L'étude des variations et du changement climatique en ... - Locean
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2.3.2 La variabilité intra-saisonnière à 25-90 jours<br />
L‘observation d‘indices pluviométriques <strong>et</strong> de convection filtrés ainsi que les analyses<br />
spectrales ont montré qu'à ce signal <strong>en</strong>tre 10 <strong>et</strong> 25 jours se superposait une mo<strong>du</strong>lation plus<br />
faible de la convection à basse-fréqu<strong>en</strong>ce autour de 40 jours (Sultan <strong>et</strong> al. 2003 ; Mounier <strong>et</strong><br />
Janicot 2004). L'exam<strong>en</strong> <strong>des</strong> indices pluviométriques zonaux bruts montre que ce signal à 40<br />
jours correspond à un minimum de précipitations important au milieu de la saison humide que<br />
l‘on r<strong>et</strong>rouve pour un grand nombre d‘années avec toutefois une amplitude <strong>et</strong> une position<br />
variable à l'intérieur de la saison. C<strong>et</strong>te baisse de la convection, la mise <strong>en</strong> place de la<br />
mousson <strong>et</strong> à la fin de la saison humide apparti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à un signal <strong>en</strong>tre 30 <strong>et</strong> 40 jours dans les<br />
analyses spectrales. Une analyse composite sur les précipitations sahéli<strong>en</strong>nes filtrées <strong>en</strong>tre 25<br />
<strong>et</strong> 60 jours montre que <strong>des</strong> minimums d‘activité convective à basse fréqu<strong>en</strong>ce apparaiss<strong>en</strong>t<br />
quasim<strong>en</strong>t tous les ans (19 années sur les 23 de la période 1968-1990) avec une dispersion<br />
assez forte <strong>des</strong> dates d‘occurr<strong>en</strong>ces caractérisées par un écart-type de 18 jours <strong>et</strong> une moy<strong>en</strong>ne<br />
au 12 août. La moy<strong>en</strong>ne composite <strong>des</strong> pluies, c<strong>en</strong>trée sur la date <strong>du</strong> minimum de la<br />
convection <strong>en</strong>tre 25 <strong>et</strong> 60 jours (t0) au Sahel (Fig.2.12) m<strong>et</strong> <strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce une forte baisse de la<br />
pluviométrie de près de 5 mm p<strong>en</strong>dant 15 jours qui débute à t0-17 jours, suivie par une<br />
remontée p<strong>en</strong>dant plus de 15 jours à partir de t0.<br />
Figure 2.12 : Moy<strong>en</strong>ne composite <strong>des</strong> 19 phases d'affaiblissem<strong>en</strong>t de la mousson (t0) détectées sur la période<br />
1968-1990. Le signal pluviométrique est moy<strong>en</strong>né sur la région 12.5°N-15°N <strong>et</strong> 10°W-10E filtré. Les séries<br />
temporelles (mm/jour) sont c<strong>en</strong>trées sur la date t0 <strong>du</strong> minimum intra-saisonnier pluviométrique <strong>et</strong> représ<strong>en</strong>tées<br />
<strong>en</strong>tre t0-100 jours <strong>et</strong> t0+60 jours. Tiré de Sultan <strong>et</strong> Janicot (2004).<br />
Matthews (2004) <strong>et</strong> Janicot <strong>et</strong> al. (2009) ont associé ce mode intra-saisonnier à l‘Oscillation<br />
Madd<strong>en</strong>-Julian (MJO). En eff<strong>et</strong>, les anomalies négatives de convection associées au mode à<br />
40 jours sur l‘Afrique C<strong>en</strong>trale coïncid<strong>en</strong>t avec un signal proche de celui de la MJO sur l‘Inde<br />
<strong>et</strong> l‘Ouest <strong>du</strong> Pacifique. Matthews (2004) suggère que <strong>des</strong> on<strong>des</strong> équatoriales de Kelvin se<br />
propageant vers l‘Est <strong>et</strong> de Rossby se propageant vers l‘Ouest peuv<strong>en</strong>t lier les anomalies<br />
intra-saisonnières <strong>en</strong> Afrique <strong>et</strong> <strong>en</strong> Inde. La r<strong>en</strong>contre de ces deux on<strong>des</strong> équatoriales au<br />
<strong>des</strong>sus de l‘Afrique C<strong>en</strong>trale pourrait être à l‘origine d‘un r<strong>en</strong>forcem<strong>en</strong>t intra-saisonnier de la<br />
convection (Matthews 2004). Les anomalies intra-saisonnières de la convection se propageant<br />
vers l‘Ouest sur l‘Afrique suggèr<strong>en</strong>t une importance particulière <strong>des</strong> on<strong>des</strong> équatoriales de<br />
Rossby (Janicot <strong>et</strong> al. 2009 ; Lav<strong>en</strong>der <strong>et</strong> Matthews 2009). Mieux compr<strong>en</strong>dre <strong>et</strong> prévoir ces<br />
fluctuations à 40 jours est d‘un <strong>en</strong>jeu crucial pour au moins deux raisons. La première est que<br />
ces fluctuations peuv<strong>en</strong>t être associées au décl<strong>en</strong>chem<strong>en</strong>t de la mousson Africaine. Janicot <strong>et</strong><br />
al. (2008) ont <strong>en</strong> eff<strong>et</strong> montré que ce signal intra-saisonnier à grande-échelle a pu jouer un<br />
rôle majeur sur la mise <strong>en</strong> place de la mousson <strong>en</strong> 2006 au mom<strong>en</strong>t de la campagne int<strong>en</strong>sive<br />
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