons. La première, c'est qu'ils n'en<br />

ont pas le temps. Pour eux/comme pour nous,<br />

la journée n'a que vingt-quatre heures, ét il en<br />

faudrait le double pour liqui<strong>de</strong>r toutes les occupations<br />

dont on a surchargé leur service.<br />

« On ne peut, dit la circulaire, compter sur<br />

eux pour le service si spécial <strong>de</strong> l'inspection <strong>de</strong>s<br />

écoles maternelles. Ils sont sollicités d'ailleurs<br />

par d'autres soins multiples et minutieux. Ils<br />

ont dans leurs attributions toutes les écoles élémentaires,<br />

généralement très chargées, le soin<br />

<strong>de</strong> surveiller les étu<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> diriger les métho<strong>de</strong>s<br />

d'instruction, <strong>de</strong> connaître personnellement tous<br />

les maîtres, qui relèvent d'eux, <strong>de</strong> les conseiller<br />

et <strong>de</strong> les diriger effectivement. A ces occupations<br />

d'ordre pédagogique se joint un travail <strong>de</strong><br />

bureau parfois écrasant : correspondance, rédaction<br />

<strong>de</strong> bulletins d'inspection, négociations avec<br />

les municipalités et les familles. Quel temps leur<br />

reste-t-il pour s'occuper <strong>de</strong>s écoles maternelles ? »<br />

Rien <strong>de</strong> plus exact, assurément. Les inspecteurs<br />

primaires sont accablés, surmenés, et —<br />

soit dit en passant — il est assez piquant <strong>de</strong><br />

voir un document officiel relater et corroborer<br />

sur ce chapitre les doléances réitérées <strong>de</strong> la<br />

presse. Après cette confession publique, il ne<br />

reste plus au ministre qu'à trouver le remè<strong>de</strong> au


mal qu'il signale lui-même, soit en réduisant la<br />

tâche <strong>de</strong>s inspecteurs, soit en en augmentant le<br />

nombre.<br />

Et ce n'est pas seulement le temps qui leur<br />

manque, la circulaire leur dénie même la compétence<br />

: « Un jeune inspecteur, surtout s'il est<br />

célibataire, est aussi peu qualifié que possible<br />

pour discerner ce qui convient à <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux à six ans et pour imposer ses conseils avec<br />

une autorité qui, si elle veut être écoutée, doit<br />

s'appuyer sur l'expérience. La démonstration<br />

est donc faite que les inspecteurs primaires ne<br />

sauraient, pour la surveillance <strong>de</strong>s écoles maternelles,<br />

remplacer efficacement <strong>de</strong>s femmes, particulièrement<br />

désignées par leurs titres et leur<br />

expérience pour s'occuper <strong>de</strong> tout ce qui concerne<br />

l'hygiène et <strong>l'éducation</strong> <strong>de</strong> la première<br />

enfance. «<br />

La natalité diminue. La France <strong>de</strong>vient <strong>de</strong><br />

plus en plus un pays <strong>de</strong> célibataires et <strong>de</strong> fils<br />

uniques. Si l'on n'a que peu d'enfants, ne doiton<br />

pas veiller sur eux avec plus <strong>de</strong> sollicitu<strong>de</strong><br />

que jamais? Lutter contre la mortalité enfantile,<br />

c'est encore un moyen <strong>de</strong> combattre la dépopulation.<br />

Et n'est-ce pas dans les classes pauvres,<br />

parmi les clients <strong>de</strong>s Maternelles, qui ignorent<br />

ou dédaignent les règles les plus élémentaires<br />

<strong>de</strong> l'hygiène, que le mal sévit avec le plus d'intensité?<br />

« Si l'école est mal tenue, dit avec raison le<br />

ministre, si la santé <strong>de</strong>s enfants n'est pas l'objet<br />

d'une sollicitu<strong>de</strong> sans cesse éveillée, elle peut<br />

être un foyer <strong>de</strong> dissémination pour toutes les<br />

maladies contagieuses. Une femme seule, préparée<br />

par son éducation et ses étu<strong>de</strong>s à cette surveillance,<br />

guidée elle-même par les instructions<br />

d'un mé<strong>de</strong>cin-inspecteur, est capable d'assurer<br />

ce service. Elle seule peut faire <strong>l'éducation</strong> <strong>de</strong>s<br />

maîtresses spécialement affectées aux jeunes<br />

enfants et tenir la main à l'observation <strong>de</strong>s prescriptions<br />

qu'elle recomman<strong>de</strong>. »<br />

I<br />

. • ÉDUCATION ET<br />

PARTIE GÉNÉRALE 363<br />

Et comment se fait-il qu'après trente ans,<br />

malgré les décrets, lois et arrêtés qui régissent<br />

les écoles maternelles, on en soit réduit encore<br />

à prendre les mesures indispensables à leur surveillance?<br />

C'est qu'il en est <strong>de</strong> l'inspection comme <strong>de</strong><br />

l'obligation scolaire, qui, décrétée, elle aussi,<br />

<strong>de</strong>puis trente ans, attend toujours les sanctions<br />

qui en feront une réalité.<br />

A ne regar<strong>de</strong>r que le texte <strong>de</strong> la loi, on croirait<br />

croire que l'inspection <strong>de</strong>s écoles maternelles<br />

est <strong>de</strong>puis longtemps assurée dans toute<br />

la France. Et cependant on pourrait compter<br />

sur les doigts le nombre d'inspectrices actuellement<br />

en exercice. On a cru que les inspecteurs<br />

primaires suffiraient à tout et qu'il était inutile<br />

d'inscrire au budget cette nouvelle dépense.<br />

Et pourtant, cette dépense est bien peu élevée<br />

et ne chargerait guère les finances départementales,<br />

car, aux termes <strong>de</strong> la loi du 8 août 1885,<br />

l'Etat prend à son compte la moitié du traitement<br />

<strong>de</strong>s inspectrices. Le département ne gar<strong>de</strong><br />

à son actif que l'autre moitié du traitement et<br />

les frais <strong>de</strong> tournée. De plus, cette charge doit<br />

se trouver sensiblement réduite encore, puisque<br />

<strong>de</strong>ux ou trois départements ont la faculté <strong>de</strong> se<br />

réunir pour la supporter.<br />

Faut-il compter, d'autre part, avec le mauvais<br />

vouloir <strong>de</strong>s conseils généraux? Pas le moins du<br />

mon<strong>de</strong>. La loi <strong>de</strong> 1885 y a pourvu en mettent<br />

au nombre <strong>de</strong>s dépenses obligatoires les crédits<br />

nécessaires pour la création <strong>de</strong>s postes d'inspectrices.<br />

L'Etat est donc armé contre les résistances.<br />

Pour assurer l'inspection <strong>de</strong>s Maternelles,<br />

il lui suffit <strong>de</strong> le vouloir, et il y a trente<br />

ans qu'il aurait dû le faire. Sera-t-il plus énergique<br />

aujourd'hui? Ou n'y aura-t-il rien <strong>de</strong><br />

changé dans l'organisation scolaire qu'une circulaire<br />

<strong>de</strong> plus? Nous attendons la preuve du<br />

contraire.<br />

ENSEIGNEMENT<br />

ANDRÉ BALZ.<br />

La paresse.<br />

Ses causes. — Types <strong>de</strong> paresseux. — Insuffisance<br />

<strong>de</strong>s punitions. -- Union du mé<strong>de</strong>cin et <strong>de</strong><br />

l'instituteur.<br />

Le besoin d'agir, <strong>de</strong> ne pas rester complètement<br />

en repos alors même qu'il pourrait le<br />

faire, existe plus ou moins chez l'enfant; sa paresse<br />

n'est pas tant l'aversion pour l'action en<br />

général que pour l'action imposée par une force<br />

extérieure. L'écolier réellement incapable <strong>de</strong><br />

volonté et d'effort est le plus souventun mala<strong>de</strong>.<br />

Son indolence est due à un état physiologique<br />

spécial : atonie générale du système nerveux;<br />

— inertie <strong>de</strong> la mémoire, <strong>de</strong> l'imagination, <strong>de</strong><br />

la volonté; — neurasthénie infantile, troubles<br />

organiques provoqués par la fièvre typhoï<strong>de</strong> ; —<br />

affection plus ou moins grave <strong>de</strong> l'un <strong>de</strong>s sens :<br />

vue, ouïe, odorat, contrariant ses efforts et provoquant<br />

la lassitu<strong>de</strong> et le découragement.<br />

Parfois encore, la paresse est la conséquence<br />

d'un enseignement trop élevé, ou bien morne,<br />

obscur ou di ffus, bienfait pour désorienter l'élève.<br />

Il est à observer que les tout jeunes enfants<br />

qui arrivent à l'école sont remarquables par<br />

l'ar<strong>de</strong>ur qu'ils mettent à apprendre à lire et à<br />

écouter ce que dit le maître. A moins d'être un<br />

anormal, le bambin est rarement paresseux. Ce<br />

défaut se constate plutôt après un an ou <strong>de</strong>ux<br />

<strong>de</strong> scolarité et paraît être ainsi la conséquence<br />

d'une culture malhabile, tant il est délicat d'instruire<br />

<strong>de</strong> jeunes enfants.<br />

« L'expérience m'a appris, écrit Falkenberg,<br />

que l'indolence chez les jeunes gens est chose<br />

si contraire à leur besoin naturel d'activité, qu'à<br />

moins d'être l'effet d'une mauvaise direction, c'est<br />

presque toujours la marque <strong>de</strong> quelque défaut<br />

constitutionnel. »<br />

Aces causes principales, il faut ajouter, pour<br />

certains cas particuliers, l'influence d'une mauvaise<br />

éducation, d'une indifférence parfois<br />

extrême <strong>de</strong> la famille, celle du milieu dans lequel<br />

vit l'enfant, <strong>de</strong> causes extérieures enfin<br />

provoquant la distraction.<br />

On peut classer les enfants paresseux en trois<br />

catégories :


364 MANUEL GÉNÉRAL ' DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

a) Les paresseux mala<strong>de</strong>s et impuissants qui<br />

se complaisent dans une apathie perpétuelle,<br />

partout et toujours;<br />

b) Les paresseux bien portants mais paresseux<br />

instables, parmi lesquels les uns sont <strong>de</strong>s découragés<br />

par l'insuccès <strong>de</strong> leurs efforts, leurs<br />

habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> désordre, l'isolement dans lequel<br />

on les a laissés ; les autres, <strong>de</strong>s désorientés qui<br />

manquent <strong>de</strong> métho<strong>de</strong> et ne savent pas travailler;<br />

les autres enfin, <strong>de</strong>s ennuyés, ou mieux <strong>de</strong>s<br />

dégoûtés, qui n'ont connu que l'amertume <strong>de</strong>s<br />

punitions et <strong>de</strong>s humiliations et qui n'éprouvent<br />

que <strong>de</strong> l'antipathie pour le maître et pour<br />

l'école ;<br />

c) Les paresseux indolents ou inertes, qui, tout<br />

en possédant un organisme sain et robuste,<br />

sont cependant ennemis du travail et refusent<br />

tout effort, même sous la direction d'un maître<br />

patient, intelligent et méthodique.<br />

Ces diverses catégories <strong>de</strong> paresseux exigeant<br />

chacune un traitement particulier, on comprendra<br />

combien a pu être stérile jusqu'ici l'action<br />

<strong>de</strong>s maîtres qui restaient convaincus d'avoir<br />

lutté énergiquement contre le mal, lorsqu'ils<br />

s'étaient bornés à user plus ou moins <strong>de</strong>s répriman<strong>de</strong>s,<br />

pensums et retenues. « Les punitions,<br />

en effet, ne poursuivent pas tant le but d'améliorer<br />

telle petite personne languissante, que<br />

celui <strong>de</strong> la châtier d'une mauvaise intention<br />

dont on la suppose responsable, <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s<br />

exemples et <strong>de</strong> contribuer au maintien du bon<br />

ordre dans la communauté 1 . » Nécessaires dans<br />

une juste mesure, pour les paresseux ennemis<br />

du travail, capricieux et entêtés, elles ne peuvent<br />

que jeter un trouble plus grand chez les<br />

ennuyés, les désorientés et les découragés, et<br />

produire un effet plus déplorable encore chez<br />

les mala<strong>de</strong>s. Il est donc nécessaire d'avoir recours<br />

à d'autres moyens, d'étudier attentivement<br />

au physique et au moral les enfants considérés<br />

comme paresseux, <strong>de</strong> les classer et <strong>de</strong> rechercher<br />

quels remè<strong>de</strong>s conviennent plus spécialement<br />

à chacun d'eux.<br />

D'une manière générale, tous <strong>de</strong>vraient être<br />

soumis à un examen médical, car si, dans certains<br />

cas, l'instituteur peut diagnostiquer à peu<br />

près sûrement, bien <strong>de</strong>s affections et <strong>de</strong>s imperfections<br />

graves peuvent aussi lui échapper.<br />

L'amélioration <strong>de</strong>s tempéraments et <strong>de</strong>s caractères<br />

relève tantôt <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine, tantôt <strong>de</strong><br />

<strong>l'éducation</strong>, et le plus souvent <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux à la<br />

fois.<br />

L. CHARENTON,<br />

instituteur à Bourges (Cher).<br />

La classe en action.<br />

Au sujet <strong>de</strong> la composition <strong>français</strong>e.<br />

i<br />

Une histoire à raconter. — La liberté dans le<br />

dénouement.<br />

20 février 1910. — Ma préparation <strong>de</strong> classe 'est<br />

terminée. Je prends une revue. Mon attention est<br />

attirée par un concours qui me parait original.<br />

C'est une histoire à terminer. Au moment où le<br />

récit <strong>de</strong>vient palpitant, au chercheur <strong>de</strong> trouver,<br />

1. D r Maurice <strong>de</strong> Floury.<br />

entre plusieurs dénouements qui peuvent surgir<br />

également, celui qui convient le mieux.<br />

Mon journal <strong>de</strong> classe porte, pour <strong>de</strong>main, une<br />

leçon <strong>de</strong> composition <strong>français</strong>e. J'apporte un changement<br />

au sujet que j'avais l'intention <strong>de</strong> faire<br />

traiter.<br />

21 février 4910. — L'heure <strong>de</strong> la leçon est<br />

venue. Je fais la lecture du conte d'Alphonse<br />

Dau<strong>de</strong>t : la Chèvre <strong>de</strong> M. Seguin i.<br />

Cette page ravissante, que mes élèves ne connaissent<br />

point encore, captive vite leur attention.<br />

Je m'arrête au passage où la chèvre goûte dans<br />

la montagne le plaisir <strong>de</strong> se trouver libre enfin.<br />

Après m'étre assuré, par <strong>de</strong>s interrogations,<br />

que celte première partie a été bien comprise, je<br />

la fais résumer rapi<strong>de</strong>ment, et j'explique que je<br />

n'achèverai qu'à la prochaine leçon <strong>de</strong> composition<br />

<strong>français</strong>e, la lecture <strong>de</strong> ce morceau que chacun<br />

<strong>de</strong>vra avoir terminé à sa guise.<br />

24 février 1910. — J'ai eu <strong>de</strong> bons <strong>de</strong>voirs.<br />

Beaucoup ont trouvé que les dangers qui menacent<br />

une chèvre égarée dans la montagne sont<br />

nombreux, et que son plus terrible ennemi, c'est<br />

le loup.<br />

Mais les audacieux l'ont fait lutter avec son<br />

redoutable adversaire, tandis que les peureux<br />

l'ont fait cacher dans un fourré touffu où elle<br />

meurt <strong>de</strong> frayeur.<br />

Bref, le dénouement a varié selon le caractère<br />

<strong>de</strong> chacun.<br />

Je me suis promis <strong>de</strong> revenir à ce genre <strong>de</strong><br />

sujet. L'imagination <strong>de</strong>s élèves y étant mise à<br />

contribution, ils ne sont pas réduits à un rôle<br />

passif.<br />

Les idées, qu'ils ont dans l'esprit à l'état latent,<br />

peuvent se développer et prendre leur essor.<br />

Ils inventent, ils construisent, au lieu d'imiter.<br />

PAUL GÉRAUD,<br />

instituteur, rue <strong>de</strong> la Maladrerie,<br />

à Bergerac (Dordogne).<br />

ii<br />

Aux cours du soir.<br />

L'aviation.<br />

Il est sept heures moins cinq minutes et le<br />

cours ne doit commencer qu'à sept heures. Les<br />

premiers arrivés s'entretiennent discrètement.<br />

Une voix plus animée domine les autres et attire<br />

mon attention. J'écoute : on s'entretient<br />

d'aéroplanes. Un apprenti maçon a lu dans son<br />

journal et raconte la mort d'un aviateur. Entre<br />

temps, sept heures sonnent. Je mets à profit<br />

l'inci<strong>de</strong>nt pour intéresser mon jeune auditoire<br />

au sport <strong>de</strong> l'aviation.<br />

Je dis un mot <strong>de</strong>s montgolfières, <strong>de</strong>s dirigeables<br />

et <strong>de</strong>s aéroplanes. Je montre les progrès<br />

accomplis grâce aux efforts persévérants <strong>de</strong>s<br />

Santos-Dumont, <strong>de</strong>s Renard, <strong>de</strong>s Blériot, <strong>de</strong>s<br />

Ferber, <strong>de</strong>s Farman, <strong>de</strong>s Latham. Beaucoup sont<br />

morts au champ d'honneur : le cœur <strong>de</strong> leurs<br />

frères d'armes n'en a pas été amolli. Le jour<br />

même où Delagrange est conduit au champ du<br />

repos, Hubert Latham accomplit une nouvelle<br />

prouesse. Le pays qui a vu naître ces hommes<br />

à l'énergie indomptable peut en être lier.<br />

J. LACROUX,<br />

instituteur aux Cammazes (Tarn)..<br />

I. Lettres <strong>de</strong> mon moulin. Alphonse- Dau<strong>de</strong>t. Voir<br />

Manuel général du 26 octobre 1907.


PARTIE GÉNÉRALE<br />

36b<br />

L'idéal et la réalité.<br />

I. — Fragments d'une lettre d'un professeur<br />

d'école normale à un élève-maître sortant<br />

(1885).<br />

... Vous aimerez les enfants, tous les enfants.<br />

Le grand secret pédagogique, la gran<strong>de</strong> force<br />

morale d'un maître est <strong>de</strong> savoir donner son<br />

cœur. Il est un livre qui,je crois, n'a pas été<br />

écrit, et qui mériterait <strong>de</strong> l'être. Ce livre aurait<br />

pour titre : l'Art d'écluquer, c'tst l'art d'aimer.<br />

Le premier chapitre serait consacré au grand<br />

et bon Pestalozzi, les autres à tous les pédagogues<br />

ayant pratiqué et qui ont apporté leur<br />

cœur avec leur intelligence à la gran<strong>de</strong> œuvre<br />

<strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong>. Je remettrais ce livre entre les<br />

mains <strong>de</strong> tout débutant avec celte mention :<br />

« Si tu ne sais aimer, tu ne sauras enseigner. »<br />

... Vous aimerez votre profession. Elle est, je<br />

crois, entre toutes, la plus utile, la plus, belle,<br />

la plus noble, mais aussi la plus délicate, la<br />

plus pénible à exercer. Eveiller un esprit, former<br />

un cœur est une œuvre autrement difficile<br />

à mener à bien que celle <strong>de</strong> l'artiste qui s'efforce<br />

<strong>de</strong> faire vivre et palpiter le marbre. L'artiste,<br />

malgré tout son génie, ne peut produire que<br />

l'illusion <strong>de</strong> la vie. Vous, vous <strong>de</strong>vez créer la<br />

vie véritable, la vie moralement bonne, la vie<br />

humaine. N'oubliez pas que la valeur d'une<br />

nation dépend <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> ses éducateurs.<br />

La vie, c'est l'action ; c'est l'ascension incessante,<br />

souvent pénible vers le mieux, vers<br />

l'idéal tracé. Celui-là seul peut se dire un homme,<br />

qui cherche à réaliser un idéal. Mais n'oubliez<br />

pas une chose importante : dans ce magnifique<br />

effort <strong>de</strong> l'homme vers l'idéal, il faut<br />

savoir se borner. Défiez-vous <strong>de</strong> vous-même, <strong>de</strong><br />

vos forces que vous croyez illimitées. Pour rendre<br />

vos efforts plus énergiques, canalisez-les<br />

vers un but précis, déterminé. En vous spécialisant,<br />

vous vous intéresserez davantage à votre<br />

tâche, vous la vivifierez Vous observerez, vous<br />

noterez vos observations, vous expérimenterez<br />

(vous êtes un savant en votre genre), vous comparerez,<br />

vous jugerez. Il faut, en" pédagogie, savoir<br />

poser <strong>de</strong>s problèmes et les résoudre. Vous<br />

ferez par là œuvre personnelle, originale, vivante,<br />

en même temps que vous acquerrez une<br />

vigueur intellectuelle qui vous permettra <strong>de</strong><br />

suivre le mouvement pédagogique et, s'il le<br />

faut, <strong>de</strong> vous mêler à ce mouvement. Vous garnirez<br />

les rayons <strong>de</strong> votre petite bibliothèque <strong>de</strong><br />

quelquesrares, maisbonsouvragespédagogiques.<br />

Enfin, ne travaillez pas dans l'espoir <strong>de</strong> récompenses<br />

quelconques. Contentez-vous <strong>de</strong> la joie<br />

profon<strong>de</strong> et pure qui suit toujours l'effort désintéressé<br />

et sincère. La source intarissable <strong>de</strong> cette<br />

joie est en vous-même : sachez la faire jaillir.<br />

Vous aimerez la vie en général. Vous l'aimerez<br />

dans toutes ses manifestations. Vous seriez<br />

un maître incomplet si vous passiez indifférent<br />

<strong>de</strong>vant les beautés qui vous entourent, si vous<br />

ne saviez les admirer et les faire admirer.<br />

II. — Réponse à la lettre précé<strong>de</strong>nte... (1910).<br />

(VINGT-CINQ ANS APRÈS)<br />

Mon cher maître,<br />

J'ai gardé précieusement la lettre que vous<br />

m'écriviez il y a quelque vingt-cinq ans. Je l'ai<br />

lue souvent. Elle a été mon gui<strong>de</strong> et bien souvent<br />

ma force. J'y ai puisé maintes fois <strong>de</strong> viriles<br />

résolutions. Par elle, j'ai pu rester jeune longtemps.<br />

Mais elle ne contenait pas cependant le secret<br />

<strong>de</strong>s eaux <strong>de</strong> ,1a fontaine <strong>de</strong> Jouvence.Elle n'a<br />

pu empêcher mes cheveux <strong>de</strong> grisonner, ni mes<br />

illusions <strong>de</strong> s'en aller une à une. Je suis entré<br />

dans l'enseignement avec votre lettre dans la<br />

tête, la foi et l'enthousiasme au cœur. J'ai consacré<br />

à mes jeunes élèves le meilleur <strong>de</strong> ma vie.<br />

Et c'est sans doute l'indulgence ou l'illusion inséparable<br />

<strong>de</strong> l'enthousiasme qui me fait regretter<br />

maintement mes premières années d'enseignement...<br />

J'ai beaucoup aimé ma profession. Je l'aime<br />

toujours. Mais j'ai eu le tort impardonnable <strong>de</strong><br />

me croire instituteur, et rien que cela. Or, les<br />

faits se sont chargés <strong>de</strong> me <strong>de</strong>ssiller les yeux.<br />

Plus j'avançais, plus je rencontrais d'occupations<br />

accessoires et obligatoires qui venaient se<br />

greffer sur ma besogne principale et essentielle,<br />

au point <strong>de</strong> l'étouffer. Et ni mon énergie, ni<br />

ma patience, ni mes récriminations n'ont pu<br />

me défaire <strong>de</strong> ces importunes besognes qui venaient<br />

grignoter mes jours, heure par heure,<br />

minute par minute. C'est à ces moments que<br />

j'ai le plus souffert, pour avoir éprouvé le sentiment<br />

douloureux et amer <strong>de</strong> l'impuissance.<br />

Je suis chargé du secrétariat <strong>de</strong> mairie : lourd<br />

boulet que je traîne plusieurs heures par jour.<br />

Je <strong>de</strong>mandais un jour à l'un <strong>de</strong> mes amis s'il se<br />

procurait quelquefois à lui-même la douce satisfaction<br />

<strong>de</strong> pouvoir confier ses pensées au papier.<br />

— Oui, me répondit-il, je m'exerce surtout<br />

dans l'art épistolaire; j'écris tous les jours<br />

<strong>de</strong>s lettres au préfet et au sous-préfet. Moi<br />

aussi, et comme secrétaire <strong>de</strong> diverses sociétés<br />

locales, j'établis <strong>de</strong>s comptes longs et délicats..<br />

En ma qualité <strong>de</strong> maître <strong>de</strong> tir, le dimanche,au<br />

lieu d'aller humer l'air pur et <strong>de</strong> détendre mon<br />

esprit et mes nerfs, je réunis autour <strong>de</strong> moi mes<br />

jeunes disciples pour leur apprendre à mettre<br />

« dans le noir ». Par instants je <strong>de</strong>viens aussi<br />

pépiniériste ; je fais pousser <strong>de</strong>s petits sapins<br />

pour le reboisement <strong>de</strong>s montagnes dénudées<br />

<strong>de</strong> la commune. Knfin,je suis encore, trop souvent,<br />

<strong>de</strong>vinez, cher maitre je suis téléphoniste.<br />

Aussi, attelé à cent besognes, tiraillé <strong>de</strong> tous<br />

côtés, suis-je tenté souvent <strong>de</strong> jeter le manche<br />

après la cognée. Où pourrais-je, en effet, trouver<br />

le temps nécessaire <strong>de</strong> bien préparer ma<br />

classe? J'en suis réduit à me faire l'esclave d'un<br />

journal ou d'un manuel. Je donne, après trente<br />

ans d'instruction obligatoire, ce triste spectacle :<br />

l'homme à qui est confiée la tache délicate entre<br />

toutes d'éveiller la pensée chez les enfants,<br />

cet homme qui <strong>de</strong>vrait par conséquent continuellement<br />

vivifier sa propre pensée, cet homme<br />

ne peut pas, n'a pas le temps <strong>de</strong> penser. Et après<br />

cela, j'entends dire que l'école publique ne<br />

tient pas toutes ses promesses et que beaucoup<br />

<strong>de</strong> ses élèves arrivent au régiment à peu près<br />

illettrés. Si cela est, à qui la faute? Faites que<br />

l'instituteur soit un instituteur, et non un factotum<br />

<strong>de</strong> la République.<br />

Pardonnez, cher maitre... (La suite <strong>de</strong> cette<br />

lettre, tombée entre mes mains par un hasard<br />

heureux, a été égarée.)<br />

Peur copie conforme :<br />

AL. BUATIIIER,<br />

instituteur à Prévessin (Ain).


366 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

I<br />

VARIÉTÉS —<br />

REVUE SCIENTIFIQUE<br />

PAR SAINT-GILLES<br />

SOMMAIRE. — 1. Encore la comète. — 2. Instinct et intelligence : les abeilles ot les gaêpes. -<br />

3. Les mathématiques expérimentales. — 4. D'où nons viennent les vins <strong>de</strong> Madère. — 5. La<br />

France, puissance musulmane. — 6. La vanille et les chimistes. — 7. Les mines <strong>de</strong> diamant dans<br />

l'Afrique alleman<strong>de</strong>.<br />

1. — Encore la comète.<br />

Ce qui préoccupe les savants. — Où il faut aller<br />

pour la voir en plein jour. — La nuit du 18 au<br />

19 mal. — Rien à craindre du noyau, mais la<br />

queue...<br />

Pendant que les astronomes préparent leurs<br />

télescopes, hâtons-nous <strong>de</strong> donner sur la comète<br />

<strong>de</strong> Halley quelques renseignements puisés<br />

aux meilleures sources.<br />

Ce qui intéresse le plus les savants laisse<br />

parfois indifférent le commun <strong>de</strong>s mortels et<br />

réciproquement. Si les asironomes, par exemple,<br />

se réjouissent <strong>de</strong> l'approche <strong>de</strong> l'astre chevelu,<br />

c'est qu'il leur sera donné pour la première<br />

fois d'observer le passage <strong>de</strong> la tête cométaire<br />

<strong>de</strong>vant le soleil et, par conséquent, d'évaluer<br />

exactement la <strong>de</strong>nsité du noyau. Toutefois,<br />

comme le fait remarquer M. Renaudot, celte<br />

étu<strong>de</strong> ne pourra être faite que par les astronomes<br />

placés dans les conditions les meilleures<br />

pour l'observation en plein jour, c'est-à-dire<br />

par ceux qui se seront transportés avec armes<br />

et bagages au Japon ou en Australie.<br />

Pour nous, gens d'Europe, le passage <strong>de</strong> la<br />

comète aura lieu dans la nuit du 18 au 19 mai,<br />

vers <strong>de</strong>ux heures du malin. Ceux qui aiment à<br />

<strong>de</strong>vancer l'aurore pourront voir -— si l'état <strong>de</strong><br />

l'atmosphère le permet — la queue <strong>de</strong> la comète<br />

traverser le ciel. Son extrémité s'étendra<br />

vers l'étoile Antarès ou alplia <strong>de</strong> la constellation<br />

du Scorpion.<br />

On sait que la queue <strong>de</strong>s comètes disparaît<br />

quelquefois quand elles arrivent au périhélie,<br />

c'est-à-dire quand elles sont au point <strong>de</strong> la<br />

courbe le plus rapproché du soleil. Mais c'est<br />

souvent pour, reparaître plus tard, au fur et à<br />

mesure qu'elles s'en éloignent. Lors <strong>de</strong> sa <strong>de</strong>rnière<br />

apparition, en 1835, la comète <strong>de</strong> Halley<br />

fut observée cent <strong>de</strong>ux jours avant le périhélie,<br />

c'est-à-dire au commencement d'août. Mais c'est<br />

seulement le ~2 octobre qu'on vit apparaître la<br />

queue s'élargissant en forme d'éventail <strong>de</strong> la<br />

base à son extrémité.<br />

Tout ceci est bon pour les hommes <strong>de</strong> science,<br />

mais ce qui préoccupe avant tout les masses<br />

populaires, c'est <strong>de</strong> savoir si la comète peut<br />

toucher la terre et exercer sur nous une action<br />

quelconque.<br />

S'il s'agit du noyau <strong>de</strong> la comète, il n'y a<br />

absolument rien à craindre et voici pourquoi :<br />

On connaît très exactement la route que suivent<br />

les comètes, ce qu'on appelle leur orbite. On<br />

n'est pas moins fixé sur l'orbite que suit la terre.<br />

On sait, par suite, que quand le noyau <strong>de</strong> la comète<br />

Halley traversera l'orbite terrestre, notre<br />

globe aura <strong>de</strong>puis longtemps dépassé le point<br />

d'intersection.<br />

Reste la chance <strong>de</strong> nous trouver engagés dans<br />

l'immense queue <strong>de</strong> l'astre.<br />

Au 18 mai, la comète ne sera plus qu'à<br />

23 millions <strong>de</strong> kilomètres <strong>de</strong> nous, — une misère<br />

pour les astronomes! — Et cette queue est<br />

déjà bien développée à l'heure qu'il est. « Si<br />

elle ne disparaît pas au périhélie, elle pourrait<br />

bien, d'ici au 18 mai, mesurer plus <strong>de</strong> 23 millions<br />

<strong>de</strong> kilomètres et non seulement balayer<br />

la surface du globe, mais même le dépasser à<br />

tel point que nous serions totalement plongés<br />

dans la substance cométaire. »<br />

En résulterait-il pour nous quelque dommage?<br />

Ce n'est pas la première fois que la terre traverse<br />

la queue <strong>de</strong>s comètes. Qu'en est-il résulté?<br />

Personne ne s'en est même aperçu, à<br />

l'exception <strong>de</strong> quelques savants. Encore ne l'ontils<br />

remarqué que quelques jours après. C'est<br />

que la queue <strong>de</strong>s comètes est formée <strong>de</strong> molécules<br />

gazeuses électriques, séparées les unes<br />

<strong>de</strong>s autres par <strong>de</strong>s vi<strong>de</strong>s relativement très larges<br />

et peut-être aussi par <strong>de</strong> minuscules poussières<br />

cosmiques.<br />

Tout ce que nous pourrons constater à ce moment,<br />

ce sera peut-être une recru<strong>de</strong>scence d'étoiles<br />

filantes. Mais le phénomène n'est pas pour<br />

nous surprendre, car il se produit fréquemment<br />

sur tous les points du globe. Et c'est ainsi que<br />

se dispersent en poussière à travers l'infini,<br />

les débris <strong>de</strong> ce qui fut peut-être un mon<strong>de</strong><br />

habité.<br />

2. — Instinct et intelligence.<br />

Les abeilles et les guêpès.<br />

Un <strong>de</strong>s maîtres <strong>de</strong> l'entomologie. — Pour la conservation<br />

<strong>de</strong> l'espèce. — L'insecte chasseur. — La<br />

guêpe et l'anesthèsle.<br />

Dans les environs d'Orange, à Sérignan,habite<br />

un mo<strong>de</strong>ste savant provincial que les naturalistes<br />

se préparent à fêter prochainement. Henri<br />

Fabre a passé quarante ans <strong>de</strong> sa vie à étudier<br />

les insectes. Il a saisi tous leurs secrets et il<br />

nous les révèle.<br />

L'instinct chez les animaux n'est pas moins<br />

fécond en surprises que l'intelligence chez<br />

l'homme. Mais l'homme progresse, il a une histoire,<br />

un passé, un avenir. L'animal agit en vue<br />

<strong>de</strong> fins qu'il ne connaît pas, sans éducation préalable<br />

<strong>de</strong> ses actes. La gran<strong>de</strong> affaire pour lui,<br />

c'est la conservation <strong>de</strong> l'espèce. C'est ainsi que<br />

la plupart <strong>de</strong>s insectes préparent <strong>de</strong>s générations<br />

qu'ils ne connaîtront jamais.<br />

Rien n'égale sous ce rapport, nous dit M. Edmond<br />

Perrier, le zèle et la prévoyance <strong>de</strong>s<br />

abeilles et <strong>de</strong>s guêpes. Toutes préparent pour<br />

leur progéniture un domicile bien abrité, souvent<br />

douillettement ouaté à l'intérieur du duvet<br />

emprunté aux plantes, parfois tapissé <strong>de</strong> pétales


<strong>de</strong> Heurs ou <strong>de</strong> pièces minuscules découpées<br />

dans les feuilles.<br />

Dans la tribu <strong>de</strong>s abeilles, le nid est toujours<br />

approvisionné d'une pâtée <strong>de</strong> miel et <strong>de</strong> pollen.<br />

Dans celle <strong>de</strong>s guêpes, la provision est faite <strong>de</strong><br />

gibier. Et l'éminent directeur du Muséum résume<br />

en ces termes les travaux <strong>de</strong> Henri Fabre<br />

sur les guêpes :<br />

Nos guêpes communes, qui partagent leur domicile<br />

avec leur progéniture, la nourrissent au jour le jour<br />

<strong>de</strong> mouches qu'elles viennent capturer jusque sur nos<br />

tables ; les autres approvisionnent leur nid une lois<br />

pour toutes, déposant auprès <strong>de</strong> chaque œuf tout ce<br />

qui sera nécessaire pour alimenter le jeune jusqu'à,<br />

son complet développement. Quelques-unes ne chassent<br />

que du menu gibier, ce qui est facile mais nécessite<br />

beaucoup d'allées et <strong>de</strong> venues ; les plus<br />

adroites s'adressent à <strong>de</strong>s proies suffisamment volumineuses<br />

pour que chacune suffise à une éducation.<br />

Ainsi les guêpes pompiles emmagasinent <strong>de</strong> grosses<br />

araignées ; les tachytes, suivant les espèces, <strong>de</strong>s criquets,<br />

<strong>de</strong>s grillons, <strong>de</strong> jeunes mantes, les Prega-Diou<br />

<strong>de</strong>s paysans du Midi, voire <strong>de</strong> grosses courtilières.<br />

Ces proies plantureuses sont <strong>de</strong> capture difficile ;<br />

l'insecte déploie dans leur chasse une astuce et une<br />

adresse merveilleuses. Jamais il ne les tue ; mortes,<br />

elles se décomposeraient, infecteraient le nid et empoisonneraient<br />

ses habitants ; il se borne à les paralyser<br />

; <strong>de</strong> la sorte elles sont hors d'état <strong>de</strong> nuire et<br />

constituent néanmoins une provision <strong>de</strong> chair fraîche.<br />

Quelques coups d'aiguillon toujours en même nombre,<br />

parfois un seul appliqué au bon endroit que connaît<br />

très bien la guêpe, suffisent pour obtenir ce résultat.<br />

Le poison <strong>de</strong> l'aiguillon est toujours déversé dans les<br />

centres nerveux. Vraie trouvaille <strong>de</strong> physiologiste 1<br />

Chasseur merveilleux, la guêpe sait distinguer ses<br />

proies comme un naturaliste, les opérer comme un<br />

chirurgien consommé, versé tout à la fois dans la connaissance<br />

<strong>de</strong> l'anatomie et dans l'art <strong>de</strong> manier les<br />

anesthésiques.<br />

3. — Les mathématiques expérimentales.<br />

Abus <strong>de</strong> l'abstraction. — Faisons voir et faisons<br />

toucher. — Un portrait du taupin. — La métho<strong>de</strong><br />

objective.<br />

Contrairement à une opinion trop répandue<br />

encore, toutes les sciences, dit le mathématicien<br />

Laisant, sont expérimentales sans en excepter<br />

les sciences exactes, arithmétique, algèbre et<br />

géométrie. Volontiers, il prendrait à son compte<br />

le vers connu qui résume la philosophie <strong>de</strong><br />

Condillac :<br />

Tout entre dans l'esprit par la porte <strong>de</strong>s sens.<br />

Au lieu <strong>de</strong> faire appel à l'abstraction et à la<br />

mémoire, tout enseignement doit être objectif<br />

surtout au début. C'est ce qui a fait' le mérite<br />

et le succès <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux livres du grand éducateur<br />

populaire, Jean Macé : l'Histoire <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />

petits marchands <strong>de</strong> pommes et l'Arithmétique du<br />

grand-papa.<br />

Remarquez que le mal d'une éducation abstraite<br />

et mnémonique ne sévit pas seulement<br />

dans l'enseignement primaire. 11 y est même<br />

peut-être moins grave que dans l'enseignement<br />

<strong>de</strong>s lycées et <strong>de</strong>s collèges. Un philosophe contemporain,<br />

E. Chartier, nous a tracé à ce propos<br />

une plaisante silhouette du « taupin ».<br />

Un « taupin », vous le savez, c'est un candidat<br />

à l'Ecole polytechnique, ainsi nommé parce<br />

qu'il se prépare, futur ingénieur, à creuser,<br />

comme la taupe, <strong>de</strong>s galeries <strong>de</strong> mine.<br />

« Le taupin donc, dit Chartier, se lève au i<br />

premier chant <strong>de</strong>s moineaux. Tout en s'arro- I<br />

PARTIE GÉNÉRALE 367<br />

sant d'eau froi<strong>de</strong>, il organise en pensée les<br />

plaisirs <strong>de</strong> sa journée. D'abord Lire quatrevingts<br />

pages <strong>de</strong> mécanique et c'est une austère<br />

mécanique ! Il n'y est question ni <strong>de</strong> locomotives,<br />

ni d'automobiles ni d'auctine autre machine.<br />

C'est <strong>de</strong> la mécanique sans mécanique,<br />

<strong>de</strong>s lignes et <strong>de</strong>s symboles algébriques. Figurezvous<br />

un sourd-muet condamné à lire <strong>de</strong>s pages<br />

<strong>de</strong> musique sans pouvoir penser à la musique<br />

et vous aurez une faible idée <strong>de</strong>s plaisirs <strong>de</strong><br />

notre taupin.<br />

Puis le taupin se rend dans une autre salle<br />

et se repose <strong>de</strong> la mathématique par la physique.<br />

Vous vous dites, homme naïf : « Voilà<br />

un garçon qui va enfin respirer, observer, manier<br />

<strong>de</strong>s appareils, s'approcher <strong>de</strong> la nature. »<br />

Homme naïf, vous vous trompez. Il va écrireun<br />

peu plus vite, il va interpréter <strong>de</strong>s expériences<br />

qu'il n'a jamais vues, qu'il ne verra jamais. A<br />

côté, dans le cabinet <strong>de</strong> physique, les appareils<br />

dorment dans les vitrines.<br />

C'est pour prémunir la jeunesse et ses maîtres<br />

contre les méfaits <strong>de</strong> l'abstraction prématurée<br />

que M. Jacques Camescasse a imaginé un<br />

« initiateur mathématique 1 » <strong>de</strong>stiné à faire<br />

comprendre aux enfants, sans aucune difficulté,<br />

la corrélation qui unit les sciences exactes et<br />

<strong>de</strong> matérialiser, pour ainsi dire, les principales<br />

lois <strong>de</strong> l'arithmétique et <strong>de</strong> la géométrie.<br />

4. — D'où nous viennent<br />

les vins <strong>de</strong> Madère.<br />

L'étiquette et le flacon. — Les <strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la fabrication.<br />

— Moins on en produit,plus on en vend.<br />

L'île <strong>de</strong> Madère, primitivement couverte <strong>de</strong><br />

forêts (d'où son nom ma<strong>de</strong>ira, bois), fut en proie<br />

à un incendie qui la déboisa pour longtemps.<br />

Ses terres, d'une merveilleuse ^fertilité, furent<br />

alors plantées en vignes dont les cépages avaient<br />

été importés <strong>de</strong> l'île <strong>de</strong> Crète vers le milieu du<br />

xv e siècle. Le nom <strong>de</strong> « malvoisie », qui désigne<br />

le madère le plus sucré, est en effet une corruption<br />

<strong>de</strong> Malavesi, petit vi lage crétois.<br />

La consommation <strong>de</strong>s vins <strong>de</strong> Madère, dont la<br />

réputation est mondiale, ne cesse pas <strong>de</strong> s'élever<br />

d'année en année. Mais ces vins, d'où viennentils<br />

au juste?<br />

Bien <strong>de</strong>s amateurs se croient garantis <strong>de</strong> la<br />

frau<strong>de</strong> par le cachet, l'estampille et les lettres<br />

d'expédition <strong>de</strong> leurs fournisseurs. Hâtons-nous<br />

<strong>de</strong> leur dire la vérité : Oui, leurs vins viennent<br />

bien <strong>de</strong> Madère, mais ils ont été. fabriqués<br />

ailleurs.<br />

D'abord le phylloxéra, qui a sévi en 1875, a<br />

détruit une gran<strong>de</strong> partie du vignoble et aujourd'hui<br />

la production locale ne suffit pas toujours<br />

à la consommation. Et pourtant, plus la production<br />

diminue, plus la consommation augmente.<br />

On livre aujourd'hui, sur tous les marchés<br />

européens <strong>de</strong>s vins, dits <strong>de</strong> Madère, à <strong>de</strong>s prix<br />

<strong>de</strong> plus en plus abordables.<br />

L'explication est d'une extrême simplicité.<br />

Tous ces vins ont été récoltés en Espagne et<br />

même dans le midi <strong>de</strong> la France. On l^s prépare<br />

à Cadix, à Lisbonne, à Valence, au besoin à<br />

Cette ou à Narbonne. La plupart sont expédiés<br />

directement sous le nom <strong>de</strong> Madère au menu<br />

fretin <strong>de</strong>s consommateurs.<br />

1. Notice sur l'initiateur mathématique. Paris. Hachette.<br />

Prix : 1 franc.


368 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

Mais il y a <strong>de</strong>s gens plus méfiants et plus difficiles<br />

qui réclament <strong>de</strong>s certificats d'origine.<br />

Eh bien! Les négociants ont tout prévu. Les<br />

voyages forment les vins comme la jeunesse.<br />

Ils expédient à Funchal les produits du vignoble<br />

<strong>français</strong> et espagnol, et—moyennant finance, bien<br />

entendu — les commerçants <strong>de</strong> Madère se chargent<br />

<strong>de</strong> les authentifier.<br />

Comme Gorenflot baptisait carpes les belles<br />

volailles qu'il savourait les jours maigres, les<br />

industriels <strong>de</strong> Madère procè<strong>de</strong>nt à toutes les<br />

cérémonies du baptême et les vins qu'ils ont<br />

reçus d'Europe nous reviennent, comme nous le<br />

disions, avec toutes les marques extérieures,<br />

cachets, estampilles et certificats <strong>de</strong> garantie <strong>de</strong><br />

nature à dissiper tous les soupçons. Seuls, les<br />

touristes et les globe-trotters qui ont séjourné<br />

dans l'île peuvent donc se flatter d'avoir bu du<br />

vin <strong>de</strong> Madère, et encore, à une condition, c'est<br />

que la production <strong>de</strong>s années précé<strong>de</strong>ntes ait<br />

été suffisante pour faire face aux besoins <strong>de</strong> la<br />

consommation <strong>de</strong>s habitants.<br />

5. — La France, puissance musulmane.<br />

A propos <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong>s Balkans. — Les mahométans<br />

d'Afrique et les intérêts <strong>français</strong>.<br />

Voici la Turquie aux prises avec l'Albanie révoltée.<br />

Ce sont là querelles d'intérieur dont il<br />

semble, au premier abord, que nous puissions<br />

nous désintéresser. Mais la Turquie, c'est le<br />

cœur et la tête du mon<strong>de</strong> musulman, et les<br />

gran<strong>de</strong>s puissances coloniales sont aujourd'hui,<br />

bon gré mal gré, <strong>de</strong>s puissances islamiques.<br />

Il est toujours difficile, pour les pays musulmans,<br />

d'avoir <strong>de</strong>s statistiques exactes, mais s'il<br />

faut en croire les journaux turcs, il y aurait<br />

dans le mon<strong>de</strong> entier 270 millions environ <strong>de</strong><br />

disciples <strong>de</strong> Mahomet.<br />

Il n'en reste, il est vrai, qu'environ 3 millions<br />

dans la Turquie d'Europe, mais la religion<br />

musulmane fait <strong>de</strong>s prosélytes nombreux en<br />

Asie et bien plus encore en Afrique.<br />

Très supérieure en effet au fétichisme grossier<br />

<strong>de</strong>s nègres, elle s'est imposée, par une propagan<strong>de</strong><br />

pacifique ou armée, à tout le Nord et<br />

le Centre du continent africain.<br />

On évalue à 70 millions environ le nombre<br />

<strong>de</strong>s musulmans d'Afrique et beaucoup d'entre<br />

eux sont aujourd'hui les clients <strong>de</strong> la France.<br />

On en trouve 6 ou 7 millions dans l'Algérie et<br />

la Tunisie, d2 millions dans le Sahara <strong>français</strong>,<br />

le Sénégal et le Soudan, 200 000 ou 300 000 dans<br />

nos autres possessions africaines, Oboclc, Madagascar,<br />

soit en tout 18 à 20 millions qui sont<br />

aujourd'hui placés sous notre domination.<br />

Par suite, la France est <strong>de</strong>venue, après l'Angleterre,<br />

concurremment avec la Russie, la plus<br />

gran<strong>de</strong> puissance musulmane <strong>de</strong> l'Europe.<br />

Et, comme le sultan <strong>de</strong> Constantinoplefist un<br />

chef religieux plus encore qu'un chef politique,<br />

nous <strong>de</strong>vons suivre avec plus d'attention que<br />

jamais tous les inci<strong>de</strong>nts ou les conflits qui<br />

surgissent dans les Balkans.<br />

6. — Les chimistes et la vanille.<br />

Encore une culture menacée. — Ce qu'on peut tirer<br />

<strong>de</strong> la houille. — Doléances <strong>de</strong>s colonies.<br />

La chimie est parfois sans pitié pour l'agriculture.<br />

Les teintures dérivées <strong>de</strong>s succédanés<br />

<strong>de</strong> la houille ont ruiné chez nous la culture <strong>de</strong><br />

la garance et du safran, comme le colza a disparu<br />

<strong>de</strong>vant l'invasion du pétrole. C'est aujourd'hui<br />

le tour <strong>de</strong> la vanille. On a trouvé <strong>de</strong>s procédés<br />

pour l'extraire <strong>de</strong> différentes substances.<br />

Le plus usité et, paraît-il, le plus nuisible, consiste<br />

à le tirer <strong>de</strong> la houille.<br />

Vous me direz que peu vous chaut, puisqu'on<br />

ne cultive pas la vanille en France. Eh bien! et<br />

nos colonies"? Savez-vous que sur une production<br />

mondiale <strong>de</strong> 450 000 kilogrammes, 300 000<br />

kilogrammes sont fournis par la Réunion, les<br />

Comores, Madagascar, la Gua<strong>de</strong>loupe et Tahiti ?<br />

Or, <strong>de</strong>puis la concurrence <strong>de</strong>s chimistes, le<br />

prix <strong>de</strong> la vanille, qui valait il y a quelques<br />

années, 80 francs le kilo, est tombé à 40 et<br />

même à 20 francs, c'est-à-dire au-<strong>de</strong>ssous du<br />

prix <strong>de</strong> revient.<br />

Et alors, commerçants et planteurs <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt<br />

que, pour rétablir l'équilibre entre le produit<br />

colonial et le produit chimique, on frappe<br />

ce <strong>de</strong>rnier d'un droit proportionnel à son pouvoir<br />

parfumant. On estime qu'un kilogramme<br />

<strong>de</strong> vanilline équivaut à 100 kilogrammes <strong>de</strong><br />

vanille. La vanille d'origine <strong>français</strong>e payant à<br />

la douane 2 fr. 08 au kilo, 1 kilogramme <strong>de</strong><br />

vanilline <strong>de</strong>vrait, en bonne-justice, payer 208 fr.<br />

Mais ce que souhaiteraient surtout les consommateurs<br />

auxquels on ne songe pas assez, ce<br />

serait <strong>de</strong> pouvoir distinguer la vanille végétale<br />

<strong>de</strong> la vanille artificielle sortie du creuset <strong>de</strong>s<br />

chimistes. -<br />

7. — Les mines <strong>de</strong> diamant<br />

dans l'Afrique alleman<strong>de</strong>.<br />

Une colonie qui végétait. — Sous le pas d'un boy. —<br />

Un coup <strong>de</strong> fortune.<br />

Vepus les <strong>de</strong>rniers en Afrique, les Allemands<br />

ont dû se contenter <strong>de</strong> ce que les autres puissances<br />

leur avaient laissé. Ils s'étaient établis<br />

notamment au nord <strong>de</strong> la colonie du Cap sur <strong>de</strong>s<br />

territoires assez pauvres, sans autre ressource<br />

que <strong>de</strong> jeter <strong>de</strong> loin en loin un œil <strong>de</strong> convoitise<br />

sur les mines d'or et <strong>de</strong> diamant exploitées à<br />

côté d'eux par les Anglais.<br />

Les choses vont-elles changer ? Les filons<br />

diamantifères se prolongent-iis jusqu'à eux ?<br />

C'est infiniment probable et ici, comme ailleuis<br />

du reste, le hasard a été le meilleur <strong>de</strong>s prospecteurs.<br />

Un simple boy qui travaillait le long <strong>de</strong> la<br />

voie ferrée construite récemment pour tenir<br />

en respect les Hottentots trouva quelques cailloux<br />

qui, <strong>de</strong> mains en mains, finirent par arriver<br />

dans celles d'un savant allemand, M. Kaiser,<br />

qui révéla officiellement la présence du diamant.<br />

Les gisements actuellement exploités<br />

se trouvent non loin du seul port accessible-du<br />

Sud-Ouest-Africain allemand, Lu<strong>de</strong>ritzbucht.<br />

On aura une idée <strong>de</strong> leur importance naissante<br />

en comparant la production <strong>de</strong> 1909 à<br />

celle <strong>de</strong> 1908. Dans le quatrième trimestre <strong>de</strong><br />

1908 elle avait été <strong>de</strong> 23 852 carats. (Le carat,<br />

unité <strong>de</strong> poids pour les pierres précieuses,<br />

équivaut à 204 milligrammes.) Rien que pendant<br />

le premier trimestre <strong>de</strong> 1909 la production s'est<br />

élevée à 200 227 carats. Pour peu que la progression<br />

continue, les Allemands feront à leurs<br />

voisins du Cap une sérieuse concurrence. Le<br />

diamant, <strong>de</strong>venu moins rare, verra décroître<br />

sa valeur marchan<strong>de</strong> ; mais sera-t-il encore aussi<br />

apprécié ?<br />

SAINT-GILLES.


PARTIE GÉNÉRALE 369<br />

Chronique agricole.<br />

Pour avoir <strong>de</strong>s pois <strong>de</strong> senteur.<br />

Dans votre petit jardin, en gran<strong>de</strong> partie<br />

occupé par les légumes, un coin est libre <strong>de</strong>vant<br />

la maison, le long d'un mur ou d'une allée.<br />

Vous songez à y mettre <strong>de</strong>s fleurs qui égayeront<br />

le jardinet et que vous pourrez coupei; et mettre<br />

dans <strong>de</strong>s vases. Si vous êtes, inexpérimenté en<br />

floriculture, je vous recomman<strong>de</strong> <strong>de</strong> semer <strong>de</strong>s<br />

l pois <strong>de</strong> senteur dont la Vie à la Campagne préconise<br />

la culture facile, semblable à celle <strong>de</strong>s<br />

vulgaires pois potagers. C'est maintenant l'époque<br />

<strong>de</strong> les semer. Il est préférable que<br />

l'endroit du semis ait été fumé l'an <strong>de</strong>rnier;<br />

sinon, metlez-y du fumier <strong>de</strong> vache très décomposé.<br />

Bêchez la terre,à la profon<strong>de</strong>ur d'un bon<br />

fer <strong>de</strong> bêche. Suivant l'emplacement^ du semis<br />

ou l'effet décoratif à obtenir, vous sèmerez en<br />

lignes (le long d'une allée, d'un mur, <strong>de</strong> la maison)<br />

ou en poquets (centre d'une planche, milieu<br />

du jardin). Si vous avez plusieurs rangées<br />

côte à côte, distancez les lignes du semis <strong>de</strong> 50<br />

à 80 centimètres; tracez-les par <strong>de</strong>s sillons <strong>de</strong><br />

5 centimètres environ <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur où vous<br />

espacez les graines <strong>de</strong> 4 à 5 centimètres. Puis<br />

recouvrez-les. Si vous semez en poquets, espacez<br />

ceux-ci <strong>de</strong> 20 à 25 centimètres, et mettez<br />

dans chacun 8 à 6 graines. Si les graines germent<br />

difficilement, faites-les tremper vingtquatre<br />

heures dans l'eau tiè<strong>de</strong> et semez <strong>de</strong><br />

suite : la levée est plus rapi<strong>de</strong>. Quelques binages<br />

au pied entretiendront ensuite la plantation en<br />

bon état. Gomme pour <strong>de</strong>s pois potagers, vous<br />

ferez monter les tiges en rames, sur <strong>de</strong>s tuteurs,<br />

ou en colonnes, selon le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> semis<br />

et l'effet décoratif. Quelques arrosoirs d'eau <strong>de</strong><br />

temps en temps comme au reste du jardin, et<br />

vous aurez, vers juillet-août, une belle et odorante<br />

floraison.<br />

HENRI NUSS.<br />

OPINIONS DE NOS LECTEURS<br />

(Les articles ou fragments d'articles insérés sous les<br />

rubriques OPINIONS DE NOS LECTEURS, COMMUNICATIONS<br />

DIVERSES, REVUE DE LA PRESSE, expriment en toute liberté<br />

l'opinion <strong>de</strong> leurs œuteurSj mais n'engagent en rien celle du<br />

Manuel Général.)<br />

Ecoles rurales et écoles urbaines.<br />

Les écoles rurales doivent-elles être <strong>de</strong>s champs<br />

d'expériences? — Où vaut-il mieux faire débuter<br />

les jeunes instituteurs?<br />

Les articles <strong>de</strong> M. Chastaing et <strong>de</strong> M. Martin 1 relatifs<br />

aux écoles rurales et aux écoles urbaines touchaient<br />

à une question qui est certainement d'actualité,<br />

à en juger par le nombre <strong>de</strong> réponses que nous<br />

avons reçues <strong>de</strong> nos lecteurs. Doit-on continuer à sacrifier<br />

les écoles rurales et à les considérer comme <strong>de</strong><br />

véritables champs d'expériences pour les tout jeunes<br />

instituteurs? D'autre part, est-il préférable pour un<br />

maître <strong>de</strong> débuter à la ville ou à la campagne? Problèmes<br />

délicats à résoudre, surtout si l'on veut s'inspirer<br />

à la fois <strong>de</strong> l'intérêt <strong>de</strong>s élèves et <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s<br />

maîtres. Voici ce qu'en pensent quelques-uns <strong>de</strong> nos<br />

correspondants.<br />

M. BOUTEMY,<br />

instituteur à Béoherel (Ille-et-Vilaine).<br />

M. Boutemy constate aussi la tendance très marquée<br />

dans le mon<strong>de</strong> primaire à déserter les milieux ruraux,<br />

o Les adjoints qui jouissent dans les villes <strong>de</strong> situations<br />

agréables et avantageuses ne veulent à aucun prix<br />

accepter la direction d'une école rurale. La plupart<br />

préfèrent rester adjoints pendant toute leur carrière.<br />

Leur exemple gagne les maîtres ruraux, et je sais<br />

nombre <strong>de</strong> directeurs d'écoles qui ont obtenu ou qui<br />

sollicitent leur nomination comme adjoint au chef-lieu<br />

ou dans une importante sous-prétecture <strong>de</strong> leur département.<br />

C'est la course aux postes urbains. La conséquence<br />

<strong>de</strong> cette tendance, c'est que les écoles rurales,<br />

même avec direction, sont considérées comme <strong>de</strong>s si<br />

tuations inférieures d'où l'on s'éva<strong>de</strong> le plus tôt possible.<br />

A qui confiera-t-on alors le soin <strong>de</strong> diriger les<br />

écoles à une seule classe, dont s'éloignent les maîtres<br />

et les maîtresses titulaires? A <strong>de</strong>s stagiaires qu'on<br />

nommera là d'emblée, à la sortie <strong>de</strong> l'école normale.<br />

Si ce n'est pas encore la règle générale, le cas est<br />

déjà assez fréquent dans les écoles <strong>de</strong> filles. Et la<br />

chose est plus grave encore quand on confie cette tâ­<br />

I Voir les n" 16 et 19 du Manuel général, dos l"ot22 janvier<br />

1910.<br />

che à <strong>de</strong>s stagiaires non normaliennes qui, après<br />

quelques suppléances à titre d'auxiliaires, se voient<br />

ainsi livrées à elles-mêmes, en tête-à-tête avec leur<br />

inexpérience. » Et M. Boutemy cite l'exemple d'une<br />

école à une seule classe qui a eu six institutrices dont<br />

cinq stagiaires, en moins <strong>de</strong> trois ans, et où le nombre<br />

<strong>de</strong>s élèves est tombé, par suite <strong>de</strong> ces fréquents<br />

déplacements, <strong>de</strong> 50 à 15, au profit <strong>de</strong> l'école libre <strong>de</strong><br />

la commune voisine.<br />

« Est-ce à dire, ajoute-t-il, qu'il vaut mieux placer<br />

les stagiaires dans les bons postes d'adjoints? Nullement,<br />

car on ne saurait mettre en balance les mérites<br />

actuels <strong>de</strong>s maîtres titulaires, ayant pour eux l'expérience<br />

que donne une longue pratique, avec les qualités<br />

futures et par suite problématiques <strong>de</strong>s débutants.<br />

Mais tous les stagiaires, quelle que soit leur<br />

origine, <strong>de</strong>vraient débuter comme adjoints dans une<br />

école à <strong>de</strong>ux ou plusieurs classes. Je me refuse en<br />

effet à croire, malgré l'exemple cité par M. Martin,<br />

qu'un directeur se désintéresse <strong>de</strong> la préparation professionnelle<br />

<strong>de</strong> ses jeunes collaborateurs. Quant à<br />

souhaiter, avec M. Chastaing, <strong>de</strong> voir nommer les adjoints<br />

<strong>de</strong>s villes à la direction <strong>de</strong>s écoles rurales, ce serait,<br />

à mon avis, souvent contraire à leurs intérêts. Dans<br />

bien <strong>de</strong>s cas, cette mesure aurait le caractère d'une<br />

disgrâce. Mais l'administration peut servir à la fois<br />

la cause <strong>de</strong>s élèves et celle <strong>de</strong>s maîtres en décidant<br />

que les directions recherchées et les postes avantageux<br />

seront réservés à ceux qui auront fait leurs<br />

preuves à la tête <strong>de</strong>s écoles moins importantes. »<br />

*<br />

* *<br />

M. VERMEIL,<br />

instituteur à Puget-Tliéniers (Alpes-Maritimes).<br />

M. Vermeil constate, lui aussi, que la question est<br />

complexe et que, pour l'avoir envisagée d'un point<br />

<strong>de</strong> vue trop exclusif, l'un sacrifiant l'intérêt <strong>de</strong>s maîtres<br />

à celui <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, l'autre l'intérêt <strong>de</strong>s élèves à<br />

celui <strong>de</strong>s maîtres, MM. Chastaing et Martin « nous<br />

enferment dans <strong>de</strong>s contradictoires ». Il essaie <strong>de</strong><br />

s'en échapper.<br />

M. Chastaing désirerait voir • nommer chaque débutant,<br />

à titre d'adjoint, dans une école à plusieurs<br />

clasâes où il trouverait les conseils <strong>de</strong> maîtres expérimentés.<br />

Comme corollaire, suivrait la nécessité<br />

d'envoyer d'office dans les écoles rurales les adjoints<br />

<strong>de</strong>s villes ayant trois ou quatre ans <strong>de</strong> service. Mais<br />

M. Martin semble s'alarmer et trouve qu'une pareille<br />

justice serait l'application brutale <strong>de</strong> la formule :<br />

ôte-ioi <strong>de</strong> là que je m'y mette...


370 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

« Certes la question du stage est <strong>de</strong> haute importance<br />

: la bonne ou tnauvaise orientation du début a<br />

<strong>de</strong> longues répercussions sur toute une carrière, et il<br />

faut au débutant <strong>de</strong>s conseils, <strong>de</strong>s exhortations, une<br />

direction. Mais la logique veut aussi que les postes<br />

avantageux, <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce agréable, soient réservés à<br />

ceux qui ont vieilli dans la carrière et fourni <strong>de</strong> longs<br />

eflorts...<br />

« La question du stage est à moitié résolue pour<br />

les élèves <strong>de</strong>s écoles normales <strong>de</strong>puis la refonte <strong>de</strong>s<br />

programmes. Elle est toujours grosse <strong>de</strong> difficultés<br />

pour les autres débutants. Remarquons toutefois que<br />

cette partie du personnel obtient rarement d'emblée<br />

un poste fixe. On lui confie un certain nombre <strong>de</strong><br />

suppléances. Le directeur ou la directrice <strong>de</strong>vrait<br />

alors s'intéresser vivement à la situation <strong>de</strong> ces maîtres<br />

et veiller très sérieusement à leur initiation pédagogique.<br />

Et lorsqu'un poste rural leur est enfin<br />

confié, on pourrait ne pas les abandonner complètement<br />

à eux-mêmes, les autoriser par exemple, le<br />

mercredi (leur classe étant reportée au jeudi), à assister<br />

dans une commune voisine à la classe d'un collègue<br />

expérimenté.<br />

« Seraient aussi à réveiller les initiatives et les<br />

bonnes volontés <strong>de</strong>s municipalités. Les communes<br />

<strong>de</strong>vraient consentir <strong>de</strong>s sacrifices pour s'attacher les<br />

maîtres. Il nous a été dit que dans certains départements,<br />

dans les Bouches-du-Rhône notamment, <strong>de</strong>s<br />

conseils municipaux étaient jadis entrés dans cette<br />

voie et avaient voté <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités particulières aux<br />

maîtres et maîtresses comptant un certain nombre<br />

d'années <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce dans la commune...<br />

« Pour terminer, il nous parait téméraire d'affirmer<br />

que le stage professionnel puisse se faire, à parité <strong>de</strong><br />

conditions, à l'école rurale et à l'école urbaine.<br />

M. Martin généralise trop vite, et nous avons peine<br />

à concevoir que la conduite d'une classe urbaine <strong>de</strong><br />

quarante élèves, à une division, puisse offrir autant<br />

<strong>de</strong> difficultés que la direction d'une école à trois cours,<br />

à effectif moyen <strong>de</strong> trente élèves. »<br />

*<br />

* *<br />

M. LEVALLOIS,<br />

instituteur à Cesny-aux-Vignes [Calvados).<br />

Sur ce <strong>de</strong>rnier point, M. Levallois s'élève aussi contre<br />

l'affirmation <strong>de</strong> M. Martin. En regard <strong>de</strong> « l'excessive<br />

nervosité <strong>de</strong>s petits citadins, » il place les difficultés<br />

nombreuses <strong>de</strong> l'enseignement à l'école rurale, l'isolement,<br />

les tracasseries mesquines <strong>de</strong> clocher qui ont<br />

vite fait <strong>de</strong> décourager le débutant. Il pense qu'il est<br />

utile pour les tout jeunes maîtres d'avoir auprès<br />

d'eux quelqu'un pour les conseiller, les diriger avec<br />

tact et mesure.<br />

Il est <strong>de</strong> l'avis <strong>de</strong> M. Martin, quant à la règle<br />

d'avancement qu'il préconise pour les maîtres ; mais<br />

il serait regrettable, selon lui, <strong>de</strong> voir se former,<br />

dans le corps <strong>de</strong>s instituteurs, <strong>de</strong>ux classes : les urbains<br />

et les ruraux.<br />

, « Il serait bon que les maîtres fussent aptes à enseigner<br />

dans <strong>de</strong>s milieux différents. Le poste <strong>de</strong> débutant<br />

dans une ville est <strong>de</strong>s plus favorables pour la<br />

formation pédagogique du jeune instituteur qui aura<br />

ainsi l'occasion <strong>de</strong> se perfectionner, dans ses rapports<br />

avec ses collègues, avec les conseils <strong>de</strong> son directeur,<br />

et à la tête d'une classe relativement facile à diriger.<br />

« Au bout <strong>de</strong> quelques années, ce jeune adjoint<br />

sera mieux armé pour diriger une école rurale à un<br />

seul maître; que le normalien qu'on dépayse, et auquel<br />

les notions <strong>de</strong> pédagogie reçues à l'école normale<br />

ne seront souvent que d'un médiocre secours. »<br />

Un instituteur picard se plaint <strong>de</strong> ce que trop peu<br />

<strong>de</strong> directeurs sachent « montrer à leurs adjoints la<br />

façon dont doit se faire une classe. » Il <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

aussi « que le futur maître débute dans une école à<br />

<strong>de</strong>ux classes, qu'il franchisse ensuite l'échelon supérieur<br />

pour passer quelques années dans un grand<br />

centre d'où il jouira <strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnités <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce, <strong>de</strong><br />

logement, et <strong>de</strong>s suppléments divers, et que les villes<br />

<strong>de</strong> province ne soient plus encombrées d'adjoints <strong>de</strong><br />

quarante ans et plus. » Ainsi serait réalisée, selon<br />

lui, un peu plus <strong>de</strong> « justice distributive ».<br />

M. MAYOUX,<br />

instituteur à Marsac [Charente).<br />

Enfin, M. Mayoux, indique un moyen aussi simple<br />

qu'efficace et... coûteux <strong>de</strong> concilier citadins et ruraux<br />

et <strong>de</strong> retenir un peu les instituteurs dans les villages.<br />

Ce moyen, c'est « <strong>de</strong> donner à tous le même traitement,<br />

en admettant une fois pour toutes qu'avantages<br />

et inconvénients sé compensent à la ville et à. la campagne.<br />

» Et pour arriver à cette égalité, pour que les<br />

citadins n'aient plus sur les ruraux n cet avantage<br />

injustifiable d'une grosse in<strong>de</strong>mnité <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce »,<br />

M. Mayoux ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas qu'on la supprime aux<br />

premiers, mais, bien entendu, qu'on en accor<strong>de</strong> une<br />

pareille aux seconds.<br />

Cette solution, évi<strong>de</strong>mment, ne manque pas d'élégance,<br />

mais est-elle possible 7 C'est au moins douteux.<br />

K. SÉauiN.<br />

REVUE DE LA PRESSE<br />

L'école laïque.<br />

Ce que signifie le mot laïque. — L'école publique<br />

n'enseigne pas au nom d'un parti.<br />

Dans un éloquent discours prononcé à la fin<br />

d'un banquet organisé par le cercle Gambetta<br />

<strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, et reproduit par la plupart <strong>de</strong>s<br />

journaux quotidiens, M. Paul Deschanel a défini<br />

le rôle et la mission <strong>de</strong> l'instituteur public et <strong>de</strong><br />

l'école laïque en France.<br />

L'instituteur, a-t-il dit, n'a ni à enseigner une religion<br />

ni à la combattre. L'école publique ne peut être<br />

ni confessionnelle ni anticonfessionnelle. Si elle<br />

s'attaque à une religion et aux consciences qui en<br />

vivent, elle ruine son propre principe. Laïcité, dans la<br />

pensée <strong>de</strong>s républicains dignes <strong>de</strong> ce nom, signifie<br />

non pas tolérance —'il ne s'agit pas <strong>de</strong> nous tolérer<br />

les uns les autres — mais liberté, respect, union <strong>de</strong><br />

tous, indépendamment <strong>de</strong> ce qu'ils pensent et <strong>de</strong> ce<br />

qu'ils croient.<br />

Personne, dans ce récent débat sur l'école, n'a <strong>de</strong>mandé<br />

le monopole — pas mêm.e M. Allard — et le<br />

prési<strong>de</strong>nt du Conseil l'a repoussé. Ce que <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt<br />

les républicains — d'accord en cela avec les libéraux<br />

<strong>de</strong> tous les temps, sous tous les régimes —c'est l'égalité<br />

<strong>de</strong>s gra<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s diplômes pour l'enseignement<br />

public et pour l'enseignement privé, et l'inspection;<br />

non je ne sais quel monopole déguisé qui serait indigne<br />

<strong>de</strong> la loyauté républicaine, mais le contrôle.<br />

Et c'est précisément parce que l'Etat revendique ce<br />

droit <strong>de</strong> surveillance qu'il a le <strong>de</strong>voir <strong>de</strong> se surveiller<br />

lui-même, en bannissant <strong>de</strong> ses écoles toute polémique,<br />

soit dans l'enseignement <strong>de</strong> la morale, soit dans l'enseignenient<br />

<strong>de</strong> l'histoire; car l'école publique n'enseigne<br />

pas au nom d'un parti ; elle enseigne au nom<br />

<strong>de</strong> la France.<br />

/ *<br />

TC # *<br />

La neutralité scolaire doit être fondée sur la<br />

liberté et le respect <strong>de</strong>s croyances.<br />

D'un autre côté, M. Léon Bourgeois, en présidant<br />

l'assemblée générale <strong>de</strong> la Mutuelle <strong>de</strong>s instituteur^<br />

<strong>de</strong> la Marne, a exprimé les marnes idées<br />

en termes non moins éloquents :<br />

L'école d'aujourd'hui est assurée du len<strong>de</strong>main;<br />

elle continuera son œuvre démocratique qui tond à<br />

réaliser la paix <strong>de</strong>s esprits: mais cette paix que nous


voulons ne peut pas être imposée, elle doit être basée<br />

sur la tolérance à l'égard <strong>de</strong>s opinions, le respect<br />

<strong>de</strong>s croyances et la liberté. Nous- <strong>de</strong>mandons à la<br />

science les résultats <strong>de</strong> ses recherches qu'elle nous<br />

révèle l'un après l'autre. .Nous n'enseignons ainsi que<br />

tout ce qui peut être vérifié. Pour le surplus nous<br />

ne savons pas...<br />

Cette réserve que nous gardons dans les questions<br />

sur lesquelles nous n'avons pas <strong>de</strong> certitu<strong>de</strong>s, ce<br />

scrupule qui nous interdit d'affirmer ou <strong>de</strong> nier quand<br />

nous ne savons pas, c'est la caractéristique même <strong>de</strong><br />

la neutralité scolaire. Notre silence est la plus belle<br />

preuve <strong>de</strong> tolérance que l'on puisse donner; et c'est<br />

peut-être à cause <strong>de</strong> cette tolérance que les instituteurs<br />

sont attaqués! Mais l'école laïque prévaudra,<br />

car la vérité prévaut toujours...<br />

Eh bien oui, il faut que l'école laïque puisse un<br />

jour contenir tous les enfants <strong>de</strong> France. Elle y parviendra<br />

grâce à la laïcité, grâce à la neutralité scolaire,<br />

grâce aussi à la largeur d'esprit, à la dignité<br />

d'attitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> tous les membres du corps enseignant.<br />

PARTIE GÉNÉRALE 371<br />

sent par an près <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux millions d'hectolitres <strong>de</strong> spiritueux<br />

et sous l'action continue <strong>de</strong> l'intoxication<br />

alcoolique, la folie, la tuberculose et la criminalité<br />

impulsive ont à peu près doublé <strong>de</strong>puis un quart <strong>de</strong><br />

siècle. La limitation du nombre <strong>de</strong>s débits, l'interdiction<br />

légale d'ouvrir <strong>de</strong> nouveaux débits est donc l'une<br />

<strong>de</strong>s premières mesures qui s'imposent. Cette limitation<br />

a pu être déjà appliquée, en vertu même <strong>de</strong> la<br />

loi <strong>de</strong> 1880, dans un certain nombre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s villes<br />

où elle a produit les plus heureux résultats.<br />

Votre ancien, et je l'espère bien, votre futur député,<br />

M. Augagneur, en avait fait l'expérience à Lyon. Il<br />

s'agit <strong>de</strong> transformer cette limitation municipale facultative<br />

en une limitation nationale obligatoire. C'est<br />

ce qu'ont fait les pays Scandinaves qui étaient, il y a<br />

cinquante ans, les pays les plus alcoolisés du globe,<br />

ceux où la progression du crime et <strong>de</strong> la folie était la<br />

plus forte, et qui sont aujourd'hui les pays les moins<br />

alcoolisés <strong>de</strong> l'Europe, ceux où l'étiage <strong>de</strong> la folie et<br />

du crime est le moins élevé.<br />

La lutte contre l'alcoolisme.<br />

La lauta du législateur. — Ce qui a été fait. — Ce<br />

qui reste à faire.<br />

M. Joseph. Reinach a fait à Lyon, à la réunion<br />

annuelle <strong>de</strong> l'Union fraternelle <strong>de</strong>s employés du<br />

commerce et<strong>de</strong> l'industrie, une conférence contre<br />

l'alcoolisme, dont le Temps a publié un compte<br />

rendu.<br />

Le député <strong>de</strong>s Basses-Alpes a tout d'abord indiqué<br />

où sont les responsabilités du mal. Le<br />

véritable coupable, c'est l'Etat lui-même et le<br />

Parlement.<br />

Le législateur a péché d'abord par inadvertance,<br />

par imprévoyance, quand il ne croyait pas encore à<br />

1a réalité du péril, quand il votait, pour dés motifs <strong>de</strong><br />

pure politique, la loi néfaste sur la liberté illimitée<br />

du commerce <strong>de</strong>s boissons, mais dont la faute est <strong>de</strong>venue<br />

beaucoup plus grave par la suite, quand ce fut<br />

la peur, la peur la plus funeste qui puisse sévir dans<br />

un régime <strong>de</strong> démocratie, la peur électorale qui, tantôt,<br />

le fifagir, tantôt l'empêcha d'agir ; c'est ainsi qu'il<br />

a maintenu, malgré l'évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s conséquences, la<br />

loi <strong>de</strong> 1880 ; c'est ainsi qu'il a rétabli le privilège <strong>de</strong>s<br />

bouilleurs <strong>de</strong> cru et n'a pas encore osé, à l'exemple<br />

<strong>de</strong> nos voisins suisses, interdire la fabrication et la<br />

vente <strong>de</strong> l'absinthe.<br />

Ce n'est pas que les assemblées politiques ne se<br />

soient point préoccupées du problème <strong>de</strong> l'alcoolisme,<br />

et que le gouvernement ne s'en soit point saisi. Il y<br />

aurait une criante injustice k ne pas reconnaître l'inlassable<br />

propagan<strong>de</strong> <strong>de</strong>s groupes antialcooliques <strong>de</strong> la<br />

Chambre et du Sénat, l'importance considérable <strong>de</strong>s<br />

travaux parlementaires dont la question <strong>de</strong> l'alcoolisme<br />

a été l'objet <strong>de</strong>puis vingt ans, ou celle <strong>de</strong>s enquêtes<br />

qu'ont poursuivies à <strong>de</strong>ux reprises les gran<strong>de</strong>s<br />

commissions extraparlementaires qui furent constituées<br />

pour l'éluci<strong>de</strong>r. Mais cet hommage une fois<br />

rendu à d'honorables efforts, il n'en reste pas moins<br />

que les gouvernements, que les ministres <strong>de</strong>s finances<br />

qui se sont succédé n'ont considéré le plus souvent la<br />

question alcoolique que du point <strong>de</strong> vue fiscal, et que<br />

les Chambres l'ont considéré surtout du point <strong>de</strong> vue<br />

économique qui s'est confondu assez souvent pour<br />

elles avec le point <strong>de</strong> vue électoral.<br />

Quels remè<strong>de</strong>s à l'alcoolisme? M. Joseph Reinach<br />

recomman<strong>de</strong> la limitation <strong>de</strong>s débits. Si la<br />

proposition en ce sens avait été votée en 1895, il<br />

y aurait aujourd'hui en France 60 000 débits <strong>de</strong><br />

moins et il ne s'ouvrirait pas chaque jour 6 nouveaux<br />

débits.<br />

La progression <strong>de</strong> l'alcoolisme est proportionnelle à<br />

celle du nombre <strong>de</strong>s débits. Nos 577 000 débits dé-ver-<br />

L'hygiène à l'école.<br />

A propos du projet <strong>de</strong> loi sur l'inspection médicale<br />

<strong>de</strong>s écoles.<br />

M. Lucien Descaves se montre sceptique<br />

quant aux bons effets qu'il faut attendre du<br />

projet <strong>de</strong> loi sur l'inspection médicale :<br />

Je ne doute pas, écrit-il dans le Journal, que l'inspecteur<br />

désigné ne remplisse son <strong>de</strong>voir et ne signale<br />

à qui. <strong>de</strong> droit les défectuosités qu'il relèvera. J'ai<br />

peur seulement que ses rapports n'aillent rejoindre<br />

dans les cartons ou même au panier quantité d'autres<br />

rapports. Si vous saviez ce que <strong>de</strong>viennent, la plupart<br />

du temps, ceux <strong>de</strong> l'instituteur, relatifs à la non<br />

fréquentation scolaire, par exemple, vous partageriez<br />

mes craintes. Découragé, l'instituteur finit par- ne<br />

plus signaler aucune absence. Il en sera <strong>de</strong> même du<br />

mé<strong>de</strong>cin-inspecteur dans son domaine. Car enfin, on<br />

ne l'a pas attendu, en maints endroits, pour s'apercevoir<br />

que les locaux scolaires et leur mobilier sont<br />

insuffisants, malsains, honteux. Tout le mon<strong>de</strong> dans<br />

le pays est fixé là-<strong>de</strong>ssus. Le nouvel explorateur qui<br />

fera cette découverte excitera une douce gaieté.<br />

Oh 1 il l'établira, le bon docteur, la fiche sanitaire<br />

<strong>de</strong> chaque enfant, mais il en sera <strong>de</strong> cette feuille<br />

comme <strong>de</strong> celles qu'emporte le vent.<br />

Aussi bien, voulez-vous parier que cet examen individuel<br />

approfondi ne finira pas même où il <strong>de</strong>vrait<br />

commencer : par la bouche <strong>de</strong> l'enfant?<br />

Et cependant le tableau <strong>de</strong>s ravages que peut<br />

amener dans l'organisme la carie <strong>de</strong>s -<strong>de</strong>nts,<br />

faute <strong>de</strong> soins, ce tableau <strong>de</strong>vrait, dans toutes<br />

les écoles <strong>de</strong> France, faire pendant aux images<br />

<strong>de</strong>stinées à propager l'horreur <strong>de</strong> l'alcoolisme.<br />

Pourquoi ne veut-on rien savoir? Pourquoi l'hygiène<br />

buccale est-elle, à ce point négligée chez l'enfant<br />

que, sur cent élèves,' quatre-vingt-dix, vous enten<strong>de</strong>z<br />

bien, quatre-vingt-dix, présentent <strong>de</strong>s caries<br />

multiples ! Les écoles maternelles sont pleines <strong>de</strong><br />

bambins qui, sur leurs vingt <strong>de</strong>nts <strong>de</strong> lait, en ont dix<br />

— au moins — <strong>de</strong> gâtées! Qu'arrive-t-il? Ce que les<br />

mères, en général, ne savent pas, parce que nul ne<br />

le leur a dit : que les quatre molaires <strong>de</strong> six ans,<br />

<strong>de</strong>nts permanentes, bases indispensables à la mastication,<br />

vont contracter elles-mêmes, en poussant, le<br />

germe <strong>de</strong> l'infection qui les détruira bientôt, après<br />

quelles souffrances!


372 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

CORRESPONDANCE<br />

Questions Scolaires<br />

Promotions et récompenses.<br />

Plusieurs.<br />

« Quelle est la situation, au point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'avancement<br />

et <strong>de</strong>s récompenses honorifiques, <strong>de</strong>s instituteurs<br />

qui, admis à faire valoir leurs droits à la retraite,<br />

continuent leurs fonctions jusqu'à la remise <strong>de</strong> leur<br />

brevet <strong>de</strong> pension, conformément au décret du 27 mai<br />

1897 ? »<br />

L'instituteur admis à la retraite, entre le 1 er janvier<br />

et la date <strong>de</strong> publication <strong>de</strong>s promotions, a droit<br />

à cette promotion s'il remplit les conditions exigées<br />

pour être promu. Toutefois, en exécution <strong>de</strong> l'avis du<br />

Conseil d'Etat du 25 juin 1895, la pension est liquidée<br />

« d'après la situation existant au jour même <strong>de</strong> l'admission<br />

à la retraite, date à laquelle les bases <strong>de</strong> la<br />

liquidation sont définitivement fixées. » L'instituteur<br />

admis à la retraite avant le 1 er . janvier et maintenu en<br />

fonctions jusqu'à la remise <strong>de</strong> son brevet <strong>de</strong> pension,<br />

ne peut obtenir <strong>de</strong> promotion. (Circulaire du 31 juillet<br />

1897.)<br />

L'instituteur peut obtenir une récompense (mention<br />

honorable, médaille <strong>de</strong> bronze, médaille d'argent),tant<br />

qu'il reste en fonctions, même s'il est admis à la retraite.<br />

(Réponse <strong>de</strong> M. le ministre <strong>de</strong> l'Instruction publique<br />

à M. le préfet <strong>de</strong> la Seine.)<br />

F . MUTELET.<br />

BIBLIOGRAPHIE<br />

Par l'Effort 1 .<br />

A propos du livre Par l'Effort publié récemment,<br />

nous avons reçu <strong>de</strong> l'un <strong>de</strong> nos correspondants l'article<br />

suivant dans lequel l'auteur apprécie, comme<br />

il mérite <strong>de</strong> l'être, nous semble-t-il, le remarquable<br />

ouvrage <strong>de</strong> M. Guéchot.<br />

Instruire l'enfant n'est rien, si on ne l'amène à<br />

vouloir. Oui, former dans l'enfant la volonté raisonnée<br />

est la fin <strong>de</strong> <strong>l'éducation</strong>. Cette phrase, je<br />

l'emprunte à la préface du livre <strong>de</strong> lecture courante<br />

<strong>de</strong> M. Guéchot : Par l'Effort. Avec.quel intérêt je<br />

l'ai lu, ce livre qui répond si bien à mes préoccupations<br />

et qui me sera d'un si puissant secours! Cette<br />

80 e lecture dans laquelle l'auteur a, en quelque sorte,<br />

résumé son œuvre, j'en ferai relire plus d'une fois<br />

la conclusion à mes èlèves : « Hier, j'étais assis au<br />

bord <strong>de</strong> la rivière ; sous mes yeux une bûche <strong>de</strong>scendait<br />

lentement le fil <strong>de</strong> l'eau; rencontrant une touffe<br />

<strong>de</strong> roseaux, elle s'arrêta; le flot l'ayant pressée, elle<br />

repartit; un peu plus loin, <strong>de</strong>s rapi<strong>de</strong>s la saisirent,<br />

elle tournoya et fila plus vite. C'est l'image <strong>de</strong> ces<br />

gens qui s'abandonnent au gré <strong>de</strong>s événements et<br />

qui s'en vont dans la vie sans volonté. Soyez comme<br />

le nageur vigoureux qui lutte contre le flot, le remonte<br />

au besoin, et, en dépit du courant, abor<strong>de</strong> où<br />

il lui plaît d'aller... Vouloir : tout le secret <strong>de</strong> ceux<br />

qui ont fait quelque chose <strong>de</strong> grand, <strong>de</strong> beau, d'utile<br />

est là. »<br />

On ne peut mieux dire. Mais, nous le savons tous,<br />

les conseils ne suffisent pas à éveiller la volonté. Des<br />

bons conseils? la mémoire <strong>de</strong> nos élèves en est. pavée !<br />

Ils restent lettre morte tant que nous n'avons pas<br />

amené l'enfant à collaborer avec nous, à réagir contre<br />

sa naturelle tendance au laisser aller. Susciter<br />

l'eflort volontaire, voilà la difficulté <strong>de</strong> notre tâche 1<br />

On n'en vient à bout que par un appel incessant à<br />

la sensibilité, puisque c'est dans la sensibilité que<br />

plongont les racines <strong>de</strong> la volonté.<br />

1. Par l'Effort livre <strong>de</strong> lecture courante pour ai<strong>de</strong>r à la<br />

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A la culture individuelle qui profite <strong>de</strong> toutes les<br />

circonstances et qui se plie aux différences <strong>de</strong>s tempéraments,<br />

il faudrait pouvoir joindre une culture<br />

collective, un enseignement général. Dérouler sous<br />

les yeux <strong>de</strong> nos èlèves éblouis l'œuvre gigantesque<br />

<strong>de</strong> l'effort dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>puis les premiers temps<br />

<strong>de</strong> l'humanité, exciter leur ètonnement, leur admiration,<br />

les émouvoir — quelquefois jusqu'aux larmes<br />

— voilà qui serait utile. Et voilà ce que nous pouvons<br />

faire avec ce beau livre qu'est Par l'Effort.<br />

Le héros en est l'humanité en marche vers une civilisation<br />

toujours plus haute. La première partie<br />

nous montre le point <strong>de</strong> départ : l'homme nu sur la<br />

terre hostile; nous assistons à la lutte qu'il engage<br />

contre la nature ennemie, à ses premiers succès; invention<br />

<strong>de</strong> l'outil, domestication <strong>de</strong> l'animal, conquête<br />

du feu; et nous voyons éclore la première civilisation.<br />

C'est ensuite, dans la secon<strong>de</strong> partie, la transformation<br />

du mon<strong>de</strong> par l'effort. L'homme qui, <strong>de</strong>puis<br />

les temps antiques, est à la recherche <strong>de</strong> la dureté et<br />

du tranchant, qui, d'abord, a trouvé le silex, puis le<br />

bronze, trouve enfin le fer et l'acier. Après avoir utilisé<br />

la force du vent, celle <strong>de</strong>s eaux courantes et celle<br />

<strong>de</strong> l'animal, il conquiert définitivement le mouvement<br />

avec la vapeur et l'électricité. Et alors, le progrès se<br />

précipite : c'est la suppression <strong>de</strong> la distance par la<br />

locomotive, le navire, le télégraphe, le câble. L'humanité<br />

<strong>de</strong>vient un immense atelier. La terre est définitivement<br />

conquise.<br />

Comment tant <strong>de</strong> victoires ont-elles pu être gagnées?<br />

Par la toute-puissance <strong>de</strong> l'observation, du<br />

raisonnement et <strong>de</strong> l'entr'ai<strong>de</strong>. D'émouvants récits<br />

nous font assister aux triomphes <strong>de</strong>s savants et <strong>de</strong>s<br />

inventeurs, nous rappellent tout ce que nous <strong>de</strong>vons<br />

à l'entr'ai<strong>de</strong> intellectuelle étendue d'un bout à l'autre<br />

<strong>de</strong> la durée par l'écriture et le livre, à l'entr'ai<strong>de</strong> matérielle<br />

qui a associé tous les travailleurs <strong>de</strong> tous les<br />

temps.<br />

A ce lumineux exposé <strong>de</strong> ce que fut le passé succè<strong>de</strong><br />

l'étu<strong>de</strong> du présent, c'est-à-dire <strong>de</strong> l'eflort dans<br />

un grand pays d'aujourd'hui, la France. Ceci, afin<br />

d'orienter l'écolier dans la contrée où il entrera<br />

bientôt pour y appliquer sa jeune volonté. Avez-vous<br />

remarqué comme il est parfois difficile <strong>de</strong> donner<br />

aux enfants une idée juste <strong>de</strong> tel ou tel fait, <strong>de</strong> ses<br />

proportions réelles, <strong>de</strong> son importance véritable?<br />

C'est que l'enfant ignore les ensembles; en, son esprit,<br />

nul cadre où les détails puissent se classer à<br />

leur place. Simpliste, son cerveau ne répugne nullement<br />

à l'incohérence. Rien donc <strong>de</strong> plus utile qu'une<br />

vue perspective qui arrête le regard attentif sur toutes<br />

les manifestations <strong>de</strong> l'eflort contemporain : effort<br />

contre la faim, contre la soif, contre les intempéries,<br />

contre la maladie, contre les fatalités <strong>de</strong> la vie, contre<br />

l'ignorance; effort moral dans la soumission volontaire<br />

au <strong>de</strong>voir professionnel, au <strong>de</strong>voir d'humanité,<br />

au <strong>de</strong>voir familial, au <strong>de</strong>vo'ir patriotique.<br />

La conclusion d'un tel livre s'indique d'elle-même ;<br />

à ces enfants du peuple que sont nos écoliers, d'autres<br />

enfants du peuple, illustres ceux-là, viennent dire<br />

et prouver par leur exemple qui ni la pauvreté, ni<br />

l'obscurité, ni l'isolement ne sont <strong>de</strong>s obstacles invincibles.<br />

Colomb découvre un mon<strong>de</strong> parce qu'il l'a<br />

obstinément voulu pendant dix-huit ans. Palissy crée<br />

un art nouveau après quinze ans d'un labeur acharné.<br />

Pasteur, Michelet. Richard-Lenoir, James Watt, Buffon,<br />

Franklin et bien d'autres encore, montrent tour<br />

à tour la puissance souveraine <strong>de</strong> la volonté, disent<br />

comment on la fortifie et à quoi il faut l'appliquer :<br />

au développement <strong>de</strong> notre moralité, à la création <strong>de</strong><br />

ressources matérielles, au progrès social.<br />

Il serait trop long d'insister sur l'art avec lequel<br />

chaque lecture est rendue vivante et concrète, d'énumèrer<br />

tous ces traits d'énergie, <strong>de</strong> persévérance, <strong>de</strong><br />

bonté, <strong>de</strong> dévouement, <strong>de</strong> sacrifice <strong>de</strong> soi qui, à la<br />

longue, composent un type idéal dont plus d'un jeune<br />

lecteur voudra se rapprocher. Il est temps <strong>de</strong> conclure<br />

: Par l'effort, c'est toute une bibliothèque;<br />

excellent livre scolaire, il mérite que l'enfant l'emporte<br />

dans la vie comme un bon et utile conseiller.<br />

EDOUARD DURAND.<br />

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nnée scolaire 1909-1910. N° 31 16 Avril 1910.<br />

SUJETS DE COMPOSITIONS<br />

donnés dans<br />

LES E XAMENSE T CONCOURS D E L 'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE<br />

PREPARATION AUX EXAMENS<br />

toires aux examens <strong>de</strong> l'inspection primaire et du<br />

professorat <strong>de</strong>s écoles normales ;<br />

Pour la préparation <strong>de</strong>s maîtres aux examens du i fr. par sujet pour les compositions prépara<br />

ertlûcat d'aptitu<strong>de</strong> pédagogique, du breret suîérieur,<br />

du professorat <strong>de</strong>s écoles normales, <strong>de</strong> 0 fr. 75 par sujet pour les compositions prépara­<br />

toires au C. A. P.;<br />

'inspection primaire, nous tenons à la disposition toires aux examens du brevet supérieur [la composition<br />

<strong>de</strong> mathématiques peut comprendre <strong>de</strong>ux pro­<br />

le nos abonnés un grand nombre <strong>de</strong> sujets d traiter<br />

tue nous leur fournirons gratuitement sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> blèmes qui sont corrigés pour 0 fr. 75; —l'épreuve <strong>de</strong><br />

.ccompagnée d'une ban<strong>de</strong> du journal et adressée langues vivantes ne doit contenir qu'un exercice en<br />

iu secrétaire <strong>de</strong> la rédaction du Manuel général. anglais ou en allemand) ;<br />

Nous prions nos correspondants <strong>de</strong> vouloir bien 0 fr. 50 par sujet pour les compositions <strong>de</strong>s aspirants<br />

au brevetélémentaire, aux écoles normales<br />

r.diquer avec précision l'espèce <strong>de</strong>s sujets qu'ils délirent.<br />

(Sujets du C. A. P., ou du brevet supérieur, primaires et au certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires.<br />

m du professorat, ou <strong>de</strong> l'inspection.)<br />

De plus, les abonnés qui désirent recevoir sous enveloppe<br />

fermée leurs copies annotées, doivent ajouter<br />

0 fr. 15 au prix indiqué pour la correction.<br />

AVIS RELATIF<br />

A LA CORRECTION DES COPIAS Ces petites sommes peuvent nous être adressées en<br />

Nous rappelons à nos abonnés que nous corrigeons<br />

outes les copies gui nous sont adressées par eux et<br />

lue le tarif <strong>de</strong>s corrections est fixé ainsi qu'il suit :<br />

fr. 50 par sujet pour les compositions prépara­<br />

CERTIFICAT D'ETUDES P RIMAIRES 1<br />

I<br />

Orthographe et Ecriture 2 .<br />

Entre oiseaux.<br />

« D'où viens-tu, hiron<strong>de</strong>lle aux ailes bleues? —Je<br />

'iens <strong>de</strong> passer sur Paris, ma petite amie. — C'est<br />

rien grand, Paris ? — Qu'est-ce que tu dis là ? On<br />

'oit d'en haut qu'il tient plus <strong>de</strong> place que les autres<br />

illes. Mais qu'est-ce que cela pour une hiron<strong>de</strong>lle?<br />

1 m'a fallu trois minutes pour laisser <strong>de</strong>rrière moi cet<br />

imas d'hommes et <strong>de</strong> pierres. J'ai vu les Alpes, j'ai<br />

r u la mer ; voilà qui est grand. Dé toutes ces maisons,<br />

1 n'en est pas une dont je voudrais pour bâtir un nid<br />

t je sais au village un petit toit rouge sous lequel on<br />

n'attend.. Les moucherons dansent tout autour et la<br />

nènagère se réjouit en me voyant arriver. Reste où<br />

u os, mon enfant, et ne t'inquiète pas <strong>de</strong> Paris: il<br />

le vaut pas l'air qui nous vient droit du ciel.<br />

QUESTIONS . — 1. Quelle est l'idée principale dèveoppêe<br />

dans la dictée ?<br />

(Les plus belles œuvres <strong>de</strong>s hommes ne valent pas<br />

lelles <strong>de</strong> la nature.)<br />

2. Donner <strong>de</strong>s mots <strong>de</strong> la même famille que place.<br />

(Placer, placement, déplacer, remplacer, remplaçant.)<br />

3. Analyser: Et la ménagère se réjouit en me<br />

voyant arriver.<br />

Composition <strong>français</strong>e.<br />

Votre toilette; en quoi consiste-t-elle?<br />

Dites pourquoi vous la faites tous les jours.<br />

SUJET TRAITÉ. — Le matin, aussitôt hors du lit, je<br />

Murs à ma cuvette, et en avant l'eau lroi<strong>de</strong> 1 C'est<br />

j»la qui réveille et rend dispos. Mon col <strong>de</strong> chemise<br />

largement ouvert et mes manches retroussées au-<strong>de</strong>sîus<br />

du cou<strong>de</strong>, je me frotte soigneusement le visage et<br />

l, I'.® 11 remerciant vivement ceux <strong>de</strong> nos abonnés qui ont<br />

ouli./onnco do nous envoyer les sujets <strong>de</strong> composition» donne!<br />

dans les examens et concours, nous les prions, pour facillter<br />

lo travail <strong>de</strong> l'imprimerie, d'écriro seulement sur lé rocto<br />

W8 fotûljes qu'ils nous adressent.<br />

Montdidior (Sommo), 22 juin 1909. Communiqué par<br />

I.ouis, instituteur à Flors-sur-Noyo,<br />

Sujets <strong>de</strong> Compositions.<br />

rustration du journal tient à. la disposition <strong>de</strong> ceux qui<br />

en <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt.<br />

le cou avec un coin <strong>de</strong> serviette mouillé d'eau et<br />

frotté <strong>de</strong> savon. Je n'oublie point les « petits nids à<br />

crasse », comme dit ma mère, et je rince abondamment.<br />

C'est ensuite le tour <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts que je brosse à<br />

la poudre et rince soigneusement. Mes cheveux sont<br />

brossés et peignés, puis je lave mes mains et mes bras<br />

en soignant particulièrement les ongles. L'été, je<br />

m'offre chaque matin une ablution complète; l'hiver,<br />

je dois me contenter du bain hebdomadaire. Mais c'est<br />

tous les jours que je répète les soins dont j'ai parlé<br />

plus haut: ma peau n'est-elle pas sans cesse souillée<br />

<strong>de</strong> poussière et <strong>de</strong> sueur? J'aurais toujours eu honte<br />

d'être sale, mais <strong>de</strong>puis que je sais que je suis couvert<br />

<strong>de</strong> pores, je veux qu'ils respirent. Je veux aussi<br />

conserver mes <strong>de</strong>nts et ne pas y laisser séjourner les<br />

débris d'aliments.<br />

Calcul.<br />

1. Quel est le capital qui, placé à 4 °/ 0 , est <strong>de</strong>venu,<br />

au bout <strong>de</strong> 45 jours, 904 fr. 50, capital et intérêts<br />

réunis ?<br />

Solution.— Intérêt <strong>de</strong> 100 fr. en 45 jours, à 4 °/° :<br />

4 fr. x 45 4 fr.<br />

—<br />

360 8 — 0fr.50.<br />

100 fr., au bout <strong>de</strong> 45 jours, donnent, capital et in<br />

térêts réunis : 100 fr. + Ofr. 50 = 100 fr. 50.<br />

Capital cherché : ^ = 100 fr. x 9<br />

100,D<br />

= 900 fr.<br />

Réponse : 900 fr.<br />

2. Comment fait-On pour rendre une fraction 4 fois<br />

plus gran<strong>de</strong> ou plus petite? Donnez un exemple.<br />

Solution. — Dans une traction, le dénominateur<br />

indique en combien <strong>de</strong> parties on a divisé l'unité ; le<br />

numérateur, le nombre <strong>de</strong> parties que l'on considère.<br />

Pour rendre une fraction 4 fois plus gran<strong>de</strong>, on peut :<br />

soit multiplier le numérateur par 4, car ainsi l'on<br />

prend 4 fois plus <strong>de</strong> parties, soit (s'il est possible) diviser<br />

le dénominateur par 4, car ainsi l'on prend le<br />

même nombre <strong>de</strong> parties que dans la fraction primitive,<br />

mais les parties sont 4 fois plus gran<strong>de</strong>s.<br />

7<br />

Exemple : rendre la fraction ^ 4 fois plus gran<strong>de</strong>.<br />

1"<br />

2°<br />

7 x 4 28<br />

7<br />

8: 4 = N° 31.<br />

DICTÉE. G. MANUEL. Cent Dictées du certificat d'étu<strong>de</strong>s primaires Réponses, 6 in^fo^'bTOché 08 6 0 C .


122 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

De même, pour rendre une fraction 4 fois plus petite,<br />

on peut multiplier le dénominateur par 4, ou<br />

diviser le numérateur car 4.<br />

8 2<br />

Exemple : ^ ; 1° 7 x 4 28<br />

2 ° ^ =<br />

II<br />

Orthographe et Écriture ».<br />

Vieilles maisons.<br />

Pour conserver la mémoire <strong>de</strong>s choses d'autrefois,<br />

il n'y a rien <strong>de</strong> tel que les vieilles maisons. Elles sont<br />

un perpétuel enseignement. Déjà, en elle-même, une<br />

maison est toute pleine d'enseignements. Si vous voulez<br />

être un peu attentifs, vous allez en comprendre<br />

quelques-uns. Une maison est généralement faite pour<br />

vivre en commun. Elle dit autre chose qu'une cellule<br />

faite pour un seul homme. La maison représente<br />

l'union familiale. Une cellule ne parle que <strong>de</strong> l'individu<br />

isolé; c'est un peu comme une coquille d'escargot.<br />

Mais une maison parle <strong>de</strong> tous ses habitants. Elle<br />

abrite <strong>de</strong>s enfants et <strong>de</strong>s vieillards, <strong>de</strong>s fils et <strong>de</strong>s<br />

pères, <strong>de</strong>s frères et <strong>de</strong>s sœurs, quelquefois <strong>de</strong>s maîtres<br />

et <strong>de</strong>s serviteurs. Tout cela est sous le même toit protecteur<br />

et bon pour tous. La maison abrite notre<br />

sommeil et oftre un cadre à notre travail. Chacun y a<br />

sa place, son refuge. Il faut beaucoup aimer la maison,<br />

la respecter, faire tout le possible pour en rendre<br />

le séjour agréable.<br />

CHARLES WAGNER.<br />

QUESTIONS. — 1. De quels enseignements une maison<br />

est-elle pleine?<br />

(Voir la dictée.)<br />

2. Expliquez les mots perpétuel (qui dure toujours)<br />

; — cellule (petite chambre <strong>de</strong> religieux ou <strong>de</strong><br />

prisonnier, habitée par une seule personne); — refuge<br />

lieu où l'on se retire pour se mettre en sûreté.)<br />

3. Faites trois phrases avec le mot tout, ce mot<br />

étant adjectif dans la première, pronom dans la secon<strong>de</strong>,<br />

adverbe dans la troisième.<br />

( Tout homme a <strong>de</strong>ux pays : le sien et puis la France.<br />

— Tout nous dit d'aimer notre mère. —La ville tout<br />

entière fut illuminée.)<br />

4. Donnez <strong>de</strong>s mots <strong>de</strong> la même famille que isolé.<br />

(Isolable, isolant,isolateur, isolement,isolément, etc.)<br />

Composition <strong>français</strong>e.<br />

Vous avez certainement vu sur le territoire <strong>de</strong> votre<br />

commune ou dans le voisinage un vestige du passé :<br />

vieux château, tour en ruines, ou reste <strong>de</strong> rempart ;<br />

décrivez-le sommairement et dites le souvenir qu'il<br />

vous rappelle.<br />

SUJET TRAITÉ. — Près <strong>de</strong> mon village, au sommet<br />

d'une colline, se dressent les ruines d'un antique manoir.<br />

Une vieille tour à moitié démolie, un ou <strong>de</strong>ux<br />

pans <strong>de</strong> mur, <strong>de</strong>s amas <strong>de</strong> pierres écroulées, c'est<br />

tout ce qui en reste. Le lierre, les ronces et la mousse<br />

envahissent ces débris ; les oiseaux y bâtissent leurs<br />

nids et les petits lézards courent, l'été, le long <strong>de</strong>s<br />

pierres chau<strong>de</strong>s. Jadis, au temps lointain où le manoir<br />

était intact, le seigneur du pays y <strong>de</strong>meurait.<br />

Lui-même vassal d'un seigneur plus puissant, écrasait<br />

les pauvres laboureurs sous <strong>de</strong> lour<strong>de</strong>s charges. Près<br />

<strong>de</strong> la vieille tour, le sol sonne creux sous les pas<br />

et l'on raconte que plus d'un misérable paysan expia<br />

dans ce souterrain le crime d'avoir déplu à son<br />

seigneur.<br />

Calcul.<br />

1. Dans une famille on boit 2 1. 25 <strong>de</strong> cidre à chaque<br />

repas et l'on fait <strong>de</strong>ux repas par jour. Combien<br />

dépensera-t-on pendant le premier trimestre d'une<br />

année ordinaire, si l'on paye 40 fr. 50 la barrique <strong>de</strong><br />

cidre <strong>de</strong> 2 hl. un quart?<br />

1. Arces (Yonne), juillet 1909. Communiqué par M. Fèvre,<br />

professeur à l'école normale <strong>de</strong> Dijon.<br />

Solution. — Nombre <strong>de</strong> jours dans le premier<br />

trimestre (janvier, février, mars) : 31 + 28 + 31<br />

Nombre <strong>de</strong> litres consommés durant ce trimestre<br />

(2 1. 25 x 2) x 90 = 4 1. 5 x 90 = 405 1.<br />

„ . , ., 40 fr. 50 X 405 40 fr. 50 X 9<br />

Prix <strong>de</strong> ce cidre: -<br />

225 5<br />

= 8 fr. 10 X 9 = 72 fr. 90.<br />

Réponse: 72fr.90.<br />

2. Partager 630 fr. entre <strong>de</strong>ux personnes <strong>de</strong> manière<br />

que la part <strong>de</strong> la première soit quatre fois plus gran<strong>de</strong><br />

que celle <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième. Employer les procédés du<br />

calcul mental.<br />

Solution. — 630 fr. représentent la part <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong><br />

personne plus la part <strong>de</strong> la première, qui vaut quatre<br />

foislapart .<strong>de</strong> la secon<strong>de</strong>; soit, au total, cinq fois<br />

la part <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong>.<br />

Part <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> :<br />

=126 fr. Part <strong>de</strong> la première<br />

: 126 fr. X 4 = 504 fr.<br />

CONCOURS P O U R L'OBTENTION DES<br />

B O U R S E S D A N SL E SLYCÉES E T C O L<br />

LÈGES 1 . '<br />

Orthographe.<br />

Le retourau foyer.<br />

Un triste matin <strong>de</strong> mars, au lever incertain d'un<br />

jour brumeux, je revins frapper à la porte <strong>de</strong> ma<br />

maison chérie. On ne m'attendait pas encore.<br />

Je tombai dans les bras <strong>de</strong> ma vieille mère, qui<br />

tremblait d'émotion et <strong>de</strong> surprise. Le bonheur et<br />

l'ètonnement furent grands <strong>de</strong> me revoir. 'Après les<br />

premiers moments, une impression <strong>de</strong> tristesse succè<strong>de</strong><br />

à la joie ; un serrement <strong>de</strong> cœur se mêle au<br />

charme du retour : <strong>de</strong>s années ont passé <strong>de</strong>puis le<br />

départ ; on regar<strong>de</strong> ceux que l'on chérit : le temps<br />

laissé sur eux ses traces; on les trouve vieillis.<br />

Pourtant, qu'on est bien au foyer! quelle joie <<br />

les revoir tous, y compris les vieux serviteurs qui ont<br />

veillé sur votre enfance, <strong>de</strong> retrouver les douces coutumes<br />

oubliées, les bonnes soirées d'hiver d'autrefois<br />

LOTI.<br />

1. QUESTIONS RELATIVES AU TEXTE. — 1. Construire<br />

<strong>de</strong>s phrases où entrera le mot foyer avec <strong>de</strong>s sens<br />

différents.<br />

2. Explication <strong>de</strong>s expressions en italiques: au lever<br />

incertain d'un jour brumeux.<br />

3. Trouvez trois adjectifs exprimant une idée analogue<br />

à l'adjectif triste, et trois adjectifs exprimant<br />

l'idée contraire.<br />

EXPLICATIONS. — Foyer. Sens propre : endroit où<br />

l'on fait du feu. Ex. : Le grillon chante, blotti sousle"'<br />

pierres du foyer. Sens très rapproché du sens propre<br />

étendue couverte <strong>de</strong> feu. Ex. : Les pompiers circonscrivent<br />

le foyer <strong>de</strong> l'incendie. — Sens figurés. 1°<br />

L'habitation familiale. Ex. : L'amabilité, l'ordre, la<br />

propreté, le bon goût <strong>de</strong> la ménagère font régner la<br />

bonne humeur au foyer domestique. 2° Centre <strong>de</strong> lumière<br />

ou. <strong>de</strong> chaleur. Ex. : Le foyer principal d'un<br />

miroir concave est situé à peu près au milieu du<br />

rayon <strong>de</strong> courbure. 3° Centre, théâtre le plus notable<br />

d'un mouvement populaire Ex. : Le faubourg Saint-<br />

Antoine, â Paris, fut, en diverses circonstances, un<br />

foyer insurrectionnel (remarquer qu'une insurrection,<br />

une révolte, une émeute, se comparent souvent à ufl<br />

incendie). 4° Centre <strong>de</strong> civilisation, <strong>de</strong> progrès scientifique,<br />

artistique, etc. (on attribue ici à l'idée une<br />

sorte <strong>de</strong> rayonnement qui éclaire les esprits). EX<br />

Athènes fut le plus admirable foyer <strong>de</strong> la civilisation<br />

antique. — Lever incertain d'un jour brumeux : »<br />

cause, précisément, <strong>de</strong> la brume qui voile le soleil<br />

on pourrait douter du lever <strong>de</strong> cet astre, tant le jour<br />

1. Externat gratuit ; jeunes filles ; 1909.<br />

RÉDACTION. G. MANUEL. Cent Rédactions dlh^1op*pe mVn^ et <strong>de</strong> (fo^^e^ls^ux en n'cîkiats^In^Ui hr. 5 0 g


est terne et gris. — Synonymes <strong>de</strong> triste. Les uns se<br />

disent surtout <strong>de</strong>s choses : douloureux, affligeant; les<br />

autres, surtout <strong>de</strong>s personnes: chagrin, affligé; morose<br />

se dit tantôt <strong>de</strong>s personnes et tantôt <strong>de</strong>s choses.<br />

Contraires : heureuse, joyeux, gai, riant, etc.<br />

II. ANALYSE LOOIQUE. — Indiquer Je nombre et la<br />

nature <strong>de</strong>s propositions contenues dans la phrase suivante<br />

: On regar<strong>de</strong> ceux que Von chérit; le temps a<br />

laissé sur eux ses traces; on les trouve vieillis.<br />

INDICATIONS. — Il y a, dans cette phrase, quatre<br />

propositions. 1° Principale : Onregar<strong>de</strong> ceux. 2° Complétive<br />

déterminative : que Von chérit. 3° Juxtaposée<br />

à la principale : le temps a laissé sur eux ses traces.<br />

4° Juxtaposée à la précé<strong>de</strong>nte : on les trouve vieillis.<br />

III. ANALYSE GRAMMATICALE. — Indiquez lanature et<br />

la fonction <strong>de</strong>s mots en italiques dans la phrase suivante:<br />

Je tombai dans les bras <strong>de</strong> ma vieille mère qui<br />

tremblait d'émotion et <strong>de</strong> surprise.<br />

Arithmétique.<br />

Problèmes. — 1. Un vase contient 1 hl. 51. 3 dl.<br />

d'un liqui<strong>de</strong> qui coûté 2 fr. 35 le kilogramme ; combien<br />

coûte le contenu <strong>de</strong> ce vase sachaût qu'un centimètre<br />

cube pèse 915 milligrammes.<br />

Solution. —Capacitèdu vase :105 1. 3ou 105300cm 3 .<br />

Poids du liqui<strong>de</strong>: 0 gr. 915 x 105300, ou 0 kg. 915<br />

X 105,3 = 96 kg. 3495. Prix du liqui<strong>de</strong> : 2 fr. 35 X<br />

96,3495 = 226 fr. 42, à moins d'un centime près,<br />

par défaut.<br />

2. Que doit-on payer pour expédier à 168 km. une<br />

caisse dont le volume intérieur est <strong>de</strong> 810 dm 3 , pesant<br />

vi<strong>de</strong> 12 kg. 1/2 et remplie d'objets occupant chacun<br />

54 cm 3 ? La centaine <strong>de</strong> ces objets pèse 2 kg. 1/2 et<br />

l'on paye 0 fr. 40 par myriamètre et par quintal. (On<br />

suppose que la forme <strong>de</strong> ces objets permet <strong>de</strong> les ranger<br />

dans la caisse sans laisser <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>s.)<br />

Solution. — 810 dm 3 = 810 000 cm 3 . Nombre <strong>de</strong>s<br />

... ,. . . 1 X 810000 Ann<br />

objets que contient la caisse :<br />

= la000,<br />

c'est-à-dire 150 centaines. Poids <strong>de</strong> ces 150 centaines<br />

d'objets: 2 kg. 5 x 150 = 375 kg. Poids total <strong>de</strong> la<br />

caisse : 375 kg. + 12 kg. 5 = 387 kg. 5 ou 3 q. 875.<br />

. Prix du transport à un myriamètre : 0 fr. 4 x 3,875<br />

= 1 fr. 55. Prix du transport à 16 Mm. 8 = 1 fr. 55<br />

X 16,8 = 2G fr. 04 (dans la pratique : 26 fr. 05).<br />

Erratum. — Page 108 du supplément réservé aux<br />

Examens et concours : problème <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième colonne.<br />

Calcul <strong>de</strong> la commission : sur le premier effet :<br />

800 fr. + 2 500 fr. 33 fr. .. . 37 fr. 33 fr.<br />

ttvâ -, = —-,— i au lieu <strong>de</strong> —— ; —-.—<br />

100 x .4 4 4 4<br />

33 fr<br />

= 8 fr. 25 ; sur le <strong>de</strong>uxième effet : —g—- = 16 fr. 50<br />

37 fr<br />

au lieu <strong>de</strong> —g—". Perte totale dans le premier cas :<br />

37 fr. + 8 fr. 25 = 45 fr. 25 ; dans le second cas :<br />

30 fr. 83 + 16 fr. 50 = 47 fr. 33. La conclusion reste<br />

la même : négociation plus avantageuse dans le premier<br />

cas. Remplacer, dans les premières lignes, le<br />

mot


124 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

élèves. Il consacrait ses loisirs à <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s personnelles<br />

pour accomplir <strong>de</strong> mieux en mieux sa tâche;<br />

le soir, il veillait tard près <strong>de</strong> la lampe, et c'est pourquoi<br />

il a perdu peu à peu la vue. Il a perdu plus<br />

encore tous ceux qui lui étaient les plus chers lui<br />

ont été ravis. Un <strong>de</strong> ses anciens élèves, Paul Dumont,<br />

apprend cette solitu<strong>de</strong> et s'en afflige. Que <strong>de</strong><br />

gens, parmi ceux qu'a élevés le vieil instituteur, lui<br />

doivent une situation honorable I L'oublier, c'est taire<br />

preuve d'une bien triste ingratitu<strong>de</strong>. Dumont, qui est...<br />

(dire quelle profession il exerce et quels profits il a<br />

tirés dé son séjour à l'école), n'oublie pas <strong>de</strong> tels<br />

services. Il trouvera bien quelques instants, le soir,<br />

après sa journée <strong>de</strong> travail, ou le dimanche, pour<br />

venir prendre <strong>de</strong>s nouvelles du vieillard, lui rappeler<br />

leurs souvenirs communs, lui dire quelle reconnaissance<br />

il lui gar<strong>de</strong>, lui conter quelques nouvelles<br />

du pays, lui faire quelques lectures. Nous <strong>de</strong>vons<br />

ensuite assister à l'entrevue <strong>de</strong> Dumont et <strong>de</strong> l'instituteur<br />

(voip sommaire). Le brave homme remerciera<br />

en balbutiant, pleurera, sourira, exprimera la crainte<br />

<strong>de</strong> prendre trop <strong>de</strong> temps à son « petit Paul ».<br />

Enfin<strong>de</strong> compte, Paul pourra réaliser son généreux<br />

projet. Il y aura désormais, dans la vieillesse <strong>de</strong> son<br />

ancien maître, une sorte <strong>de</strong> renouveau, <strong>de</strong> la joie, <strong>de</strong><br />

l'espérance même, puisque la consolation d'aujourd'hui<br />

fera désirer celle <strong>de</strong> <strong>de</strong>main.<br />

Arithmétique.<br />

Théorie. — Montrer comment on peut, sans effectuer<br />

les opérations indiquées dans les parenthèses,<br />

faire le produit <strong>de</strong> (7 + 4) par (5 — 2). Déduire du<br />

résultat le produit <strong>de</strong> (7 + A) par (7 — 4), et, en général,<br />

le produit <strong>de</strong> la somme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux nombres par<br />

leur différence.<br />

INDICATIONS. — (7 + 4) (5 — 2), c'est la somme<br />

(7 -(- 4) >èpètée 5 fois moins 2 fois ; (7 + 4) 5 = 7 X<br />

5 + 4 x5, car pour multiplier une somme par un<br />

nombre, on peut multiplier chacune <strong>de</strong>s parties <strong>de</strong><br />

cette somme par ce nombre et faire la somme <strong>de</strong>s<br />

produits ainsi obtenus. (7 + 4) 2 = 7 x 2 + 4 x2.<br />

Donc (7 -f 5) (5 — 2) = 7 x 5 + 4 x 5 — (7x2 +<br />

4 x 2) = 35 + 20 — (14 + 8) = 55 — 22 = 33. Ce<br />

procédé, évi<strong>de</strong>mment, ne serait pas le plus rapi<strong>de</strong>. On<br />

aurait, <strong>de</strong> même : (7 + 4) (7 — 4) = (7 X 7 + 4x7)<br />

— (7x4 + 4x4) où7 x 7 + 4 x 7 —7 x 4 — 4<br />

X 4 (pour retrancher une somme d'an nombre on peut<br />

retrancher successivement <strong>de</strong> ce nombre les différentes<br />

parties <strong>de</strong> la somme). Or,o na:7x4 = 4 x 7 (théorème<br />

<strong>de</strong> l'intervertissement <strong>de</strong>s facteurs); donc (7 +<br />

4) (7 — 4) = 7 x 7 — 4 x 4 = 7 2 — 4 2 . Le produit<br />

<strong>de</strong> la somme <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux nombres par leur diftérence est<br />

égal à la différence <strong>de</strong>s carrés <strong>de</strong> ces nombres. D'une<br />

manière générale, le produit d'une somme par unè<br />

différence est le résultat qu'on obtient en multipliant<br />

chaque terme <strong>de</strong> la somme par le premier terme <strong>de</strong><br />

la différence et en retranchant du total <strong>de</strong>s produits<br />

ainsi constitués soit le total <strong>de</strong>s produits <strong>de</strong> chaque<br />

terme <strong>de</strong> la somme par le second terme <strong>de</strong> la dilièrence,<br />

soit, successivement, ces <strong>de</strong>rniers produits.<br />

Problème. — Trois vélocipèdistes exécutent sur<br />

une route un parcours <strong>de</strong> 90 kilomètres. Us partent<br />

du même point. Le premier, qui marche à une vitesse<br />

<strong>de</strong> 20 kilomètres à l'heure, part à 6 heures du matin ;<br />

le second, à une vitesse <strong>de</strong> 25 kilométrés à l'heure,<br />

part à 6 h. 30, et le troisième, à une vitesse <strong>de</strong> 28 kilomètres<br />

à l'heure, part à 6 h. 45. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : 1° à<br />

quelles distances du point <strong>de</strong> départ et à quelles heures<br />

ils se trouvent aux mêmes points intermédiaires ; 2°<br />

l'heure d'arrivée du second vélocipédiste au bout <strong>de</strong><br />

parcours.<br />

Solution.— Le premier a, sur le second, une avance<br />

30<br />

<strong>de</strong> 30 min. ou ^ d'heure, ou une <strong>de</strong>mi-heure, et sur<br />

45 3<br />

le troisième une avance <strong>de</strong> ~ = r d'heure ; le <strong>de</strong>u-<br />

60 4<br />

xième a, sur le troisième, une avance <strong>de</strong> 6 h. 45 min.<br />

15 1<br />

— 6 h. 30 min. i~ d'heure ou 7 d'heure. En une <strong>de</strong>-<br />

60 4<br />

. . . . 20 km.<br />

mi-heure, le premier a parcouru :—g— = 10 km. ;<br />

.. 3 ,,, 20 km. x 3 _ , 5<br />

il a parcouru en - d heure : ^ = o km. x o<br />

= 15 km. Le second a parcouru en | d'heure.<br />

Le <strong>de</strong>uxième regagne par heure, sur le premier :<br />

25 km. —20 km. = 5 km. Il le rejoindra au bout <strong>de</strong> :<br />

1 h. ^X 10 _ g h. Usauront alors parcouru chacun, <strong>de</strong>puis<br />

le point <strong>de</strong> départ : 25 km. x 2 = 50 km. Il sera :<br />

6 h. 30 min. + 2 h. =S h. 30 min. ou 8 h. 1 /3. Le troisième<br />

regagne sur le premier, par heure : 28 km. — 20km.<br />

1 h. x 15<br />

= 8 km. ; il le rejoindra au bout <strong>de</strong> : =<br />

, , 60 min. x 7 . ,<br />

1 h. + n = 1 h. 53 min., 6, ou 1 h. 53 mm.<br />

+ 60 sec. x 0,6 = 1 h. 53 min. 36 sec. Il aura pâr-<br />

23 km. x 15 7 km. x 15 = 52 km. 5, <strong>de</strong>puis<br />

le point <strong>de</strong> départ. Heure où il le rejoindra :<br />

6 h. 45 min. + 1 h.53 min. 36 sec. = 8h. 38 min. 36 sec.<br />

Le troisième regagne, par heure, sur le second :<br />

28 km. — 25 km. = 3 km. ; il le rejoindra an bout <strong>de</strong> :<br />

l'h. X 25 , , 1 „ , 60 min. _ _ .<br />

5m m '<br />

-4-1T3- = 2 h 'Î2 = 2 h ' + - I F " = 2 h '<br />

28 km. x 25 7 km. X 25<br />

Il aura parcouru : == — g =<br />

58 km. 333 m. 1/3. Heure <strong>de</strong> la rencontre:<br />

6 h. 45 min. + 2 h. 5 min. = 8 h. 50 min. Le second<br />

lh. x 90 4 h. x 90 36 h.<br />

parcourt 90 km. en<br />

IfBto<br />

25<br />

ï o o — 10<br />

60 séc. x 6<br />

3h. ï g = 3h.+<br />

= 3 h. 36 min. Il arrivera<br />

au but à 6 h. 30 min. + 3 h. 36 min. = 10h.6min.<br />

ÏÔ •<br />

Vérification. — En 2 h., le premier cycliste parcourt<br />

20 km. x 2 = 40 km. Quand le second le rejoint,<br />

15<br />

il a parcouru: 40 km. + 10 km. = 50 km.; en-g-<br />

,,, , . .. . , 20 km. x 15<br />

d heure, le premier cycliste parcourt : E =<br />

O<br />

5 knu X 15 __ g-, g.. q Uan( j troisième cycliste le<br />

rejoint, il a parcouru: 15 km. + 37 km. 5 =52km. 5<br />

25,,, 25km. x25<br />

Le second cycliste parcourt en d heure : ;<br />

quand le troisième le rejom-t, il a parcouru :<br />

25 km.<br />

j<br />

25 km. x 25 75 km. X 625 km. _ 700 km. _<br />

~h 'llfltHijHHH<br />

12 12 12<br />

175 km.<br />

= 58 km. 1/3.<br />

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===== Qualité extra=supérieure -<br />

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Année scolaire 1909-1910. N°31 16 Avril 1910.<br />

PARTIE SCOLAIRE<br />

DIRECTIONS ET EXERCICES<br />

QIQfinr D A DHIP mmiw M7IT"FQ [SOUS cette rubrique, nous mettrons chaque semaine l'annonce <strong>de</strong>s<br />

DiDLIU U KA r 11l e. fyuur ESlU J JZO- nouveaux volumes pouvant Intéresser les <strong>Institut</strong>eurs et <strong>Institut</strong>rices],<br />

Gaston QUÉNIOUX. Manuel d e <strong>de</strong>ssin à l'usage d e l'enseignement primaire. — Un vol.<br />

grand in-16, illustré <strong>de</strong> 315 grav. ^en noir et <strong>de</strong> 12 pl. en couleurs hors texte, broché. 3 fr. 50<br />

On vend séparément : Cours enfantin, 90 cent. — Cours élémentaire, 1 fr. 40. — Cours moyen, i fr. 80<br />

Ce manuel contient un avant-propos, dés directions pédagogiques et 130 leçons graduées^ divisant le livre "en trois<br />

parties, 40 leçons pour le cours enfantin, 40 pour le cours élémentaire et 50 pour le cours moyen. De plus, une liste <strong>de</strong><br />

modèles et <strong>de</strong>s planches supplémentaires, fournies à titre d'exemples, permettent aux maîtres <strong>de</strong> varier, suivant les circonstances,<br />

les thèmes <strong>de</strong>s leçons proposées.<br />

Los directions pédagogiques donnent tous les renseignements pratiques et les conseils généraux, tant pour le choix<br />

du matôriel nécessaire, que pour la conduite <strong>de</strong> la classe au point <strong>de</strong> vue spécial <strong>de</strong> l'enseignement du <strong>de</strong>ssin. Chacune<br />

<strong>de</strong>s 130 leçons se compose : 1° d'un exposé préalable, explications et conseils que doit donner le maître et indication <strong>de</strong>s<br />

croquis qu'il doit tracer au tableau; 2° <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssins d'élèves obtenus d'après le thème proposé, avec la critique que ces<br />

<strong>de</strong>ssins ont motivée. .<br />

Ce livre est le résultat d'une expérience à laquelle ont collaboré environ <strong>de</strong>ux cents écoles primaires. Une partie <strong>de</strong> ces<br />

leçons a été publiée en 1908 et 1909 dans le Manuel général. Ces leçons ont été revues et considérablement augmentées,<br />

on y a ajouté le cours enfantin et toutes les indications théoriques et pratiques qui ne pouvaient trouver plaee dans le<br />

cadre d'une publication hebdomadaire.<br />

Conçu dans l'esprit môme <strong>de</strong>s nouvelles instructions officielles, ce manuel montre, par les 315 <strong>de</strong>ssins d'enfants et<br />

les 12 planches en couleurs qu'il publie, ce qui peut donner l'application intégrale <strong>de</strong> la nouvelle métho<strong>de</strong>.<br />

Tenant compte <strong>de</strong>s ressources limitées <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s écoles suburbaines et <strong>de</strong> la préparation sommaire données<br />

jusqu'ici dans les écoles normales, l'auteur-s'est efforcé <strong>de</strong> ne rien omettre qui pût faciliter aux maîtres la mise en<br />

œuvre à l'école primaire <strong>de</strong>s nouveaux programmes officiels <strong>de</strong> l'enseignement du <strong>de</strong>ssin.<br />

Nécessaire classique <strong>de</strong> <strong>de</strong>ssin pour servir à Vapplication <strong>de</strong>s programmes officiels (voir l'annonce p. 242).<br />

CLASSE D'INITIATION<br />

Lecture.<br />

au = o.<br />

Maurice raconte à sa maman qu'il a joué à l'école<br />

avec plusieurs petits camara<strong>de</strong>s ; il les nomme : Paul,<br />

Laure, Clau<strong>de</strong>, Pauline, Claudine, Aurélie, Paulelte,<br />

etc... — Écrire au tableau tous ces noms et<br />

faire remarquer que dans chacun d'eux, nous entendons<br />

le son o et que la lettre o n'est pas tracée. Faire<br />

trouver quelles lettres la remplacent. Isoler au.<br />

MOTS. — Aube, aubépine, aucun, auge, au-<strong>de</strong>ssous,<br />

au-<strong>de</strong>ssus, aujourd'hui, aurore, aussi, autant, autel,<br />

auteur, autorité, autour, autre, autrement, bau<strong>de</strong>t,<br />

baume, cauchemar, cause, causerie, chau<strong>de</strong>, chaudière,<br />

chaudron, chauffage, chaufferette, chaume,<br />

chausser, chausson, chauve, chaux, échafaudage,<br />

échauffer, épaulette, faucher, fausse, faute, fauve, fauvette,<br />

frau<strong>de</strong>r, gauche, gaufre, Gaule, Gaulois, hausser,<br />

haute, laurier, mauvais, mauve, naufrage, paupière,<br />

pauvre, pause, rauque, saule, saut, sauter, sautiller,<br />

sauvage, sauver, landau, préau, étau, gruau,<br />

émerau<strong>de</strong>, marau<strong>de</strong>, noiraud, pataud, guimauve, sauf,<br />

défaut, bestiaux, matériaux, vitraux.<br />

PHRASES. — Paul a <strong>de</strong>s chaussettes et <strong>de</strong>s chaussures<br />

jaunes. — Autrefois on coupait le blé avec une<br />

faucille ou une faux et on le battait avec un fléau. —<br />

Une automobile s'est arrêtée <strong>de</strong>vant la porte <strong>de</strong> l'auberge,<br />

à l'entrée du faubourg; les automobilistes ont<br />

mangé du saucisson, du saumon, une épaule <strong>de</strong> mouton,<br />

<strong>de</strong>s artichauts à la sauce blanche et <strong>de</strong>s gaufrettes<br />

saupoudrées <strong>de</strong> sucre ; en sortant, ils ont vu <strong>de</strong><br />

pauvres enfants auprès d'une chaumière et leur ont<br />

fait l'aumône. — Maurice a été au Jardin <strong>de</strong>s plantes;<br />

il a vu <strong>de</strong>s animaux qu'il ne connaissait pas : <strong>de</strong>s<br />

fauves, <strong>de</strong>s autruches, <strong>de</strong>s faucons, <strong>de</strong>s vautours;<br />

l'automne <strong>de</strong>rnier, il s'est promené dans les champs ;<br />

son papa lui a montré <strong>de</strong>s sauterelles, une taupe et un<br />

crapaud.<br />

Leçon <strong>de</strong> choses.<br />

Le zinc.<br />

MATÉRIEL. — Quelques morceaux <strong>de</strong> zinc ; petit<br />

broc ou seau, arrosoir ; — <strong>de</strong>s morceaux <strong>de</strong> plom b<br />

et d'étuin; — un objet en fer galvanisé.<br />

Montrer aux enfants une lame <strong>de</strong> zinc et leur dire<br />

que c'est encore un métal ; le morceau observé s'appelle<br />

aussi une feuille <strong>de</strong> zinc. Nous avons déjà vu<br />

Partie scolaire.<br />

une feuille d'étain très mince que nous pouvions plier<br />

et déchirer; les feuilles <strong>de</strong> zinc sont plus épaisses ;<br />

elles ne se déchirent pas.<br />

La couleur du zinc se rapproche un peu <strong>de</strong> celle du<br />

plomb. Le zinc est brillant mais se ternit et se tache<br />

facilement ; — il est lisse ; l'ongle ne peut pas le<br />

rayer; il est donc plus dur que le plomb, mais nous<br />

pouvons y tracer <strong>de</strong>s lettres et <strong>de</strong>s lignes avec une<br />

épingle ou un canif ; — montrer qu'il est possible <strong>de</strong><br />

le couper comme le plomb avec <strong>de</strong>s cisailles et même<br />

<strong>de</strong>s ciseaux; la section faite est aussi beaucoup plusbrillante<br />

que le reste du morceau.<br />

Le zinc peut se plier et gar<strong>de</strong>r la forme qu'on lui<br />

donne ; en le pliant, le mettre près <strong>de</strong> l'oreille ; il ne<br />

fait entendre aucun bruit; si on le plie plusieurs fois<br />

à. la même place en appuyant chaque fois assez fortement,<br />

il se casse et la partie cassée n'est pas nette ;<br />

passer <strong>de</strong>ssus le doigt avec précaution pour constater<br />

que cette partie gratte et peut couper.<br />

Le zinc est sonore ; frapper le morceau sur le pouce<br />

replié ou sur la table ; taper <strong>de</strong>ssus avec un autre<br />

objet : nous entendrons un son. — Le zinc n'a ni<br />

o<strong>de</strong>ur, ni goût.<br />

Si on met du zinc dans un feu très ar<strong>de</strong>nt, il fond<br />

et brûle avec une jolie flamme bleu clair très brillante,<br />

en lançant <strong>de</strong>s étincelles ; il fond plus lentement<br />

que le plomb, <strong>de</strong> même que le plomb est plus long à<br />

fondre que l'étain; nous dirons: l'ètain est plus fusible<br />

que le plomb et le plomb est plus fusible que le<br />

zinc.<br />

Mettre à l'avance une feuille <strong>de</strong> zinc dans l'eau et<br />

la sortir <strong>de</strong>vant les enfants; — montrer qu'elle est<br />

intacte ; l'eau n'abîme pas le zinc ; c'est pourquoi l'on<br />

fait en zinc beaucoup d'objets qui doivent contenir ou<br />

recevoir <strong>de</strong> l'eau : brocs, seaux, bassines, baignoires,<br />

arrosoirs, gouttières, toitures, etc... Néanmoins,quand<br />

le zinc a servi longtemps, il perd son brillant et parfois<br />

se ronge (gouttières, seaux percés).<br />

Certains objets en fer sont trempés dans du zinc<br />

fondu afin <strong>de</strong> ne pas être abîmés par l'eau ; on ditqu'ils .<br />

sont en fer galvanisé ; ainsi les fils télégraphiques.<br />

Calcul.<br />

Autre moyen pour compter par 7.<br />

SJDans certains calendriers, les jours ne sont pas<br />

écrits en liste les uns au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong>s autres avec leur<br />

date ;lenom <strong>de</strong> chaque jour d'une semaine est indique<br />

N* 31.<br />

LECTURE COURANTE : MASSON et ROUSTAN.<br />

Nou c v oT a "^e d nfey°^Lfeur ticlue . • . l'fr.


482 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

sur une ligne horizontale ; au-<strong>de</strong>ssous sont écrites les<br />

dates <strong>de</strong> ces sept jours, <strong>de</strong> 1 jusqu'à 7, puis, sur une<br />

troisième ligne, les dates <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième semaine, <strong>de</strong><br />

8 à 14, et ainsi <strong>de</strong> suite jusqu'à 31. Montrer aux enfants<br />

un <strong>de</strong> ces calendriers et leur dire qu'ils vont en<br />

fairè un semblable :<br />

L M M J V S D<br />

1 2 3 4 5 -6 7<br />

8 . 9 10 11 12 13 14<br />

15 16 17 18 19 20 21<br />

22 23 24 25 2G 27 28<br />

29 30 31<br />

!• En lisant les lignes verticalement, nous avons <strong>de</strong>s<br />

séries <strong>de</strong> nombres <strong>de</strong> 7 en 7: 3 et 7, 10; et 7, 17 ; et<br />

7, 24; et 7, 31. Nous pourrions continuer le tableau<br />

jusqu'à 89, par exemple, et exercer les enfants à<br />

compter par 7 à partir d'un nombre quelconque.<br />

Si nous lisons les lignes verticales en commençant<br />

par le bas, nous retranchons chaque fois 7.<br />

Si nous regardons la <strong>de</strong>rnière colonne verticale,<br />

nous avons à la fia <strong>de</strong> la première ligné une fois<br />

7 nombres ; à la fin <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième ligne, <strong>de</strong>ux fois<br />

7 nombres, ou 14 ; à la fin <strong>de</strong> la troisième, trois fois<br />

7 nombres ou 21, puis 4 fois 7, 28; 5 fois 7, 35, etc.<br />

Dessin.<br />

COURBES AYANT LA FORME D ON ŒUF. — L A TÊTE.<br />

Les enfants.aiment beaucoup représenter <strong>de</strong>s figures<br />

et <strong>de</strong>s bonshommes; s'ils n'ont aucune indication, ils<br />

les font informes. Avec" quelques explications, il est<br />

possible d'obtenir qu'ils reproduisent en quelques<br />

traits les parties essentielles d'une figure.<br />

Avoir un œuf cuit dur ; dire qu'il représente une<br />

tête ; marquer <strong>de</strong>ssus et très légèrement un point à<br />

égale distance du haut et du bas; <strong>de</strong> chaque côté <strong>de</strong><br />

ce point, tracer <strong>de</strong>ux petites lignes qui indiqueront<br />

la place <strong>de</strong>s yeux, puis cacher la partie du haut et<br />

prendre le milieu entre les yeux et le bas ; mettre une<br />

autre ligne ; ce sera le nez.<br />

Entre le nez et le bas, à un tiers <strong>de</strong> distance,placer<br />

0<br />

0<br />

la bouche ; dire aux enfants <strong>de</strong> l'indiquer un peu au<strong>de</strong>ssus<br />

<strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong> l'espace qui reste.<br />

Pour le front, le mettre à la moitié <strong>de</strong> la distance<br />

entre le haut et les yeux. Placer les oreilles <strong>de</strong> chaque<br />

côté à la hauteur <strong>de</strong>s yeux.<br />

Paire reproduire par les enfants l'œuf et les lignes<br />

tracées.<br />

Mme FOURNIER,<br />

institutrice d'école annexe<br />

A L'ÉCOLE<br />

PRIMAIRES<br />

r<br />

MORALE<br />

L'homme, l'âne et le sac.<br />

Ayons <strong>de</strong> bonnes intentions; mais sachons les exécuter<br />

d'une façon pratique; sans cela, nos meilleures<br />

intentions se traduiront parfois en actions maladroites,<br />

ridicules, nuisibles même.<br />

Un homme est en route pourje moulin. Il a chargé<br />

son sac <strong>de</strong> blé sur un âne qui marche <strong>de</strong>vant lui.<br />

Voici une bonne heure qu'ils cheminent ainsi et tout<br />

va bien. L'homme cependant a quelque peine à marcher.<br />

11 s'est récemment foulé le pied; la fatigue se<br />

fait sentir dans le membre à peine remis. Le moulin<br />

à vent s'aperçoit" dans le lointain. Ses gran<strong>de</strong>s ailes<br />

tournent sur la colline. Mais plusieurs kilomètres<br />

restent à faire. Comment les franchir sans trop surmener,<br />

ni son pied ni sa bête? Voilà la question que<br />

tourne et retourne le paysan dans sa tête. L'âne est<br />

soli<strong>de</strong>. Il est dans le meilleur âge, avec <strong>de</strong>s jarrets vigoureux<br />

et une bonne volonté sans limite. Le sac<br />

n'est ni trop lourd ni trop tendu. Retombant <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

côtés, il prend très bien les flancs <strong>de</strong> l'animal. On<br />

pourrait, à la rigueur, s'asseoir <strong>de</strong>ssus. Mais bon<br />

laboureur ménage ses bêtes. Les bêtes sont un capital.<br />

Qui en prend soin s'en trouve bien. Ses affaires<br />

prospèrent. Par une vieille et bonne habitu<strong>de</strong>, cet<br />

âne n'a jamais eu qu'à se louer <strong>de</strong> son maître. Jamais<br />

on ne l'a ni malmené ni surchargé. Son maître hésite<br />

donc à s'ajouter au sac que la bête porte déjà. Et le<br />

temps passe, sans qu'il se déci<strong>de</strong> à sauter sur sa selle<br />

improvisée. Le pied, lui, geint, la gêne augmente.<br />

Cela va <strong>de</strong> plus en plus difficilement et, bientôt, cela<br />

n'ira plus du tout. Il faut trouver une solution. Enfin,<br />

une idée jaillit du cerveau <strong>de</strong> l'homme. Il enlèvera<br />

le sac à l'âne, ie prendra sur lui-même, et ainsi<br />

s'assoira sur la bête. Facile à réaliser, certes le projet<br />

ne l'était pus. Mais avec du savoir-faire et <strong>de</strong> la<br />

persévérance, on arrive à bout <strong>de</strong> tout. Un mur se<br />

présente comme par hasard, un mur assez élevé, au<br />

bord.<strong>de</strong> la route. Latiier arrête son âne et lui enlève<br />

le sac, qu'il hisse sur le mur. 11 offre à son compagnon<br />

quelques, pousses <strong>de</strong> luzerne avec <strong>de</strong>s chardons<br />

tendres. Puis, il le range le long du mur, aussi près<br />

que possible, et monte sur son dos. Se penchant ensuite<br />

vers le sac qui est à la hauteur voulue, il se le<br />

fait glisser sur le dos. Après cela, en route ma bourrique<br />

!.<br />

Que penserez-vous <strong>de</strong> ce paysan ? Il est drôle pour<br />

sûr, sous son sac et sur sa bête. C'est même cela qui<br />

nous frappe avant tout. Nous avons envie <strong>de</strong> rire en<br />

voyant passer cet équipage. Tout <strong>de</strong> même, le pauvre<br />

homme, si ridicule'que soit sa position, n'a eu que <strong>de</strong><br />

bonnes intentions. Pour éviter d'accabler son âne, il<br />

préfère porter un peu <strong>de</strong> son far<strong>de</strong>au. Il porle cette<br />

part avec une gran<strong>de</strong> bonne volonté. Ce qu'il fait là<br />

n'est pas aisé à faire. Gar<strong>de</strong>r son équilibre, avec un<br />

pareil far<strong>de</strong>au dans une pareille position, c'est un<br />

problème. Le soleil s'en mêle, la route commence à<br />

monter, l'homme peine dur.<br />

Mais à quoi sert qu'il s'évertue, se tor<strong>de</strong> l'échiné<br />

et sue? Il a voulu ménager son bourricot. C'est très<br />

louable. Mais le ménage-t-il, en vérité ? Voyons,<br />

quand un homme assis sur un âne, porte un far<strong>de</strong>au,<br />

qui porte ce far<strong>de</strong>au?— Tous les <strong>de</strong>ux. — Mais.pouvons-nous<br />

au moins penser que chacun n'en porta<br />

que la moitié? — Pas du tout. L'homme porta le sac<br />

tout entier. L'âne porte l'homme, plus le sac, et le sac<br />

avec son poids total. Le sac est donc porté par <strong>de</strong>ux<br />

porteurs dont chacun en,ressent la pression comme<br />

s'il le portait tout seul. Voilà déjà un singulier résultat<br />

d'une bonne intention. L'intention consiste à<br />

ménager un travailleur et elle aboutit à en fatiguer<br />

<strong>de</strong>ux par le même travail.<br />

Fâcheux succès 1 Mais ce n'est pas tout. Chacun sait<br />

qu'un far<strong>de</strong>au se porte plus ou moins bien, selon<br />

qu'il est chargé. Portez un camara<strong>de</strong> sur. le dos. S'il<br />

vous serre bien, vous le sentez à peine. S'il se penche<br />

en arrière, à droite, à gauche, il vous fatigue<br />

beaucoup. Or, la façon dont cet âne est chargé, par<br />

suite <strong>de</strong> la combinaison du paysan, est tout à fait<br />

maladroite. Elle produit <strong>de</strong>s balancements qui ren<strong>de</strong>nt<br />

à l'âne l'équilibre difficile, et lui font une mar­<br />

QÉOQRAPHIE: LEMONNIER. SCHRADER etGALLOUEDEC.Conrs prépara»., 4^060^°° e""?7 5 C.


che embarrassée. Donc le paysan avec tout le mal<br />

qu'il se donne, non seulement ne soulage pas sa bête,<br />

mais la fatigue davantage. Il eut donc bien mieux<br />

lait <strong>de</strong> s'asseoir sur le sac, franchement.<br />

C'est ce qu'il finit par comprendre, car il n'est ni<br />

têtu ni obstiné. La <strong>de</strong>rnière partie du trajet, il la fait<br />

assis sur le sac et il a tout le temps <strong>de</strong> réfléchir sur<br />

ce point fort intéressant : les bonnes intentions ne<br />

suffisent pas, il faut savoir les exécuter d'une façon<br />

pratique.<br />

Vous qui riez <strong>de</strong> ce paysan, n'avez-vous jamais<br />

imité son exemple? Nous vous recommandons d'être<br />

serviables, prévenants, d'éviter <strong>de</strong> la peine à. autrui.<br />

Et souvent, pour suivre <strong>de</strong> si bons conseils, comment<br />

vous y prenez-vous! Nous allons vous donner <strong>de</strong>s<br />

Jèchantillons <strong>de</strong> votre façon <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r.<br />

Votre père fait ses comptes. La plume à la main,<br />

il repasse <strong>de</strong> haut en bas, <strong>de</strong> bas en haut, <strong>de</strong> longues<br />

colonnes <strong>de</strong> chiffres. Il en a ainsi pour <strong>de</strong>ux à trois<br />

heures. Vous savez qu'après cela, il aura <strong>de</strong>s factures<br />

à copier sur le livre, pour une ou <strong>de</strong>ux heures au<br />

minimum. C'est jeudi. Vous avez une bonne écriture<br />

et vous voulez l'ai<strong>de</strong>r. C'est vous qui copierez les<br />

factures. Et <strong>de</strong> suite, vous commencez. Mais à chaque<br />

instant, vous interrompez papa par <strong>de</strong>s questions.<br />

« Papa, ceci est-il un 5 ou un 3 ou un 8? Papa,<br />

ce client s'appelle-t-il ICirin ou Kiriu? Papa, comme<br />

c'est drôle, un garçon a inscrit : cinq kilog. <strong>de</strong> pattes<br />

d'Italie. Quelle marchandise est cela? <strong>de</strong>s pieds <strong>de</strong><br />

mouton? <strong>de</strong>s pieds <strong>de</strong> cochon? — Patte toi-même; il<br />

s'est trompé, c'est pâte d'Italie qu'il <strong>de</strong>vait mettre. »<br />

— Et ainsi <strong>de</strong> suite. Vous interrogez papa à'chaque<br />

instant. Au lieu <strong>de</strong> mettre <strong>de</strong>ux ou trois heures à<br />

son travail, il en mettra plus. En outre, il risque <strong>de</strong><br />

se tromper, sans cesse dérangé par vos remarques et,<br />

quand il aura fini, sera obligé <strong>de</strong> tout recommencer.<br />

Qu'avez-vous fait? Vous avez voulu l'ai<strong>de</strong>r et vous<br />

avez ajouté une corvée <strong>de</strong> plus à son travail ordinaire.<br />

Jeanne est très prévenante, mais encore fort petite<br />

et inexpérimentée. Sa mère a <strong>de</strong>ux paquets à porter<br />

en ville. Jeanne veut absolument en porter un. La<br />

mère la prie <strong>de</strong> rester à la maison. Jeanne se met à<br />

pleurer. On part donc ensemble, la mère portant un<br />

gros paquet, l'enfant un petit. La mère, seule, eût<br />

marché plus vite. On perd donc du temps à s'avancer<br />

doucement. Mais voilà que Jeanne tombe par<br />

terre et se fait mal. La mère la ramasse, l'essuie et<br />

comme l'enfant boite, elle la prend sur ses bras avec<br />

le paquet. Voilà donc comment Jeanne voulant ai<strong>de</strong>r<br />

sa mère, l'a gran<strong>de</strong>ment gênée et arrêtée.<br />

Une dame élégante apprend que son amie qui habite<br />

la campagne, est quelque peu souffrante et ne<br />

peut pas promener sas enfants. Elle prend le train<br />

et arrive chez l'amie avec une femme <strong>de</strong> chambre<br />

très élégante aussi. « Ma bonne chérie, je t'amène<br />

Lnetitia qui gar<strong>de</strong>ra tes mioches et te fera ta couture.<br />

» Seulement, comme l'amie souffrante fait sa<br />

cuisine elle-même, elle aura à cuisiner en outre pour<br />

une femme <strong>de</strong> chambre que d'ailleurs elle aura bien<br />

du mal à loger en son mo<strong>de</strong>ste intérieur. La dame<br />

élégante n'a pas réfléchi. Elle voulait ai<strong>de</strong>r son amie<br />

et lui crée <strong>de</strong>s embarras supplémentaires. Et voilà,<br />

c'est souvent ainsi que les enfants et les gran<strong>de</strong>s personnes<br />

ren<strong>de</strong>nt leurs services. Soyons serviables,<br />

c'est parfait; mais soyons-le avec bon sens et discernement.<br />

Résumé.<br />

Les bonnes intentions ne suffisent pas : il faut encore<br />

savoir les mettre à exécution. Racontez ce que<br />

it un paysan pour ménager son âne. Avait-il tort <strong>de</strong><br />

'ouloir le ménager? Non. Mais, en s'y prenant mal,<br />

l l'embarrassa davantage. — Comment en aidant son<br />

'ère à faire ses écritures peut-on le déranger au lieu<br />

le l'assister? Racontez l'histoire <strong>de</strong> Jeanne qui voulut<br />

l '<strong>de</strong>r sa mère; racontez celle <strong>de</strong> la dame élégante qui<br />

>y prit fort mal pour ai<strong>de</strong>r son amie plus mo<strong>de</strong>ste.<br />

CHARLES 'WAGNER.<br />

PARTIE SCOLAIRE 483<br />

NOTIONSD ECIVILITÉ<br />

De la raillerie.<br />

On assure, mes enfants, que les Français ont<br />

l'amour-propre très chatouilleux et que rien ne les<br />

rend plus malheureux que la crainte du ridicule. Eh<br />

bien, soit ! mais je penche à croire qu'il en est ainsi<br />

<strong>de</strong> tous les peuples et <strong>de</strong> tous les gens. Si donc vous<br />

tenez à vous faire <strong>de</strong>s amis, veillez sur votre langue<br />

et sur vos gestes, et n'exposez personne à la raillerie.<br />

Vous le dirai-je ? Les garçons sont moqueurs, mais<br />

un peu lour<strong>de</strong>ment, sans gran<strong>de</strong> malice, tandis que<br />

les filles — ah i les futées ! — mettent du raffinement<br />

dans leurs moqueries. Vous montrez du doigt cet<br />

accroc — mal placé, j'en conviens — qui détruit tout<br />

à coup en votre compagne l'harmonie <strong>de</strong> sa toilette.<br />

Eh I ne peut-il en arriver autant à vous-même, et<br />

seriez-vous bien aise que l'on vous lit ce que vous<br />

faites à autrui, que les autres s'amusassent à vos dépens<br />

? Un lacet <strong>de</strong> cha'ussure s'est dénoué sans que<br />

l'on s'en aperçoive et traîne sous les pieds comme<br />

une laisse. La <strong>de</strong>ntelle d'un jupon dont la ceinture<br />

s'est peu à peu relâchée vient à dépasser le bord<br />

d'une jupe. Y a-t il vraiment là <strong>de</strong> quoi rire ? Et<br />

faut-il, pour si peu, que l'on soit en butte à vos propos<br />

sarcastiques ? Non, sans doute. Et pourtant que<br />

<strong>de</strong> petites sottes se pâment <strong>de</strong> plaisir à la rencontre<br />

<strong>de</strong> ces menus acci<strong>de</strong>nts ? Et comme elles s'ingénient<br />

à exciter le fou rire <strong>de</strong> la galerie I De bonne foi ne<br />

trouvez-vous pas qu'il serait plus naturel, et surtout<br />

beaucoup plus aimable, <strong>de</strong> dire gentiment : « Louise,<br />

prends gar<strong>de</strong>, tu pourrais tomber, car le lacet dè ta<br />

bottine s'est dénoué..— Madame, vous allez perdre<br />

votre mouchoir, il est presque sorti <strong>de</strong> votre manchon.<br />

» Celle à qui vous rendriez ce petit service en<br />

toute simplicité n'éprouverait aucune confusion, et,<br />

<strong>de</strong> tout coeur, vous remercierait <strong>de</strong> votre bonne grâce..<br />

Vous savez, que notre beau paj's <strong>de</strong> France est<br />

rempli d'étrangers qui viennent y goûter la douceur<br />

<strong>de</strong> notre climat, y admirer nos sites et y apprendre<br />

notre divin parler. C'est un hommage et un honneur<br />

qu'ils nous ren<strong>de</strong>nt. Et, pour nos finances, c'est une<br />

source <strong>de</strong> revenus. Or, le type anglais, le type allemand<br />

lui-même diffèrent sensiblement du nôtre. Et<br />

spécialement, notre langue <strong>français</strong>e, sur ces lèvres<br />

encore inexpérimentées, sonne parfois à nos oreilles<br />

avec un accent déplorable : « Ponchour, matemoiselle.<br />

— Aoh ! je aimé mieux mon bleu robe... » Mais<br />

je voudrais vous y voir, vous, à parler soit anglais<br />

soit allemand, et je serais curieuse d'entendre comment<br />

sonneraient sur vos lèvres ces <strong>de</strong>ux langues.<br />

Un peu d'indulgence donc, <strong>de</strong> grâce. Et plutôt<br />

que <strong>de</strong> railler ces bégaiements d'étrangers qui<br />

bientôt peut-être vous rendront <strong>de</strong>s points dans votre<br />

propre langage, admirez leur volonté tenace, ces<br />

efforts que rien ne déconcerte pour accroître leurs<br />

connaissances et leurs moyens <strong>de</strong> communication<br />

avec les autres peuples. Et puis, si vous le pouvez,<br />

imitez-les, car mieux vaut, n'en doutez pas, parler<br />

une langue avec un accent bizarre que <strong>de</strong> n'en savoir<br />

d'autre que la sienne.<br />

On a souvent aussi la fâcheuse manie <strong>de</strong> railler sans<br />

ménagement les idées d'autrui : « Que tu es sotte,<br />

ma chère, <strong>de</strong> croire cela ! Faut-il que tu sois naïve !<br />

De tels propos sont risibles et seraient à peine excusables<br />

— tant ils manquent d'amabilité — chez <strong>de</strong>s<br />

personnes d'âge et d'expérience. » Dites, si vous voulez<br />

: « Je ne partage pas tamanière <strong>de</strong> voir, » ou : « Je<br />

crains que tu ne fosses erreur » ; mais ne vous hasar<strong>de</strong>z<br />

pas à rien affirmer catégoriquement et à traiter<br />

d'absur<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s idées qui ne sont pas les vôtres. Chacun<br />

pense et agit selon son tempérament, sa condition,<br />

ses traditions <strong>de</strong> famille. Examinez ce que peut<br />

offrir <strong>de</strong> vrai, d'avantageux et <strong>de</strong> bon telle opinion<br />

qui vous paraît singulière, telle habitu<strong>de</strong> qui vous<br />

choque au premier abord, et faites-en votre profit.<br />

Vous parlerai-je, mes enfants, <strong>de</strong> ces railleries déplacées<br />

et cruelles que se permettent parfois <strong>de</strong>s petites<br />

filles sans cœur à l'adresse <strong>de</strong> quelque compagne<br />

disgraciée <strong>de</strong> la nature ? L'une a <strong>de</strong>s taches <strong>de</strong> rous­<br />

RAMMAIRE : DUSSOUÇHET, Grammaire enfantine illustrée. Un vol. in-16, cart- . 40 C.


484 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

seur, l'autre a <strong>de</strong>s cheveux d'un roux ar<strong>de</strong>nt ; celle-ci,<br />

un nez démesurément long ; celle-là <strong>de</strong> larges oreilles<br />

qui semblent décollées. Hélas ! elles ne le savent que<br />

trop : chaque matin, au saut du lit, quelqu'un d'impitoyable<br />

comme la vérité leur dit tout crûment : Tu<br />

es lai<strong>de</strong> ! c'est le miroir. Vous plaira-t-ii d'ajouter à<br />

leur ennui en leur parlant <strong>de</strong> ces petites misères.<br />

Mais il y a pis. Voyez cette pauvre enfant qui passe<br />

dans la rue soutenue par <strong>de</strong>ux béquilles, cette autre<br />

qui cache sous une ample pèlerine son gros dos arrondi.<br />

Ah ! mes filles, n'ayez jamais, pour celles-là<br />

surtout, que <strong>de</strong>s paroles empreintes <strong>de</strong> sincère et<br />

douce affection, et puissiez-vous dans le fond <strong>de</strong> votre<br />

jeune âme sentir lever les bons germes <strong>de</strong> la fraternité<br />

humaine et ces instincts généreux qui nous portent<br />

à nous montrer pitoyables à ceux qui souffrent.<br />

Non, mes amies, ne vous moqjez jamais <strong>de</strong> rien ni<br />

<strong>de</strong> personne, pas même au sujet <strong>de</strong>s plus petites<br />

choses. Qui son<strong>de</strong>rait la peine qu'une parole amère<br />

peut causer à notre victime ? La raillerie est stérile.<br />

Quand vous avez dit : « Pauline est lai<strong>de</strong>, Marie est fagotée,<br />

Jeanne a un œil vert et un œil gris, » qu'y avezvous<br />

gagné ? Car enfin vous n'avez pas le cœur assez<br />

méchant pour vous complaire uniquement dans le<br />

chagrin d'autrui. Qu'avez-vous donc fait? Votre constatation<br />

maligne a-t-elle guéri le mal? Que dis-je 1<br />

Elle l'a décuplé. Au contraire, feignez <strong>de</strong> ne rien voir,<br />

et le mal dont souffre Pauline, Jeanne ou Marie sera<br />

comme s'il n'était pas, puisqu'il n'existe que par rapport<br />

aux autres et qu'elles ne se sentent plus humiliées<br />

en leur présence.<br />

Et tout cela, voyez-vous, me ramène à cet éternel<br />

conseil que je vous donne à la fin <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong> nos<br />

causeries, — ou peu s'en faut : Soyez bonnes.<br />

Résumé.<br />

Une enfant bien élevée ne doit pas rire <strong>de</strong>s petits<br />

acci<strong>de</strong>nts survenus à une compagne, ni railler son<br />

langage, sa tournure, sa manière <strong>de</strong> voir ou ses idées.<br />

C'est faire preuve <strong>de</strong> méchanceté que <strong>de</strong> se moquer<br />

<strong>de</strong>s infirmes ou <strong>de</strong> ceux qui sont disgraciés <strong>de</strong> la nature.<br />

L'enfant qui a le cœur bon ne voit rien <strong>de</strong> ce<br />

qui peut humilier les autres.<br />

JULIE SÉVP.ETTE.<br />

LANGUE FRANÇAISE<br />

— COURS ÉLÉMENTAIRE =<br />

I. — Ron<strong>de</strong>.<br />

Où est le prunier joli?<br />

Cherchez-le et cherchez-l'y,<br />

Lanturli,<br />

Le prunier que nul n'émon<strong>de</strong>,<br />

Le prunier pour tout le mon<strong>de</strong>,<br />

Cherchez çà et cherchez ci,<br />

C'est ainsi<br />

Pour les pauvres gueux aussi.<br />

Il est dans le bois joli,<br />

Cherchez-le et cherchéz-1'y,<br />

Lanturli,<br />

C'est le beau prunier sauvage.<br />

est à qui le ravage.<br />

Cherchez çà et cherchez ci,<br />

C'est ainsi,<br />

Pour les pauvres gueux aussi.<br />

JEAN RICHE PIN.<br />

Explications.<br />

LES IDÉES. — Une ron<strong>de</strong> est une chanson qu'une<br />

personne chante seule et dont le refrain est répété<br />

par tous en dansant en rond. — On appelle refrain<br />

les paroles <strong>de</strong> la chanson qu'on retrouve dans tous<br />

les couplets. Dites quel est le refrain <strong>de</strong> la ron<strong>de</strong>. —<br />

Que'<strong>de</strong>man<strong>de</strong> le chanteur? (Où est le prunier joli.)<br />

— Que dit-il <strong>de</strong> faire pour le trouver? (De le chercher<br />

partout.) — Le petit mot lanturli signifie qu'il n'indiquera<br />

pas tout <strong>de</strong> suite où est le prunier. — Ce<br />

prunier ne ressemble pas aux autres, on ne Vémon<strong>de</strong><br />

pas, c'est-à-dire que personne n'en prend soin; il n'a<br />

pas <strong>de</strong> propriétaire. A qui est-il? (A tout le mon<strong>de</strong>.)<br />

Et même à qui? (Aux pauvres gueux.) — Est-il facile<br />

<strong>de</strong> le trouver? Où sont les arbres dont tous les passants<br />

peuvent cueillir les fruits? (Dans le bois.) —<br />

Comment est le prunier? (Beau, sauvage.) — A qui<br />

est-il? (A qui le ravage.) — Pourquoi les pauvres<br />

gueux iront-ils cueillir les prunes sauvages? (Ils ont<br />

faim.)<br />

LES MOTS. — Emon<strong>de</strong>r : enlever les branches mortes,<br />

les mousses qui empêcheraient l'arbre d'avoir <strong>de</strong><br />

beaux fruits. — Sauvage : qui pousse seul, sans être<br />

cultivé. — Ravager : cueillir les fruits en cassant le:<br />

branches.<br />

II. — La distribution <strong>de</strong>s sucres d'orge.<br />

Dans la classe moyenne, ma<strong>de</strong>moiselle, <strong>de</strong>bout <strong>de</strong>vant<br />

la boite <strong>de</strong> sucreries placée sur son bureau, procè<strong>de</strong><br />

au partage. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : « Pour qui celui-ci?<br />

Pour qui celui-là? » Les élèves se mettent d'accord<br />

sur un nom : « Pour Un tel, pour Un tel. »<br />

III<br />

Les votants restent d'un côté <strong>de</strong> la classe, les pourvus<br />

passent <strong>de</strong> l'autre côté, au fur et à mesure. At<br />

tentionl Le premier sucre d'orge était un superbe<br />

rouge, brillant, lisse, le plus beau <strong>de</strong> la boîte,<br />

peut-être... — Pour qui?— La réponse partit comme<br />

un boulet <strong>de</strong> canon. — Bouclé! ma<strong>de</strong>moiselle. —<br />

LÉON FRAPIÉ.<br />

Explications.<br />

LES IDÉES. — Les enfants à qui on donne <strong>de</strong>s sucres<br />

d'orge «pour récompense sont tout petits Ils sont à<br />

l'école maternelle. Qui va distribuer les sucres d'orge?<br />

(Mlle l'institutrice.) — Où est-elle? (Devant le bureau.)<br />

— A qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>-t-elle le nom <strong>de</strong>s enfants<br />

qu'il faut récompenser? (Aux élèves.) — Où sont placés<br />

ceux qui disent les noms? (D'un côté <strong>de</strong> la classe.)<br />

— Et ceux qui reçoivent le sucre d'orge? (De l'autre<br />

côté.) — Comment est le premier sucre d'orge sorti<br />

<strong>de</strong> la boîte? (Rouge, brillant, lisse, le plus beau.)<br />

Comment s'appelle l'enfant désigné pour la première<br />

récompense ? — Qui l'a nommé ? (Tous les camara<strong>de</strong>s.,'<br />

LES MOTS. — Procé<strong>de</strong>r : se mettre à faire une<br />

chose. — Votant : celui qui en nomme un autre. —<br />

Les pourvus: ceux qui ont reçu quelque chose<br />

Partir comme un boulet <strong>de</strong> canon signifie ici que<br />

la réponse est faite tout d'un coup et très vite.<br />

III. — La lettre.<br />

Poum a reçu pour ses étrennes une si. belle écritoire<br />

qu'il éprouve le besoin <strong>de</strong> s'écrire une lettre à<br />

lui-même. Il prend, entre ses doigts qui tremblent<br />

un peu, une belle feuille <strong>de</strong> papier. Lentement,<br />

griffonne quelques mots, les sèche au papier buvard,<br />

souffle <strong>de</strong>ssus pour être bien sûr <strong>de</strong> ne pas faire <strong>de</strong><br />

gâchis. Il plie la feuille, l'introduit avec peine dans<br />

une enveloppe; il inscrit, en tirant la langue tant il<br />

s'applique, son nom et son adresse. Il cachette enfin 1<br />

PACI. MARGUERITTE.<br />

Explications.<br />

LES IDÉES. — Qu'a-t-on donné à Poum pour ses<br />

étrennes? (Une écritoire.) — A qui veut-il écrire une<br />

lettre? (A lui.) — Que prend-il d'abord pour écrire"<br />

Pourquoi ses doigts qui tremblent? (Il a peur d'abî<br />

mer le beau papier.) — Pourquoi écrit-il lentement!<br />

(Il ne sait pas bien écrire.) — Pour sécher l'encre,<br />

que fait-il? (Il prend du papier buvard, il souffle.) -<br />

Après avoir écrit, que fait-il d'abord <strong>de</strong> la feuille?©<br />

ensuite? — Que met-il sur l'enveloppe? Son adresse<br />

est-elle bien écrite? (Il s'applique tant qu'il tire 1«<br />

langue.) — Comment cachette-t-il? (Il mouille le bord<br />

<strong>de</strong> l'enveloppe, puis la colle.)<br />

LES MOTS. — Une écritoire : boîte où il y a tout ce<br />

qu'il faut pour écrire : papier, enveloppe, porte-plume,<br />

plumier, crayon, canif. — Griffonner : écrire si<br />

mal qu'on ne peut lire ce qui est écrit. — Gâchis :<br />

malpropreté. — Introduire : faire entrer dans. -<br />

S'appliquer ; faire bien attention.<br />

GRAMMAIRE: DUSSOUCHET, Cours préparatoire, Théorie, 364 exercices<br />

50 c


PARTIE SCOLAIRE<br />

485<br />

Exercices oraux ou écrits.<br />

Indiquer les objets nécessaires pour écrire une lettre.<br />

(Papier, enveloppe, encre, porte-plume, plume.)<br />

— Le papa, la maman reçoivent <strong>de</strong>s lettres quelquefois-;<br />

qui les apporte? (Le facteur.) — Qui les envoie?<br />

(Des parents, <strong>de</strong>s amis qui sont partis.) — Quand on<br />

reste auprès <strong>de</strong>s gens, a-t-on besoin <strong>de</strong> leur écrire?<br />

(On leur parle.) — A qui écrit-on? (A ceux qui sont<br />

loin-.) Poum ne le sait pas ; il a envie <strong>de</strong> recevoir une<br />

lettre, il s'écrit alors à lui-même. — Pourquoi met-on<br />

la lettre dans une enveloppe fermée? (Pour que les<br />

autres ne la lisent pas.) — Quand on reçoit une lettre,<br />

que fait-on <strong>de</strong> l'enveloppe? (On la déchire pour<br />

sortir la feuille.)<br />

Avec <strong>de</strong>s feuilles <strong>de</strong> papier préparées, faire plier<br />

une enveloppe aux enfants. — Dessiner une enveloppe<br />

posée à plat et écrire son adresse <strong>de</strong>ssus.<br />

Composition <strong>français</strong>e.<br />

Une lettre à grand'mère.<br />

{Sujet tiré <strong>de</strong> la dictée.)<br />

Papa écrit à grand'mère. — Il prend une feuille <strong>de</strong><br />

papier, puis une enveloppe. — Il met un timbre. —<br />

Je mets la lettre dans la boîte.<br />

Sujet traité.<br />

Ce matin, papa m'a dit : " Jean, je vais écrire à<br />

grand'mère <strong>de</strong> venir. » Il a pris une feuille <strong>de</strong> papier,<br />

il a écrit. Ensuite, il a plié la feuille et l'a mise dans<br />

une enveloppe. Il a fermé l'enveloppe et. <strong>de</strong>ssus, il<br />

a inscrit l'adresse. Dans le coin, il a collé un joli<br />

timbre rouge. J'ai mis la lettre dans la boîte aux lettres.<br />

Grand'mère l'aura <strong>de</strong>main. — Jean R..., huit<br />

ans et <strong>de</strong>mi.<br />

= = = = = COURS MOYEN • •••=<br />

I. — Chantons la Terre.<br />

Chantons aussi la vieille terre,<br />

La mère au pain,<br />

La mère au chêne et au sapin.<br />

Elle-a ses voix et son mystère,<br />

La mère au pain.<br />

Chantons la terre 1<br />

Chantons aussi la vieille terre !<br />

Nos chers petits<br />

Auprès <strong>de</strong> l'âtre y sont blottis.<br />

Quand ils pleurent, son feu fait taire<br />

Nos chers petits.<br />

Chantons la terre !<br />

Chantons aussi la vieille terre I<br />

Elle a <strong>de</strong>s fleurs.<br />

Elle a <strong>de</strong> gais oiseaux siffleurs<br />

Qui font joyeux le plus austère !<br />

Elle a <strong>de</strong>s fleurs.<br />

Chantons la terre !<br />

JEAN RICHBPIN.<br />

Explications.<br />

Cette chanson est dite par <strong>de</strong>s marins. Ils aiment<br />

par-<strong>de</strong>ssus tout la mer ; cependant ils reconnaissent<br />

que la terre a ses avantages et ses beautés que n'a<br />

pas l'Océan ; dans la chanson, ils vont indiquer lesquels.<br />

l rc _ strophe. — L'homme doit à la terre le pain et<br />

le bois. — Pourquoi l'appeler la mèret (Terme d'affection<br />

familier, pour dire qu'elle produit le blé et<br />

les arbres.) — Quelles sont les voix, c'est-à-dire les<br />

bruits qui se produisent sur terre ? (Le bruit du vent<br />

dans les forêts, le murmure <strong>de</strong>s eaux, le bruit <strong>de</strong> la<br />

pluie qui tombe, etc.) — Un mystère c'est ce qui est<br />

caché. Savons-nous <strong>de</strong>puis quand la terre existe ?<br />

quand elle finira? comment? Ces choses restent <strong>de</strong>s<br />

mystères pour nous.<br />

2° strophe. — Les marins pensent à leurs enfants.<br />

— Quels sentiments expriment les mots : nos chers<br />

petits ? (De la tendresse.) — Où les marins voient-ils<br />

leurs petits ? (Blottis près <strong>de</strong> l'âtre.) — Par quoi est<br />

consolé le chagrin <strong>de</strong> l'enfant? (Par la vue du joli feu.)<br />

3 e strophe. —La terre a d'agréables beautés : les<br />

Heurs, les oiseaux. — Citez <strong>de</strong>s fleurs qui viennent<br />

sans culture sur la terre. (Les anémones, les marguerites,<br />

les renoncules, les fleurs <strong>de</strong>s arbres, etc.) —<br />

Connaissez-vous <strong>de</strong>s oiseaux qui sifflent gaiement ?<br />

(Le merle, le bouvreuil, l'alouette, etc.)<br />

LES MOTS. — L'âtre : partie <strong>de</strong> la cheminée où l'on<br />

fait le feu. — Austère : qui n'aime pas ce qui est<br />

agréable.<br />

Quels sont les vers qui reviennent dans chaque<br />

couplet ? (Le premier et le <strong>de</strong>rnier.) — Dans un même<br />

couplet, quel vers est exactement répété <strong>de</strong>ux fois ?<br />

(Le <strong>de</strong>uxième.) — Quel est celui <strong>de</strong>s couplets que vous<br />

préférez ?<br />

II. — Une moisson <strong>de</strong> fleurs.<br />

I<br />

Catherine s'assied. En ouvrant les mains, elle répand<br />

sur elle sa moisson fleurie. Elle en est toute parfumée,<br />

et déjà les papillons voltigent autour d'elle. Elle choisit,<br />

elle assemble les fleurs ; elle marie les tons pour le plaisir<br />

<strong>de</strong> ses yeux. Plus les couleurs sont vives, plus elle<br />

les trouve agréables. Elle a <strong>de</strong>s yeux tous neufs que<br />

le rouge vif ne blesse point. Les yeux <strong>de</strong> Catherine<br />

sont <strong>de</strong> bons petits yeux qui aiment les coquelicots.<br />

Les coquelicots, voilà ce que Catherine préfère. Mais<br />

leur pourpre fragile s'est déjà fanée et la brise légère<br />

effeuille dans les mains <strong>de</strong> l'enfant leur corolle étincelante.<br />

II<br />

Elle regar<strong>de</strong>, émerveillée, toutes ces tiges en fleur,<br />

et elle voit toutes sortes <strong>de</strong> petits insectes courir sur<br />

les feuilles et sur les fleurs. Ces plantes qu'elle a<br />

cueillies servaient d'habitation à <strong>de</strong>s mouches et à <strong>de</strong><br />

petits scarabées qui, voyant leur <strong>de</strong>meuré en péril,<br />

s'inquiètent et s'agitent. Catherine ne se soucie pas<br />

<strong>de</strong>s insectes. Elle trouve que ce sont <strong>de</strong> trop petites<br />

bêtes et elle n'a d'eux aucune pitié. Pourtant on peut<br />

être en même temps très petit et très malheureux.<br />

Mais c'est là une idée qui, pour le malheur <strong>de</strong>s scarabées,<br />

n'entre pas dans la tête <strong>de</strong> Catherine.<br />

A . FRANCE.<br />

Explications.<br />

LES IDÉES. — Le sujet est bien simple : c'est une<br />

petite fille qui fait un bouquet avec les fleurs qu'elle<br />

a cueillies. Elle les trouve jolies, mais elle admire<br />

surtout les coquelicots à cause <strong>de</strong> leur vive couleur.<br />

Elle regar<strong>de</strong> ensuite les insectes logés dans les fleurs<br />

et qui se sauvent; mais elle ne comprend pas leur<br />

peine.<br />

LES EXPRESSIONS. —Qu'appelle-t-on ordinairement<br />

moisson? — Que veut dire ici le mot? (La moisson,<br />

c'est la récolte <strong>de</strong>s grains ; ici, ce sont les fleurs<br />

cueillies par Catherine.; — Que signifie le mot tons?<br />

(Nuances d'une même couleur qui peut être plus pâle,<br />

plus vive ou plus foncée ; le rose, le rouge vif, le<br />

grenat, sont <strong>de</strong>s tons d^ rouge.) — Expliquer l'expression<br />

<strong>de</strong>s yeux tout neufs. (Ce qui est neuf n'a pas<br />

encore servi; les yeux <strong>de</strong> Catherine n'ont pas encore<br />

regardé beaucoup <strong>de</strong> couleurs, et se plaisent à voir<br />

les plus simples et les plus ordinaires.) — Quel est le<br />

contraire d'une flèur fanée ? (Une fleur fraîche, une<br />

fleur fanée est celle qui a perdu sa fraîcheur.) —<br />

Qu'appelle-t-on une corolle étincelante ? (Les pétales<br />

brillants d'une fleur.)<br />

LES MOTS. — Marier : joindre l'un à l'autre. —<br />

Emerveillée : étonnée et pleine d'admiration. — Fragile<br />

: pe.u durable, sans résistance. — Se soucier :<br />

prendre intérêt à quelque chose.<br />

Exercices oraux ou écrits.<br />

Citer <strong>de</strong>s fleurs rouges autres que le coquelicot.<br />

(Les pivoines, les géraniums, les roses, les oeillets, etc.)<br />

— Indiquer la couleur d'antres fleurs que vous connaissez.<br />

(Les myosotis bleus, les jasmins blancs, les<br />

violettes mauves, les boutons d'or jaunes.) — Qu'appelle-t-on<br />

le calice <strong>de</strong> la fleur ? (Petite couronne <strong>de</strong><br />

feuilles vertes qui soutient la corolle.) — Nommer <strong>de</strong>s<br />

insectes avec la mouche. (Les guêpes, les abeilles, les<br />

coccinelles, les papillons, les libellules.) — Donner<br />

<strong>de</strong>s synonymes <strong>de</strong> s'inquiéter.<br />

(Se troubler, s'émouvoir,<br />

craindre, redouter, appréhen<strong>de</strong>r.) — Quelle est<br />

la diflèrence entre voltiger et voler ? — Chercher <strong>de</strong>s<br />

60 c,<br />

LECTURE COURANTE : TOUTEV, Cours préparatoire, 63 morceaux choisis .


486 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

mots <strong>de</strong> la même famille qu'agréable. (Agrément,<br />

agréer, gré, désagréable, ingrat, etc.)<br />

. Expliquer l'accord <strong>de</strong>s participes dans les expressions<br />

: elle en est -parfumée, leur pourpre s'est fanée,<br />

ces plantes qu'aile a cueillies.<br />

Analyse logique. — Les yeux <strong>de</strong> Catherine jusqu'à<br />

coquelicots. (Une principale, une inci<strong>de</strong>nte.)<br />

Dessiner un papillon.<br />

GRAMMAIRE. —Définitions : verbe, sujet, accord du<br />

verbe, avec son sujet. Faire chercher <strong>de</strong>s exemples<br />

dans la dictée.<br />

CONJUGAISON. — 1 Mo<strong>de</strong> subjonctif, temps passé-<br />

Exemple : Il faut que j'aie <strong>de</strong>ssiné un papillon avant<br />

ce soir.<br />

Composition <strong>français</strong>e.<br />

I. — Les industries textiles. — La teinture.<br />

I. VOCABULAIRE. — Les matières tinctoriales, la<br />

teinturerie, le teinturier, l'indigo, la garance, le safran,<br />

le bois <strong>de</strong> campêche, les couleurs d'aniline, les<br />

mordants, les aci<strong>de</strong>s, l'ammoniaque, le bain <strong>de</strong> teinture,<br />

l'impression sur étoffe. Couleur, coloris, ton,<br />

nuance. Combiner, teindre, aviver, imprimer, brûler.<br />

Pour présenter et faire comprendre les termes du<br />

vocabulaire, raconter comment on teint un vêtement.<br />

Poser ensuite ces questions :<br />

Quelles sont les matières colorantes tirées <strong>de</strong>s végétaux<br />

? — D'où viennent les couleurs d'aniline? (Du<br />

goudron <strong>de</strong> houille.) — Quelles sont les couleurs fournies<br />

par l'indigo ? (Bleu.) — Le safran ? (Jaune.) —<br />

La garance ? (Rouge.) — Qu'est-ce qui dans la teinture<br />

brûle parfois les étofles ? (Les aci<strong>de</strong>s.) — Citer<br />

<strong>de</strong>s nuances <strong>de</strong>s couleurs suivantes : violet (mauve,<br />

prune) ; rouge (rose, pourpre) ; bleu fbleu ciel, bleu,<br />

marine) ; gris (gris perle, gris fer).<br />

Conjuguer le verbe teindre aux temps simples du<br />

mo<strong>de</strong> indicatif.<br />

IL — Une belle étoffe.<br />

(Sujet tiré du vocabulaire.)<br />

Vous avez vu une belle étoffe à fleurs. Décrivez-la.<br />

• Montrez comment on a copié <strong>de</strong>s fleurs naturelles et<br />

comment on les a disposées. — (On peut inviter les<br />

enfants à parler par exemple d'une indienne claire<br />

avec un semis ou une guirlan<strong>de</strong> <strong>de</strong> petites fleurs<br />

(boutons <strong>de</strong> roses, violettes, bluets) : ou bien d'une<br />

étoffe à grands motifs pour ri<strong>de</strong>aux (pavots, coquelicots,<br />

etc.)<br />

III. — Le papillon, la fleur et l'enfant.<br />

(Sujet inspiré par la dictée : Une moisson <strong>de</strong> fleurs.)<br />

Plan.<br />

Un enfant se promène dans un jardin. Un papillon<br />

l'appelle auprès d'une fleur pour lui faire juger leur<br />

querelle. La fleur et le papillon préten<strong>de</strong>nt chacun<br />

être le plus beau. L'enfant tes écoute et leur répond.<br />

Sujet traité.<br />

Un jour, Paul se promenait dans le jardin <strong>de</strong> son<br />

père. Il se disposait à cueillir une magnifique rose<br />

sur laquelle était posé un papillon. La fleur et l'insecte<br />

se disputaient: « Va-t-en! disait la rose, comment<br />

oses-tu te poser sur la reine <strong>de</strong>s fleurs ! — Arrogante<br />

! tu n'as donc pas vu mes ailes <strong>de</strong> pourpre et<br />

d'or, si fines, si délicates ! Tu te trompes si tu te crois<br />

la plus belle. D'ailleurs, ce jeune garçon que voilà<br />

va nous juger. » Et il appela Paul. La rose <strong>de</strong>manda<br />

son avis à l'enfant. Celui-ci réfléchit et au bout d'un<br />

instant, il répondit : « Je ne saurais vous dire qui <strong>de</strong><br />

vous <strong>de</strong>ux est le plus beau, car vous êtes agréables à<br />

voir. Certainement, la rose sent bon, elle est jolie,<br />

mais sous ses <strong>de</strong>hors riants se cachent <strong>de</strong> traîtresses<br />

épines. Quand au papillon, il est superbe; seulement il<br />

est aussi frivole, étourdi, il se vante <strong>de</strong> sa beauté mais<br />

il ne songe pas qu'avant d'avoir cette forme, il n'était<br />

qu'une pauvre chenille à qui l'on faisait la guerre<br />

sans pitié. Je pense donc que vous êtes <strong>de</strong>ux orgueilleux.<br />

Avant d'admirer vos qualités, vous <strong>de</strong>vriez<br />

penser à vos défauts. »<br />

L'enfant s'éloigna pendant que le papillo,n prenait<br />

son vol et disparaissait au loin.<br />

Marcelle S..., douze ans.<br />

-- COURS SUPÉRIEUR -<br />

Le printemps.<br />

Il est donc <strong>de</strong> retour, le printemps I Non plus le<br />

printemps douteux, en manteau persillé <strong>de</strong> givre, qui,<br />

montrant par instant le bout <strong>de</strong> son nez, puis disparaissant<br />

aussitôt, semblait jouer à cache-cache <strong>de</strong>rrière<br />

les buissons dépouillés, mais bien un printemps<br />

véritable, revêtu pour la circonstance d'une belle<br />

robe couleur <strong>de</strong> pelouse piquée d'innombrables fleurettes<br />

jaunes, blanches, rouges et bleues, aussi délicieusement<br />

criar<strong>de</strong>s que celles dont s'ètoilent les prés.<br />

Le pissenlit a déjà ouvert sa cocar<strong>de</strong> d'or dans les<br />

gazons, au milieu <strong>de</strong>squels, quand la brise passe, <strong>de</strong>s<br />

brins luisent; un enivrant parfum <strong>de</strong> verdure nouvelle<br />

remplace, au long du petit sentier, l'o<strong>de</strong>ur tristement<br />

automnale <strong>de</strong>s feuilles mortes et du bois<br />

mouillé; <strong>de</strong>s insectes cuirassés d'acier commencent<br />

leur ron<strong>de</strong> sur l'eau <strong>de</strong>s mares; <strong>de</strong>s pépiements confus<br />

courent à travers les branches, qui bientôt éclateront<br />

en chansons; et bientôt aussi, sous les tonnelles<br />

claires encore avec leurs vrilles <strong>de</strong> houblon et <strong>de</strong><br />

vigne-vierge qui laissent voir <strong>de</strong>s découpures <strong>de</strong> ciel<br />

bleu, bientôt on pourra se répeter les vers du bon<br />

vieux Gustave Mathieu :<br />

Couronné <strong>de</strong> frais lilas,<br />

De blanche aubépine,<br />

Le printemps, à petits pas,<br />

Descend la colline.<br />

Ouil à petits pas, sans se presser. Mais enfin, il l'a<br />

<strong>de</strong>scendue. Si bien qu'un matin, à l'heure où les boutiques<br />

s'ouvrent, il a fait son entrée dans Paris. Par<br />

où est-il venu? Je l'ignore. Peut-être a-t-il suivi la<br />

Seine, et file sous le viaduc d'Auteuil, par le premier<br />

bateau-mouche. Peut-être a-t-il pris le tramway, passant<br />

<strong>de</strong>vant le nez <strong>de</strong>s douaniers entre les fortifications<br />

où, avec l'espoir <strong>de</strong> soleils plus doux, <strong>de</strong>s vagabonds<br />

dorment dans l'herbe. Personne, certes, ne<br />

l'a vu; mais partout, <strong>de</strong>puis quelque temps, se fait<br />

<strong>de</strong>viner sa présence. — PAUL AM'iNe.<br />

Explications.<br />

LES IDÉES. — C'est une <strong>de</strong>scription brillante du<br />

printemps, non pas au moment <strong>de</strong> son arrivée, mais<br />

quand il est en pleine floraison.. La première partie<br />

annonce d'abord le triomphe certain <strong>de</strong> la saison<br />

nouvelle, visible dans l'apparition <strong>de</strong> la verdure,<br />

l'abondance et la variété <strong>de</strong>s fleurs. Ensuite, viennent<br />

<strong>de</strong>s observations <strong>de</strong> détail, extrêmement précises, qui<br />

montrent l'activité <strong>de</strong> la végétation, l'amination <strong>de</strong>s<br />

insectes et <strong>de</strong>s oiseaux, la joie <strong>de</strong>s hommes. C'est<br />

l'intensité <strong>de</strong> la vie qui se manifeste au printemps.<br />

Jusqu'ici, l'auteur décrit la campagne où le changement<br />

<strong>de</strong>s saisons est bien plus sensible que dans les<br />

villes, et où le renouveau apparaît dans toute sa<br />

beauté. Aussi la <strong>de</strong>scription est-elle très colorée et<br />

très poétique. La <strong>de</strong>rnière partie parle <strong>de</strong> l'arrivée<br />

du printemps à Paris. Paul Arène le compare à un<br />

personnage dont l'entrée dans la capitale a passé<br />

inaperçue et n'a été connue que par ses elïets. Au<br />

lieu <strong>de</strong> belles <strong>de</strong>scriptions, ce passage est plein d'une<br />

spirituelle fantaisie.<br />

LES EXPRESSIONS. — Le manteau persillé <strong>de</strong> givre :<br />

çà et là, une légère couche <strong>de</strong> glace reste sur le sol,<br />

tel est le sens général <strong>de</strong> l'expression; persillé veut<br />

dire semé <strong>de</strong> petits points. — Une belle robe couleur<br />

<strong>de</strong> pelouse : la comparaison s'accor<strong>de</strong> avec la précé^<br />

<strong>de</strong>nte; la pelouse'est couverte d'un gazon vert et uni<br />

comme du velours. — Délicieusement criar<strong>de</strong>s : les<br />

couleurs criar<strong>de</strong>s sont voyantes et forment <strong>de</strong>s contrastes<br />

violents, qui sont souvent désagréables; cellesci,<br />

au contraire, sont charmantes à regar<strong>de</strong>r. — Dont<br />

s'ètoilent les prés : le verbe fait image parce qu'il indique<br />

la ressemblance entre la forme et l'aspect <strong>de</strong>s<br />

fleurs dans l'herbe et les astres du ciel. — La cocar<strong>de</strong><br />

d'or : expression qui indique à la fois la forme, la<br />

couleur et le riche éclat <strong>de</strong> la fleur. — L'o<strong>de</strong>ur tristement<br />

automnale : c'est en automne en effet, que les<br />

feuilles tombent; ce n'est pas l'o<strong>de</strong>ur qui est triste,<br />

mais elle s'associe à <strong>de</strong>s pensées tristes, celles <strong>de</strong> la<br />

suspension <strong>de</strong> la vie, <strong>de</strong> l'arrivée du froid. — Les<br />

LECTURE COURANTE: TOUTEY, 1


insectes cuirassés d'acier: les termes font penser aux<br />

reflets métalliques du corselet <strong>de</strong> certains insectes.<br />

LES MOTS. — Douteux : incertain. — Eclater :<br />

faire un bruit soudain et éclatant. — Tonnelle : treillage<br />

en forme <strong>de</strong> berceau couvert <strong>de</strong> verdure. —<br />

Vrille : sorte <strong>de</strong> fil produit par la plan<strong>de</strong> qui s'attache<br />

ainsi à ce qui l'environne. — Vagabond, : celui<br />

qui erre ça et là, sans domicile.<br />

Exercices oraux ou écrits.<br />

Quelle est la cause <strong>de</strong> la venue du printemps? (La<br />

chaleur plus gran<strong>de</strong> du soleil.) — Bans les campagnes,<br />

à quoi reconnaît-on la venue du printemps?<br />

(Surtout à l'èclosion <strong>de</strong>s fleurs et <strong>de</strong> la verdure.) —<br />

A quoi <strong>de</strong>vine-t-on la présence du printemps dans les<br />

villes ? (La température plus douce, les jours plus<br />

longs, la lumière plus vive; les jardins, les squares,<br />

les arbres <strong>de</strong>s avenues reverdissent aussi.) — Quel<br />

est le sens du mot doux dans l'expression les soleils<br />

plus doux? — Quels sont les autres sens du mot?<br />

— Quel est l'adjectif contraire? (1° tiè<strong>de</strong>, agréable à<br />

sentir; le contraire est rigoureux ou ar<strong>de</strong>nt quand il<br />

s'agit <strong>de</strong> la température 2° qui a une saveur peu<br />

accentuée et agréable, une saveur acre est le contraire<br />

d'une saveur douce; 3° qui a <strong>de</strong>s manières<br />

sans brusquerie et qui plaisent ; le contraire, ce sont,<br />

<strong>de</strong>s manières ru<strong>de</strong>s.) — Quel est le sens <strong>de</strong> luire?<br />

Citer <strong>de</strong>s mots <strong>de</strong> la même famille? (Luire veut dire<br />

briller avec un éclat lumineux. Luisant, lumière, lumineux,<br />

lumignon, illuminer, illumination, luci<strong>de</strong>, lucidité,<br />

etc.)<br />

ijRAMMAiRE. — Expliquer l'accord du participe dans<br />

les phrases : il l'a <strong>de</strong>scendus. — Peut-être a-t-il suivi<br />

la Seine. — Personne ne l'a vu. — Quels mots remplace<br />

V dans : je l'ignore. (Toute la phrase : Par où<br />

est-il venu?)<br />

ANALYSE. — Analyse grammaticale <strong>de</strong> la première<br />

phrase : Il est donc <strong>de</strong> retour le printemps '.<br />

Analyse logique <strong>de</strong>puis : Le pissenlit jusqu'à luisent.<br />

(Une principale, une inci<strong>de</strong>nte, une subordonnée.)'<br />

Composition <strong>français</strong>e.<br />

I. — Les fées.<br />

D'invisibles fées se sont réunies autour du berceau<br />

d'une petite fille et lui font chacune un don. Imaginez<br />

la scène.<br />

Plan.<br />

1° Introduction; 2° L'arrivée <strong>de</strong>s fées; 3° Les dons<br />

faits à l'enfant ; 4° Le départ <strong>de</strong>s fées.<br />

Sujet traité.<br />

Depuis longtemps.les fées ont fui les hommes, mais<br />

elles reviennent quelquefois; mystérieusement, elles<br />

prési<strong>de</strong>nt à la naissance d'un enfant, elles lui donnent,<br />

d'un coup <strong>de</strong> baguette magique, les dons qui le<br />

rendront heureux.<br />

Dans la chaumière <strong>de</strong> Jeanne, tout est tranquille :<br />

les lumières s'éteignent, l'enfant née <strong>de</strong>puis quelques<br />

'jours s'endort dans son berceau. L'aïeule, doucement<br />

a baisé le front <strong>de</strong> la petite fille, arrêtant le bercement<br />

inutile. La nuit très claire est parfumée par les<br />

fleurs du jardin. C'est mai. La lune glisse discrètement<br />

ses pâles rayons dans les branches <strong>de</strong>s arbres;<br />

à peine si l'on entend le bruit du ruisseau sous les<br />

joncs. C'est par ce beau clair <strong>de</strong> lune que nous nous<br />

représentons les fées, allant et venant dans les bois.<br />

Sur le sentier qu'éclaire une lueur crue, passent <strong>de</strong>s<br />

formes blanches, gracieuses; elles avancent, <strong>de</strong>s voiles<br />

impalpables flottent autour d'elles. Leurs vêtements<br />

semblent faits <strong>de</strong> légers nuages; serait-ce <strong>de</strong>s fantômes?<br />

Elles viennent; elles sont belles; ce sont <strong>de</strong>s fées.<br />

Minuit sonne. La grille <strong>de</strong> l'enclos s'ouvre sans<br />

bruit, et, dans le chemin qu'éclairent les vers luisants<br />

passent six fées tenant leur baguette magique. Elles<br />

entrent dans la chambre. L'enfant dort dans son berceau;<br />

que vont-elles faire? Elles entourent le berceau<br />

et admirent la jolie petite fille dont le souffle léger<br />

et régulier annonce le sommeil. « Nous voulons rendre<br />

cette enfant -heureuse, dit une fée qui avait sur<br />

le front une éblouissante couronne, faisons-lui chacune<br />

un don. Pour moi, je lui donne la beauté qui<br />

PARTIE SCOLAIRE 4-87<br />

fera d'elle la plus jolie fleur <strong>de</strong>s champs. A vous<br />

maintenant. »<br />

Et la fillette souriait quand une baguette l'effleurait.<br />

« Notre filleule nous fera honneur, elle sera intelligente;<br />

elle aimera le travail <strong>de</strong> l'esprit; elle sera<br />

instruite; je lui donne aussi un jugement droit afin<br />

qu'elle suive le droit chemin. — Tout cela est fort<br />

bien, mais ne s'enorgueillira-t-elle pas <strong>de</strong> sa beauté,<br />

<strong>de</strong>s dons merveilleux <strong>de</strong> son esprit ? Je lui donne la<br />

mod-estie, dit une belle fée qui se tenait tout près du<br />

berceau. Elle goûtera le charme <strong>de</strong>s jours pleins <strong>de</strong><br />

soleil et la beauté <strong>de</strong>s nuits splendi<strong>de</strong>s d'été; elle aimera<br />

la campagne ; elle se plaira dans sa chaumière<br />

qu'elle ne voudra jamais quitter. — Mes sœurs, dit<br />

une autre, vous façonnez surtout son esprit; laissezmoi<br />

mettre dans son coeur la bonté. Elle sera compatissante<br />

pour ceux qui souffrent, elle les ai<strong>de</strong>ra, elle<br />

répandra partout la joie. » Et, ce disant, la mignonne<br />

fée effeuilla sur le lit les fleurs <strong>de</strong> sa couronne.<br />

L'aube blanche naît au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s bois; les fées<br />

baisent la petite fille et s'évanouissent aux premiers<br />

rayons du jour. La mère s'éveille, elle prend le bébé<br />

dans ses bras, et l'embrasse passionnément. Si elle<br />

savait la venue <strong>de</strong>s fées, si elle savait tout le bonheur<br />

qui attend sa fille, elle serait bien heureuse. Mais le<br />

croirait-elle seulement? Au <strong>de</strong>hors, un nuage vaporeux<br />

se dissipe aux rayons naissants du soleil. Un léger<br />

brouillard flotte encore sur le jardin : c'est une<br />

fée qui s'est attardée et dont l'écharpe se déroule à<br />

la brise. — Rose D..., quinze ans.<br />

II- — Faire la <strong>de</strong>scription d'un bel arbre au printemps.<br />

B...<br />

ARITHMÉTIQUE, G É O M É T R I EE T<br />

S Y S T È M E M É T R I Q U E<br />

• COURS ÉLÉMENTAIRE '•<br />

Multiplication <strong>de</strong>s nombres décimaux.<br />

INDICATIONS. — Les <strong>de</strong>ux facteurs sont décimaux.<br />

— Montrer que multiplier un nombre par un dixième<br />

(voir la semaine précé<strong>de</strong>nte), c'est rendre ce nombre<br />

10 fois plus petit. Donc, en multipliant 1, 2, 3, 4...<br />

etc. dixièmes par un dixième, on obtient 1, 2, 3, 4...<br />

etc. centièmes; par conséquent, en multipliant un<br />

nombre <strong>de</strong> dixièmes par <strong>de</strong>s dixièmes, on obtient un<br />

nombre <strong>de</strong> centièmes. Faire remarquer que le produit<br />

contient <strong>de</strong>ux chiffres, autant qu il y en a dans<br />

les <strong>de</strong>ux facteurs. Montrer <strong>de</strong> même que <strong>de</strong>s centièmes<br />

multipliés par <strong>de</strong>s dixièmes, ou <strong>de</strong>s dixièmes<br />

multipliés par <strong>de</strong>s centièmes donnent <strong>de</strong>s millièmes<br />

au produit; ce <strong>de</strong>rnier a trois chittres décimaux, autant<br />

que les <strong>de</strong>ux facteurs. Généraliser et faire déduire<br />

une règle pratique.<br />

Cas particuliers. — 1° La partie décimale <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux,<br />

facteurs, ou <strong>de</strong> l'un d'eux, est terminée par <strong>de</strong>s zéros<br />

—• Rappeler que les zéros à la droite d'un nombre<br />

décimal ne changent pas la valeur <strong>de</strong> ce nombre;<br />

c'est pourquoi, avant d'effectuer la multiplication, on<br />

supprime les zéros écrits à la droite <strong>de</strong>s facteurs décimaux<br />

et on ne les rétablit pas au produit ; 2° L'un<br />

<strong>de</strong>s facteurs est décimal et l'autre est entier et terminé<br />

par <strong>de</strong>s zéros. Pour faire l'opération l'on néglige ces<br />

zéros, mais on les rétablit au produit avant <strong>de</strong> séparer<br />

le nombre <strong>de</strong> chiffres décimaux ; 3° Le multiplicateur<br />

est plus petit que l'unité. Remarquer que,<br />

dans ce cas, le produit est plus petit que le multiplican<strong>de</strong>.<br />

Multiplier par<strong>de</strong>s dixièmes.<br />

INDICATIONS. — Mentalement, pour multiplier par<br />

0.1 ou 0,10, il suffit <strong>de</strong> rendre le multiplican<strong>de</strong><br />

10 fois plus petit (voir Manuel n° 24). Ex. : Quel est<br />

le prix d'une douzaine d'oranges à 0 fr. 10 pièce?<br />

0 fr. 10 X 12 = le dixième <strong>de</strong> 12 ou 1 fr. 20.<br />

Multiplier par 0,2 (ou 0,20), 0,3 (ou 0,30) etc. —<br />

On rond le nombre multiplié 10 fois plus petit, puis,<br />

suivant les cas, on double, on triple, etc. le résultat<br />

obtenu.<br />

LECTURE COURANTE : TûUTEY, Cours élémentaire, 120 morceaux choisi» . . . . 9 0 ^


488 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

l re année.<br />

SOMME OU DIFFÉRENCE DE PRODUITS. — Voir problème-type,<br />

raisonnement et problèmes n 0B 1 à 10,<br />

parmi ceux <strong>de</strong> 2 e année (Manuel général n° 21).<br />

2 e année.<br />

EXPLICATIONS DE TERMES RELATIFS AUX SALAIRES. —<br />

1. Un ouvrier gagne 175 fr. par mois. Dans le même<br />

temps, il dépense 148 tr. et place 27 fr. à la caisse<br />

d'épargne. Expliquer que 175 fr. est le gain mensuel<br />

<strong>de</strong> cet ouvrier, que 148 fr. sont ses dépenses<br />

mensuelles et que 27 fr. sont ses économies.<br />

AUTRES DONNÉES. — 2. Un employé gagne 1800 fr.<br />

par an. Au bout-<strong>de</strong> l'année, il a dépensé 1540 fr. et<br />

placé 230 fr. à la caisse d'épargne.<br />

3. Un ouvrier qui gagne 4 ir. par jour dépense 4 fr.<br />

pour sa nourriture tous les jours. Il ne peut donc<br />

rien mettre à la caisse d'épargne.<br />

4. Une ouvrière a gagné 36 fr. dans sa semaine,<br />

mais elle a dépensé 42 tr. ; pour pouvoir payer, elle a<br />

été obligée d'emprunter G. fr. à <strong>de</strong>s amies.<br />

QUESTIONS SUR CES DONNÉES. — Selon la donnée<br />

proposée, indiquer la somme représentant le gain<br />

mensuel, hebdomadaire ou journalier, les dépenses<br />

annuelles ou journalières, les économies, etc. — Dans<br />

les <strong>de</strong>ux premières données, montrer ce que représentent<br />

les économies : la différence entre le gain et<br />

les dépenses. — Dans la 3 e donnée, que <strong>de</strong>viennent les<br />

économies, la dépense étant égale au gain? Faire dire<br />

ce qu'est obligée <strong>de</strong> faire une personne qui dépense<br />

plus qu'elle ne gagne (4 e donnée). —Chercher les dépenses<br />

que sont obligés <strong>de</strong> faire les ouvriers : nourriture,<br />

entretien, vêtements et blanchissage, loyer, etc.<br />

Quelles sont les dépenses inutiles qu'ils font parfois?<br />

(tabac, cabaret, etc.) Doit-on dépenser tout ce qu'on<br />

gagne? Que peut-on faire <strong>de</strong> ses économies? (Caisse<br />

d'épargne, mutualités, etc.)<br />

PROBLÈMES. — Calcul <strong>de</strong>s dépenses. — 1. Une<br />

famille dépense en moyenne 6 fr. 75 par jour. Combien<br />

dèpense-t-elle par an? — R. : 2463 fr. 75.<br />

2. Uae ouvrière dépense 3 fr. 15 par jour pour sa<br />

n ourriture et 300 fr. par an pour son logement. Quelles<br />

sont ses dépenses annuelles? — R. : 1449 fr. 75.<br />

3. Un employé dépense par mois 86 fr. <strong>de</strong> nourriture,<br />

25 fr. d'entretien et 20 fr. <strong>de</strong> loyer. Quel est le<br />

montant <strong>de</strong> ses dépenses mensuelles ? <strong>de</strong> ses dépenses<br />

annuelles? — R. . 131 fr.; 1572 fr.<br />

4. Un contremaître dépense par mois 102 fr. <strong>de</strong><br />

nourriture et 29 fr. <strong>de</strong> dépenses diverses. Il paye en<br />

outre 430 fr. <strong>de</strong> loyer par an. Quelle somme dépenset-il<br />

par an? — R. : 2002 tr.<br />

5. Une famille dépense 28 fr. par semaine pour sa<br />

nourriture, 22 fr. par mois pour son entretien et<br />

87 fr. 50 par trimestre pour son loyer. Quel est le<br />

montant <strong>de</strong>s dépenses annuelles <strong>de</strong> cette famille? —<br />

R. : 2070 fr.<br />

Calcul <strong>de</strong>s dépenses connaissant le gain et les économies.<br />

— 1. Un employé gagne 1800 fr. par an et<br />

économise 275 fr. dans le même temps. Combien dép'ense-t-il?<br />

— R. : 1525 fr.<br />

2. Un ouvrier qui gagne 1760 fr. par an, porte 5 fr.<br />

par semaine à la caisse d'épargne postale. Combien<br />

peut-il dépenser par an? — R. : 1500 fr.<br />

3. On ouvrier qui gagne 5 fr. 50 par jour, peut<br />

économiser 225 fr. par an. Combien lui reste-t-il à<br />

dépenser dans toute son année? — R. : 1782 fr. E0.<br />

4. Une ouvrière qui gagne 28 fr. par semaine met<br />

10 fr. par mois à la caisse d'épargne. Combien dépense-t-elle<br />

par an? — R. : 1336 fr.<br />

5. Un employé qui gagne 2400 fr. par an, met par<br />

mois 10 fr. k la caisse <strong>de</strong>s retraites et place 50 fr. par<br />

trimestre à la caisse d'épargne. Combien peut-il dépenser<br />

par an? — R. : 2080 fr.<br />

Notions usuelles.<br />

I. LE LOSANGE. — Montrer un losange découpé, le<br />

placer sur un côté pour faire remarquer qu'un losange<br />

est un^ parallélogramme qui a quatre côtés<br />

égaux. Ce qu'on entend par diagonales du losange.<br />

Réaliser un losange, soit en fil <strong>de</strong> fer, soit avec un<br />

mètre pliant, et en faire varier la forme en augmentant<br />

ou en réduisant une <strong>de</strong>s diagonales. Exemples :<br />

vitraux, carrelage, etc. Comparer avec le carré : losange<br />

qui a quatre angles droits. Périmètre du losange<br />

: longueur du côté x 4. Division du losange<br />

par ses diagonales (pliage et découpage).<br />

II. LE DÉCALITRE. — Le <strong>de</strong>mi-<strong>de</strong>calitre, le double<br />

décalitre. — Description : mesures en bois ou en<br />

tôle; hauteur = diamètre ; expliquer l'utilité du T<br />

intérieur en fer, du double décalitre. Exercices d'application<br />

analogues à ceux qui ont été indiqués à<br />

propos du litre. Combien le décalitre, le <strong>de</strong>mi-dal., le<br />

double dal., contiennent-ils <strong>de</strong> litres? (Constater par<br />

<strong>de</strong>s mesures.) Chercher dés vases contenant environ<br />

1 dal.; — que mesure t-on au décalitre ?(Grains, pommés<br />

<strong>de</strong> terre, charbons, etc.)<br />

Idée <strong>de</strong> l'hectolitre, donnée à l'ai<strong>de</strong> d'une caisse <strong>de</strong><br />

5 dm. x 5 X 4 ou d'un cubage approché. Mêmes<br />

exercices : combien l'hl. contient-il <strong>de</strong> 1.7 <strong>de</strong> dal.? <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>mi-dal.? <strong>de</strong> doubles dal.? etc.<br />

= = = = = COURS MOYEN = = = = =<br />

Sommaire.<br />

ARITHMÉTIQUE. — Notions élémentaires sur les<br />

effets <strong>de</strong> commerce. — Dans le commerce, au lieu <strong>de</strong><br />

payer les marchandises au comptant, on emploie généralement<br />

<strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> commerce : billet à ordre<br />

et traite '. Le premier est un écrit par lequel un débiteur<br />

promet <strong>de</strong> payer à son créancier, à une date<br />

fixée d'avance (échéance), la somme qu'il lui doit ; il<br />

est par conséquent rédigé par le débiteur ; le second<br />

est un écrit par lequel le créancier invite son débiteur<br />

à lui payer, à une date donnée (échéance) la<br />

somme due, il est rédigé par le créancier. Mais si le<br />

créancier désire toucher son argent avant l'échéance,<br />

il le vend à un banquier, qui lui paye l'effet, diminué<br />

cependant <strong>de</strong> l'intérêt <strong>de</strong> la somme indiquée (appelée<br />

valeur nominale) pendant le temps qui reste à courir<br />

jusqu'à l'échéance ; cet intérêt s'appelle escompte<br />

.et la somme que reçoit le créancier se nomme valeur<br />

actuelle ou valeur au comptant <strong>de</strong> l'effet. — Calcul<br />

<strong>de</strong> l'escompte et <strong>de</strong> la valeur actuelle. — Se calculent<br />

comme l'escompte et la valeur actuelle (le tant pour<br />

cent déduit) : la remise ou escompte au comptant<br />

(calcul du prix net), la retenue sur traitement pour<br />

la retraite (calcul <strong>de</strong>s appointements reçus), etc.<br />

GÉOMÉTRIE. — Le cylindre droit. — Description :<br />

montrer que c'est un volume engendré par un rectangle<br />

qui tourne autour d'un <strong>de</strong> ses côtés (qu'on<br />

appelle axe ou hauteur du cylindre). — Exemples :<br />

tuyau, colonnes, crayon, etc. — Développement du<br />

cylindre (à l'ai<strong>de</strong> d'une feuille <strong>de</strong> papier appliquée<br />

autour d'un corps cylindrique). — Surface latérale =<br />

surface d'un rectangle qui a pour longueur la circonférence<br />

<strong>de</strong> base et pour largeur la hauteur du cylindre.<br />

(Surf. lat. =/TIDH ou 2 TTRH.) — Pour avoir la<br />

surface totale, ajouter les <strong>de</strong>ux cercles <strong>de</strong> base ; d'où<br />

la formule : 2 7rRH -f 2 71R 2 ou 2 nR (H + R).<br />

SYSTÈME MÉTRIQUE. — Mesures <strong>de</strong> capacité. — Ce<br />

qu'on entend par capacité ou Gontenaq.ce (volumi<br />

intérieur <strong>de</strong>s récipients). — Unité -. litre, volume d'un<br />

décimètre cube. — Multiples et sous-multiples décimaux.<br />

— Numération et écriture <strong>de</strong>s mesures <strong>de</strong> capacité..—<br />

Mesures effectives : du centilitre à l'hectolitre<br />

(y compris les doubles et les moitiés). — Description<br />

<strong>de</strong>s quatre catégories <strong>de</strong> mesures effectives:<br />

en bois, en fer-blanc (huile, lait), en étain (voir les<br />

manuels, utiliser les mesures du compendium). —<br />

Remarque : les litres en verre et les tonneaux, n'ayant<br />

pas une capacité suffisamment exacte, ne sont pas<br />

considérés comme <strong>de</strong>s mesures.<br />

• Relations entre les mesures <strong>de</strong> volume et <strong>de</strong> capacité.<br />

— Dresser un tableau <strong>de</strong>s unités correspondantes<br />

: 1 000 1. = 1 m 3 ; 1 hl. = 100 dm 3 ; 1 dal.<br />

= 10 dm 3 ; 1 1. = 1 dm 3 ; 1 dl. = 100 cm 3 ; 1 cl.<br />

- 10 cm 3 .<br />

Problèmes d'application.<br />

I. CALCUL DE L'ESCOMPTE. — Calcul mental. —<br />

marquer que l'escompte, est le 1/100 du capital, à<br />

1. Voir modèles d'efîets, soit dans les traités, soit dans les<br />

années précé<strong>de</strong>ntes du Manuel.<br />

LECTURE COURANTE: TOUTEY, Cours moyen, 200 morceaux choisis d'auteurs <strong>français</strong>. 1.50


1 0/0 pour 1 an ou 360 j.; à 6 0/0 pour... 60 ,j. ; à<br />

4 0/0 pour... 90 j. ; à 3 0/0 pour... 120 j. ; à 5 0/0<br />

pour... 72 j.<br />

1. Quel est l'escompte d'un billet <strong>de</strong> 840 fr., k 60/0<br />

pour 60 j. ? (le 1/100 <strong>de</strong> 840 fr. ou 8 fr. 40) ; pour<br />

30 j. (la moitié : 4 fr. 20) ; pour 90 j. (3 fois la moitié<br />

: 12 fr. 60); pour 120 j. (le double : 16 fr. 80) ;<br />

etc., etc.<br />

2. Quel est, à 40/0, l'escompte d'un billet <strong>de</strong> 1200fr.<br />

pour 90j. ? (le 1/100 ou 12 fr.) ; pour 45 j. ? (6 fr.) ;<br />

pour 30 j. ? (4 fr.) ; pour 120 j. ? (16 fr.), etc.<br />

Calcul écrit. — 3. Quel escompte <strong>de</strong>vra retenir un<br />

banquier pour un billet <strong>de</strong> 1 800 fr., payable dans<br />

120 j., l'escompte étant calculé à 6 0/0? [Rhône.) —<br />

R. : 36 fr. ; — pour un billet <strong>de</strong> 1 500 fr. payable dans<br />

90 j., l'escompte étant calculé à 5 0/0 ? (Oise.) — R. :<br />

18 fr. 75.<br />

4. On escompte, le 3 septembre, un billet <strong>de</strong><br />

12 640 fr. payable le 27 décembre suivant. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> calculer cet escompte à. 4 1/2 0/0. (Somme.)<br />

— R. : pour 54 jours : 85 fr. 32 ou 85 fr. 35.<br />

5. Calculer l'escompte d'un billet <strong>de</strong> 1875 fr. payable<br />

le 2 novembre et escompté le 12 juillet précé<strong>de</strong>nt au<br />

taux <strong>de</strong> 5 0/0. (Seine.) — R. : pour 113 j. : 29 fr. 45.<br />

II. CALCUL DE LA SOMME VERSÉE par le banquier.<br />

— 1. Quelle est la valeur actuelle d'un billet <strong>de</strong><br />

2 400 fr. payable dans 60 jours et escompté à 4 0/0 ?<br />

(Seine-Inférieure.) — R. : 2.384 fr. ; d'un billet <strong>de</strong><br />

1 375 fr. payable dans 2 mois et escompté à 5 0/0 ?<br />

(Indre-et-Loire.) — R. : 1 363 fr. 55.<br />

2. Un négociant présente à. l'escompte un billet <strong>de</strong><br />

3 318 fr. payable dans 2 mois 8 jours. Le taux <strong>de</strong><br />

l'escompte étant 6 0/0, combien le négociant recevrat-il?<br />

(Meuse.) — R. : 3 280 fr. 40.<br />

3. Quelle somme donnera-t-on au porteur d'un<br />

billet <strong>de</strong> 1 960 fr. payable le 29 juin et escompté le<br />

3 avril précè<strong>de</strong>nt au taux <strong>de</strong> 5 0/0 ? (Indre-et-Loire.)<br />

— R. : après 87 j. : 1 934 fr. 30.<br />

4. Quelle somme remettra un banquier sur un<br />

billet <strong>de</strong> 450 fr. payable dans 40 jours, s'il prélève un<br />

escompte <strong>de</strong> 6 0/0 et une commission 1 <strong>de</strong> 1/8 0/0?<br />

(Giron<strong>de</strong>.) — R. : Escompte : 3 fr. ; commission :<br />

1/8 X 4,50 = 0 fr. 55 par défaut. Total : 3 fr. 55.<br />

Somme remise : 446 fr. 45.<br />

III. TANT POUR CENT DÉDUIT.'— Calcul du prix net,<br />

remise déduite du prix d'achat, bénéfice déduit. —<br />

Calcul mental.—1. Quelle sera, à raison <strong>de</strong> 2 0/0, la<br />

remise sur un achat <strong>de</strong> 200 fr. ? <strong>de</strong> 400 fr. ? <strong>de</strong> 700 fr. ?<br />

<strong>de</strong> 1 000 fr. ? Combien <strong>de</strong>vra-t-on payer dans chaque<br />

2. Mêmes questions si la remise était calculée à<br />

raison <strong>de</strong> 3 0/0, <strong>de</strong> 4 0/0, <strong>de</strong> 6 0/0, etc.<br />

Calcul écrit. — Calcul du prix d'achat. — 3. Un<br />

marchand vend <strong>de</strong>s marchandises pour 1 875 fr.<br />

Combien lui ont-elles coûté, s'il a gagné 10 0/0 sur le<br />

prix <strong>de</strong> vente ? (Paris.) — R. : 1 687 fr. 50.<br />

4. Un marchand vend <strong>de</strong>s grains pour la somme <strong>de</strong><br />

2 475 fr. Combien les avait-il achetés, sachant qu'il a<br />

gagné 10 0/0 sur le prix <strong>de</strong> vente ? (Seine.) — R. :<br />

2 227 fr. 50.<br />

Calcul du prise net. — 5. Une personne achète <strong>de</strong>s<br />

marchandises pour 475 fr. Elle paye comptant, et on<br />

lui fait une remise <strong>de</strong> 2 0/0. Combien verse-t-elle ?<br />

(Basses-Pyrénées.) — R. : 465 fr. 50.<br />

6. Un commerçant a vendu 105 m. <strong>de</strong> toile à<br />

I fr. 80 le mètre, 75 m. <strong>de</strong> calicot à. 0 fr. 80, et<br />

II douzaines <strong>de</strong> mouchoirs à 9 fr. 50 la douzaine.<br />

Combien recevra-t-il s'il fait une rf mise <strong>de</strong> 3 fr. 25 0/0?<br />

Solution. — Prix <strong>de</strong> la toile : 1 fr. 80 X 105 =<br />

189 fr. ; du calicot : 0 fr. 80 x 75 = 60 fr. ; et <strong>de</strong>s<br />

mouchoirs : 9 fr. 50 x 11 = 104 fr. 50. Total : 353 fr. 50.<br />

Remise : 3 fr. 25 x 3,535 = 11 fr. 50 par excès.<br />

Net à payer : 353 fr. 50 — 11 fr. 50 = 342 fr.<br />

7. Un débitant achète une pièce <strong>de</strong> vin <strong>de</strong> 225 lit.<br />

pour 60 fr., fût compris. En payant comptant, il<br />

obtient une remise <strong>de</strong> 2 0/0. A combien lui revient<br />

le litre, si le fût a une valeur <strong>de</strong> 8 fr. ? (Mayenne.)<br />

Solution. — Remise : 2 fr. X 0,6 = 1 fr. 20. Prix <strong>de</strong><br />

1. Lo droit do commission quo prélèvent los banquiers<br />

pour so couvrir <strong>de</strong> leurs Irais d'écriture et <strong>de</strong> leurs risques,<br />

so calcule sur lo montant <strong>de</strong> l'effet, sans tenir compte du<br />

temps (il est ordinairement <strong>de</strong> 1/4 0/0).<br />

PARTIE SCOLAIRE 489<br />

revient net : 60 fr. — (1 fr. 20 + 8 fr.) = 50 fr. 80.<br />

Prix <strong>de</strong> revient du litre : 50 fr. 80 : 225 = 0 fr. 22.<br />

8. Une ouvrière reçoit 25 m. 80 <strong>de</strong> drap à 11 fr.<br />

le mètre, 8 m. 40 <strong>de</strong> velours à 18 fr. 15 le mètre,<br />

24 m. 50 <strong>de</strong> toile à 2 fr. 60 le mètre. Faites la facture<br />

en tenant compte d'une remise <strong>de</strong> 3 0/0 sur le<br />

tout, payé comptant. (Seine-et-Oise.)<br />

Solution '. — Prix du drap : 11 fr. X 25,80 =<br />

283 fr. 80 ; du velours : 18 fr. 15 x 8,4 = 152 fr. 4 f i;<br />

<strong>de</strong> la toile : 2 fr. 60 x 24,5 = 63 fr. 70. Total :<br />

•499 fr. 96. Remise : 15 fr. par excès. Net à payer :<br />

484 fr. 95 par défaut.<br />

9. On facture 15 m. 60 <strong>de</strong> drap à 25 fr. le mètre,<br />

32 m. <strong>de</strong> soie à 8 fr. 75 le mètre, 20 m. d'alpaga à<br />

6 fr. 50, le tout payable à 90 jours'; mais l'acheteur<br />

paye au bout <strong>de</strong> 15 jours, moyennant un escompte <strong>de</strong><br />

S 0/0 par an. Faites la facture. (Gard.)<br />

Solution!. — P. du drap : 390 fr. ; <strong>de</strong> la soie :<br />

280 fr. ; <strong>de</strong> l'alpaga : 130 fr. Total 800 fr. L'escompte<br />

pour 90 — 15 jours = 75 jours est <strong>de</strong> 10 fr. Net à<br />

payer : 790 fr.<br />

Retenue pour retraites. — 1. Un employé gagne<br />

2 400 fr. par an. Combien reçoit-il par mois, si on lui<br />

fait une retenue <strong>de</strong> 5 0/0 pour la caisse <strong>de</strong>s retraites ?<br />

(Vaucluse.) — R. : retenue : 120 fr. ; traitement<br />

mensuel : 190 fr.<br />

2. Dix ouvriers ont gagné 1 050 fr. en 25 jours <strong>de</strong><br />

travail; sachant qu'on leur fait une retenue <strong>de</strong> 4 0/0<br />

pour la caisse <strong>de</strong>s retraites, combien chaque ouvrier<br />

recevra-t il par jour <strong>de</strong> travail? (Aièvre-.)<br />

Solution. — Retenue : 42 fr. Net payé : 1 008 fr. ;<br />

par ouvrier : 100 fr. 80; par jour : 4 fr. 03.<br />

3. Un employé gagne 1500 fr., sur lesquels on lui<br />

tait subir une retenue <strong>de</strong> 5 0/0. Il veut économiser<br />

12 fr. par mois. Quelle sera sa dépense journalière ?<br />

(Puy-<strong>de</strong>-Dôme.)<br />

Solution. — Retenue : 5 fr. x 15 = 75 fr. Traitement<br />

net : 1425 fr. Economies : 144 fr. Dépenses<br />

annuelles : 1281 fr. Dépenses par jour : 1281 fç. :<br />

365 = 3 fr. 50.<br />

IV. REVISION AVEC TANT POUR CENT DÉDUIT. — U n libraire<br />

achète 8 douzaines <strong>de</strong> volumes à 2 fr. 75 l'un.<br />

On lui fait une remise <strong>de</strong> 25 0/0 et on lui donne 13 volumes<br />

pour 12. Que doit-il revendre le volume pour<br />

gagner 36 fr. sur le tout ? (Oise )<br />

Solution. — Prix d'achat : 2 fr. 75 X 12 x 8 =<br />

264 fr. Remise 66: fr. Net à payer : 198 fr. Prix <strong>de</strong><br />

vente <strong>de</strong> 13 x 8 = 104 volumes : 198 fr. + 36 fr. =<br />

234 fr. Prix <strong>de</strong> vente du volume : 234 fr. : 104 =<br />

2 fr 25.<br />

2. On a acheté chez un libraire une douzaine <strong>de</strong><br />

livres dont le prix marqué au catalogue est <strong>de</strong> 2 fr. 60<br />

l'un. Le libraire fait une remise <strong>de</strong> 15 0/0 et donne<br />

le 13 e gratis. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> : 1° à combien revient un<br />

exemplaire ; 2» ce que l'on gagnera sur le tout, en<br />

•revendant ces livres le prix marqué. (Drôme.)<br />

Solution. — Prix d'achat : 2 fr. 60 x 12 = 31 fr. -20.<br />

Remise : 4 fr 68. Net à payer : 26 fr. 52. Prix <strong>de</strong><br />

revient d'un volume : 26 fr. 52 : 13 = 2 fr. 04. Prix<br />

<strong>de</strong> vente : 2 fr. 60 X 13 = 33 fr. 80. Bénéfice : 7 fr. 28.<br />

3-éométrie e t système métrique.<br />

1. SURFACE DU CYLINDRE. — 1. Quelle est la surface<br />

convexe d'un cylindre dont la base a un décimètre et<br />

<strong>de</strong>mi <strong>de</strong> circonférence et dont la hauteur est 0 m. 75?<br />

(Seine-et-Marne.) — R. : 0 m 2 1125.<br />

2. Quelle est la surface totale d'un cylindre ayant<br />

1 m. 20 <strong>de</strong> diamètre et 2 m. 50 <strong>de</strong> longueur? — R. :<br />

Surf, latérale : 9 m 2 42 ; totale :11m 2 68.<br />

3. On fait vernir, à raison <strong>de</strong> 1 fr. 10 le mètre carré,<br />

la surface d'une colonne <strong>de</strong> fonte ayant 7 m. 50 <strong>de</strong><br />

haut et 0 m. 90 <strong>de</strong> diamètre. Quelle est la dépense ?<br />

(Nord.) — R. : 23 fr. 35 par excès.<br />

II. VOLUMES ET CAPACITÉS. — 1. Lorsque le litre <strong>de</strong><br />

vin coûte 0 fr. 75, combien coûte le décalitre ? (7 fr. 50) ;<br />

l'hectolitre? (75 fr.) ; la barrique <strong>de</strong> 2hl. 28? (167 fr.).<br />

2. Quels sont les rapports qui existent entre les<br />

mesures <strong>de</strong> volume et les mesures <strong>de</strong> capacité ? (Giron<strong>de</strong>.)<br />

3. On verse 35 cm 3 <strong>de</strong>vin dans un décilitre. Combien<br />

1. Modèle do disposition au n° 9 du Manuel.<br />

LECTURE EXPLIQUÉE: GUÉCHOT, Premier livre, Cours élémentaire |^rr s e n année . ^ 1.


490 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

faut-il <strong>de</strong> centilitres d'eau pour achever <strong>de</strong> le remplir?<br />

(Nord.) — R. : 1 cl. 5.<br />

chargera du port et du brochage pour lesquels la<br />

rant, une remise <strong>de</strong> 24 pour 100, à condition qu'il se<br />

4. En se congelant, l'eau augmente <strong>de</strong> 0,075 <strong>de</strong> son dépense soit s'élever à 2 1/20/0. Quel sera le bénéfice<br />

volume. Combien <strong>de</strong> décimètres cubes <strong>de</strong> glace fournissent<br />

4 hl. 8 1. d'eau? (Eure.) — R. : 438 dm 8 6 ; Indications. — Prix net <strong>de</strong> la vente faite par le li­<br />

du libraire dans cette opération 1 (Brev.élém.,Seine.)<br />

combien <strong>de</strong> litres d'eau ont donné 26^ dm 3 <strong>de</strong> glace ? braire : 6548 fr. x 83/100 = 5434 fr. 84. Mais<br />

(Pas-<strong>de</strong>-Calais.) — R. : 244 1. 125.<br />

comme il obtient 13 vol. pour 12, il ne doit payer<br />

que les 12/13 <strong>de</strong>s volumes qu'il fournit ou 6 548 fr.<br />

= = COURS SUPÉRIEUR - X 12/13 " = 6 044 fr. 30. Mais il obtient également un<br />

Sommaire.<br />

ARITHMÉTIQUE. — Le tant pour cent. — Expliquer<br />

ce qu'on entend par remise, rabais ou escompte au<br />

comptant, par prix fort et par pria; net; par bénéfice<br />

brut, par bénéfice net, par bénéfice pour cent sur<br />

le prix d'achat ou sur le pria; <strong>de</strong> vente i . — Comment<br />

on calcule la commission faite à un commissionnaire<br />

ouà un courtier, la retenue 2 faite pour la retraite,<br />

sur <strong>de</strong>s appointements, les primes d'assurance, les<br />

droits d'enregistrement, les honoraires <strong>de</strong>s architectes<br />

(généralement 5 "pour 100 sur le montant du <strong>de</strong>vis).<br />

— Expliquer encore comment on indique les proportions<br />

pour cent <strong>de</strong>s éléments qui entrent dans la<br />

composition <strong>de</strong>s corps, le ren<strong>de</strong>ment pour cent d'une<br />

matière dont on extrait un produit, etc.<br />

GÉOMÉTRIE. — Prismes évidés. — Calcul du volume,<br />

<strong>de</strong>ux procédés : 1° calculer la différence du<br />

prisme total diminué du prisme intérieur 3 ; 2» calculer<br />

la surface <strong>de</strong> la base pleine et multiplier par la<br />

hauteur.<br />

SYSTÈME MÉTRIQUE. — Calcul <strong>de</strong> la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong>s<br />

corps. — D = P/V. Rappeler les procédés scientifiques<br />

employés pour trouver la <strong>de</strong>nsité' <strong>de</strong>s corps :<br />

balance hydrostatique, métho<strong>de</strong> du flacon, aéromètre,<br />

etc. (Consulter les manuels <strong>de</strong> physique.) —. Application<br />

: corps flottants ou plongés dans l'eau, aérostats<br />

et force ascensionnelle.<br />

Problèmes d'application 4 .<br />

TANT POUR.CENT COMMERCIAL. — Pria; d'achat, bénéfice,<br />

etc. — 1. A quel prix un commerçant doit-il<br />

marquer un objet qui revient à 57 fr. s'il veut gagner<br />

20 pour 100 du prix <strong>de</strong> vente, tout en faisant à l'acheteur<br />

une remise <strong>de</strong> 5 pour 100 du prix marqué?<br />

Indications. — Ce qu'il vend 100 fr. n'a été acheté<br />

que 80 fr., ce qu'il a acheté 57 fr. doit donc être<br />

, 57 fr. x 100 .<br />

vendu : 3- = 71 fr. 2o. Mais comme ce qui<br />

OU<br />

est marqué 100 fr. ne sera vendu que 95 fr., ce qui<br />

. , , , 71 fr. 25 X 100<br />

est vendu /I fr. 2o <strong>de</strong>vra etre marqué :- ^<br />

= 75 fr.<br />

2. Un éditeur publie un livre; les frais d'impression<br />

et autres s'élèvept à 1 875 fr. ; il vend ce livre<br />

par douzaines en faisant une remise <strong>de</strong> 25 pour 100<br />

sur le prix fort, qui est <strong>de</strong> 2 fr. 50 l'exemplaire, et il<br />

donne en plus chaque treizième. Dans ces conditions,<br />

son gain s'élève à 2625 fr. lorsque l'édition-est épuisée.<br />

A combien d'exemplaires l'ouvrage a-t-il été<br />

tiré? (Bourses ens. prim. sup.)<br />

Indications. — Prix <strong>de</strong> vente <strong>de</strong> l'exemplaire :<br />

2 fr. 50 X 75/100 = 1 fr. 875 Prix <strong>de</strong> vente total :<br />

1 875 fr. + 2 625 fr. = 4 500 fr. Prix d'une douzaine :<br />

1 tr. 875 x 12 = 22 fr. 50. Nombre <strong>de</strong> douzaines<br />

vendues (13 volumes livrés) : 1 douz. (4 500 : 22,5) =<br />

200 douz. Nombre d'exemplaires : 13 ex. X 200 =<br />

2 600 exemplaires.<br />

3. Un libraire s'engage à fournir 6 548 fr. <strong>de</strong> livres<br />

moyennant un rabais <strong>de</strong> 17 pour 100 sur le prix courant<br />

<strong>de</strong>s ouvrages qu'on lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> et obtient <strong>de</strong>s<br />

éditeurs qu'ils lui donneront 13 volumes pour le prix<br />

<strong>de</strong> 12 et qu'ils lui feront en outre, sur le prix cou­<br />

1. Commercialement on ne <strong>de</strong>vrait jamais calculer autrement<br />

le bénéfice ; consulter le Vrai Gui<strong>de</strong> du ven<strong>de</strong>ur, par<br />

Brubach, chez Hachette et Cie.<br />

2. Dans l'enseignement, 5 pour 100, plus le premier douzième<br />

du traitement ou <strong>de</strong> toute augmentation <strong>de</strong> traitement.<br />

3. Seul procédé possible lorsqu'il y a un fond.<br />

4. Revoir on calcul rapi<strong>de</strong> quolques-uns <strong>de</strong>s problèmes relatifs<br />

au tant pour cent donnés au cours moyen (n" 30 et 31<br />

du Manuel).<br />

rabais <strong>de</strong> 24 0/0, il n'a à payer que 6 044 fr. 30 X<br />

76/100 = 4 593 fr. 67. Prix <strong>de</strong> revient, avec port et<br />

brochage.: 4 593 fr. 67 x 102,5/100 = 4708 fr. 50.<br />

Bénéfice : 5434 fr. 84 — 4708 fr. 50 = 726 fr. 35.<br />

Commission. — 1. Un courtier vend <strong>de</strong>s marchandises<br />

1 512 fr. <strong>de</strong> plus qu'elle ne lui ont coûté.<br />

Cette commission forme les 18 0/0 du prix <strong>de</strong> la<br />

vente. Quel était le prix d'achat? (Bourses école sup.<br />

<strong>de</strong> commerce, Seine.)<br />

Indications. — 1512 fr. représentent les 18/100 du<br />

prix <strong>de</strong> la vente. Ce prix <strong>de</strong> vente égale donc 1512 fr.<br />

x 100/18 = 8 400 fr. Le prix payé par le courtier<br />

est donc : 8 400 fr. — 1512 fr. = 6 888 fr.<br />

2. Un négociant a donné à vendre une marchandise<br />

à <strong>de</strong>ux courtiers. Le premier en a débité les 7/15<br />

et le <strong>de</strong>uxième les 8/15. Ne vendant pas au même<br />

prix, ils se trouvent cependant en avoir retiré le<br />

même produit. Chacun d'eux a prélevé pour la commission<br />

30 0/0 du bénéfice qu'il a fait et a versé le<br />

reste entre les mains du négociant, qui a reçu une<br />

somme <strong>de</strong> 17 100 fr. Celui-ci, comparant cette somme<br />

et celle qu'il avait déboursée, trouve qu'il a réalisé<br />

un bénéfice <strong>de</strong> 14 0/0. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le bénéfice total<br />

que chacun <strong>de</strong>s courtiers a fait et la part qui lui en<br />

est revenue. (Brev. élém., Paris.)<br />

Indications. — Déboursés du commerçant : 17100 fr.<br />

x 100/114 = 15 000 fr. Lot du premier courtier :<br />

15 000 fr. x 7/15 = 7 000 fr. ;du <strong>de</strong>uxième courtier :<br />

8 000 fr. Bénéfice net du négociant 17 100 fr. —<br />

15 000 fr. = 2 100 fr. Bénéfice total (avant que les<br />

courtiers aient prélevé 30 0/0) : 2100 fr. X 100/70<br />

= 3000 fr. Recette totale : 15 000 fr. + 3000 fr. =<br />

18 000 fr- Recette <strong>de</strong> chaque courtier : 18 000 fr. : 2<br />

= 9 000 fr Bénéfice réalisé par le premier : 9 000 fr.<br />

— 7 000 fr. = 2 000 fr. ; par le <strong>de</strong>uxième : 9 000 fr.<br />

— 8 000 fr. = 1 000 fr. Part qui revient au premier:<br />

2 000 fr. x 30 /100 = '600 fr. ; au <strong>de</strong>uxième : i 000 fr.<br />

x 30/100 = 300 fr.<br />

Retenue sur traitement. — (Voir Manuel, n° 19,<br />

cours sup.) 1. Un employé gagnait 1750 _fr. par an.<br />

Au mois <strong>de</strong> juillet, on augmente son traitement annuel<br />

<strong>de</strong> 250 fr. Combien cet employé aura-t-il reçu<br />

dans toute son année, sachant qu'on lui retient le<br />

premier douzième <strong>de</strong> son augmentation et qu'il subit<br />

en outre régulièrement une retenue <strong>de</strong> 5 0/0 pour sa<br />

retraite ?<br />

Indications. — Retenue annuelle sur 1 750 fr. =<br />

87 fr. 50. Retenue du premier douzième <strong>de</strong> 250 fr. =<br />

20 fr. 83. Retenue sur les 5 <strong>de</strong>rniers douzièmes <strong>de</strong><br />

l'augmentation : 5 fr. 20. Retenue totale : 113 fr. 53<br />

à déduire du traitement total : 1 750 lr. 4- (250 fr. :2)<br />

= 1875 fr. — Somme reçue : 1 761 fr. 47.<br />

Ren<strong>de</strong>ment. — 1. On emploie dans une usine du<br />

minerai <strong>de</strong> plomb qui en renferme 19 0/0 <strong>de</strong> son<br />

poids. On perd dans l'opération les 13/100 <strong>de</strong> tour,<br />

le plomb que le minerai renferme; le plomb vaut<br />

55 fr. les 100 kg. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> combien il faudra<br />

traiter <strong>de</strong> quintaux <strong>de</strong> minerai pour obtenir<br />

20 000 fr. <strong>de</strong> plomb.<br />

Indications. — Sur 100 kg. <strong>de</strong> minerai il y a 19 kg.<br />

<strong>de</strong> plomb; il en reste, après traitement : 19 kg. —<br />

(19 kg. x 13/100) = 16 kg. 53. Pour obtenir 20 000 fr.<br />

<strong>de</strong> plomb,il en faut 100kg. (20 000:55) = 36 363 kg. 636,<br />

contenue dans 1 quintal x (36 363, ,636 : 16,53) =<br />

2 199 quint. 82.<br />

2. On paye 9 806 fr. 25 pour du minerai <strong>de</strong> cuivre<br />

k 18 fr. 75 le quintal. Les frais d'exploitation sont <strong>de</strong><br />

5 fr. 70 par quintal du minerai, qui contient 15 0/0<br />

<strong>de</strong> son poids <strong>de</strong> cuivre. Il se perd dans l'opération<br />

2 0/0 du cuivre que contient le minerai. A combien<br />

revient le kg. <strong>de</strong> cuivre et combien en obtiendra-t-on?<br />

(Brev. sup., Tarn-et-Garonne.)<br />

Indications. — Nombre <strong>de</strong> quintaux employés :<br />

HISTOIRE : GAUTHIER et DESCHAMPS, Cours préparatoire d'histoire <strong>de</strong> France . . . . 50 c


1 q. (9806,25 : 18,75) = 523. Frais d'exploitation :<br />

5 fr. 70 X 523'= 2 981 fr. 10. Dépenses totales :<br />

12 787 fr. 35. Cuivre extrait: 523 q. X 15/100 x 98/100<br />

= 76 q. 881. Prix <strong>de</strong> revient du kg. : 12 787 fr. 35 :<br />

7 688,1 = 1 fr. 66.<br />

GÉOMÉTRIE ET SYSTÈME MÉTRIQUE. — Densité. — 1.<br />

Un vase vi<strong>de</strong> pèse 1 kg. 32; plein d'eau, il pèse 5 kg. 374;<br />

plein d'un autre liqui<strong>de</strong> il pèse 4 kg. 555. Quelle est<br />

la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> cet autre liqui<strong>de</strong>? (Brev. élém., Somme )<br />

Indications. — Capacité du vase :1 1. (5,374— 1,32)<br />

= 4 1. 054. Poids du second liqui<strong>de</strong> : 4 kg. 555 —<br />

1 kg. 32 = 3 kg. 235. Densité : 3,535 : 4,054 = 0,798<br />

par excès. (Le second liqui<strong>de</strong> est donc <strong>de</strong> l'alcool.)<br />

2. Un vase, exactement rempli par <strong>de</strong>s poids égaux<br />

d'eau et <strong>de</strong> mercure, pèse 83 kg. 56 gr., sa capacité<br />

est <strong>de</strong> 39 1. 5 et le poids du vase vi<strong>de</strong>, 9 kg. 466.<br />

Quelle est la <strong>de</strong>nsité du mercure? [Brev. élém.)<br />

Indications. — Poids <strong>de</strong>s liqui<strong>de</strong>s : 83 kg. 056 —<br />

9 kg. 466 = 73 kg. 590. Poids <strong>de</strong> chaque liqui<strong>de</strong> :<br />

73 kg. 59 : 2 = 36 kg. 795, qui représentent les<br />

poids <strong>de</strong> 36 1. 795 d'eau ou <strong>de</strong> 39 1. 5 — 36 1. 795 =<br />

21. 705 <strong>de</strong> mercure. Densité du mercure : 36,795 :<br />

2,705 = 13,6.<br />

3. Prisme évidé. — 3. Une auge en pierre <strong>de</strong><br />

forme cubique a intérieurement 1 m. 42 <strong>de</strong> côté.<br />

Quelle est sa capacité en hl. ? L'épaisseur <strong>de</strong> la<br />

pierre étant0m. 15 elle poids <strong>de</strong> l'auge 4 774kg. 152,<br />

trouver la <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la pierre qui a servi à la former.<br />

Indications. — Capacité intérieure : 1 m 3 (1,42) 3<br />

= 2 m 3 863 288 ou 28 hl. 63 288. Dimensions extérieures<br />

: hauteur : 1 m. 57; largeur et longueur :<br />

1 m. 72. Vol. extérieur : 4 m 3 644 688. Vol. <strong>de</strong> la<br />

pierre : 1 m 3 7 814. Densité : 2,68.<br />

COHEN,<br />

instituteur.<br />

HISTOIRE<br />

PARTIE SCOLAIRE 491<br />

Les guerres <strong>de</strong>la Révolution.<br />

La première coalition.<br />

La France envahie, — délivrée, — conquérante.<br />

Les soldats <strong>de</strong> la Révolution.<br />

Directions générales. — Cette leçon est difficile<br />

pour nos enfants. 11 sera bon <strong>de</strong> simplifier beaucoup.<br />

Nous ferons remarquer quelles luttes passionnées<br />

se livrent au Nord-Est (Nord <strong>de</strong> la France, Belgique,<br />

pays rhénans). C'est pour assurer la nouvelle frontière<br />

du Nord-Est qu'a lieu la campagne d'Italie.<br />

On s'efforcera <strong>de</strong> montrer cette frontière, la plus<br />

rapprochée <strong>de</strong> Paris, forcée par <strong>de</strong>ux fois en 1792<br />

et 1793, comme elle l'avait été sous François I er , sous<br />

Henri II, sous Louis XIII, et aux plus tristes heurés<br />

du règne <strong>de</strong> Louis XIV. Les ennemis pénétrant en<br />

1792, repoussés (Jemmapes); nos armées en Belgique;<br />

puis <strong>de</strong>s défaites, et la France envahie encore en 1793 ;<br />

libérée (Wattignies), puis conquérante (Fleurus, la<br />

Belgique, puis la Hollan<strong>de</strong>). En somme, à <strong>de</strong>ux reprises<br />

: invasion, libération, conquête, snr la frontière<br />

nord-eàt.<br />

C'est qu'en effet, les hommes <strong>de</strong> la Révolution sont<br />

pénétrés du principe qui a dirigé la politique extérieure<br />

<strong>de</strong>s grands hommes <strong>de</strong> la monarchie : les frontières<br />

naturelles. Danton répète presque la parole<br />

<strong>de</strong> Richelieu : « Les limites <strong>de</strong> la France, dit-il, sont<br />

marquées par la nature. » Les traités <strong>de</strong> Bâle nous<br />

donnent la rive gauche du Rhin ; le traité <strong>de</strong> Campo-<br />

Formio nous l'assure. En 1795, tous les Français<br />

pensaient déjà ce qu'écrira Napoléon en 1814 : « Les<br />

alliés veulent réduire la France à ses anciennes limites...<br />

Jamais je ne signerai un tel traité... Que<br />

dirai-je aux républicains quand ils viendront me <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />

leur barrière du Rhin?... »<br />

Mais, d'autre part, nous l'avons vu déjà à plusieurs<br />

reprises, c'était un principe pour l'Angleterre qu'il<br />

ne fallait pas laisser la France occuper l'estuaire <strong>de</strong><br />

l'Escaut, parce qu'Anvers, « pistolet chargé au cœur<br />

<strong>de</strong> l'Angleterre, » dira Napoléon, est une merveilleuse<br />

position commerciale et militaire. (Expliquer :<br />

Anvers est placé en face <strong>de</strong> l'embouchure <strong>de</strong> la Tamise.<br />

Les Belges en ont fait le quatrième, port du<br />

mon<strong>de</strong>, avant Marseille.) Le ministre anglais annonça<br />

donc une guerre « d'extermination » ; et, en<br />

effet, l'Angleterre ne posa les armes que vingt-<strong>de</strong>ux<br />

ans plus tard, quand, en 1815, on eut repris la Belgique<br />

à la France.<br />

Pendant ces vingt-<strong>de</strong>ux années, la France eut à<br />

lutter successivement contre toutes les puissances<br />

européennes qui, sous la direction <strong>de</strong> l'Angleterre,<br />

voulaient détruire les idées révolutionnaires et démembrer<br />

notre pays.<br />

La lutte contre l'Europe. — La Révolution était<br />

pacifique au début. — De 1792 à 1802 (et encore la<br />

paix <strong>de</strong> 1802 ne fut-elle qu'une trêve), pendant dix<br />

ans, la Révolution soutint <strong>de</strong> terribles luttes contre<br />

l'Europe. Pourtant, au début, elle n'avait que <strong>de</strong>s intentions<br />

pacifiques. La Constitution <strong>de</strong> 1791 déclarait:<br />

n La nation <strong>français</strong>e renonce à entreprendre aucune<br />

guerre dans la vue <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s conquêtes, et n'emploiera<br />

jamais ses forces contre la liberté d'aucun<br />

peuple. » C'est très bien, dites-vous. Comment donc<br />

expliquer ces dix années <strong>de</strong> luttes? Ah! vous répon<strong>de</strong>z<br />

: les autres pays ont attaqué la France. — Pas<br />

au début <strong>de</strong> la Révolution, cependant. Car, en 1789,<br />

les souverains étrangers se montraient plutôt satisfaits<br />

<strong>de</strong>s troubles qui s'annonçaient dans notre pays,<br />

qui <strong>de</strong>vaient l'affaiblir, « le rendre nul, pensaient-ils,<br />

dans les gran<strong>de</strong>s afl'aires <strong>de</strong> l'Europe. »<br />

Pourquoi la Révolution a été entraînée à la guerre.<br />

— Mais, rappelons-nous les principes <strong>de</strong> 1789 : « Tous<br />

les hommes naissent libres et égaux... » Ah! voilà une<br />

vérité que les chefs <strong>de</strong>s pays voisins, où la féodalité<br />

vivait encore, ne laisseront pas volontiers pénétrer<br />

dans leurs domaines. Or les journalistes révolutionnaires<br />

parlaient d'aller délivrer « <strong>de</strong> leurs tyrans<br />

les peuples esclaves ». Puis les émigrés excitaient<br />

à la guerre. Le roi, la reine, certains membres<br />

<strong>de</strong> la Législative, constitutionnels ou républicains,<br />

pensaient chacun qu'une guerre pourrait leur être<br />

utile. Et il y eut encore bien d'autres causes qu'on<br />

vous expliquera plus tard.<br />

La guerre. —A quelle date fut déclarée la guerre?<br />

Par qui? A quel pays d'abord? Quel autre roi vint<br />

se joindre à l'empereur d'Autriche? Quel fut le général<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux armées?...<br />

Les premiers échecs. L'invasion. — D'abord,<br />

mes enfants, nos armées furent battues : beaucoup<br />

d'officiers avaient émigré, et les volontaires n'étaient<br />

pas rompus à la discipline sans laquelle il n'y a pas<br />

d'armée véritable. Le général en chef, qui avait l'ordre<br />

d'envahir la Belgique, ne put se faire obéir <strong>de</strong><br />

ses soldats, qui s'enfuirent <strong>de</strong>vant l'ennemi; et le général<br />

Dillon, qui essayait d'arrêter les fuyards, fut<br />

massacré par eux. Il faut que vous sachiez cela pour<br />

comprendre l'émoi <strong>de</strong> la France, et la joie qui la<br />

souleva après Valmy.<br />

Mais bientôt, il ne s'agit plus, pour les Français,<br />

d'envahir un pays voisin. Les Prussiens s'avançaient,<br />

ils touchaient la frontière lorraine. (Suivre leur marche<br />

sur la carte.) Ils prenaient Longwy, Verdun (le<br />

commandant Beaurepaire). Ah! les voici arrivés à<br />

cette longue ligne <strong>de</strong> hautes collines où d'épaisses<br />

forêts ren<strong>de</strong>nt la marche impossible à une armée.<br />

Seront-ils enfin arrêtés par l'Argonne? Non; ils peuvent<br />

passer par un défilé, et la route <strong>de</strong> Paris leur est<br />

ouverte.<br />

Valmy. — Dumouriez, qui comman<strong>de</strong> l'armée du<br />

Nord, est tourné. Va-t-il reculer pour couvrir Paris?<br />

Va-t-il battre en retraite? Non : il remonte l'Aisne<br />

(l'aire un croquis pour expliquer son audacieuse manœuvre),<br />

rejoint ICéllermann qui, <strong>de</strong> Metz, lui amène<br />

ses soldats; s'établit à Valmy, et n coupe » l'ennemi<br />

qui marchait déjà sur Châlons. Les Prussiens, ayant<br />

à dos Paris, sont forcés <strong>de</strong> revenir en arrière pour<br />

attaquer l'armée <strong>français</strong>e.<br />

Devant la vieille armée prussienne, réputée invin<br />

cible, les jeunes volontaires, dont beaucoup voient le<br />

feu pour la première fois, vont-ils cé<strong>de</strong>r et s'enfuir?<br />

Les Prussiens y comptent; et tout d'abord quelques<br />

rangs flottent. Mais Kellermann et Dumouriez (<strong>de</strong><br />

vieux officiers qui ont fait la guerre <strong>de</strong> Sept ans<br />

HISTOIRE : GAUTHIER et DESCÎHAMPS, Cours sup. d'histoire <strong>de</strong> France, i ? 2 0 E G r ! U c a r t . ? 2 0 a t I b ! 1.80


492 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

raffermissent les cœurs. Et, sans avoir été vaincus,<br />

car il y eut en tout 500 hommes hors <strong>de</strong> combat, les<br />

Prussiens se retirèrent comme s'ils avaient été vaincus.<br />

Un mois après, ils avaient repassé la frontière.<br />

(Lire Valmy, Gauthier et Deschamps. C. S., p. 199.)<br />

La France <strong>de</strong>bout contre l'étranger. — La ré<br />

quisltion. — Cependant, ces volontaires ne constituaient<br />

pas une armée suffisante pour résister à l'Europe.<br />

La Convention vota l'héroïque décret <strong>de</strong> la<br />

réquisition. Lisons-la ensemble, voulez-vous? « Dès<br />

ce moment, jusqu'à celui où les ennemis auront été<br />

chassés du territoire <strong>de</strong> la République, tous les<br />

Français sont en réquisition pour le service <strong>de</strong>s armées.<br />

Les jeunes gens iront au combat; les hommes<br />

mariés forgeront les armes et transporteront les subsistances;<br />

les femmes feront <strong>de</strong>s tentes,, <strong>de</strong>s habits et<br />

serviront dans les hôpitaux ; les enfants mettront les<br />

vieux linges en charpie ; les vieillards se feront porter<br />

sur les places publiques pour exciter le courage<br />

<strong>de</strong>s guerriers. » La France obéit : elle donna ses<br />

bras, son sang, son cœur. Vous avez lu dans votre,<br />

livre : « La France se leva tout entière... » Le mot<br />

est juste, n'est-ce pas?<br />

Les armées. — L'amalgame. — On eut ainsi<br />

800000 hommes. Mais que valait cette armée? Il y<br />

avait les anciens régiments, formés <strong>de</strong> vieux soldats<br />

exercés, mais trop peu nombreux; et les bataillons<br />

dé volontaires, pleins <strong>de</strong> bonne volonté, mais ne<br />

sachant pas comment être bons soldats. On mêla régiments<br />

et bataillons : les vieux encadraient les<br />

jeunes. Carnot et d'autres anciens officiers organisèrent<br />

<strong>de</strong>s divisions, avec artillerie et cavalerie, qui<br />

furent bientôt copiées par toute l'Europe.<br />

Les soldats. — Mais ce qu'aucune autre nation ne<br />

put copier alors, ce fut l'élan, l'enthousiasme qui emportait<br />

nos armées. Les soldats étrangers marchaient<br />

pour obéir à leurs chefs. Les Français combattaient<br />

pour que la France restât indépendante, pour que les<br />

étrangers fussent chassés hors <strong>de</strong>s frontières, et que<br />

les libertés conquises fussent assurées. Ils luttaient<br />

contre l'invasion et contre la servitu<strong>de</strong>. Ils étaient<br />

résolus à'se battre jusqu'à la mort plutôt que <strong>de</strong> cé<strong>de</strong>r<br />

une province ou <strong>de</strong> perdre les droits qu'ils avaient<br />

proclamés.<br />

Ainsi, les bons Français étaient aux frontières et<br />

faisaient la guerre avec enthousiasme. On recevait les<br />

boulets au cri <strong>de</strong> « Vive la nation! » Les privations<br />

n'arrêtaient pas. En Hollan<strong>de</strong>, au mois <strong>de</strong> décembre<br />

1794, par la neige, sur la glace, sans souliers, déguenillés,<br />

les jambes et les pieds enveloppés <strong>de</strong> paille et<br />

<strong>de</strong> foin, nos soldats, dans l'ordre le plus parfait, défilaient<br />

en chantant <strong>de</strong>vant les populations stupéfaites.<br />

(Lire : Gauthier, cour3 moyen, p. 99 : Les soldats <strong>de</strong><br />

la République et quelques strophes du poème : Les soldats<br />

<strong>de</strong> Van.II.)<br />

Les chefs. — Eux aussi furent admirables : il semblait<br />

que Daguesclin, Bayard, Turenne, Condé, Vauban,<br />

reparaissaient à la fois. Beaucoup <strong>de</strong> ces officiers<br />

étaient très jeunes. Desaix, Murât, nés en 1768;<br />

Bonaparte, Hoche, Marceau, Ney, Lannes, nés en 1769,<br />

tous ces jeunes chefs n'avaient pas trente ans quand<br />

ils combattirent la première coalition.<br />

Officiers et soldats étaient animés d'un même patriotisme<br />

: « Quand la patrie nous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pour sa<br />

défense, nous <strong>de</strong>vons y voler, comme je courrais à un<br />

bon repas, » écrit un petit paysan du Jura. — « Quel<br />

que soit mon sort, que la patrie soit sauvée, et je<br />

<strong>de</strong>meure content, » écrivait Hoche, <strong>de</strong>ux fois emprisonné<br />

pendant la Convention.<br />

Comment se fit la g-uerre. — Cependant, les armées<br />

ennemies étaient admirablement disciplinées et<br />

dressées aux manœuvres savantes qu'on ne pouvait<br />

obtenir <strong>de</strong> nos jeunes soldats. Nos généraux alors<br />

durent inventer une nouvelle science militaire.<br />

Les armes. — Les armes différaient beaucoup <strong>de</strong><br />

celles d'aujourd'hui. L'artillerie <strong>français</strong>e, établie<br />

sous Louis XVI, était la meilleure <strong>de</strong> l'Europe : ses<br />

canons tiraient 2 coups par minute, et ouvraient le<br />

feu entre 600 et 800 mèlres (notre canon 75mm. envoie,<br />

par minute, 24 coups à 8000 m.). Les fusils<br />

tiraient plus lentement encore, environ une balle par<br />

minute, à 250 mètres; (12 balles à 4000 mètres avec le<br />

Lebel; —préciser toutes ces distances : <strong>de</strong> tel point à...)<br />

L'offensive. —• Les combattants se voyaient donc<br />

très bien avant d'engager le combat. Une ou <strong>de</strong>ux minutes<br />

<strong>de</strong> pas <strong>de</strong> course suffisait pour arriver sur l'ennemi.<br />

Nos jeunes généraux, suivant les ordres <strong>de</strong><br />

Carnot qui recommandait l'oftensive : « Soyez attaquants,<br />

toujours attaquants, » lancèrent à la charge<br />

à la baïonnette, en masses profon<strong>de</strong>s, leurs colonnes,<br />

qui, chantant la Marseillaise, pénétraient comme <strong>de</strong>s<br />

boulets humains et trouaient les lignes ennemies.<br />

Ainsi furent remportées nos plus belles victoires.<br />

A voir pendant la semaine : La Convention. — 1.<br />

Histoire intérieure. — Girondins et montagnards.<br />

— Robespierre et la Terreur. — Les coups d'Etat.<br />

— 2. Les guerres <strong>de</strong> la République. — La première<br />

coalition.<br />

E . HERMANN,<br />

institutrice d'école annexe.<br />

GÉOGRAPHIE<br />

La défense militaire <strong>de</strong> la France.<br />

Nos forces <strong>de</strong> terre et <strong>de</strong> mec. — Les forces militaires<br />

<strong>de</strong> la France se divisent en forces militaires<br />

terrestres et forces militaires maritimes. Il lui faut, en<br />

effet, assurer la sécurité <strong>de</strong> ses frontières aussi bien<br />

sur mer que sur terre. Nos forces militaires <strong>de</strong> terre<br />

se composent d'une armée active <strong>de</strong> 600000 hommes,<br />

répartis en 20 corps d'armée sur la surface <strong>de</strong> notre<br />

territoire, et <strong>de</strong>s troupes <strong>de</strong> réserve et <strong>de</strong> territoriale<br />

qui, en cas <strong>de</strong> guerre, porteraient notre effectif militaire<br />

à 4 millions d'hommes. La France a, en outre,<br />

une armée coloniale <strong>de</strong> 30 000 hommes qui rési<strong>de</strong><br />

partie en France, partie aux colonies. Ses manufactures<br />

d'armes sont à Saint-Etienne, à Tulle et à Châtellerault<br />

; ses fon<strong>de</strong>ries <strong>de</strong> canons,, à Bourges et à<br />

Ruelle (Charente). Nos forces militaires maritimes ont<br />

pour but <strong>de</strong> défendre nos côtes et notre empire colonial.<br />

Jusqu'à ces <strong>de</strong>rniers temps, notre marine militaire<br />

venait immédiatement après celle <strong>de</strong> l'empire<br />

britannique ; la marine militaire alleman<strong>de</strong> nous a<br />

fait reculer au troisième rang. Notre flotte se compose<br />

<strong>de</strong> 400 vaisseaux <strong>de</strong> guerre qui stationnent soit à proximité<br />

<strong>de</strong> nos côtes, soit dans les parages <strong>de</strong> nos colonies.<br />

Elle comprend trois escadres : Manche, Méditerranée,<br />

Extrême-Orient, et trois divisions navales : océan Indien,<br />

Pacifique, océan Atlantique. Notre littoral<br />

forme cinq arrondissements maritimes qui ont pour<br />

chefs-lieux nos ports militaires. Chaque port possè<strong>de</strong><br />

un arsenal maritime pour la construction et la réparation<br />

<strong>de</strong>s vaisseaux <strong>de</strong> guerre. La marine militaire a,<br />

en outre, <strong>de</strong>s établissements- spéciaux, comme les ateliers<br />

d'Indret, près <strong>de</strong> Nantes, pour la construction<br />

<strong>de</strong>s machines, la fon<strong>de</strong>rie <strong>de</strong> canons <strong>de</strong> Ruelle, les<br />

forges <strong>de</strong> la Chaussa<strong>de</strong>, à Guérigny (Nièvre), où l'on<br />

fabrique les ancres, les chaînes, câbles, etc.<br />

Nos frontières. — Aucune <strong>de</strong> nos frontières terrestres<br />

n'est absolument infranchissable ; il faut donc<br />

les protéger toutes en tout temps, mais il est bien<br />

évi<strong>de</strong>nt qu'elles ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt pas toutes une semblable<br />

accumulation <strong>de</strong> forces militaires. Il y a un<br />

contraste absolu, par exemple, entre notre frontière<br />

du Nord-Est, qu'aucun acci<strong>de</strong>nt naturel ne protège,<br />

et notre frontière <strong>de</strong>s Pyrénées. Enfin, pour comprendre<br />

entièrement la défense d'une frontière, il faut<br />

songer à la manière dont elle est plus ou moins menacée<br />

par la puissance voisine. C'est ainsi que notre<br />

frontière du Jura est à l'abri <strong>de</strong>s opérations militaires,<br />

en raison <strong>de</strong> la neutralité <strong>de</strong> la Suisse ; seul,<br />

un grave conflit général <strong>de</strong> l'Europe nous mettrait en<br />

péril <strong>de</strong> ce côté.<br />

La frontière du Nord et du Nord-Est. — Elle<br />

s'étend <strong>de</strong> Dunkerque à Belfort, en pays plat, sans<br />

autre obstacle naturel que la partie <strong>de</strong>s Vosges restée<br />

<strong>français</strong>e. Elle est protégée à l'une <strong>de</strong> ses extrémités<br />

par la neutralité <strong>de</strong> la Belgique et du Luxembourg ; à<br />

GÉOGRAPHIE : LEMONNIER, SCHRADER et GALLOUEDEC, Cours élément., <strong>de</strong> Géograph" entS 1 • 10


l'autre, par celle <strong>de</strong> la Suisse, mais seule, cette <strong>de</strong>rnière<br />

est vraiment sérieuse ; la Belgique n'est qu'un<br />

petit Etat dont la résistance h la puissance <strong>de</strong> l'Allemagne<br />

serait <strong>de</strong> courte durée. En regardant une carte<br />

<strong>de</strong> la France militaire, il est facile <strong>de</strong> comprendre<br />

combien il était nécessaire <strong>de</strong> défendre cette frontière<br />

: Paris se trouve le point <strong>de</strong> convergence naturel<br />

<strong>de</strong> toutes les vallées <strong>de</strong> la Seine et <strong>de</strong> ses affluents ;<br />

la capitale d'un Etat est nécessairement le point qu'il<br />

faut soustraire le plus aux attaques <strong>de</strong> l'ennemi. Or,<br />

<strong>de</strong>puis 1871, notre puissante voisine, l'Allemagne, a<br />

accumulé le long du Rhin <strong>de</strong>s forces militaires considérables<br />

dans les places <strong>de</strong> Cologne, Mayence et<br />

Strasbourg. En avant <strong>de</strong> cette ligne qui regar<strong>de</strong> Paris,<br />

l'Alsace-Lorraine est occupée par une armée <strong>de</strong><br />

80000 hommes et défendue par la forte garnison <strong>de</strong><br />

Metz.<br />

Des routes naturelles conduisent vers Paris, passant<br />

par la porte <strong>de</strong> Bourgogne, entre les Vosges etle Jura;<br />

parle plateau lorrain, entre les Vosges et lAr<strong>de</strong>nne,<br />

et enfln par la ligne continue que forment les vallées <strong>de</strong><br />

la Meuse, <strong>de</strong> la Sambre et <strong>de</strong> l'Oise. Le seul avantage<br />

qu'ait la France pour la défense <strong>de</strong> cette région, c'est<br />

la disposition en lignes concentriques <strong>de</strong>s hauteurs<br />

qui entourent le bassin parisien. Les passages principaux<br />

sont gardés par <strong>de</strong>s camps retranchés : Verdun,<br />

Toul, Epinal, Belfort ; <strong>de</strong> plus, Verdun et Toul, Epinal<br />

et Belfort sont reliés par <strong>de</strong>s forts. Sur une secon<strong>de</strong><br />

ligne sont les camps retranchés <strong>de</strong> Besançon,<br />

Dijon, Langres, Reims ; enfin, Paris est entouré d'une<br />

double ligne <strong>de</strong> forts dont la plus extérieure a 133 kilomètres<br />

<strong>de</strong> tour.<br />

La Belgique est défendue par les places fortes d'Anvers,<br />

<strong>de</strong> Liège et <strong>de</strong> Namur; la France, par Maubeuge,<br />

Hirson, La Fère et Laon ; enfin, par Lille et<br />

Dunkerque.<br />

Frontière franco-suisse. — Ainsi que nous l'avons<br />

vu, le Jura constitue une assez bonne frontière naturelle,<br />

et, d'autre part, la neutralité <strong>de</strong> la Suisse nous<br />

protège; aussi n'y a-t-il dans le Jura que quelques<br />

places fortifiées pour gar<strong>de</strong>r les principaux passages :<br />

les forts du Lomont, en avant <strong>de</strong> Belfort ; celui <strong>de</strong><br />

Joux, sur la route <strong>de</strong> Pontarlier ; ceux du Risoux et<br />

<strong>de</strong>s Rousses, sur la route <strong>de</strong> Morez; celui <strong>de</strong> l'Ecluse,<br />

gardant la vallée du Rhône.<br />

Frontière franco-italienne. — Les Alpes ne forment<br />

pas, entre la France et l'Italie, une barrière<br />

infranchissable ; elles ofiriraient toutefois assez d'obstacles<br />

à une invasion et l'organisation <strong>de</strong> leur défense<br />

a été relativement facile. Des forts surveillent toutes<br />

les routes qui franchissent la frontière : routes du<br />

Petit-Saint-Bernard, du col <strong>de</strong> Fiéjùs, du mont Genèvre,<br />

du col <strong>de</strong> Ten<strong>de</strong>. En avant, d'autres forts ont<br />

été construits au point <strong>de</strong> jonction <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux vallées :<br />

Albertville (confluent <strong>de</strong> l'Arly et <strong>de</strong> l'Isère), Briançon<br />

(confluent <strong>de</strong> la Durance et <strong>de</strong> la Guisane),<br />

Mont-Dauphin (confluent du Guil et <strong>de</strong> la Durance).<br />

Cette défense est complétée par les fortes places <strong>de</strong><br />

Lyon, <strong>de</strong> Grenoble, Nice et Toulon.<br />

De plus, <strong>de</strong>s troupes spéciales sont exercées à la<br />

marche et aux manœuvres en montagne.<br />

Frontière franco-espagnole. — Du côté <strong>de</strong> l'Espagne,<br />

il a suffi <strong>de</strong> défendre les passages qui franchissent<br />

les Pyrénées aux <strong>de</strong>ux extrémités : Bellegar<strong>de</strong><br />

et Montlouis surveillent les cols du Perthus et<br />

<strong>de</strong> la Perche et sont eux-mêmes couverts par la place<br />

forte <strong>de</strong> Perpignan ; k l'ouest, Bayonne et Saint-Jean<br />

Pied-<strong>de</strong>-Port surveillent la route <strong>de</strong> Saint-Sébastien et<br />

le col <strong>de</strong> Roncevaux.<br />

Défense <strong>de</strong>s frontières maritimes. — Sur mer,<br />

l'approche <strong>de</strong> nos côtes est surveillée par les vaisseaux<br />

dits gar<strong>de</strong>-côtes ; la défense est assurée par les ouvrages<br />

fortifiés <strong>de</strong> Dunkerque, du Havre et <strong>de</strong> nos<br />

cinq ports militaires ; il faut ajouter, dans la Méditerranée,<br />

Bonifacio et Bizerte, ce <strong>de</strong>rnier ayant une importance<br />

capitale par sa situation presque en face <strong>de</strong><br />

nos côtes et juste entre les <strong>de</strong>ux bassins méditerranéens.<br />

L'Alsace-Lorraine.<br />

L'étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la France nous semblerait incomplète si<br />

nous ne la terminions par celle <strong>de</strong>s provinces qui, <strong>de</strong>puis<br />

quarante ans bientôt, ont été séparées d'elle. Au<br />

PARTIE SCOLAIRE 493<br />

point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la géographie physique, elles complétaient<br />

heureusement l'ensemble <strong>de</strong> son territoire ; <strong>de</strong><br />

cœur, elles lui étaient si étroitement attachées qu'elles<br />

sont encore aujourd'hui, <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l'Allemagne,<br />

l'objet d'une ^surveillance étroite et d'un régime<br />

exceptionnel.<br />

Aspect général. — Deux régions bien distinctes<br />

forment ces pays: une belle plaine bien abritée par<br />

les Vosges et limitée par le Rhin, plaine d'alluvions<br />

au sol riche et fertile : c'est l'Alsace, dont il ne nous<br />

est resté que Belfort ; une série <strong>de</strong> plateaux adossés<br />

aux Vosges et que coupent, du sud au nord, la Sarre<br />

et la Moselle, c'est à peu près le tiers <strong>de</strong> notre ancienne<br />

province <strong>de</strong> Lorraine.<br />

Climat et productions. — L'Alsace, bien encaissée<br />

dans le sillon qui s'est creusé entre les Vosges et<br />

la Forêt Noire, jouit d'un heureux climat et produit<br />

en abondance les céréales, les arbres fruitiers, la betterave,<br />

le houblon ; à l'ouest, les escarpements <strong>de</strong>s<br />

Vosges sont couverts <strong>de</strong> vignobles qui produisent les<br />

célèbres vins du Rhin. Le plateau lorrain, plus élevé<br />

et plus exposé aux vents froids <strong>de</strong> l'est et du nord,<br />

produit cependantles céréales. Cette région est encore<br />

enrichie par la présence du bassin houiller <strong>de</strong> la Sarre<br />

et les mines <strong>de</strong> sel gemme <strong>de</strong> Vie, Dieuze et Château-<br />

Salins. Les <strong>de</strong>ux provinces ont une très gran<strong>de</strong> activité<br />

industrielle; au pied <strong>de</strong>s Vosges s'est développée<br />

l'industrie cotonnière dont Mulhouse est le centre, et<br />

les industries métallurgiques font la richesse du plateau<br />

lorrain. Sarreguemines est <strong>de</strong>puis longtemps renommée<br />

pour la fabrication <strong>de</strong> ses faïences.<br />

Principales villes. — Les villes principales sont :<br />

Strasbourg, avec <strong>de</strong> beaux monuments, <strong>de</strong>venue, avec<br />

Metz, une place <strong>de</strong> guerre formidable, Metz, Thionville,<br />

Colmar et Mulhouse.<br />

S . DECHARBOONE,<br />

institutrice d'école annexe.<br />

AGRICULTURE<br />

Plantes sarclées (suite).<br />

Pomme <strong>de</strong> terra et topinambour.<br />

SOMMAIRE. — Utilité <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre. — Variétés<br />

<strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre. — Préparation du sol.<br />

— Plantation. — Soins d'entretien. — Récolte et<br />

conservation. — Pourquoi les plantes sarclées sont<br />

appelées plantes nettoyantes. — Le topinambour.<br />

Utilité <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre. — Montrer aux<br />

élèves combien la pomme <strong>de</strong> terre est utile pour l'alimentation<br />

<strong>de</strong> l'homme (la pomme <strong>de</strong> terre empêche<br />

souvent la famine). Faire un petit récit historique.<br />

(Essais <strong>de</strong> culture faits sans succès par Turgot dans<br />

le Limousin et l'Anjou. Parmentier, par sa persévérance<br />

et son habileté à su détruire les préjugés qui<br />

empêchaient la culture du tubercule.)<br />

Les variétés <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre. — On peut montrer<br />

aux élèves les variétés <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre cultivées<br />

dans le pays : la Marjolin, l'Early, la Géante<br />

bleue, la Richter Imperator, la Merveille d'Amérique,<br />

etc., etc.<br />

Préparation du sol. — Il faut que le sol soit labouré<br />

profondément, bien ameubli. Beaucoup d'agriculteurs<br />

s'imaginent que les racines <strong>de</strong> pommes<br />

<strong>de</strong> terre sont peu développées. C'est une erreur.<br />

Naturellement quand on arrache à la bêche un<br />

plant <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre on ne voit pas <strong>de</strong> longues<br />

i acines ; mais si l'on a le soin <strong>de</strong> laver, le sol avec <strong>de</strong><br />

l'eau et <strong>de</strong> dégager peu à peu les racines avec soin<br />

sans les briser (ce qui est difficile), il n'est pas rare<br />

<strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s racines <strong>de</strong> 1 m. 50 <strong>de</strong> longueur. Les<br />

labours profonds sont donc indispensables pour permettre<br />

aux racines <strong>de</strong> bien se développer. Dans beaucoup<br />

<strong>de</strong> régions où l'on prétend que la pomme <strong>de</strong><br />

terre vient mal, on constate que c'est surtout parce<br />

que le sol a peu <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur et que le sous-sol est<br />

dur.<br />

(Voir la suite page 495.)<br />

LECTURE : P. QUiLlCl et V. BACCUS, Petit livre <strong>de</strong> lecture et d'éloention et"<br />

9 0 C


49 i MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

DESSIN<br />

(j a guette. )<br />

Planche XXIII. — Notice.<br />

CouPvS ÉLÉMENTAIRE. — 1. Le losange. Montrer comment<br />

on peut tracer un losange en l'inscrivant à l'intérieur<br />

d'un rectangle (il suffit <strong>de</strong> joindre les extrémités<br />

<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux axes). — Ornements tirés d'un losange,<br />

api-ès avoir tracé soit les axes, soit les médianes.<br />

2. Les vitraux. — Former un vitrage en disposant<br />

<strong>de</strong>s losanges (reproduits au moyen d'un calque) sur<br />

une surface quadrillée.<br />

COURS MOYEN. — 3. Géométral. Outils : faire le<br />

croquis coté d'un marteau (C. E. Aveyron) : élévation,<br />

plan et profil; — d'un ciseau à bois : plan et coupe<br />

longitudinale; — d'une paire <strong>de</strong> tenailles: élévation<br />

et profil.<br />

4. Perspective <strong>de</strong>s mêmes objets, placés sur une table<br />

au-<strong>de</strong>ssous <strong>de</strong> la ligne d'horizon.— Attirer l'attention<br />

sur le inanche du marteau qui peut, dans certaines<br />

positions, paraître en raccourci.<br />

On peut faire <strong>de</strong>s exercices semblables sur un maillet,<br />

<strong>de</strong>s limes ou râpes, <strong>de</strong>s pinces, etc.<br />

5. Remarque <strong>de</strong> perspective : divisions égales, sur<br />

la surface d'un corps cylindrique. — Montrer la correspondance<br />

approchée <strong>de</strong>s divisions sur le corps en<br />

perspective et sur le plaû.<br />

Dessin libre : un couvert sur une table : une assiette,<br />

une cuiller et un verre groupés.<br />

6. Décoration. — Moulures : ornements saillants<br />

ou rentrants que l'on rencontre surtout dans les ouvrages<br />

d'architecture. Elles reçoivent souvent <strong>de</strong>s<br />

ornementations. — Faire remarquer que l'ornement<br />

que l'on place sur la moulure doit en accentuer la<br />

torme, en rappeler le profil. — Laisser aux écoliers<br />

le choix <strong>de</strong> leur décoration.<br />

H. C. .,<br />

instituteur.<br />

ÉCRITURE : C. ROBQUIN, Métho<strong>de</strong> d'écriture droite, 4 cahiers raodèîes Le Cahier" , d apph -°; ÏO C,<br />

1 1 1<br />

ffi<br />

M<br />

. . . . I.X


La pomme <strong>de</strong> terre sans être très exigeante <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

une bonne fumure : ne pas exagérer la dose du fumier<br />

pour éviter la pourriture ; il vaut mieux compléter<br />

la fumure ou fumier <strong>de</strong> ferme par <strong>de</strong>s engrais<br />

minéraux, engrais azotés (200 kgs <strong>de</strong> nitrate <strong>de</strong><br />

sou<strong>de</strong>) ; engrais phosphatés (300 à 400 legs <strong>de</strong> superphosphate<br />

ou 500 à 700 kgs <strong>de</strong> scories dans les terrains<br />

qui ne sont pas calcaires); engrais potassiques<br />

(2('0 à 250 kgs <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> potasse ou <strong>de</strong> chlorure<br />

<strong>de</strong> potassium). Le fumier doit être enfoui pendant<br />

l'hiver.<br />

Plantation. — On ne sème pas <strong>de</strong>s graines <strong>de</strong><br />

pommes <strong>de</strong> terre car on obtiendrait <strong>de</strong>s plantes' qui<br />

ne seraient pas absolument i<strong>de</strong>ntiques à celles d'où<br />

proviennent ces graines. On met en terre les tubercules<br />

{<strong>de</strong> fin <strong>de</strong> mars au mois <strong>de</strong> mai). Par raison<br />

d'économie et surtout lorsque les pommes <strong>de</strong> terre<br />

sont grosbes, les agriculteurs coupent les tubercules<br />

en <strong>de</strong>ux ou trois fragments dans le sens <strong>de</strong> la longueur<br />

<strong>de</strong> manière que chaque fragment ait au moins<br />

un œil. (De chaque œil qui est en réalité un bourgeon<br />

part une tige nouvelle.) Il faut éviter autant que<br />

possible cette manière <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r, car l'humidité, les<br />

ferments qui se trouvent dans le sol attaquent trop<br />

facilement le fragment du tubercule que rien ne protège<br />

; <strong>de</strong> plus les jeunes pousses qui se développent<br />

n'ont pas assez <strong>de</strong> réserves pour se nourrir ; il vaut<br />

mieux employer <strong>de</strong>s tubercules moyens et entiers qui<br />

se déten<strong>de</strong>nt mieux contre la pourriture.<br />

On plante à la bêche ou à la charrue. Dans la plantation<br />

à la charrue on dispose les pommes <strong>de</strong> terre à<br />

40 ou 50 centimètres les unes <strong>de</strong>s autres dans les<br />

sillons, appuyées contre la terre ; en ouvrant la raie<br />

suivante la charrue recouvre ce tubercule <strong>de</strong> terre.<br />

(Deman<strong>de</strong>r aux élèves comment font leurs parents.)<br />

Soins d'entretien. — On pratique <strong>de</strong>ux à (juatre<br />

binages pendant la vègétàtion pour enlever soigneusement<br />

les mauvaises herbes. (Rappeler aux élèves que<br />

« <strong>de</strong>ux binages valent un arrosage ».) On butte les<br />

pommes <strong>de</strong> terre dès qu'elles commencent à fleurir.<br />

(Rappeler aux élèves pourquoi on fait un buttage,<br />

voir une <strong>de</strong>s leçons précé<strong>de</strong>ntes.)<br />

Récolte et conservation. — La récolte a lieu du<br />

15 août au 16 septembre, dès que les feuilles sont<br />

<strong>de</strong>sséchées. Les pommes <strong>de</strong> terre sont placées dans<br />

<strong>de</strong>s caves sèches ou dans <strong>de</strong>s silos à l'abri <strong>de</strong> la lumière<br />

(à la lumière, elles verdiraient et perdraient<br />

leurs qualités.)<br />

Pourquoi les plantes sarclées sont appelées plantes<br />

net'oyantes. — Les plantes sarclées sont appelées<br />

plantes nettoyantes parce qu'étant cultivées assez<br />

espacées elles permettent <strong>de</strong>s binages qui font disparaître<br />

les mauvaises herbes. Ces <strong>de</strong>rnières sont défruités<br />

avant <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s graines; le sol est ainsi<br />

nettoyé et l'on peut ensuite cultiver une céréale (blé)<br />

sans que celle-ci soit infestée <strong>de</strong> plantes <strong>de</strong> toutes<br />

sortes susceptibles <strong>de</strong> l'étouffer.<br />

Le topinambour. — Le topinambour est cultivé<br />

dans les terrains légers, pauvres pour ses tubercules<br />

lesquels sont utilisés dans l'alimentation du bétail.<br />

La tige et les feuilles peuvent être consommées par<br />

les moutons à l'automne.<br />

Le sol <strong>de</strong>stiné k la culture du topinambour doit recevoir<br />

les mêmes façons que lorsqu'il s'agit <strong>de</strong> la<br />

pomme <strong>de</strong> terre. On plante les tubercules en février,<br />

mars, en lignes espacées <strong>de</strong> 0 m. 50 à 0 m. 60 ; on<br />

laisse entre eux sur les lignes une distance <strong>de</strong> 0 m. 25<br />

à 0 m. 30. Dès que les jeunes pousses apparaissent<br />

à la surface du sol, on donne un hersage, puis on<br />

procè<strong>de</strong> à <strong>de</strong>s binages répétés pendant tout le cours<br />

<strong>de</strong> la végétation.<br />

On arrache les tubercules pendant tout l'hiver au<br />

fur et à mesure <strong>de</strong>s besoins.<br />

Quand on veut cultiver le même champ en topinambours<br />

pendant plusieurs années on laisse <strong>de</strong> place en<br />

place quelques tubercules qui suffisent à ensemencer<br />

tout le champ. Le topinambour est en effet très résistant<br />

et très envahissant; il est difficile d'en débarrasser<br />

les cultures qui lui succè<strong>de</strong>nt.<br />

QUESTIONS ORALES. — Vos parents ont planté <strong>de</strong>s<br />

pommes <strong>de</strong> terre ; quelles sont, les variétés qu'ils ont<br />

employées et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>z-leur <strong>de</strong> vous donner leur<br />

Q. MANUEL. Cent Compositions <strong>français</strong>es d u Breve<br />

ments et<br />

PARTIE SCOLAIRE 495<br />

appréciation sur ces variétés. Ont-ils planté la,<br />

pomme <strong>de</strong> terre entière ou simplement <strong>de</strong>s fragments<br />

? Deman<strong>de</strong>z-leur quelles précautions il fauprendre<br />

pour préparer les fragments. 11 faut qu'if<br />

y ait un œil.<br />

Deman<strong>de</strong>z-leur pourquoi ils emploient plutôt <strong>de</strong>s<br />

fragments que <strong>de</strong>s pommes <strong>de</strong> terre entières? Us<br />

répondront qu'en procédant ainsi ils économisent du<br />

plant, c'est-à-dire <strong>de</strong>s pommes <strong>de</strong> terre. (Voir plus<br />

haut les inconvénients.)<br />

On recomman<strong>de</strong> aux agriculteurs <strong>de</strong> n'employer<br />

comme semence que les pommes <strong>de</strong> terre provenant<br />

<strong>de</strong>s plus beaux pieds <strong>de</strong> la précé<strong>de</strong>nte récolte; pourquoi<br />

'! Plus le pied <strong>de</strong> pomme <strong>de</strong> terre est grand,<br />

bien développé, avec beaucoup <strong>de</strong> feuilles, et plus les<br />

tubercules sont nombreux et beaux. Si l'on prend<br />

ensuite un <strong>de</strong>s tubercules obtenus on est certain qu'on<br />

obtiendra un plus beau ren<strong>de</strong>ment qu'avec un tubercule<br />

provenant d'un pied chétif, malingre. Aussi conseille-t-on<br />

aux cultivateurs <strong>de</strong> sélectionner (sélectionner<br />

veut dire choisir) les tubercules <strong>de</strong>stinés à la<br />

semence en marquant dès le mois <strong>de</strong> juillet, dans le<br />

champ <strong>de</strong> pommes <strong>de</strong> terre, les pieds à végétation<br />

vigoureuse : avant l'arrachage général on fait une<br />

récolte partielle <strong>de</strong>s sujets marqués et on la réserve<br />

comme semence.<br />

Dans les régions viticoles. — On soutire les vins<br />

au commencement du printemps, pourquoi ? Parce<br />

que les vins (principalement les vins nouveaux) laissent<br />

déposer au fond <strong>de</strong>s fûts <strong>de</strong>s matières en suspension,<br />

ferments <strong>de</strong> maladies, etc., qu'il faut séparer<br />

d'avec le vin car au moment <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s chaleurs<br />

ces ferments <strong>de</strong> maladies pourraient se développer et<br />

rendre le vin mala<strong>de</strong>.<br />

DEVOIRS DONNÉS AUC. E. — I. Qu'appelle-t-onplantes<br />

sarclées ? Quelles sont les plantes sarclées que l'on<br />

cultive dans le pays? Culture <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre.<br />

II. De la culture <strong>de</strong> la pomme <strong>de</strong> terre. (Yonne.)<br />

E . CHAN.CRIN,<br />

directeur <strong>de</strong> l'école d'agriculture et<br />

<strong>de</strong> viticulture <strong>de</strong> Beauno (Côte-d'Or).<br />

LA LECTURE DU SAMEDI<br />

Deux amis.<br />

Parmi les légen<strong>de</strong>s relatives à lour origine les Romains<br />

plaçaient la touchante histoire <strong>de</strong> Nisus etEuryale. Ce sont<br />

<strong>de</strong>s héros <strong>de</strong> leur temps aimant la guerre et le carnage,<br />

mais ce sont <strong>de</strong>ux vrais amis.<br />

Knée <strong>de</strong> Troie, le fondateur do Rome, combat contre Jes<br />

Rutules; il a laissé provisoirement son armée au comman<strong>de</strong>ment<br />

<strong>de</strong> son fils Ascagne pour aller, selon l'usage antique,<br />

consulter un oracle. L'armée s'impatiente <strong>de</strong> l'absence prolongée<br />

<strong>de</strong> son chef car les ennemis sont venus s'installer<br />

entre elle et les lieux où se trouve Enée. On déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> lui<br />

envoyer <strong>de</strong>s messagers.<br />

C'était le moment où tout ce qui respire sur la<br />

terre cherche dans le sommeil l'oubli <strong>de</strong>s fatigues et<br />

<strong>de</strong>s peines. Les chefs <strong>de</strong> l'armée et l'élite <strong>de</strong>s guerriers<br />

tenaient conseil sur les graves intérêts <strong>de</strong> l'Etat. Debout,<br />

appuyés sur <strong>de</strong> longues piques, et le bouclier<br />

au bras, ils délibéraient au centre du camp, sur les<br />

mesures à prendre, et. sur le choix du messager qu'il<br />

fallait députer vers Enée, lorsque Nisus et Euryale<br />

se présentèrent., <strong>de</strong>mandant av^c instance d'être admis<br />

sur-le-champ. « La chose est importante, disentils,<br />

et mérite qu'on les écoute. » Ascagne répond à<br />

leur empressement etinvite Nisus à parler : « Troyens,<br />

dit celui-ci, prêtez-nous une oreille attentive, et ne<br />

iugez pas nos projets d'après notre âge. Les Rutules,<br />

ensevelis dans le sommeil et dans le vin, gar<strong>de</strong>nt un<br />

profond silence. Seul j'ai découvert un endroit propre<br />

à une embusca<strong>de</strong>, près <strong>de</strong> la porte la plus voisine <strong>de</strong><br />

la mer, là où s'ouvre un double sentier. Les feux <strong>de</strong><br />

l'ennemi sont éteints, et une noire fumée s'élève dans<br />

les airs. Si vous nous laissez profiter <strong>de</strong> l'occasion,<br />

nous irons chercher Enée aux murs <strong>de</strong> Pallantée, et<br />

vous nous verrez bientôt revenir ici chargés <strong>de</strong> dépouilles,<br />

après avoir fait, un grand carnage. Nous savons<br />

le chemin. Dans nos chasses fréquentes au fond<br />

<strong>de</strong> ces sombres vallées, nous avons vu les premières<br />

t élémentaire suivies <strong>de</strong> plans, do développe<strong>de</strong><br />

conseils aux candidats. Un voi. in-16, br. C»


496 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE<br />

maisons <strong>de</strong> la ville et reconnu tout le cours du fleuve. »<br />

— « Dieux <strong>de</strong> la patrie, s'écrie le vénérable et sage<br />

Aléthès, non, vous ne voulez pas anéantir les Troyens,<br />

puisque vous inspirez à ces jeunes gens tant <strong>de</strong> courage<br />

et tant d'audace 1 » En disant ces mots, il leur<br />

serrait la main, les prenait dans ses bras, et baignait<br />

<strong>de</strong> larmes leur visage. « Guerriers, est-il un assez digne<br />

prix pour récompenser un pareil dévouement? Le<br />

plus beau <strong>de</strong> tous, les dieux et votre conscience vous<br />

le donneront. Enée fera le reste, et le jeune Ascagne<br />

gar<strong>de</strong>ra constamment le souvenir d'un tel service.<br />

— Oui, oui, reprend Ascagne, car je ne vois <strong>de</strong><br />

salut que dans le retour <strong>de</strong> mon père. 0 Nisus, toutes<br />

mes espérances, je les dépose dans votre sein.<br />

Ramenez-moi mon père, ren<strong>de</strong>z-moi sa présence : qu'il<br />

revienne, et rien ne saurait nous être funeste. Je vous<br />

donnerai <strong>de</strong>ux coupes d'argent, ornées <strong>de</strong> figures en<br />

relief, que mon père enleva dans la prise d'Arisba,<br />

<strong>de</strong>ux trépieds, <strong>de</strong>ux grands talents d'or et un cratère<br />

antique que j'ai reçu <strong>de</strong> la belle Didon. A ces présents<br />

mon père ajoutera douze belles captives, autant<br />

<strong>de</strong> captifs avec leurs' armes, et les domaines du roi<br />

Latinus. Pour toi, dont l'âge se rapproche du mien,<br />

héroïque enfant, dès aujourd'hui je te donne la première<br />

place dans mon cœur, et je t'adopte pour compagnon<br />

<strong>de</strong> toutes mes aventures. Jamais sans toi je<br />

ne chercherai la gloire. Dans la paix comme dans la<br />

guerre, pour l'action comme pour le conseil, je mettrai<br />

en toi une confiance absolue. »<br />

Euryale lui répond : o Si la fortune se montre favorable<br />

à nos projets, aucun instant <strong>de</strong> ma vie ne<br />

démentira cette noble entreprise. Mais j'implore <strong>de</strong><br />

vous une grâce préférable à tous les dons. J'ai une<br />

mère, une tendre mère, que rien n'a pu retenir loin<br />

<strong>de</strong> moi. Elle ignore les dangers que je vais courir, et<br />

je pars sans lui faire mes adieux. J'en atteste la nuit<br />

et vos serments : je ne pourrais soutenir les larmes<br />

<strong>de</strong> cette tendre mère. De grâce, consolez sa douleur<br />

et prenez pitié <strong>de</strong> son abandon. Laissez-moi emporter<br />

cette assurance. J'en affronterai plus hardiment tous<br />

les périls. »<br />

Les Trôyens attendris versent <strong>de</strong>s larmes, surtout<br />

le bel Ascagne dont le cœur s'émeut à l'idée <strong>de</strong> la<br />

tendresse que lui porte son père. « Je te promets,<br />

dit-il, tout ce que mérite un si grand <strong>de</strong>ssein. Oui,<br />

ta mère sera la mienne : il ne lui manquera que le<br />

nom <strong>de</strong> Créuse. Quel que soit le succès <strong>de</strong> l'entreprise,<br />

ta mère n'aura pas à regretter d'avoir donné le<br />

jour à un tel fils. J'en jure par cette tête que mon<br />

père attesta souvent : ce que je te promets à ton retour,<br />

si la fortune te secon<strong>de</strong>, je l'assure aussi à ta<br />

mère et k ta famille. » Aussitôt les <strong>de</strong>ux guerriers se<br />

mettent en marche. Tous les chefs, les jeunes gens et<br />

les vieillards les accompagnent <strong>de</strong> leurs vœux jusqu'aux<br />

portes du camp. Le bel Ascagne, dont le courage<br />

et la pru<strong>de</strong>nce ont <strong>de</strong>vancé les ans, les charge<br />

pour son père <strong>de</strong> nombreux messages: mais les vents<br />

emportent ces paroles, qui vont se perdre dans les airs.<br />

Ils sortent, franchissent les fossés, et gagnent, à<br />

travers l'ombre <strong>de</strong> la nuit, ce camp qui doit leur être<br />

fatal, mais où beaucoup d'ennemis tomberont d'abord<br />

sous leurs coups. ïls voient <strong>de</strong>s guerriers étendus çà<br />

et là. sur l'herbe, et ensevelis dans le sommeil et dans<br />

le vin; <strong>de</strong>s chars dételés sur la rive; <strong>de</strong>s hommes<br />

couchés entre les roues et les harnais ; <strong>de</strong>s armes et<br />

<strong>de</strong>s coupes confondu&s. « Euryale, dit Nisus, il faut<br />

signaler notre bras : l'occasion nous y invite. Voici le<br />

chemin. Toi, pour qu'aucune troupe ennemie ne puisse<br />

nous surprendre, veille et observe au loin. Moi, je<br />

vais dévaster cette partie du camp, et t'ouvrir un<br />

large passage. »<br />

Les <strong>de</strong>ux amis so frayent un passage au milieu <strong>de</strong>s soldats<br />

endormis par un carnage effrayant : ils se chargent <strong>de</strong><br />

butin.<br />

Mais tandis que dormait l'armée, trois cents cavaliers<br />

s'avançaient, tous armés <strong>de</strong> boucliers, sous les<br />

ordres <strong>de</strong> Volscens, et apportaient un message aux<br />

Rutules. Déjà ils approchaient du camp et en touchaient<br />

l'enceinte, lorsqu'ils aperçurent <strong>de</strong> loin <strong>de</strong>ux<br />

guerriers, qui se détournaient par un sentier à gauche.<br />

Le casque <strong>de</strong> l'impru<strong>de</strong>nt Euryale les trahit en<br />

réfléchissant les rayons <strong>de</strong> la lune dans l'ombre douteuse<br />

<strong>de</strong> la nuit. Ce fut un indice fatal. Volscens<br />

s'écrie du milieu <strong>de</strong> sa troupe : « Arrêtez, guerriers.<br />

Que cherchez-vous? Qui êtes-vous, ainsi armés? Ou<br />

allez-vous? » Ils ne répon<strong>de</strong>nt rien; mais ils se hàtent-<strong>de</strong><br />

fuir dans les bois, et se fient aux ténèbres.<br />

Les cavaliers se portent dans tous les sens aux allées<br />

(ju'ils connaissent, et entourent <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s les diverses<br />

issues. C'était une gran<strong>de</strong> forêt, hérissée <strong>de</strong> broussailles<br />

et <strong>de</strong> sombres yeuses, obstruée partout <strong>de</strong><br />

ronces épaisses dont quelques sentiers perçaient à<br />

peine les ténèbres profon<strong>de</strong>s. L'obscurité du feuillage<br />

et le poids <strong>de</strong> son butin embarrassent la marche<br />

d'Euryale ; la frayeur l'égaré. Nisus, qui ne s'en est<br />

point aperçu, continue <strong>de</strong> fuir.<br />

Déjà il avait échappé à l'ennemi, et franchi les<br />

lieux qui furent <strong>de</strong>puis appelés albains, du nom<br />

d'Albe, où le roi Latinus avait alors <strong>de</strong> superbes domaines.<br />

Il s'arrête, et cherche en vain <strong>de</strong>rrière lui<br />

son ami absent. « Malheureux Euryale, où t'ai-je<br />

laissé? où te retrouver? » Il s'engage <strong>de</strong> nouveau<br />

dans les tortueux détours <strong>de</strong> cette forêt perfi<strong>de</strong>, retourne<br />

attentivement sur ses traces, et parcourt les<br />

taillis silencieux. Il entend les pas <strong>de</strong>s chevaux, le<br />

bruit <strong>de</strong>s armes et les signaux <strong>de</strong>s cavaliers ar<strong>de</strong>nts<br />

à la poursuite. Bientôt un cri frappe ses oreilles. 1<br />

voit Euryale qui, trompé par les lieux et par la nuit,<br />

est tombé victime d'une attaque soudaine, et que<br />

l'ennemi entraîne malgré sa vive résistance. Que<br />

faire? Par quels efïorts, par quels moyens pourra-t-il<br />

sauver son jeune ami? Se jettera-t-il au milieu <strong>de</strong>s<br />

glaives pour y trouver une mort glorieuse? Soudain,<br />

ramenant son bras en arrière, il balance un javelot,<br />

et <strong>de</strong> tout l'effort <strong>de</strong> son bras il le lance. Le trait vole,<br />

fend les ombres <strong>de</strong> -la nuit, s'enfonce dans le dos <strong>de</strong><br />

Sulmon, lui traverse la poitrine et s'y brise. Sulmon<br />

tombe, en vomissant un ruisseau <strong>de</strong> sang : le froid<br />

<strong>de</strong> la mort le saisit, et <strong>de</strong> longs sanglots font palpiter<br />

ses flancs. Les Rutules regar<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> tous . côtés.<br />

Enhardi par ce premier succès, Nisus balance un<br />

second trait à la hauteur <strong>de</strong> son front. Tandis que<br />

les ennemis s'agitent en tumulte, son dard perce en<br />

sifflant les <strong>de</strong>ux tempes <strong>de</strong> Tagus, et s'arrête au milieu<br />

<strong>de</strong> son cerveau. Volscens frémit <strong>de</strong> rage, sans<br />

pouvoir découvrir d'où le trait est parti, ni sur qui<br />

faire tomber son courroux : « Eh bienl c'est toi. ditil,<br />

qui vas payer <strong>de</strong> ton sang la mort <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux<br />

guerriers. » Eu même temps il fondait, l'épée nue,<br />

sur Euryale. Eperdu, hors <strong>de</strong> lui, Nisus ne peut résister<br />

à sa douleur, et, s'èlançant <strong>de</strong> sa retraite, il<br />

s'écrife : « C'est moi 1 c'est moi qui ai tout fait ; c'est<br />

moi qu'il faut frapper, Rutules. Je suis le seul coupable.<br />

Lui n'a rien osé, n'a pu rien commettre. J'en<br />

atteste le ciel et ces astres qui le savent. Tout son<br />

crime est d'avoir trop aimé son malheureux ami. »<br />

Ainsi parlait Nisus. Mais le fer, poussé avec force, a<br />

traversé les flancs d'Euryale et brisé sa poitrine d'albâtre.<br />

11 tombe, il expire; ses beaux membres sont<br />

inondés <strong>de</strong> sang, et sa tête défaillante tombe sur son<br />

épaule. Telle une fleur brillante, que la charrue a<br />

tranchée en passant, languit et meurt; tels encore<br />

les pavots s'affaissent sur leur tige, quand la pluie<br />

appesantit leur tête.<br />

Nisus s'élance au milieu <strong>de</strong>s Rutules; il ne cherche<br />

que Volscens, c'est sur Volscens seul que s'acharne<br />

sa rage. En vain les ennemis, serrés autour <strong>de</strong> leur<br />

chef, repoussent Nisus <strong>de</strong> tous côtés. Rien ne l'arrête<br />

: il fait tournoyer son épée foudroyante, jusqu'à<br />

ce qu'il l'ait plongée dans la bouche <strong>de</strong> Volscens ouverte<br />

pour crier, jusqu'à ce qu'en mourant il lui ait<br />

arraché la vie. Alors, percé <strong>de</strong> coups, il se laisse<br />

tomber sur le corps <strong>de</strong> son ami qui n'est plus, et<br />

s'endort enfin près <strong>de</strong> lui du sommeil <strong>de</strong> la mort.<br />

Couple heureux I si mes vers ont quelque pouvoir,<br />

jamais les siècles n'eftaceront votre souvenir, tant<br />

que la famille d'Enée siégera sur l'éternel rocher<br />

du Capitole, tant que le sénat romain gouvernera le<br />

mon<strong>de</strong>.<br />

VIRGILE, L'Enéi<strong>de</strong> 1 (Chant 9).<br />

1. Traduction do Cabarot-Dupaty. CEuvros complètes do<br />

Virgile, un vol. in-16, 3 l'r. 50. Ilachottoet Cie.<br />

MÉTHODE DE LECTURE: RÉGIMBEAU, Syllabaire, lecf., écrit., orfhogr. ^artona**. 1 "." 1 ?6 0 fi

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