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12 <strong>france</strong><br />

LUNDI 30 MAI 2005<br />

RÉFÉRENDUM DU 29 MAI<br />

PAYS-BAS<br />

Le « oui » bat<br />

la campagne<br />

« Les diktats<br />

de quelques grands<br />

pays ne seront plus<br />

possibles :<br />

il faudra 55 %<br />

des pays et 65 %<br />

de la population »<br />

pour imposer<br />

une décision,<br />

martelait samedi,<br />

le Premier ministre<br />

hollandais Jan Peter<br />

Balkenende, avant la<br />

tenue aux Pays-Bas<br />

du référendum<br />

sur la Constitution,<br />

où le « non »<br />

est donné gagnant.<br />

DIPLOMATIE<br />

Discussions<br />

sur le vote français<br />

Les chefs<br />

de la diplomatie<br />

européenne<br />

doivent tirer<br />

les conséquences<br />

du vote français,<br />

dès aujourd’hui.<br />

Ils se réunissent<br />

à Luxembourg<br />

en compagnie de<br />

leurs homologues<br />

des dix pays<br />

du partenariat<br />

euro-méditerranéen.<br />

POLICE<br />

« Schengen plus »<br />

d’échanges<br />

Pour la première fois<br />

en Europe,<br />

sept pays<br />

– dont la France –<br />

ont décidé<br />

d’échanger<br />

des données<br />

d’empreintes<br />

digitales<br />

et génétiques<br />

en signant, vendredi,<br />

à Prüm dans l’ouest<br />

de l’Allemagne,<br />

l’accord « Schengen<br />

plus », qui renforce<br />

leur coopération<br />

policière.<br />

Le spectre du blocage réapparaît<br />

Sans surprise,<br />

le « non » au traité constitutionnel<br />

l’a donc emporté hier en<br />

France. Un « scénario catastrophe<br />

» dénoncé par les<br />

élites européennes la semaine<br />

dernière. Jusqu’au<br />

bout, les dirigeants voisins<br />

ont tenté de peser dans le résultat<br />

du scrutin.Sans succès.<br />

Un coup dur pour la suite de<br />

la construction européenne,<br />

pour l’influence de l’Europe<br />

dans le monde mais aussi<br />

pour l’influence de la France<br />

en Europe.<br />

Le « non » français risque<br />

en effet de faire boule de<br />

neige. D’autant plus qu’il devrait être<br />

suivi,dès mercredi,par celui d’un autre<br />

pays fondateur : les Pays-Bas. Ce refus<br />

de la Constitution plonge surtout l’Europe<br />

dans le spectre du blocage du traité<br />

de Nice,qui a transformé la prise de décision<br />

en une véritable usine à gaz. Il<br />

met aussi un frein à l’Europe de la défense<br />

et à une Union politique capable<br />

de faire entendre sa voix sur la scène<br />

C. HARTMANN / SIPA<br />

Europe L’Union pourrait marquer le pas tandis que la France perd son ascendant<br />

ISOPIX / SIPA<br />

Un couple européen affaibli<br />

Coup dur pour<br />

le chancelier allemand Gerhard<br />

Schröder. Ce dernier vient de<br />

jouer le tout pour le tout en<br />

annonçant,il y a huit jours,des<br />

législatives anticipées en septembre.Une<br />

victoire que son<br />

Parti social-démocrate a peu<br />

de chances d’obtenir. D’autant<br />

que, pour y parvenir, il<br />

misait, entre autres, sur un<br />

« oui » français et le succès<br />

du duo européen qu’il forme<br />

avec Jacques Chirac. Il n’a<br />

donc pas hésité à participer à<br />

diplomatique et de négocier des accords<br />

internationaux au sein d’organisations<br />

mondiales comme celle du commerce<br />

(OMC).<br />

Et la situation risque de perdurer. Car,<br />

contrairement à ce qu’ont affirmé certains<br />

partisans du « non », une renégociation<br />

de la Constitution favorable<br />

à la France est peu probable. Difficile<br />

de savoir quelles réclamations prendre<br />

Jacques Chirac et Gerhard Schröder.<br />

la campagne française. Mais<br />

la victoire hier soir du « non »<br />

dans l’Hexagone ne manquera<br />

pas d’affaiblir le couple<br />

franco-allemand, désormais<br />

incarné par deux hommes en<br />

perte d’influence.<br />

Ce ne sera pas mieux en cas<br />

de victoire des chrétiens démocrates<br />

en septembre.<br />

Moins hostiles à George Bush<br />

que la gauche, la droite est<br />

plus proche d’une conception<br />

britannique de la politique<br />

économique et sociale.<br />

C’est un calendrier<br />

chargé qui attend l’Union. En<br />

premier lieu, les dirigeants<br />

européens se retrouveront<br />

mi-juin pour un Conseil qui<br />

s’annonce houleux, avec à<br />

l’ordre du jour le budget de<br />

l’Union pour la période<br />

2007-2013.<br />

Des débats opposent la<br />

France, l’Allemagne, le<br />

Royaume-Uni, les Pays-Bas<br />

et la Suède aux nouveaux adhérents<br />

et aux pays du Sud.<br />

Les premiers refusent, malgré<br />

le récent élargissement,<br />

que le budget de l’Union dépasse<br />

1 % de la richesse produite<br />

par les Vingt-Cinq.Les<br />

seconds, Espagne en tête,<br />

veulent accroître les fonds<br />

structurels destinés aux régions<br />

en difficulté et utilisés<br />

pour rattraper leur retard<br />

économique. Alors qu’en<br />

matière de négociations,tout<br />

Conseil européen, le 22 mars 2005, à Bruxelles.<br />

en compte : celles de droite ou de<br />

gauche. De plus, Jacques Chirac a<br />

perdu une large part de sa crédibilité<br />

en promettant à ses partenaires européens<br />

une ratification sans problème<br />

du traité. Enfin, si la majorité des Etats<br />

membres de l’Union ratifient le texte,<br />

la France, devenue minoritaire en Europe,<br />

aura d’autant plus de mal à faire<br />

entendre sa voix.<br />

Les dossiers sur lesquels<br />

la France perd son influence<br />

est affaire d’influence, le<br />

« non » français,qui sera certainement<br />

suivi d’un « non »<br />

hollandais, ne favorisera pas<br />

la position des « anciens ».<br />

Autre pomme de discorde :<br />

la politique agricole commune<br />

(PAC). Et là encore,<br />

le « non » va coûter très cher<br />

à l’Hexagone. En 2002,<br />

Jacques Chirac avait obtenu<br />

que les dépenses agricoles<br />

de l’Union ne soient pas diminuées.<br />

Elles représentent<br />

43 % du budget total, et la<br />

France en profite à hauteur<br />

de 23 %.Il y a peu de chances<br />

que les dirigeants européens<br />

maintiennent cette faveur,<br />

après le coup d’arrêt que<br />

vient de donner Paris à l’intégration<br />

européenne.<br />

Enfin,un Chirac affaibli aura<br />

du mal à obtenir un retrait<br />

total de la directive Bolkestein<br />

sur les services.<br />

Page réalisée par Clémence Lemaistre

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