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Dossier de presse - Palais des Beaux Arts de Lille

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Œuvres contemporaines<br />

Le portrait, qu’il soit psychologique ou symbolique d’une activité,<br />

est l’un <strong>de</strong>s défis importants <strong>de</strong> l’image numérique. Si l’ordinateur<br />

donne un réalisme saisissant aux créatures fantastiques qu’il invente,<br />

il bute sur la représentation <strong>de</strong> nos semblables. Créer un grain <strong>de</strong><br />

peau i<strong>de</strong>ntique à celui d’un être humain, faire palpiter le sang<br />

sous les images, donner l’illusion <strong>de</strong> la chair sous les apparences<br />

artificielles, tel semblent être les utopies et les objectifs <strong>de</strong>s créateurs<br />

contemporains. Comment créer une image qui communique une<br />

sensibilité, une émotivité telles qu’elle souffrirait par transfert<br />

analogique comme un être humain ? A l’inverse <strong>de</strong> l’acteur <strong>de</strong> chair<br />

et d’os qui porte avec lui son histoire et ses secrets qui nous assurent<br />

qu’il fon<strong>de</strong> ses relations sur la durée, sa mémoire et ses incertitu<strong>de</strong>s,<br />

le visage artificiel est réduit à son expression dans le présent <strong>de</strong><br />

l’image. Sa seule mémoire est celle que le spectateur lui octroie. Il<br />

n’a <strong>de</strong> futur que celui <strong>de</strong> l’auteur qui écrit son parcours.<br />

Des histoires se lisent sur les visages. La mobilité <strong>de</strong>s lumières et <strong>de</strong>s<br />

ombres, le mouvement tonal <strong>de</strong>s contours, la finesse <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>lés<br />

du <strong>de</strong>ssin se retrouvent dans les portraits <strong>de</strong> synthèse. Comme toute<br />

autre représentation, l’aspect anthropomorphique <strong>de</strong>s corps virtuels<br />

est une source infaillible <strong>de</strong> leur emprise sur l’affectivité humaine.<br />

Mais si l’ordinateur donne un réalisme saisissant aux créatures<br />

qu’il invente, il bute sur la représentation <strong>de</strong> nos semblables. La<br />

3D, les images <strong>de</strong> synthèse créent <strong>de</strong>s décors chimériques et <strong>de</strong>s<br />

paysages enchanteurs parfaitement illusionnistes mais ne restituent<br />

pas encore à la profon<strong>de</strong>ur psychologique d’un visage. Chaque<br />

personnage est ainsi livré au péril <strong>de</strong> son aspect artificiel. Pour<br />

cette raison, le cinéma contemporain recourt à la motion capture<br />

qui prête aux créatures virtuelles les traits, les mouvements et les<br />

expressions d’un comédien. Au-<strong>de</strong>là d’une simple ressemblance, les<br />

personnages en motion capture témoigneraient enfin <strong>de</strong> la valeur<br />

d’une vie ?<br />

Thursday’s Child<br />

Réalisation : WALTER STERN<br />

Musique : DAVID BOWIE<br />

Royaume-Uni / 1999 / 4’57 / couleur<br />

Production: Risky Folio<br />

© 2002 Risky Folio, Inc.<br />

David Bowie est l’une <strong>de</strong>s personnalités artistiques les plus originales<br />

et influentes <strong>de</strong>puis les années 70. Jouant sur son androgynie, et sur<br />

la beauté <strong>de</strong> son visage sur lequel le temps ne semble ne pas avoir<br />

prise, le Dorian Gray du rock a créé au cours <strong>de</strong> sa carrière prolifique<br />

une multitu<strong>de</strong> d’avatars, tels Ziggy Stardust (1972) et le Thin White<br />

Duke (1976) qui appartiennent à nos mythologies contemporaines.<br />

Dans ce clip réalisé par Walter Stern, David Bowie se prête au jeu<br />

du miroir pour examiner, en compagnie du spectateur, la vérité d’un<br />

visage qui après avoir vécu tant <strong>de</strong> métamorphoses est aujourd’hui<br />

rattrapé par le temps. Sans fard ni lumière esthétisante, le chanteur<br />

redécouvre son visage, cherchant <strong>de</strong>rrière les apparences ce<br />

qui reste <strong>de</strong> sa vraie nature et <strong>de</strong>s personnages qu’il a incarnés,<br />

jusqu’au moment où son reflet abuse <strong>de</strong> lui-même et reproduit le<br />

mirage <strong>de</strong> la jeunesse. Le comble <strong>de</strong> l’illusion n’est-il pas finalement<br />

<strong>de</strong> se croire en mesure <strong>de</strong> se libérer <strong>de</strong> toute illusion. Reste que si<br />

rien ne se cache réellement « <strong>de</strong>rrière les apparences », on ne peut<br />

nier que nous en ayons parfois l’impression et que le sentiment d’un<br />

écart entre la surface et la profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s choses soit ancré dans la<br />

conscience humaine.<br />

House Of Cards<br />

Réalisation : JAMES FROST<br />

Musique : RADIOHEAD<br />

USA / 2009 / 4’33 / couleur<br />

Production : Dawn Fanning<br />

3D Real-time capture : Geometrics Informatics Inc<br />

3D Laser imaging equipment: Velodyne Lidar<br />

© Copyright Xurbia Xendless Ltd.<br />

“Radiohead has always matched musical creativity with visual<br />

innovation. Continuing that trailblazing tradition is the band’s latest<br />

vi<strong>de</strong>o for the haunting, regret-tinged «House Of Cards», shot with no<br />

cameras or lights, but rather with scanners and lasers by Zoo Film’s<br />

James Frost. The promo, which <strong>de</strong>buted on Google - a first - cuts<br />

between a glitchy, dot-matrix mask of Thom Yorke, ghostly rainbow<br />

colored wire frame buildings and smeared digital brushstrokes of a<br />

party, all disintegrating to the strains of Yorke’s melancholic vocal.<br />

The concept was inspired by early discussions between James Frost<br />

and Thom Yorke that touched on vaporization. Technical inspiration<br />

came from conversations with digital artist Aaron Koblin (who Frost<br />

worked with on Interpol’s "Rest My Chemistry"), who mentioned<br />

hearing of bleeding-edge research on real-time laser scanning.”<br />

– Citation du dossier <strong>de</strong> <strong>presse</strong> web<br />

Ce clip pour le groupe Radiohead est réalisé sans caméra ni lumière.<br />

Le chanteur Thom Yorke et les panoramas urbains sont scannés<br />

en temps réel par <strong>de</strong>s lasers qui restructurent numériquement<br />

la lumière, le volume et le mouvement en une infinité <strong>de</strong> points<br />

mobiles. En accompagnement <strong>de</strong> la musique, les images montrent<br />

<strong>de</strong>s phénomènes qui se dispersent dans une poussière <strong>de</strong> lumière.<br />

Le grain et la texture <strong>de</strong>s images exsu<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s immanences fugaces.<br />

Affleurant à l’écran dans le crépitement <strong>de</strong> la matière numérique,<br />

elles se manifestent tels <strong>de</strong>s visions spectrales.<br />

La relation entre la Tête d’homme <strong>de</strong> Raphaël, piqué pour le transfert<br />

sur un autre support, et le portrait 3D <strong>de</strong> Thom Yorke, montre que<br />

toute représentation s’accomplit selon une grille <strong>de</strong> repères visuels,<br />

qui assure une base constructive à toute représentation. D’autres<br />

exemples montrent qu’elle peut se traduire sous une forme plus<br />

subjective. Dans tous les cas, elle <strong>de</strong>meure toujours comme une<br />

partition préalable à toute composition. Elle assure une base<br />

constructive à toute représentation. Les images <strong>de</strong> synthèse sont<br />

régies par un ensemble <strong>de</strong> repères, <strong>de</strong> grilles et <strong>de</strong> paramètres<br />

qui assurent leur animation. Même si les artistes recherchent les<br />

acci<strong>de</strong>nts et les défaillances <strong>de</strong> système, la numérisation recourt<br />

inévitablement au final à une codification numérique <strong>de</strong> toutes<br />

les images. En définitive, l’art numérique soutient le projet <strong>de</strong>s<br />

perspectivistes à régir toute représentation dans un ensemble <strong>de</strong><br />

grilles <strong>de</strong> modélisation.<br />

dossier <strong>de</strong> <strong>presse</strong> • e.motion graphique |

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