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L'étude des variations et du changement climatique en ... - Locean

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t0-20 jours à près d'un millimètre 10 à 15 jours après la date de démarrage de la saison<br />

humide, que l'on a appelée t0. En cohér<strong>en</strong>ce avec les travaux d'Adefolalu (1983), c<strong>et</strong>te<br />

séqu<strong>en</strong>ce composite illustre l'association <strong>en</strong>tre l'arrivée <strong>du</strong> FIT à 15°N <strong>et</strong> les premières pluies<br />

<strong>des</strong> latitu<strong>des</strong> sahéli<strong>en</strong>nes. Sur la période 1968-1990, la date moy<strong>en</strong>ne de démarrage de la<br />

saison humide est le 14 mai avec un écart-type de 10 jours. Elle se situe donc <strong>en</strong>viron un mois<br />

avant la date que l'on a définie comme la mise <strong>en</strong> place de la mousson.<br />

2.2.3 Les mécanismes associés à la mise <strong>en</strong> place de la mousson<br />

A partir d‘analyses composites basées sur la date <strong>du</strong> « saut » de la ZCIT appliquées à <strong>des</strong><br />

paramètres dynamiques <strong>et</strong> thermodynamiques <strong>des</strong> réanalyses NCEP/NCAR, la circulation<br />

atmosphérique associée à la mise <strong>en</strong> place de la mousson a été décrite à travers ses<br />

composantes méridi<strong>en</strong>nes <strong>et</strong> zonales (Sultan <strong>et</strong> Janicot 2003). Elle laisse supposer un rôle<br />

important de la dynamique <strong>des</strong> basses pressions thermiques sahari<strong>en</strong>nes dans le déplacem<strong>en</strong>t<br />

de la ZCIT avec deux eff<strong>et</strong>s qui sembl<strong>en</strong>t contradictoires. D‘une part, le r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de la<br />

circulation méridi<strong>en</strong>ne associée au FIT p<strong>en</strong>dant les 10 jours qui précèd<strong>en</strong>t le « saut » de la<br />

ZCIT peut inhiber la convection profonde par une int<strong>en</strong>sification de la subsid<strong>en</strong>ce dans les<br />

couches moy<strong>en</strong>nes initiée par une circulation transverse. D‘autre part, la circulation zonale,<br />

caractérisée dans les basses couches par une anomalie cyclonique se propageant d‘Est <strong>en</strong><br />

Ouest semble favoriser l‘advection d‘humidité par <strong>des</strong> flux de Sud-Ouest sur le Sahel <strong>et</strong><br />

s‘associer avec l‘accélération <strong>du</strong> JEA pour créer <strong>des</strong> conditions d‘instabilité favorables au<br />

développem<strong>en</strong>t de la convection profonde. C‘est la combinaison de ces deux aspects qui peut<br />

être à l‘origine de la baisse généralisée <strong>des</strong> précipitations au mom<strong>en</strong>t <strong>du</strong> « saut » de la ZCIT <strong>et</strong><br />

de la propagation brutale vers le Nord de la ZCIT. L‘anomalie cyclonique dans les basses<br />

couches tra<strong>du</strong>it un r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t de la dépression thermique sahari<strong>en</strong>ne qui pourrait être<br />

in<strong>du</strong>ite par l‘orographie (Sultan <strong>et</strong> Janicot 2003). Une approche utilisant un modèle linéaire<br />

décrivant la réponse de l‘atmosphère à l‘orographie a permis de conforter c<strong>et</strong>te hypothèse <strong>en</strong><br />

m<strong>et</strong>tant <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce le rôle <strong>du</strong> relief dans c<strong>et</strong>te amplification de la dépression thermique<br />

sahari<strong>en</strong>ne (Drobinski <strong>et</strong> al. 2005). D‘autres étu<strong>des</strong>, postérieures à mes travaux, ont permis de<br />

conforter les mécanismes que j‘ai proposés (Ramel <strong>et</strong> al. 2006 ; Sijikumar <strong>et</strong> al. 2006 ;<br />

Lavaysse <strong>et</strong> al. 2009) mais égalem<strong>en</strong>t de proposer d‘autres hypothèses pouvant expliquer ce<br />

« saut » brutal de la ZCIT. Ramel <strong>et</strong> al. (2006) ont montré avec un modèle régional un li<strong>en</strong><br />

fort <strong>en</strong>tre la localisation de la dépression thermique sahari<strong>en</strong>ne <strong>et</strong> celle de la ZCIT. Les<br />

auteurs ont montré que le déplacem<strong>en</strong>t brutal de la ZCIT pouvait être lié à un déplacem<strong>en</strong>t<br />

rapide vers le Nord de la dépression thermique sahari<strong>en</strong>ne, lié aux fortes températures <strong>du</strong> sol,<br />

qui attire par conséqu<strong>en</strong>t le flux de mousson vers le Sahel. Hagos <strong>et</strong> Cook (2007) ont montré à<br />

partir d‘expéri<strong>en</strong>ces idéalisées basées sur un modèle régional l‘importance <strong>du</strong> gradi<strong>en</strong>t de<br />

pression <strong>en</strong>tre le contin<strong>en</strong>t <strong>et</strong> la mer qui provoque une instabilité inertielle favorisant<br />

l‘advection d‘humidité vers le Nord <strong>et</strong> le développem<strong>en</strong>t de la convection sur le Sahel. Enfin,<br />

plusieurs étu<strong>des</strong> réc<strong>en</strong>tes ont mis que le « saut » de la ZCIT pouvait être lié pas seulem<strong>en</strong>t aux<br />

processus physiques locaux mais aux interactions avec d‘autres régions tropicales (Janicot <strong>et</strong><br />

al. 2009) <strong>et</strong>/ou méditerrané<strong>en</strong>nes (Chauvin <strong>et</strong> al. 2010). Les résultats réc<strong>en</strong>ts de la thèse de E.<br />

Flaounas qui a examiné l‘<strong>en</strong>semble de ces mécanismes à travers le modèle régional WRF a<br />

permis de montrer l‘importance de la dynamique de grande échelle <strong>et</strong> notamm<strong>en</strong>t la mise <strong>en</strong><br />

place de la mousson indi<strong>en</strong>ne dans le déplacem<strong>en</strong>t brutale de la ZCIT (Flaounas 2010).<br />

Cep<strong>en</strong>dant ils soulign<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t l‘importance <strong>du</strong> climat régional dans la mise <strong>en</strong> place de<br />

la mousson <strong>en</strong> Afrique de l‘Ouest (Flaounas 2010). Ces travaux réc<strong>en</strong>ts sur les mécanismes à<br />

l‘origine de la mise <strong>en</strong> place de la mousson ont permis <strong>des</strong> progrès significatifs sur la<br />

prévisibilité <strong>du</strong> « saut » de mousson. Fontaine <strong>et</strong> Louv<strong>et</strong> (2006) <strong>et</strong> Fontaine <strong>et</strong> al. (2008) ont<br />

<strong>en</strong> particulier réussi à prévoir de manière assez précise quelques semaines à l‘avance la date<br />

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