Le plan d - CSST
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Dossier<br />
Après neuf ans, qu’en est-il <br />
<strong>Le</strong> pari est-il gagné <strong>Le</strong> nombre d’accidents<br />
et de morts a-t-il diminué sur les<br />
chantiers La culture de la prévention<br />
a-t-elle remplacé le mythe de l’invincibilité<br />
dont les racines sont enfouies plus<br />
profondément qu’on ne l’imagine <br />
D’entrée de jeu, tous ceux et celles<br />
qui ont collaboré de près ou de loin<br />
au Plan d’action construction au cours<br />
des huit dernières années n’ont, globalement,<br />
que des éloges à son endroit.<br />
« C’est un franc succès ! », affirment-ils<br />
à l’unisson. « Je crois qu’on aurait dû le<br />
faire avant », ajoute même Normand<br />
Paulin, membre du comité de suivi du<br />
Plan d’action et, depuis septembre 2005,<br />
directeur adjoint à la Direction de la<br />
prévention-inspection de la <strong>CSST</strong>.<br />
<strong>Le</strong>s chiffres officiels ne mentent<br />
pas. Ils montrent sans équivoque les<br />
bénéfices du Plan d’action construction.<br />
En 1997, au Québec, uniquement<br />
dans le secteur de la construction,<br />
82 255 travailleurs ont travaillé pendant<br />
68 millions d’heures. En 2004,<br />
127 907 travailleurs ont travaillé pendant<br />
122 millions d’heures. Ce qui signifie<br />
un accroissement considérable de<br />
l’activité. Pourtant, en dépit d’une augmentation<br />
de 78 % du nombre d’heures<br />
travaillées, le nombre des accidents<br />
du travail et des maladies professionnelles<br />
sur les chantiers n’a pas atteint<br />
le même niveau, augmentant de 26 %.<br />
« <strong>Le</strong> fait que l’incidence des accidents<br />
et maladies du travail en fonction des<br />
heures travaillées ait diminué de beaucoup<br />
au cours des dernières années est<br />
notre meilleur indicateur », soutient<br />
Alain Auger, chef du service bâtiments<br />
<strong>Le</strong> Plan d’action, en quelques mots<br />
Photo : Louise Bilodeau<br />
et travaux publics à la Direction de la<br />
prévention-inspection de la <strong>CSST</strong>.<br />
D’autres chiffres éloquents<br />
<strong>Le</strong>s chiffres mettent aussi en lumière<br />
une activité accrue des inspecteurs de<br />
la <strong>CSST</strong> sur le terrain. Ainsi, au cours<br />
de 2004, 6 500 dérogations ont été<br />
délivrées concernant les cibles à tolérance<br />
zéro ; 2 400 constats d’infraction<br />
ont été distribués sur les chantiers,<br />
contre 125 en 1997 ; 400 autres constats<br />
ont été donnés à des travailleurs ;<br />
1 100 chantiers résidentiels ont été<br />
visités, contre 160 en l’an 2000 ; les<br />
Mis sur pied et porté à l’époque par l’actuel président du conseil d’administration<br />
et chef de la direction de la <strong>CSST</strong>, Gérard Bibeau — il était alors vice-président aux<br />
opérations —, le Plan d’action construction lancé en juin 1997 constitue un formidable<br />
coup de barre destiné à augmenter considérablement la sécurité sur les<br />
chantiers de construction.<br />
Des risques classiques sont ponctuellement ciblés : chutes de hauteur, effondrement<br />
au cours de travaux d’excavation, chocs électriques et travaux à proximité<br />
des lignes électriques, amiante et enfin utilisation des échafaudages et des échelles.<br />
La stratégie adoptée est évolutive. En gros, pendant toute une année, les inspecteurs<br />
convainquent le milieu de la présence de ces risques. Ensuite, ils le soutiennent<br />
pendant une autre année, et enfin ils passent au mode « contrainte » (tolérance<br />
zéro) pour toujours.<br />
Au fil des ans, d’autres risques seront ciblés. En 2005, par exemple, les risques associés<br />
aux plateformes élévatrices à ciseaux se sont ajoutés à la liste. Affaire à suivre !<br />
Normand Paulin,<br />
membre du comité<br />
de suivi du Plan<br />
d’action construction<br />
et directeur<br />
adjoint à la<br />
Direction de la<br />
prévention-inspection<br />
de la <strong>CSST</strong>.<br />
noms de 600 entreprises<br />
ayant<br />
reçu des amendes<br />
ont été publiés<br />
dans les journaux.<br />
« <strong>Le</strong> nombre<br />
de constats et<br />
de dérogations,<br />
qui a considérablement<br />
augmenté<br />
au fil des<br />
ans depuis 1997,<br />
ne veut pas dire<br />
que la situation<br />
a empiré, mais<br />
plutôt que nos<br />
inspecteurs sont manifestement très<br />
vigilants et beaucoup moins tolérants<br />
», précise Alain Auger.<br />
Une culture en expansion<br />
Outre les retombées en chiffres, tous<br />
les acteurs du milieu ont observé des<br />
changements significatifs dans les<br />
mentalités. « De façon générale, on<br />
voit que la qualité de la prévention s’est<br />
améliorée sur les chantiers, poursuit<br />
M. Auger. Au début de l’im<strong>plan</strong>tation<br />
du Plan d’action, les équipements permettant<br />
aux monteurs de structures<br />
d’acier de se protéger contre les chutes<br />
n’étaient présents que sur les gros chantiers<br />
ou encore lorsqu’un inspecteur<br />
venait faire son tour. Maintenant, le<br />
travailleur non attaché constitue plutôt<br />
l’exception, même sur les petits<br />
chantiers. Dans le secteur résidentiel,<br />
on observe à présent ce qu’il aurait été<br />
impensable de voir avant : des travailleurs<br />
attachés quand ils s’activent sur<br />
les toits ou encore des garde-corps mis<br />
en place pour des travaux en hauteur.<br />
Je ne dis pas que c’est la règle sur tous<br />
les chantiers, bien sûr, mais c’est de<br />
plus en plus fréquent. »<br />
« Avant le Plan d’action, sur dix<br />
chantiers d’excavation, nous devions<br />
arrêter les travaux sur neuf d’entre eux,<br />
reconnaît Daniel Chayer, inspecteur à<br />
8 Prévention au travail Printemps 2006