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© DR<br />
Vous menez les études<br />
d’archéologie préventive<br />
sur le projet de LGV<br />
Rhin-Rhône. En quoi cela<br />
consiste-t-il ?<br />
L’archéologie préventive<br />
est une étape obligatoire<br />
qui permet l’étude et la<br />
préservation des sites<br />
archéologiques touchés<br />
par le projet. Préalables<br />
aux travaux, ces études<br />
s’organisent en deux<br />
temps : un diagnostic<br />
est d’abord réalisé sur<br />
l’ensemble des emprises<br />
du futur projet, ensuite des<br />
fouilles sont effectuées sur<br />
certaines zones identifiées<br />
pour leur richesse<br />
potentielle.<br />
Trois questions à …<br />
Hans de Klijn,<br />
Directeur interrrégional de l’Institut national<br />
de recherches archéologiques préventives<br />
(Inrap - Dijon)<br />
Un projet de LGV<br />
permet donc de préciser<br />
la connaissance<br />
archéologique d’un<br />
territoire ?<br />
En effet, la démarche<br />
permet d’extraire des<br />
données sur le territoire,<br />
puis le rapport final, rédigé<br />
à l’issue des fouilles,<br />
devient public et nourrit<br />
ainsi la connaissance<br />
collective du passé.<br />
Un tel projet<br />
d’infrastructure permet,<br />
sur un territoire très vaste,<br />
de caractériser les formes<br />
d’occupation des périodes<br />
précédentes. On parle de<br />
coupe « diachronique »,<br />
c’est-à-dire à travers<br />
le temps. Les fouilles<br />
permettent enfin d’extraire<br />
des objets qu’il s’agira de<br />
conserver et valoriser.<br />
Le projet traverse-t-il<br />
des sites archéologiques<br />
majeurs ?<br />
Dès les premières<br />
études, <strong>RFF</strong> s’efforce,<br />
en définissant le tracé du<br />
projet, d’éviter les sites<br />
exceptionnels. Aussi, les<br />
sites qui sont touchés<br />
sont, à priori, moins<br />
remarquables.<br />
Sur ceux-ci, on consolide<br />
la connaissance et on<br />
préserve le mobilier qui<br />
peut en être extrait. Parce<br />
que les études sont faites<br />
avec rigueur, il est très<br />
rare qu’un projet soit en<br />
définitive dévié pour<br />
les éviter.<br />
L’ARCHÉOLOGIE<br />
EN CHIFFRES<br />
50 km<br />
La LGV Rhin-Rhône 2 e phase :<br />
de ligne nouvelle.<br />
540 ha<br />
diagnostiqués en Côte-d’Or,<br />
dans le Territoire-de-Belfort<br />
et dans le Haut-Rhin.<br />
9<br />
fouilles archéologiques<br />
prescrites sur<br />
5 réalisées en <strong>2012</strong><br />
4 programmées en 2013.<br />
70<br />
10 ha<br />
archéologues et spécialistes<br />
(céramologues, géoarchéologues,<br />
archéozoologues,<br />
numismates…) sur le terrain.<br />
Des découvertes qui vont du<br />
Néolithique Moyen au Moyen Age : de<br />
- 3 000 au XI e s.<br />
Labergement-Foigney<br />
ALEXANDRE BURGEVIN,<br />
ARCHÉOLOGUE RESPONSABLE D’OPÉRATION (INRAP)<br />
« Les fouilles ont permis la mise au jour d’une villa galloromaine<br />
qui se compose d’un bâtiment résidentiel et d’un<br />
édifice agricole ou artisanal, datés des I er et II e siècles. Au milieu<br />
de celle-ci, un groupe statuaire en pierre blanche devait se<br />
dresser. Deux têtes de divinités et une petite statuette<br />
découvertes sur le site nous conduisent à cette hypothèse.<br />
Plusieurs fibules et outils agricoles ont également été trouvés. En<br />
milieu rural, de telles découvertes sont rares parce qu’elles<br />
traduisent une relative richesse des occupants. »<br />
© Denis Gliksman, INRAP<br />
© Denis Gliksman, INRAP<br />
© Denis Gliksman, INRAP<br />
Collonges-lès-Premières<br />
GILLES ROLLIER, ARCHÉOLOGUE RESPONSABLE D’OPÉRATION (INRAP)<br />
« Sur un site d’un peu plus d’un hectare, une importante résidence aristocratique de la période médiévale (X e siècle)<br />
a été découverte. Les dimensions du bâtiment sont exceptionnelles (30 m de long sur 12 m de large environ) et les<br />
traces de sa conception traduisent une hauteur remarquable. Plusieurs fours, des conduites hydrauliques en bois et<br />
des meules de moulin montrent qu’une importante activité artisanale y était associée. Certains objets retrouvés sur le<br />
site (fers à chevaux, éperons, jetons de jeux) confirment le caractère aisé de ses occupants. Parce que cette période<br />
est localement, mais aussi plus généralement, très peu connue archéologiquement, cette découverte est majeure. »<br />
<strong>Lignes</strong> d’avenir numéro 3_<br />
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