102 RARE GROUPE en bronze très finement ciselé <strong>et</strong> doré représentant un lion attaquant un cheval. Augsbourg, vers 1600 (restaurations). Socle de bois noirci, mouluré. HORS TOUT : HAUT. : 25 - LARG.: 30 CM GROUPE : HAUT. : 21 - LARG. : 27 - PROF. : 25 CM 150 000/200 000 € Lion attaquant un cheval, bronze après 1594 Haut. 21 cm - Vienne Kunsthistorisches Museum (6018) provenance Rodolphe II Trésor Impérial. Exposition : Orangerie <strong>des</strong> Tuileries « Le cabin<strong>et</strong> de l’amateur » Février – Avril 1956 Présenté comme une œuvre de Jean de Bologne, intitulée « Combat d’animaux » (Cote 8°H2997 - Bibliothèque Douc<strong>et</strong>) Provenance : Collection de la Princesse de Caraman Chimay Voir vente de la collection (<strong>mobilier</strong> – Obj<strong>et</strong>s d’art) du Prince Caraman Chimay, les 23 <strong>et</strong> 24 Avril 1885 (Cote 1885/124 – Bibliothèque Douc<strong>et</strong>) On r<strong>et</strong>rouve dans la vente du 10 Décembre 1776 <strong>des</strong> biens du Sieur BLONDEL de GAGNY (Trésorier général de la Caisse <strong>des</strong> amortissements), dans la rubrique « Figures <strong>et</strong> animaux de bronze », sous le n° 488 : « Deux beaux groupes, l’un représentant un lion qui combat un taureau, l’autre est un lion qui tient sous lui un cheval ; ils sont sur <strong>des</strong> pieds plaqués en ébène, & garnis d’ornements & masqués de bronze doré Haut. 16 pouces » L’iconographie de ce groupe est directement inspiré du marbre antique, conservé dans le jardin du Palais <strong>des</strong> Conservateurs de Rome. Ce modèle fût repris à la Renaissance par GIANBO- LOGNA, il a inspiré de nombreux sculpteurs, tels que François SUSINI <strong>et</strong> Pi<strong>et</strong>ro TACCA (élève de Jean de Bologne) Le suj<strong>et</strong> de ce groupe était généralement réalisé en paire, le pendant de notre œuvre est un lion attaquant un taureau. Ces thèmes ont été fondus <strong>et</strong> réalisés dans la plupart <strong>des</strong> cas en Italie. C<strong>et</strong>te paire de bronzes est répertoriée par Baldinucci dans la liste de statu<strong>et</strong>tes fondues par Antonio <strong>et</strong> Gianfranco SUSINI, d’après <strong>des</strong> modèles de GIAMBOLOGNA. Les modèles réalisés en Italie sont en bronze patiné, le bronze doré était réservé à l’art religieux ; on connaît par exemple une série de Christ en croix réalisée par Jean de Bologne (cf « The crucifixes of Giambologna » de Katharine Watson, catalogue de l’exposition 1978, pages 45 à 47) Les grands thèmes mythologiques antiques inspirèrent principalement l’activité artistique italienne, mais aussi celle de ces pays voisins. En eff<strong>et</strong> on connaît <strong>des</strong> œuvres d’artistes français ou allemands, tel que Barthélemy PRIEUR, qui reprirent ces modèles. Leur travail est moins connu <strong>et</strong> souvent assimilé au production italienne ; ainsi notre sculpture a été, lors de l’exposition de l’Orangerie, en 1956, décrite comme une œuvre de Jean de Bologne. L’étude du groupe que nous présentons, la fonte, la finesse de la ciselure , le caractère vivant <strong>des</strong> animaux représentés, ainsi que la dorure, nous perm<strong>et</strong>tent de rapprocher c<strong>et</strong>te œuvre à un travail allemand, <strong>et</strong> plus particulièrement de la région d’Augsbourg. Par ailleurs « Le Lion attaquant le Cheval » <strong>et</strong> « Le Lion attaquant le Taureau » font partie <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s d’art que l’on classe dans la catégorie <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s de cabin<strong>et</strong> d’amateur. Ainsi il n’est pas rare de les r<strong>et</strong>rouver représentés dans de gran<strong>des</strong> compositions flaman<strong>des</strong> du XVIIe siècle. L’étude d’un tableau de Jan Van KESSEL (peintre anversois du XVIIe siècle, intitulé : « Le sens du toucher <strong>et</strong> le sens de la vue » (voir reproduction d’un détail), nous montre, sur une étagère un lion attaquant un cheval en bronze doré, à noter la forme ronde de la base, identique à celle de notre groupe, ainsi que le sens de la tête du cheval par rapport au lion. Ainsi nous pouvons situer à une époque précise l’existence de ce groupe dans le Nord de l’Europe. Durant le XVIe siècle, Augsbourg était la deuxième ville la plus ouverte à l’esprit de la Renaissance <strong>et</strong> à ces idéologies artistiques. Cité mercantile, comme Nuremberg, Augsbourg abritait la riche famille FUGGER, connue pour avoir donné une impulsion à la vie artistique allemande. L’art du bronze y était aussi répandu qu’à Nuremberg <strong>et</strong> l’on y prisait tout particulièrement les obj<strong>et</strong>s de bronze doré. Les modèles antiques, ou mythologiques furent fondus en bronze doré, certains sont conservés au Louvre, tel « Apollon » « Mars » « Neptune » ou « Orphée ». ce musée conserve notamment un groupe intitulé « Jason <strong>et</strong> le dragon » de la fin du XVIe siècle (ancienne collection de Louis XIV n°224). Ce dernier dans sa fonte, sa ciselure ou sa dorure, présente de troublantes similitu<strong>des</strong> avec le bronze que nous présentons (salle Charles Quint, n°24 – obj<strong>et</strong>s d’art). Il est présenté comme un travail d’Augsbourg. 82 83
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