Palabres 14 - Association des Revues Plurielles

Ce même fonctionnaire a accusé
nos délégués d’avoir omis d’envoyer
cette somme au siège de
l’association à Paris.
Nous avons donc demandé à
M. le président Doumergue de punir,
ce fonctionnaire qui abuse de
son pouvoir, au nom de la France,
qu’il entend servir, mais qu’il sert,
en réalité, très mal. Puisque tous
les Français sont égaux devant la
loi, nous sommes en droit de penser
qu’un administrateur qui gère
mal nos affaires intérieures est
susceptible d’être puni par cette
loi.
Cette lettre révèle, s’il en était
besoin encore, que l’accusation
d’atteinte à la légalité, lancée par
les milieux colonialistes à l’encontre
de l’action de l’Amicale, ne
repose sur aucun élément solide ;
les chefs congolais ne réclame
qu’une justice égale pour tous les
citoyens français. En confondant
I MAGES & MÉMOIRE
l’anticolonialisme et l’action illégale
et subversive, les autorités françaises
du Congo outrepassent les
pouvoirs qui leur ont été donnés
par le gouvernement de la République
française. On remarque, par
ailleurs, qu’aucun des chefs
congolais ou des membres de
l’Amicale ne se plaint, dans cette
lettre, du comportement de Grenard
et de ses collaborateurs :
l’accusation d’escroquerie n’a été
qu’un alibi. L’administration ne réagit
pas devant les multiples protestations
formulées par les chefs
traditionnels et amicalistes en vue
d’obtenir la libération des dirigeants
emprisonnés. Les rapports
se tendent entre Blancs et Noirs :
cette tension ne cesse de monter
jusqu’au jour du procès.
L’affaire Grenard accélère, chez
les Congolais et en particulier les
Lari, la prise de conscience de la
situation coloniale ; parallèlement
L’arrestation de Matsoua a provoqué une révolte générale chez les Lari. L’administration coloniale use de représailles.
Des perquisitions sont effectuées aux domiciles des chefs traditionnels. (Gouache de Ray-M’)
l’arbre à Palabres
# 14 - Novembre 2003
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