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Nieuwsbrief 32 (pdf) - Sophia

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echerche<br />

26<br />

onderzoek<br />

sophia | n° <strong>32</strong> | 2002<br />

thèse<br />

Féminisme d’Etat au Chili: la<br />

présence et les mots<br />

Sophie Stoffel, ULB<br />

Mon projet de thèse de doctorat en sciences<br />

politiques traite de la représentation<br />

des femmes dans l’espace politique formel<br />

au Chili. Le Chili présente aujourd’hui un<br />

des plus faibles taux de représentation<br />

politique des femmes en Amérique latine.<br />

Cette sous-représentation politique<br />

d’une moitié de la société confirme le fait<br />

que, malgré les avancées notamment en<br />

termes de droits et de devoirs citoyens,<br />

la citoyenneté des Chiliennes s’avère toujours<br />

incomplète, si l’on conçoit la<br />

citoyenneté comme étant un statut, une<br />

pratique et une identité. Dès lors, cette<br />

sous-représentation constitue un problème<br />

politique et appelle à des réponses et<br />

des actions de la part de la société mais<br />

aussi – ou surtout ? – de la part de l’Etat<br />

qui joue un rôle-clé dans la production et<br />

la reproduction des inégalités de genre.<br />

La principale conquête du mouvement<br />

des femmes chiliennes à l’heure du rétablissement<br />

des institutions démocratiques<br />

est la création, par le gouvernement, du<br />

Service National de la Femme (Sernam,<br />

1991). Cet organisme a pour mission de<br />

promouvoir l’égalité des chances entre<br />

hommes et femmes au sein de tout appareil<br />

d’Etat (du local au national, des administrations<br />

au gouvernement), afin de<br />

prendre en compte les intérêts spécifiques<br />

des femmes dans toutes les décisions et les<br />

actions politiques et de lutter contre les<br />

multiples discriminations de genre existant<br />

dans les domaines familial, social,<br />

économique, politique et culturel. Avec<br />

le retour de la démocratie, l’alternative<br />

de participation politique qui s’offre aux<br />

organisations de femmes est l’intégration<br />

aux institutions politiques ou l’autonomie<br />

par une action menée hors de la sphère<br />

politique formelle. En choisissant l’option<br />

du féminisme institutionnel, les Chiliennes<br />

ont cherché, depuis une vingtaine<br />

d’années, à investir l’espace politique<br />

afin d’influencer l’agenda politique et d’y<br />

inscrire le traitement d’intérêts liés aux<br />

femmes.<br />

Je souhaite donc me pencher sur un versant<br />

particulier de la représentation politique<br />

des femmes en démocratie, à savoir<br />

le féminisme d’Etat au Chili. L’hypothèse<br />

de départ est que l’Etat, au-delà de son<br />

rôle de (re)production des identités et des<br />

inégalités de genre, constitue un espace de<br />

luttes et de négociations et, dès lors, fournit<br />

un espace d’action pour le changement<br />

des mentalités et des pratiques, en<br />

matière d’égalité hommes / femmes. Le<br />

projet poursuivi est de traiter la représentation<br />

politique des femmes selon le<br />

double sens "représentation visible" /<br />

"représentation symbolique", en examinant<br />

les espaces concrets et imaginaires de<br />

la présence féminine dans la sphère politique.<br />

Une première partie portera sur les relations<br />

entre le genre et l’Etat sous l’angle<br />

de la visibilité des femmes en politique.<br />

L’état des lieux de la représentation politique<br />

féminine se fera selon deux axes : la<br />

présence "descriptive" (Pitkin) des femmes<br />

dans les sphères du pouvoir et la présence<br />

"substantive" dans les politiques<br />

publiques. Je poserai ainsi le cadre général<br />

de l’étude, en me penchant plus particulièrement<br />

sur le féminisme d’Etat à<br />

travers l’institution de promotion de l’égalité<br />

des chances, le Sernam.<br />

Une deuxième partie sera consacrée aux<br />

relations entre le genre et l’Etat sous l’angle<br />

des représentations symboliques. L’Etat<br />

contribuant à produire et à reproduire<br />

les inégalités de genre mais pouvant<br />

également constituer un instrument d’émancipation<br />

des femmes, par son action<br />

et son discours, il me semble pertinent<br />

de me pencher sur les représentations des<br />

femmes diffusées par le féminisme institutionnel,<br />

à travers le discours officiel du<br />

Sernam. Le Sernam étant l’institution<br />

féministe au sein de l’Etat, il peut être<br />

amené à jouer le rôle d’interface entre les<br />

organisations de femmes et le pouvoir<br />

politique formel. De l’Etat interlocuteur<br />

à l’Etat acteur, il convient de se demander<br />

dans quelle mesure l’action et le discours<br />

du Sernam traduisent les revendications<br />

et les représentations féministes<br />

formulées dans d’autres espaces que le<br />

sien ou celui des partis politiques.<br />

Contact<br />

Sophie Stoffel, Centre de sociologie politique<br />

/ Groupe d’études latino-américaines<br />

Institut de sociologie / Université libre de<br />

Bruxelles<br />

Avenue Jeanne 44 B-1050 Bruxelles<br />

Tél +<strong>32</strong> 2 650 34 84-Fax +<strong>32</strong> 2 650 35 21<br />

sstoffel@ulb.ac.be

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