guide technique - Les documents techniques sur l'eau
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_ Chapitre 2 : Concevoir une stratégie de préservation et de restauration<br />
_<br />
EXEMPLE<br />
Rivière à moulins :<br />
la Reyssouze à l’aval<br />
de Bourg-en-Bresse (01)<br />
La rivière actuelle est une cascade de biefs de<br />
moulinage. Plus ou moins conservées dans le<br />
paysage, les “mortes” témoignent sans doute<br />
d’anciens lits, antérieurs à l’aménagement<br />
séculaire des moulins. Mais le véritable état de<br />
référence n’était-il pas un fond de vallée<br />
marécageux, mal drainé, les “mortes” n’étant<br />
que des bras de décharge ouverts par l’homme,<br />
qui ont ensuite trouvé leur propre mode de<br />
fonctionnement ?<br />
1er niveau d’analyse : par analogie avec<br />
d’autres cours d’eau équipés, on pourrait<br />
imaginer l’état de référence comme la même<br />
rivière sans moulin (sans se prononcer ici <strong>sur</strong><br />
l’intérêt patrimonial, voire économique des<br />
moulins) : mais on constate : un lit à l’évidence<br />
artificiel, trop grand ; un risque d’avoir un filet<br />
d’eau <strong>sur</strong>chauffé en été au fond d’un lit mal<br />
dimensionné ; la disparition des zones humides<br />
latérales.<br />
2ème niveau : les “mortes” ne sont-elles pas la<br />
rivière d’origine ? Faut-il alors les rétablir au<br />
détriment des biefs de moulins ?<br />
Le niveau de restauration le plus efficace a priori<br />
n’est pas clair : faut-il supprimer les seuils de<br />
moulin pour restaurer la continuité de la rivière<br />
dans son lit actuel ? Restaurer la continuité des<br />
mortes ? Y renvoyer l’intégralité du cours d’eau ?<br />
Restaurer des marais mal drainés ? Ainsi posée,<br />
la question n’a pas grand sens.<br />
Situation actuelle : des biefs de moulin au niveau<br />
artificiellement maintenu, qui interrompent la<br />
continuité piscicole, où les très faibles vitesses<br />
peuvent favoriser l’eutrophisation, mais qui<br />
alimentent des milieux humides latéraux.<br />
3ème niveau : mais les “mortes” ne sont-elles<br />
pas elle-même issues de premières tentatives<br />
de drainage d’un fond de vallée marécageux,<br />
mal drainé ? Et les milieux humides maintenus<br />
par le niveau artificiellement haut des biefs de<br />
moulins ne sont-ils pas finalement la meilleure<br />
approche de la situation de référence ?<br />
4ème niveau : on ressent bien que le débat<br />
peut vite être vain. Ne faut-il pas mieux prendre<br />
la question autrement : quel serait le<br />
fonctionnement physique qui favoriserait le<br />
meilleur état biologique. Ne serait-ce pas ici<br />
(sous réserve d’analyses complémentaires <strong>sur</strong><br />
les mécanismes d’eutrophisation) la conservation<br />
des biefs de moulins as<strong>sur</strong>ant la préservation<br />
des milieux humides latéraux, combinée à une<br />
restauration des “mortes” qui pourrait as<strong>sur</strong>er la<br />
continuité biologique ?<br />
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