Revue belge de numismatique et de sigillographie - Koninklijk ...

2? 5
Encouragé par le
succès qu'elles eurent, Wiener étendit
bientôt le champ de ses reproductions aux principaux
monuments de l'Allemagne, de l'Angleterre, de l'Espagne,
de la France, de l'Italie, de la Suède et de la Turquie, et ne
grava pas moins de quarante et une médailles en l'espace de
quinze années (i85oà i865).
Cependant, il faisait aussi celles qui représentent nos
prisons, collaborait aux travaux de ses frères et exécutait de
nombreuses commandes pour l'étranger.
Une telle ardeur au travail devait malheureusement lui
être fatale. Sa vue, fatiguée par l'emploi continuel de la
loupe, commença bientôt à faiblir et finit par lui faire
entièrement défaut.
En 1872, il était devenu aveugle. Opéré de la cataracte, la
même année, mais imparfaitement guéri, il fut obligé, peu
de temps après, de renoncer complètement à son art.
M. V. Bouhy a donné dans cette Revue (1) le catalogue
de l'œuvre de Jacques Wiener, et moi-même j'ai
eu l'occasion,
dans un travail spécial (2), de faire ressortir les
mérites de ses médailles. Elles sont surtout remarquables
par l'exécution parfaite et soignée des sujets, par l'élégance
et l'exactitude que l'artiste a su apporter dans la reproduction
des moindres détails architectoniques.
Naturalisé Belge en 1845, s'il dut abandonner de bonne
heure la carrière qu'il avait embrassée, il eut du moins la
consolation de pouvoir jouir de la célébrité qu'il s'était
acquise et d'avoir vu récompenser ses efforts par les distinctions
les plus flatteuses. Décoré, en 1846, par le roi de
(i) Année i883, p. 1.
(2) Magasine of art, 1891 : « The brothers Wiener medallists, »
p. 5 9 .