bulletin de la société des anglicistes de l'enseignement supérieur

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In memoriam
Henri Adamczewski
Le 25 décembre 2005 Henri Adamczewski nous quittait, laissant derrière lui
une carrière riche, engagée, dévouée avec passion à l’étude des langues, de la
linguistique et de leur enseignement. Dès l’enfance, la réflexion sur les
langues fut pour lui cruciale : bilingue polonais picard, il apprend le français
à l’école. La spécificité de ce parcours est digne d’être saluée. Il se passionne
également pour d’autres langues, l’allemand, le russe, l’italien ou le latin,
comme plus tard l’hébreu, l’arabe, le chinois, etc. L’amour des langues le
mènera à s’engager plus avant dans la discipline et son enseignement.
Agrégé en 1961, il est d’abord professeur d’anglais à Boulogne, il devient
ensuite assistant d’anglais et aspirant-chiffreur à l’Ecole Navale. Par la suite,
il contribue à mettre sur pied un programme d’enseignement novateur à
l’époque, faisant notamment appel aux techniques du laboratoire de langues.
En tant que Président de la Régionale de l’APLV de l’Académie de Lille, il
contribue à animer des débats propres à stimuler la réflexion sur la didactique
des langues.
Il fait partie du groupe de linguistes qui, à partir du 9 décembre 1966, date du
3e congrès L’anglais oral : théorie et pratique (voir les Actes du congrès) a
profondément marqué en France les études anglaises par sa réflexion sur
l’insertion de la discipline dans le cursus universitaire. Il a également été de
ceux qui ont contribué à renforcer l’enseignement de la discipline lors de la
création de l’option au concours de l’agrégation.
En 1970, il est nommé Maître de Conférences (équivalent de professeur de 2 e
classe à l’époque) à l’UFR du Monde Anglophone de la Sorbonne Nouvelle à
Paris 3. Son apport est multiple : il a contribué dans ses débuts à présenter à
un public d’étudiants avides diverses théories. Certains se souviendront qu’à
une époque où les publications étaient encore fort rares, il a été l’un des
premiers sinon le premier parmi les anglicistes à consacrer une présentation
enthousiaste de la Grammaire Générative (voir le numéro spécial de l’INFA a
Nancy, 1969). Cette théorie n’était pratiquement pas, ou si peu, répandue
dans les milieux anglicistes français. Ses étudiants les plus anciens gardent
en mémoire les exposés éclairants sur E. Benvéniste, G. Guillaume, ou sur les
approches aujourd’hui appelées « cognitives » (C. Fillmore et bien d’autres)
ou encore sur la théorie Hallydayenne ou sur la théorie énonciative forgée par