Espaces de Sobolev
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2.3 Équation <strong>de</strong> la chaleur<br />
2.3.1 Cas stationnaire<br />
On s’intéresse à l’équation<br />
u − ∆u = f, p.p. dans R n (2.1)<br />
pour f ∈ L 2 (R n ), où ∆u = ∂ 2 1u + ∂ 2 2u + ... + ∂ 2 nu, au sens <strong>de</strong> S ′ n. On cherche une solution u ∈ H 2 (R n )<br />
vérifiant (2.1).<br />
Théorème 2.13. Pour tout f ∈ L 2 (R n ), il existe une unique solution u ∈ H 2 (R n ) <strong>de</strong> (2.1) donnée par<br />
(<br />
u = F −1 t ↦→ 1 )<br />
1 + |t| ˆf(t) 2 . (2.2)<br />
Preuve. Unicité : supposons qu’il existe <strong>de</strong>ux solutions u, v ∈ H 2 (R n ) <strong>de</strong> (2.1).On note alors w = u − v :<br />
w ∈ H 2 (R n ) et vérifie w = ∆w. En appliquant la transformation <strong>de</strong> Fourier à cette <strong>de</strong>rnière équation,<br />
on obtient<br />
ŵ(t) = −|t| 2 ŵ(t), p.p.<br />
En effet, comme w ∈ H 2 (R n ), ses dérivées partielles secon<strong>de</strong>s existent dans L 2 (R n ) et on a<br />
F(∂ j ∂ k w)(t) = (it j )(it k )ŵ(t),<br />
p.p.<br />
Ainsi, pour presque tout t ∈ R n , on a (1 + |t| 2 )ŵ(t) = 0, et donc ŵ = 0 en tant que fonction <strong>de</strong> L 2 (R n ).<br />
En appliquant la transformation <strong>de</strong> Fourier inverse, on obtient alors que w est la fonction nulle, et donc<br />
que u = v.<br />
Existence : on va montrer que la fonction donnée par (2.2) est effectivement solution <strong>de</strong> (2.1). Soit donc<br />
u la fonction donnée par (2.2). On a alors<br />
û(t) =<br />
1<br />
1 + |t| 2 ˆf(t), p.t. t ∈ R n .<br />
Comme f ∈ L 2 (R n ), ˆf ∈ L 2 (R n ) et donc par définition <strong>de</strong> H 2 (R n ), on a u ∈ H 2 (R n ). De plus, on a<br />
F(u − ∆u)(t) = û(t) +<br />
n∑<br />
|t k | 2 û(t) = (1 + |t| 2 )û(t) = ˆf(t), p.t. t ∈ R n ,<br />
k=1<br />
par définiton <strong>de</strong> u. Ainsi, en appliquant la transformée <strong>de</strong> Fourier inverse, on obtient que u est bien<br />
solution <strong>de</strong> (2.1). De plus, on a ‖u‖ 2 ≤ ‖f‖ 2 .<br />
Remarque 2.14. On peut aussi considérer l’équation λu − ∆u = f ∈ L 2 (R n ) qui se résout <strong>de</strong> la même<br />
manière, dès que λ ∈ C\] − ∞, 0].<br />
Remarque 2.15. La même démonstration est valable si on considère <strong>de</strong>s données f ∈ H s (R n ) pour un<br />
s ∈ R. On trouvera alors une solution u ∈ H s+2 (R n ).<br />
2.3.2 Cas d’évolution<br />
On considère maintenant l’équation <strong>de</strong> la chaleur suivante<br />
{ ∂u<br />
∂t<br />
− ∆u = 0 dans ]0, ∞[×Rn<br />
u(0, x) = u 0 (x) dans R n ,<br />
(2.3)<br />
pour une donnée initiale u 0 ∈ L 2 (R n ). On cherche une solution u continue en temps (t), régulière en<br />
espace (x) telle que pour tout x ∈ R n fixé, on a t ↦→ u(t, x) ∈ C ([0, ∞[) ∩ C 1 (]0, ∞[) et à t > 0 fixé,<br />
x ↦→ u(t, x) ∈ S n .<br />
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