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guide technique - Les documents techniques sur l'eau

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CHAPITRE<br />

PRINCIPES ET RÉSUMÉ DE LA DÉMARCHE<br />

La démarche consiste à définir et décliner une<br />

vision de la rivière ancrée à la fois <strong>sur</strong> l’objectif<br />

d’atteinte d’un bon état ou d’un bon potentiel<br />

écologique et <strong>sur</strong> la pertinence territoriale de<br />

cette vision. En effet, si la restauration physique<br />

est bien une condition d’atteinte de cet objectif, et<br />

la préservation des processus physiques existants<br />

une condition de la non-dégradation des eaux qui<br />

sont déjà en bon état, il convient de justifier de<br />

l’intérêt socio-économique d’un tel projet, en<br />

l’identifiant, en l’exprimant et en l’expliquant.<br />

L’objectif opérationnel est de susciter les<br />

synergies avec d’autres politiques publiques<br />

et leurs acteurs.<br />

Le contenu de ce <strong>guide</strong> est articulé <strong>sur</strong> les lignes<br />

de conduites suivantes, que les porteurs de projets<br />

doivent s’approprier :<br />

1. La première d’entre elles est de rendre lisible<br />

le projet proposé pour les acteurs du territoire<br />

et de mobiliser autour de ses objectifs, et ceci<br />

avant même de négocier les me<strong>sur</strong>es concrètes<br />

et leurs implications pour les acteurs du territoire.<br />

Pour ce faire, il faut connaître et faire émerger<br />

les objectifs qui sous-tendent les projets de<br />

préservation et de restauration physique que<br />

ce soit pour le monde de l’eau (enjeux<br />

environnementaux de la DCE, enjeux pour l’eau<br />

potable, lutte contre les inondations) mais aussi<br />

pour les autres mondes (tourisme, agriculture,<br />

culture, urbanisme…).<br />

2. Le souci d’efficacité doit conduire à tirer<br />

partie de l’autonomie du cours d’eau,<br />

autonomie à reconquérir ou à préserver, pour<br />

satisfaire nos ambitions. Il est évident qu’une<br />

logique consistant à rendre son autonomie au<br />

cours d’eau ne peut être poussée au bout en<br />

tout temps ni partout, et doit être fortement<br />

teintée de pragmatisme. Il ne s’agit pas de<br />

supprimer toute action humaine “au profit de la<br />

rivière”, mais bien d’utiliser l’autonomie pour<br />

mettre en œuvre les projets. Pour cela, il convient<br />

de prendre cette autonomie comme une<br />

référence fonctionnelle en matière d’actions <strong>sur</strong><br />

l’hydromorphologie et, par la suite, de définir<br />

les niveaux d’ambition de chaque projet au<br />

regard de cette référence, qu’il n’est pas<br />

forcément question d’atteindre effectivement.<br />

L’intérêt de cette référence est de permettre<br />

une analyse objective des choix stratégiques,<br />

d’être clair <strong>sur</strong> les atouts à valoriser et d’identifier<br />

les solutions <strong>technique</strong>s à mettre en œuvre.<br />

3. <strong>Les</strong> politiques locales doivent définir et mettre<br />

en œuvre des stratégies de restauration, ou<br />

de préservation, du fonctionnement physique<br />

des cours d’eau qui abordent les quatre<br />

grandes thématiques couvertes par<br />

l’hydromorphologie : les débits liquides, les<br />

débits solides, la morphologie et la continuité<br />

(cf. 2.1.1). Bien entendu, certaines thématiques<br />

peuvent prendre des poids différents selon les<br />

cours d’eau et les bassins versants, que ce<br />

soit pour l’analyse des effets des activités<br />

humaines ou pour définir les priorités<br />

d’intervention les plus efficaces.<br />

4. <strong>Les</strong> projets de restauration hydromorphologiques<br />

contribuent à la reconquête ou<br />

au maintien de la qualité de l’eau. Ils peuvent<br />

même dans certains cas être la seule piste<br />

envisageable pour compléter les actions de<br />

maîtrise des rejets polluants.<br />

5. La gestion des quatre grands thèmes de<br />

l’hydromorphologie constitue un acte territorial,<br />

qu’il s’agit de faire reconnaître, au sens où il<br />

touche à l’avenir commun des habitants du<br />

territoire en concrétisant et favorisant certaines<br />

préférences sociales.<br />

6. <strong>Les</strong> porteurs de projet doivent être partie<br />

prenante de l’aménagement du territoire. La<br />

restauration physique des rivières présente des<br />

particularités <strong>technique</strong>s et politiques qui<br />

conduisent les porteurs de ces projets à<br />

renouveler leurs discours et leurs actions. Il<br />

s’agit de faire évoluer la perception des<br />

partenaires du territoire vis-à-vis de ce que<br />

promeut le porteur de projet. Ces préférences<br />

ne sont cependant pas toujours cristallisées<br />

sous forme de demandes sociales audibles<br />

et exprimées : il appartient au porteur de projet<br />

de les révéler, de leur offrir des occasions de<br />

prendre place dans le débat local. Tout projet<br />

de restauration physique doit alors trouver<br />

sa place au sein de projets de territoire qu’il<br />

est susceptible d’appuyer voire d’initier. Ce<br />

faisant, il est conduit à nouer des alliances et<br />

à susciter des oppositions, à s’engager là où<br />

coexistent différentes visions et stratégies par<br />

rapport auxquelles il doit se situer.<br />

7. Le porteur de projet doit rester pragmatique,<br />

c’est-à-dire se garder de l’autocen<strong>sur</strong>e comme<br />

de l’idéalisme. Concevoir une stratégie de<br />

restauration physique revient à bâtir un projet<br />

<strong>technique</strong> tout en as<strong>sur</strong>ant les conditions de<br />

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