Le plan d - CSST
Le plan d - CSST
Le plan d - CSST
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Dossier<br />
<strong>Le</strong> grutier déménage le toit<br />
préalablement assemblé sur<br />
le sol et le positionne juste<br />
au-dessus de la maison. L’opération<br />
dure à peine 15 minutes.<br />
Photo : Gil Jacques<br />
Un exemple La <strong>CSST</strong> s’est fait regarder<br />
de travers quand elle a suggéré<br />
d’assembler les toits pentus au sol et<br />
de les déposer ensuite sur la structure<br />
à l’aide d’une grue. « C’était une façon<br />
originale de gérer un risque, explique<br />
Alain Auger. Finalement, le milieu a<br />
découvert qu’en plus d’être plus sûre,<br />
la technique était également moins<br />
coûteuse, plus rapide et plus efficace.<br />
Aujourd’hui, bon nombre de toits sont<br />
assemblés de cette façon ! »<br />
C’est sérieux !<br />
<strong>Le</strong>s employeurs et les travailleurs de<br />
la construction n’ont pas pour autant<br />
prévu, dès le début du Plan d’action,<br />
que la <strong>CSST</strong> allait résolument tenir<br />
bon. Il y a eu des prises de bec, des<br />
inspecteurs se sont fait enguirlander<br />
parce que la <strong>CSST</strong> avait délivré des<br />
constats. « Mais dès que le milieu a réalisé<br />
que ce n’était pas une mode, que la<br />
<strong>CSST</strong> allait persévérer dans ses actions,<br />
dans sa tolérance zéro des risques ciblés,<br />
les choses ont commencé à changer<br />
pour le mieux, se souvient Normand<br />
Paulin. Il a fallu presque deux bonnes<br />
années pour « asseoir » la rigueur et<br />
la crédibilité de notre démarche. <strong>Le</strong><br />
milieu de la construction est un petit<br />
univers où tout le monde se connaît, si<br />
bien que la nouvelle de l’opiniâtreté de<br />
la <strong>CSST</strong> a vite fait le tour. Aujourd’hui,<br />
pratiquement personne ne doute de<br />
notre sérieux et de l’uniformité de<br />
nos actions sur tout le territoire du<br />
Québec. »<br />
En ce qui a trait à l'amiante,<br />
les bénéfices des actions<br />
de prévention<br />
entreprises aujourd'hui<br />
apparaîtront dans une<br />
ou deux décennies.<br />
La crainte que suscitent les amendes,<br />
la publication systématique dans les<br />
journaux des constats d’infraction et<br />
des entreprises mises à l’amende — à<br />
raison de quelques centaines par<br />
année — et la fermeture des chantiers<br />
en cas d’infraction, continuent d’avoir<br />
un effet dissuasif sur tout relâchement<br />
des mesures de sécurité sur les<br />
chantiers de construction. « Dans nos<br />
groupes de discussion, les gens du<br />
milieu nous ont dit à quel point ils<br />
détestent que leur nom soit publié<br />
dans les journaux, indique Alain<br />
Auger. Dans ces conditions, il n’était<br />
pas question qu’on arrête ! Si un entrepreneur<br />
ne veut pas que l’on diffuse<br />
ses infractions dans les médias, il va<br />
devoir mettre en place des mesures<br />
pour ne plus être condamné. »<br />
Même si le Plan d’action construction<br />
est un succès, personne n’oublie<br />
qu’il faut continuer d’agir, c’est-à-dire<br />
convaincre, soutenir et ultimement<br />
contraindre sans relâche, faute de quoi<br />
tous les gains pourraient être assez<br />
vite perdus et remplacés par une recrudescence<br />
des accidents et des morts.<br />
Besoins accrus en formation<br />
Bien entendu, quand on serre la vis en<br />
matière de sécurité, il faut aussi soutenir.<br />
Car, ça aussi c’est sérieux, c’est<br />
même indispensable. On a beau dire :<br />
« Ne prenez plus tel risque ! », encore<br />
faut-il fournir une solution, à plus forte<br />
raison quand celle-ci n’est pas évidente<br />
ou pire, n’existe tout simplement pas.<br />
C’est ici qu’entre en jeu l’ASP Construction,<br />
dont l’objectif consiste à former<br />
travailleurs et employeurs et à leur<br />
fournir de l’assistance technique au besoin.<br />
« La réglementation dit de ne pas<br />
faire ceci ou cela, mais elle ne précise<br />
pas toujours comment y parvenir, fait<br />
remarquer Paul Héroux, directeur de<br />
l’ASP Construction. Quand les gens<br />
sont mal pris, ils nous demandent de<br />
les former, de leur montrer comment<br />
éliminer concrètement un risque sur le<br />
chantier. <strong>Le</strong> Plan d’action construction<br />
de la <strong>CSST</strong> a eu pour effet d’augmenter<br />
notablement la demande de formation<br />
et d’assistance technique. »<br />
10 Prévention au travail Printemps 2006