Français - Plan USA
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mais on leur reproche leur mode vie plus<br />
occidentalisé et individualiste. Il n’en<br />
demeure pas moins vrai que ces jeunes<br />
femmes du Bangladesh et de Malaisie font<br />
œuvre de pionnières et apportent une<br />
contribution économique à leur famille et à<br />
leur société. » 82<br />
9<br />
évaluation<br />
du<br />
programme<br />
1 2<br />
étude de<br />
marché<br />
élaboration<br />
du<br />
programme<br />
d’études<br />
3<br />
spectacles<br />
de rue<br />
Session de<br />
formation<br />
Forsa à El<br />
Marg, en<br />
Egypte<br />
DES EMPLOIS POUR LES FILLES :<br />
FORMATION ET PERSPECTIVES<br />
D’EMBAUCHE DANS LES VILLES<br />
EGYPTIENNES<br />
El Marg est une ville de migrants venus<br />
des zones rurales. Il y a 30 ans, il n’y<br />
avait là que des champs et des villages.<br />
Aujourd’hui c’est une agglomération de<br />
bidonvilles, un avant-poste du Caire qui<br />
accueille un demi-million d’habitants.<br />
De nombreux quartiers n’ont pas encore<br />
d’électricité, d’eau ou d’égouts et les<br />
ordures s’entassent dans les rues. Un<br />
marché approvisionne la population<br />
en légumes qu’elle ne peut plus faire<br />
pousser ; une femme transporte sur la tête<br />
un énorme chou, comme une fleur ; dans<br />
un coin, quelques chèvres jettent des<br />
regards méfiants sous un abri de fortune.<br />
« Les jeunes ont du mal à trouver un<br />
travail », dit Sameh, l’une des monitrices<br />
du programme Forsa, qui dispense une<br />
formation de 3 mois aux jeunes, puis<br />
leur trouve ensuite un emploi. « C’est<br />
Nikki van der Gaag<br />
placements<br />
8<br />
module<br />
d’aptitude<br />
au travail<br />
7<br />
Schéma du<br />
parcours d’accès<br />
à l’emploi CAP<br />
devoirs<br />
cours<br />
démarrage<br />
pourquoi Forsa est tellement utile. En<br />
arabe, forsa signifie opportunité ».<br />
Le programme s’adresse à 3 catégories<br />
de jeunes : ceux qui ont abandonné<br />
l’école, ceux qui sont allés à l’université<br />
sans trouver un travail et ceux qui ont<br />
des emplois qui ne correspondent pas à<br />
leur qualification. La plupart viennent de<br />
familles pauvres. Le recrutement se fait<br />
par des affiches ou des animations de<br />
rues, mais également sur Facebook. <strong>Plan</strong><br />
gère ce programme ici, mais l’idée est<br />
venue de la Fondation CAP, un partenariat<br />
entre le public et le privé qui a pour but<br />
de lutter contre la misère chez les enfants<br />
qui travaillent et les jeunes démunis en<br />
combinant leur besoin d’apprendre avec<br />
la nécessité de gagner sa vie. 83 Les cours<br />
ont été testés en Inde, puis, en raison de<br />
leur succès, viennent d’être exportés en<br />
Egypte. Le diagramme ci-dessous illustre<br />
le modèle CAP.<br />
La formation Forsa a été fructueuse<br />
dans l’est du Caire, où 90 % des<br />
diplômés ont trouvé un emploi. Marwa,<br />
19 ans, a bénéficié de ce programme.<br />
Elle affirme : « Avant de participer<br />
au programme Forsa, j’avais peur des<br />
contacts avec les gens, car je suis plutôt<br />
timide. En suivant la formation, j’ai<br />
commencé à surmonter ma timidité et<br />
mes peurs et j’ai pu m’ouvrir aux autres.<br />
J’ai acquis beaucoup de confiance en<br />
moi et je me suis fait de nombreux amis<br />
avec lesquels je peux discuter sans<br />
crainte ni inquiétude. »<br />
6<br />
5<br />
4<br />
La campagne<br />
et la ville se<br />
rejoignent<br />
dans les<br />
banlieues<br />
du Caire.<br />
Nikki van der Gaag<br />
Cultiver le désir d’apprendre et le<br />
courage de s’exprimer est de première<br />
importance pour les filles dans une<br />
société où les femmes ne jouissent<br />
pas de la même considération<br />
que les hommes et où elles ne<br />
représentent officiellement que 23 %<br />
de la population active. 84 A El Marg,<br />
les effectifs dans le primaire sont<br />
énormes, avoisinant souvent les 60 à<br />
70 élèves par classe. Certaines écoles<br />
sont obligées de mettre en place un<br />
roulement et de n’accueillir les élèves<br />
qu’un tiers de la journée. Il n’est donc<br />
pas surprenant qu’il y ait des abandons<br />
scolaires, surtout chez les filles. Les<br />
seuls établissements secondaires sont<br />
situés en centre-ville, de sorte que les<br />
filles qui vivent dans les banlieues ont<br />
peu de chances de finir leur scolarité.<br />
Ola Ibrahim est encore à l’école :<br />
« Nous sommes la jeunesse, l’avenir de<br />
ce pays, mais si j’analyse la situation, je<br />
sens qu’il n’y a pas assez d’opportunités<br />
d’emploi pour les jeunes femmes. Le<br />
gouvernement doit penser à nous et<br />
nous donner les mêmes opportunités<br />
que les garçons. »<br />
Nikki van der Gaag, de retour du programme<br />
Forsa à El Marg<br />
L’économie informelle, principal<br />
employeur des filles dans les villes<br />
Selon l’OIT, environ 85 % des emplois dans<br />
les pays en développement sont créés dans le<br />
secteur informel, là où les filles et les jeunes<br />
femmes ont le plus de chances de trouver<br />
un travail. 85 C’est particulièrement vrai dans<br />
les bidonvilles. « En fait, les bidonvilles<br />
constituent la source principale de main<br />
d’œuvre informelle, l’activité économique y<br />
est donc majoritairement informelle », selon<br />
le Programme des Nations unies pour les<br />
établissements humains. 86<br />
En Afrique subsaharienne, 84 % des<br />
emplois féminins dans le secteur non-agricole<br />
sont informels. Dans de nombreux pays,<br />
davantage de jeunes femmes travaillent<br />
dans le secteur informel des petites villes<br />
que dans la capitale. Par exemple, 58 % des<br />
jeunes femmes employées à Nairobi et dans<br />
d’autres grandes villes du Kenya travaillent<br />
dans le secteur informel, contre 73 % de<br />
leurs homologues dans les petites villes et<br />
les zones rurales. Au Pérou, 50 % des jeunes<br />
femmes des grandes villes sont employées<br />
dans le secteur informel tandis que ce chiffre<br />
atteint 64% pour les villes de moindre<br />
importance. 87<br />
Cependant, ces statistiques générales ne<br />
permettent pas d’appréhender les situations<br />
particulières des adolescentes qui sont<br />
pauvres, appartiennent à des minorités<br />
ethniques ou vivent dans des bidonvilles. La<br />
présence d’un centre de soins à proximité<br />
n’est d’aucun secours en l’absence de moyens<br />
pour en payer les frais et une école accessible<br />
à pied n’est d’aucune utilité sans les livres<br />
ni les uniformes requis. La situation de ces<br />
groupes fera l’objet de la prochaine section.<br />
44 LA SITUATION DES FILLES DANS LE MONDE 45