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jeunes à Mathare en est un exemple. L’une<br />

des participantes remarque : « Lorsque j’ai<br />

commencé à jouer au football mon père a<br />

dit que ce n’était pas pour les filles et il m’a<br />

battue. Alors à chaque fois que j’allais jouer,<br />

ma mère m’aidait en prétextant qu’elle<br />

m’avait envoyée faire une course. Plus<br />

tard, lorsque je suis partie en Norvège, il a<br />

commencé à trouver que c’était bien. » 72<br />

Les entretiens conduits par <strong>Plan</strong> avec<br />

des filles venues de 8 pays différents lors de<br />

la Coupe du monde des enfants des rues,<br />

tenue en Afrique du Sud en mars 2010,<br />

ont montré que pour beaucoup, le football<br />

avait ouvert un horizon nouveau. Jessica,<br />

15 ans, du Nicaragua, nous dit : « Le<br />

football m’a permis de ne pas penser à ce<br />

qui m’est arrivé de mal…Je me suis investie<br />

davantage dans le foot que dans mon<br />

passé. J’essaie de le laisser derrière moi et<br />

d’entrer dans une nouvelle vie. » 73<br />

Renforcer ses capacités : trouver un<br />

travail en ville<br />

« J’aime travailler [dans un restaurant].<br />

Le gros du travail ne commence vraiment<br />

qu’à 16 heures et j’ai beaucoup appris.<br />

Pendant mon temps libre, je regarde la télé<br />

et j’échange des textos avec mes amis. Je ne<br />

veux pas me marier avant d’avoir fini la fac. »<br />

Irene, 17 ans, Masbate, Philippines 74<br />

« Au cours des 10 ans à venir, plus d’1,2<br />

milliard de jeunes garçons et filles seront<br />

en âge de travailler. Ils seront la génération<br />

la mieux éduquée et la mieux formée que<br />

l’on ait jamais vue, avec un grand potentiel<br />

de développement économique et social,<br />

à condition que les pays parviennent à<br />

trouver un emploi à leurs compétences, leur<br />

enthousiasme et leur créativité. Sinon, ils<br />

seront condamnés à la pauvreté comme le<br />

sont beaucoup de leurs parents. »<br />

FNUAP 75<br />

Il n’est pas surprenant de voir des jeunes<br />

femmes venir en ville en quête d’un emploi.<br />

Certaines sont envoyées par leurs familles,<br />

tandis que d’autres viennent de leur propre<br />

initiative. Les unes trouvent un travail déclaré,<br />

mais les variations sont énormes d’un pays à<br />

l’autre et même d’une ville à une autre.<br />

D’une manière générale, à l’exception<br />

Tanzanie<br />

Malawi<br />

Rwanda<br />

Sénégal<br />

Tchad<br />

Guatemala<br />

Haïti<br />

Colombie<br />

Népal<br />

Nicaragua<br />

Mali<br />

Burkina Faso<br />

Niger<br />

Mozambique<br />

Education et emploi des jeunes femmes<br />

0 50<br />

petites villes<br />

capitales / grandes villes<br />

des emplois agricoles, les villes offrent plus<br />

d’emplois que les zones rurales. Il existe<br />

également une différence entre les grandes<br />

villes et celles qui sont plus petites, ainsi<br />

que le montre le graphique ci-dessous.<br />

Un grand nombre d’adolescentes<br />

citadines plus âgées, particulièrement en<br />

Asie, trouvent des emplois dans les usines<br />

de transformation et d’exportation ainsi<br />

que dans les centres d’appel téléphoniques.<br />

Ce sont aussi les secteurs industriels où<br />

les jeunes femmes trouvent le plus souvent<br />

un emploi : au Bangladesh, de nombreuses<br />

jeunes femmes préfèrent travailler dans les<br />

usines plutôt que chez des particuliers ou dans<br />

l’agriculture. 77 Cho Cho Thet, 15 ans, travaille<br />

dans une usine de confection à Rangoon,<br />

en Birmanie. Elle y travaille 14 heures par<br />

jour, 7 jours sur 7 pour 35$ (environ 28€)<br />

par mois. Elle est logée et nourrie de riz et de<br />

légumes. Elle dit qu’elle préfère cela au travail<br />

des champs : « Travailler en intérieur vaut<br />

mieux que peiner dans les rizières au soleil ou<br />

sous la pluie. Ici, je ne me sens pas du tout<br />

fatiguée. » 78<br />

100<br />

Les filles et le travail des enfants<br />

en ville<br />

Une étude de Justice pour les filles, a montré<br />

que le travail des enfants était courant dans<br />

les villes des Philippines. Le rapport signale<br />

que « beaucoup de filles ne sont pas du tout<br />

rémunérées. Elles sont employées, plutôt<br />

exploitées, dans des tâches dangereuses, très<br />

fatigantes et en échange de repas ». Lisa, 13<br />

ans, nettoie les toilettes le week-end contre<br />

de la nourriture.<br />

Le travail proposé aux filles les expose<br />

souvent à des conditions d’emploi<br />

préjudiciables pour la santé, à la fatigue<br />

extrême, à la violence physique ou sexuelle,<br />

à des produits toxiques, au stress. Nombre<br />

d’entre elles présentent des affections liées à<br />

leur travail : asthme et atteintes respiratoires<br />

qui les gênent pendant leur travail, ajoutant<br />

au stress et réduisant leurs revenus, ou les<br />

empêchent complètement de travailler.<br />

« Parfois, je ne peux pas travailler à cause de<br />

mon asthme », dit Charrie-Mayof, conductrice<br />

de cyclopousse dans les rues de Cebu.<br />

Quelques filles aident leurs parents qui<br />

travaillent à domicile. L’une d’elles rapporte<br />

qu’après l’école, elle épluchait des gousses<br />

d’ail avec son père jusqu’à minuit, une<br />

autre dit qu’elle aidait sa mère dans sa<br />

blanchisserie.<br />

Bien des filles finissent dans l’économie<br />

illicite de la rue, forcées par des adultes à<br />

se prostituer, à vendre de la drogue ou à en<br />

devenir complices.<br />

Cependant, le fait d’être rémunérée<br />

renforce l’assurance des adolescentes et des<br />

jeunes femmes. Au Bangladesh, 90 % des<br />

jeunes ouvrières du textile interrogées ont<br />

répondu qu’elles avaient une haute opinion<br />

d’elles-mêmes, contre 57 % des ouvrières<br />

des industries non exportatrices. 79 En<br />

contribuant aux revenus familiaux, les jeunes<br />

femmes peuvent peser davantage sur les<br />

décisions qui engagent leur avenir, comme<br />

qui elles vont épouser et quand.<br />

Une étude du Bangladesh montre que<br />

les salaires des jeunes femmes représentent<br />

jusqu’à 43 % des revenus d’un ménage. 80<br />

Comme le note la Banque mondiale, les<br />

effets à long-terme de ce genre de travail ne<br />

sont pas évidents : « Une fois mariées, les<br />

jeunes femmes tendent à abandonner leur<br />

emploi, la plupart d’entre elles pensaient<br />

ne travailler que pendant 3 ou 4 ans. Outre<br />

le fait qu’ils sont sans garantie de durée,<br />

beaucoup de ces emplois sont fastidieux,<br />

peu qualifiés, sans perspectives d’évolution<br />

et gérés selon des modes traditionnels et<br />

patriarcaux. Les jeunes femmes gagnent<br />

en autonomie en migrant en milieu urbain,<br />

Les gouvernements sont tenus de protéger les enfants contre l’exploitation économique et contre un<br />

travail comportant des risques. Selon l’article 32 de la Convention internationale des droits de l’enfant,<br />

« le travail comportant des risques » signifie « susceptible de compromettre son éducation ou de nuire<br />

à sa santé, ou à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social ». Selon cet article,<br />

les gouvernements doivent prendre toute une série de mesures pour assurer la protection de l’enfant<br />

contre son exploitation et un travail dangereux. Ces mesures comportent, entre autres, un âge minimum<br />

d’emploi, des horaires et des conditions de travail appropriés ainsi que des peines et autres sanctions en<br />

cas de manquement.<br />

Différents traités et instruments de l’Organisation Internationale du Travail (O.I.T.) interdisent<br />

également le travail dangereux des enfants. La Convention sur l’interdiction des pires formes de travail<br />

des enfants et l’action immédiate pour leur élimination (1999) oblige les Etats-parties à interdire et<br />

éliminer les « pires formes » de travail des enfants qui sont :<br />

• Toutes les formes d’esclavage ou pratiques apparentées (le commerce ou le trafic d’enfants, la servitude<br />

pour dettes et le travail forcé),<br />

• L’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant à des fins de prostitution ou de pornographie,<br />

• L’utilisation, le recrutement ou l’offre d’un enfant aux fins d’activités illicites, y compris la production ou<br />

le trafic de drogues,<br />

• Tout autre travail susceptible de nuire à la santé, la sécurité ou la moralité des enfants.<br />

Les gouvernements sont tenus de réprimer les activités impliquant l’utilisation d’enfants dans tous ces<br />

types d’emploi. Il convient également d’instituer une série de mesures complémentaires, non pénales. Lors<br />

de l’élaboration et de l’application de ces mesures, les gouvernements doivent veiller plus particulièrement<br />

aux groupes d’enfants les plus susceptibles de se trouver impliqués dans les pires formes de travail.<br />

dans une sélection de pays (%) 76 LE DROIT DES FILLES A UNE PROTECTION CONTRE LE DANGER ET L’EXPLOITATION AU TRAVAIL 81<br />

40 LA SITUATION DES FILLES DANS LE MONDE 41

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