le chitosane A. Renou(1) - Oiv2010.ge
le chitosane A. Renou(1) - Oiv2010.ge
le chitosane A. Renou(1) - Oiv2010.ge
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Prévention du risque Brettanomyces par l’utilisation d’un biopolymère d’origine<br />
fongique : <strong>le</strong> <strong>chitosane</strong><br />
A. <strong>Renou</strong> (1) , A. Bornet (2) , L. Pic-Blateyron (1) , D.Granès (1) , P.L. Teissedre (3)<br />
(1) Institut Coopératif du Vin<br />
La jasse de Maurin 34970 Lattes France<br />
(2) KitoZyme sa,<br />
Parc Industriel des Hauts-Sarts, Zone 2, Rue Haute Claire, 4, 4040 Herstal, Belgique<br />
aurelie.bornet@kitozyme.com<br />
(3) Université Victor Séga<strong>le</strong>n Bordeaux 2 ; Faculté d’Œnologie-UMR 1219<br />
210, chemin de Leysotte CS 50008 33882 Vil<strong>le</strong>nave d'Ornon Cedex, France<br />
RESUME<br />
En 2009, KitoZyme a initié en collaboration avec l’ICV (Institut Coopératif du Vin), un projet<br />
de recherche & développement dans <strong>le</strong> but d’étudier l’action du <strong>chitosane</strong>, un nouvel<br />
auxiliaire technologique naturel de type polysaccharide, sur l’élimination des Brettanomyces<br />
afin de répondre aux attentes des professionnels de la filière pour la prévention du risque<br />
Brettanomyces.<br />
Les résultats de ce projet ont montré que :<br />
- <strong>le</strong> <strong>chitosane</strong> est efficace en 5 à 10 jours et son action n’est pas spécifique à une<br />
souche de Brettanomyces bruxel<strong>le</strong>nsis.<br />
- Le <strong>chitosane</strong> n’a pas d’impact sur <strong>le</strong>s populations de Saccharomyces cerevisiae ni<br />
sur <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment de la fermentation alcoolique.<br />
- Le <strong>chitosane</strong> n’a pas d’impact sur <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment de la fermentation malolactique<br />
(soit en mode spontanée, soit en inoculation). Toutefois, il est recommandé<br />
d'attendre 8 jours après la fin du traitement avant de réaliser une inoculation en<br />
bactéries lactiques.<br />
SUMMARY<br />
Kitozyme has initiated, in collaboration with ICV (Cooperative Wine Institute) ,an R&D<br />
project with the aim at studying the effect of chitosan, a new natural oenological to prevent<br />
the growth of Brettanomyces during winemaking processes.<br />
The results of this project are as follows:<br />
- The antimicrobial activity of chitosan is effective from 5 to 10 days on different strains<br />
of Brettanomyces bruxel<strong>le</strong>nsis<br />
- Saccharomyces cerevisiae and alcohol fermentation were not affected by the use of<br />
chitosan<br />
- Malolactic fermentation (either spontaneous or inoculated) is note affected by<br />
treatement with chitosan. It’s recommended to except 8 days post- treatment to<br />
realized inoculation with lactic bacteria.<br />
INTRODUCTION<br />
La découverte des <strong>le</strong>vures du genre Brettanomyces remonte à 1904, lorsque Clausen <strong>le</strong>s iso<strong>le</strong><br />
dans un moût de brasserie. Depuis, <strong>le</strong>s Brettanomyces sont décrits comme un agent de<br />
contamination de nombreux produits de fermentation incluant <strong>le</strong> vin, <strong>le</strong> cidre, la bière, <strong>le</strong>
kombucha, <strong>le</strong> kefyr, la téquila, etc [Greenwalt C.J. et al., 2000 ; Martens H. et al 1997 ;<br />
Morrissey W.F. et al. 2004 ; Silva P. et al. 2004 ; Teoh A.L. et al. 2004 ; Wyder M.T. et al.<br />
1997].<br />
Dans <strong>le</strong> milieu vitico<strong>le</strong>, la détection de ces <strong>le</strong>vures de contamination au vignob<strong>le</strong> est rendue<br />
délicate par <strong>le</strong> fait qu’el<strong>le</strong>s sont, à ce stade, minoritaires. Toutefois la fermentation (processus<br />
de transformation des sucres en alcool) va entraîner une véritab<strong>le</strong> « sé<strong>le</strong>ction » de ces<br />
microorganismes. En effet, <strong>le</strong>s Brettanomyces sont particulièrement résistantes à l’éthanol et<br />
au SO 2 et sont capab<strong>le</strong>s de subsister dans <strong>le</strong> milieu malgré son appauvrissement en sucres. De<br />
plus, certaines techniques ou certains protoco<strong>le</strong>s de vinification peuvent favoriser <strong>le</strong><br />
développement des Brettanomyces dans <strong>le</strong> vin, comme l’é<strong>le</strong>vage sur lies. Pour que <strong>le</strong>s<br />
Brettanomyces puissent se développer, moins de 500 mg/l de sucre suffisent.<br />
L’impact des <strong>le</strong>vures de contamination Brettanomyces a été prouvé par de nombreux auteurs<br />
sur des vins dans différents pays [Di Stefano R. 1985 ; Ciolfi G. 1991 ; Tucknott J. 1977 ;<br />
Heresztyn T. 1986 ; Henschke P. 1996 ; Fridriere I. et al. 1988], des vins mousseux al<strong>le</strong>mands<br />
[Barret et al. 1955] des vins jaunes d’Arbois [Galzy P. et al. 1955] ou des vins du midi de la<br />
France. En 1965, Domercq a rapporté l’iso<strong>le</strong>ment des Brettanomyces dans des moûts des<br />
appellations Saint Emilion et Premières Côtes de Bordeaux et dans des vins rouges ou blancs<br />
en cours de conservation des appellations Médoc, Graves et Saint-Emilion.<br />
Quant aux cépages, <strong>le</strong> pinot semb<strong>le</strong> être <strong>le</strong> plus touché. En Bourgogne, par exemp<strong>le</strong>, pour <strong>le</strong><br />
millésime 2000, 50% des vins en fermentation issus de ce cépage et 25% après embouteillage<br />
avaient été affectés [Gerbaux V. et al. 2000].<br />
En définitive, la maîtrise de cette altération reste diffici<strong>le</strong>, même avec des pratiques<br />
œnologiques réfléchies. Les moyens de lutte sont essentiel<strong>le</strong>ment curatifs, ils permettent<br />
d’agir sur <strong>le</strong>s populations de Brettanomyces (flash pasteurisation, filtration). Toutefois ces<br />
traitements modifient <strong>le</strong>s qualités organo<strong>le</strong>ptiques des vins et ne préservent pas <strong>le</strong>s vins traités<br />
des contaminations ultérieures [Ruiz-Hernandez M . 2003 ; Calderon F. et al. 2004 ; Delfini<br />
C. et al. 2002 ; Puig M. et al. 2003 ; Comitini F. et al. 2004 ; Blateyron L. et al. 2008].<br />
Les propriétés antibactériennes et antifongiques du <strong>chitosane</strong> ont été largement étudiées et<br />
documentées et sont aujourd’hui bien reconnues. Récemment KitoZyme a initié en<br />
collaboration avec l’ICV (Institut Coopératif du Vin), un projet de recherche &<br />
développement dans <strong>le</strong> but de proposer un auxiliaire technologique naturel de type<br />
polysaccharide, <strong>le</strong> <strong>chitosane</strong>, qui puisse répondre aux attentes des professionnels de la filière<br />
pour la prévention du risque Brettanomyces.<br />
MATERIEL & METHODE<br />
1- Le produit de traitement : <strong>le</strong> <strong>chitosane</strong> (Cs)<br />
Le <strong>chitosane</strong> est un polysaccharide linéaire composé de la distribution <strong>le</strong> long de la chaîne<br />
polymère des unités de répétition D-glucosamine (unité désacétylée) et N-acétyl-Dglucosamine<br />
(unité acétylée). Le <strong>chitosane</strong> est obtenu par désacétylation (hydrolyse des<br />
groupement N-acétyl) de la chitine. Il est produit à partir d’une source fongique, non-OGM, <strong>le</strong><br />
mycélium d’Aspergillus niger, un champignon microscopique utilisé pour la production<br />
d’acide citrique à destination des industries alimentaires et pharmaceutiques.<br />
Le <strong>chitosane</strong> se présente sous forme d’une poudre fine insolub<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> vin, de cou<strong>le</strong>ur<br />
blanche à légèrement brune, inodore et sans saveur. La structure chimique du <strong>chitosane</strong> est<br />
illustrée sur la Figure 1.
Figure 1- Structure chimique du <strong>chitosane</strong><br />
2- Les souches de <strong>le</strong>vure<br />
Les souches de Brettanomyces bruxel<strong>le</strong>nsis utilisées pour l’inoculation artificiel<strong>le</strong> du vin sont<br />
des souches identifiées comme majoritaires sur <strong>le</strong> vignob<strong>le</strong> méditerranéen (Blateyron et al.<br />
2008) et ont des génotypes 100% A et 100% B. El<strong>le</strong>s proviennent de la col<strong>le</strong>ction des souches<br />
ICV-ADN id. El<strong>le</strong>s sont conservées à 4°C sur milieu gélosé incliné (milieu YAC).<br />
3- Le milieu et <strong>le</strong>s conditions de culture du <strong>le</strong>vain<br />
Le <strong>le</strong>vain est un milieu d’acclimatation dans <strong>le</strong>quel <strong>le</strong>s <strong>le</strong>vures peuvent croître et atteindre une<br />
population de l’ordre de 10 7 UFC/ml, tout en s’adaptant à un environnement peu favorab<strong>le</strong><br />
(pH acide, taux en éthanol é<strong>le</strong>vé)<br />
La composition du <strong>le</strong>vain utilisé pour <strong>le</strong>s expérimentations est décrite dans <strong>le</strong> Tab. 1 suivant :<br />
Tab<strong>le</strong>au 1- Composition du milieu <strong>le</strong>vain pour Brettanomyces bruxel<strong>le</strong>nsis<br />
Composés<br />
Concentrations/conditions<br />
Yeast Nitrogen Base<br />
6,7g/l<br />
Glucose<br />
20g/l<br />
Ethanol<br />
10% (v/v)<br />
Eau déminéralisée<br />
Compléter au volume souhaité<br />
pH<br />
Ajuster à 3,5 avec des cristaux d’acide tartrique<br />
Stérilisation 20 min à 121°C<br />
4- Techniques analytiques de dénombrement<br />
Pour <strong>le</strong> suivi microbiologique, des échantillons de vins ont été pré<strong>le</strong>vés à T0, T3 (T0+3 jours),<br />
T7 (T0+7 jours), T10 (T0+10 jours), T25 (T0+25 jours). Le dénombrement des<br />
Brettanomyces viab<strong>le</strong>s s’est fait par mise en culture sur milieu gélosé spécifique YAC (YEPD<br />
+ Actidione + Chloramphénicol) selon <strong>le</strong> protoco<strong>le</strong> suivant : <strong>le</strong>s échantillons de vins sont<br />
pré<strong>le</strong>vés et dilués en cascade sous environnement stéri<strong>le</strong>, dans des tubes contenant 9ml ou<br />
9,9ml d’eau physiologique stéri<strong>le</strong>. 100µl sont mis en culture par éta<strong>le</strong>ment sur milieu gélosé<br />
YAC, à partir de la dilution appropriée pour avoir entre 30 et 300 colonies sur la gélose. Les<br />
boîtes sont incubées à 28°C pendant 10 jours. Les mises en culture sont doublées.<br />
RESULTATS & DISCUSSION<br />
1- Effet du <strong>chitosane</strong> sur la croissance des Brettanomyces de profils génétiques<br />
différents<br />
Le vin choisi pour cette étude est un vin rouge du Languedoc Roussillon, millésime 2008 dont<br />
<strong>le</strong>s paramètres sont décrits dans <strong>le</strong> Tab. 2. Ce vin a été artificiel<strong>le</strong>ment contaminé par des<br />
Brettanomyces de souche A ou de souche B. Le vin a ensuite subi un traitement suivant <strong>le</strong>s<br />
modalités 1, 2, et 3 décrites dans la Figure 2.
Tab<strong>le</strong>au 2- Caractéristique analytique du vin<br />
TAV<br />
Sucres résiduels Acidité tota<strong>le</strong><br />
SO<br />
pH<br />
2 actif<br />
%<br />
g/l<br />
g/l H 2 SO 4<br />
mg/l<br />
13,78 1,7 3,18 3,45 < 0,02<br />
Vin rouge inoculé en Brettanomyces : souche<br />
A implantée depuis 24 jours<br />
Vin rouge inoculé en Brettanomyces : souche<br />
B implantée depuis 30 jours<br />
(1)<br />
Témoin<br />
(2)<br />
Traitement par <strong>le</strong> DMDC 20g/hl<br />
(3)<br />
Traitement par <strong>le</strong> Cs 4g/hl<br />
Figure 2- Plan expérimental pour l’étude de l’effet du <strong>chitosane</strong> sur la croissance des<br />
Brettanomyces de profils génétiques différents<br />
Nous avons mis en évidence que <strong>le</strong>s effets du DMDC et du <strong>chitosane</strong> sont similaires quel<strong>le</strong><br />
que soit la souche de Brettanomyces. Les résultats (Figures 3 et 4) montrent une réduction<br />
significative des populations en Brettanomyces viab<strong>le</strong>s sous <strong>le</strong> seuil de détection<br />
(
Modalité 1 Modalité 2 Modalité 3<br />
100.000<br />
Population souche B (UFC/mL)<br />
10.000<br />
1.000<br />
100<br />
10<br />
1<br />
0 5 10 15 20 25 30<br />
Jours après traitement<br />
Figure 4- Suivi de la population de Brettanomyces bruxel<strong>le</strong>nsis souche B dans <strong>le</strong> vin après <strong>le</strong><br />
traitement<br />
2- Impact du <strong>chitosane</strong> sur <strong>le</strong>s autres populations microbiologiques du vin<br />
importantes dans <strong>le</strong> processus de vinification (Saccharomyces cerevisiae, Oenococcus<br />
oeni)<br />
2.1- Impact sur Saccharomyces cerevisiae<br />
Pour cette étude <strong>le</strong> moût choisi est un jus de raisin blanc de la marque Casino qui a été<br />
supplémenté en sucre pour atteindre la teneur de 200g/l et en azote pour atteindre une teneur<br />
supérieure 200mg/l. Nous avons par la suite inoculé en Saccharomyces cerevisiae ICV D47 ®<br />
à la dose de 30g/hl.<br />
Comme il est décrit dans la Figure 5, l’ajout du <strong>chitosane</strong> a été réalisé en cours de<br />
fermentation alcoolique à deux moments différents :<br />
- densité de 1035 : 3 jours après <strong>le</strong> <strong>le</strong>vurage<br />
- densité de 1015 : 6 jours après <strong>le</strong> <strong>le</strong>vurage<br />
Moût en début de fermentation<br />
(1)<br />
Témoin<br />
(2)<br />
Densité moût 1035<br />
Traitement par <strong>le</strong> Cs 4g/hl<br />
(3)<br />
Densité moût 1015<br />
Traitement par <strong>le</strong> Cs 4g/hl<br />
Fin de fermentation alcoolique<br />
Figure 5- Plan expérimental pour l’étude de l’impact du <strong>chitosane</strong> sur la croissance des<br />
Saccharomyces cerevisiae<br />
La Figure 6 permet de démontrer que <strong>le</strong> <strong>chitosane</strong> n’a pas d’impact sur <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment de la<br />
fermentation alcoolique. La période de 13 jours de la réalisation de la fermentation alcoolique<br />
est identique quel<strong>le</strong> que soit la modalité.<br />
La cinétique de croissance de la population de Saccharomyces cerevisiae (Figure 8) atteint sa<br />
va<strong>le</strong>ur maxima<strong>le</strong> de l’ordre de 6.10 7 UFC/ml après 3 jours de fermentation, puis <strong>le</strong> nombre de
<strong>le</strong>vures se maintient à 5.10 7 UFC/ml pendant 10 jours pour fina<strong>le</strong>ment amorcer sa phase de<br />
décroissance après 13 jours de fermentation.<br />
Cette cinétique est similaire pour toutes <strong>le</strong>s modalités. Par conséquent nous pouvons conclure<br />
que <strong>le</strong> <strong>chitosane</strong> n’a pas d’impact négatif sur <strong>le</strong>s <strong>le</strong>vures Saccharomyces cerevisiae.<br />
Ces résultats sont en accord avec <strong>le</strong>s travaux de Gomez-Rivas et al. en 2004 qui ont conclu<br />
que <strong>le</strong> <strong>chitosane</strong> avait un effet inhibiteur sur Brettanomyces bruxel<strong>le</strong>nsis et un effet neutre<br />
voire positif selon <strong>le</strong>s doses employées sur Saccharomyces cerevisiae.<br />
Modalité 1 Modalité 2 Modalité 3<br />
Population (UFC/ml)<br />
8,00E+07<br />
7,00E+07<br />
6,00E+07<br />
5,00E+07<br />
4,00E+07<br />
3,00E+07<br />
2,00E+07<br />
1,00E+07<br />
1120<br />
1100<br />
1080<br />
1060<br />
1040<br />
1020<br />
1000<br />
980<br />
960<br />
Densité (g/l)<br />
0,00E+00<br />
0 3 6 10 13 17 21 35<br />
jours après <strong>le</strong> <strong>le</strong>vurage<br />
940<br />
Figure 6- Evolution de la population en Saccharomyces cerevisiae dans <strong>le</strong> moût avant et<br />
après <strong>le</strong> traitement par du <strong>chitosane</strong> et suivi de la densité<br />
2.2- Impact sur Oenococcus oeni<br />
Le vin choisi pour cette étude est un vin rouge du Languedoc Roussillon, millésime 2008 dont<br />
<strong>le</strong>s paramètres sont décrits dans <strong>le</strong> Tab. 3. Nous avons inoculé ce vin en Oenococcus oeni<br />
Elios 1 ® suivant <strong>le</strong>s modalités décrites dans la Figure 7.<br />
Tab<strong>le</strong>au 3- Caractéristique analytique du vin<br />
TAV<br />
Sucres Acidité tota<strong>le</strong><br />
Acide malique Acide lactique SO<br />
pH<br />
2 actif<br />
% résiduels g/l g/l H 2 SO 4<br />
g/l<br />
g/l<br />
mg/l<br />
12,95 1,4 3,09 3,58 1,26 0,18 0,03<br />
Vins dont la fermentation malolactique est non réalisée<br />
(1)<br />
Témoin<br />
Pas d’inoculation<br />
Elios 1 ® (2)<br />
Traitement Cs 4g/hl<br />
Pas d’inoculation Elios 1 ® (3)<br />
Traitement Cs 4g/hl<br />
8 jours après traitement<br />
inoculation Elios 1 ®<br />
Figure 9- Plan expérimental pour l’étude de l’impact du <strong>chitosane</strong> sur la croissance des<br />
Oenococcus oeni<br />
Lors d’un pécédent essai non présenté ici, nous avons démontré grâce au suivi<br />
microbiologique des bactéries lactiques et au suivi de la dégradation de l’acide malique qu’un<br />
traitement au <strong>chitosane</strong> à la dose de 4g/hl bloque <strong>le</strong> développement et l’activité des bactéries<br />
lactiques si ces dernières sont inoculées dans <strong>le</strong>s 3 jours suivant <strong>le</strong> traitement par <strong>le</strong> <strong>chitosane</strong>.
Lors de ce second essai, nous avons pu démontrer qu’un traitement au <strong>chitosane</strong> réalisé 8<br />
jours avant l’inoculation en bactéries lactiques n’a pas d’impact sur la réalisation de la<br />
fermentation malolactique (modalité 3).<br />
Dans <strong>le</strong> cas d’une fermentation malolactique spontanée (modalité 2), <strong>le</strong> traitement par <strong>le</strong><br />
<strong>chitosane</strong> a pour effet de rallonger la phase de latence de la fermentation malolactique de 3<br />
jours.<br />
En conclusion, lors d'un traitement au <strong>chitosane</strong>, il est recommandé d'attendre 8 jours après la<br />
fin du traitement avant de réaliser une inoculation en bactéries lactiques.<br />
Modalité 1 Modalité 2 Modalité 3<br />
3500000<br />
1,4<br />
3000000<br />
1,2<br />
Population (UFC/ml)<br />
2500000<br />
2000000<br />
1500000<br />
1000000<br />
1<br />
0,8<br />
0,6<br />
0,4<br />
Acide malique (g/l)<br />
500000<br />
0,2<br />
0<br />
0 12 16 20 23<br />
Jours après ensemencement<br />
0<br />
Figure 10- Evolution de la population en Oenococcus oeni dans <strong>le</strong> vin avant et après <strong>le</strong><br />
traitement par du <strong>chitosane</strong> et suivi de la FML<br />
CONCLUSIONS<br />
Ce projet de recherche & développement initié en collaboration avec ICV avait pour but de<br />
proposer un auxiliaire technologique alternatif au DMDC (limité aux vins avec sucres<br />
résiduels, nécessitant un dispositif d’injection spécifique et de ce fait souvent limité à une<br />
application au moment du conditionnement) qui puisse répondre aux besoins des<br />
professionnels de l’œnologie et du conditionnement tout en tenant compte des exigences de<br />
sécurité alimentaire pour <strong>le</strong> consommateur.<br />
Ce projet a permis de montrer que :<br />
- l’action du <strong>chitosane</strong> n’est pas spécifique à une souche de Brettanomyces<br />
bruxel<strong>le</strong>nsis : <strong>le</strong>s souches A et B testées ont toutes deux été éliminées par <strong>le</strong><br />
<strong>chitosane</strong> en 5 à 10 jours.<br />
- <strong>le</strong> <strong>chitosane</strong> n’a pas d’impact sur <strong>le</strong>s populations de Saccharomyces cerevisiae ni<br />
sur <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment de la fermentation alcoolique.<br />
- Le <strong>chitosane</strong> n’a pas d’impact sur <strong>le</strong> dérou<strong>le</strong>ment de la fermentation malolactique<br />
(soit en mode spontanée, soit en inoculation). Toutefois, il est recommandé<br />
d'attendre 8 jours après la fin du traitement avant de réaliser une inoculation en<br />
bactéries lactiques.<br />
REFERENCES<br />
Barret A. et al. (1955). Sur quelques accidents de vinification dus à des <strong>le</strong>vures à voi<strong>le</strong>.<br />
Communications and Research of the Academy of Agriculture, Paris, 41, 496.<br />
Blateyron L., Moreau F., Canivenc G.Aliot R. (2008) Caractérisation génotypique des<br />
souches de Brettanomyces présentes dans des vins méditerranéens et de la vallée du
Rhône et mis en évidence de l’intérêt du DMDC pour <strong>le</strong>ur élimination dans <strong>le</strong>s vins<br />
rouges revue française d’œnologie 220, 8-14<br />
Calderon F. et al. (2004). Aplicaciones de la ultrafiltración en la industria enológica. Últimos<br />
avances tecnológicos. Tecnología del vino. 16, 49-54.<br />
Ciolfi G. (1991). Ecologia dei lieviti vinari. Vini d’Italia. 33-6, 41-46.<br />
Comitini F. et al. (2004). Pichia anomala and Kluveroymyces wickerhammi kil<strong>le</strong>r toxins as<br />
new tools against Dekkera/Brettanomyces spoilage yeasts. FEMS Microbiology<br />
Letters. 238, 235-240.<br />
Delfini C. et al. (2002). Fermentability of grape must after inhibition with dimethyl<br />
dicarbonate (DMDC). Journal of Agricultural and Food Chemistry. 50, 5605-5611.<br />
Di Stefano R. (1985). Gli etil fenoli nei vini. Vegnevini. 5, 35-38.<br />
Froudriere I. ; Larue F. (1988). Conditions de survie de Brettanomyces (Dekkera)<br />
dans <strong>le</strong> moût de raisin et <strong>le</strong> vin. Connaissance de la Vigne et du Vin. 2, 296-303.<br />
Galzy P.; Rioux J. A. (1955). Observations ser quelques vins atteints par la maladie de<br />
“la f<strong>le</strong>ur” dans <strong>le</strong> midi. Progrès Agric. et Vitic. 144, 365-370.<br />
Gerbaux V. et al. (2000). Les phénols volatils dans <strong>le</strong>s vins de Pinot noir de Bourgogne.<br />
Bul<strong>le</strong>tin de l’O. I. V. 73, 581-599.<br />
Gomez-rivas L. and al. (2004) Se<strong>le</strong>ctive antimicrobial action of chitosan against spoilage<br />
yeast in mixed culture fermentations J. Int. Microbiol. Biotehnol. 31, 16-22<br />
Greenwalt, C. J. et al. (2000). Kombucha, the fermented tea: microbiology, composition, and<br />
claimed health effects. Journal of Food Protection, 63, 976–981.<br />
Henschke P. (1996). Technical notes: Brettanomyces in Porto wine. Technical Review<br />
of the Australian Wine Research Institute. 105, 12-13.<br />
Heresztyn T. (1986). Metabolism of volati<strong>le</strong> phenolic compounds from hydroxynnamic acids<br />
by Brettanomyces yeast. Archives of Microbiology. 46, 96-98.<br />
Martens, H. et al. (1997). Microbiological aspects of a mixed yeast-bacterial fermentation in<br />
the production of a special Belgian acidic a<strong>le</strong>. Journal of the Institute of Brewing, 103,<br />
85–91.<br />
Morrissey, W. F. et al. (2004). The ro<strong>le</strong> of indigenous yeasts in traditional Irish cider<br />
fermentations. Journal of Applied Microbiology, 97, 647–655.<br />
Puig M. et al. (2003). Microbiological and biochemical stabilization of wines by application<br />
of high pressure processing. Bul<strong>le</strong>tin de l’O.I.V. 76, 596-617.<br />
Ruiz-Hernadez M. (2003). Casein for correction of defects caused by Brettanomyces<br />
and Dekkera. Semana Vitivinícola. 58, 1462-1463<br />
Silva, P. et al. (2004). Studies on the wine spoilage capacity of Brettanomyces/Dekkera spp.<br />
American Journal of Enology and Viticulture, 55, 65–72.<br />
Teoh A. L. et al. (2004). Yeast ecology of kombucha fermentation. International Journal of<br />
Food Microbiology, 95, 119–126.<br />
Tucknott J. (1977). The mousy taint in fermented beverages: its nature and origin. Thèse de<br />
doctorat de l’Université de Bristol (Royaume Uni de Grande Bretagne).<br />
Wyder, M. T. et al. (1997). Investigation of the yeast flora in dairy products: a case study of<br />
kefyr. Food Technology and Biotechnology, 35, 299–304