L'Europe et ses boat people - Peace Palace Library

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L’Europe et ses boat people
promouvoir la démocratie et le respect des droits humains et sociaux, de
favoriser un développement social et économique durable et de lutter contre
la pauvreté. Comme l’a souligné le président Jacques Chirac, favorable à la
tenue d’un sommet des chefs d’Etat de la Méditerranée lors de la présidence
de l’UE par la France au cours du second semestre 2000 98 , si l’UE a pu
donner l’impulsion c’est parce qu’elle est une institution bien établie,
capable d’aborder, dans ses relations extérieures, des questions économiques
et politiques essentielles.
Bien que la dimension sécuritaire du PEM soit modeste par rapport à son
projet de zone de libre-échange en 2010, la déclaration de Cologne du
Conseil européen (juin 1999) fait des questions de sécurité une composante
de plus en plus incontournable en matière de relations. Quoi qu’il en soit, les
efforts entrepris pour développer une culture de dialogue en Méditerranée se
sont intensifiés dans trois domaines de la coopération concernant les
migrants et réfugiés maritimes.
Premièrement, les partenaires méditerranéens de l’UE ont un intérêt
commun à réglementer les mouvements de populations, en partie parce
qu’ils considèrent le trafic des réfugiés et des migrants comme une forme de
criminalité transnationale, elle-même liée au trafic d’armes et de drogue.
Dans la mesure où il relève des questions politiques et de sécurité
mentionnées dans la Déclaration de Barcelone, il s’agit là d’un élément
central du partenariat. Réunis à La Haye en mars 1999, des experts ont
échangé leurs vues avec franchise sur la problématique des migrations et
l’évolution de la géographie des populations. Ils ont observé que les
pressions migratoires du sud et du sud-est de la Méditerranée en direction de
l’Europe et de l’Afrique subsaharienne vers l’Afrique du Nord avaient peu
de chances de diminuer à court et moyen terme ; il faut donc lutter contre
l’immigration illégale dans un esprit de coopération, étant donné « la
nécessité d’une politique d’immigration généralement restrictive de la part
des pays hôtes ». D’autre part, les experts ont également souligné que l’UE
avait le devoir de lutter contre le racisme et la xénophobie, ainsi que celui de
déployer des politiques de développement, de stimuler les échanges
commerciaux et la transition économique. Des projets spécifiques ont été
envisagés dans les domaines suivants : amélioration des données
statistiques, mise sur pied de réseaux d’experts appropriés, création
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« Le temps des initiatives en Méditerranée », Le Monde, 28 août 1999, p. 3.