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guide technique - Les documents techniques sur l'eau

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_ Chapitre 2 : Concevoir une stratégie de préservation et de restauration<br />

_<br />

Il est donc primordial de clarifier l’ambition des<br />

actions menées <strong>sur</strong> l’hydromorphologie.<br />

La typologie R1/2/3, à laquelle on peut ajouter<br />

la préservation de l’existant (P), constitue un<br />

cadre de travail pour aider à la définition de<br />

stratégies locales qui soient les plus efficientes :<br />

soit la préservation P des paramètres qui<br />

contrôlent l’hydromorphologie, à savoir le débit<br />

liquide, le débit solide et l’espace.<br />

soit des niveaux de restauration R1/R2/R3 qui<br />

se caractérisent par une autonomie plus ou<br />

moins importante accordée à la rivière, en<br />

fonction du contexte des projets :<br />

R1 : ici, on reste en réalité dans la continuité<br />

de la logique passée de gestion des cours<br />

d’eau. L’objectif reste la maîtrise du<br />

comportement de l’hydrosystème. Ceci<br />

n’empêche nullement d’être ambitieux et de<br />

procéder réellement à la restauration de<br />

fonctionnalités écologiques : celles-ci le sont<br />

cependant avant tout grâce aux <strong>technique</strong>s<br />

mises en œuvre (génie écologique) plus<br />

qu’aux processus spontanés qu’abrite<br />

l’hydrosystème ; l’homme, par ses actions<br />

<strong>technique</strong>s jouant le premier rôle, maîtrise<br />

ici le rythme des processus de restauration<br />

- par analogie, on pourra considérer qu’il<br />

“cultive” ou “jardine” la rivière par ses actions<br />

de génie écologique.<br />

R2 : il s’agit cette fois de s’engager dans un<br />

rétablissement partiel de l’autonomie de la<br />

rivière, dans les limites cependant de ce que<br />

l’on est prêt à accepter <strong>sur</strong> ce plan localement.<br />

Par rapport à R1, la logique est bien<br />

différente : dans une certaine me<strong>sur</strong>e au<br />

moins, on laisse les processus spontanés de<br />

l’hydrosystème s’exprimer et influencer en<br />

premier chef l’évolution du cours d’eau.<br />

L’autonomie est donc restaurée en partie (par<br />

exemple <strong>sur</strong> un certain espace de divagation<br />

seulement). Le projet peut constituer,<br />

considéré dans le long terme, une première<br />

étape vers une restauration complète de type<br />

R3, selon l’évolution future du contexte.<br />

R3 : incarnant le mode de restauration<br />

physique garantissant le mieux les objectifs<br />

environnementaux à atteindre, ce niveau est<br />

celui où l’autonomie de la rivière est<br />

entièrement rétablie. <strong>Les</strong> fonctionnalités sont<br />

restaurées avant tout par son fonctionnement<br />

propre et son comportement laissé localement<br />

imprévisible.<br />

de la rivière : il s’agit en particulier de concevoir<br />

des projet au sein de “périmètres <strong>technique</strong>s<br />

pertinents” (PTP), dimensionnés en fonction de<br />

l’échelle spatiale où s’expriment les processus<br />

physiques du cours d’eau, à une échelle de temps<br />

donnée.<br />

L’autonomie de la rivière s’exprimant de façons<br />

fort différentes selon les types et configurations<br />

des cours d’eau, ces périmètres sont donc à définir<br />

au cas par cas, sans qu’il soit possible d’appliquer<br />

une méthode totalement standardisée à l’échelle<br />

du bassin versant.<br />

Par ailleurs, ce <strong>guide</strong> s’attache à favoriser<br />

l’accompagnement social et politique du<br />

changement de logique <strong>technique</strong> que porte la<br />

restauration physique. Pour être acceptée et<br />

relayée, une telle évolution de la culture <strong>technique</strong><br />

attachée à la gestion des cours d’eau doit en effet<br />

être justifiée, en explicitant à la fois :<br />

sa pertinence <strong>technique</strong> (efficacité de cette<br />

logique pour atteindre nos objectifs actuels) ;<br />

son intérêt économique (efficience de cette<br />

logique pour obtenir des résultats à moindre<br />

coût) ;<br />

son potentiel territorial (capacité de cette logique<br />

à induire des perceptions de cours d’eau plus<br />

“vivants” et donc à enrichir l’attractivité et l’identité<br />

des territoires qu’ils traversent).<br />

L’ambition de ce <strong>guide</strong> est d’abord de proposer<br />

des éléments de méthode d’analyse <strong>technique</strong><br />

adaptés à cette logique orientée vers l’autonomie<br />

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