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Politique
Fraternité
Matin / Jeudi 10 décembre 2009
Liste électorale provisoire Le traitement du contentieux dans la capitale politique rencontre
quelques anomalies préjudiciables au processus.
Des soupçons de fraudes signalés à Yamoussoukro
La phase du contentieux électoral
qui s’est ouverte juste après l’affichage
de la liste électorale provisoire
enregistre un «break» à
Yamoussoukro ; particulièrement
au niveau de la Cei communale.
En effet, des commissaires qui y
travaillent sont soupçonnés de
manipuler les données pour faire
valider des cas litigieux qui ne doivent
pas l’être. Ces soupçons se sont
amplifiés, avec le rejet la semaine
dernière, de plus de 800 dossiers par
la commission régionale.
Cette information qui nous est parvenue
est «une rumeur», selon le 1 e
Typon
vice-président de la Cei régionale
que nous avons rencontré. “Nous ne
pouvons pas parler de fraude. C’est
une rumeur qui circule, mais il n’en
est rien”, a-t-il démenti. Avant de
préciser que les dossiers ont été
retournés pour que les commissaires
reportent, en lieu et place du
numéro identifiant du requérant, le
numéro du formulaire. «Le numéro
identifiant ne nous permet pas d’avoir
accès aux dossiers pour les
vérifications. C’est le numéro du
formulaire qui nous ouvre les dossiers.
Il aurait fallu reporter le
numéro du formulaire. Il n’y a pas
de cas de fraude. C’est un simple
dysfonctionnement», rassure-t-il.
Ces assurances sont corroborées par
les mis en cause. Ainsi, pour montrer
qu’il ne s’agit que de rumeurs,
ils nous reçoivent dans leurs
locaux. Et c’est parti pour une
démonstration. Aucune modification
n’est possible sur l’écran de
l’ordinateur. Seules la liste électorale
provisoire et la liste électorale de
2000 sont disponibles pour les différentes
recherches. tout est verrouillé
et codé. «Vous voyez, aucune
manipulation n’est possible. Ici,
nous décidons, mais nous ne
signons pas. Cette tâche revient au
superviseur. Nous suivons scrupuleusement
les instructions édictées»,
indique M. Akpoué
Christophe, le commissaire communal,
en brandissant le guide
qu’ils suivent. toutefois, celui-ci
reconnaît qu’ils reçoivent des aides
des autorités de la ville. Mais «cela
ne peut être considéré comme de la
corruption. Ce sont des aides pour
nous soutenir dans notre tâche»,
Militant du Pdci, togba
Bonaventure, a soutenu le
général Robert Guéi, au
lendemain du coup d’Etat
contre le parti en 1999.
Puis, selon lui, après cette parenthèse,
il a gardé ses distances visà-vis
du Pdci sans toutefois adhérer
à un autre parti. Accusé de
fomenter un coup d’Etat en collaboration
avec un pasteur, il a été
arrêté et mis en prison le 13
février 2008. Il y restera jusqu’au
31 octobre 2009, quand, blanchi
par la Justice, il sera libéré. «Je
félicite le monde judiciaire ivoirien
qui a fait un travail professionnel…Notre
justice n’est pas
une justice aux ordres. Elle est
une justice animée par des professionnels
qui font leur travail de
façon consciencieuse», a-t-il
déclaré, hier, à la presse, à la
Maison du Pdci-Rda, à Cocody.
C’était à la suite d’une sobre cérémonie
qui marquait son retour au
bercail. Une cérémonie dont le
clou aura été la remise d’une carte
de membre du parti à togba
Bonaventure par le Secrétaire
général du parti, Alphonse Djédjé
Mady, qui la présidait.
«J’ai décidé, en âme et conscience,
de retourner au Pdci-Rda», a
déclaré togba Bonaventure. Les
motivations de ce retour à la maison,
a-t-il expliqué, sont que le
parti fondé par le Président Félix
houphouet-Boigny, a-t-il dit avec
insistance, est «un parti de dialogue
et de démocratie apaisée».
Arborant une chemise à l’effigie
de henri Konan Bédié, président
du Pdci, il a loué le parti d’avoir
su bâtir la Côte d’Ivoire sur la
base de ce dialogue et de la fraternité
entre les Ivoiriens.
«Aujourd’hui, la Côte d’Ivoire a
besoin qu’on se parle, qu’on se
prenne pour des frères les uns les
fait-il savoir.
Cependant, contrairement à ce que
nous ont raconté les responsables
approchés, des sources officieuses,
proches de la Cei, soutiennent mordicus
qu’il y a effectivement des
tentatives de fraude. « Les commissaires
incriminés, moyennant de
l’argent, reclassent les cas de la
catégorie C (ceux qui doivent prouver
leur nationalité) en A (cas
mineurs). Au cours d’une réunion
de crise organisée à ce sujet, vendredi
dernier, il s’est trouvé qu’une
centaine de dossiers ont été traités
en dehors de la voie normale», relèvent
ces sources. Pis, nos informateurs
accusent le superviseur de la
Cei pour la Région de Lacs, Me
Linda Dadiet-Sangaret, de vouloir
étouffer cette affaire dont elle a
connaissance. Signalons que ce sont
14.000 cas litigieux qui doivent être
traités au niveau de la seule commune
de Yamoussoukro.
.
KOFFI KOUAME
AGEnCE DE YAMoUSSoUKRo
Pdci-Rda
togba Bonaventure: “La justice
ivoirienne n’est pas aux ordres”
Togba Bonaventure, libéré après
neuf mois de détention, dit n’avoir ni
haine, ni rancune contre personne.
autres», a-t-il conseillé. Du reste,
togba Bonaventure a annoncé
être retourné au Pdci «pour
contribuer à pacifier les relations
entre les Ivoiriens».
«Togba Bonaventure arrive à un
moment où le Pdci lutte pour le
rétablissement de la paix, le redémarrage
du développement», a
indiqué Djédjé Mady. Entouré de
plusieurs cadres du parti, dont le
président de la Jpdci, Kouadio
Konan Bertin (KKB), il s’est
réjoui du retour de ce militant qui,
a-t-il relevé, a déjà fait ses preuves
dans l’encadrement des jeunes
dans le passé. «Il a rendu de
grands services à ceux qui sont
devenus aujourd’hui ses tortionnaires,
quand ils étaient dans
l’opposition», a-t-il souligné sans
autre forme de précision.
PASCAL SORO
(Photo : P. SoRo)