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Education des femmes et des filles (PDF, 451.8 Kb)

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3. Quelles sont les politiques <strong>et</strong> actions menées qui ont eu le plus d’eff<strong>et</strong> ?<br />

On peut classifier de façon succincte les différentes politiques en cours. Certains pays<br />

optent pour une politique scolaire où l’État, tout en intervenant dans la définition <strong>des</strong> grands<br />

objectifs, laisse une importante liberté d’action <strong>et</strong> de décisions aux ONG. On observe alors<br />

une très grande implication financière <strong>et</strong> humaine <strong>des</strong> ONG. La politique scolaire d’autres<br />

pays se définit plutôt par une intervention étatique plus forte, mais qui se veut innovatrice <strong>et</strong><br />

déterminante, comme par la mise en place d’une politique de ségrégation positive en faveur<br />

<strong>des</strong> <strong>filles</strong> (gratuité de l’enseignement primaire pour les <strong>filles</strong>, bourses féminines, imposition<br />

de quotas). Notons aussi que les actions tentent, le plus souvent, d’agir simultanément sur<br />

l’offre <strong>et</strong> sur la demande en éducation. Ces actions sur l’offre <strong>et</strong> sur la demande relèvent de<br />

deux types d’interventions : le premier peut être défini comme général (c’est-à-dire qu’il vise<br />

à développer la scolarisation sans distinction de sexe, présupposant que les <strong>filles</strong> bénéficieront<br />

<strong>des</strong> eff<strong>et</strong>s escomptés), le second s’affirme comme spécifique, c’est-à-dire qu’il ne vise que<br />

l’amélioration de la scolarisation féminine.<br />

3.1. Les interventions de type général<br />

La gestion plus efficace du système scolaire apparaît comme une condition souvent<br />

imposée par les bailleurs de fonds, mais très lente à m<strong>et</strong>tre en application. Elle concerne tant<br />

le grand nombre d’enseignants « déchargés » de cours, qui pourrait être revu à la baisse, que<br />

la présence effective <strong>des</strong> enseignants à leur poste (tout particulièrement en milieu rural),<br />

qu’une meilleure répartition <strong>des</strong> enseignants sur le territoire ; elle se heurte aux pratiques<br />

délictueuses inhérentes au fonctionnement de la fonction publique d’un grand nombre de<br />

pays. Clientélisme, passe-droits sont monnaie courante <strong>et</strong> s’opposent à une gestion efficace<br />

<strong>des</strong> personnels. Le redéploiement d’une partie <strong>des</strong> enseignants qui occupent <strong>des</strong> postes<br />

administratifs en ville vers <strong>des</strong> tâches spécifiquement d’enseignement est en cours de<br />

réalisation dans certains pays africains, ce qui perm<strong>et</strong> d’augmenter le nombre d’enseignants<br />

chargés de cours. Plus compliqués s’avèrent le redéploiement <strong>des</strong> enseignants vers les zones<br />

rurales défavorisées <strong>et</strong> de gran<strong>des</strong> disparités d’affectation <strong>des</strong> enseignants existent dans de<br />

nombreux pays africains (Burkina Faso, Mali, Niger, Togo…).<br />

Si l’on considère que la réussite scolaire est conditionnée, entre autres, par le temps<br />

passé à l’École, les systèmes scolaires africains apparaissent comme particulièrement<br />

défavorisés. Avec la succession <strong>des</strong> crises politiques ou scolaires (années blanches, années<br />

tronquées) qui viennent s’ajouter aux absences du corps enseignant <strong>et</strong> aux défaillances<br />

structurelles de l’administration scolaire, le temps qu’un élève africain a réellement passé à<br />

l’École est souvent très réduit, tout particulièrement dans les écoles publiques On peut aussi<br />

ajouter la généralisation de la double vacation (ou double flux) dans les écoles urbaines qui<br />

diminue également le temps passé à l’école publique. Des étu<strong>des</strong> de cas menées sur plusierus<br />

régions du monde ont montré que les élèves du secteur privé ou communautaire peuvent<br />

parfois bénéficier de deux fois plus de jours d’enseignement pendant l’année scolaire que<br />

ceux qui fréquentent les écoles publiques (Banque mondiale, 1996). Les écoles fantômes sont<br />

légion en milieu rural <strong>des</strong> pays les plus pauvres <strong>et</strong> il est parfois difficile de contrôler que les<br />

enseignants assurent le mieux possible une présence continue dans leur classe. Or, les<br />

nombreuses absences <strong>des</strong> enseignants nuisent à la fois au processus de transmission <strong>des</strong><br />

connaissances <strong>et</strong> aux représentations de l’École que se font les parents.<br />

Conférence « De Pékin aux Objectifs du Millénaire… les <strong>femmes</strong> <strong>et</strong> les <strong>filles</strong> en marche vers l’éducation »<br />

23 mai 2006<br />

Document 2 – Page 10

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