Le plan d - CSST

Construction,
Un trio explosif
Sous le chapiteau, tout a été mis en
œuvre pour sensibiliser entrepreneurs
et travailleurs à la prévention.
Un échafaudage, délibérément mal
assemblé, attire la curiosité des
visiteurs. Cherchez les erreurs…
Par Guy Sabourin
C’est justement pour hausser d’un
cran la compréhension des dangers de
la pétrochimie et du raffinage auprès
des travailleurs de la construction que
la jeune association SEPREM (Sécurité
des entrepreneurs en pétrochimie et raffinage
dans l’Est de Montréal) organisait,
en mai 2005, une première semaine
santé-sécurité, avec la collaboration de
plusieurs partenaires, dont la CSST, représentée
par Gilberto La Manna, spécialiste
en prévention-inspection à la
Direction régionale de Montréal–1.
Sous un grand chapiteau, érigé sur
les lieux mêmes des raffineries Shell
et Petro-Canada, entrepreneurs et travailleurs
qui s’affairent quotidiennement
sur des chantiers à l’intérieur du
périmètre des raffineries avaient été libérés
pour quelques heures et conviés
à participer à diverses activités de
sensibilisation et à visiter des stands.
D’autres activités, de moindre envergure,
se sont aussi déroulées dans différents
établissements, dont Pétromont,
Marsulex, PTT, etc. Le maître mot partout
: sécurité.
Vibrant témoignage
Ayant perdu l’usage de ses jambes lors
d’un accident du travail dans une mine,
Michel Juteau, qui vit depuis cloué à
son fauteuil roulant, est venu raconter
aux travailleurs invités ce qu’est devenue
sa vie, en insistant sur la petite seconde
qui a tout fait basculer : « Les accidents
arrivent par manque de communication.
On passe souvent proche, mais on ne
le dit à personne ! Et on prend parfois
des raccourcis quand on est fatigué. »
Le conférencier a invité les travailleurs
à se sentir responsables de leur propre
sécurité et à en faire une valeur de tous
les instants, qu’ils transmettront fièrement
aux générations futures.
« le bruit est source
de fatigue
et à l’origine d’accidents,
surtout en fin de journée. »
Après la conférence, les travailleurs
ont pu visiter différents stands où des
animateurs étaient fin prêts à leur
fournir de l’information sur le bruit,
l’amiante, les échafaudages et le port
du harnais. La CSST y avait également
installé son propre stand. Les visiteurs
ont ensuite joué au « Cherchez l’erreur »
sur des photos et… sur un échafaudage
volontairement mal assemblé. En inscrivant
leurs réponses sur un carton
qu’ils déposaient dans une boîte, ils
étaient admissibles à un tirage en fin
de journée. Les prix Des équipements
de protection individuelle.
« Au cours de cette semaine consacrée
à la prévention, nous comptons
sensibiliser près de 2 000 travailleurs
Dans le domaine
de la construction
résidentielle, planter
un clou ou fixer, serrer
un boulon sont des
gestes parfaitement
anodins. Mais dans une
raffinerie, ils peuvent
devenir explosifs !
aux dangers liés à l’exécution de différents
travaux de construction, d’entretien
et de maintenance dans une raffinerie,
explique Martin Bédard, agent d’affaires
pour la section 144 internationale
(tuyauterie). Même si nous obtenons
de bons résultats en sécurité, il reste
encore des choses à améliorer. »
« Cette année, nous donnons priorité
à la prévention des chutes de hauteur
», enchaîne Guy Villemure, agent
d’affaires pour la Fraternité internationale
des chaudronniers. « Si ces
accidents sont rares, ils sont malheureusement
toujours dramatiques, faitil
remarquer. Nous comptons aussi
sensibiliser nos travailleurs au bruit
généré par de nombreux outils pneumatiques.
Parce que le bruit est source
de fatigue et à l’origine d’accidents,
particulièrement en fin de journée.
Par conséquent, nous insistons sur le
port d’équipements de protection individuelle
que sont les harnais et les
coquilles. Nous voulons que les travailleurs
les portent automatiquement,
comme c’est maintenant le cas des
lunettes de protection. »
Les risques du métier
Une raffinerie est presque en permanence
« en chantier », ne serait-ce que
pour répondre aux nouvelles exigences
et normes en matière d’environnement,
ou encore pour l’entretien normal. Il
faut construire ici, réparer là, monter
des échafaudages, nettoyer des canalisations…
en présence du pétrole et
de ses dérivés, produits dangereux et
explosifs.
38 Prévention au travail Printemps 2006