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L'étude des variations et du changement climatique en ... - Locean

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Figure 3.4 : Relation <strong>en</strong>tre la semaine <strong>du</strong> démarrage de l‘épidémie au Mali (ordonnées) <strong>et</strong> la semaine <strong>du</strong><br />

maximum de l‘hiver (abscisses). La semaine <strong>du</strong> maximum de l‘hiver a été déterminée à partir d‘une analyse <strong>en</strong><br />

composantes principales sur le mo<strong>du</strong>le <strong>du</strong> v<strong>en</strong>t issu <strong>des</strong> réanalyses NCEP. Tiré de Sultan <strong>et</strong> al. (2005b).<br />

La construction de ce type d‘indices <strong>climatique</strong>s par leur cohér<strong>en</strong>ce avec le démarrage <strong>et</strong> la<br />

progression de l‘épidémie au Sahel offre un pot<strong>en</strong>tiel important <strong>en</strong> matière de prévision <strong>et</strong> de<br />

mise <strong>en</strong> place d‘étu<strong>des</strong> de risque de la maladie <strong>en</strong> Afrique. A défaut de prévoir l‘int<strong>en</strong>sité de<br />

l‘épidémie, les données de réanalyses, au pas de temps de la semaine, prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t donc un<br />

intérêt évid<strong>en</strong>t pour les services de santé pour prévoir la date de démarrage de c<strong>et</strong>te maladie.<br />

Ces prévisions pourrai<strong>en</strong>t ainsi être utilisées pour ori<strong>en</strong>ter la stratégie vaccinale.<br />

3.3 Les <strong>variations</strong> interannuelles <strong>des</strong> épidémies<br />

Si la méningite est <strong>en</strong>démique dans de nombreux pays d‘Afrique, c‘est-à-dire qu‘elle<br />

sévit chaque année, il existe <strong>des</strong> <strong>variations</strong> très fortes d‘une année sur l‘autre <strong>du</strong> nombre de<br />

cas par pays. Certains auteurs (Broutin <strong>et</strong> al. 2007) décriv<strong>en</strong>t une périodicité à 8-12 ans dans<br />

la résurg<strong>en</strong>ce d‘épidémies massives avec un pic <strong>en</strong> 1996 qui a rec<strong>en</strong>sé plus de 200 000 cas.<br />

Cep<strong>en</strong>dant, bi<strong>en</strong> que d‘une importance capitale pour les services de santé, l‘origine de ces<br />

fluctuations d‘une année sur l‘autre demeure <strong>en</strong>core pratiquem<strong>en</strong>t inconnue. Le plus<br />

vraisemblable c‘est que l‘occurr<strong>en</strong>ce de très fortes épidémies résulte d‘interactions complexes<br />

<strong>en</strong>tre <strong>des</strong> phénomènes sociaux, la transmission d‘un nouveau sérogroupe plus virul<strong>en</strong>t,<br />

l‘immunité <strong>des</strong> populations, le portage asymptomatique <strong>et</strong> les conditions <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales<br />

(Yaka <strong>et</strong> al. 2008). Fort <strong>des</strong> résultats prom<strong>et</strong>teurs reliant les conditions <strong>climatique</strong>s <strong>et</strong> le<br />

démarrage de l‘épidémie au Mali (Sultan <strong>et</strong> al. 2005b) mais aussi de ceux de Thomson <strong>et</strong> al.<br />

(2006) qui ont construit un modèle linéaire de prévision <strong>des</strong> épidémies <strong>en</strong> Afrique à partir de<br />

variables <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales (type de sol, quantité de poussière, évolution de la végétation,<br />

nébulosité <strong>et</strong> pluie), je me suis intéressé à isoler <strong>et</strong> quantifier la part <strong>du</strong> climat dans la<br />

résurg<strong>en</strong>ce de fortes épidémies <strong>en</strong> Afrique de l‘Ouest. J‘ai alors t<strong>en</strong>té de répondre à deux<br />

questions avec Pascal Yaka dans le cadre de sa thèse de doctorat: les années fortem<strong>en</strong>t ou<br />

faiblem<strong>en</strong>t épidémiques peuv<strong>en</strong>t-elles être discriminées par <strong>des</strong> situations atmosphériques<br />

particulières Et si oui, peut-on utiliser c<strong>et</strong>te information <strong>climatique</strong> pour anticiper les années<br />

les plus meurtrières <strong>et</strong> construire un modèle de prévision Pour répondre à ces questions,<br />

nous avons comm<strong>en</strong>ce par définir une hypothèse a priori sur le li<strong>en</strong> causal <strong>en</strong>tre le climat <strong>et</strong> la<br />

maladie. M<strong>en</strong>tionner c<strong>et</strong>te étape peut paraître trivial puisqu‘elle est un pré-requis<br />

indisp<strong>en</strong>sable pour toute étude statistique croisant deux phénomènes différ<strong>en</strong>ts mais elle est<br />

fondam<strong>en</strong>tale pour attester de la robustesse d‘un modèle statistique, bi<strong>en</strong> plus qu‘un test<br />

statistique de significativité, <strong>en</strong> particulier dans le contexte <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> sur la méningite. Je<br />

revi<strong>en</strong>drai d‘ailleurs sur ce point dans la section suivante. Notre hypothèse de départ, tirée de<br />

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