ARMOIRES ALSACIENNES - Revue des sciences sociales

Bibliographie.
(1) Jean Cuisenier: introduction à la
collection «Le mobilier régional
français». Paris, Berger-Levrault,
1983.
(2) Jean-Michel Boehler : «Fortunes
paysannes au XVIII e
siècle: le
témoignage des inventaires après
décès de Schillersdorf». 1701-1789.
Pays d'Alsace. Cahiers 135-136
n° II-III, 1986.
(3) Marie-Noële Denis : «Les intérieurs
ruraux de Schillersdorf». Pays
d'Alsace, Cahiers 135-136 n° II-III,
1986.
(4) Denise Gluck : «Construction de
typologies - les armoires». Ethnologie
française, tome 15 n° 3, juilsept.
1985.
(5) Denise Gluck : «La limande : genre,
type ou sous-type?» Ethnologie
française, tome 15 n° 3, juil-sept.
1985.
(6) Georges Klein : «Arts et Traditions
populaires d'Alsace». Colmar,
Alsatia, 1973.
(7) Georges Klein : «Le mobilier
polychrome en Alsace». Colmar,
Alsatia, 1977.
(8) Françoise Lévy-Coblentz : «L'art
du meuble en Alsace». Tome I : du
gothique au baroque. Strasbourg,
Istra 1975. Tome II, Saint-Dié, le
Chardon, 1985.
(9) Suzanne Tardieu : «Le mobilier
rural traditionnel français». Paris,
Aubier, Flammarion 1976.
rural paraît assez bien pourvu de meubles
contenants pour éviter la promiscuité
des différents types de linge ou de
vêtements. Peu nombreux sont ceux qui
n'en possèdent aucun ou seulement
un spécimen (23,2 %). Il s'agit
en général de familles les plus pauvres,
parmi les artisans-maçons, tisserands,
journaliers.
Néanmoins, il semble que le coffre se
soit trouvé quelque peu déclassé et
réduit à protéger les réserves alimentaires
: coffre à farine, à fruits secs, à lait,
à luzerne, à grains, à légumes. Souvent
qualifié de vieux, il occupe dans la maison
les pièces destinées à cet usage:
grenier et chambres du premier étage.
Tableau n° 8 : emplacement des coffres
et des armoires au 19 e
siècle.
% dans coffre armoire
poêle 7,7 31,4
cuisine
chambre
1,1 0
rez-de-chaussée 1,1 24,3
chambre 1 er étage 35 34,3
corridors 3,3 2,8
grenier 35 2,8
cave 3,3 2,8
autres 3,3 1,4
Tableau n° 9 : le bois des coffres et des
armoires au XIX e
siècle.
% en:
sapin noyer chêne fruitier
coffres 94,6 — — —
armoires 60,6 17 20 2,4
autre
5,3
0
Majoritairement construit en sapin
(94,6 °7o - tableau n° 9)
Alors que l'armoire rurale est pour
40 °7o en bois noble, il conserve, contrairement
à cette dernière, un prix très
modique (2,8 frs en moyenne - tableau
n° 10)
qui baisse au cours du siècle, et explique,
parallèlement à l'armoire, la permanence
de sa diffusion.
Tableau n° 10 : le prix des coffres et des
armoires au XIX e
siècle.
I prix moyen des :
I coffres i armoires
1820 5,4 11,7
1850
Total
2,7
2,8
20,3
17,2
Conclusion : Ainsi l'armoire de noyer
ou de sapin, étroitement liée aux modes
et techniques urbaines, n'est-elle apparue,
dans les intérieurs ruraux alsaciens,
et encore parmi les plus riches, qu'à
partir du XVIII e
siècle. Meuble coûteux,
même dans ses interprétations les
plus modestes, peu renouvelé, elle fait
l'objet d'héritages successifs en ligne
féminine, lors des mariages, dont elle
ne constitue pas pour autant, comme
le coffre, un élément indispensable.
Armoire à linge ou armoire-penderie,
elle abandonne, au cours du XIX e
siècle,
sa place ostentatoire dans la «salle
commune» au profit d'une position
plus fonctionnelle dans les chambres.
Marie-Noële
DENIS
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