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L'Europe et ses boat people - Peace Palace Library

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L’Europe <strong>et</strong> <strong>ses</strong> <strong>boat</strong> <strong>people</strong><br />

Droit international humanitaire<br />

Comme d’autres civils, les réfugiés <strong>et</strong> migrants empruntant la voie maritime<br />

peuvent être soumis au droit international humanitaire des conflits armés.<br />

Les civils sont couverts par la Convention de Genève relative à la protection<br />

des civils en temps de guerre (1949), laquelle prévoit également le cas des<br />

personnes victimes de naufrages ou en situation de grave danger <strong>et</strong> assure la<br />

protection « contre le pillage <strong>et</strong> les mauvais traitements ». Mais le droit<br />

humanitaire ne se préoccupe pas tant de la raison d’être des mouvements de<br />

populations civiles que de leur statut dans les conflits armés <strong>et</strong> de leur<br />

identification au titre de personnes (ou appareils) protégées 85 . Le Manuel de<br />

San Remo sur le droit international applicable aux conflits armés en mer<br />

réaffirme le statut protégé des bateaux ne transportant que des passagers<br />

civils ainsi que des navires-infirmeries <strong>et</strong> des p<strong>et</strong>its appareils de sauv<strong>et</strong>age<br />

en mer. Il emploie également le terme « parties au conflit », pour désigner<br />

les acteurs sous-étatiques engagés dans les conflits civils relevant des<br />

dispositions générales. Quoi qu’il en soit, on peut affirmer que la protection<br />

des réfugiés <strong>et</strong> migrants maritimes n’est pas exclue du droit des conflits<br />

armés.<br />

Droit des réfugiés<br />

Les dispositions de la Convention de Genève de 1951 relative au statut des<br />

réfugiés, de même que le protocole de 1976, s’appliquent clairement au cas<br />

des réfugiés. Ils accordent des droits à toute personne fuyant la persécution,<br />

qu’elle soit de nature politique ou autre. Un réfugié ne peut être expulsé vers<br />

un pays ou un territoire où sa vie ou sa liberté pourrait être menacée ; l’Etat<br />

ayant procédé à ce « refoulement » deviendrait alors responsable des sévices<br />

occasionnés par des actes ou des omissions violant les droits de l’homme.<br />

Quant aux réfugiés se réclamant du droit d’asile, ils doivent être en mesure<br />

de prouver que leur crainte d’être persécutés du fait de leur race, de leur<br />

religion, de leur nationalité, de leur groupe social ou de leurs opinions<br />

politiques, est fondée. La pratique internationale courante consiste<br />

cependant à accorder un refuge temporaire, pour des raisons humanitaires,<br />

85<br />

Louise Doswald-Beck (dir.), San Remo Manual on International Law Applicable to<br />

Armed Conflicts at Sea, Cambridge University Press for the International Institute of<br />

Humanitarian Law, Cambridge, 1995, Part VI, 160, p. 41.

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