Le plan d - CSST
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un protocole d’évacuation des blessés,<br />
rappelle Jules Turcot, président du comité<br />
Premiers soins premiers secoursforêts,<br />
et chargé de projet à la Direction<br />
de la prévention-inspection de la <strong>CSST</strong>,<br />
qui assiste à la réunion. L’aire de coupe<br />
et les chemins doivent être précisés pour<br />
qu’on puisse les retrouver, autant pour<br />
les ambulanciers que pour les services<br />
aériens. Normalement, ces protocoles<br />
doivent être déposés à l’Agence de la<br />
santé et des services sociaux de la région,<br />
mais ce n’est pas fait de façon<br />
systématique. C’est en train d’évoluer. »<br />
Dans le débat des interventions<br />
héliportées, la <strong>CSST</strong> n’a pas d’autres<br />
intérêts que la sécurité des travailleurs,<br />
souligne-t-il. « Elle n’a pas à promouvoir<br />
une firme ou une autre. Mais pour<br />
les employeurs qui ont la responsabilité<br />
d’établir des protocoles d’évacuation,<br />
AirMédic est une assurance de qualité<br />
sur laquelle ils peuvent compter. » Dans<br />
l’industrie forestière, l’initiative est fort<br />
bien reçue. « La formule actuelle est<br />
très intéressante », constate Germain<br />
Gaudreau, directeur des relations industrielles<br />
au Conseil de l’industrie<br />
forestière du Québec — un des organismes<br />
qui représente les employeurs<br />
et qui siège au comité paritaire sur la<br />
prévention en milieu forestier. « <strong>Le</strong> service<br />
n’est pas réservé aux employeurs,<br />
il est offert à tous, note-t-il. Dans l’industrie<br />
forestière, qui vit en ce moment<br />
« Dans le débat des interventions<br />
héliportées, la <strong>CSST</strong> n’a pas<br />
d’autres intérêts que la sécurité<br />
des travailleurs », note Jules Turcot.<br />
Photos : Robert Etcheverry<br />
une crise, on ne serait pas en mesure de<br />
s’offrir à nous seuls un service comme<br />
celui-là. De plus, les services offerts par<br />
AirMédic sont un complément intéressant<br />
aux autres moyens d’évacuation<br />
des blessés, étant donné que les<br />
hélicoptères ne peuvent se déplacer en<br />
toutes circonstances. À cet égard, l’approche<br />
est excellente. »<br />
<strong>Le</strong> milieu syndical voit lui aussi<br />
cette organisation d’un bon œil. « On<br />
ne parle pas de cas où l’employeur<br />
peut transporter le blessé jusqu’à l’ambulance<br />
», précise Yvan Bélanger, du<br />
Syndicat canadien des communications,<br />
de l’énergie et du papier, qui siège<br />
au comité paritaire premiers soins premiers<br />
secours de la <strong>CSST</strong>. « Mais je<br />
crois qu’AirMédic est idéal pour aller<br />
chercher en forêt un blessé qu’on ne<br />
peut bouger ni déplacer sans provoquer<br />
des complications. <strong>Le</strong>s employeurs de<br />
la forêt ont des responsabilités envers<br />
leurs travailleurs, poursuit-il. En forêt,<br />
que fait-on d’un blessé On l’amène sur<br />
un quatre roues ou une motoneige <br />
Je crois que l’hélicoptère d’AirMédic<br />
est un bon système, bien organisé. Pour<br />
la sécurité de nos travailleurs, si tous<br />
les entrepreneurs forestiers se passaient<br />
le mot et y participaient avec la <strong>CSST</strong>,<br />
ce serait merveilleux. »<br />
11 h 10<br />
M. Maltais reçoit un autre message.<br />
L’hélico est maintenant en route vers<br />
l’hôpital de Chicoutimi, un vol de<br />
20 minutes. « Il semble bien que ce<br />
soit un infarctus », nous transmet-il.<br />
À peine une minute plus tard, c’est<br />
l’infirmière qui signale que le patient<br />
est inconscient. Cette fois-ci, AirMédic<br />
a été appelé à la rescousse. Mais ce<br />
n’est pas systématique. L’entreprise<br />
De gauche à droite, Guy Tremblay,<br />
Evans Potvin, Jean-Claude Maltais,<br />
Hélène Duchesne et le D r Louis Gagnon.<br />
n’est pas formellement intégrée dans<br />
la chaîne d’intervention des services<br />
préhospitaliers d’urgence. « <strong>Le</strong> maillon<br />
n’est pas attaché avec le centre de coordination<br />
de santé, déplore le médecin.<br />
Avec une grille de décision et de temps<br />
d’intervention, s’ils jugeaient que l’héliporté<br />
était plus rapide et bénéfique pour<br />
le malade, on épargnerait du temps.<br />
Souvent, nous ne sommes pas appelés,<br />
ou nous sommes appelés tardivement<br />
dans le processus. »<br />
<strong>Le</strong> D r Daniel <strong>Le</strong>françois, urgentologue<br />
et directeur médical national<br />
des services préhospitaliers, n’est pas<br />
réfractaire à l’idée de joindre un volet<br />
héliporté aux services préhospitaliers<br />
d’urgence. « Nous ne voyons pas d’inconvénient<br />
majeur à traiter avec des<br />
partenaires privés, assure-t-il. Il faut<br />
cependant les intégrer dans un <strong>plan</strong><br />
global. »<br />
S’il doit être mis en place, ce service<br />
ne peut être aléatoire, croit-il. « Un<br />
système héliporté ne doit pas être un<br />
système à la carte, sur appel — si on<br />
répond tant mieux, sinon tant pis. Il faut<br />
un minimum de bases, un minimum<br />
d’appareils. <strong>Le</strong> service doit assurer une<br />
continuité, une accessibilité et une qualité<br />
répondant à des critères définis.<br />
Il doit être partie intégrante d’un ensemble<br />
de services d’urgence bien articulés<br />
— s’assurer qu’un patient acheminé à<br />
un hôpital par voie héliportée est attendu<br />
et pris en charge immédiatement en<br />
fonction de ses besoins. Un éventuel service<br />
héliporté doit aussi être imputable<br />
de la qualité des services rendus. »<br />
Un tel système intégré ne pourrait<br />
prendre son envol qu’à la suite d’une<br />
décision gouvernementale. Sa teneur<br />
et son étendue seraient ensuite établies.<br />
« Il faut définir le service que nous<br />
36 Prévention au travail Printemps 2006