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guide technique - Les documents techniques sur l'eau

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_ Chapitre 2 : Concevoir une stratégie de préservation et de restauration<br />

_<br />

Mais la démarche a pu avoir quelques effets<br />

indésirables : des périmètres calqués <strong>sur</strong> les<br />

structures de gestion qui ne sont pas toujours<br />

<strong>technique</strong>ment pertinents. Pour exemple, un bassin<br />

versant peut contenir des entités géographiques<br />

indépendantes, et inversement, la problématique<br />

d’une confluence et la relation au cours d’eau aval<br />

peuvent être mal traitées pour cause de<br />

compétence territoriale.<br />

L’approche classique d’une étude est de définir un<br />

périmètre, puis d’identifier les thèmes à étudier,<br />

qui seront traités de manière homogène <strong>sur</strong> le<br />

périmètre.<br />

Cette approche a deux inconvénients :<br />

il y a un effet de frontière qui peut conduire à<br />

mal appréhender un phénomène parce qu’il sort<br />

du périmètre fixé, même s’il peut avoir de<br />

l’importance ;<br />

il y a une perte d’énergie à vouloir traiter de<br />

manière homogène tous les thèmes <strong>sur</strong> tout le<br />

territoire.<br />

La démarche de construction des périmètres<br />

<strong>technique</strong>s pertinents proposée ici se décline en<br />

trois temps.<br />

1. En premier lieu, bien définir les thématiques<br />

à aborder pour répondre aux enjeux et aux objectifs<br />

visés par l’analyse physique sommaire et l’analyse<br />

territoriale.<br />

2. Ensuite, déterminer les espaces et les<br />

linéaires à prendre en compte par thématique.<br />

Il s’agit de définir les unités géographiques de<br />

bases selon une double approche, <strong>technique</strong> et<br />

territoriale.<br />

Pour l’approche <strong>technique</strong>, il faut définir la bonne<br />

maille de réflexion : la cohérence du fonctionnement<br />

global du cours d’eau interdit bien sûr de travailler<br />

<strong>sur</strong> des unités trop petites ; mais il n’est pas non<br />

plus efficace de vouloir manier de grands territoires<br />

si le fonctionnement physique ne l’impose pas. Il<br />

faudra toutefois rester conscient que la bonne<br />

maille <strong>technique</strong> n’est pas nécessairement la bonne<br />

maille socio-politique. L’une et l’autre ont leur<br />

pertinence.<br />

La masse d’eau définie dans le cadre de la DCE<br />

est une unité d’évaluation et de planification, mais<br />

pas une unité de gestion. La définition des masses<br />

d’eau intègre de nombreux paramètres, et les<br />

besoins précis de la restauration physique peuvent<br />

conduire à envisager une autre unité de gestion :<br />

certains paramètres de la restauration physique<br />

(continuité sédimentaire, continuité biologique)<br />

pourront nécessiter de rassembler dans l’analyse<br />

plusieurs masses d’eau : c’est le cas notamment<br />

de la continuité <strong>sur</strong> les cours d’eau à migrateurs,<br />

ou des rivières dont la continuité du transit des<br />

graviers doit être étudiée <strong>sur</strong> de longues<br />

distances (Drôme, Var, Durance, etc.) ;<br />

la bonne échelle <strong>technique</strong> peut être plus réduite<br />

que la masse d’eau, mais il faudra alors s’as<strong>sur</strong>er<br />

de la cohérence des actions envisagées à<br />

l’échelle de la masse d’eau, par rapport à ses<br />

objectifs et au programme de me<strong>sur</strong>es ;<br />

en matière de continuité biologique certains<br />

éléments de stratégie sont déjà définis et doivent<br />

être pris en compte : plan anguilles, ouvrages<br />

prioritaires “Grenelle” (lot 1 , lot 2), classements<br />

des cours d’eau (article L. 214 -17 du code de<br />

l’environnement, liste 1 et liste 2) ;<br />

et en tout état de cause, il faut toujours<br />

s’interroger <strong>sur</strong> le comportement aux frontières<br />

entre deux masses d’eau (notamment,<br />

interrelations entre affluents et cours d’eau<br />

principaux).<br />

Pour l’approche<br />

territoriale, la réflexion<br />

doit aussi s’interroger<br />

<strong>sur</strong> les bonnes échelles<br />

“humaines”. Pour cela,<br />

l’analyse territoriale<br />

sommaire de la rubrique<br />

B doit être mobilisée,<br />

pour déterminer<br />

notamment les espaces<br />

“vécus” par les riverains,<br />

la géographie des<br />

usages dominants, les<br />

territoires de décision.<br />

Le croisement des deux<br />

approches ( <strong>technique</strong><br />

et territoriale) doit<br />

permettre de proposer<br />

en première approche<br />

des unités d’analyse de<br />

base.<br />

L’étape suivante va<br />

permettre d’étendre<br />

l’analyse à tout ce qui est<br />

nécessaire pour as<strong>sur</strong>er la<br />

cohérence de la réflexion : il<br />

n’est donc pas gênant que les unités<br />

soient relativement petites. Il faut toutefois rester<br />

à une maille suffisante pour que le projet ait un<br />

sens vis-à-vis de l’objectif biologique de bon état,<br />

qu’il s’agisse de sa restauration ou de sa<br />

pérennisation lorsque le bon état est atteint ou en<br />

voie de l’être.<br />

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