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DES PATRIMOINES de Savoie Conservation Départementale du ...

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ETHNOLOGIE<br />

En haut,<br />

Notre-Dame<strong>de</strong>-La-Salette.<br />

En bas,<br />

Chamberanger,<br />

un village<br />

dans la pente.<br />

pente, en ne la limitant pas au seul patrimoine<br />

rural, mais en l’ouvrant aussi aux pratiques et<br />

représentations actuelles <strong>du</strong> territoire.<br />

La pertinence <strong>de</strong> ce projet <strong>de</strong> tourisme culturel<br />

tient ainsi à l’événement conjoint d’un fairesavoir<br />

(volet connaissance et mise en valeur <strong>de</strong><br />

ce patrimoine) et d’un faire-image (volet valorisation<br />

touristique <strong>du</strong> patrimoine), permettant <strong>de</strong><br />

relier culture et tourisme au sein d’une même<br />

démarche en envisageant <strong>de</strong> nouvelles voies <strong>de</strong><br />

développement pour <strong>de</strong>s territoires jusqu’alors<br />

à l’ombre <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s stations (Courchevel,<br />

Courmayeur…).<br />

Planay<br />

La pente, pour peu que l’on connaisse le territoire<br />

<strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> Planay, est présente<br />

partout. L’environnement naturel est tel que les<br />

hommes, en venant s’y installer, ont dû s’adapter<br />

et aménager ce territoire selon leurs besoins<br />

et les possibilités qui s’offraient à eux. En ce<br />

sens, la problématique <strong>de</strong> l’homme et la pente<br />

renvoie aux mo<strong>de</strong>s <strong>du</strong> vivre ensemble que les<br />

sociétés élaborent en <strong>de</strong>s processus et régulent<br />

en <strong>de</strong>s procé<strong>du</strong>res pour parvenir à vivre tout<br />

simplement sur un territoire donné (Jean<br />

Métral). L’analyse <strong>de</strong>s archives <strong>du</strong> XVIII ème et<br />

XIX ème siècles a ainsi permis <strong>de</strong> mesurer l’importante<br />

<strong>de</strong> l’aménagement, <strong>de</strong> la gestion et <strong>de</strong> l’entretien<br />

<strong>du</strong> territoire, rendant compte d’une<br />

exploitation presque totale <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, et a<br />

donné lieu à une sorte <strong>de</strong> photographie <strong>de</strong> l’espace<br />

parcouru et <strong>de</strong> l’espace vécu pour ces<br />

pério<strong>de</strong>s là : forêts, pâturages, alpages, lieux<br />

d’habitation, chemins <strong>de</strong> circulation, relations<br />

avec l’extérieur, etc. L’analyse <strong>du</strong> système agropastoral<br />

à partir <strong>de</strong>s archives et <strong>de</strong>s entretiens<br />

permet aussi <strong>de</strong> comprendre que l’exploitation<br />

<strong>du</strong> territoire, malgré la contrainte évi<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la<br />

pente, a entraîné la mise en place <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>s<br />

d’organisation collectifs (le fruit commun, les<br />

mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> jouissance et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s pâturages<br />

communaux, les fromageries, l’entrai<strong>de</strong><br />

lors <strong>de</strong>s travaux nécessitant beaucoup <strong>de</strong> bras,<br />

la gestion et la protection contre les phénomènes<br />

naturels…), les remues (déplacements<br />

liés à l’étagement <strong>de</strong>s cultures et <strong>de</strong>s prés <strong>de</strong><br />

fauche, qui, sur un territoire escarpé comme<br />

celui <strong>de</strong> la commune, permettent à chaque famille<br />

d’espacer les travaux <strong>de</strong>s champs et <strong>de</strong> suivre<br />

la progression <strong>de</strong> l’herbe : la pente <strong>de</strong>vient alors<br />

un élément essentiel puisqu’elle permet cet étagement<br />

<strong>de</strong>s cultures entre le village, les montagnettes<br />

et les alpages, d’où la nécessité <strong>de</strong><br />

dépendances sur l’ensemble <strong>du</strong> territoire et une<br />

architecture conséquente), la création d’outils et<br />

techniques pour parvenir encore et toujours à<br />

exploiter ce territoire, condition sine qua non <strong>de</strong><br />

la survie <strong>de</strong> la population (luges à foin, à bois, à<br />

fumier, remonter la terre au printemps, un seul<br />

versant constitué en terrasses sur la commune,<br />

dû à une forte déclivité : fenater ou <strong>de</strong>scendre le<br />

foin l’hiver <strong>de</strong>puis les montagnes : <strong>de</strong>scendre le<br />

bois dans les couloirs à l’automne, etc.). A observer<br />

comme le village <strong>du</strong> Chambéranger est<br />

accroché à la pente et aux rochers, sur <strong>de</strong>s terrains<br />

presque inexploitables pour les cultures.<br />

On comprend dès lors que l’organisation face à<br />

la pente découle <strong>de</strong> l’importance <strong>de</strong> la moindre<br />

parcelle <strong>de</strong> terrain, d’autant plus que jusqu’au<br />

début <strong>du</strong> XX ème siècle les habitants allaient encore<br />

faucher les zoules, creux naturels constitués<br />

dans le tuf sur la crête entre la Dent <strong>du</strong> Villard et<br />

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