Untitled - Université Saint-Esprit De Kaslik
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Novembre 33<br />
« L’avenir des<br />
chrétiens au Moyen-<br />
Orient : une étape vers<br />
la liberté religieuse »<br />
À l’invitation des Députés Européens, des Députés<br />
de l’Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe<br />
et des Députés du Liban et du Moyen-Orient, avec<br />
le soutien de la Commission des Épiscopats de<br />
la Communauté Européenne (COMECE), l’USEK a<br />
accueilli, les 18 et 19 novembre 2011, un colloque<br />
intitulé « L’avenir des chrétiens au Moyen-Orient :<br />
une étape vers la liberté religieuse ». Cet événement<br />
s’est tenu sous le patronage de Son Eminence le<br />
Cardinal le Patriarche Mar Béchara Boutros Al-Raï.<br />
En ouverture de ce colloque, le Recteur de l’USEK,<br />
R.P. Hady Mahfouz, a considéré que « tout fidèle est<br />
susceptible d’être transporté par un dynamisme<br />
existentiel coloré de foi, d’espoir et de charité. C’est<br />
la foi en Dieu, qui a un projet de salut évident, selon<br />
laquelle tout homme peut répondre comme il<br />
lui plaît ». Il a souligné que « rejoindre le projet de<br />
Dieu, en associant sagesse, discernement et lecture<br />
intelligente de la situation actuelle, est une source<br />
de bonheur permanent pour les personnes et les<br />
sociétés ». Le R.P. Mahfouz a remercié les députés<br />
pour l’organisation de ce colloque destiné à montrer<br />
de la solidarité et du soutien aux chrétiens du<br />
Moyen-Orient et à montrer de l’estime et du respect<br />
à tout homme et toute femme de bonne volonté.<br />
Il a ajouté : « Je suis si content que ce travail entre<br />
dans le cadre du Synode pour le Moyen-Orient.<br />
Cette initiative reprend l’allocution du <strong>Saint</strong> Père<br />
Benoît XVI à Chypre, le 6 juin 2010, lors de la remise<br />
de l’Instrumentum Laboris de l’Assemblée Spéciale<br />
de ce Synode ».<br />
À la fin de son discours, le R.P. Mahfouz a conclu que<br />
« nous sommes heureux, au Liban et au Moyen-<br />
Orient, d’être habités de l’esprit de foi en Dieu, père de<br />
tous les hommes, parce que nous avons l’espérance<br />
et nous voulons illustrer la charité chrétienne. Nous<br />
sommes heureux parce que des hommes et des<br />
femmes de bonne volonté d’autres communautés<br />
religieuses sont à notre côté pour construire une<br />
société qui respecte la dignité humaine de chaque<br />
être humain ».<br />
Après les discours de M. Maroun Karam,<br />
coordinateur du colloque au Liban et au Moyen-<br />
Orient, et de Dr Catherine Vierling, coordinatrice<br />
du colloque en Europe, Dr Gerhard Sabathil, Chef<br />
de la Direction Stratégie, Coordination et Analyse<br />
du Service Européen pour l’Action Extérieure et<br />
coordinateur de l’Alliance des Civilisations de l’ONU,<br />
a souligné : « nous sommes dans une ère nouvelle<br />
où le dialogue entre les gouvernements ne suffit pas.<br />
La réussite demande un engagement dans et entre<br />
les sociétés. Le Parlement Européen est unique en ce<br />
qu’il peut offrir à ceux qui recherchent la démocratie,<br />
la loi, les droits de l’homme et la liberté de religion ».<br />
Pour sa part, Dr Gianni Pitella, Vice-Président du<br />
Parlement Européen, a indiqué, dans son discours,<br />
que « nous partageons le nouveau message<br />
de l’Union Européenne qui souhaite relier la<br />
coopération économique et financière aux réformes<br />
essentielles. <strong>De</strong> cette façon, nous pouvons profiter<br />
d’un avantage positif pour atteindre les plus hautes<br />
normes, concernant non seulement les élections<br />
libres mais aussi la liberté des médias, un système<br />
judiciaire indépendant et le respect de la liberté de<br />
religion ».<br />
L’Ambassadeur de Pologne au Liban, S. E. M. Thomas<br />
Nigodgiz, a précisé, dans son discours, que « ce dont<br />
nous avons aujourd’hui besoin au Moyen-Orient,<br />
c’est d’un modèle positif de relations harmonieuses<br />
entre musulmans, chrétiens et minorités religieuses,<br />
basé sur une citoyenneté commune dans un<br />
pays qui respecte les droits de l’homme », en<br />
évoquant qu’il y a 3 ans, et en particulier le 25 mars,<br />
musulmans et chrétiens se sont réunis pour la<br />
Fête de l’Annonciation, devenue jour férié national<br />
témoignant de la coexistence du peuple libanais.<br />
Après un intermède musical de Mme Ghada Chbeir,<br />
le Nonce Apostolique au Liban, S. E. Mgr Gabriele<br />
Caccia, a mis l’accent sur la question de la liberté<br />
religieuse, en citant une partie du message de Sa<br />
<strong>Saint</strong>eté le Pape Benoît XVI durant la Célébration de<br />
la Journée Mondiale de la Paix 2011 : «L’exploitation<br />
de la liberté religieuse pour masquer des intérêts<br />
cachés, tels que la contestation de l’ordre établi,<br />
l’accumulation des ressources ou la prise de pouvoir<br />
d’un seul groupe, peut énormément nuire aux<br />
sociétés. On ne peut jamais justifier le fanatisme,<br />
le fondamentalisme et les pratiques contraires à<br />
la dignité humaine, encore moins au nom de la<br />
religion. La profession d’une religion ne peut être<br />
ni exploitée ni imposée par la force. Les États et les<br />
diverses communautés humaines ne doivent jamais<br />
oublier que la liberté religieuse est la condition pour<br />
la recherche de la vérité, et la vérité ne s’impose pas<br />
elle-même par la violence mais par la force de sa<br />
propre vérité. Dans ce sens, la religion joue un rôle<br />
moteur positif dans la construction de la société<br />
civile et politique ». Et Mgr Caccia de conclure :<br />
« C’est pourquoi le Liban a été décrit comme un<br />
message, grâce à ses valeurs importantes de liberté,<br />
de coexistence, de dialogue et de paix ».<br />
Enfin et surtout, Son Eminence le Cardinal le<br />
Patriarche Mar Béchara Boutros Al-Raï a appelé les<br />
chrétiens à résister aux tentatives d’autrui de les<br />
définir seulement sur la base de l’identité religieuse.<br />
Le patriarche a affirmé : « Les Chrétiens et tous<br />
leurs amis doivent faire face à toutes les tentatives<br />
cherchant à définir nos sociétés et nos pays sur la<br />
base de l’identité religieuse ». Il a averti que, tandis<br />
que les développements et changements actuels<br />
du monde arabe ont exprimé une « sorte de<br />
conscience et d’attachement à l’identité nationale,<br />
nous craignons que ces changements entraînent<br />
des conflits sectaires, des régimes plus durs et<br />
une division de la région fondée sur des sectes ».<br />
Il a déclaré que la présence chrétienne au Moyen-<br />
Orient nécessite « un cadre politique approprié et<br />
neutre » pour que les Chrétiens puissent jouer leur<br />
rôle et contribuer au développement des sociétés.<br />
Il a ajouté que « l’État civil, qui sépare la religion<br />
des institutions politiques sans placer la religion en<br />
marge des affaires publiques, semble être le cadre<br />
adapté aux circonstances actuelles dans notre pays ».<br />
Le Patriarche a affirmé que trois défis se posent aux<br />
Chrétiens : la sécurité, la protection des libertés<br />
fondamentales et la reconnaissance de la diversité. Il<br />
a signalé que la sécurité est le droit de tout le monde,<br />
et doit être garantie par les États : « C’est pourquoi<br />
cela ne signifie absolument pas que la majorité doit<br />
nécessairement protéger la minorité, car il s’agit d’un<br />
droit fondamental et commun à tous, qui doit être<br />
appliqué sans aucune forme de discrimination ou<br />
de fanatisme ». Il a conclu en disant que le concept<br />
de liberté est d’une « extrême importance » pour les<br />
Chrétiens, en se référant à l’histoire des Maronites.