guide technique - Les documents techniques sur l'eau
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_ Chapitre 2 : Concevoir une stratégie de préservation et de restauration<br />
_<br />
EXEMPLE<br />
sédimentaire actuel dans le Guiers Mort est<br />
extrêmement faible (quelques centaines de m3<br />
par an contre quelques milliers). Actuellement, les<br />
apports solides dans le Guiers proviennent<br />
essentiellement du Guiers Vif. Le rétablissement<br />
du transit sédimentaire <strong>sur</strong> le Guiers Mort passe<br />
par :<br />
La transparence des ouvrages amont, dès<br />
l’amont de la traversée de St-Laurent du Pont,<br />
ainsi que l’arrêt des extractions sauvages ;<br />
Un désendiguement raisonné et une réouverture<br />
façonnée du lit permettant de restaurer un<br />
espace alluvial de bon fonctionnement au sein<br />
duquel plusieurs fonctionnalités seraient<br />
redynamisées : ouverture d’espaces à l’érosion,<br />
ralentissement des vitesses d’écoulement en<br />
crue, tendance au dépôt, etc. de façon au final<br />
à tendre vers un profil en long d’équilibre (pente<br />
de 0,55% au lieu de 0,4 % entre les seuils de<br />
stabilisation) ;<br />
La restauration d’une transparence adaptée de<br />
l’ouvrage du Seuil du Moulin, en amont immédiat<br />
de la confluence (arasement ou gestion<br />
mécanique des apports) ;<br />
La conservation des seuils intermédiaires non<br />
bloquants car ils stabilisent le profil en long<br />
actuellement soumis à une érosion régressive<br />
généralisée. Avec le retour à un profil en long<br />
d’équilibre à long terme, ces seuils se<br />
retrouveraient noyés ou perdraient en dénivelé.<br />
Mais peut-on distinguer dans cet espace un espace<br />
plus restreint correspondant à la traversée de St-<br />
Laurent (le Guiers Mort jusqu’au confluent des deux<br />
Guiers, par exemple) ? La réponse dépend de<br />
l’échelle de temps :<br />
à court terme (5 / 10 ans, le temps d’un contrat<br />
de rivière), le déficit <strong>sur</strong> le Guiers Mort est tel<br />
qu’il ne faut pas escompter une modification des<br />
apports au confluent, sauf si la transparence<br />
complète est obtenue au seuil du Moulin <strong>sur</strong> la<br />
partie aval du Guiers Mort. On pourra donc<br />
dissocier les deux ensembles dans l’analyse.<br />
à long terme (plusieurs décennies), une<br />
restauration de la continuité morphodynamique<br />
du Guiers Mort aura des répercussions <strong>sur</strong> le<br />
Guiers à l’aval de la confluence, mais avec des<br />
rythmes suffisamment lents, généralement<br />
désynchronisés de ceux du Guiers Vif, pour<br />
qu’on puisse accepter d’envisager les deux<br />
espaces séparément, tout en gardant cette liaison<br />
future à l’esprit.<br />
Vis-à-vis de l’inondabilité<br />
Dans le cas du Guiers, les conséquences des<br />
évolutions morphologiques <strong>sur</strong> l’inondabilité seront<br />
immédiates tant dans l’espace que dans le temps,<br />
mais elles peuvent rester compatibles avec les<br />
usages du lit majeur.<br />
Un abaissement des seuils dans la traversée<br />
urbaine permettrait des gains <strong>sur</strong> les risques (cf.<br />
seuil des Ecoles). Plus en aval, comme les<br />
recalibrages et l’incision postérieure ont favorisé<br />
la débitance du lit (capacité centennale en milieu<br />
agricole), il existe des degrés de latitude pour<br />
développer le désendiguement, l’ouverture du lit<br />
et son réengravement avec des incidences<br />
acceptables. Inversement, de tels principes<br />
combinés avec la conservation du seuil du Moulin<br />
en aval dans son état actuel pourraient conduire à<br />
long terme à un réalluvionnement du lit en zone<br />
urbaine qui entraînerait des risques de<br />
débordements non compatibles avec les<br />
occupations du lit majeur.<br />
Avec de tels principes, la restauration du transit<br />
aurait peu de conséquences significatives à l’aval :<br />
le transit resterait modeste, on ne pourrait pas<br />
s’attendre à des “bouffées” de sédiments et les<br />
délais seraient très longs (plusieurs décennies).<br />
Enfin, les effets <strong>sur</strong> le milieu physique resteraient<br />
certainement discrets. On peut donc, d’un point<br />
de vue <strong>technique</strong>, isoler le bassin médian (les deux<br />
Guiers à l’aval des gorges, jusqu’aux gorges de<br />
Chailles) pour l’analyse morphosédimentaire.<br />
Vis-à-vis de la qualité des eaux<br />
<strong>Les</strong> enjeux de qualité des eaux ont déterminé une<br />
part importante du premier Contrat de Rivière, mais<br />
le lien avec la restauration des milieux physiques<br />
n’est pas évident : les pentes restent en toutes<br />
hypothèses suffisantes pour as<strong>sur</strong>er une<br />
autoépuration sans doute importante ; les gains à<br />
attendre d’une plus grande mobilité latérale et d’un<br />
réalluvionnement du lit peuvent provenir d’échanges<br />
plus fréquents entre la nappe et la rivière, en<br />
particulier dans les secteurs où les marnes<br />
argileuses ont été découvertes. Dans tous les cas,<br />
ces gains paraissent difficiles à quantifier.<br />
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